Humeur

Vivement février !

Après la défaite à domicile contre l’Atletico de Madrid, Luis Enrique a reconnu être inquiet pour la qualification en Ligue des Champions.
A mi-parcours son PSG pointe à la 24 ème place. La première éliminatoire. Celle qui ferait de ce nouveau projet sans stars du PSG, un énorme échec.

Oui je sais en championnat pour l’instant tout va bien. Je ne minimise pas cela, bien au contraire. Mais le PSG a un rang à tenir en Europe. Depuis que QSI est arrivé nous sommes toujours sortis des poules. Cette fois il faut finir dans les 24 premiers. Paris y a forcément sa place. Certains prétendaient même que Paris devait finir dans les 8 premiers.  Pas moi. Mais dans les 24 oui, ce serait honteux de ne pas y être. Alors effectivement, nous avons hérité (comme d’habitude) d’un tirage compliqué et d’adversaires particulièrement difficiles par rapports à la plupart des autres équipes.

Mais se plaindre du sort (le coquin) est une fausse excuse, tout comme celle de notre entraîneur qui parle de malchance ou de notre capitaine qui cite l’arbitre comme coupable… Non rien à voir avec tout cela. Ce dont souffre ce groupe c’est avant tout d’un manque de talent ! (combien de temps va encore durer l’imposture Campos ? Nous y reviendrons).

Il nous manque un vrai buteur ? oui ! Oh combien ! J’écarte d’office Asensio et Lee qui ne sont pas des avant-centres. Les deux n’ont rien à faire à Paris mais au moins y en a un qui fait vendre des maillots. Un boucher havrais nous ayant écarté Ramos pendant quatre mois (sans sanction, même à posteriori, il est bon de le rappeler quand tous les Footix de France bavent leur haine du PSG sur une prétendue partialité arbitrale en notre faveur) qui avons-nous pour garnir les filets adverses ?

Vous avez trouvé,  il ne nous reste donc plus que Randal Kolo Muani (faute de grives,…). Mais visiblement pas pour son coach qui clairement ne compte pas sur lui. Alors certes, il faut bien reconnaître que depuis son arrivée à Paris l’ancien aigle de Francfort s’est transformé en saucisse, mais la blessure du portugais n’était-il pas le moment ou jamais de le relancer ? Pas pour Enrique. Buteur avec la France et toujours sélectionné malgré un temps de jeu famélique, son avenir n’est plus à Paris. Pourtant à en croire les déclarations de chacun, il veut rester et l’espagnol souhaite le garder. Mais pour quoi faire si c’est pour ne pas le faire jouer ? Une des nombreuses interrogations qui entoure le management de notre rude ibère comme dirait Panoramix.

Si on ajoute à cela un gardien (qu’il soit russe ou italien) qui passe toujours au travers dans les grands rendez-vous, nous voilà avec deux beaux handicaps pour pouvoir aller loin en coupe d’Europe. Les grands poncifs, tel que pas de grande équipe sans grand gardien et pas de grande équipe sans grand buteur nous rappellent à quel point nous ne devons pas attendre grand-chose de cette saison européenne. Mais même sans un grand dernier rempart et sans un renard des surfaces, nous devrions au moins passer ces poules, qui n’en sont plus d’ailleurs.

Les spécialistes annoncent qu’il faudra totaliser au moins 10 points pour se qualifier. Nous en avons 4 pour l’instant, il en faudra donc 6 de plus minimum, soit 2 victoire pour ne pas être le premier PSG de QSI a ne pas voir le printemps. Comme prévu, notre escapade à Munich nous a rapporté zéro point. Il faudra par conséquent prendre au moins six points sur les neuf encore en jeu. Paris sera donc dos au mur  (c’est là où il est le meilleur)  lors du prochain match à Salzbourg.

Devons-nous craindre ce club de la galaxie Red Bull ? Honnêtement non. Le dernier génie que la ville a vu naître était Mozart. Cette saison le club n’est qu’à la sixième place de son championnat et est déjà à quatorze points du leader Sturm Graz après 14 journées. A noter que trois jours avant de recevoir le PSG ils recevront en championnat le Rapid de Vienne (#veille connaissance #Ngotty) second du championnat. En Ligue des champions les Salzbourgeois ont le parcours suivant, 3 pions dans la musette à rien contre le Sparta Prague, suivi d’une humiliation à domicile contre Brest (0-4), suivi d’un nouvelle déroute sur ses terres face au Dinamo Zagreb (0-2) puis une surprenant victoire en pays batave 1 – 3 face au feyenoord. Retour à la normale ensuite avec une manita (ou kleine Hand) à Leverkussen. Vous l’avez compris, sauf « große Katastrophe » nous devrions finir l’année avec 7 points.

Pourra alors s’ouvrir l’inutile marché aux fausses bonnes affaires, le mercato d’hiver (du 1er janvier au Lundi 3 février 2025). Nasser a déjà prévenu, il n’est pas prévu de recruter, sauf opportunité. Le fameux « sauf opportunité » qui l’année dernière s’est appelé Lucas Beraldo et Gabriel Moscardo … (Avouez que vous l’aviez déjà oublié Moscardo ?). Campos et Enrique ayant également confirmé être très heureux de leur effectif, on ne devrait pas voir de nouvelles têtes…

Alors oui effectivement nous allons retrouver nos blessés longue durée que sont Hernandez, Kimpembé et surtout Ramos qui portera à lui seul les espoirs de tout un club pour effacer cette horrible stat d’un but tous les 32 tirs. Je doute que ces trois retours suffisent à guérir nos maux. Déjà il va leur falloir un certains temps pour retrouver leur meilleur niveau, ensuite nous ne sommes pas à l’abris d’autres blessures. Si l’on veut aller loin en Ligue des Champions il nous faudra pourtant je pense recruter trois ou quatre  joueurs d’expériences c’est une évidence. Mais assurons-nous déjà d’être encore « en vie » en janvier.

Nous jouerons alors en une semaine les deux derniers matchs de cette phase de qualification. Les 22 et 29 janvier 2025. Nous recevrons Manchester City au Parc. Un City bien malade au moment ou j’écris ces lignes. 7 buts marqués, 17 encaissés sur les 6 derniers matchs. 5 défaites et un nul à domicile 3-3 après avoir mené 3-0 face au Feyenoord. Oui les mêmes qui ont perdu contre… Salzbourg. Mais ne nous réjouissons pas trop vite et ne prenons surtout pas les citizens à la légère ! Ils restent sur le papier (et partout ailleurs) bien supérieur à nous et je prévois zéro point contre eux. Dans un mois leur série catastrophe sera forcément terminée. Alors bien-sur nous serons chez nous au Parc et chez nous qui sait… Nous pouvons nous transcender, mais jusqu’ici nos matchs contre Gérone, le PSV et l’Atletico ne me rendent pas très optimiste. Prendre des points sur ce match serait une bonne idée, mais je nous vois plutôt arriver en à Stuttgart avec 7 points et l’obligation de gagner en Bade-Wurtemberg pour espérer voir le printemps. Mais ne nous trompons pas, même si Stuttgart n’est que neuvième en Bundesliga et que le Red Star de Belgrade vient de lui en passer cinq (manita semble se dire Đavolja ruka drvo en serbe), c’est une très belle équipe (nous en reparlerons je pense d’ici-là) ce match ne sera pas du gâteau.

Un match à la vie à la mort au bord de la forêt-noire pour être encore vivant en février.Février ça tombe bien ! On sera plus fort ! Vivement février !


J.J. Buteau

Piqure de rappel

Je prends le temps d’écrire ce torchon car partout où je vais depuis le match nul contre Eindhoven, j’entends toujours les mêmes critiques de la part des Parisiens,
ce peuple éternellement insatisfait. En effet, les mauvais résultats en Ligue des Champions ont déclenché un mécontentement général.

Je regrette ce manque de prise de recul et cette nouvelle mentalité de pourrie gâtée qui boude dès que les résultats ne sont pas des victoires. Vous n’imaginez pas la chance de voir PSG jouer la coupe européenne chaque année ! Les anciens pré-QSI en savent quelque chose, c’est maintenant que le club a besoin de votre support et non de vos critiques. Voici donc une piqure de rappel :

Tout d’abord, rappelez-vous bien que vous ne souhaitiez plus de stars, moi le premier. La direction a comme prévu, arrêté de miser sur le projet marketing après la Coupe du Monde 2022 pour enfin diriger un club de football avec un projet sportif. Pour ceux qui auraient oublié, un projet sportif se construit sur le long terme, même quand il y a de l’argent dans les caisses. Qui dit long terme, dit un groupe jeune. Une jeunesse dont le peuple francilien désirait à tout prix il y a deux ans. Ce nouveau groupe avait d’ailleurs la plus faible moyenne d’âge du tournoi 2023. Accompagné de Mbappé, il a rejoint les demi-finales de la LDC 2024 en sortant du « groupe de la mort » : Milan AC, Dortmund et Newcastle. Pour vous situer, même l’équipe regrettée de Laurent Blanc n’avait pas su mieux faire.

Aujourd’hui, cette même équipe, sans Mbappé et sans numéro 9, est leader du championnat avec zéros défaites (29buts inscrits, 8 encaissés – 8 victoires et 2 nuls). Difficile d’avoir un bilan plus positif à ce stade.
Si … en Coupe d’Europe ! Mais PSG n’est pas tout à fait taillé pour les 8 premières places. Dembélé frappe à côté, Ramos et Hernandez sont à l’infirmerie et Donnarumma a toujours la tête dans les nuages. Il y a une vraie différence sans Mbappé car ce bonhomme nous faisait gagner les matchs !

PSG manque de créativité, de vitesse et de percussion devant. Les adversaires défendent avec deux lignes derrière et jouent en contre, à raison. Il nous faut donc ce fameux numéro 9, celui qui remplacerait Kylian. Celui qui concrétiserait le nombre incroyable d’occasions manquées contre Marseille, PSV ou l’Atletico. Pourquoi Enrique n’a pas réussi, ou voulu en recruter un pendant le mercato ? Je ne sais pas. En revanche je sais qu’il n’y a pas beaucoup de buteurs sur le marché. Ceux qui le sont n’ont pas forcément envie de venir jouer à Paris sans la garantie de rejoindre un projet d’équipe All Stars désormais.
Soyons réalistes, et acceptons que le défi européen soit trop grand pour les années à venir. Il faut revoir vos attentes préconstruites à l’arrivée des Qataris, et revenir vers un supporterisme normal.

Nous sommes enfin redevenus un club de football, avec des ambitions sportives et non des rêves utopiques. Et oui, car ce n’est pas parce qu’Ici C’est Paris, que nous pouvions penser que gagner la Champions’ League serait facile. N’oubliez pas que les grands Champions Européens, en perdant plusieurs finales, ont bataillé pendant plusieurs années avant de pouvoir remporter le tournoi.* Avouons que nous en sommes encore loin.

Enfin pour ceux qui disent que le PSG est aidé, voir chanceux, je veux leur répondre que le tirage de la LDC est encore une fois punitif cette saison. Je veux également leur répondre que ce n’est tout de même pas de ma faute si Marseille prend un rouge ou s’ils marquent contre leur camp. Ce n’est pas ma faute si aucun investisseur ne veut investir à Marseille. Ce n’est pas ma faute si les autres clubs français déjà rachetés n’investissent pas assez pour rivaliser avec Paris. Nos adversaires peuvent parfaitement prétendre au titre cette saison, à eux de le montrer sur les six prochains mois.

De notre côté, prenons notre mal en patience, et continuons à soutenir ce club enfin débarrassé d’un football chiant et vertical. Vous ne vouliez plus du gros melon et souhaitiez un groupe jeune, assumez la relève. Je sais que vous prenez du plaisir à voir les nouveaux talents sur le terrain. C’est ce qui fait désormais la fierté de ce club, alors profitons de cette nouvelle identité ! En espérant tout de même le retour rapide de Ramos (et le sens de la vue d’Ousmane).

*Pour information :
Juventus : 2 trophées pour 7 finales perdues
Manchester United : 3 trophées pour 2 finales perdues
Inter Milan : 3 trophées pour 3 finales perdues
Ajax : 4 trophées pour 2 finales perdues
Barcelone : 5 trophées pour 3 finales perdues
Liverpool : 6 trophées pour 4 finales perdues
Bayern Munich : 6 trophées pour 5 finales perdues
AC Milan : 7 trophées pour 4 finales perdues


Etienne Basso

Automne rime avec Girone

Pour beaucoup de supporter du PSG d’un temps que les moins de 20 ans
ne peuvent pas connaître, souvent automne rimait avec…. crise.
Combien de saisons avons-nous vécu, ou après un été prometteur et enchanteur nous avons dû déchanter et comprendre que nos espoirs de titre s’envolaient
avec la tombée des premières feuille mortes…

Depuis que QSI s’est penché sur notre berceau royal (puis viré de notre blason), il faut bien reconnaitre que cette époque est bien révolue. Aujourd’hui le PSG se doit d’être champion et de conserver sa coupe de France. Certains prétendent même qu’il doit gagner la Ligue des Champions… Evidemment ces gens-là, soit ne connaissent surement pas bien le football ou ne parle qu’avec le gout amer de la jalousie à la bouche, pour mieux se délecter d’un future élimination. Non le PSG ne doit pas obligatoirement gagner l’épreuve suprême tous les ans. Il doit en revanche se donner les moyens de bien y figurer et d’y avoir une régularité certaine pour rester dans le top 8 européen.

L’argument avancé est toujours celui de l’argent. En France Paris est le plus riche. En Europe non. Pourquoi ceux qui se servent de cette argument pour dénigrer nos excellents résultats nationaux n’ont pas l’honnêteté de rappeler cela au niveau européen ? L’aigreur sans doute.

Sur la ligne de départ  il y a 81 clubs engagés. Il n’en reste plus que 36 pour la phase de ligue. Il n’y aura au final qu’un seul vainqueur. Souvent le même et souvent le plus riche. Sur les 10 dernières années nous retrouvons le Real Madrid (6 fois) et des miettes pour des clubs au budget bien plus conséquent que celui du PSG. Tout d’abord les anglais qui sont financièrement à des années lumières de nous. Pour rappel en droit TV le dernier du championnat anglais touche plus que le champion de France. Nous retrouvons donc Manchester City ( qui a mis 15 ans après son rachat par Abu Dhabi pour gagner la Ligue des Champions) Chelsea et Liverpool. Reste Barcelone en 2015 avec un Messi à son sommet et le Bayern en 2020 contre… vous savez qui.

Si j’ajoute à cela que le PSG passe toujours depuis 10 ans les phases de poules et qu’il n’est jamais éliminé par un club au standing et au budget inférieur, cela nous situe bien dans une certaine régularité au top des clubs européens.

Pour information cette saison les quatre plus gros budgets sont  : Manchester United (non qualifié en LDC) – Real Madrid – Manchester city – Barcelone.  Si l’on suit la logique de ces acrimonieux, cela serait donc un exploit qui défierait toute logique financière si le PSG arrivait en demi-finale…

Après cette mise au point nous pouvons sereinement parler de cette première journée de coupe, enfin non de poule, enfin non de championnat, enfin non de on ne sait plus trop quoi de Ligue du pognon. Enfin non Ligue des champions ! Sportivement la réforme n’a aucun intérêt. Voir le Bayern en passer 9 à de pauvres croates ne m’excite pas du tout. Aucune surprise. Pas de match retour. Des affiches tel que Bratislava – Salzbourg… Peut-être y aura-t-il encore du suspens sur les 2 journées de la fin ? J’en doute. Les gros seront devant, les petits derrières et la masse moyenne au milieu. Vivement les matchs à élimination direct en aller/retour. On n’a jamais et on ne fera jamais mieux.

Que dire du match contre Gérone ? Nos éminents spécialistes médiatiques nous informent que le troisième de liga est d’une grande faiblesse. Qu’il est normal que le PSG et ses milliards le battent. Que c’est d’ailleurs presque une honte d’avoir attendu la 90ème pour marquer et de ne pas leur en avoir collé 4 ou 5…  La veille, à scénario presque identique à Madrid (but victorieux à la 84 ème), ces mêmes médias nous ont abreuvé de « le real s’impose grâce à son histoire », « c’est ça un grand club ». Nul mention d’un budget 10 fois supérieur à son adversaire du soir. Mais pour Paris c’est de la chance…  De plus le scénario du match se ressemble en effet, mais pas le contenu. Stuttgart méritait largement mieux tellement il s’est procuré d’occasions, alors qu’au Parc après une première mi-temps difficile, le PSG a dominé de manière évidente et sa victoire n’a rien d’immérité. Stuttgart ou nous finirons la première phase de cette compétition fin janvier. Il serait bon d’être déjà qualifié.

Pour ma part je ne dénigrerai pas cette victoire. Les joueurs ont fait preuve d’abnégation une nouvelle fois sous Enrique. Certes, le but est venu d’un bel hommage du portier espagnol à son illustre prédécesseur Luis Arconada, 40 ans après ! (Même stade, même boulette, même but devant Auteuil), et alors ? Un but est un but. Et que ragent les anti-Paris, Seum-ir Nasri en tête sur le plateau de Canal +.

Ce PSG a des lacunes, des défauts, mais il joue, il tente et se bat jusqu’au bout. Moins talentueux et moins expérimenté que ces prédécesseurs ? Oui surement. Mais statistiquement et dans l’état d’esprit pour l’instant Enrique et son groupe sont intouchables.

Ce groupe semble tellement uni et homogène qu’il en est délicat de faire des appréciations individuelles. Safonov n’a pas eu grand-chose à faire et l’a bien fait, Hakimi et Mendès sont toujours les mêmes, si précieux offensivement, si crispant et énervant défensivement. J’ai trouvé notre capitaine particulièrement tendu. Je l’ai trouvé plus libéré en deuxième période. Pacho depuis le début de saison sent la bonne pioche. Alors oui il a fait une grosse boulette qui aurait pu nous couter cher sur ce match, mais de manière générale depuis le début de saison je le trouve solide, intraitable dans les duel, il ne prend pas de risque dans ses relances, et c’est aussi bien. Il n’a encore que 23 ans et pourra encore progresser sur ce point. Hors terrain il semble avoir une tête bien faite, sa discrétion, sa fraicheur (« je vis un rêve à Paris ») son discours plein d’humilité (« J’essaie d’apprendre beaucoup de Marquinhos ») fait également plaisir. Notre défense « titulaire » c’est celle-là, et il faut souhaiter qu’il n’y ait pas d’absent lors des grosses échéances. Car derrière Les Beraldo et autres Skriniar ne semblent pas du même niveau…

Au milieu Joao Névès régale ! et il n’a que 19 ans ! Contre ses compatriotes, notre entraineur a choisi de le laisser sur le banc et a aligné un milieu Zaïre-Emery (très bon en première période) Vitinha (étrangement effacé sur ce match ?) et le mystérieux « Docteur Jeckyll and Mister Hyde » Fabian Ruiz.

Comme pour la défense,  ce milieu tiens la route, mais il ne faudra pas avoir de blessés ou de suspendus…

Devant, Barcola après un début de saison M’bappesque vient d’aligner des matchs, où bien pris par les défenseur adverses, il fut très discret. On s’était mis à rêver à un Dembélé enfin buteur, nous l’avons retrouvé tel qu’en lui-même sur ce match. Euphorisant puis désespérant. Randal Kolo Muani semble revenir un peu en ce début de saison, mais la route va être longue, il part de tellement loin. A lui de profiter de la blessure de Ramos pour semer le trouble dans la tête du coach. Ramos blessé de manière honteuse au Havre sur un tacle par derrière non sanctionné. Etrangement, cette énorme erreur d’arbitrage n’ému personne à la ligue, ni dans les médias. Silence total. Asensio dépanne quand il n’est pas blessé et Doué est encore bien tendre.

Même constat que les autres secteurs de jeu concernant les blessures et suspensions…

Seulement quatre joueurs sont venus nous rejoindre cet été. Cela semble vraiment trop peu pour toutes les compétitons que nous allons disputer. Ligue 1 (34 matchs) Coupe (6 matchs si tout se passe bien) LDC (17 matchs possibles) sans oublier les matchs de sélection, la coupe du monde des clubs et… le trophée des champions qui a curieusement disparu des calendriers ? Si quelqu’un a des nouvelles merci d’écrire à Virage.

Potentiellement plus de 80 matchs. Il va falloir que Campos s’active sérieusement cet hiver. Car si pour une fois il n’a pas l’air de s’être trompé, cela reste peu, beaucoup trop peu… Mais n’est-ce pas déjà trop tard pour cette saison ?

Nous entamons donc cet automne plein d’espoir avec de belles affiches à venir au Parc (PSV Eindhoven, Atletico Madrid, Lens…) et surtout en déplacement (Arsenal, Munich,  Marseille…)

Fini le temps de la crise automnal, aujourd’hui à Paris, automne rime avec passion et ambition !


J.J. Buteau

L’école est finie

Xavier me demande d’écrire un texte sur notre saison officiellement achevée.
Sa demande m’oblige à m’avouer une chose : voilà longtemps que je n’ai pas publié ma prose sur Virage. Et ça n’a évidemment rien d’anodin.
Paris m’a fatigué. Le foot m’a rincé. Globalement.

Je n’ai raté aucun match parisien. J’en ai même revus certains plusieurs fois en replay. Je suis même allé trois fois au Parc (merci Xavier et Aurélia), ce Parc désormais mou, footix, offert aux touristes et aux vents de la rentabilité sans appartenance aucune. Et pourtant, oui, ce sentiment de lassitude pointe. Peut-être le feuilleton Mbappé et ses 18 764 épisodes, tous plus pénibles et embarrassants les uns que les autres, peut-être la politique de QSI, subtil mélange de softpower cynique et de fric mal dépensé et cette direction sportive qui multiplie les choix étranges, pour ne pas dire ubuesques. Peut-être encore le cas Donnarumma, avec, en guise d’apothéose, le départ de Navas presque comme si de rien n’était. Peut-être l’attitude du CUP qui ressemble de plus en plus à une agence de communication qatarie. Peut-être enfin cette rumeur insistante d’un départ inéluctable du Parc des Princes. Il ne me reste donc que le jeu pour aimer encore le club de mon cœur (le nouveau maillot à venir presque Hechter ne suffira pas à m’amadouer).

Cette saison a très mal débuté en ce qui me concerne avec le départ de Neymar. Une gifle et un coup dans les burnes au cœur de l’été 2023. Et Marco, notre gamin créateur. Je n’ai rien eu à dire et sur les réseaux, j’étais ultra minoritaire. Tout le monde ou presque s’en réjouissait. Riolo jubilait, bombant son petit torse de prophète mal classé. Et c’est donc l’heure du Mercato. Mbappé est puni de ne pas avoir voulu prolonger et rejoint, pas longtemps, le loft. Nasser est vexé. Ça commence bien. Campos est lui toujours aux manettes (pourquoi ? C’est une excellente question). Mendes toujours prioritaire… la valse débute avec l’arrivée de Luis Enrique, que je surnomme rapidement le berger. Je ne sais pas quoi en penser. Mais après Galtier, c’est forcément mieux. Tout est mieux après Galtier. Enrique est un mec qui a déjà gagné en Europe. Certaines mauvaises langues murmurent même qu’il était à la barre un soir de remontada catalane. Il a la réputation de faire exactement ce qu’il veut. Un têtu. Un têtu à Paname. Mouais… Wait & see…

Vient Dembélé. Pourquoi pas ? Ironique et échaudé, je me demande ce qu’il va coûter à la Sécu. Et puis je le vois jouer. Il est imprévisible, très rapide. Tellement parfois qu’il se surprend lui même. Mais c’est un accélérateur et un créateur et Paris a besoin de ce type d’acteurs après les départs du Brésilien et de l’Italien. C’est déjà une bonne nouvelle dans une équipe largement remaniée et qui a perdu deux de ses trois têtes de gondole. Skriniar, qu’on visait depuis deux ans, arrive gratos et dévoile très vite qu’il ne sait ni courir, ni sauter. Une autre rumeur raconte qu’un jour, un escargot l’a doublé… c’est à l’évidence une erreur de casting à un poste clé. Raté. Hernandez malgré son amour de l’OM semble faire le job. Par intermittence. Il y a encore Barcola, jeune et impétueux mais qui démontre de belles choses sans attendre. Il y a Lee, volontaire et souvent stérile, qui est aussi là pour vendre du maillot en Asie.

Et la tragédie RKM, arraché à l’Allemagne dans les dernières secondes du mercato et qui s’est effondré sous nos yeux, en direct. Un gamin amoureux de Paname qui n’a pas le niveau. Son visage triste et hagard me désole tellement que je n’ai même plus envie d’en rire. Mais c’est un échec certifié. Asensio n’est plus au Real et le Real ne vend jamais un joueur par hasard. Ugarte a été le fils tant attendu de Motta un mois avant de rejoindre le réalité. Et puis il y a Ramos. Que je décide d’aimer d’entrée. Je ne sais même pas vraiment pourquoi. Le fantôme de Pauleta qui revient me hanter. Allez savoir. Malgré ses rares apparitions et ses occasions manquées, je veux croire en lui. J’ai peut-être oublié des recrues. Peu importe. Notre mercato est décevant. Affiche des limites dès le mois d’août. Le PSG est alors poussif, laborieux. Il se cherche. Kyky le blacklisté réintègre le groupe plus vite que prévu. Nasser n’a peut-être pas envie d’enchaîner les nuls indigents comme contre Clermont… et après ?

Sans forcer plus que ça, Paris est en tête et ne lâchera plus le trône. Les prestations indigentes de l’OM, l’OL (18e jusqu’en décembre !), Rennes, Nice, Lens et Monaco aident pas mal. La ligue 1 est nulle et le PSG fait avec. Et arrive la Ligue des Champions. Le tirage nous offre un faux groupe de la mort. Que nous quittons deuxièmes et qualifiés. Grâce à un pénalty pas loin d’être imaginaire contre Newcastle lors de l’ultime journée. L’UEFA nous offre ensuite un tirage inespéré en 8èmes avec la Real Sociedad. On connaît la suite. Le match retour contre le Barça (certes pas un immense Barça mais est-ce de notre faute ?) restera dans ma mémoire. Ce fut une soirée magique et nous en avons dansé de joie avec mon fils dans le salon. Je dois m’en contenter parce que sinon, cette année, combien de matches indélébiles en toute honnêteté ? Le trophée des champions contre Toulouse ? Déjà oublié. Les deux victoires indiscutables contre les sudistes ? Jouissives évidemment mais « Trop facile » comme le chantent désormais nos joueurs. Cette récente finale de Coupe de France contre l’ogre lyonnais (rires) m’a comblé parce que c’était notre devoir de ramener la Coupe de France chez elle ! 15e ! Et après ?

Quelques flashes : l’égalisation de Ramos contre Le Havre, le pion de Vitinha contre Barcelone, le sourire de gosse de Dembélé en Catalogne, Marquinhos qui dépasse Pilorget, le retour de Nuno sur les terrains, les prestations prometteuses du jeune Zague… les trois nouveaux trophées nationaux dans notre vitrine. Voilà. Un supporter de Nancy s’en réjouirait. Moi aussi, conscient qu’avec une telle équipe en pleine restructuration, avec un QSI qui a encore changé de discours en cours de route (les paillettes ont été remplacées par les valeurs travail et collectif), notre bilan est plus qu’inespéré. J’en profite quand même pour rappeler ici que Paris en Europe, c’est une finale et deux demies en 6 ans. Il faudrait être fou ou jaloux pour ne pas apprécier la performance.

Et ce soir, au moment d’écrire ces lignes, je devrais être en deuil. En deuil de Mbappé, le joueur qui a explosé tous les compteurs ou presque en sept années passées à Paris. Et pourtant, je ressens du soulagement. Je n’ai pas honte. Ce n’est ni une posture ni du dépit amoureux. Je pense qu’il a vampirisé trop longtemps l’équipe. Malgré ses stats de golgoth. Et vu le merdier cette saison autour de son départ, il a été très décevant dans les matches cruciaux. Mais ce n’est même pas le débat. Certains supporters mettront Mbappé dans leur onze de légende. Et moi pas. Ça n’a pas la moindre importance. En revanche, le fait que le Mozart de Bondy divise autant son propre peuple, ça, ça m’interpelle. Il devrait faire l’unanimité et il part comme Potillon. J’exagère mais on aura compris l’image. Les larmes de Rai ou Pauleta, d’où venaient-elles ? Que disaient-elles ? Où sont-elles ? « Grosse tête, petite porte » ricane ma mauvaise foi.

Mais il y a de ça. Mbappé n’a pas su m’émouvoir. C’est peut-être de ma faute. Je trouvais aussi qu’il manquait de technique et qu’il affichait trop souvent un esprit individualiste difficilement acceptable. Ses fans me rétorqueront que l’année prochaine, il ne sera plus là pour planter 40 buts. C’est vrai. Mais j’échange ses 12 buts contre Lorient contre 2 contre Dortmund. J’échange ses 125 millions de followers et sa photo avec Bernard Arnault contre un sourire spontané pas simplement destiné aux caméras du diffuseur ou à un sponsor généreux. Mais laissons désormais à Madrid le soin de gérer l’enfant gâté.

Où va le PSG ? Campos va-t-il s’accrocher aux branches ? Et signer Cherki (l’enfer sur terre !!!) ? Qui Enrique va-t-il vouloir recruter ? Quel buteur ? Presko va-t-il rejouer au foot avant la troisième guerre mondiale ? Zaïre-Emery prendra -t-il assez de vacances pour ne pas s’écrouler dès septembre ? Hakimi va-t-il acheter Centrer et défendre pour les Nuls ? Aston Villa sera-t-il assez dingue pour acheter Soler ? Donnarumma louchera-t-il toujours les grands soirs ? Et serons-nous meilleurs qu’en mars ?

Il ne faut évidemment pas bouder notre plaisir et ne pas sombrer complètement dans l’aigreur. Cette saison, encore une fois, relève presque du miracle. En tout cas au niveau comptable. En ce qui concerne le jeu à proprement parler, il va falloir patienter encore un peu. Avant, je maudissais l’été parce qu’il me privait de mon Club. Là, je me dis que l’Euro sera une méthadone suffisante pour tenir. Paris m’a épuisé et j’ai besoin de me reposer loin de ce cirque médiatique permanent et de cette équipe qui manque tout de même cruellement d’esprit créatif. Et le football sans créativité, j’appelle ça du handball. Bonnes vacances peuple rouge et bleu. Dans dix semaines, il faudra remonter au front.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Une saison sans transition

Comme chaque année, voici déjà venu le temps des bilans 
On nous annonçait une saison de transition. Nous avons eu mieux que cela.
Et pourtant…

En aout, puis en octobre dernier je m’inquiétais sur notre recrutement que j’estimais catastrophique. On me riait alors au nez, et aujourd’hui encore je suppose que de nombreux supporters ne partagent pas mon avis. Malheureusement je ne pense pas m’être trompé sur la qualité des joueurs recrutés. Commençons par les satisfactions. Pendant de longs mois je me suis interrogé sur notre entraineur. Génie ou escroc ? Au final ni l’un ni l’autre. Il a réussi je pense à tirer le maximum de cet effectif. Je ne suis toujours pas fan de son jeu de possession trop souvent stérile, mais il faut reconnaitre qu’il a réussi à donner un esprit à ce groupe. Nous avons eu quelques belles actions et certains grands matchs. Nous avons eu aussi un paquet de matchs ennuyeux, mais surtout sur la première partie de saison, l’équipe a ensuite progressé sur la saison et c’est positif. Si nous ne foirons pas notre recrutement comme nous le faisons d’habitude sous Campos, nous pourrions avoir un bon groupe l’année prochaine. Espérons…

Bref Enrique mérite bien-sûr de rester, voyons sur la durée s’il arrive à bâtir une équipe pour le très haut niveau. A noter également que pour une fois sous l’ère QSI nous n’avons pas eu pléiade de blessés aux moments décisifs de la saison. Merci l’équipe médicale ?

Au poste de gardien, voilà 3 ans que j’hurle « Donnarumma, ça suffit » ! Il devait être notre avenir, vivement qu’il soit notre passé. Merci Leonardo. Trois ans que je dis qu’il est le meilleur du monde sur sa ligne. Trois ans que je pleure ses erreurs, son manque de confiance, ses non sorties, ses sorties en 1 contre 1, son aisance pachydermique avec un ballon, bref héros sur sa ligne, zéro pour le reste. Alors oui en championnat cela suffit, il a fait un très bon début de trimestre. Mais ses erreurs contre Barcelone et Dortmund sont impardonnables. Il ne progressera plus, nous connaissons ses limites. Il est temps de changer si l’on veut viser plus haut qu’une demi-finale de LDC.

Devant lui ce n’est guère plus réjouissant. Le recrutement de Skriniar, priorité absolue de Campos depuis deux ans est un flop monumental. Même le nantais Palois semble rapide à côté. Lourd, lent, imprécis, technique défaillante, vitesse absente, jeu de tête inexistant. L’ancien Interiste attendu depuis deux ans comme un vrai roc et un leader n’est rien d’autre qu’un Géraldao nouvelle génération.

Haut les cœurs ! Notre autre recrue en charnière centrale était Lucas Hernandez. Certains l’ont mal accueilli parce qu’il est né marseillais. Ridicule. Il est surement un de ceux qui a le plus mouillé le maillot pour le club cette saison. Bien sûr il fait quelques erreurs parfois, mais il est pour moi la seule recrue satisfaction de cette année. Malheureusement il se blesse au pire moment de la saison. Il n’a quasiment jamais joué à son vrai poste, et pourtant il a toujours répondu présent. Ce n’est pas le genre de joueur à se cacher.

Recrue hivernale, Lucas Beraldo, promet. Belle gueule, belle technique, élégant, attachant. Oui mais voilà, encore un peu tendre pour le très haut niveau, beaucoup trop d’énormes erreurs, pas assez physique dans les duels, pas assez performant de la tête. Il n’est pas prêt, mais il est jeune et pour un brésilien qui arrive à Paris en cours de saison, il nous donne beaucoup d’espoir. Laissons-le travailler, progresser et peut être un jour rentrera-t-il dans la grande lignée des centraux brésiliens du PSG avec les Marquinhos, Thiago Silva, Ricardo… Mais pas Geraldao.

Le reste de la défense ? Un Hakimi sur courant alternatif, parfois très bon, souvent agaçant. Un Mukielé qui n’a jamais eu la confiance de son coach. Nuno Mendès capable de formidables percées offensives, mais qui ne sait pas défendre. D’ailleurs est-il vraiment un défenseur ? Seul autre arrière gauche de « mêtier » Layvin Kurzawa ! Et oui il est toujours là ! Fin de contrat à la fin de saison ! Mais peut-être va-t-on de nouveau le prolonger ? Leonardo n’est plus là, mais…

Danilo Pereira, notre moins mauvais défenseur cette saison. Dommage que son vrai poste soit milieu de terrain. Et enfin notre charnière prévue initialement pour longtemps ! Marquinhos / Kimpembé. Le premier a su retrouver un certain niveau, mais insuffisant néanmoins pour la LDC. Quant à Presnel, rejouera-t-il un jour au foot ? Retrouvera-t-il son niveau ? C’est ce que l’on souhaite tous, mais pour le bien du club ne faudrait-il pas anticiper au cas où ? En défense il serait donc souhaitable de se séparer de quelques boulets et recruter 3 ou 4 joueurs.

Les recrues du milieu ? Pas mieux. Même pire. Ugarte fausse vraie bonne recrue. Un bon mois en début de saison puis plus rien. Disparu. Laissons-lui encore une saison pour faire ses preuves. Lee Kang-in, de belles choses, d’autres inutiles, bilan très moyen. Trop moyen. Déjà présent la saison dernières Fabian Ruiz a réussi à gagner ses galons de titulaire. Incompréhensible. A part pivoter sur lui-même et jouer en retrait son apport est très discret. On ne peut pas avoir un joueur comme lui titulaire à ce poste et prétendre à la victoire au plus haut niveau. Impossible. Même constat pour son pote Soler. A des années lumières du niveau requis. Warren grandit bien, même s’il était temps que la saison s’arrête. Il a fini le match de Dortmund lessivé, rôti, carbo. Et enfin Vitinha ! Enfin un joueur qui ne se cache pas, qui nous a souvent sauvé. Pour moi il est et de loin le meilleur joueur de la saison. Il faudra aller chercher 2 ou 3 grands joueurs au milieu pour compléter un secteur encore et toujours sinistré au PSG.

Passons à ce qui devait être notre point fort, l’attaque. A tout seigneur, tout honneur. Kyky s’en va, il aura été monstrueux pendant 7 ans. La gestion d’Mbappé par Enrique a été plus que douteuse ces 6 derniers mois. Un cycle se termine. Il faut l’accepter. On ne remplace pas un joueur comme lui. Il faudra donc recruter malin.

Gonçalo Ramos devrait être son légitime successeur, pourtant Enrique le fait trop peu jouer. Pourquoi ? Mystère. Lui aussi mérite pourtant qu’on lui fasse vraiment confiance.

Dembélé, l’homme aux pieds en mousse. Divertissant mais désespérément inefficace. L’un des seuls sur certains matchs à enflammer le jeu, à apporter de la folie, mais il ne changera plus maintenant et son extraordinaire maladresse, son inefficacité chronique sont des faits rédhibitoires pour qu’il ne soit un jour un très grand joueur. Il y a un an j’écrivais, « Asensio pour quoi faire ? » Un an après je ne sais toujours pas.

En revanche je craignais que Barcola n’ai signé trop tôt chez nous. Le gamin m’a fait revenir sur mon jugement, il a réalisé certaines prestations de haut vol, alors Ok il n’est pas encore constant, il a encore lui aussi bien des domaines où s’améliorer, mais il est jeune et nous a montré qu’il avait du talent. J’espère qu’il sera notre avenir avec les autres jeunes Mayulu ou Zague qui ont fait de brillantes premières.

Je sais, je n’ai pas parlé de Kolo Muani. Trop facile tellement la cible est facile. J’ai envie de pleurer quand je le vois. De rage oui, mais surtout de compassion. Il traine avec lui toute la souffrance du monde. Est-il encore un footballeur dans sa tête ? On ne peut pas devenir aussi mauvais. Son seul bon match cette saison il l’a fait avec l’équipe de France. Peut-être ne sommes-nous pas fait pour vivre ensemble. Chacun serait peut-être plus heureux de son côté. En tout cas on ne peut pas refaire une deuxième saison comme cela. Quand on aime on ne compte pas. Mais difficile de fermer les yeux sur les 95 millions de son transfert. Transfert géré personnellement par notre cher président Nasser. C’est dire à quel point avoir ce joueur comptait pour nos dirigeants.

Cette année devait être meilleure sans nos stars, Messi, Neymar, Verratti, Sergio Ramos, Etikité (un peu d’humour ne nuit pas comme dirait Hoarau)… Si nous nous basons factuelement sur les résultats, oui la saison est meilleure. Nous sommes allés plus loin en Coupe de France et (surtout pour beaucoup) en Ligue des Champions. Oui c’est vrai. Pourtant il ne faut pas se voiler la face non plus. Nous avons été pas mal chanceux. Nous sortons des poules de justesse et la suite on la connait. Il vaut mieux en 8ème tirer LA Real que LE Real, et en quart l’expulsion logique d’Araujo a complètement changé la donne. Tant mieux pour nous. Ce n’est pas souvent que nous avons de la chance au tirage ou avec l’arbitrage. En ligue 1 nous avons également profité du manque de sérieux des clubs censés nous challenger. Et cette année encore ne pas oublier tous les buts de Mbappé. Sans lui on n’aurait pas été champion dès le mois d’ avril… Et pourtant certains se délectent de son départ, nous serons plus forts sans lui parait-il … Tous ces amnésiques ont-ils conscience que sans star nous n’avons aucune chance d’exister au haut niveau ? Je n’aime pas les stars parce que ce sont des stars, mais juste parce que ce sont les joueurs qui te font gagner les matchs et les trophées. C’est ce qui se passe au Real, au Bayern, à City, etc…

Mais sommes-nous un grand club ? Vaste débat ? Je pense malheureusement que nous sommes de moins en moins attirant. Tout le monde a vu comment nous avons traité Messi ou Neymar et… Mbappé. Ne pas oublier que nous avons en plus le handicap d’être en Ligue 1… Pour moi nous sommes malgré tout un grand club. Dans les dix ou quinze premiers européens en tout cas. Par contre le niveau de compétitivité de l’équipe descend d’années en années…

Bien sûr les résultats bruts me donnent tort cette année. Et j’espère me tromper complètement, qu’Enrique nous construise une équipe encore plus forte d’années en années afin d’atteindre le sommet visé. Comme je le disais plus haut, le mercato sera important, aujourd’hui nous avons beaucoup trop de carences pour viser plus haut. Et si ce sont des joueurs de même niveau que l’année dernière qui viennent nous rejoindre nous n’irons pas bine loin.

Le bilan définitif se fera à la fin du mois car la saison n’est pas finie. Les adieux au Parc (pour cette saison) sont prévus ce Dimanche, puis deux déplacements pour finir en champion de France avec peut-être seulement une seule défaite ! Incroyable ! Le record du FC Nantes de 1995 serait égalé, même si eux ont en plus sur cette année-là le record d’invincibilité en partant du début du championnat (32 matchs). Mais le record de la plus grande série nous appartient toujours (36 matchs sans défaite de 2014 à 2016). Pour compléter cette digression statistique, n’oublions pas que cette saison nous sommes en train de battre le record d’invincibilité à l’extérieur (22 matchs sans défaite, série en cours !)

Et bien sûr il y a cette finale contre Lyon. Défaite interdite. Nous sommes le club le plus titré de France et nous ne devons plus laisser de miettes à nos concurrents hexagonaux, et surtout nous devons récupérer notre Coupe de France. L’Europe attendra.


J.J. Buteau

L’amour par procuration

À jamais les premiers me rétorquent systématiquement mes contacts virtuels sudistes lorsqu’il s’agit de commenter les victoires parisiennes.

C’est de bonne guerre. Mais il y a une chose factuelle qu’aucun souvenir ne pourra jamais dépasser : le football se vit d’abord au présent. l’OM, ce sera bientôt Reims ou Saint-Étienne, des antiquaires en dépôt de bilan ou des visiteurs d’un musée poussiéreux. Pendant ce temps-là, nous, nous vivons, nous prions, nous tremblons, nous célébrons, nous communions en direct, sans rétroviseur ni aigreur. Avec passion.

Je ne vous cache pas que j’aime parfois regarder Marseille chuter dans ma télé (cette défaite contre Annecy, quel délice !). Mais Paris reste ma seule obsession. Mon amour l’emporte sur toute haine. En face, c’est bien sûr une toute autre histoire. Plus de Coupe de France depuis 1989, plus de titre de champion depuis quoi ? 14 ans ? C’est le grand désert. Le mythe entretenu pour ne pas s’avouer la vérité. L’OM est un club moyen, qui, quand il parvient à se qualifier en LDC, se fait corriger.

À jamais les premiers, oui, si vous voulez, pas de problème. Et quand vous ne dégainez pas ce totem d’immunité, vous accusez Paris de gagner grâce à son fric. Il est vrai que le milliardaire McCourt est une toute petite teub face au pognon qatari. Mais Lille a été champion, Montpellier. Et Brest avec ses 11 points d’avance ? C’est le fric ça aussi ? Come on. Le plus drôle, c’est de savoir que tous les ultras marseillais rêvent d’un prince saoudien pour l’OM. Ils veulent ce qu’ils haïssent. C’est pathétique. Bref.

La vie n’est pas un manège avec des tours bonus. Elle tourne, elle tourne puis s’arrête. Pour toujours. Je plains sincèrement le gras Mohamed Henni par exemple, qui symbolise à lui seul la schizophrénie phocéenne. Il est condamné à espérer des défaites de l’OM pour exploser sa télé et ainsi s’assurer que ses sponsors continuent à l’engraisser. Et il passe plus de temps à maudire Paris qu’à encourager les siens. Je trouve ça très triste. La haine, oui, est à la portée de n’importe quel plouc en pantacour footix. L’amour, c’est un tout autre combat. Moi, je crèverai en gueulant « Ici C’est Paris ». Henni, lui, « Paris on t’encu*** ». Vie par procuration en somme.

Oui, c’est d’une tristesse infinie. Je dis souvent à Jules qu’il doit profiter de ces années victorieuses et continentales. Il est né avec QSI. Confort. Il a lu Parc sans que je ne lui demande rien. Il sait que ça peut vite virer à l’enfer. En tout cas à la frustration récurrente. Mais je ne suis pas inquiet. Il est prêt. Quand je lui dis que dans l’absolu, je m’en tape de gagner ou pas la LDC, il rigole. Lui en rêve. Je ne lui souhaite rien d’autre. Moi, je signe pour douze nouvelles saisons sans défaite au vélodrome. C’est que de l’amour on vous dit. PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Voilà, c’est fini

Comme dans la célèbre chanson de Jean-Louis Aubert,
nous sommes arrivés à la fin … La fin du bling-bling et des stars,
la fin du Parc des Princes, la fin de Mbappé,
la fin d’une ambition au top niveau européen…

Nasser avait prévenu, les stars à Paris c’est fini ! Dehors Messi, Neymar et Verratti cet été. Effectivement aucune star n’est venue pour les remplacer. Mais est-ce vraiment le choix du club ? L’impression est plutôt que le club n’arrive plus à attirer de stars et subit plutôt sa nouvelle politique. On a parlé de Kane, de Bernardo Silva… Le premier a choisi le Bayern, le deuxième était soit disant à un pas du club, mais finalement il ne mettra pas le deuxième pas et restera aux pieds de la Tour Eiffel. Tout comme les Gündogan, Bellingham, Mount, Mané, Fofana, Firmino, Thuram, Dzeko, João Félix, Lukaku, Osimhen…

Les premiers choix ne sont plus pour nous. Et ce n’est pas un problème financier. Nous dépensons des sommes faramineuses en transferts mais pour qui ? Le deuxième, voire le troisième choix. A croire que la nouvelle  politique c’est d’attirer des joueurs moyens. Mais au prix de stars… La cohérence de nos mercatos est aussi compréhensible qu’une compo d’Enrique.

L’apprenti sorcier ibérique arrive malgré tout à maintenir le navire à flot. Ce n’est pas souvent brillant, souvent laborieux, voire ennuyeux mais Paris est toujours en vie dans toutes les compétitions. Au moins jusqu’à début mars. Au niveau des résultats, le compte est bon. Mais les bilans se feront fin mai, et les charognards patientent.

Mais où en serait ce PSG sans MBappé ? Répondre à la question fait froid dans le dos. Combien de matchs le Zorro de Bondy a-t-il débloqué depuis le début de saison ? Combien de points le PSG lui doit-il ? Il a banalisé l’exploit, rendu habituel l’exceptionnel.

Et pourtant il semblerait, après un septennat qui aura marqué l’Histoire, que bientôt nous devrons en parler au passé. Jamais un joueur n’avait porté nos couleurs alors qu’il était dans les sommets du football mondial. Des grands joueurs oui, des artistes oui, et même un octuple ballon d’or champion du monde. Aucun n’aura au niveau des statistiques autant marqué le club. Il a fait tomber les records les uns après les autres. Meilleur buteur de ligue 1 quatre fois de suite, le cinquième est en cours. Meilleur buteur du PSG en ligue 1, en coupe d’Europe, en coupe de France… Bref meilleur buteur du PSG tout court. Le plus grand nombre de doublés, de triplés, … Zlatan arrive à garder le plus grand nombre de quadruplés. Mais Kylian est le seul à avoir signé un quintuplé… Il a aussi celui du but le plus rapide et celui du plus tardif… Bref j’en passe et des moins bons.

Mais s’il y a bien un record qu’il ne battra pas c’est donc celui du légendaire Jean-Marc Pilorget.

Number One © Icon Sport

A part une minorité de supporters schizophrènes, qui se réjouissent de voir partir un tel phénomène, ce départ ne réjouit personne chez les parisiens. On ne remplace pas un joueur de ce calibre. Forcement le PSG sera moins fort. S’en remettra-t-il demandait le journal L’équipe ? Oui, bien sur le PSG s’en remettra.

Bon si Campos nous fait encore un mercato aussi formidable que les précédents cela risque de prendre quelques années… Espérons juste que les idiots ne viendront pas le siffler au Parc.

Le Parc des Princes justement. Notre troisième deuil annoncé en si peu de temps.

Le PSG veut donc devenir propriétaire de son stade, quoi de plus logique surtout quand vous souhaitez l’agrandir afin d’avoir encore plus de revenus. Pour des raisons nébuleuses la mairie de Paris refuse de vendre, après avoir fait miroiter au club l’inverse pendant des années. Le propriétaire décide donc de quitter l’enceinte mythique du club. « Tu bluffes Al-Khelaïfi ! ». La cité a peur.

Jeu de dupes ? Quelque soit l’issue de ce « dossier »  ce sera un vrai tournant dans l’histoire du club. Peut-être sa fin. Après le public, le maillot, l’écusson, le centre d’entrainement,  que restera-t-il du club s’il quitte son stade ? Le Poissy Saint-Geneviève-Des-Bois ? Ou le Paris-Aulnay-Sous-Bois, le Real de Paris ou appelez le comme vous voulez, mais ne l’appelez plus jamais PSG. Paris, t’a laissé tomber. Ne l’appelez plus jamais PSG, c’est sa dernière volonté. Pour plagier une autre chanson.

Le problème c’est qu’aucun emplacement n’est disponible dans Paris. Que les autres choix se trouvent donc dans des endroits improbables pour diverses raisons. Alors que faire ?Attendre, contraint et forcé,  les futures élections à la mairie de Paris ? Oui Probablement.

Et si la solution était de rester au Parc sans l’agrandir ? De permettre à la tribune Boulogne de revivre ? Pour avoir une ambiance comme on en a connue par le passé où le stade faisait du bruit comme si il y avait 70000 personnes. Tout cela c’est bien mignon, mais ce n’est pas ce qui nous rapportera plus de pognon.

OK j’arrête mes divagations nostalgiques, et je vais profiter des derniers mois de notre dernière star au Parc des Princes. Et qui sait, si jamais cela ne se passe pas bien ailleurs pour lui,  comme dit la chanson dans un ultime souhait d’utopie romantique,  « Voilà, c’est fini, Peut-être après-demain je te retrouverai…Car c’est fini ».


J.J. Buteau

Dernier tango à Paris

Mais bien sûr que le PSG mérite un grand stade !
Mais bien sûr que le Parc est trop petit avec ses 45 000 places…
mais bien sûr (autres arguments dont évolution obligatoire, thunes, thunes, thunes, tous les grands clubs ont leur stade à eux, Nasser est un génie et autres).

Bon, maintenant que l’annonce est tombée tel le couperet de la guillotine (hommage à Robert Badinter), réfléchissons à tête reposée (dans le panier, aha) et envisageons ce que sera ce grand stade que beaucoup de supporteurs parisiens, souvent jeunes, appellent de leurs vœux les plus chers sans réfléchir plus que le fanzouze moyen de Cyril Hanouna, soit pas plus loin que la visière de sa casquette. Mais griffée, la casquette.

Alors disons un grand stade de 70 000 personnes, ultra-moderne en banlieue parisienne, plein de zolies couleurs et d’effets spéciaux dignes de Rencontre du 3e type. Tu le vois ? Oh, qu’il est beau. Un mélange parfait d’Allianz Arena, Emirates, Wembley (le nouveau, pas celui avec les poteaux chiants) et le Khalifa Stadium.

Cher supporteur qui achète tes maillots Third et Fourth sans sourciller depuis 10 ans (ce Tie and Dye avec vomi curaçao fraise tagada, je ne m’en remets toujours pas), voyons ce que sera la réalité de ce magnifique stade flambant neuf. Pour toi. Oui, pour toi, habitué à venir au Parc en bus ou en métro jusqu’aux Porte d’Auteuil ou de Saint-Cloud et qui mettra déjà deux ou trois plus de temps à rejoindre l’antre magnifique de ton club de cœur. En RER. S’il marche ce jour là.

© Pierre-Arnaud Gillet

Car dans Paris intra-muros, on oublie, à moins de raser cette horreur meringuée de Sacré-Cœur à Montmartre (remarque, c’est une idée pour honorer les Communards, vrais Parisiens parmi les vrais). Ou autre idée : rénover le stade parisien originel, les Arènes de Lutèce en plein Ve arrondissement. Mais pas de chance, les 15944 places initiales ne vont pas te suffire non plus. Le Champ de Mars, les Tuileries, le Luxembourg ou le parvis de Notre-Dame ? On ne va pas se cacher que ça va être compliqué.

Donc seule option restante, loin. Hors de Paris. Là-bas. Valérie Pécresse est sur le coup, elle a enfilé sa veste jaune Century 21, on est sauvés.

Déjà, convenons que ce sera un paradoxe pour un club appelé Paris-Saint-Germain de ne plus jouer à Paris ni de s’entraîner dans la ville des rois. Coucou Poissy, salut Karl Olive. Mais poursuivons. Te voici enfin devant ce Grand stade de toute beauté qui brille de mille feux et qui a coûté une blinde. Une grosse blindasse même, quand tu connais le coût moyen des nouveaux stades sortis de terre ces dernières années. Ce stade, il va donc falloir le payer. Ton abonnement chéri, il va faire fois deux, fois trois, fois quatre. Et le prix des places va devenir stratosphérique. Et ça va pas s’arranger avec le temps. Rien que l’entretien, ça va coûter un bras.

© Pierre-Arnaud Gillet

De fait, ce stade avec plus de capacité aura bien sûr beaucoup plus d’abonnés. Mais forcément, des abonnés de moins en moins populaires. Et plein de loges partout qui prendront un paquet de ces 70 000 places. Et comme à l’Emirates, à côté de toi, tu verras fleurir un tout nouveau public, un public de touristes qui arrivera par cars entiers pour les matchs. Un match qu’ils regarderont à peine, trop occupés à faire des reels et des selfies sur Instagram. Ouais, il sera super Instagrammable et TikTokable de ouf ton stade, frère.

L’ambiance avec tout ce nouveau public qui ne connaît rien de ton club, à part ses joueurs vedettes du moment, ça va vraiment être sympa. Et puis qu’est-ce qu’on en a à foutre dans le foot d’un public fidèle, connaisseur, prêt à soutenir son équipe coûte que coûte ? À quoi ça sert une acoustique exceptionnelle qui pèse sur l’équipe adverse comme un 12e homme ? Franchement, quel intérêt dans le foot moderne d’avoir des kops et des tribunes ?

Mais c’est bien, à la place des fumigènes et des chants, tu auras un très beau spectacle laser avant et après le match et peut-être même le retour des Pom Pom Girls avec le Challenge Tourtel à la mi-temps que tu ne regardera pas, trop occupé à essayer de choper une bière Kärcher à 15 euros le gobelet car avec Kärcher, on ré-cu-père et c’est important de récupérer pour crier en deuxième mi-temps. Mais pas trop fort, la sécurité veille. Et pas debout, sinon, tu sors.

Voilà, il va être comme ça, ton nouveau stade de 70 000 places. Il sera à Papouète-les-Oies, tu mettras des plombes à y aller, si toutefois, tu as encore de quoi te payer un abonnement. Mais c’est toi qui vois, l’évolution est inéluctable, Anne Hidalgo, elle est trop méchante, elle prend en otage Nasser à ne pas vouloir vendre le Parc et quand même, ils vont pas faire des travaux s’ils ne sont pas propriétaires, c’est le Qatar mais ils ne vont pas non plus jeter l’argent par les fenêtres et blablablablabla. C’est vrai qu’avec un fonds souverain de 320 milliards, faut faire gaffe quand même. Des fois qu’ils tombent à découvert à cause des méchants de la Ville de Paris.

© Pierre-Arnaud Gillet

Allez, tu m’en veux pas mais moi, je préfère rester au Parc dans ma tête, quoi qu’il se passe. Et même à celui qui sentait la pisse, la merguez et les marrons, celui qui n’avait que des amateurs de foot, celui dont les tourniquets restaient ouverts à la mi-temps, celui avec des sièges jaunes, rouges et bleus, celui avec les pubs pourries pour le fromage des Vignottes, celui qui est doux, onctueux, crémeux, savoureux car il est enrichi à la crème fraîche. Mais qu’est ce que c’est ? Bien sûr, le fromage des Vignottes ! Sur tous vos plateaux de fromages, exigez La Vignotte. La Vignotte, une spécialité de la fromagerie des Vignottes à Pansay Haute Marne ! Et je te laisse ton Grand stade de 70 000 places, dont 30 000 touristes et 20 000 invités que tu auras mis une heure et demie à rejoindre.

Fut un temps, les tribunes à l’unisson clamaient : « Le Parc est à nous. Saint-Denis, on s’en fout ». Saint-Denis, Saint-Cloud, Saint-Nasser, priez pour nous, pauvres amoureux éperdus du Paris-Saint-Germain et du Parc des Princes que nous sommes. Fut un temps, Francis Borelli résumait « Qu’importe, on pourra même me traiter de fou. Il n’y a que ces couleurs parisiennes qui illuminent mon cœur. » Depuis que le rouge tourne au lie-de-vin, le cœur n’y est plus. Et c’est lui désormais qu’on attaque, qu’on poignarde. Si le cœur vibrant du PSG s’arrête de battre, on peut imaginer ce que l’on peut y gagner mais on ne se rend pas compte de tout ce qu’on perdra. Simplement, l’âme de ce club unique.


Safet Sous X

Oh! Que va devenir le Parc ?

Un sujet aussi passionnant que passionné. Un débat qui divise les supporters.
Un dossier capital, à triple titre : il s’agit de l’avenir du Paris Saint-Germain ;
il s’agit de l’avenir du Parc des Princes ; il s’agit d’un avenir qui s’écrira en commun, ou séparément. Une issue qui, si elle n’est pas irrémédiable, marquera l’histoire sur au moins plusieurs décennies ! A mes yeux, et cela me fait peur de le dire, il n’y a certainement rien eu de plus important dans la vie du club depuis cinquante ans, et son premier match au Parc des Princes le 19 novembre 1973,
contre le Red Star en Division 2.

Le 27 avril 2023, en déposant un dossier d’acquisition, le Paris Saint-Germain s’était positionné comme un acheteur potentiel du Stade de France. Quelques mois plus tard, le 3 janvier 2024, alors que les candidats au rachat ou à la concession de l’enceinte de Saint-Denis devaient confirmer leur position, le club et ses propriétaires sont restés muets. Le SDF fut-il un feu de paille ? Un simple mirage ? Ou une menace à demi voilée ? A peine le Stade de France mis aux oubliettes du côté de la Factory, le siège du PSG, qu’une autre facette du même dossier a été remise sur la table, reprise avec fougue à la Une de l’actualité : l’achat du Parc des Princes par le Paris Saint-Germain. Et si tel n’est pas possible, le club construira un nouveau stade, ailleurs. Essayons de comprendre les différents points de vue, de poser l’état des lieux, de définir les enjeux et les possibles solutions d’une affaire qui s’annonce bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Pour preuve, sa récurrence et sa longévité, le stade et le Parc étant un sujet qui préoccupe le club depuis plus de vingt-cinq ans.

Si vous êtes supporters du PSG, vous n’êtes certainement pas sans connaitre le slogan « Le Parc est à nous, Saint-Denis on s’en fout … ». C’est bon, au moins pour un temps, Saint-Denis on s’en fout ! Mais le Parc est à nous ? La question est réellement posée aujourd’hui : à qui est le Parc ? Qui est, ou doit-être, le « nous » ? Ma position, presque une posture, est une vision romantique, que certains qualifieraient aussi de nostalgique. Je l’assume parfaitement : le Paris Saint-Germain, c’est le Parc des Princes. Et l’expression est valable dans l’autre sens : le Parc des Princes, c’est le Paris Saint-Germain. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à le dire, je peux ainsi vous citer un extrait du site Internet du club : « Le Paris Saint-Germain est indissociable de son stade mythique, le Parc des Princes, là où s’écrit l’histoire des Rouge & Bleu. » L’argument est ainsi infaillible, et ne souffre d’aucune contestation.

Ce constat ne dit toutefois rien de l’appartenance, de celui qui doit posséder le stade. Son propriétaire est la Mairie de Paris, et je vous l’avoue, cela me convient parfaitement. Je considère que le Parc des Princes fait partie du patrimoine parisien, au même titre que les plus illustres monuments de la ville, et qu’il ne peut pas être considéré comme un simple bâtiment pour lequel on peut faire commerce. Il n’est tout simplement pas à vendre, peu importe le prix, et l’identité de l’acheteur. Telle est la position actuelle de la Mairie, que je partage en tout point.

Un style inimitable © Icon Sport

Un ami, abonné au Parc depuis plusieurs décennies, m’a soumis récemment la question suivante : « Mais pourquoi veux-tu à tout prix que le Parc reste dans le giron de la Mairie, si c’est pour le laisser crever sans projet ? C’est ça la question. Quel serait le projet pour le Parc sans le PSG ? » Il part du principe que si le PSG n’obtient pas l’achat du Parc des Princes, alors il le quittera. Ton stade, tu l’achètes, ou tu le quittes ! Certes, son interrogation ne manque pas de fondement, et nous y reviendrons, mais n’oublions pas que, pour le moment, le Parc des Princes n’est pas à vendre. Or, comment est-il possible d’acheter un bien qui n’est pas à vendre. La Mairie de Paris n’étant pas vendeuse, elle n’a pas à avoir un nouveau projet pour le Parc. Le sien est le projet en cours, c’est à dire un contrat qui lie les parties jusqu’en 2043, sous la forme d’un bail emphytéotique, un jargon technique qui désigne un bail immobilier de longue durée. Voilà le projet de la Mairie. Ne perdons pas de vue que c’est le présent locataire qui remet en cause l’existant, pas le propriétaire.

La redevance courante serait composée d’une part annuelle fixe d’un million d’euros, augmentée d’une part variable allant de 3% à 7% du chiffre d’affaire en fonction des revenus du Parc des Princes, de quoi porter le loyer payé annuellement par le PSG a quasiment cinq millions d’euros. Une clause accordant le naming du stade, accolé au nom « Parc des Princes », existerait également, pour un surplus de 3% du montant du loyer annuel. Autant de frais que le club aimerait se dispenser, lui qui a déjà investi depuis 2013 des dizaines de millions d’euros pour rénover l’enceinte, et qui en prévoit bien plus pour les travaux à venir. Les conditions de ce bail emphytéotique furent à l’époque gérées par Jean-Claude Blanc, qui a quitté ses fonctions à la direction du club la saison dernière. Un détail qui, dans l’état actuel des pseudo négociations, n’en est peut-être pas un.

Le Paris Saint-Germain doit acheter le Parc des Princes. Voici l’avis de la majorité des supporters, qui prennent ainsi ouvertement parti pour le club. J’y vois deux raisons principales : d’une part, une position simplement anti Mairie de Paris et anti Anne Hidalgo, également une posture que beaucoup aiment adopter ; d’autre part, une position chauvine ouvertement pro-club, que le PSG lui-même entretient. Le 29 novembre 2022, en pleine Coupe du Monde au Qatar, le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, lâche la phrase suivante dans le journal espagnol Marca : « Je crois que la Mairie ne veut pas que nous restions [au Parc], elle nous met la pression pour que nous partions ». Laquelle fait suite à une précédente intervention quelques jours plus tôt, cette fois dans Bloomberg, un média américain : “Paris mérite un meilleur stade […] notre meilleure option serait de ne pas bouger, mais la ville de Paris nous force à le faire”. Des propos réitérés début 2024, après le dernier épisode du Stade de France. Les réseaux sociaux des supporters parisiens s’enflamment, prenant fait et cause pour le club. La pression est renforcée par des articles cherchant à dénicher les sites d’accueil possible, et des exemples appuyés par les hommes politiques locaux, comme à Poissy ou à Montigny-le-Bretonneux.

Les arguments de ceux qui souhaitent que le Parc des Princes appartienne au PSG sont assez compréhensibles, et pour être pragmatique, tout à fait logiques. Ils se décomposent en deux phases, résumées ainsi : pour continuer son développement, et générer encore plus de revenus les jours de match, notamment en billetterie haut de gamme, le club doit repenser son stade, et voir plus grand que les 48 000 places du Parc ; ces travaux nécessaires ne doivent pas être à la charge du PSG, qui aujourd’hui n’est que locataire. Et d’après le président Nasser al-Khelaïfi, le propriétaire municipal ne souhaiterait pas procéder au financement, et mettrait des freins à l’expansion du stade jusqu’à 60 000 places.

J’ai procédé à une rapide étude des principaux stades européens, me concentrant sur les quatorze clubs finalistes de la Ligue des Champions depuis 2005, hormis le PSG. La capacité moyenne de leurs stades est d’un peu plus de 68 000 places, deux seulement étant inférieurs au Parc des Princes, à savoir le Juventus Stadium à Turin et Stamford Bridge, l’antre du Chelsea FC. Ceux de Liverpool et de Manchester City sont quant à eux légèrement supérieurs. Il apparaît donc légitime, qui plus est avec le bassin de population de Paris et de l’Île-de-France, que les dirigeants parisiens souhaitent avoir un stade de plus de 60 000 places, voir proche des 70 000. Attention toutefois de ne pas s’y tromper, il paraît peu probable que les 12 000 nouvelles places ne soient réservés aux ultras ou aux abonnés lambda. L’objectif ne serait sûrement pas d’élargir les tribunes populaires, au tarif les plus bas, mais certainement d’augmenter considérablement le nombre de sièges VIP pour les Hospitalités et les Entreprises, ceux à la plus forte rentabilité.

Cela fait partie du business plan du club. Je le comprends. Mais mon regard n’est pas aussi capitaliste sur la question. Je pense que le PSG peut continuer à exister dans un Parc des Princes à 48 000 places. Certes il aurait atteint un plafond dans le développement de ses revenus, ce qui pour une entreprise est difficile à imaginer et à projeter, mais rien ne l’oblige à passer à un stade de 60 000 places pour survivre. Il peut construire un business plan sur son stade actuel de 48 000, et se contenter d’une telle surface sans chercher par tous les moyens de s’accroître encore. Je sais que ce discours est difficilement entendable pour un chef d’entreprise comme pour beaucoup de supporters, mais il existe, il peut être un scénario possible. Ce qui fait un grand club et sa réussite ne réside pas uniquement dans le nombre de sièges qu’il y a dans son stade, mais dans l’esprit qui l’habite.

L’évidence s’affiche © Icon Sport

Un autre argument avancé par les « pro-club » est qu’un locataire ne paie pas pour les gros travaux. Oui, cela est vrai dans l’immobilier classique. Mais sommes-nous dans un cas classique ? Non. Le bail emphytéotique est justement la logique inverse, comme l’explique très bien la définition suivante : « Ce type de bail confère au preneur un droit réel sur la chose donnée à bail, en général un terrain ou un bien immobilier. C’est à ce dernier d’améliorer le fonds tout en acceptant de régler un montant de loyer très faible. Les améliorations de la chose donnée à bail bénéficient en fin de bail au propriétaire (aucune indemnité n’est due au locataire également appelé emphytéote). En revanche, le bien ne peut être profondément changé ou détérioré par une action délibérée du locataire ; il peut toutefois procéder librement à des améliorations sur le fond autres que celles prévues par le bail. Il peut ainsi, sans avoir à obtenir l’accord du propriétaire, construire ou démolir à sa guise. L’emphytéote a toutefois l’obligation que les travaux qu’il entreprend augmentent la valeur du bien. » Voilà que tout est clair.

En ce qui concerne le Parc des Princes, deux types de travaux sont en réalité à prévoir. Il y a ceux de structure, obligatoires étant donné l’état actuel du Parc des Princes, bâtiment qui date de 1972. Cette rénovation devra être réalisée coûte que coûte, et peu importe le propriétaire. La Mairie de Paris n’a toutefois certainement pas l’argent pour effectuer une telle œuvre. Le PSG s’y refuse s’il n’est pas propriétaire du stade. Et donc, d’autre part, les travaux d’agrandissement, pour répondre à l’ambition du business plan des dirigeants du club. Ces travaux reviendraient à le modifier fondamentalement, et contribueraient finalement à construire un nouveau stade, mais dans l’enveloppe du Parc des Princes, en gardant l’attache affective et géographique. Un projet qui serait déjà validé par les architectes du Parc, mais qui se confronte tout de même à quelques limites : le boulevard périphérique qui passe en dessous ; garder la structure actuelle du stade pour ne pas totalement le défigurer ni le détruire ; enfin l’éternelle question, qui pour payer les travaux ?

La bagarre sur la propriété du stade n’est pas qu’une question romantique sur la garde du patrimoine parisien. Elle est surtout une donnée financière, et foncière. Comme avec l’inauguration récente du Campus Paris Saint-Germain à Poissy, l’un des plus importants et performants centre d’entraînement au monde, les Qataris souhaitent posséder un stade, le Parc ou un autre, pour augmenter encore davantage la valeur du club estimée aujourd’hui à plus de 4,25 milliards d’euros. L’émirat du golfe Persique est déjà l’un des plus importants propriétaires d’actifs à Paris, en France et au Royaume-Uni, et il n’a pas l’habitude d’être un simple locataire. Quand on sait en plus que le Qatar est exonéré d’impôts sur les plus-values immobilières qu’il réalise en France, il aurait tort de se priver. Mais la logique est la même du côté de la Mairie de Paris, fortement endettée. Elle préfère garder le Parc dans ses actifs plutôt que de le vendre pour une bouchée de pain. Evalué à 350 millions d’euros [ce qui n’est vraiment pas élevé étant donné sa superficie et sa localisation], nul doute que si une vente s’opère, considérant juste les travaux de structure à prévoir, la valeur du bien sera certainement négociée fortement à la baisse. L’intérêt sera alors bien minime pour la Mairie, si ce n’est de ne pas se retrouver avec un stade vide sur les bras au cas où le PSG s’enfuirait vers une autre contrée.

Un autre ami, grand supporter du Paris Saint-Germain lui aussi, m’a glissé l’analyse suivante : « Le Parc des Princes est obsolète … avec des travaux on repousserait l’échéance, qui sera inéluctable, versus un stade tout neuf. Le coût au final sera le même. » Vous l’aurez compris, lui, comme quelques autres, est favorable à la construction d’un tout nouvel écrin, dont le club serait bien sûr propriétaire. Dans le football du 21ème siècle, le stade est une donnée centrale du projet. Pour maximiser les recettes, il doit permettre le meilleur accueil possible du public, dans et aussi autour de l’enceinte. L’important est également d’optimiser les revenus premium, comme nous l’avons indiqué précédemment. Avoir, et si possible posséder un stade ultra-moderne et totalement flexible afin de le faire vivre quasi-quotidiennement n’apparaît plus comme une option, mais comme une obligation. Si d’ailleurs les Qataris sont allés chercher l’investisseur américain Arctos Partners, fin spécialiste du développement des franchises sportives qui vient d’entrer fin 2023 dans le capital du club parisien à hauteur de 12,5%, c’est avec une certaine idée derrière la tête, et pas forcément celle de faire quelques menus travaux de rénovation dans notre vaisseau de la Porte de Saint-Cloud, ou même de l’agrandir d’une dizaine de milliers de places, ce qui apparaît déjà comme assez compliqué.

Alors, le PSG pourrait-il construire un nouveau stade ? La première partie de la réponse réside dans son contrat actuel avec le Parc des Princes. Est-il possible de résilier le bail qui court jusqu’en 2043 ? D’après le 1er adjoint à la Maire de Paris Emmanuel Grégoire, interrogé par plusieurs médias le 12 janvier 2024, cela est impossible. Il faudrait toutefois disposer du contrat pour en connaître les clauses et pouvoir affirmer que le PSG ne peut, en aucun cas, rompre son bail. N’ayant pas ledit contrat, je ne peux rien vous assurer. J’ai en revanche pu récolter sur Internet ces quelques informations. D’une part, que si un emphytéote souhaite se désengager de son bail, il doit effectuer une cession ou une donation à un tiers. D’autre part, d’après un article trouvé dans Les Echos en date du 1er décembre 2022, que « le bail [actuel du Parc des Princes] comprend également une clause obligeant le PSG à verser une « pénalité financière égale à sept ans de redevance » en cas de désengagement. » Deux indices semblant montrer que rien ne serait impossible. Surtout que, si on a bien appris une chose depuis 2011, c’est que le terme « impossible » ne fait pas partie du vocabulaire qatari !

Admettons donc qu’ils arrivent à se désengager demain du Parc des Princes. La question serait alors de savoir où ils pourraient implanter un stade flambant neuf de plus de 60 000 places avec l’environnement adéquat pour les accueillir en terme de transport, de sécurité, de commerces, … ? Tout en gardant un minimum de liens avec l’histoire du Paris Saint-Germain, et la ville de Paris. Pas uniquement la Mairie, mais le territoire. N’oublions pas que si les Qataris ont acheté le PSG en 2011, ce n’est pas uniquement parce que le club était en décrépitude et à une valeur ridiculement basse, mais aussi et surtout parce qu’ils pouvaient capitaliser sur l’aura de la Ville Lumière et l’image mondialement connue de la Tour Eiffel. Autant d’atouts que ne possèdent pas la banlieue parisienne, ni Saint-Denis, ni Saint-Quentin-en-Yvelines, ni même Poissy, même si cette dernière est à proximité de Saint-Germain-en-Laye et qu’elle héberge le nouveau Campus Paris Saint-Germain. Mettons de côté ces destinations trop lointaines et peu pratiques. Plus proche, la question est alors de disposer d’un terrain suffisamment grand et accessible. Les hippodromes de Saint-Cloud, de Longchamp et d’Auteuil sont ainsi des possibilités, un milieu hippique dans lequel les Qataris ont aussi le bras long. Ces sites en sont-ils pour autant crédibles ? Celui de Saint-Cloud ne semble pas tenir la corde : en dehors de Paris, difficile d’accès, et comme la Mairie de Paris, le propriétaire France Galop, ne serait, paraît-il, pas vendeur. Celui de Longchamp, où se déroule chaque année le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, se situe en plein cœur du Bois de Boulogne, et vient d’être intégralement rénové en 2018. Deux éléments qui ne plaident pas en faveur du projet d’un nouveau stade. Le favori dans ce tiercé est bel et bien l’hippodrome d’Auteuil, situé en bordure du Bois de Boulogne, entre la Porte d’Auteuil et la Porte de Passy, à quelques encablures du stade de Roland Garros, du stade Jean Bouin et … du Parc des Princes. Sa localisation et son état délabré sont des arguments majeurs. Le fait qu’il appartienne à la Mairie de Paris, et qu’il se situe en bordure de chics habitations du 16ème arrondissement en sont deux freins indéniables. Ces dossiers paraissant compliqués, voire infaisables pour certains d’entre eux, d’autres rumeurs ont émergé ces derniers jours, évoquant la reconversion d’immeubles de bureaux vides en un stade flambant neuf, du côté de Paris la Défense, ou de Rueil 2000. Beaucoup de critères pourraient alors être cochés, comme des terrains à Paris ou tout proche, mais n’appartenant pas à la Mairie, une facilité d’accès, et cerise sur le gâteau, une proximité accrue avec un grand nombre d’entreprises d’envergures internationales, et tous les cols blancs qui y travaillent, autant de clients potentiels pour accroître les revenus du club, ce qui, rappelez-vous, est le principal, voire unique objectif.

Le projet de construire un nouveau stade serait quoi qu’il arrive un dossier difficile à monter. Il faudrait négocier puis acheter le terrain, obtenir tous les permis de construire, passer outre les réserves et blocages des riverains, et des écologistes, puis lancer et finaliser la construction. Je vous laisse imaginer le délai avant d’arriver à l’inauguration. Je comprends néanmoins la position du PSG de vouloir posséder son propre stade, qui est son principal outil de travail et pourvoyeur de revenus. La plupart des clubs anglais sont aujourd’hui propriétaires de leur enceinte, et la tendance s’installe en Allemagne, deux des pays où le football est une activité commerciale de premier plan. Et même si ce statut de proprio’ n’existe quasiment pas en France, hormis à Lyon, Auxerre et Ajaccio, ce modèle est une évidence aux Etats-Unis, là où règne le sport comme divertissement. Pour ma part j’aimerais que le Paris Saint-Germain se contente d’installations simples sans fioritures mercantiles à outrance, mais j’ai bien conscience que ce n’est pas ce que souhaite QSI, ni leur nouvel associé Arctos Partners.

Concernant la vente du Parc des Princes, j’ai une crainte qui me taraude. Qui serait le véritable propriétaire ? Serait-ce le PSG, l’entreprise QSI, ou la SESE, la Société d’Exploitation Sports et Evénements, qui est aujourd’hui l’entité qui loue le Parc. Un premier indice, les trois appartiennent au Qatar. Une question naïve : qu’est-ce qui empêcherait les Qataris, une fois qu’ils auraient acquis le Parc des Princes via la SESE ou le PSG, d’en déposséder le club et à terme d’en faire deux structures distinctes ? Qu’est-ce qui empêcherait le PSG, une fois le Parc des Princes acquis, de le détruire et de construire à la place un nouveau stade flambant neuf correspondant davantage à ses attentes et ses besoins. Quels garde-fous dans les travaux du Parc si le PSG en devenait propriétaire ? Le Parc des Princes n’est en effet pas protégé au titre des Monuments historiques. Une idée que je soumets en passant serait qu’une telle classification soit demandée par la Mairie de Paris afin de s’assurer de la sauvegarde et de la pérennité du bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui, et peu importe son futur propriétaire.

Une vente n’est donc pas forcément la meilleure idée pour s’assurer de l’avenir du Parc des Princes, malgré toutes les belles promesses qataries. Il existe toutefois une solution pour ne pas le vendre, mais pour que le PSG y reste très durablement, qu’ils supportent financièrement les travaux en les amortissants convenablement et en s’y sentant comme chez lui. Nous l’avons déjà évoqué, et ce n’est rien d’autre que la situation actuelle, à savoir le bail emphytéotique. Celui-ci peut être signé pour une durée allant jusqu’à 99 ans, autrement dit une perspective bien plus lointaine que 2043, qui est déjà une durée respectable. Le Paris Saint-Germain ne serait pas propriétaire à proprement dit, mais il serait comme chez lui, tout en étant protégé. Le PSG c’est le Parc des Princes. Et sans le PSG, le Parc ne serait plus rien. D’accord, mais l’achat n’est pas obligatoire, contrairement à ce que nous font croire les propriétaires actuels du club. Ne pas vendre, mais rester au Parc, oui, le compromis est possible. Du moins pour ceux qui ne peuvent pas imaginer le PSG quitter le Parc des Princes.

Les représentants de la Mairie de Paris disent que ceux du PSG ne discutent plus, ne se mettent plus autour de la table pour dialoguer. C’est qu’ils veulent acheter, et savent que le Parc n’est pas à vendre. Ils ont déjà été recalé publiquement, et ce n’est pas dans l’habitude du Qatar, qui en France est plutôt habitué à obtenir ce qu’il désire. Il leur suffit bien souvent juste de sortir le carnet de chèque. Le refus de la Mairie de Paris peut ainsi être considéré comme un affront. Il n’y a donc pas, ou plus de discussion possible, puisque les deux positions sont, a priori, inconciliables, et ce malgré tous les réseaux d’influence dont dispose le Qatar en France et à Paris. Mais justement, il n’est pas difficile de penser que les Qataris temporisent car ils savent qu’il y aura bientôt des élections municipales, même s’il faut encore attendre plus de deux ans, puisque ce sera au printemps 2026. Et si la Mairie passait de l’autre côté de l’échiquier politique, au hasard, chez Les Républicains. On peut alors supposer que la position de la Mairie serait éventuellement différente. Sans compter sur un allié de poids en la personne de Nicolas Sarkozy, proche par exemple d’une certaine Rachida Dati, qui, même si on ne sait pas quelle sera son étiquette, a déjà annoncé son intention de briguer le poste d’Anne Hidalgo. Si en revanche la majorité actuelle reste en place, le dossier risque d’être fermé jusqu’en 2032. Huit ans, ou le temps peut-être nécessaire pour construire un nouveau stade …

Ce soir où face à Dortmund le Parc s’est suffit à lui même © Icon Sport

Existe-t-il réellement une issue convenable, pour les amoureux à la fois du PSG, du Parc des Princes, et des deux ensembles ? Le Parc n’est plus tout jeune. Le rénover comme s’il était neuf va coûter très cher. Mais construire un nouveau stade ailleurs sera très long. Les Qataris ont toutefois du réseau et des milliards, la question est de savoir quel est le temps qu’ils se sont donnés pour atteindre leur objectif. Je ne pense pas qu’ils soient spécialement pressés, une dizaine d’années n’est pas forcément un frein pour eux. Cette problématique du Parc, ou d’un nouveau stade, est un sujet capital, mais très épineux. Que ce soit les décideurs, ou nous simples supporters, nous n’avons pas fini de nous faire des nœuds dans le cerveau, alors qu’aucune solution ne semble idéale. En tout cas quand on aime le PSG, quand on aime le Parc des Princes, et qu’on considère que l’un ne va pas sans l’autre.

Pour certains supporters, c’est le Parc ou rien. Pour d’autres, qui adoptent une position très pragmatique, le Parc a fait son temps, et doit laisser place à une nouvelle enceinte ultra-moderne. Parmi eux, certainement une partie des plus jeunes, et ils sont de plus en plus nombreux, le Parc des Princes ne représente pas grand-chose. Ils sont prêts à en partir sans états d’âme. Admettons que construire un nouveau stade prenne une dizaine d’années. A ce moment-là, les supporters parisiens les plus attachés au Parc auront bien vieilli, et pour beaucoup, ils auront commencé à quitter les gradins. Ne resteront en majorité que les plus jeunes, ceux qui justement sont moins fidèles au Parc. La plupart de ceux qui sont prêts à suivre les dirigeants du club dans leurs envies de voir beaucoup plus grand, ou d’aller voir ailleurs.

Reposons-nous alors cette question initiale : quel pourrait être le projet de la Mairie de Paris pour le Parc des Princes si jamais le PSG le quittait prématurément avant l’échéance de son bail ? J’ose un scénario qui, si on y réfléchit bien, n’est pas aussi improbable qu’il n’y paraît. La municipalité pourrait utiliser une autre carte, et accomplir l’ambition de beaucoup de passionnés de football à Paris, à savoir pousser pour un deuxième grand club parisien, et réimplanter le Paris Football Club au Parc, plus de quarante ans après son dernier match en tant que club résident. Le business plan là aussi serait clair : faire monter le PFC et pérenniser une place en Ligue 1, poussé par des actionnaires comme le Royaume du Bahreïn [petite île à quelques kilomètres du … Qatar], et d’autres investisseurs comme le brésilien Rai, légende du … PSG ! Le tout avec des tarifs populaires et dans un stade dont les 48 000 places seraient suffisantes. C’est le président Francis Borrelli qui se retournerait dans sa tombe, lui dont la Tribune Présidentielle du Parc porte le nom.

Permettez-moi cette question pour conclure : et vous, si le PSG quittait le Parc des Princes, que feriez-vous ?


Diverses sources utilisées :

https://www.psg.fr/club/parc-des-princes

https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-11-23/paris-saint-germain-considering-leaving-home-stadium-stake-sale?leadSource=uverify%2520wall

https://www.lepoint.fr/sport/pourquoi-le-psg-tient-il-absolument-a-acheter-le-parc-des-princes-12-01-2024-2549597_26.php

https://www.legalplace.fr/guides/bail-emphyteotique/

https://www.sportstrategies.com/accord-trouve-entre-le-psg-et-la-ville-de-paris-pour-le-parc-des-princes/

https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/cinq-questions-sur-le-conflit-entre-le-psg-et-la-mairie-de-paris-sur-le-parc-des-princes-1884672

https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Monuments-Sites/Monuments-historiques-sites-patrimoniaux/Les-monuments-historiques


Benjamin Navet

Supporters du PSG, vous pouvez partir !

« Si vous n’êtes pas satisfaits de la façon dont le Paris Saint-Germain vous traite,
si la stratégie du club avec ses supporters ne vous plait pas, sachez que personne
ne vous retient, vous pouvez arrêter de soutenir le PSG
et de venir au Parc des Princes ou au Stade Pierre de Coubertin
 ».

Voici, en substance, ce que plusieurs salariés du PSG, travaillant pour des services différents, ont pu me dire ces derniers temps, lors de diverses conversations où nous échangions, plus ou moins courtoisement,  sur la manière dont les suiveurs parisiens étaient considérés par leur club. Ces propos sont totalement inentendables, et inacceptables. Ils reflètent à mon sens plusieurs tendances qui ne sont finalement qu’une émanation de l’état d’esprit du Paris Saint-Germain actuel envers ses supporters. Je parle là de la masse silencieuse des travées. Ne rentrent bien sûr pas en compte dans cette qualification les fervents du Collectif Ultras Paris, notre groupe ultra qui capte parfaitement l’attention du club. Ni les millions de fans tout autour de la planète, qui ont également les faveurs, surtout à visée commerciale, de nos dirigeants.

Ces tendances que je pointe sont d’abord le manque chronique de respect envers la majorité de ses supporters fidèles et réellement passionnés. Les marques de considération peuvent se compter à la saison sur les doigts d’une main. Ce sont d’une part ces gestes gratuits et récurrents, parfois même imperceptibles mais bien réels, qui font que vous percevez que le club se préoccupe réellement de vous, et pas uniquement lorsque vous sortez la carte bleue. Et d’autre part, la reconnaissance de votre fidélité infaillible par des gestes commerciaux qui, même symboliques, vous font sentir que le club vous gratifie et vous remercie de votre passion, et disons-le, de votre dévouement.

La seconde tendance, c’est une méconnaissance de la part des salariés de ce qu’est fondamentalement un supporter. Oui, les clubs sont des entreprises. Non, les supporters ne sont pas des clients comme les autres. Nous venons certes assister à un spectacle mais nous ne venons pas uniquement dépenser nos euros par simple envie, ou besoin, de nous divertir. Pour certains d’entre nous, être supporter, c’est d’abord de l’affect avant d’être une relation commerciale. C’est un dévouement de chaque instant et des sacrifices innombrables, financiers évidemment, et dans l’organisation de sa vie quotidienne, personnelle et professionnelle. Etre supporter n’est évidemment pas une activité rationnelle, c’est tout simplement un choix de vie. Une passion viscérale à laquelle on ne va pas renoncer parce que quelqu’un qui n’y comprend pas grand-chose nous explique que le club qu’on soutient depuis des décennies se désintéresse de nous car il est devenu nouveau riche et mainstream.

Vous ne donnez jamais rien au PSG

Lors d’un vif échange avec un salarié du club, où il était notamment question de certains avantages que peuvent bénéficier les membres du Collectif Ultras Paris, voici quelle fut la réplique qu’on me décocha : « Vous ne donnez jamais rien au PSG, il n’y a aucune raison que le PSG vous donne quelque chose ! » Lors d’une autre conversation plus calme, cette position fut ainsi justifiée : « Ne vous comparez pas à l’incomparable ». En d’autres mots plus précis : ne vous comparez pas avec les ultras. Loin de moi cette prétention. Avec mes vingt-six saisons d’abonnement au Parc des Princes sans interruption [dont huit pendant les années 2000 au Virage Auteuil et membre actif d’une association de supporters … ultras], mes huit saisons d’affilée abonné à Coubertin, et environ deux-cents déplacements pour suivre le Paris Saint-Germain à travers la France et l’Europe, quelle hérésie de ma part d’oser demander en échange un peu de considération, ou quelques remises à la caisse.

Naples-PSG, 06/11/2018, Stade San Paolo © Collection personnelle

Mon cas personnel n’étant qu’un épiphénomène, la problématique me semble bien plus large et plus systémique. Dans mon récent livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 », paru avec le Tome 1 en mai 2023, je tenais déjà ces propos concernant la position du CUP au sein de la communauté PSG : « Ce collectif d’ultras parisiens a aujourd’hui une position prépondérante dans les tribunes du Parc des Princes, mais il a surtout la seule position. Il n’en est pas responsable, mais le fait que le club ne reconnaisse officiellement que cette entité lui permet de contrôler plus facilement le contre-pouvoir éventuel des tribunes. Ainsi, le CUP s’évertue à lutter contre les discriminations et à défendre ses acquis, ce qu’il parvient à faire notamment en maintenant un niveau de tarif abordable au sein de la Tribune Auteuil, mais il ne représente, et c’est tout à fait compréhensible, que les intérêts de ses membres. Les autres supporters du Paris Saint-Germain sont laissés pour compte, sans que personne ne porte leurs voix, et sans qu’ils ne reçoivent une quelconque reconnaissance de la part du club. En ce sens, le CUP est privilégié, il a droit au dialogue, et à exprimer ses revendications, même si celles-ci ne sont pas toujours entendues, ou favorablement reçues. Il semble ainsi avéré que les membres du CUP bénéficient de certains avantages, notamment tarifaires, qui ne sont pas accordés aux autres supporters parisiens. Se posent alors la légitimité de ces avantages, et la question de représentativité de tous les supporters Rouge et Bleu, quels qu’ils soient. Le discours sous-jacent non énoncé par le club est que les membres du CUP sont considérés comme des supporters, là où tous les autres ne sont que de simples clients. » Mon intention en écrivant ces lignes n’est nullement de stigmatiser le Collectif Ultras Paris, qui se débrouille comme il peut et comme il l’entend pour protéger ses intérêts, mais d’alerter le club sur le fait qu’il existe, au-delà du CUP, des dizaines de milliers de supporters parisiens semblables aux ultras, qui méritent tout autant d’attention et de considération, même s’ils chantent moins forts les soirs de match.

Le Paris Saint-Germain, c’est nous tous

La critique étant facile, il est de bon ton de soumettre des hypothèses de travail et d’envisager d’autres perspectives. Que pouvons-nous ainsi proposer au PSG comme solutions ? Non, les fidèles supporters ne doivent pas partir, et même si on leur suggère gentiment. Ils doivent au contraire être plus écoutés, et être pris en compte dans le développement du club. Ils n’ont bien évidemment pas à être décisionnaires, mais ils pourraient avoir, collectivement, un rôle consultatif. Construire un grand club, oui, mais cela ne passe pas uniquement par le terrain et les infrastructures. L’humain, et particulièrement la relation avec les supporters, doit être une des pierres angulaires, un des fondements de l’institution.

Toujours dans mon livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 », je donne ma définition d’un grand club, à savoir celui qui respecte ses supporters, celui qui met l’humain, l’histoire, le patrimoine et l’identité au cœur de son projet, sans délaisser le développement économique, mais pour encore mieux le servir ; et surtout de façon pérenne. De mon point de vue, le PSG qatari ne rentre pas, du moins pour le moment, dans cette définition, son ambition première étant juste d’être la plus grande marque de sport, au service d’une mission encore plus importante, assurer une bonne image du Qatar dans le monde. Pour être un « grand club », ce qui est notre seule préoccupation à nous indéfectibles supporters, il est temps que le PSG nous dise concrètement et factuellement : « le Paris Saint-Germain, c’est avec vous. Le Paris Saint-Germain, c’est nous tous.« 

En prendre conscience serait déjà un grand pas. Mais après les bonnes intentions, viendrait alors la question du « comment ? ». Ma suggestion tient en trois initiales inversées, GSP, en créant un Groupement des Supporters du Paris Saint-Germain, tous types de supporters confondus. Toujours dans mon livre, j’envisage ce GSP comme un rassemblement qui aurait une reconnaissance officielle de la part du club. Les supporters adhérents bénéficieraient d’un avis consultatif et, dans certaines mesures à définir, constitueraient un contre-pouvoir décisionnel, ou plutôt un « organe d’assistance au pouvoir décisionnel ». Une charte serait signée, une sorte de manifeste, engageant les dirigeants du club sur des points précis, notamment pour encadrer la stratégie et la recentrer sur les supporters parisiens, et pas seulement sur la marque et l’aura internationale. L’un n’empêchant bien sûr pas l’autre, il n’est bien sûr pas question de refermer le club uniquement sur son territoire. Les contours et les limites de la stratégie seraient ainsi discutés, débattus et validés par les dirigeants du club conjointement avec leurs supporters. Ce groupement ne serait pas le seul, j’entrevois dans la même lignée une entité regroupant d’anciens joueurs du club, avec la même représentativité et les mêmes prérogatives. Une sorte de conseil des sages. Les représentants de ces deux collèges, désignés par leurs pairs selon des critères à définir, se joindraient donc aux salariés dans un conseil tripartite, qui se réunirait plusieurs fois par saison, avant de prendre des décisions sur l’avenir du club, notamment celles impactant son identité. Toute la famille PSG serait ainsi réunie pour décider conjointement d’un avenir commun, sans que les supporters ne fassent que subir les désidératas des propriétaires. Les prérogatives strictement sportives ne seraient en revanche pas à l’ordre du jour de ces consultations, le sportif devant rester la chasse gardée de professionnels.

PSG-OM (0-0), 22/11/1996, Parc des Princes © Icon Sport

Un doux rêve utopique ce GSP ? J’en suis bien conscient. Mais la stratégie de l’expansionnisme à outrance conduisant à un flou artistique identitaire qui caractérise le club (et le football moderne ?) depuis une dizaine d’années ne peut rester en l’état, sans autre invitation qu’un « Si vous n’êtes pas satisfaits de la façon dont le PSG vous traite et vous considère, vous pouvez partir ! ». Il est au contraire grand temps de construire un projet commun. Et si possible loin des travées du Stade de France ! Si je n’ai pas quitté le Paris Saint-Germain après les événements de 2010, ce n’est pas pour laisser la place plus de dix ans plus tard à ceux qui se le sont appropriés depuis. Le PSG n’est pas à moi, mais il n’est pas qu’à eux non plus. Il est à tous ceux qui l’aiment, qui souffrent pour lui, qui ne le trahiront jamais, peu importe les aléas et les circonstances.

Je suis supporter du Paris Saint-Germain. Ce n’est pas qu’une belle formule ou un slogan marketing. Non, je n’ai pas encore prévu de partir. Paris SG pour la vie.


Note : Plusieurs passages de cet article sont extraits ou inspirés des chapitres Liberté pour les ultras et Des maillots et des hommes de mon livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 » disponible en cliquant ICI.


Benjamin Navet