Un an au club ! Carlos Bueno | 2005-2006

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Le Paris Saint-Germain a le chic pour attirer des joueurs hors norme
et se mettre dans des situations délicates.

Le 19 juillet 2005, dix jours avant le début du Championnat, le Paris Saint-Germain fait signer deux internationaux uruguayens qui sont annoncés (refrain bien connu) comme des futures stars sud-américaines. Carlos Eber Bueno Suarez dit « El Loco » (le fou), encore un, 25 ans à l’époque et Cristian Rodriguez dit « El Cebolla » (l’oignon), 19 ans.

Notre ami Carlos est un vrai crack formé au Club Atlético Peñarol, le club le plus populaire d’Uruguay.
Premier match en équipe première à 19 ans, 73 buts pour 135 matchs en six saisons. Deux fois champion d’Uruguay (1999 et 2003), meilleur buteur du championnat en 2003 avec 24 buts. Et oui, un beau CV !

Pour Alain Roche c’est l’affaire du siècle

Pour Alain Roche c’est l’affaire du siècle, Carlos et son coéquipier Rodriguez sont en conflit ouvert avec leur club et arrivent donc à Paris comme agents libres.

Le PSG prend le risque de les faire signer car il ne débourse aucune indemnité de transfert au Peñarol, grâce à une faille juridique dans la législation uruguayenne.
L’opportunité est trop belle, même s’il y a grand risque que cela se termine devant les tribunaux.

Le samedi 27 août 2005 au Parc des Princes, Carlos Bueno fait ses débuts en Ligue 1 contre l’OGC Nice. Remplaçant, il entre à la place de Bonaventure Kalou à la 76ème. A ce moment du match le score est de un partout, but de Pauleta en 1ère mi-temps et un csc de Rozehnal à la 73ème.
Après douze minutes de Bueno totalement transparent, Bagayoko plante pour Nice, le PSG finit à 10 et c’est le début de la fin pour Fournier l’entraineur.

Exclus de La Céleste pour avoir trahi Peñarol

Après cette triste soirée nous ne reverrons Carlos sur les terrains que deux mois plus tard, car cinq jours après le match de Nice, la FIFA interdit à Carlos Bueno et à Cristian Rodriguez de jouer avec Paris. Finalement le 28 octobre, la commission des litiges de la FIFA les autorisera à jouer sans que le club parisien ne paye d’indemnités de transfert. Le PSG versera seulement une indemnité de formation de 500 000 € au Peñarol pour Cristian Rodriguez.
Bonne nouvelle pour Paris, mais pour les joueurs le calvaire continue. Ils sont exclus de La Céleste (l’équipe nationale) pour avoir trahi Peñarol un monument national et leur pays.

Il y avait l'aigle des Açores et l'aigle de Peñarol.
Il y avait l’aigle des Açores et l’aigle de Peñarol.

De retour en Championnat, il ne disputera que 12 matchs avec le PSG et ne sera jamais titulaire. Il est vrai qu’il avait un sérieux concurrent en attaque en la personne de Pedro Miguel Pauleta, qui finira meilleur buteur cette année-là.

Sans jouer la finale, il réussira quand même à allonger son palmarès avec un titre de prestige. Une Coupe de France que le PSG de Rothen et de Dhorasoo gagnera contre l’OM. « El Loco » aura réussi à marquer deux buts dans cette compétition, un contre l’US Vermelles (DH) en 32ème de finale et l’autre contre Lyon-La Duchère (CFA) en 8ème.

Il ne faut pas qu’il s’imagine que cet exploit
suffit pour que sa saison soit une réussite

Après une fin de saison à disputer de rares fins de match en remplacement de Pauleta au delà de la 80ème, il sera prêté au Sporting Club du Portugal où il ne fera parler de lui qu’une seule fois en inscrivant quatre buts en 20 minutes en février 2007 face au CD Nacional. Ce rabat-joie de Paulo Bento, l’entraîneur de l’époque, refroidit vite les esprits en interview d’après match : « Il ne faut pas qu’il s’imagine que cet exploit suffit pour que sa saison soit une réussite ». Ça calme !

Son contrat sera définitivement résilié par Paul Le Guen, nouveau coach du PSG, qui ne souhaitait pas ce retour de prêt dans son effectif.

Retour en AmSud, Carlos Bueno a toujours la côte là-bas. Sa suspension de l’équipe nationale a été une chance pour lui, car il n’a pas connu l’élimination humiliante en barrage contre l’Australie pour le mondial 2006. Même après avoir ciré le banc en Europe, il est quand même rappelé avec La Celeste, et il marque. Il réussit à se faire remarquer par Boca Junior qui est à la recherche d’un attaquant qui ne lui coûte rien.

En six mois il déçoit tout le monde, il n’est pas dans le coup et pète les plombs à plusieurs reprises sur le terrain. En dehors c’est le bazar, son fait d’arme : une nuit en garde à vue après avoir frappé un adolescent en boîte de nuit. Au revoir l’Argentine !

Sorties, bagarres, hygiène de vie déplorable

Début 2008 une autre opportunité lui est offerte, un retour en Uruguay dans son « club de cœur », le Peñarol Montevideo lui est proposé après des excuses publiques. Il signe pour six mois, et retrouve le chemin des filets, 13 buts et un titre de mi-saison.

Un petit côté Rocky Balboa céleste
Un petit côté Rocky Balboa céleste

Comme prévu les vieux démons le rattrapent rapidement « El Traidor » (le traître, le surnom qu’il traine depuis son aventure parisienne). Sorties nocturnes, bagarres, hygiène de vie déplorable, la totale.

La suite fut faite de hauts et de bas, partout où il passe il marque des buts, Real Sociedad « 12 buts en 33 matchs », « 15 matchs et 7 buts » avec l’Universidad Chile, « 23 buts en 45 matchs » au Querétaro FC au Mexique et « 6 buts en 15 matchs » à San Lorenzo en Argentine. Mais ça finit souvent mal, l’extra sportif ruine toujours ses efforts du terrain.

Un tour du monde des clubs

Avec un peu plus de discipline et une meilleure vision du football moderne, Carlos Bueno aurait pu réussir en Europe. C’était un véritable talent, arrivé trop tard dans le foot. Il n’a pas su s’adapter au jeu européen, plus tactique et à une concurrence nettement plus sévère qu’en Amérique du sud.
Il est arrivé au PSG à une époque de transition du foot moderne, il n’a pas su attraper le bon wagon ni soigner sa communication malgré les opportunités qui s’offraient à lui.

Dix ans après le PSG, Carlos a accompli un tour du monde des clubs en signant dans 11 clubs différents. À 35 ans, un tacle monstrueux aurait du mettre un terme à sa carrière. Mars 2015, San Martin de San Juan vs. Boca Junior, fin de match,  Agustin Orion le gardien de Boca fait une sortie kamikaze lors d’un face à face décisif avec Carlos Bueno. Résultat, fracture tibia-péroné à la jambe droite. Malgré cela, Carlos réussit à revenir au football et à signer dans deux clubs argentins où il passe six mois en tout.

Le gardien de Boca semble apprécier la Kalinka
Le gardien de Boca semble apprécier la Kalinka

En attendant une fin de carrière qui sera sûrement houleuse, il joue encore, au Liverpool Fútbol Club, un petit club de Montevideo.

Sélections – Buts : 38 -20
Arrive de : Club Atlético Peñarol
Part pour : Sporting Clube de Portugal
Achat : 0
Matchs avec le PSG – Buts : 16 – 2
Revente : 0

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