les légendes du football paris albin quéru virage

Albin Quéru

par

Il pourrait être un simple éditeur fan du PSG, mais il est bien plus que ça.
Avant de monter sa maison d’édition QUELLE HISTOIRE,
il a été à l’initiative de l’association LIBERTÉ POUR LES ABONNÉS
encore représentée aujourd’hui au PARC DES PRINCES.
Rencontre avec
ALBIN QUÉRU qui nous parle de sa dernière sortie en librairie,
qui devrait ravir les petits mais aussi, et surtout, les grands. 


Comment est né le projet LES LÉGENDES DU FOOTBALL PARIS ?

Ces carnets ont été développés dans la boîte d’édition que j’ai monté il y a 8 ans maintenant et qui s’appelle « Quelle histoire ». A l’origine je suis un dingue d’histoire. On a lancé des applis au début pour raconter les grands personnages de l’histoire aux enfants, puis ça s’est vite transformé en livres. Mon associé Bruno est aussi un très gros fan de foot. Mais lui de l’OM. On a commencé par les légendes du football mondial, de l’équipe de France et ils ont très bien marché. De fil en aiguille on s’est dit que ce serait pas mal de faire un truc sur les clubs. Et de commencer par le PSG et l’OM car ce sont deux clubs qui nous parlent. L’idée c’était aussi de faire des produits pas chers pour les papas et les mamans qui emmènent leurs enfants au stade, avec cette volonté de transmission. Mon grand père qui était supporter du Red Star car j’ai grandi dans le 93, mais aussi du PSG, me parlait beaucoup de tout ça. C’est mon oncle qui m’a emmené au Parc et me parlait des exploits de Dahleb, Sušić… C’est comme ça que j’ai pris le virus du PSG. Donc je trouve ça super si nos carnets peuvent faire connaitre aux gamins d’autres joueurs que Mbappe ou Neymar. Des mecs qui nous ont marqué nous, d’autres légendes du club.

Ça n’a pas été trop difficile de faire ces choix de joueurs pour Paris ?

javier pastore légendes paris albin queru virageSi. On a fait une pré-liste, qui était déjà centrée sur nos propres choix de supporter. Il y a 70 joueurs par carnet. On a donc fait une liste de 70 au départ avec un classement par catégorie : gardien, défenseur, milieu, attaquant. La contrainte de base c’était ça. Ensuite, on s’est partagé nos listes et on a essayé de les re-équilibrer par catégorie et en fonction des périodes. Il y a bien-sur eu des dilemme et des arbitrages à faire. Par exemple il n’y a pas Laurent Fournier, ni Javier Pastore. Ce que je regrette. Mais bon. A la fin de ces sélections on a fait tout relire à Michel Kollar, (historien du PSG) qui nous a beaucoup aidé et fait des contre-propositions. Puis on a tranché. Tout ce processus a pris facilement 2 mois. Puis on a attaqué la rédaction.

Pourquoi par exemple n’avez-vous pas retenu Jeremy Menez qui nous offre le titre à Lyon en 2013 ?

Pour être franc il n’est jamais remonté dans les listes. Et puis en attaque il y a tellement de monde à Paris. Et à son époque tu as aussi Guillaume Hoarau, Zlatan, Cavani…
Pour Pastore, qui est un joueur que j’aime beaucoup c’est un peu le même problème. On a du faire des choix. Comme mettre Adrien Rabiot…

Tu ne le regrettes pas aujourd’hui ?

Pour tout te dire j’aimerais qu’il reste au PSG, malgré son comportement. Le fait de le mettre c’est quelque-part un message.

Quels joueurs ont été les plus sympas à illustrer ?

Ce sont ceux qui sont marqués physiquement. Lama c’était trop cool de le faire avec son maillot vert, ses chaussettes… C’était mon idole quand j’étais gamin. J’ai adoré tous les joueurs un peu vintage comme Dogliani, Rocheteau. Car ils ont un style très prononcé avec leurs vieux maillots, leur look, leur coupe de cheveux. Et j’ai une grosse faiblesse pour les joueurs de la deuxième partie des années 90 car c’est là que j’ai commencé à suivre le club. Les Rabé, Anelka, Laurent Robert…

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Est-ce que vous avez cloisonné le travail entre Paris et Marseille ?

Non, j’ai suivi complètement le travail qui a été fait sur l’OM. Je les déteste les soirs de clasico mais comme je suis un gros passionné d’histoire, même si c’est l’OM, la leur est passionnante. Ils ont eu des joueurs incroyables et tu peux remonter jusque dans les années 30.

Selon toi lequel des deux carnet fonctionnera le mieux ?

Ce que je peux te dire c’est que pour le moment c’est celui du PSG.

Parlons de toi maintenant. Tu es supporter du PSG depuis quel âge ?

Mes premières émotions avec le PSG datent de 1995. C’est le 5-0 contre Nantes (ndlr : 9 décembre 1995). C’est à partir de cette période que j’ai commencé à vraiment suivre le club. Coup de foudre pour le stade plus que pour l’équipe, même si je suivais déjà le foot. Je jouais au club d’Aubervilliers. Mon grand père était président d’honneur du club. On matait des vieilles cassettes de l’époque Platini avec lui, je pouvais aussi regarder certains matchs du dimanche soir sur Canal. Bref c’est surtout le KOP que j’ai regardé tout le match ce soir là. Ça m’a rendu dingue. Puis je me suis abonné dans les années 2000. J’y ai été avec tout un groupe de potes qui étaient les enfants des amis de mon oncle. On passait déjà toutes nos vacances ensemble. C’était sympa. On s’est abonné en premier aux Lutece Falco. Sans être vraiment actifs. Puis aux Supras. De très bons souvenirs. On y allait en bande, sur le terrain c’était pas dingue mais en tribune on a vécu quelques-unes des plus belles heures du mouvement à Paris.

Ceux que savent moins les gens c’est que tu as été à l’origine du mouvement LPA (Liberté pour les abonnés) en 2010. Pourquoi ce mouvement ?

Au départ on apprend le plan Leproux dans la presse. On se dit simplement qu’il faut que les groupes ultras se réunissent car on était en train de se faire démonter. Et on sentait aussi que les lambdas des latérales ou des virages ne se mobilisaient pas malgré l’ambiance qu’on mettait. Pour moi l’ambiance dans le stade c’est un truc hors du temps. C’est un défouloir, c’est une bulle, une atmosphère qu’on adorait. On s’est donc dit avec Jerem’ (ndlr : Jeremy Laroche, co-fondateur de LPA) qu’il y avait tout un tas de mecs, pas forcément ultras, qui n’avaient pas envie de voir le Parc s’éteindre. On a monté un groupe sur Facebook et tout de suite on s’est retrouvé avec un petit pool de personnes qui ont intégré le groupe, issus des deux Virages. L’idée était de faire une contre-proposition au plan Leproux, de permettre au mouvement de perdurer. On est allé voir quasi toutes les entités du Parc. On a été suivi par une bonne partie des groupes. On a pu organiser les premières manifs, des déplacements en contre parcage… LPA a été un des groupes qui a permis de changer l’image des ultras et des supporters du PSG auprès des journalistes. Il y a aussi l’aspect illégal du plan Leproux contre lequel on voulait lutter, les fichages, les contrôles lors des déplacements avec interdiction d’avoir une écharpe, alors qu’il n’y avait aucun mec violent parmi nous…
Hélas à ce moment là j’ai monté en parallèle ma société Quelle Histoire et c’est vite devenu un projet très chronophage, j’ai du prendre du recul par rapport à LPA. Mais je les suis toujours avec admiration. Je sais qu’ils sont placés en Virage Auteuil, là où se trouvaient les Lutece, ils ont du matériel…

Tu t’es re-abonné depuis ?

Oui l’année dernière à Boulogne. Ça m’a fait bizarre. L’ambiance à Boulogne c’est toujours pas dingue. Et puis avec la naissance de ma fille et le fait de venir de Pantin en bagnole, c’était un peu une galère donc je ne me suis pas re-abonné cette saison, mais j’espère le refaire, là où il y aura de l’ambiance. Je matte les matchs, je suis toujours, il y a la petite flamme. Même si j’ai un peu pris de distance entre le plan Leproux et le retour des ultras au Parc avec le CUP. Encore une fois mon histoire d’amour avec le PSG est très liée au stade, à ce qui s’y passe et à tous ces aspects sociologiques qu’on y retrouve. Et pour tous les mecs comme moi qui ont connu les années 2000 et cette culture de la loose, ou chaque victoire était exceptionnelle, il manque cette angoisse du résultat. Quand j’étais ado je mettais la semaine à me remettre de chaque défaite. Au PSG la question aujourd’hui c’est de savoir combien on va leur en mettre. Du coup en émotion c’est moins fort. A part en ligue des champions. En vrai on a vibré 3-4 fois seulement en C1 depuis l’arrivée des qataris.


les légendes du football paris albin quéru virageEn vente sur le site www.quellehistoire.com
Disponible en librairie à partir de janvier 2019


Xavier Chevalier

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