Humeur

L’amour par procuration

À jamais les premiers me rétorquent systématiquement mes contacts virtuels sudistes lorsqu’il s’agit de commenter les victoires parisiennes.

C’est de bonne guerre. Mais il y a une chose factuelle qu’aucun souvenir ne pourra jamais dépasser : le football se vit d’abord au présent. l’OM, ce sera bientôt Reims ou Saint-Étienne, des antiquaires en dépôt de bilan ou des visiteurs d’un musée poussiéreux. Pendant ce temps-là, nous, nous vivons, nous prions, nous tremblons, nous célébrons, nous communions en direct, sans rétroviseur ni aigreur. Avec passion.

Je ne vous cache pas que j’aime parfois regarder Marseille chuter dans ma télé (cette défaite contre Annecy, quel délice !). Mais Paris reste ma seule obsession. Mon amour l’emporte sur toute haine. En face, c’est bien sûr une toute autre histoire. Plus de Coupe de France depuis 1989, plus de titre de champion depuis quoi ? 14 ans ? C’est le grand désert. Le mythe entretenu pour ne pas s’avouer la vérité. L’OM est un club moyen, qui, quand il parvient à se qualifier en LDC, se fait corriger.

À jamais les premiers, oui, si vous voulez, pas de problème. Et quand vous ne dégainez pas ce totem d’immunité, vous accusez Paris de gagner grâce à son fric. Il est vrai que le milliardaire McCourt est une toute petite teub face au pognon qatari. Mais Lille a été champion, Montpellier. Et Brest avec ses 11 points d’avance ? C’est le fric ça aussi ? Come on. Le plus drôle, c’est de savoir que tous les ultras marseillais rêvent d’un prince saoudien pour l’OM. Ils veulent ce qu’ils haïssent. C’est pathétique. Bref.

La vie n’est pas un manège avec des tours bonus. Elle tourne, elle tourne puis s’arrête. Pour toujours. Je plains sincèrement le gras Mohamed Henni par exemple, qui symbolise à lui seul la schizophrénie phocéenne. Il est condamné à espérer des défaites de l’OM pour exploser sa télé et ainsi s’assurer que ses sponsors continuent à l’engraisser. Et il passe plus de temps à maudire Paris qu’à encourager les siens. Je trouve ça très triste. La haine, oui, est à la portée de n’importe quel plouc en pantacour footix. L’amour, c’est un tout autre combat. Moi, je crèverai en gueulant « Ici C’est Paris ». Henni, lui, « Paris on t’encu*** ». Vie par procuration en somme.

Oui, c’est d’une tristesse infinie. Je dis souvent à Jules qu’il doit profiter de ces années victorieuses et continentales. Il est né avec QSI. Confort. Il a lu Parc sans que je ne lui demande rien. Il sait que ça peut vite virer à l’enfer. En tout cas à la frustration récurrente. Mais je ne suis pas inquiet. Il est prêt. Quand je lui dis que dans l’absolu, je m’en tape de gagner ou pas la LDC, il rigole. Lui en rêve. Je ne lui souhaite rien d’autre. Moi, je signe pour douze nouvelles saisons sans défaite au vélodrome. C’est que de l’amour on vous dit. PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Voilà, c’est fini

Comme dans la célèbre chanson de Jean-Louis Aubert,
nous sommes arrivés à la fin … La fin du bling-bling et des stars,
la fin du Parc des Princes, la fin de Mbappé,
la fin d’une ambition au top niveau européen…

Nasser avait prévenu, les stars à Paris c’est fini ! Dehors Messi, Neymar et Verratti cet été. Effectivement aucune star n’est venue pour les remplacer. Mais est-ce vraiment le choix du club ? L’impression est plutôt que le club n’arrive plus à attirer de stars et subit plutôt sa nouvelle politique. On a parlé de Kane, de Bernardo Silva… Le premier a choisi le Bayern, le deuxième était soit disant à un pas du club, mais finalement il ne mettra pas le deuxième pas et restera aux pieds de la Tour Eiffel. Tout comme les Gündogan, Bellingham, Mount, Mané, Fofana, Firmino, Thuram, Dzeko, João Félix, Lukaku, Osimhen…

Les premiers choix ne sont plus pour nous. Et ce n’est pas un problème financier. Nous dépensons des sommes faramineuses en transferts mais pour qui ? Le deuxième, voire le troisième choix. A croire que la nouvelle  politique c’est d’attirer des joueurs moyens. Mais au prix de stars… La cohérence de nos mercatos est aussi compréhensible qu’une compo d’Enrique.

L’apprenti sorcier ibérique arrive malgré tout à maintenir le navire à flot. Ce n’est pas souvent brillant, souvent laborieux, voire ennuyeux mais Paris est toujours en vie dans toutes les compétitions. Au moins jusqu’à début mars. Au niveau des résultats, le compte est bon. Mais les bilans se feront fin mai, et les charognards patientent.

Mais où en serait ce PSG sans MBappé ? Répondre à la question fait froid dans le dos. Combien de matchs le Zorro de Bondy a-t-il débloqué depuis le début de saison ? Combien de points le PSG lui doit-il ? Il a banalisé l’exploit, rendu habituel l’exceptionnel.

Et pourtant il semblerait, après un septennat qui aura marqué l’Histoire, que bientôt nous devrons en parler au passé. Jamais un joueur n’avait porté nos couleurs alors qu’il était dans les sommets du football mondial. Des grands joueurs oui, des artistes oui, et même un octuple ballon d’or champion du monde. Aucun n’aura au niveau des statistiques autant marqué le club. Il a fait tomber les records les uns après les autres. Meilleur buteur de ligue 1 quatre fois de suite, le cinquième est en cours. Meilleur buteur du PSG en ligue 1, en coupe d’Europe, en coupe de France… Bref meilleur buteur du PSG tout court. Le plus grand nombre de doublés, de triplés, … Zlatan arrive à garder le plus grand nombre de quadruplés. Mais Kylian est le seul à avoir signé un quintuplé… Il a aussi celui du but le plus rapide et celui du plus tardif… Bref j’en passe et des moins bons.

Mais s’il y a bien un record qu’il ne battra pas c’est donc celui du légendaire Jean-Marc Pilorget.

Number One © Icon Sport

A part une minorité de supporters schizophrènes, qui se réjouissent de voir partir un tel phénomène, ce départ ne réjouit personne chez les parisiens. On ne remplace pas un joueur de ce calibre. Forcement le PSG sera moins fort. S’en remettra-t-il demandait le journal L’équipe ? Oui, bien sur le PSG s’en remettra.

Bon si Campos nous fait encore un mercato aussi formidable que les précédents cela risque de prendre quelques années… Espérons juste que les idiots ne viendront pas le siffler au Parc.

Le Parc des Princes justement. Notre troisième deuil annoncé en si peu de temps.

Le PSG veut donc devenir propriétaire de son stade, quoi de plus logique surtout quand vous souhaitez l’agrandir afin d’avoir encore plus de revenus. Pour des raisons nébuleuses la mairie de Paris refuse de vendre, après avoir fait miroiter au club l’inverse pendant des années. Le propriétaire décide donc de quitter l’enceinte mythique du club. « Tu bluffes Al-Khelaïfi ! ». La cité a peur.

Jeu de dupes ? Quelque soit l’issue de ce « dossier »  ce sera un vrai tournant dans l’histoire du club. Peut-être sa fin. Après le public, le maillot, l’écusson, le centre d’entrainement,  que restera-t-il du club s’il quitte son stade ? Le Poissy Saint-Geneviève-Des-Bois ? Ou le Paris-Aulnay-Sous-Bois, le Real de Paris ou appelez le comme vous voulez, mais ne l’appelez plus jamais PSG. Paris, t’a laissé tomber. Ne l’appelez plus jamais PSG, c’est sa dernière volonté. Pour plagier une autre chanson.

Le problème c’est qu’aucun emplacement n’est disponible dans Paris. Que les autres choix se trouvent donc dans des endroits improbables pour diverses raisons. Alors que faire ?Attendre, contraint et forcé,  les futures élections à la mairie de Paris ? Oui Probablement.

Et si la solution était de rester au Parc sans l’agrandir ? De permettre à la tribune Boulogne de revivre ? Pour avoir une ambiance comme on en a connue par le passé où le stade faisait du bruit comme si il y avait 70000 personnes. Tout cela c’est bien mignon, mais ce n’est pas ce qui nous rapportera plus de pognon.

OK j’arrête mes divagations nostalgiques, et je vais profiter des derniers mois de notre dernière star au Parc des Princes. Et qui sait, si jamais cela ne se passe pas bien ailleurs pour lui,  comme dit la chanson dans un ultime souhait d’utopie romantique,  « Voilà, c’est fini, Peut-être après-demain je te retrouverai…Car c’est fini ».


J.J. Buteau

Dernier tango à Paris

Mais bien sûr que le PSG mérite un grand stade !
Mais bien sûr que le Parc est trop petit avec ses 45 000 places…
mais bien sûr (autres arguments dont évolution obligatoire, thunes, thunes, thunes, tous les grands clubs ont leur stade à eux, Nasser est un génie et autres).

Bon, maintenant que l’annonce est tombée tel le couperet de la guillotine (hommage à Robert Badinter), réfléchissons à tête reposée (dans le panier, aha) et envisageons ce que sera ce grand stade que beaucoup de supporteurs parisiens, souvent jeunes, appellent de leurs vœux les plus chers sans réfléchir plus que le fanzouze moyen de Cyril Hanouna, soit pas plus loin que la visière de sa casquette. Mais griffée, la casquette.

Alors disons un grand stade de 70 000 personnes, ultra-moderne en banlieue parisienne, plein de zolies couleurs et d’effets spéciaux dignes de Rencontre du 3e type. Tu le vois ? Oh, qu’il est beau. Un mélange parfait d’Allianz Arena, Emirates, Wembley (le nouveau, pas celui avec les poteaux chiants) et le Khalifa Stadium.

Cher supporteur qui achète tes maillots Third et Fourth sans sourciller depuis 10 ans (ce Tie and Dye avec vomi curaçao fraise tagada, je ne m’en remets toujours pas), voyons ce que sera la réalité de ce magnifique stade flambant neuf. Pour toi. Oui, pour toi, habitué à venir au Parc en bus ou en métro jusqu’aux Porte d’Auteuil ou de Saint-Cloud et qui mettra déjà deux ou trois plus de temps à rejoindre l’antre magnifique de ton club de cœur. En RER. S’il marche ce jour là.

© Pierre-Arnaud Gillet

Car dans Paris intra-muros, on oublie, à moins de raser cette horreur meringuée de Sacré-Cœur à Montmartre (remarque, c’est une idée pour honorer les Communards, vrais Parisiens parmi les vrais). Ou autre idée : rénover le stade parisien originel, les Arènes de Lutèce en plein Ve arrondissement. Mais pas de chance, les 15944 places initiales ne vont pas te suffire non plus. Le Champ de Mars, les Tuileries, le Luxembourg ou le parvis de Notre-Dame ? On ne va pas se cacher que ça va être compliqué.

Donc seule option restante, loin. Hors de Paris. Là-bas. Valérie Pécresse est sur le coup, elle a enfilé sa veste jaune Century 21, on est sauvés.

Déjà, convenons que ce sera un paradoxe pour un club appelé Paris-Saint-Germain de ne plus jouer à Paris ni de s’entraîner dans la ville des rois. Coucou Poissy, salut Karl Olive. Mais poursuivons. Te voici enfin devant ce Grand stade de toute beauté qui brille de mille feux et qui a coûté une blinde. Une grosse blindasse même, quand tu connais le coût moyen des nouveaux stades sortis de terre ces dernières années. Ce stade, il va donc falloir le payer. Ton abonnement chéri, il va faire fois deux, fois trois, fois quatre. Et le prix des places va devenir stratosphérique. Et ça va pas s’arranger avec le temps. Rien que l’entretien, ça va coûter un bras.

© Pierre-Arnaud Gillet

De fait, ce stade avec plus de capacité aura bien sûr beaucoup plus d’abonnés. Mais forcément, des abonnés de moins en moins populaires. Et plein de loges partout qui prendront un paquet de ces 70 000 places. Et comme à l’Emirates, à côté de toi, tu verras fleurir un tout nouveau public, un public de touristes qui arrivera par cars entiers pour les matchs. Un match qu’ils regarderont à peine, trop occupés à faire des reels et des selfies sur Instagram. Ouais, il sera super Instagrammable et TikTokable de ouf ton stade, frère.

L’ambiance avec tout ce nouveau public qui ne connaît rien de ton club, à part ses joueurs vedettes du moment, ça va vraiment être sympa. Et puis qu’est-ce qu’on en a à foutre dans le foot d’un public fidèle, connaisseur, prêt à soutenir son équipe coûte que coûte ? À quoi ça sert une acoustique exceptionnelle qui pèse sur l’équipe adverse comme un 12e homme ? Franchement, quel intérêt dans le foot moderne d’avoir des kops et des tribunes ?

Mais c’est bien, à la place des fumigènes et des chants, tu auras un très beau spectacle laser avant et après le match et peut-être même le retour des Pom Pom Girls avec le Challenge Tourtel à la mi-temps que tu ne regardera pas, trop occupé à essayer de choper une bière Kärcher à 15 euros le gobelet car avec Kärcher, on ré-cu-père et c’est important de récupérer pour crier en deuxième mi-temps. Mais pas trop fort, la sécurité veille. Et pas debout, sinon, tu sors.

Voilà, il va être comme ça, ton nouveau stade de 70 000 places. Il sera à Papouète-les-Oies, tu mettras des plombes à y aller, si toutefois, tu as encore de quoi te payer un abonnement. Mais c’est toi qui vois, l’évolution est inéluctable, Anne Hidalgo, elle est trop méchante, elle prend en otage Nasser à ne pas vouloir vendre le Parc et quand même, ils vont pas faire des travaux s’ils ne sont pas propriétaires, c’est le Qatar mais ils ne vont pas non plus jeter l’argent par les fenêtres et blablablablabla. C’est vrai qu’avec un fonds souverain de 320 milliards, faut faire gaffe quand même. Des fois qu’ils tombent à découvert à cause des méchants de la Ville de Paris.

© Pierre-Arnaud Gillet

Allez, tu m’en veux pas mais moi, je préfère rester au Parc dans ma tête, quoi qu’il se passe. Et même à celui qui sentait la pisse, la merguez et les marrons, celui qui n’avait que des amateurs de foot, celui dont les tourniquets restaient ouverts à la mi-temps, celui avec des sièges jaunes, rouges et bleus, celui avec les pubs pourries pour le fromage des Vignottes, celui qui est doux, onctueux, crémeux, savoureux car il est enrichi à la crème fraîche. Mais qu’est ce que c’est ? Bien sûr, le fromage des Vignottes ! Sur tous vos plateaux de fromages, exigez La Vignotte. La Vignotte, une spécialité de la fromagerie des Vignottes à Pansay Haute Marne ! Et je te laisse ton Grand stade de 70 000 places, dont 30 000 touristes et 20 000 invités que tu auras mis une heure et demie à rejoindre.

Fut un temps, les tribunes à l’unisson clamaient : « Le Parc est à nous. Saint-Denis, on s’en fout ». Saint-Denis, Saint-Cloud, Saint-Nasser, priez pour nous, pauvres amoureux éperdus du Paris-Saint-Germain et du Parc des Princes que nous sommes. Fut un temps, Francis Borelli résumait « Qu’importe, on pourra même me traiter de fou. Il n’y a que ces couleurs parisiennes qui illuminent mon cœur. » Depuis que le rouge tourne au lie-de-vin, le cœur n’y est plus. Et c’est lui désormais qu’on attaque, qu’on poignarde. Si le cœur vibrant du PSG s’arrête de battre, on peut imaginer ce que l’on peut y gagner mais on ne se rend pas compte de tout ce qu’on perdra. Simplement, l’âme de ce club unique.


Safet Sous X

Oh! Que va devenir le Parc ?

Un sujet aussi passionnant que passionné. Un débat qui divise les supporters.
Un dossier capital, à triple titre : il s’agit de l’avenir du Paris Saint-Germain ;
il s’agit de l’avenir du Parc des Princes ; il s’agit d’un avenir qui s’écrira en commun, ou séparément. Une issue qui, si elle n’est pas irrémédiable, marquera l’histoire sur au moins plusieurs décennies ! A mes yeux, et cela me fait peur de le dire, il n’y a certainement rien eu de plus important dans la vie du club depuis cinquante ans, et son premier match au Parc des Princes le 19 novembre 1973,
contre le Red Star en Division 2.

Le 27 avril 2023, en déposant un dossier d’acquisition, le Paris Saint-Germain s’était positionné comme un acheteur potentiel du Stade de France. Quelques mois plus tard, le 3 janvier 2024, alors que les candidats au rachat ou à la concession de l’enceinte de Saint-Denis devaient confirmer leur position, le club et ses propriétaires sont restés muets. Le SDF fut-il un feu de paille ? Un simple mirage ? Ou une menace à demi voilée ? A peine le Stade de France mis aux oubliettes du côté de la Factory, le siège du PSG, qu’une autre facette du même dossier a été remise sur la table, reprise avec fougue à la Une de l’actualité : l’achat du Parc des Princes par le Paris Saint-Germain. Et si tel n’est pas possible, le club construira un nouveau stade, ailleurs. Essayons de comprendre les différents points de vue, de poser l’état des lieux, de définir les enjeux et les possibles solutions d’une affaire qui s’annonce bien plus complexe qu’elle n’en a l’air. Pour preuve, sa récurrence et sa longévité, le stade et le Parc étant un sujet qui préoccupe le club depuis plus de vingt-cinq ans.

Si vous êtes supporters du PSG, vous n’êtes certainement pas sans connaitre le slogan « Le Parc est à nous, Saint-Denis on s’en fout … ». C’est bon, au moins pour un temps, Saint-Denis on s’en fout ! Mais le Parc est à nous ? La question est réellement posée aujourd’hui : à qui est le Parc ? Qui est, ou doit-être, le « nous » ? Ma position, presque une posture, est une vision romantique, que certains qualifieraient aussi de nostalgique. Je l’assume parfaitement : le Paris Saint-Germain, c’est le Parc des Princes. Et l’expression est valable dans l’autre sens : le Parc des Princes, c’est le Paris Saint-Germain. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à le dire, je peux ainsi vous citer un extrait du site Internet du club : « Le Paris Saint-Germain est indissociable de son stade mythique, le Parc des Princes, là où s’écrit l’histoire des Rouge & Bleu. » L’argument est ainsi infaillible, et ne souffre d’aucune contestation.

Ce constat ne dit toutefois rien de l’appartenance, de celui qui doit posséder le stade. Son propriétaire est la Mairie de Paris, et je vous l’avoue, cela me convient parfaitement. Je considère que le Parc des Princes fait partie du patrimoine parisien, au même titre que les plus illustres monuments de la ville, et qu’il ne peut pas être considéré comme un simple bâtiment pour lequel on peut faire commerce. Il n’est tout simplement pas à vendre, peu importe le prix, et l’identité de l’acheteur. Telle est la position actuelle de la Mairie, que je partage en tout point.

Un style inimitable © Icon Sport

Un ami, abonné au Parc depuis plusieurs décennies, m’a soumis récemment la question suivante : « Mais pourquoi veux-tu à tout prix que le Parc reste dans le giron de la Mairie, si c’est pour le laisser crever sans projet ? C’est ça la question. Quel serait le projet pour le Parc sans le PSG ? » Il part du principe que si le PSG n’obtient pas l’achat du Parc des Princes, alors il le quittera. Ton stade, tu l’achètes, ou tu le quittes ! Certes, son interrogation ne manque pas de fondement, et nous y reviendrons, mais n’oublions pas que, pour le moment, le Parc des Princes n’est pas à vendre. Or, comment est-il possible d’acheter un bien qui n’est pas à vendre. La Mairie de Paris n’étant pas vendeuse, elle n’a pas à avoir un nouveau projet pour le Parc. Le sien est le projet en cours, c’est à dire un contrat qui lie les parties jusqu’en 2043, sous la forme d’un bail emphytéotique, un jargon technique qui désigne un bail immobilier de longue durée. Voilà le projet de la Mairie. Ne perdons pas de vue que c’est le présent locataire qui remet en cause l’existant, pas le propriétaire.

La redevance courante serait composée d’une part annuelle fixe d’un million d’euros, augmentée d’une part variable allant de 3% à 7% du chiffre d’affaire en fonction des revenus du Parc des Princes, de quoi porter le loyer payé annuellement par le PSG a quasiment cinq millions d’euros. Une clause accordant le naming du stade, accolé au nom « Parc des Princes », existerait également, pour un surplus de 3% du montant du loyer annuel. Autant de frais que le club aimerait se dispenser, lui qui a déjà investi depuis 2013 des dizaines de millions d’euros pour rénover l’enceinte, et qui en prévoit bien plus pour les travaux à venir. Les conditions de ce bail emphytéotique furent à l’époque gérées par Jean-Claude Blanc, qui a quitté ses fonctions à la direction du club la saison dernière. Un détail qui, dans l’état actuel des pseudo négociations, n’en est peut-être pas un.

Le Paris Saint-Germain doit acheter le Parc des Princes. Voici l’avis de la majorité des supporters, qui prennent ainsi ouvertement parti pour le club. J’y vois deux raisons principales : d’une part, une position simplement anti Mairie de Paris et anti Anne Hidalgo, également une posture que beaucoup aiment adopter ; d’autre part, une position chauvine ouvertement pro-club, que le PSG lui-même entretient. Le 29 novembre 2022, en pleine Coupe du Monde au Qatar, le président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, lâche la phrase suivante dans le journal espagnol Marca : « Je crois que la Mairie ne veut pas que nous restions [au Parc], elle nous met la pression pour que nous partions ». Laquelle fait suite à une précédente intervention quelques jours plus tôt, cette fois dans Bloomberg, un média américain : “Paris mérite un meilleur stade […] notre meilleure option serait de ne pas bouger, mais la ville de Paris nous force à le faire”. Des propos réitérés début 2024, après le dernier épisode du Stade de France. Les réseaux sociaux des supporters parisiens s’enflamment, prenant fait et cause pour le club. La pression est renforcée par des articles cherchant à dénicher les sites d’accueil possible, et des exemples appuyés par les hommes politiques locaux, comme à Poissy ou à Montigny-le-Bretonneux.

Les arguments de ceux qui souhaitent que le Parc des Princes appartienne au PSG sont assez compréhensibles, et pour être pragmatique, tout à fait logiques. Ils se décomposent en deux phases, résumées ainsi : pour continuer son développement, et générer encore plus de revenus les jours de match, notamment en billetterie haut de gamme, le club doit repenser son stade, et voir plus grand que les 48 000 places du Parc ; ces travaux nécessaires ne doivent pas être à la charge du PSG, qui aujourd’hui n’est que locataire. Et d’après le président Nasser al-Khelaïfi, le propriétaire municipal ne souhaiterait pas procéder au financement, et mettrait des freins à l’expansion du stade jusqu’à 60 000 places.

J’ai procédé à une rapide étude des principaux stades européens, me concentrant sur les quatorze clubs finalistes de la Ligue des Champions depuis 2005, hormis le PSG. La capacité moyenne de leurs stades est d’un peu plus de 68 000 places, deux seulement étant inférieurs au Parc des Princes, à savoir le Juventus Stadium à Turin et Stamford Bridge, l’antre du Chelsea FC. Ceux de Liverpool et de Manchester City sont quant à eux légèrement supérieurs. Il apparaît donc légitime, qui plus est avec le bassin de population de Paris et de l’Île-de-France, que les dirigeants parisiens souhaitent avoir un stade de plus de 60 000 places, voir proche des 70 000. Attention toutefois de ne pas s’y tromper, il paraît peu probable que les 12 000 nouvelles places ne soient réservés aux ultras ou aux abonnés lambda. L’objectif ne serait sûrement pas d’élargir les tribunes populaires, au tarif les plus bas, mais certainement d’augmenter considérablement le nombre de sièges VIP pour les Hospitalités et les Entreprises, ceux à la plus forte rentabilité.

Cela fait partie du business plan du club. Je le comprends. Mais mon regard n’est pas aussi capitaliste sur la question. Je pense que le PSG peut continuer à exister dans un Parc des Princes à 48 000 places. Certes il aurait atteint un plafond dans le développement de ses revenus, ce qui pour une entreprise est difficile à imaginer et à projeter, mais rien ne l’oblige à passer à un stade de 60 000 places pour survivre. Il peut construire un business plan sur son stade actuel de 48 000, et se contenter d’une telle surface sans chercher par tous les moyens de s’accroître encore. Je sais que ce discours est difficilement entendable pour un chef d’entreprise comme pour beaucoup de supporters, mais il existe, il peut être un scénario possible. Ce qui fait un grand club et sa réussite ne réside pas uniquement dans le nombre de sièges qu’il y a dans son stade, mais dans l’esprit qui l’habite.

L’évidence s’affiche © Icon Sport

Un autre argument avancé par les « pro-club » est qu’un locataire ne paie pas pour les gros travaux. Oui, cela est vrai dans l’immobilier classique. Mais sommes-nous dans un cas classique ? Non. Le bail emphytéotique est justement la logique inverse, comme l’explique très bien la définition suivante : « Ce type de bail confère au preneur un droit réel sur la chose donnée à bail, en général un terrain ou un bien immobilier. C’est à ce dernier d’améliorer le fonds tout en acceptant de régler un montant de loyer très faible. Les améliorations de la chose donnée à bail bénéficient en fin de bail au propriétaire (aucune indemnité n’est due au locataire également appelé emphytéote). En revanche, le bien ne peut être profondément changé ou détérioré par une action délibérée du locataire ; il peut toutefois procéder librement à des améliorations sur le fond autres que celles prévues par le bail. Il peut ainsi, sans avoir à obtenir l’accord du propriétaire, construire ou démolir à sa guise. L’emphytéote a toutefois l’obligation que les travaux qu’il entreprend augmentent la valeur du bien. » Voilà que tout est clair.

En ce qui concerne le Parc des Princes, deux types de travaux sont en réalité à prévoir. Il y a ceux de structure, obligatoires étant donné l’état actuel du Parc des Princes, bâtiment qui date de 1972. Cette rénovation devra être réalisée coûte que coûte, et peu importe le propriétaire. La Mairie de Paris n’a toutefois certainement pas l’argent pour effectuer une telle œuvre. Le PSG s’y refuse s’il n’est pas propriétaire du stade. Et donc, d’autre part, les travaux d’agrandissement, pour répondre à l’ambition du business plan des dirigeants du club. Ces travaux reviendraient à le modifier fondamentalement, et contribueraient finalement à construire un nouveau stade, mais dans l’enveloppe du Parc des Princes, en gardant l’attache affective et géographique. Un projet qui serait déjà validé par les architectes du Parc, mais qui se confronte tout de même à quelques limites : le boulevard périphérique qui passe en dessous ; garder la structure actuelle du stade pour ne pas totalement le défigurer ni le détruire ; enfin l’éternelle question, qui pour payer les travaux ?

La bagarre sur la propriété du stade n’est pas qu’une question romantique sur la garde du patrimoine parisien. Elle est surtout une donnée financière, et foncière. Comme avec l’inauguration récente du Campus Paris Saint-Germain à Poissy, l’un des plus importants et performants centre d’entraînement au monde, les Qataris souhaitent posséder un stade, le Parc ou un autre, pour augmenter encore davantage la valeur du club estimée aujourd’hui à plus de 4,25 milliards d’euros. L’émirat du golfe Persique est déjà l’un des plus importants propriétaires d’actifs à Paris, en France et au Royaume-Uni, et il n’a pas l’habitude d’être un simple locataire. Quand on sait en plus que le Qatar est exonéré d’impôts sur les plus-values immobilières qu’il réalise en France, il aurait tort de se priver. Mais la logique est la même du côté de la Mairie de Paris, fortement endettée. Elle préfère garder le Parc dans ses actifs plutôt que de le vendre pour une bouchée de pain. Evalué à 350 millions d’euros [ce qui n’est vraiment pas élevé étant donné sa superficie et sa localisation], nul doute que si une vente s’opère, considérant juste les travaux de structure à prévoir, la valeur du bien sera certainement négociée fortement à la baisse. L’intérêt sera alors bien minime pour la Mairie, si ce n’est de ne pas se retrouver avec un stade vide sur les bras au cas où le PSG s’enfuirait vers une autre contrée.

Un autre ami, grand supporter du Paris Saint-Germain lui aussi, m’a glissé l’analyse suivante : « Le Parc des Princes est obsolète … avec des travaux on repousserait l’échéance, qui sera inéluctable, versus un stade tout neuf. Le coût au final sera le même. » Vous l’aurez compris, lui, comme quelques autres, est favorable à la construction d’un tout nouvel écrin, dont le club serait bien sûr propriétaire. Dans le football du 21ème siècle, le stade est une donnée centrale du projet. Pour maximiser les recettes, il doit permettre le meilleur accueil possible du public, dans et aussi autour de l’enceinte. L’important est également d’optimiser les revenus premium, comme nous l’avons indiqué précédemment. Avoir, et si possible posséder un stade ultra-moderne et totalement flexible afin de le faire vivre quasi-quotidiennement n’apparaît plus comme une option, mais comme une obligation. Si d’ailleurs les Qataris sont allés chercher l’investisseur américain Arctos Partners, fin spécialiste du développement des franchises sportives qui vient d’entrer fin 2023 dans le capital du club parisien à hauteur de 12,5%, c’est avec une certaine idée derrière la tête, et pas forcément celle de faire quelques menus travaux de rénovation dans notre vaisseau de la Porte de Saint-Cloud, ou même de l’agrandir d’une dizaine de milliers de places, ce qui apparaît déjà comme assez compliqué.

Alors, le PSG pourrait-il construire un nouveau stade ? La première partie de la réponse réside dans son contrat actuel avec le Parc des Princes. Est-il possible de résilier le bail qui court jusqu’en 2043 ? D’après le 1er adjoint à la Maire de Paris Emmanuel Grégoire, interrogé par plusieurs médias le 12 janvier 2024, cela est impossible. Il faudrait toutefois disposer du contrat pour en connaître les clauses et pouvoir affirmer que le PSG ne peut, en aucun cas, rompre son bail. N’ayant pas ledit contrat, je ne peux rien vous assurer. J’ai en revanche pu récolter sur Internet ces quelques informations. D’une part, que si un emphytéote souhaite se désengager de son bail, il doit effectuer une cession ou une donation à un tiers. D’autre part, d’après un article trouvé dans Les Echos en date du 1er décembre 2022, que « le bail [actuel du Parc des Princes] comprend également une clause obligeant le PSG à verser une « pénalité financière égale à sept ans de redevance » en cas de désengagement. » Deux indices semblant montrer que rien ne serait impossible. Surtout que, si on a bien appris une chose depuis 2011, c’est que le terme « impossible » ne fait pas partie du vocabulaire qatari !

Admettons donc qu’ils arrivent à se désengager demain du Parc des Princes. La question serait alors de savoir où ils pourraient implanter un stade flambant neuf de plus de 60 000 places avec l’environnement adéquat pour les accueillir en terme de transport, de sécurité, de commerces, … ? Tout en gardant un minimum de liens avec l’histoire du Paris Saint-Germain, et la ville de Paris. Pas uniquement la Mairie, mais le territoire. N’oublions pas que si les Qataris ont acheté le PSG en 2011, ce n’est pas uniquement parce que le club était en décrépitude et à une valeur ridiculement basse, mais aussi et surtout parce qu’ils pouvaient capitaliser sur l’aura de la Ville Lumière et l’image mondialement connue de la Tour Eiffel. Autant d’atouts que ne possèdent pas la banlieue parisienne, ni Saint-Denis, ni Saint-Quentin-en-Yvelines, ni même Poissy, même si cette dernière est à proximité de Saint-Germain-en-Laye et qu’elle héberge le nouveau Campus Paris Saint-Germain. Mettons de côté ces destinations trop lointaines et peu pratiques. Plus proche, la question est alors de disposer d’un terrain suffisamment grand et accessible. Les hippodromes de Saint-Cloud, de Longchamp et d’Auteuil sont ainsi des possibilités, un milieu hippique dans lequel les Qataris ont aussi le bras long. Ces sites en sont-ils pour autant crédibles ? Celui de Saint-Cloud ne semble pas tenir la corde : en dehors de Paris, difficile d’accès, et comme la Mairie de Paris, le propriétaire France Galop, ne serait, paraît-il, pas vendeur. Celui de Longchamp, où se déroule chaque année le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, se situe en plein cœur du Bois de Boulogne, et vient d’être intégralement rénové en 2018. Deux éléments qui ne plaident pas en faveur du projet d’un nouveau stade. Le favori dans ce tiercé est bel et bien l’hippodrome d’Auteuil, situé en bordure du Bois de Boulogne, entre la Porte d’Auteuil et la Porte de Passy, à quelques encablures du stade de Roland Garros, du stade Jean Bouin et … du Parc des Princes. Sa localisation et son état délabré sont des arguments majeurs. Le fait qu’il appartienne à la Mairie de Paris, et qu’il se situe en bordure de chics habitations du 16ème arrondissement en sont deux freins indéniables. Ces dossiers paraissant compliqués, voire infaisables pour certains d’entre eux, d’autres rumeurs ont émergé ces derniers jours, évoquant la reconversion d’immeubles de bureaux vides en un stade flambant neuf, du côté de Paris la Défense, ou de Rueil 2000. Beaucoup de critères pourraient alors être cochés, comme des terrains à Paris ou tout proche, mais n’appartenant pas à la Mairie, une facilité d’accès, et cerise sur le gâteau, une proximité accrue avec un grand nombre d’entreprises d’envergures internationales, et tous les cols blancs qui y travaillent, autant de clients potentiels pour accroître les revenus du club, ce qui, rappelez-vous, est le principal, voire unique objectif.

Le projet de construire un nouveau stade serait quoi qu’il arrive un dossier difficile à monter. Il faudrait négocier puis acheter le terrain, obtenir tous les permis de construire, passer outre les réserves et blocages des riverains, et des écologistes, puis lancer et finaliser la construction. Je vous laisse imaginer le délai avant d’arriver à l’inauguration. Je comprends néanmoins la position du PSG de vouloir posséder son propre stade, qui est son principal outil de travail et pourvoyeur de revenus. La plupart des clubs anglais sont aujourd’hui propriétaires de leur enceinte, et la tendance s’installe en Allemagne, deux des pays où le football est une activité commerciale de premier plan. Et même si ce statut de proprio’ n’existe quasiment pas en France, hormis à Lyon, Auxerre et Ajaccio, ce modèle est une évidence aux Etats-Unis, là où règne le sport comme divertissement. Pour ma part j’aimerais que le Paris Saint-Germain se contente d’installations simples sans fioritures mercantiles à outrance, mais j’ai bien conscience que ce n’est pas ce que souhaite QSI, ni leur nouvel associé Arctos Partners.

Concernant la vente du Parc des Princes, j’ai une crainte qui me taraude. Qui serait le véritable propriétaire ? Serait-ce le PSG, l’entreprise QSI, ou la SESE, la Société d’Exploitation Sports et Evénements, qui est aujourd’hui l’entité qui loue le Parc. Un premier indice, les trois appartiennent au Qatar. Une question naïve : qu’est-ce qui empêcherait les Qataris, une fois qu’ils auraient acquis le Parc des Princes via la SESE ou le PSG, d’en déposséder le club et à terme d’en faire deux structures distinctes ? Qu’est-ce qui empêcherait le PSG, une fois le Parc des Princes acquis, de le détruire et de construire à la place un nouveau stade flambant neuf correspondant davantage à ses attentes et ses besoins. Quels garde-fous dans les travaux du Parc si le PSG en devenait propriétaire ? Le Parc des Princes n’est en effet pas protégé au titre des Monuments historiques. Une idée que je soumets en passant serait qu’une telle classification soit demandée par la Mairie de Paris afin de s’assurer de la sauvegarde et de la pérennité du bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui, et peu importe son futur propriétaire.

Une vente n’est donc pas forcément la meilleure idée pour s’assurer de l’avenir du Parc des Princes, malgré toutes les belles promesses qataries. Il existe toutefois une solution pour ne pas le vendre, mais pour que le PSG y reste très durablement, qu’ils supportent financièrement les travaux en les amortissants convenablement et en s’y sentant comme chez lui. Nous l’avons déjà évoqué, et ce n’est rien d’autre que la situation actuelle, à savoir le bail emphytéotique. Celui-ci peut être signé pour une durée allant jusqu’à 99 ans, autrement dit une perspective bien plus lointaine que 2043, qui est déjà une durée respectable. Le Paris Saint-Germain ne serait pas propriétaire à proprement dit, mais il serait comme chez lui, tout en étant protégé. Le PSG c’est le Parc des Princes. Et sans le PSG, le Parc ne serait plus rien. D’accord, mais l’achat n’est pas obligatoire, contrairement à ce que nous font croire les propriétaires actuels du club. Ne pas vendre, mais rester au Parc, oui, le compromis est possible. Du moins pour ceux qui ne peuvent pas imaginer le PSG quitter le Parc des Princes.

Les représentants de la Mairie de Paris disent que ceux du PSG ne discutent plus, ne se mettent plus autour de la table pour dialoguer. C’est qu’ils veulent acheter, et savent que le Parc n’est pas à vendre. Ils ont déjà été recalé publiquement, et ce n’est pas dans l’habitude du Qatar, qui en France est plutôt habitué à obtenir ce qu’il désire. Il leur suffit bien souvent juste de sortir le carnet de chèque. Le refus de la Mairie de Paris peut ainsi être considéré comme un affront. Il n’y a donc pas, ou plus de discussion possible, puisque les deux positions sont, a priori, inconciliables, et ce malgré tous les réseaux d’influence dont dispose le Qatar en France et à Paris. Mais justement, il n’est pas difficile de penser que les Qataris temporisent car ils savent qu’il y aura bientôt des élections municipales, même s’il faut encore attendre plus de deux ans, puisque ce sera au printemps 2026. Et si la Mairie passait de l’autre côté de l’échiquier politique, au hasard, chez Les Républicains. On peut alors supposer que la position de la Mairie serait éventuellement différente. Sans compter sur un allié de poids en la personne de Nicolas Sarkozy, proche par exemple d’une certaine Rachida Dati, qui, même si on ne sait pas quelle sera son étiquette, a déjà annoncé son intention de briguer le poste d’Anne Hidalgo. Si en revanche la majorité actuelle reste en place, le dossier risque d’être fermé jusqu’en 2032. Huit ans, ou le temps peut-être nécessaire pour construire un nouveau stade …

Ce soir où face à Dortmund le Parc s’est suffit à lui même © Icon Sport

Existe-t-il réellement une issue convenable, pour les amoureux à la fois du PSG, du Parc des Princes, et des deux ensembles ? Le Parc n’est plus tout jeune. Le rénover comme s’il était neuf va coûter très cher. Mais construire un nouveau stade ailleurs sera très long. Les Qataris ont toutefois du réseau et des milliards, la question est de savoir quel est le temps qu’ils se sont donnés pour atteindre leur objectif. Je ne pense pas qu’ils soient spécialement pressés, une dizaine d’années n’est pas forcément un frein pour eux. Cette problématique du Parc, ou d’un nouveau stade, est un sujet capital, mais très épineux. Que ce soit les décideurs, ou nous simples supporters, nous n’avons pas fini de nous faire des nœuds dans le cerveau, alors qu’aucune solution ne semble idéale. En tout cas quand on aime le PSG, quand on aime le Parc des Princes, et qu’on considère que l’un ne va pas sans l’autre.

Pour certains supporters, c’est le Parc ou rien. Pour d’autres, qui adoptent une position très pragmatique, le Parc a fait son temps, et doit laisser place à une nouvelle enceinte ultra-moderne. Parmi eux, certainement une partie des plus jeunes, et ils sont de plus en plus nombreux, le Parc des Princes ne représente pas grand-chose. Ils sont prêts à en partir sans états d’âme. Admettons que construire un nouveau stade prenne une dizaine d’années. A ce moment-là, les supporters parisiens les plus attachés au Parc auront bien vieilli, et pour beaucoup, ils auront commencé à quitter les gradins. Ne resteront en majorité que les plus jeunes, ceux qui justement sont moins fidèles au Parc. La plupart de ceux qui sont prêts à suivre les dirigeants du club dans leurs envies de voir beaucoup plus grand, ou d’aller voir ailleurs.

Reposons-nous alors cette question initiale : quel pourrait être le projet de la Mairie de Paris pour le Parc des Princes si jamais le PSG le quittait prématurément avant l’échéance de son bail ? J’ose un scénario qui, si on y réfléchit bien, n’est pas aussi improbable qu’il n’y paraît. La municipalité pourrait utiliser une autre carte, et accomplir l’ambition de beaucoup de passionnés de football à Paris, à savoir pousser pour un deuxième grand club parisien, et réimplanter le Paris Football Club au Parc, plus de quarante ans après son dernier match en tant que club résident. Le business plan là aussi serait clair : faire monter le PFC et pérenniser une place en Ligue 1, poussé par des actionnaires comme le Royaume du Bahreïn [petite île à quelques kilomètres du … Qatar], et d’autres investisseurs comme le brésilien Rai, légende du … PSG ! Le tout avec des tarifs populaires et dans un stade dont les 48 000 places seraient suffisantes. C’est le président Francis Borrelli qui se retournerait dans sa tombe, lui dont la Tribune Présidentielle du Parc porte le nom.

Permettez-moi cette question pour conclure : et vous, si le PSG quittait le Parc des Princes, que feriez-vous ?


Diverses sources utilisées :

https://www.psg.fr/club/parc-des-princes

https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-11-23/paris-saint-germain-considering-leaving-home-stadium-stake-sale?leadSource=uverify%2520wall

https://www.lepoint.fr/sport/pourquoi-le-psg-tient-il-absolument-a-acheter-le-parc-des-princes-12-01-2024-2549597_26.php

https://www.legalplace.fr/guides/bail-emphyteotique/

https://www.sportstrategies.com/accord-trouve-entre-le-psg-et-la-ville-de-paris-pour-le-parc-des-princes/

https://www.lesechos.fr/industrie-services/services-conseils/cinq-questions-sur-le-conflit-entre-le-psg-et-la-mairie-de-paris-sur-le-parc-des-princes-1884672

https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Monuments-Sites/Monuments-historiques-sites-patrimoniaux/Les-monuments-historiques


Benjamin Navet

Supporters du PSG, vous pouvez partir !

« Si vous n’êtes pas satisfaits de la façon dont le Paris Saint-Germain vous traite,
si la stratégie du club avec ses supporters ne vous plait pas, sachez que personne
ne vous retient, vous pouvez arrêter de soutenir le PSG
et de venir au Parc des Princes ou au Stade Pierre de Coubertin
 ».

Voici, en substance, ce que plusieurs salariés du PSG, travaillant pour des services différents, ont pu me dire ces derniers temps, lors de diverses conversations où nous échangions, plus ou moins courtoisement,  sur la manière dont les suiveurs parisiens étaient considérés par leur club. Ces propos sont totalement inentendables, et inacceptables. Ils reflètent à mon sens plusieurs tendances qui ne sont finalement qu’une émanation de l’état d’esprit du Paris Saint-Germain actuel envers ses supporters. Je parle là de la masse silencieuse des travées. Ne rentrent bien sûr pas en compte dans cette qualification les fervents du Collectif Ultras Paris, notre groupe ultra qui capte parfaitement l’attention du club. Ni les millions de fans tout autour de la planète, qui ont également les faveurs, surtout à visée commerciale, de nos dirigeants.

Ces tendances que je pointe sont d’abord le manque chronique de respect envers la majorité de ses supporters fidèles et réellement passionnés. Les marques de considération peuvent se compter à la saison sur les doigts d’une main. Ce sont d’une part ces gestes gratuits et récurrents, parfois même imperceptibles mais bien réels, qui font que vous percevez que le club se préoccupe réellement de vous, et pas uniquement lorsque vous sortez la carte bleue. Et d’autre part, la reconnaissance de votre fidélité infaillible par des gestes commerciaux qui, même symboliques, vous font sentir que le club vous gratifie et vous remercie de votre passion, et disons-le, de votre dévouement.

La seconde tendance, c’est une méconnaissance de la part des salariés de ce qu’est fondamentalement un supporter. Oui, les clubs sont des entreprises. Non, les supporters ne sont pas des clients comme les autres. Nous venons certes assister à un spectacle mais nous ne venons pas uniquement dépenser nos euros par simple envie, ou besoin, de nous divertir. Pour certains d’entre nous, être supporter, c’est d’abord de l’affect avant d’être une relation commerciale. C’est un dévouement de chaque instant et des sacrifices innombrables, financiers évidemment, et dans l’organisation de sa vie quotidienne, personnelle et professionnelle. Etre supporter n’est évidemment pas une activité rationnelle, c’est tout simplement un choix de vie. Une passion viscérale à laquelle on ne va pas renoncer parce que quelqu’un qui n’y comprend pas grand-chose nous explique que le club qu’on soutient depuis des décennies se désintéresse de nous car il est devenu nouveau riche et mainstream.

Vous ne donnez jamais rien au PSG

Lors d’un vif échange avec un salarié du club, où il était notamment question de certains avantages que peuvent bénéficier les membres du Collectif Ultras Paris, voici quelle fut la réplique qu’on me décocha : « Vous ne donnez jamais rien au PSG, il n’y a aucune raison que le PSG vous donne quelque chose ! » Lors d’une autre conversation plus calme, cette position fut ainsi justifiée : « Ne vous comparez pas à l’incomparable ». En d’autres mots plus précis : ne vous comparez pas avec les ultras. Loin de moi cette prétention. Avec mes vingt-six saisons d’abonnement au Parc des Princes sans interruption [dont huit pendant les années 2000 au Virage Auteuil et membre actif d’une association de supporters … ultras], mes huit saisons d’affilée abonné à Coubertin, et environ deux-cents déplacements pour suivre le Paris Saint-Germain à travers la France et l’Europe, quelle hérésie de ma part d’oser demander en échange un peu de considération, ou quelques remises à la caisse.

Naples-PSG, 06/11/2018, Stade San Paolo © Collection personnelle

Mon cas personnel n’étant qu’un épiphénomène, la problématique me semble bien plus large et plus systémique. Dans mon récent livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 », paru avec le Tome 1 en mai 2023, je tenais déjà ces propos concernant la position du CUP au sein de la communauté PSG : « Ce collectif d’ultras parisiens a aujourd’hui une position prépondérante dans les tribunes du Parc des Princes, mais il a surtout la seule position. Il n’en est pas responsable, mais le fait que le club ne reconnaisse officiellement que cette entité lui permet de contrôler plus facilement le contre-pouvoir éventuel des tribunes. Ainsi, le CUP s’évertue à lutter contre les discriminations et à défendre ses acquis, ce qu’il parvient à faire notamment en maintenant un niveau de tarif abordable au sein de la Tribune Auteuil, mais il ne représente, et c’est tout à fait compréhensible, que les intérêts de ses membres. Les autres supporters du Paris Saint-Germain sont laissés pour compte, sans que personne ne porte leurs voix, et sans qu’ils ne reçoivent une quelconque reconnaissance de la part du club. En ce sens, le CUP est privilégié, il a droit au dialogue, et à exprimer ses revendications, même si celles-ci ne sont pas toujours entendues, ou favorablement reçues. Il semble ainsi avéré que les membres du CUP bénéficient de certains avantages, notamment tarifaires, qui ne sont pas accordés aux autres supporters parisiens. Se posent alors la légitimité de ces avantages, et la question de représentativité de tous les supporters Rouge et Bleu, quels qu’ils soient. Le discours sous-jacent non énoncé par le club est que les membres du CUP sont considérés comme des supporters, là où tous les autres ne sont que de simples clients. » Mon intention en écrivant ces lignes n’est nullement de stigmatiser le Collectif Ultras Paris, qui se débrouille comme il peut et comme il l’entend pour protéger ses intérêts, mais d’alerter le club sur le fait qu’il existe, au-delà du CUP, des dizaines de milliers de supporters parisiens semblables aux ultras, qui méritent tout autant d’attention et de considération, même s’ils chantent moins forts les soirs de match.

Le Paris Saint-Germain, c’est nous tous

La critique étant facile, il est de bon ton de soumettre des hypothèses de travail et d’envisager d’autres perspectives. Que pouvons-nous ainsi proposer au PSG comme solutions ? Non, les fidèles supporters ne doivent pas partir, et même si on leur suggère gentiment. Ils doivent au contraire être plus écoutés, et être pris en compte dans le développement du club. Ils n’ont bien évidemment pas à être décisionnaires, mais ils pourraient avoir, collectivement, un rôle consultatif. Construire un grand club, oui, mais cela ne passe pas uniquement par le terrain et les infrastructures. L’humain, et particulièrement la relation avec les supporters, doit être une des pierres angulaires, un des fondements de l’institution.

Toujours dans mon livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 », je donne ma définition d’un grand club, à savoir celui qui respecte ses supporters, celui qui met l’humain, l’histoire, le patrimoine et l’identité au cœur de son projet, sans délaisser le développement économique, mais pour encore mieux le servir ; et surtout de façon pérenne. De mon point de vue, le PSG qatari ne rentre pas, du moins pour le moment, dans cette définition, son ambition première étant juste d’être la plus grande marque de sport, au service d’une mission encore plus importante, assurer une bonne image du Qatar dans le monde. Pour être un « grand club », ce qui est notre seule préoccupation à nous indéfectibles supporters, il est temps que le PSG nous dise concrètement et factuellement : « le Paris Saint-Germain, c’est avec vous. Le Paris Saint-Germain, c’est nous tous.« 

En prendre conscience serait déjà un grand pas. Mais après les bonnes intentions, viendrait alors la question du « comment ? ». Ma suggestion tient en trois initiales inversées, GSP, en créant un Groupement des Supporters du Paris Saint-Germain, tous types de supporters confondus. Toujours dans mon livre, j’envisage ce GSP comme un rassemblement qui aurait une reconnaissance officielle de la part du club. Les supporters adhérents bénéficieraient d’un avis consultatif et, dans certaines mesures à définir, constitueraient un contre-pouvoir décisionnel, ou plutôt un « organe d’assistance au pouvoir décisionnel ». Une charte serait signée, une sorte de manifeste, engageant les dirigeants du club sur des points précis, notamment pour encadrer la stratégie et la recentrer sur les supporters parisiens, et pas seulement sur la marque et l’aura internationale. L’un n’empêchant bien sûr pas l’autre, il n’est bien sûr pas question de refermer le club uniquement sur son territoire. Les contours et les limites de la stratégie seraient ainsi discutés, débattus et validés par les dirigeants du club conjointement avec leurs supporters. Ce groupement ne serait pas le seul, j’entrevois dans la même lignée une entité regroupant d’anciens joueurs du club, avec la même représentativité et les mêmes prérogatives. Une sorte de conseil des sages. Les représentants de ces deux collèges, désignés par leurs pairs selon des critères à définir, se joindraient donc aux salariés dans un conseil tripartite, qui se réunirait plusieurs fois par saison, avant de prendre des décisions sur l’avenir du club, notamment celles impactant son identité. Toute la famille PSG serait ainsi réunie pour décider conjointement d’un avenir commun, sans que les supporters ne fassent que subir les désidératas des propriétaires. Les prérogatives strictement sportives ne seraient en revanche pas à l’ordre du jour de ces consultations, le sportif devant rester la chasse gardée de professionnels.

PSG-OM (0-0), 22/11/1996, Parc des Princes © Icon Sport

Un doux rêve utopique ce GSP ? J’en suis bien conscient. Mais la stratégie de l’expansionnisme à outrance conduisant à un flou artistique identitaire qui caractérise le club (et le football moderne ?) depuis une dizaine d’années ne peut rester en l’état, sans autre invitation qu’un « Si vous n’êtes pas satisfaits de la façon dont le PSG vous traite et vous considère, vous pouvez partir ! ». Il est au contraire grand temps de construire un projet commun. Et si possible loin des travées du Stade de France ! Si je n’ai pas quitté le Paris Saint-Germain après les événements de 2010, ce n’est pas pour laisser la place plus de dix ans plus tard à ceux qui se le sont appropriés depuis. Le PSG n’est pas à moi, mais il n’est pas qu’à eux non plus. Il est à tous ceux qui l’aiment, qui souffrent pour lui, qui ne le trahiront jamais, peu importe les aléas et les circonstances.

Je suis supporter du Paris Saint-Germain. Ce n’est pas qu’une belle formule ou un slogan marketing. Non, je n’ai pas encore prévu de partir. Paris SG pour la vie.


Note : Plusieurs passages de cet article sont extraits ou inspirés des chapitres Liberté pour les ultras et Des maillots et des hommes de mon livre « Je suis supporter du Paris Saint-Germain, Tome 2 » disponible en cliquant ICI.


Benjamin Navet

Luis Enrique, le maître à bord

Un nuage d’incertitude planait sur Paris avant la reprise de cette saison 2023-2024, qui laissait augurer un début d’exercice pour le moins difficile.

Il y eut d’abord l’affaire Mbappé, relégué dans le loft parisien pour cause de refus de prolonger (refus confronté à la volonté pour une fois inflexible du président, qui finira pourtant par céder), et absent du match d’ouverture face à Lorient ainsi que de la tournée asiatique estivale. S’amorça ensuite une véritable révolution de palais avec les départs de Messi, Neymar et l’historique Verratti, prié d’aller voir ailleurs après plus de dix ans de bons et loyaux services, lui le chouchou du Parc toujours fidèle et qui se voyait bien finir sa carrière à Paris. Puis vint le premier match contre Lorient début août, avec un improbable trio Lee-Asensio-Ramos en attaque. On assista alors à une caricature du football luisenriquien, basé sur une possession omnipotente et des échanges à n’en plus finir (plus de mille passes réussies par les Parisiens) mais débouchant sur une stérilité offensive affligeante qui ne manquait pas de rappeler les affres de la Roja lors du mondial qatari. Etait-ce cet infâme brouet qu’on allait nous servir toute la saison ? Un jeu dépourvu de vitesse et d’étincelles, ennuyeux, roboratif, hispanisant et pour tout dire triste comme un week-end sans football ? Avait-on vraiment bien fait de se séparer du Ney et du petit hibou, deux créateurs capables de faire sauter à tout moment le verrou adverse ? Allait-on pouvoir se priver indéfiniment de Mbappé, toujours prompt sur un exploit à faire basculer le cours d’une rencontre ? Les questions ne manquaient pas pour Luis Enrique, dont on se demandait non sans raison ce que diable il était venu faire dans cette galère.

Quelques semaines plus tard, après dix matches de championnat et trois rendez-vous européens, le bilan s’avère pourtant satisfaisant : 2,1 points de moyenne en Ligue 1 et une seule défaite au compteur concédée face au solide leader niçois, 6 pts en CL malgré un groupe dense et la sérieuse déconvenue à Newcastle, voilà qui a de quoi satisfaire a priori le plus exigeant des supporters. Outre Mbappé, toujours aussi indispensable et décisif, un homme est à l’origine de ce début de saison réussi, et il n’est autre que l’entraîneur Luis Enrique. Le technicien ibérique a su poser sa patte sur l’équipe et imposer sa vision du jeu, fondée sur une maîtrise constante du cuir, un contre-pressing féroce et un investissement défensif collectif. Il a su relancer Hakimi, éblouissant face à l’OM et Dortmund, alors que le Marocain se voyait trop souvent délaissé du temps de la domination de la MMN. Il a fait d’Ugarte, en qui beaucoup voyaient une belle arnaque, une formidable sentinelle devant la défense et peut-être le joueur que l’on attendait depuis le départ de Thiago Motta. Il a imposé le wonder kid Zaïre-Emery au milieu, à qui l’on ne fixe désormais plus aucune limite et dont l’avenir semble devoir s’écrire en bleu. Il a responsabilisé Vitinha, qui n’hésite plus à prendre sa chance et a signé quelques belles passes décisives. Il a aussi su redonner confiance à un Marquinhos métamorphosé, lui qui était très en souffrance mentalement depuis quelques années et souvent fébrile lors des grands rendez-vous.

Ce qui frappe également dans la façon d’opérer du nouvel entraîneur parisien, et il s’agit là d’un changement majeur, c’est sa volonté constante de faire tourner et d’impliquer l’ensemble de l’effectif dans son projet de jeu. Ainsi a-t-on pu voir contre Strasbourg un bon Carlos Soler (incroyable mais vrai) et un joli but du souvent décevant Fabian Ruiz. Danilo est régulièrement aligné malgré la concurrence de Skriniar, Lee est entré en jeu et a clos la marque contre Milan, Mukiele remplace parfois Hakimi en fin de match et même le tricard Kurzawa a eu droit à quelques minutes sous les sifflets du Parc, ce qui montre bien que Luis Enrique se fout comme de sa première paire de protège-tibias de ce que le public et la presse peuvent bien penser de ses choix (il se montre même volontiers provocateur et semble prendre un malin plaisir à voguer à contre-courant).

© Icon Sport

Seuls quelques joueurs paraissent inamovibles aux yeux du coach parisien : Donnarumma, jamais remis en question, Hernandez, qui bénéficie de la blessure longue durée de Nuno Mendes, Hakimi, revenu au niveau des meilleurs spécialistes mondiaux à son poste, et Mbappé, véritable glouton qui n’aime rien de plus que d’empiler les minutes et les buts. Avec Pochettino et Galtier, on avait toujours droit à la même inexorable composition, si bien qu’un onze de sénateurs s’était formé, et on attendait bien sagement que les stars de l’attaque fassent la différence. Sous la baguette de Luis Enrique, (pratiquement) personne n’est assuré de ne pas tâter du banc de touche.

Tout est-il alors pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ? Pas tout à fait à vrai dire, car se pose d’abord la question du poste d’avant-centre que n’occupe pas Mbappé, qui prèfère évoluer sur le flanc gauche. Gonçalo Ramos fournit beaucoup d’efforts, notamment sur le plan défensif, mais propose trop peu d’appels et de solutions et son rendement s’avère globalement insuffisant. Son concurrent Kolo Muani, de par sa vitesse et son efficacité en contre-attaque, ressemble davantage à un ailier droit qu’à un véritable numéro neuf, malgré sa jolie collection de pions avec Francfort, ce qui pose la question de la qualité du recrutement. RKM, qui il n’y pas si longtemps n’était qu’un honnête bon joueur de Ligue 1, vaut-il réellement 90 millions quand au même moment une valeur sûre comme Harry Kane signe au Bayern pour seulement dix de plus ? Pourquoi le PSG ne s’est-il pas positionné sur Bellingham, qui marche littéralement sur l’eau avec le Real ? Asensio peut-il être autre chose qu’un remplaçant de luxe ? Fallait-il vraiment miser sur Dembelé, joueur certes naturellement talentueux mais également terriblement fantasque et irrégulier dont l’incapacité à exister sur le plan statistique pose question ? Pourquoi avoir prêté Xavi Simons, brillant avec Leipzig, alors que ce profil de passeur-buteur-détonateur manque cruellement au milieu ? S’il faut laisser le temps au temps, une question a déjà trouvé réponse : oui, il fallait vendre Neymar, qui s’est à nouveau gravement blessé au genou et ne ressemblait plus que de loin à un footablleur de haut niveau, et ainsi repartir sur un nouveau cycle.

Alors que l’on se montrait volontiers intransigeant avec le PSG époque Pochettino-Galtier, parce que l’on n’a pas le droit de perdre ou de sombrer dans la médiocrité avec autant de millions sur la pelouse, il faudra faire preuve d’indulgence et de clémence envers ce Paris new look. Il y aura des défaites et des déconvenues, peut-être même pas de titre de champion en fin de saison (même si on voit mal qui pourrait bien finir devant Paris), mais il faut comprendre que le club s’est lancé dans une opération tabula rasa de grande envergure qui mettra du temps à porter ses fruits. Nous sommes prêts à accepter les accidents de parcours s’ils s’inscrivent dans le cadre d’un projet à long terme, si Luis Enrique reste plus d’une saison, si les cadres historiques du club s’engagent à encadrer des jeunes à fort potentiel dans leur progression et si tout le monde s’accorde à ne plus faire une obsession d’un succès en Champions League dans un délai court. Après des années d’incohérence et d’inconsistance passées à naviguer à vue, on a enfin le sentiment qu’il y a un capitaine dans le navire et que le club s’est fixé un cap à suivre. Espérons simplement qu’ils le mènent à bon port.


Denis Ritter

Dream is over

Comme le chantait John Lennon après une décennie de folie et de succès avec
les Beatles.
Voilà ce que nous pourrions également chanter en tant qu’amoureux du PSG après une bonne dizaine d’années de QSI et son « Dream Bigger ».

Evidement il est trop tôt pour tirer des conclusion début octobre. Oui bien sûr. Mais quand le début de saison confirme le sentiment né d’un mercato à mon sens catastrophique, on ne peut que s’inquiéter d’une saison qui va nous ramener aux années laborieuses d’avant QSI. Je ne parle pas bien-sûr de maintien, mais de lutte pour espérer le titre, voire l’Europe. L’Europe ? Parlons-en de ce Saint Graal qui nous a pourri ces dernières années, faisant de cette compétition le seul objectif officieux du club et de certains néo-supporters. Je pense que le niveau de notre équipe aujourd’hui est plus proche de l’Europa League, que de celui de la Champions. L’année dernière nous nous sommes fait sortir gentiment en 1/8ème de finale, comme un petit garçon qui n’a pas sa place parmi les grands. C’était notre niveau. Comme l’avait d’ailleurs reconnu Saint-Kyky après l’élimination.

Cette année notre niveau ayant à mon sens encore baissé, et comme pour une fois nous sommes tombés dans une poule assez compliquée et très équilibrée entre les quatre clubs du groupe, je pense que nous ne verrons peut-être même pas l’Europe en février. Ou alors l’Europa League. Ce qui n’est même pas sûr.

« Quoi ? Mais il raconte n’importe quoi celui-là ! On s’est enfin débarrassé de nos boulets et on a recruté de vrais joueurs qui courent ! ». Hum…Voilà en condensé ce que je lis depuis des semaines sur les réseaux sociaux. J’aimerais que tous ces grands spécialistes m’expliquent comment en perdant quelques-uns des meilleurs techniciens de la planète, et sans les remplacer nous pourrions avoir une équipe plus forte ? Oui car cette fois-ci vraiment fini le bling bling et les paillettes… Fini « Dream bigger ».

Les Barbaresques © Icon Sport

« Dream is over » pourrait être notre nouveau slogan. Et pour de vrai. Le club bien aidé par le CUP a dressé les supporters contre Messi, Neymar et Verratti. Les coupables ce sont eux. C’est de leur faute. Tout est de leur faute ! Brûler ce que l’on a adoré… Bêtise ? Jalousie ? Je ne saurais dire. A l’échafaud Messi qui ne court pas, Neymar le noctambule, le tabagique Verratti. Honte à eux et qu’ils aillent brûler dans le désert. Dans le mythique film de Zidi « La folie des grandeurs » (Un titre qui irait si bien pour notre club), on envoie ceux dont on ne veut plus aux barbaresques. Ah il va voir le Neymar si c’était l’enfer à Paris ! Comme les conspirateurs du film, j’imagine Neymar planifier son retour à Barcelone pour pouvoir avoir sa vengeance, tout en tournant la roue pour puiser une goutte d’eau, tout cela sous le fouet de ses nouveaux tortionnaires. Enfin débarrassé des vilains nains et du « grossier » (Pas compris personnellement ce que voulait dire le cup par-là ? Traiter de grossier un joueur dont tu as traité la mère et la sœur de putes…).

Place donc au nouveau PSG. Exit « Galette » le marseillais (dont le bilan, il est vrai ressemble plus au rendu gastrique trop alcoolisé que l’on trouve sur les pavés de nos rues le dimanche matin, qu’à la spécialité culinaire bretonne). Bienvenue Luis Enrique. On m’explique que c’est un vrai entraîneur avec de vrais principes de jeu, qu’il va imposer son style et ses choix… Pour ma part, j’ai détesté le joueur (comme Galtier), l’entraîneur ne me fascine pas beaucoup plus. Son bilan à Barcelone est sauvé par le talent des joueurs qu’il avait à l’époque, Messi et Neymar en tête… Ce Barça qui a tout gagné. Ce Barça dépassé, étrillé un soir de mars 2017 au Parc des princes 4 à 0. Le PSG d’Emery avait pratiqué un équarrissage en règle du Barça d’Enrique. Et c’est donc cet entraineur qui va nous sauver ? Son passage à la Roma ne fut pas vraiment un succès, et sa sélection espagnole la plus ennuyeuse depuis bien longtemps. Possession de balle stérile. Effectivement on a bien vu sa patte en ce début de championnat où sans saint-Kyky l’on peut jouer des heures sans mettre un but, mais en se faisant plus de 2000 passes… Quand je pense que certains critiquaient le jeu du PSG sous Laurent Blanc…

Luis têtu © Icon Sport

Quant à imposer ses choix au club… Lui le fan de Messi, Neymar et Verratti… On veut nous faire croire que c’est lui qui n’en voulait plus… Alors bien-sûr comme tous supporters je voudrais y croire. Me dire qu’un jour Donnarumma sera plus fort que Navas, que Skriniar ne donnera plus cette impression d’armoire normande, solide mais limitée en vitesse et en agilité, que Marquinhos va finir sa thérapie, retrouver son top niveau et qu’il pourra battre le record de l’immense et aimé Jean-Marc Pilorget. Que Dembélé arrête d’être décisif une fois tous les 10 matchs, que Kolo Muani progresse pour na pas rester cet honnête attaquant de ligue 1 et de Bundesliga niveau Europa League, qu’Asensio espoir déchu du Real nous laisse un meilleur souvenir que Jésé, autre attaquant jeté par la maison blanche. Que le trio MKD joue avec un Ramos plein de promesses, mais qu’il n’en reste pas au stade des promesses, que nos latéraux en finissent avec leurs blessures et retrouvent leur niveau. Qu’Ugarte (seule recrue « satisfaction » pour moi) ne soit pas un feu de paille, que Warren continue à progresser sans se faire manger par les cochons, que Vitinha continue à s’améliorer, qu’Ndour soit une bonne surprise, que Kang-in lee (d’hôpital pour l’instant) nous serve à autre chose qu’à vendre des maillots en Asie. Que Barcola finisse vite sa puberté. Mais surtout que Saint-Kyky ne se blesse pas…

Oui car je veux bien croire à tout ce qu’on veut, mais aujourd’hui sans Mbappé l’équipe n’est pas grand-chose. C’est lui qui porte le club sur ses épaules, Il tient le club dans ses mains et Nasser par les testicouilles. Le club fait tout pour que le prodige prolonge, et se prosterne devant lui. Nous sommes bien devenus le Paris-Saint-Killian Football Club. Nous sommes donc devenu monothéiste, puisque nous avons répudié les idoles Neymar, Messi et Verratti. Exit la sainte trinité.

On roule en Z.U.V. © Icon Sport

Le problème c’est qu’en ce début de saison il n’y a plus personne pour donner des offrandes à Saint-Kyky. Ah ! si on avait un joueur capable de dribbler marquer et faire la dernière passe… C’est exactement ce qui nous manque (entre autre) aujourd’hui… Dire que cette année nous avons enfin trouvé en Ugarte et Warren les milieux que l’on cherchait depuis Motta et Matuidi… Et dire qu’on ne les verra jamais jouer avec Verratti ou Neymar… Quel gâchis… Quelle hérésie.

Alors oui, nous avons battu Dortmund et fait un match de rêve contre l’om. Oui comme tout le monde j’ai profité à fond de cette soirée bénie et suis encore dans l’euphorie de l’humiliation d’un om broyé, humilié, martyrisé. La semaine fut belle et la soirée idyllique. Le pressing constant imposé par les hommes d’Enrique était impressionnant et son turn over était parfait. Contre l’om titulariser Barcola à la place de Vitinha est un choix impressionnant et l’ancien lyonnais a fait un superbe match. A son âge et à un poste qui n’est pas le sien. Bravo. Oui mais voilà, Le pressing tout terrain demandé par Enrique ne pourra tenir sur une année entière, physiquement c’est impossible. On risque donc de vivre encore des matchs grotesques comme celui de Clermont. Il faut laisser du temps ? Oui j’entends bien, mais depuis quand il y a du temps à Paris ?

La bonne pioche © Icon Sport

Le match contre l’om fut la soirée parfaite, mais en nombre de points, nous effectuons le plus mauvais départ de l’ère QSI ! Je n’oublie pas le match contre Nice et pour l’instant nous n’avons triomphé que d’équipes en plein doute (Lens, Lyon, Dortmund, Marseille). Je n’oublie pas non plus qu’il y a un an nous étions tous également dans l’enthousiasme d’un début de saison canon…

Depuis que j’ai écris ces lignes le club a été en perdition totale dans le nord de l’Angleterre. Certes l’arbitre ne nous a pas aidé, mais en aucun cas il faut se cacher derrière cela. L’entêtement stupide d’Enrique à vouloir rester en 4 2 4 est incompréhensible. Continuer à jouer de la même manière, ne pas vouloir reconnaître son erreur , ne m’incite guère à croire que l’espagnol est un cadors tactique. Newcastle nous a mangé dans l’envie, et son pressing nous a complètement déstabilisé. Sauf erreur, jamais nous n’avions connu une telle défaite en poule. Newcastle nous a donné une leçon à tous les niveaux. Avant ce genre de désillusion avait lieu en quart de finale. Puis en huitième. Aujourd’hui cela arrive en poule.

Mais tout a changé parait-il. Nous sommes plus fort me dit-on. Je ne demande qu’à voir et à me tromper. Homme de peu de foi que je suis, mais comme saint-Thomas je demande à voir avant de croire que l’on sera meilleur sans notre trio des Barbaresques. Que Paris progresse et que le PSG me fasse mentir, qu’il joue, qu’il brille, qu’il gagne et nous enflamme !

Comme le chantait le pote de John : Let it be.


J.J. Buteau

Les histoires d’amour finissent mal
en général

La prophétie chantée par les Rita Mitsouko est bien partie pour se réaliser au PSG. Kylian Mbappé en a sa claque, il ne souhaite pas prolonger au-delà de juin 2024,
date de fin de son contrat. Mais en amour comme en football,
les ruptures peuvent se faire en plus ou moins bons termes.

Le Paris Saint-Germain est définitivement un club qui ne peut pas vivre sans drame. Depuis la prolongation de Kylian Mbappé en grande pompe fin mai 2022, le club n’a cessé de faire le bonheur de la presse, pour toutes les mauvaises raisons imaginables. Du « pivot gang » au char à voile en passant par les accusations de racisme contre Christophe Galtier ou la manifestation sauvage devant chez Neymar, le PSG a assez de matière pour un soap opera en plusieurs centaines d’épisodes. Sur le terrain, on a rarement vu un jeu aussi peu enthousiasmant, avec une équipe en déliquescence depuis sa piteuse élimination en C1 contre le Bayern, jusqu’à une ultime défaite à domicile contre l’ogre Clermontois en clôture du championnat. Pourtant, ce palpitant feuilleton qui régale tout le monde sauf les supporters parisiens n’a pas encore connu son épilogue. Quel avenir pour Kyky ? C’est la question qui revient sans cesse depuis la fin de la saison. Le prodige de Bondy a fait connaître sa décision de ne pas activer sa clause de prolongation. Il sera donc libre de s’engager avec le club de son choix dès le 1er janvier prochain. A moins d’être transféré avant la fin de ce mercato estival ou qu’il ne prolonge avec Paris.

Du côté de la direction, on hausse le ton. Soit Kylian prolonge, soit il sera vendu cet été. L’hypothèse d’un départ libre n’est pas envisageable. Sauf qu’en réalité, non seulement cette hypothèse est envisageable d’un point de vue juridique, mais c’est certainement celle qui arrange le plus le joueur et le Real Madrid, nouvel élu de son coeur et destination la plus probable pour l’attaquant. Le PSG se montre très offensif dans sa communication et dans ses actes pour mettre Mbappé sous pression. Pas de tournée au Japon (pas certain que ça le dérange beaucoup), et pas de temps de jeu tant que la situation n’évoluera pas. Mais cette sanction ne pourra pas s’appliquer avec la même facilité après le 1er septembre, date de fin du mercato. Le droit du travail (une notion quelque peu floue pour l’Emir Al Thani) sera du côté du joueur et il sera difficile de justifier son absence par un choix sportif. Et heureusement que les clubs doivent encore respecter quelques règles comme celle-ci !

Difficile d’y voir une logique autre que financière

L’autre hypothèse, celle souhaitée par le club, est de réussir à pousser Mbappé mais surtout le Real Madrid à organiser un transfert en bonne et due forme. On peut bien évidemment comprendre que voir son meilleur joueur partir libre serait catastrophique pour le club Rouge et Bleu, aussi bien financièrement qu’en termes d’image. Depuis le rachat par QSI, le PSG s’est toujours montré inflexible face à ses joueurs désireux de voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Une revalorisation salariale, un nouveau contrat, et généralement les brebis égarées regagnaient le troupeau. Pas cette fois. La brebis numéro 7 avait déjà tenté une escapade il y a deux ans, sans succès. L’année dernière, elle avait fait durer le suspense jusqu’au bout avant de finalement choisir de rester au bercail, non sans une compensation financière pharaonique. Parce que c’est toujours cela qui compte, au final. Kyky a beau parler du terrain, de ses objectifs, de ses stats, il veut être le meilleur à tous les niveaux et ça vaut aussi pour son compte en banque. Et c’est encore ce qui guide son choix à l’heure actuelle. Entre les primes conséquentes prévues dans son contrat parisien et la perspective d’une grosse prime à la signature à son arrivée à Madrid, il est difficile d’y voir une logique autre que financière.

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer l’appât du gain du génie français. Le PSG ne ménage pas ses efforts pour alimenter cette version et écorner l’image de son attaquant vedette. Il est vrai que cette volonté d’amasser toujours plus de richesses, surtout quand on n’en manque absolument pas, peut poser question. Mais ça a aussi le mérite de détourner quelque peu l’attention de ce qui me semble être l’élément le plus important de l’histoire : le PSG s’est tiré une balle dans le pied en rendant cette situation possible. Kylian dispose d’une option de prolongation d’un an de son contrat, à sa seule discrétion. Ni Nasser, ni l’Emir n’y peuvent quoi que ce soit. Si le joueur ne veut pas prolonger, il ne prolongera pas. Plus embêtant, s’il ne veut pas être transféré cet été pour partir libre dans un an, c’est son droit. Le club a donc fait l’impossible et offert un pont d’or à son meilleur joueur pour que celui-ci ait finalement toute latitude pour les mettre dans une situation inextricable. Jusqu’à présent, le pouvoir de persuasion des dirigeants parisiens a toujours été supérieur aux états d’âme des joueurs. Mais cette fois, on parle du meilleur joueur du monde dans un club qui a de plus en plus de mal à séduire en raison d’un projet incertain et incohérent. L’autocritique n’est pas une qualité très cultivée au sein de l’organigramme parisien.

 Rien ne sera plus jamais comme avant

A ce stade de la relation, il est difficile d’envisager autre chose qu’une rupture. Le club laissait encore filtrer récemment que si Kylian prolongeait, tout rentrerait dans l’ordre. Ça ne semble plus être l’humeur du jour. Tout est allé trop loin et on se dirige vers un divorce amer où on ne se fait aucun cadeau. L’issue n’est donc pas entre les mains des dirigeants parisiens. La seule façon de sortir de ce traquenard par le haut serait que Florentino Perez soit prêt à mettre immédiatement 150 ou 200M€ sur la table pour un joueur qu’il pourra avoir gratuitement dans un an. On peut aussi se demander quelle bonne raison il aurait  donner autant d’argent à un rival (économique), alors qu’il a juste à attendre et regarder pour lui mettre un genou à terre et l’humilier. La seule raison qui, selon moi, pourrait le pousser à agir cet été est la crainte de voir Mbappé changer d’avis, encore une fois, pour rejoindre un autre club. Quant au joueur, il sait qu’une saison compliquée l’attend s’il décide de rester à Paris jusqu’à la fin de son contrat. Les supporters ne lui feront pas de cadeau, le club non plus, et les médias seront sans arrêt à l’affût du moindre indice, aussi ridicule soit-il. Mais je pense qu’il est prêt à le supporter.

Quel que soit le dénouement de l’histoire, rien ne sera plus jamais comme avant entre Mbappé et le PSG. Pour l’heure, je l’imagine plutôt rester jusqu’en juin prochain. Cela serait la promesse de nombreux épisodes dramatiques. Mais ça nous offrirait aussi un talent hors normes en attaque pour une saison de plus. Alors si Kylian doit encore être Parisien après le 1er septembre, profitons-en au maximum, car on risque d’attendre longtemps avant de revoir un tel phénomène en Rouge et Bleu. Et on peut toujours espérer que son cas servira de leçon à nos dirigeants. Ça au moins, ça ne coûte rien.


Café Crème et Sombrero

Un bref bilan

Et voilà… Encore une de passée, ça en fait 53 pour le club, plus de 40 pour moi
en tant que supporter, et 30 ans pile d’abonnement à Auteuil,
et comme chaque fin de saison, voilà venu le temps des bilans après celui des lilas.
Et le bilan, lui, ne sent pas bon.

Il y a d’abord les statistiques, froides. Champion pour la 11ème fois, record historique ! Premier du début à la fin ! Record ! Mais il y a aussi le ressenti… le vécu, le feeling, l’excitation, les émotions, les sensations, la passion, l’amour, des choses non palpables, non quantifiables, non chiffrables, non comptabilisables, non marchandables. Ces choses que tout l’or du monde ni l’argent qataris ne pourront jamais acheter.

Demandez aujourd’hui à un supporter du PSG, comment il se sent. Comment il vit sa passion ? Les réponses sont souvent les mêmes. La déprime, voir le dégout ou pire l’indifférence. Alors bien-sûr, il y a autant de supporters différents qu’il y a de supporters. Mais on se rejoint tous je pense, sur cette espèce de fatalisme latent. Oui QSI nous a apporté l’argent, nous a fait rêver, a fait de nous le plus beau palmarès français, et ça il ne faut pas l’oublier. Mais comme Faust, nous avons l’impression d’y avoir perdu notre âme.

La triste célébration du titre contre Clermont en dit très long. Un titre sans tour d’honneur. Pour avoir vécu tous nos soirs de titres au Parc, c’est une première dans l’histoire du club. Peut-être même dans l’histoire du foot tout court. Qu’il est loin ce PSG – Bastia de 1986, dont les héros sont aujourd’hui des inconnus pour 99 % des gens présents aux Parc. Qu’il est loin ce titre tant attendu de 1994, cette tête de Ricardo contre Toulouse, l’envahissement bon enfant de la pelouse, Ginola cocarde géante à la main au milieu des supporters, Valdo qui se faufile entre les fans….

Alors certes depuis notre titre de 2013 et les incidents qui avaient suivis, nous sommes interdits de fêter nos titres dans les rues de  Paris. Mais aujourd’hui on le fête à peine au Parc… Bien sûr, on ne peut oublier le drame Rico, mais on ne peut non plus se cacher derrière ça. Ce samedi soir face à Clermont, joueurs, dirigeants, public, on sentait que tout le monde n’avait qu’une envie. Que cette soirée et cette saison se finisse au plus vite… Nous reviendrons sur la gênance de cette pénible soirée un peu plus tard.

L’heure est aux bilans. Champion donc nous disions, avec un petit point d’avance… Avec un jeu ennuyeux, sans surprise, frôlant souvent  le j’m’en foutisme. Peu d’envie. Une tactique simpliste. Mais Champion !

Championnat de France : Check

Parlons maintenant de notre Coupe, la plus belle, pas celle avec les oreilles de Charles III, celle qu’on appelait autrefois coupe Charles-Simon, l’œuvre d’un ouvrier joaillier de Ménilmontant, le Coupe de France. Rien qu’en l’évoquant, me reviennent en mémoire nos exploits et nos héros en finale, les Rocheteau, Baratelli, Pilorget, Susic, Toko, Ginola, Weah, Raì, Pauleta, Dhorasso, Hoarau, Matuidi, Zlatan, Cavani, Neymar, Mbappé… Cette Coupe n’est pas la plus prestigieuse, mais c’est la nôtre. Cette élimination  face à l’om est d’une honte sans nom. La seule élimination de l’histoire dans notre Coupe face à l’om datait de la saison 1990-1991, époque Tapie donc, ou un penalty offert (il n’y a pas d’autres mots, merci nanard) par l’arbitre permettait à Papin de donner la victoire 0 – 1 à l’om.

Nous n’avons plus de Juan Pablo Sorin pour arracher une qualification d’une tête rageuse comme en 2004 au vélodrome… Alors bien sûr, Annecy a lavé l’affront, le relégué savoyard nous a vengé en détruisant les rêves provençaux, et surtout ils ne pourront pas ressortir leur victoire contre nous, sous peine de prendre en pleine face ce match face à Annecy. Mais le ridicule et le désespoir marseillais ne doit pas effacer, cette inadmissible élimination. Que la ville rose, prenne soin de notre belle dame, elle doit revenir à la maison dans un an.

Coupe de France : Echec

Passons maintenant à une épreuve qui a pris beaucoup trop d’importance dans ce club. A tous les niveaux et surtout auprès de tous ces néo-supporters qui ne voient que par le prisme de cette coupe si bien marketée par l’UEFA. Avant l’Europe était une fête, aujourd’hui elle semble un dû. Si tu ne la gagnes pas ta saison est ratée. Dès que tu es éliminé ta saison est finie. Mais dans quel autre club a-t-on cette arrogance ? Qui a ce manque d’humilité ? Qui sommes-nous ? Combien en avons-nous gagné pour nous croire d’office des champions d’Europe ? Il serait grand temps de comprendre qu’il faut d’abord avoir des joueurs et une équipe avant d’ouvrir des boutiques à New-York.

Si nous avons frôlé le Graal en 2020. Depuis nous périclitons tout doucement de mois en mois… Aujourd’hui nous ne sommes même plus invités en quart de finale. Et cela en toute logique. Nous n’avons pas  le niveau pour aller plus loin. Triste réalité. « Nous avons fait notre maximum, et notre maximum c’est ça » disait Mbappé après le retour face au Bayern. Constat glacial mais réaliste.

Notre phase de poule juste agrémentée de ces deux victoires sur une Juventus plus vieillissante que jamais, ne restera pas dans les mémoires. Incapable de battre un Benfica qui nous précédera au classement final à la suite d’une rocambolesque dernière journée. A eux Bruges, à nous Munich. A eux la demi, à nous l’élimination sans gloire, sans combat, sans envie, sans passion, sans fierté, sans tellement de choses….

Ligue des champions : Echec

Détaillons maintenant joueurs par joueurs, et comme le veut la tradition commençons par les gardiens, enfin LE gardien. Acheté « pour l’avenir » selon Léonardo… Et bien l’avenir est bien sombre… Saison plus que moyenne du géant vert. Des arrêts spectaculaires sur sa ligne. Oui. Mais la balance points gagnés/points perdus ne penche pas du bon côté. Ce n’est pas ce gardien qui nous fera gagner la LDC à l’avenir c’est sûr. Pour l’avenir il nous reste à espérer un entraîneur qui arrive à imposer des choix sportifs avant tout et donc à réinstaller logiquement Navas en titulaire. Maignan ne serait pas contre un départ… Chelsea est déjà dessus… Mais Mendès ne doit pas être son agent… Bref, il nous faut un autre gardien.

En défense Sergio Ramos a tenu son rang en ligue 1. A condition qu’ il ne faille pas courir trop vite. Saison honnête. Merci au revoir.

Fallait-il prolonger Marquinhos ? Eternel orphelin de Silva. Eternel trauma du club, symbole du PSG qui se liquéfie en LDC ? Où est passé le jeune boutonneux, appareil dentaire au vent qui hurlait sa rage de vaincre après avoir sauvé un but contre le Barça ? Aujourd’hui notre capitaine semble installé trop confortablement, une vraie concurrence fera du bien à tout le monde. Champion mon frère, on t’aime. Mais le PSG avant tout.

Kimpembé. Soyons clair s’il n’était pas un titi cela ferait longtemps que certains demanderaient son départ. Ses boulettes trop habituelles, son manque de sang-froid dès que le match tourne vinaigre, n’en font pas pour moi un titulaire en LDC. Alors bien sûr il aime Paris, son chicottage fut un régal pour les rares supporters encore présents  à Auteuil ce soir-là. Au moins lui n’avait pas accepté la défaite de l’aller. Reviens-nous vite guerrier.

Mukiele a montré de bonnes choses, il mérite d’être revu l’ année prochaine.

Bernat est un professionnel, un vrai. Un joueur sur lequel on peut toujours compter. Mais personne n’échappe au temps qui passe. Il était venu suppléer Maxwell, il passe le flambeau à Nuno Mendes. Gracias adios.

Nuno, le portugais a tout pour tenir le côté gauche pour un bout de temps. Bien sûr il doit encore progresser, mais ses percées, son abnégation nous ont souvent sauvé. Malheureusement trop souvent blessé. Saison moyenne plus, mais plein d’espoir pour le futur.

Hakimi. Ah Achraf ! Il a tout lui aussi pour s’imposer à droite, mais trop d’inconstance. Trop de matchs ou il disparaît, et que dire de ses nombreuses fautes stupides qui auraient pu nous couter cher. Paradoxalement c’est une méchante faute sur lui contre Lens qui nous offre peut-être le titre. Choukran Abdul Samed. Saison moyenne. Il faudra faire bien mieux la saison prochaine.

Passons aux milieux, zone sinistrée depuis trop d’années.

Danilo Pereira. La seule véritable satisfaction. J’attends de lui encore plus, qu’ il communique son refus de la défaite à ses coéquipiers, bien souvent trop mous. Saison satisfaisante.

Marco Verratti. Certainement sa pire saison au PSG. Petit hibou va devoir arrêter sa tournée des grands ducs. A 30 ans sa condition physique ne devrait pas s’améliorer. La technique est là et c’est ce qui le sauve encore. Le mental n’a jamais été son fort, et il s’est installé dans un confort à Paris qui semble l’empêcher d’être ce leader qu’il devrait être, et d’avoir le niveau auquel nous espérions le voir atteindre un jour. Bien sûr c’est toujours un plaisir de le voir sur un terrain, mais attention Marco, le foot va très vite, une carrière aussi, j’espère que tu n’as pas déjà entamé ton déclin. Le record de Jean-Marc Pilorget n’est pas encore battu. Ses grossières erreurs contre le Bayern sont un bien triste symbole de sa saison. Saison moyenne pour lui.

Vitinha. La seule bonne pioche signée Campos. Malgré un énorme trou noir post mondial, il a su montrer sa belle technique.et qu’il est un joueur sur lequel on peut compter.
Saison moyenne mais encourageante.

Fabian ruiz. Pas un mauvais joueur, pas un bon non plus. Joueur neutre champion de la passe latérale. A su par de rares moments hisser son niveau. Pas suffisant pour Paris.
Mauvaise saison

Carlos Soler. Passé les jeux de mots foireux et quelques buts que retenir ? Un joueur fin, avec un certain sens du jeu. Mais trop souvent invisible. Même une éclipse dure plus longtemps. Il n’a vraiment pas assez apporté. Mauvaise saison

Renato sanches : Running gag

En dessert, nos 3 stars planétaire, la MNM… On aurait dû se douter qu’avec un nom de cacahuètes enrobées de chocolat… Bref…

Neymar. Malheureusement comme toujours avec lui c’est une demi-saison. Encore plus dommage au vu de son début de saison… On devait donc mieux jouer sans lui d’après de multiples grands spécialistes. On a vu. Que tous ces spécialistix aient dans le futur la décence de se taire et de ne plus le siffler. Quand il le veut Ney est ce joueur capable de nous redonner nos 10 ans. C’est un artiste du football, ce que ne peuvent comprendre nos ultrix qui sont allés devant son domicile, puisqu’ils ne comprennent rien au foot. Ils ne comprennent rien tout court. Bref… Nous y reviendrons.
Un bon début de saison sans lequel nous ne serions pas champion et une autre malheureusement ou il est (encore) absent = saison moyenne plus.

Messi. Le grand méchant, le coupable désigné, c’est à cause de lui que le PSG fait une mauvaise saison il parait. Mais qui s’attendait à voir le Messi d’il y a 15 ans ? Oui c’était un mariage forcé, mais Paris n’a rien fait pour que cela puisse changer en un mariage d’amour. Le club tout d’abord qui n’a pas su gérer, le public qui a été d’une bêtise crasse, les médias français. Demander à Messi de s’intégrer comme n’importe quel joueur, c’est un manque d’intelligence, de culture, d’amour. Mais par contre de beaucoup d’orgueil très mal placé. Oui ça nous fait peut-être mal de le reconnaître, mais oui Messi est plus grand que le PSG. Sur les réseaux sociaux il est plus suivi que notre club. Son palmarès est plus impressionnant. Il est plus connu mondialement. Tout ceci est juste factuel. Niveau marketing on a très bien su utiliser son image, par contre niveau foot… En même temps avec Pochettino et Galtier comme entraineur…

Bref, Messi a fait une saison moyenne pour un génie comme lui, mais qui serait très bonne pour n’importe qui d’autre. Des gestes géniaux pour ceux qui savent apprécier le foot. Sans lui pas de titre cette année. Saison moyenne plus.

MBappé. Très bonne saison en ligue 1. Le sauveur, le meilleur buteur, le meilleur joueur du championnat, mais comment occulter ses performances désastreuses à tous les niveaux contre Munich ? Comment un joueur qui veut le ballon d’or, qui a failli gagner une finale de coupe du monde à lui tout seul peut-il à ce point être transparent pour le match de l’année de son club ? Comme toute l’équipe on a senti (surtout au retour) de la résignation, du dépit, l’acceptation de la défaite. Or c’est lui la figure de proue, c’est à lui de prendre les choses en main, de bouger tout le monde. C’est à lui d’y croire quand personne n’y croit plus ! Il n’est pas encore ce joueur. Le verra-t-on un jour à Paris ? Bonne saison avec donc ce léger moins…

Je ne parlerais pas de nos jeunes, car la gestion catastrophique de Galtier les concernant fausse tout jugement. On parle trop facilement et à tort et à travers de faute professionnelle pour les joueurs, mais pour le coup je pense que l’on peut dire cela pour Galtier et sa gestion de nos titis.

Papus Camara (entraineur des jeunes) déclarait il a quelques jours au micro de Pia Clemens de France bleu à propos de ses rapports avec Galtier : « il y a eu zéro rapport. Jamais, je n’ai jamais discuté avec lui. On ne s’est jamais eus. » Hallucinant !

Je ne parlerai pas non plus d’Etikité, on ne tire pas sur une ambulance, trop facile. Tout le monde l’a vu, il n’a rien à faire au PSG. 38 ou 45 millions selon les sources. Reims en rit encore, et certains ont dû bien se gaver au passage… Et surtout l’année prochaine svp, ne sacrifions pas Ilyes Housni pour Etikité. Merci.

L’entraîneur. « Je mérite de faire une deuxième année ». Voilà les dernières paroles que je retiendrai de Galtier chez nous. Non, tu ne mérites rien et surtout pas de rester. Ces paroles résument bien le manque de lucidité et la psychose (qui finit toujours, ou presque, par frapper nos entraîneurs) dans laquelle a fini de s’enfermer Galtier. J’ai déjà parlé de la gestion honteuse vis-à-vis de jeunes, mais nous pourrions parler aussi du jeu. Inexistant. Le système offensif du début de saison, a vite tourné court quand les matchs devenaient de plus en plus à enjeux. La peur ? De toute façon n’importe quelle équipe doit savoir changer de système n’importe quand. Pas nous. Notre jeu cette année c’était « espérons un exploit de nos 3 phénomènes de devant. » Et cette excuse de la coupe du monde, rabâchée à n’en plus finir… Aller ok 1 voire 2 mois maxi je veux bien que cela puisse être difficile, mais continuer à se cacher derrière cela six mois après, quel aveux de faiblesse. Nous sommes donc le seul club à avoir des joueurs qui ont joué la coupe du monde ? Les deux seuls joueurs qui auraient pu avoir cela comme excuse, sont nos deux meilleurs joueurs. Kyky, car perdre une finale avec le match qu’il fait, certains ne s’en serait jamais relevés. Et Messi car tous les anciens vainqueurs vous le diront, il est encore plus dur de s’en remettre quand on la gagne que quand on la perd. Et quand c’est ton rêve ultime depuis toujours comme lui. Et pourtant il est revenu à Paris et il a fait le taf. Malgré son spleen, les sifflets et la faiblesse de certains partenaires. Bref revenons à Galette et ses saucisses, même si à sa décharge il faut bien reconnaître que (comme tous les ans) le PSG a un nombre de joueurs absents pour blessures assez impressionnant ! Il serait grand temps que le club se penche sur la question. Les histoires de char à voile et cette ridicule « affaire » de racisme sur fond de règlement de compte ne rentre pas dans mon jugement. Cela ne sert qu’aux médias. « Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ». Tout persifleur aussi. Bref, Galtier out. Mauvaise saison.

Campos. Après deux mercatos foireux, le club semble lui donner encore une chance. Le directeur sportif du Celta Vigo devrait en profiter pour s’en mettre plein le poches avec son amis Mendès. N’oublions pas que Galtier était son choix. Campos out. Saison cauchemardesque.

Nasser. Le président qui ne parle qu’après les victoires de prestige. J’ai dû l’entendre parler 2 fois cette année. Il faut dire qu’il est aussi :

  • Président du Conseil d’administration BeIn Media Group
  • Membre du conseil d’administration de l’UEFA
  • Président ECA (Association Européenne des clubs)
  • Ministre d’État du Qatar

Et j’en oublie surement… Bref il est homme d’affaires, homme politique et dirigeant sportif… Toujours entre Doha et Paris et ailleurs… Comment un homme aussi brillant et talentueux soit il peut-il assumer toutes ces fonctions ? Président du PSG doit être un job à plein temps ! Etrangement pour la première fois il n’est pas venu faire de discours lors de la remise du trophée contre Clermont. La peur de se faire siffler ?

Nasser, merci mais il serait grand temps de passer la main à quelqu’un qui accessoirement connaitrait le foot et le club. Et surtout qui serait présent à 100 %. Nasser out. Saison fantôme.

Le public, les supporters, les ultras, les touristes, les abonnés. Tous coupables ! Entre ceux qui sifflent leurs joueurs, ceux qui revendent leur places, ceux qui font grèves, ceux qui vont insulter Neymar chez lui, ceux qui n’aiment pas le club, ceux qui ne viennent pas pour encourager l’équipe, ceux qui chantent mais qui s’en « battent les couilles » de ce qui se passe sur le terrain,  ceux qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas, j’ai honte. J’ai eu trop souvent honte de ce Parc cette saison. Chacun se reconnaîtra. Saison de merde. Le parc est bien mort en 2010.

Bref… Nous sommes à l’aube d’une nouvelle saison et nous avons donc besoin, d’un président, d’un directeur sportif, d’un entraîneur, d’un public passionné et fidèle, d’un gardien, d’un ou deux défenseurs, de trois ou quatre milieux et de deux ou trois attaquants. Bref, j’ai bien peur que la saison prochaine ne soit encore pire, car rien ne va changer dans l’organisation de ce club ou le marketing et la peur, passera toujours avant le sportif, l’amour et la passion.

Bref,  nous sommes champions…. Profitons-en bien, car j’ai bien peur que le meilleur soit derrière nous… Et voilà que Mbappé est en train de signifier qu’il ne croit plus au projet de QSI… Alors qu’il était censé l’incarner… Bref… The show must go on !!  Bref…Bref…


J.J. Buteau

(Dépôt de) Bilan

Ça y’est, la saison est terminée, le Paris-Saint-Germain remporte son 11ème titre, un chiffre historique qui nous fait dépasser les Verts, LA référence en France jusqu’ici (coucou les Lyonnais).

Au Parc, la saison s’est achevée sur une défaite symbolique, les festivités furent légères, oh juste une demi-heure de show laser et de feux d’artifice en toute simplicité, eu égard à l’état de santé de Sergio Rico de l’autre côté des Pyrénées. Saleté de carrosse. Allez Sergio. La saison fut historique à bien des égards. Historique car le club a été leader du championnat de la première à la dernière journée. Belle performance. Historique car elle a été entrecoupée par une Coupe du monde et qu’il y a eu un avant, prometteur mais inconstant, et un après, désastreux, ridicule et presque pathétique. Historique car quand même, onze titres, c’est pas rien. C’est même un record désormais à battre. Bon courage, les gars.

Historique ensuite car l’échec des huitièmes a mis en lumière la fin d’un système basé sur l’individu qui a tout déréglé depuis des années. Historique car cette saison, malgré des débuts plus que prometteurs dans le jeu les premiers mois, a achevé le projet QSI. Ou plutôt l’anti-projet QSI depuis 2017 après des premières années positives. Car aussi vrai qu’une équipe, un groupe, un club se construit tous les jours (City, Real, Bayern ou le travail innovant de Matthew Benham à Brentford), on peut aussi le détruire tous les jours, patiemment, irrémédiablement.

Cette saison est la conséquence directe des six dernières années d’errance, de zigzags permanents, d’absence de cap, de stratégie et de vision à long terme. De vision sportive. Car c’est de ça que nous parlons. De football. Pour vendre des maillots Third et Fourth partout dans le monde, là, ça marche. Pour le sportif, non. Ce qu’on a laissé chaque année à l’individu, le collectif l’a perdu. Et ce n’est pas Galtier, comme ce n’était pas Pocchetino ou Tuchel ou Emery, le problème. On ne plante pas des arbres sur des sables mouvants.

Ce qu’on a cherché comme fulgurance individuelle de Neymar, Mbappé ou Messi, sans capitaliser sur la performance collective est ce qui nous perd depuis trop longtemps. Cette saison a cristallisé ces erreurs, avant de voler en éclat. Car oui, nous sommes champions, oui, nous avons assuré le minimum pour un club avec un budget si supérieur, une accumulation de talents (malgré tout) si différenciante qu’il est normal d’être champion. Jamais facile. Mais normal.

Faire appel à Ted Lasso

Saluons Messi, 21 buts, 20 passes décisives, tout ça avec la mobilité de Stephen Hawking et la vitesse de Tata Martine sur un trottoir verglacé. Saluons Neymar, intermittent du spectacle, qui aura eu la gentillesse de respecter son quota de blessure annuelle depuis son arrivée. Un tel acharnement pour équilibrer les stats, louons son immense professionnalisme. Saluons Mbappé avant qu’il se tire de ce panier de crabes, soit cet été, soit le prochain alors que le club aura tout construit autour de lui. Ça va être fun tout ça. Seront-ils là l’année prochaine ? Nul ne le sait. Cette saison est, espérons-le, la fin d’un système. Tout dépendra de celui qui voudra bien prendre la place et des prérogatives, ou non, qu’il a demandé.

Car sans pouvoir sportif absolu, ce sera impossible. Même avec le pouvoir sportif absolu, ça restera très compliqué. Attendons de voir si le projet PSG 2023-2033 verra le jour. Mourinho, Thiago Motta, Luis Enrique, Nagelsmann, Thierry Henry ont été évoqués. Des profils très différents les uns des autres, ce qui n’est pas de bon augure concernant la « vision » des dirigeants. Pour ma part, je n’y crois plus. Pas tant que Nasser sera là. Pas tant que l’Emir, au final, décidera.

Seule solution que j’envisage : faire appel à Ted Lasso, il a une méthode qui pourrait vraiment faire du bien au PSG. Et avec son adjoint Roy Kent, on pourrait à nouveau faire courir Messi, apprendre le repli défensif à Mbappé et terminer définitivement la carrière de Neymar s’il n’arrête pas le poker jusqu’à 5’ du et qu’il continue à tricoter des pulls une maille à l’envers, une maille à l’endroit plutôt que de passer la balle au collègue d’à côté. Fuck ! Ted Lasso au PSG, ça aurait de la gueule et puis, il est sur le marché. Nasser, si tu me lis…


Safet Sous X