Cher Antero

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La saison est terminée. Circulez, y a (plus) rien à voir.
L’ennui peut reprendre son règne estival dans l’indifférence la plus totale.
Alors on attend fébrilement début août. Fébrilement car à l’instant où ces lignes sont écrites, il n’y a rien qui puisse nous rassurer.


Eternels naïfs que nous sommes, on épie chaque fake-news démentie dès le lendemain. On scrute les réseaux sociaux, on va sur toutes les pages, tous les sites de supporters, même les pires, qui balancent à longueur de journée leur poudre de Perlimpinpin (n’en déplaise à notre Président néo Olympien). On sait que c’est du flanc mais on s’accroche à la moindre branche, parce que l’espoir nous fait encore respirer. L’espoir de voir enfin un vrai recrutement estival au PSG.

Alors oui, il y a Antero Henrique. Le mec a un physique de patron de fond de pension, espérons que sa réputation de négociateur féroce ne soit pas une énième désillusion. Parce que t’as du taf Antero. Si le PSG était une entreprise comme les autres, tu serais le nouveau DRH fraichement débarqué d’une entreprise concurrente. Ta mission serait de virer la moitié des cadres de la boîte, trop habituer à trainer à la cantine le midi et à draguer les assistantes marketing pendant les séminaires. Et de les remplacer par une nouvelle génération capable d’atteindre les objectifs fixés par un actionnaire qui s’est acheté une danseuse et qui se demande à quoi elle va lui servir maintenant. Je te parle même pas de ton PDG qui entre deux meetings vient faire des vannes avec la plupart des mecs que tu dois dégager. Tout le monde se marre. Qu’est-ce qu’il est drôle le Président. Tant qu’il signe nos primes. En résumé, c’est le Vietnam qui t’attend Antero.

Du solide, du lourd, du méchant

Autant te dire tout de suite que tu as la pression. Parce qu’après notre exploit collectif au Camp Nou cette année, si tu n’arrives pas à recruter Neymar, au pire Kylian Mbappe, voir Kun Agüero, tu peux retourner faire des photocopies au service comptabilité où t’attendent déjà Alain Roche et Olivier Letang.

Autre chose avant que tu ne partes au marché faire tes courses. Pense à nous ramener des gros légumes, bien mûrs, qui ne fondent pas comme des patates nouvelles à la première situation chaude. On veut du solide, du lourd, du méchant, du qui passe les huitièmes si tu vois ce que je veux dire. On s’en fout si c’est sale pourvu que ça gagne. Quitte à laisser des tibias adverses sur la pelouse. Quitte à devenir la honte du football européen. On veut du Moi Moche et Méchant 1, 2 et 3 à l’affiche au Parc des Princes. Bref, tu es portugais, tu as du apprécier la victoire des tiens à l’Euro 2016. Alors tu nous comprends.

Et c’est pareil pour le championnat. Hors de question de foirer notre dynamique face à l’OM. 14 confrontations, 2 matchs nuls, 12 victoires. Une défaite face à l’OM, c’est comme un vieux tube des années 80 dont tu as oublié le nom mais qui fait encore danser toute la province dans ses boîtes de nuit dégueulasses. Ici c’est Paris Antero, pas de place pour le pardon, pas de place pour la patience, pas de place pour la pitié. Tu ne le sais pas encore mais les marseillais continueront à la ramener comme le Chevalier Noir dans le Sacré Graal des Monty Python. Tant qu’on ne les aura pas rayé de la carte de France du football ils continueront à jacter. Leur Champion project, sans doute, mais en ligue Domino’s Pizza s’il te plait. Et sans sauce piquante.

Il y a la haine aussi

Et le titre ? Une évidence. L’hexagone revient au Parc. Il y est chez lui. Paris Capitale je te le rappelle.

Il y a la haine aussi. Tu sais à Paris, on connait. Tous les Week-Ends, la France entière rêve de nous voir tomber. Le seul quotidien sportif national a décidé d’être aussi indulgent avec nous que Valeurs Actuelles avec la politique de Christiane Taubira.
D’ailleurs si tu arrives à savoir pourquoi ces braves gens nous en veulent autant, on est preneur. Pas qu’acheter l’Equipe nous manque (quoique ça fait du papier pour la cheminée chaque hiver), mais juste pour être rassuré sur la différence entre racolage et journalisme.

Et puis tous ces français, spécialistes du bon goût qui t’expliquent que Monaco c’est Hype et que Paris c’est Has Been. Sans doute les mêmes qui portent des Stan Smith, chaussettes en option, pantalon trop court et qui critiquent les gamins en claquette-chaussette. Qui est l’exemple ? Il faut que ça cesse et vite.

C’est pas très compliqué finalement, tout ce qu’on veut c’est que le PSG arrête de servir de pierre philosophale à tous les agents de la planète. Et que tu fasses ce que tu as très bien fait à Porto. Utiliser ton gros pif pour aller chercher des pépites que personne n’a encore déterrées. Et nous ramener la C1 et le titre pour faire chier toute l’Europe et la France avec. Et là on oubliera peut être le 6-1.

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