D’amour et de tambours

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Ne secouez pas cet homme, il est rempli de larmes. J’ai vu ton visage mon frère et pour la première fois je n’ai pas pu soutenir ton regard. Je l’avoue je n’ai pas pu ajouter ta peine à la mienne car la mienne débordait déjà. Mais dès demain je viendrai te relever en espérant que tu acceptes la main que je viendrai te tendre. Car dès demain je me réconcilierai avec la violence de ma déception, de ma désillusion, la violence de voir mon fils pleurer à Auteuil entouré de mes amis, la violence de l’espoir que j’avais mis en cette équipe.

Je crois que c’est d’ailleurs à l’intérieur de cet espoir que la violence se cache. Je ne laisserai plus personne me raconter des histoires, me dire que nous sommes les plus forts, que nous allons marcher sur l’Europe, que nous devons rêver plus grand. Je vais revenir à la base. Mon amour est une armure, mon ambition une robe de dentelle. C’est elle qui est salie, traînée dans la boue, déchirée, c’est elle qui me fragilise…

Mon armure, elle, elle encaisse les coups. Je souhaite revenir au plus simple appareil, l’amour d’être derrière son club quoi qu’il arrive. Ôter ce désir absolu de triomphe qui éparpille, cette coquetterie superficielle qui détruit. Se remettre la tête et le cœur à l’endroit. Se remettre à respecter le foot en acceptant les incertitudes d’un sport qui nous submerge d’émotions folles.

Je le sais depuis hier, espérer à tout prix que l’on gagne un jour la ligue des champions me fait perdre la tête, les fables me plongent dans un tourbillon précaire, les promesses me blessent. Je me trompe de chemin, l’important ce n’est vraiment pas la destination c’est le voyage. Chaque étape est marquée par le passage de gens qui s’invitent. Je les accueille et je les accueillerai avec plaisir mais je n’écouterai plus leurs histoires…

Je n’écoute à présent plus que mon cœur battre au rythme des tambours. Les cheiks, les chèques, l’échec ce sont des épisodes, des épiphénomènes. D’autres viendront et repartiront, leurs ambitions avec. La LDC viendra elle aussi un jour sûrement, je l’espère, en attendant je n’aurai qu’une ambition, aimer mon club d’un amour fou !

Ici c’est Paris les frères, jusqu’au dernier chant, jusqu’au dernier souffle.


Niro

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