Adios Madrid Y Nada Mas

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Basta !! Cher Paris Saint-Germain post 2010, te voilà face à ton histoire. Une défaite 3 – 1, ce score est formidable.
Il te permet de draguer ton passé pour dessiner ton avenir,
le seul possible, celui d’un printemps européen digne de ce nom.


Le parallèle est évident, mais il ne le sera qu’avec une qualification le 6 mars prochain. Mobilisation générale lisons-nous ici et là sur les réseaux sociaux parisiens. Union sacrée proclame le vestiaire. Le succès ne pourra en être autrement. Seul problème, l’ère qatarie n’a jamais renversé de montagne, exceptée une prolongation londonienne victorieuse à dix contre onze. Bien malin celui qui peut donner le résultat de ce Paris SG – Real Puta Madrid, mais une chose est certaine, il sera bien plus qu’un match retour.

Trois victoires consécutives en Europa Ligue, un sacré palmarès qui impose le respect. Il faut être fin tacticien pour sortir vainqueur une fois de cette compétition, alors trois fois consécutivement, l’accident n’est plus une hypothèse. Pourtant, en ce qui me concerne, tu as épuisé quasiment tous tes crédits. N’ayant pas compris ou partagé tes choix, la Remontada m’avait fortement refroidi. On apprend de ses échecs, telle était ma position pour te pardonner. Une fois ça passe, mais deux fois consécutivement, l’excuse des circonstances et des faits de match n’est plus acceptée. Tu n’as pas su tirer la leçon des erreurs de Barcelone, au contraire tu as répété les mêmes fautes ce qui est encore pire !

Unai bon élève

A Madrid tes choix dans la composition de départ et tes (non) remplacements n’ont pas été digne d’un conquérant, et pire, ils n’ont pas été respectueux de tes joueurs. Tu as cramé toutes tes cartes, mais peut être as tu un joker caché. Le match retour est ton match, tes choix seront scrutés, ils seront surtout décisifs. Si tu te trompes, ce sera la fin de ton parcours, quelques rendez-vous nationaux jusqu’en mai et une sortie par la petite, toute petite porte du Camp des Loges, celle du fond, derrière les bosquets d’orties, perdue dans la forêt de Saint-Germain… Si ton équipe se qualifie, il est peu probable que tu puisses prolonger ton échéance, mais mieux vaut sortir par le tapis rouge du Parc des Princes, tu ne crois pas ?

Tu n’as plus le choix, tu dois faire tapis

La date de ce match retour sonne comme un compte à rebours de l’histoire, version tragédie. 8 mars 2017. 7 mars 2001. 6 mars 2018? Unai, je suis sûr que la date ne te parle pas, mais le match, très certainement. 7 mars 2001, une remontada à la sauce espagnole, déjà. Pas la Catalogne. Pas la Castille. La Galice, cette région non loin de ton Pays Basque natale. Une autre similitude, notre entraîneur était français, mais d’origine espagnole, du sud lui, d’Andalousie. Les puristes l’auront reconnu. Luis Fernandez, l’intouchable Luis, héros parisien comme on aime les aduler, et les détester, parfois. Ce soir là, je l’ai détesté. La preuve, je t’en parle encore, 18 ans plus tard !!!

En regardant de près le scénario de ce match et les choix de Luis, tu passerais presque pour un de ses disciples ! Dans ce cinquième match de la deuxième phase de groupe de Ligue des Champions, une victoire nous était indispensable pour espérer une qualification lors du dernier match au Parc des Princes, contre nos amis de Galatasaray. Paris est magique, et après 55 minutes nous menions 0 – 3, Augustine Okocha et Laurent Leroy par deux fois, nos artistes et nos besogneux attaquants avaient fait le taff. C’est alors que Luis adopta la stratégie de l’autruche, celle que tu affectionnes tant, solidifier la défense au détriment des créatifs, des génies de la surface adverse. Mikel Arteta, Ali Benarbia et Augustin Okocha furent progressivement remplacés par Peter Luccin, Eric Rabesandratana et Igor Yanovski. Tu les vois les similitudes ? Tu connais le résultat final, ou sinon tu l’as deviné. L’entraineur galicien fit les paris inverses en faisant entrer deux attaquants… 30 minutes plus tard, Paris avait perdu et était éliminé de la Ligue des Champions, échouant à la porte des quarts de finale…

Unai Dos Tres

Unai, tu n’as plus le choix, tu dois faire tapis. Au bluff, ou avec une quinte flush real, peu importe. Si tu passes ce coup là, tu continues la partie, encore un peu. Si tu échoues, tu sors, définitivement, cette fois sans possibilité de recave, mais éjecté avec perte et fracas, cela ne fait aucun doute. Autour de toi, à la table, tu n’as pas que des amis. Certains de tes adversaires ne sont pas madrilènes. Tu devras néanmoins savoir faire un pacte avec eux, gagnant – gagnant. Ton sursis en dépend. Certains de tes joueurs ne te veulent pas que du bien. Ils savent néanmoins où sont leurs intérêts. A toi de savoir tirer les bonnes cartes, et utiliser les bonnes paires. Je ne parle pas que des figures, tu l’auras compris.

Ta tête est en sursis

L’union sacrée, quelle belle phrase. La communication positive est bien rôdée, on y croirait presque ! Le clan des brésiliens, le clan des déçus d’Emery, le clan des bons soldats, le clan des Titis parisiens, les méandres du vestiaire font pâlir les plus fins observateurs. La seule vérité sera celle du 6 mars au coup de sifflet final. Unai, sur quels joueurs peux-tu compter ? Quelles seront tes cartes maîtresses ? Je te souhaite bon courage !! Peu ont envie de te sauver, tu le sais déjà. Ta tête est en sursis, et beaucoup veulent la voir sauter. Par chance, ils feront tout pour que tu survives encore un peu. L’union sacrée n’est pas une expression vaine, elle a déjà fait ses preuves. Quels seront tes choix pour y arriver ?

Unai Bonaparte

Le poker est aussi un casse-tête. Peux-tu garder Presnel titulaire et remettre Thiago Silva remplaçant ? Rien au match aller ne permet de remettre cela en doute. Tu devras choisir entre le prometteur mais encore fragile Lo Celso et les expérimentés mais en manque de forme Diarra ou Motta… Tu devras faire confiance à Di Maria, Pastore et Draxler, c’est inéluctable. Faute de mieux, tu devras trancher entre Kurzawa et Berchiche. Qui fera ton équipe de départ, toi ou le clan des brésiliens ? Je suis presque certain qu’elle ne sera pas très différente du match aller. Comme à Barcelone, comme à Madrid, comme à La Corogne, l’ultime décision viendra des changements, du fameux coaching. Montre nous que tu as appris du passé.

Unai, tu n’es pas seul à avoir la clé. Tes joueurs ont un double du trousseau. Le chef de la meute doit aussi prendre ses responsabilités. Il l’a fait le 8 mars dernier. Si sa cheville endolorie lui permet de re-itérer et de justifier son transfert. Neymar Junior, ton match allé n’a pas été plus mauvais que CR7, mais tu as deux buts de retard, et le ballon doré s’éloigne. Tu veux être grand !? Tu veux être roi !? Alors soit le leader, technique et psychologique. Pousse tes coéquipiers à se sublimer, et non pas à te servir. Montre leur l’exemple, la voie à suivre, ils te remercieront par la plus belle des récompenses, leur dévouement, leur respect et la qualification. Sois Valdo contre le Real en 1993, sois Capitaine Raí en 1995 contre le Steaua, des scénarios qui me plaisent bien, des brésiliens eux aussi adeptes de la remontada, pas celle qui fait se gosser la France et l’Europe du football, mais celles dont nous sommes fiers à jamais, en pleine page dans les livres d’histoire, n’en déplaisent à Zlatan.

Un manque de respect qui crève les yeux

19 mars 1993, on signe pour le même scénario, évidemment. Une tête de Cavani sur un corner en première mi-temps pour faire la moitié du chemin. Un but d’anthologie sur une reprise de Mbappé à l’heure de jeu, le retard est comblé. Une chevauchée signée Neymar à quelques minutes de la fin, on est à l’abri. Cela est sans compter sur un pointu de Cristiano dans les arrêts de jeu, le prolongeant de trente minutes supplémentaires. A moins que… ne surgissent la tête de Thiago Silva sur cet énième coup franc merveilleusement déposé par Neymar. Vous le savez, je rêve que la différence vienne de Javier, mais Unai, tu as annihilé tous mes espoirs, et je doute de sa présence sur le pré vert à une quelconque seconde de ce match. Pas une seconde de Di Maria à l’aller, comment puis-je espérer que tu fasses rentrer Javier au retour.

La délivrance sera donc offerte par ce défenseur central, absent du match aller. Rappelez moi qui a marqué ce but de la tête le 11 mars 2015 sur la pelouse de Chelsea, à quelques minutes de la fin des prolongations sur un corner tiré par Thiago Motta, pour le seul exploit de l’ère qatarie ? La boucle serait presque bouclée… 19 mars 1993 le match qui fit basculer l’ère Canal Plus. La première qualification pour une demi-finale de Coupe d’Europe. La première d’une série de cinq consécutives, aboutissant à deux finales, dont une victorieuse. Zlatan est parti se coucher, il n’en croit pas ses yeux. Ce 6 mars fera-t-il basculer l’ère QSI ?

Unai Bueno

Unai, je te le concède, tu n’as pas été gâté. Bafoué serait plus exact. Déconsidéré. Un manque de respect qui crève les yeux. Il ne faut jamais se cacher derrière les erreurs d’arbitrage, mais à un certain point, s’agit-il vraiment d’erreurs. Au Camp Nou comme à Bernabeu, il y a peu de doute. L’arbitrage maison est flagrant. Les consignes viennent-elles de Suisse, nul ne pourra le prouver. Que vaut le jouet qatari au logo Tour Eiffel contre les institutions ibériques. Rien du tout. Il faut donc faire avec, considérer la partialité comme acquise. Il faut la surpasser. Il faut la retourner. Il faut l’anéantir. L’impulsion viendra de notre équipe sur le terrain, par son engagement et sa hargne. Thiago Silva ou Marquinhos ne sont pas Thiago Motta, ils ne savent pas intimider l’arbitre. Pour des capitaines c’est dommageable, mais c’est un fait. Alors si Motta n’est pas titulaire, on le sait déjà, le grondement devra venir d’ailleurs. La menace viendra de l’atmosphère. La pression coulera des tribunes, de nos tribunes.

Le peuple de Paris a soif de conquête

Mobilisation générale. Nous le savons tous, nous le souhaitons tous, ici c’est Paris !! La poussée descendra des travées du Parc des Princes. Si vous voulez gagner, jouer comme des guerriers, faites les trembler, soyez sans pitié. Ce match sera la référence, ou la pire désillusion. Real Madrid 1993. Steaua Bucarest 1995. Valdo et Raí n’étaient pas seuls à mener leur équipe vers le sommet. 45000 chœurs parisiens déchainés n’ont rien lâché, des jours avant la rencontre, des heures avant le coup d’envoi, jusqu’à la dernière seconde libératrice. L’atmosphère régnant autour de ce 6 mars est de la même trempe. Le peuple de Paris a soif de conquête. Il est prêt pour le combat. Il ne reste plus qu’à confirmer l’attente, transformer l’essai. Les 4000 fidèles présents dans les rues, le métro et le parcage de Madrid ont donné de la voix. Ils ont montré l’exemple. Pas de retour à Stamford Bridge, sur Las Ramblas ou au fin fond de Manchester, ce choc que le monde entier attend est à la maison, à nous d’en profiter. Le Parc tout entier doit faire basculer le ballon du bon côté, celui d’Unai Emery, de Neymar Junior, de Thiago Silva, d’Alphonse Areola, de Giovani Lo Celso, de Javier Pastore,… On emmerde l’UEFA. On emmerde l’arbitre. On emmerde Madrid. On emmerde le monde. No one like us, but we don’t care…

Si nous échouons, éliminés, le cataclysme est d’ores et déjà annoncé. Si nous passons, ce ne sera qu’une qualification pour un nouveau quart de finale… la route de Kiev est encore longue, mais l’union sacrée, la mobilisation générale, c’est pour maintenant.

Unai Bye Bye ?

#6M #Remontada #ParisEstMagic


Benjamin Navet

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