La Team du parloir

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La récente condamnation de Serge Aurier est une excellente occasion de se souvenir de l’historique judiciaire des joueurs ayant porté le maillot parisien. Il y aurait même de quoi monter une équipe qui aurait de la gueule.
Revue d’effectif.

bernardBernard Lama (Gardien)
Aussi improbable que cela puisse paraître, ce bon vieux Bernard s’est un jour fait choper pour avoir fumé du cannabis… Ou plutôt, soyons précis, il a été, en avril 1997, « suspecté d’avoir inhalé du cannabis » lors d’un contrôle au tour d’un match de l’Equipe de France contre les Pays-Bas (coïncidence sans doute). Même s’il n’a eu affaire sur ce coup qu’à la commission de contrôle dopage de la FFF, le gardien a plongé (humour) et écopé de 5 mois de suspension (dont 2 ferme).

 

 

francisFrancis Llacer (Défenseur)
En 2003, Francis Llacer est condamné pour escroquerie suite à une sombre histoire l’opposant au PSG. Essayons de résumer. Début 2002, Llacer a quelques soucis d’argent, il doit un total de 270.000€ à diverses sociétés (en gros des cautions pour des potes et plusieurs ardoises et impayés). Ces créanciers s’impatientent et obtiennent une saisie sur salaire. C’est donc désormais au club de payer les dettes du joueur avec ses salaires à venir. Jusqu’ici tout va bien.
Sauf que les deux parties signent apparemment un protocole d’accord dispensant le PSG de finalement payer quoi que ce soit. Or ce document est considéré par la justice comme « un faux grossier bourré de fautes d’orthographe et de syntaxe, avec un vocabulaire digne de la petite école » dont chacun se renvoie bien sûr la paternité de la contrefaçon. Llacer accuse le PSG de n’avoir pas payé ses créanciers avec les salaires qu’il n’a pas perçus et ce dernier accuse Llacer d’avoir malgré tout voulu toucher l’intégralité de son salaire. « Cisco » soupçonne même son club d’avoir volontairement placé les fautes dans le document pour lui faire porter le chapeau !
Pour arranger les choses, Laurent Perpère envoie le 24 décembre 2002 un beau cadeau de Noël au joueur : une belle lettre de licenciement. Pourtant il reste dans l’effectif pour éviter un clash avec l’entraîneur (Luis Fernandez à l’époque) dont il est un des fidèles soldats. Février 2013, le PSG est condamné à payer les créanciers, fait appel (suspensif) mais prélève quand même chaque mois 95% du salaire de notre pauvre Francis qui entretemps avoue être l’auteur du faux (mais à la demande du club !). Il se retrouve donc condamné pour faux et usage de faux à 10 mois de prison avec sursis et 1.000€ d’amende. Du coup, le PSG saisit l’occasion pour enfoncer le clou et le licencie pour faute grave (pour une fois pas sur un terrain…).
Epilogue et rebondissement final en 2011, le PSG est condamné en appel au civil pour licenciement abusif (pour vice de procédure, Llacer restant condamné au pénal).
Bilan à l’arrivée pour Llacer, 440.000€ de dommages et intérêts arrachés au club,
de quoi largement rembourser les dettes du départ !

 

edwynGodwin Okpara (Défenseur)
La star de l’équipe, malheureusement suspendue pour les prochains matches… En effet, l’ancien international nigérian est derrière les barreaux depuis 2007 pour une affaire plutôt sordide. Le couple Okpara adopte en 2000 la jeune Tina mais en fait rapidement sa domestique, soumettant cette mineure « à des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine » selon le Tribunal. Pire, en février 2005, madame Okpara surprend son mari en plein ébat sexuel avec la jeune fille (15 au moment des faits). Régulièrement trompé par ce dernier, elle se venge sur sa fille adoptive. Elle la torture, lui rase la tête, lui écrase une cigarette sur la joue et lui fait subir des sévices sexuels d’une rare cruauté.
Madame est condamnée en 2007 à 15 ans de réclusion criminelle pour « viol et actes de torture et de barbarie », Monsieur prend 13 ans (ramenés à 10 en appel) pour viols « aggravés sur mineure par un ascendant » répétés entre 2002 et 2005.

 

serge2Serge Aurier (Défenseur)
Le capitaine de l’équipe. A peine l’affaire Periscope, sa suspension et ses performances contre Manchester City dans le rétroviseur, Serge Aurier se dit qu’il vaudrait mieux désormais faire profil bas. Pour se faire oublier, il se rend dans la soirée du 30 mai 2016 dans une boîte de nuit des Champs Elysées (après tout ce sont les vacances, autant en profiter). Vers 6 heures du matin, la BAC qui patrouille dans le quartier pour voir si ils ne peuvent pas tomber sur des types un peu éméchés qui sortent de boîte, croise une Porsche Cayenne avec à son bord Serge Aurier et quelques amis, un peu éméchés, qui sortent de boîte. Plutôt que d’aller boire un dernier verre ensemble, tout ce petit monde préfère les embrouilles. Version Aurier : on n’a rien fait, on n’avait pas bu, ils m’ont sauté dessus et m’ont frappé, regardez je suis blessé au front et à la lèvre. Version BAC : il nous a pris de haut sur le mode « vous savez pas qui je suis », il nous a insulté, puis m’a bousculé et donné un coup de coude, on porte plainte pour violences.
Sur ce malentendu, l’ivoirien est placé en garde à vue et passe la nuit et la matinée au poste.
Lors du jugement le 26 septembre dernier, cette fiotte de juge décide de croire la version de la BAC (en plus, elle s’étonne que sur les deux pièces d’identité présentées par Aurier apparaissent deux villes de naissance différentes). Déjà condamné à 3 mois avec sursis pour récidive de conduite sans permis le 23 mai 2016 (soit une semaine avant l’altercation, profil bas toujours), Aurier prend cette fois deux mois ferme (et 2.100€ de dommages et intérêts à verser au policier frappé).
Il a fait appel. Match retour à venir donc. A suivre.

 

sammySammy Traoré (Défenseur)
Le jeudi 30 avril 2015, Sammy Traoré comparait devant le tribunal de Saint-Maur pour coups et blessures sur un ami fidèle, son chien. Les voisins racontent comment le joueur portait de « violents coups de pied à la tête et au ventre » à son chien dans la rue pour le faire avancer et parlent de « flaque de sang sur le bitume ». L’ex-international malien a pourtant des explications : « J’ai déjà tapé mon chien. Mais il y a deux poids, deux mesures. C’est un gros chien. S’il fait une bêtise, je lui mets une claque, parfois un coup de pied. Mais comme quand on gronde un enfant. Ça ne fait pas de moi quelqu’un de violent. ». Peu convaincu, le juge condamne Traoré à 2.000 euros d’amende. Son (gros) american stafforshire de 3 ans lui est retiré et confié à l’association de défense des droits des animaux qui s’était constituée partie civile au procès.

 

younousseYounousse Sankhare (Milieu de terrain)
Le 25 janvier 2010, dans la nuit du dimanche au lundi, une patrouille de police de Saint Germain en Laye repère un jeune homme « de type africain » qui tourne autour d’une voiture. Alertés par ce comportement suspect, ils interviennent immédiatement et procèdent à un contrôle d’identité. Younousse Sankharé, jeune joueur du PSG (20 ans alors), ne comprend pas, proteste et cherche à s’y soustraire. Ce refus d’obtempérer entraîne, c’est bien normal, le placement en garde à vue de l’individu. Interrogé plus tard sur ses intentions, le prévenu explique aux policiers que si il s’intéressait tant à ce véhicule, c’est parce que c’était le sien…
Il sera relâché « à la mi-journée » avec un « rappel à la loi ».

 

momoMomo Sissoko (Milieu de terrain)
C’est en mai 2012, rue de Rivoli, en plein cœur de la capitale, qu’est venu le tour de Mohamed Sissoko de rejouer ce grand classique : le contrôle routier qui dérape.
Faut dire qu’il cherche aussi Momo. Il a un gros 4×4 et en plus il téléphone au volant. Heureusement il a bien un permis de conduire à présenter, tout va bien. Malheureusement, c’est un permis britannique auquel les policiers trouvent de « nombreux défauts ». Faute de permis français valable, ils lui proposent de le suivre au poste. Momo tente alors de négocier en les traitant de « keufs de merde ». Peu sensibles à ses talents de diplomate,
les keufs en question lui passent les menottes. Direction le commissariat. Garde à vue.
Après quelques heures, Momo est libre et prévient en quittant le commissariat : « Vous allez entendre parler de moi ! ». Rentré chez lui, il met sa menace à exécution et tweete :
« Simple contrôle de routine qui ne gâchera pas mes vacances, je pars demain ! Bonne soirée à tous ! »

 

johnnyJérome Rothen (Milieu de terrain)
Saison 2007-2008, Jérôme Rothen affiche la meilleure stat de toute la Ligue 1 dans la catégorie… excès de vitesse. C’est vrai qu’il les aime beaucoup ces petites pointes de vitesse qu’il s’autorise sur l’A13 avec sa belle Porsche 997. Heureusement d’ailleurs que les gendarmes sont présents, ce 4 février 2008, à hauteur de Bourg-Auchard (Eure) pour homologuer son record sinon personne ne le croirait quand il dit que son allemande peut taper les 232 km/h en fin de ligne droite.
C’est sûr qu’après c’est moins pratique pour rentrer quand on n’a plus ni bagnole ni permis. Et puis aller tous les jours au Camp des Loges en transport en commun ça devient vite une tannée.
Devant le tribunal de police de Pont-Audemer, son avocat réussit à convaincre le juge que son client regrette son comportement au volant ce jour-là et n’insiste pas sur le fait que « Johnny » est quand même plutôt fier de son score. Il s’en est tire avec 1.500€ d’amende et 5 mois de retrait de permis qu’il a donc pu récupérer pour les vacances, ouf.

 

stephaneStéphane Sessegnon (Milieu de terrain)
Mercredi 5 novembre 2008, gros coup de chance pour l’ex-international béninois qui, vers 22h30, rentre tranquillement à son domicile de Feucherolles (Yvelines) : contrôle routier. Jackpot en soufflant dans l’alcootest : « taux d’alcoolémie supérieur à la limite autorisée », puis bonus en présentant son permis : « ah non Monsieur, un permis béninois n’est pas valable sur le sol français… ». Total des gains : une nuit en cellule de dégrisement à la brigade de Noisy-Le-Roy et 400€ d’amende.

 

 

patricePatrice Loko (Attaquant)
20 juillet 1995. Paris. A quelques heures d’un départ pour Oslo avec l’Equipe de France ; Patrice Loko s’octroie une virée en boîte pour oublier quelques soucis familiaux. Le lendemain matin, il ratera l’avion à cause d’une mise en examen pour « dégradations volontaires, rébellions, outrages, exhibitions sexuelles, violences et voies de fait ».
Reprenons dans l’ordre. Il est 3h du matin, Loko arrive devant l’établissement qu’il a choisi mais n’arrive pas à se garer, il bloque la rue. Arrive alors une patrouille de police qui va lui demander de bouger son véhicule. Le joueur s’énerve un peu, c’est classique. Moins classique, il se met à défoncer à coups de pied son Opel et la BM garée juste à côté (dégradations volontaires). Peu enthousiaste à l’idée de suivre les policiers jusqu’au commissariat du XVIème arrondissement, il essaie plusieurs fois de se faire la malle (rébellions). Suite à un petit malaise, il est transféré à l’Hôtel Dieu. Sur place, il ne manque pas de partager le fond de sa pensée avec les médecins qui l’examine (outrages) avant de leur cracher dessus (violences et voies de fait). Finalement placé en garde à vue et du coup forcément un peu stressé, il décide de se masturber devant la policière présente tout en l’encourageant à venir en profiter (exhibitions sexuelles).
Le nouvel attaquant du PSG ne semble pourtant sous l’emprise ni de drogue, ni d’alcool, ce qui est encore plus flippant. Pour finir, Loko (le bien nommé…) passe la nuit à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Il en ressort sous contrôle judiciaire avec obligation de « suivre une psychothérapie et d’en justifier ».
La 10ème chambre du tribunal correctionnel de Paris privilégiant le « coup de folie » d’un Loko qui n’aura cesse de se repentir sera très clément et ne donnera pas suite aux huit mois de prison avec sursis
et à l’amende substantielle requis par le procureur.
Les 22.000 francs de dommages et intérêts qu’il versera à ses victimes seront sa seule peine.

 

hervinHervin Ongenda (Attaquant)
La même semaine que Serge Aurier, en février dernier, le jeune Ongenda est chopé pour conduite sans permis (comme Mamadou Sakho en son temps) et passe quelques heures en garde à vue, bienvenue au club. Encore un peu vert pour concurrencer ses aînés, il est rapidement remis en liberté, mais la police mise beaucoup sur ce jeune joueur très prometteur.

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