La fête est finie

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« Un jour, tu t’écrases et t’atterris dans la vraie vie ».
Cet adage signé Orelsan tiré de son dernier opus m’a hanté toute la nuit.
Tu t’écrases donc comme les grosses fesses de Lopes sur le torse fragile
du jeune Kylian, mais surtout comme les illusions du début de saison.


On avait déjà commencé à sentir une mauvaise odeur du côté de Münich et à Marseille, on en a eu la confirmation nauséabonde à Lyon. Le PSG ne sait pas gérer les gros matchs !
Et ça ne date pas d’hier. Depuis l’arrivée de QSI on voit arriver chaque année de nouveaux joueurs, et admettons-le, de plus en plus de virtuoses. Sauf que chaque année c’est le même refrain qui sonne faux. Lorsqu’il est question de sortir une grande partition on accouche d’un tube éphémère, qui ne passera pas l’été, enfin surtout les quarts de finale.

« On était censé changer les choses
Depuis quand les choses nous ont changés ? »

Encore Aurélien qui sonne dans mes oreilles.
Oui on était sensé changer la donne du football français, voir mondiale. La claque du Barça derrière nous on pouvait repartir, de toute façon quand on a touché le fond on n’a plus trop le choix. L’arrivée de Neymar et de Mbappe, quelle promesse, quel espoir, sauf que… non. Malgré cet amas de talents, on est encore une fois rattrapé par notre fébrilité. Sur le papier, on a pourtant une équipe fabuleuse individuellement… à 2, 3 détails près. Et le plus gros d’entre eux ce n’est pas tant l’incapacité à défendre proprement de Layvin ou encore qu’Alphonse aime voir passer les hirondelles.

Non, c’est surtout un problème d’état d’esprit, d’esprit d’équipe même. Mettre un score de division de district à Dijon c’est bien joli, ça fait plaisir (sauf à quelques inqualifiables amnésiques capables de siffler Neymar) mais c’est pas avec ce genre de ballade que tu vas finir N°1 du Top 50. Car si dans les années 80 le trio SAW (Stock, Aitken et Waterman) faisait la loi dans les Charts, qu’est ce qui dit que la MCN va nous ramener un gros disque de platine le 26 mai prochain ? Surtout si l’orchestre derrière eux n’assure pas la bonne rythmique. Oui on a des solistes, ils sont beaux à regarder, mais quand il s’agit de jouer en groupe compact et discipliné lors des soirées de gala, bizarrement ça ne sonne plus aussi juste.

« Quand y’a plus d’musique et t’es tout seul sur la piste
Il faut qu’t’arrêtes de danser. »

Ne me faites pas dire ce que vous espériez lire ici. Premièrement nos joueurs ne sont pas des danseuses. Simplement ils ne sont pas mis dans les meilleures conditions psychologiques. Deuxièmement le chef d’orchestre n’est pas responsable de tout. Ce n’est pas lui qui a forcément écrit la partition. Et puis J’aime bien Unaï, c’est comme ça. J’ai toujours eu un faible pour les maestros qui gesticulent dans tous les sens pendant le concert du nouvel An à Vienne. Alors que devant lui il y a une cinquantaine de gars qui ne l’écoutent même pas mais qui envoient malgré tout la symphonie. Alors imaginez ce que c’est que de gérer cette fanfare infernale qu’est le PSG QSI. Des Divas, des solistes, des esthètes, des taciturnes, des enjoués, des pleureuses, des sensibles, des innocents… Ça relève du miracle si ça la structure est encore en place.

« On était censé rien faire comme les autres
Est-ce que tout l’monde mentait ? »

Ben ouais mon gros. On nous vend du rêve depuis 2011. La guerre des étoiles.
Intrinsèquement tous ces artistes viennent à Paris depuis 7 ans pour de bonnes raisons. Paris c’est déjà la capitale de l’Art. En plus on y mange bien, on y est bien accueilli, les filles sont jolies et accessoirement on est grassement payé pour faire vibrer la foule dans la plus belle enceinte du monde (au bas mot). Mais comme dans la musique, ce qui est beau, léché n’est pas forcément synonyme de résultat. Alors si pour une fois on signait dans notre label autre chose que de la pop aérienne pour s’offrir un bon gros rappeur teigneux, un mec moche, méchant, sale, qui va faire péter tous les scores avec son auto-tune (auto-tâcle ?). Je n’ose imaginer que cet être rare soit Lassana Diarra, mais qui sait ? Finies les trompettes, vive les boîtes à rythme. Et si tout le reste du groupe se mettait au même diapason et commençait à respecter l’institution parisienne et le football en général. Et si, et si, et si…

Bref, il est temps que nos idoles raccordent leur violons, parce que le 14 février, ce sera une autre ritournelle, et elle risque d’être bien hardcore. Si on pouvait s’éviter un remix du Camp Nou, ça nous fera vivre plus longtemps et c’est déjà pas mal. Pensez au trou de la sécu bordel. Pensez à nos familles.

Donc Messieurs du PSG, je vous l’annonce officiellement LA FÊTE EST FINIE !


Xavier Chevalier

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