Lettre à Unai

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Cher Unai, tout d’abord bienvenu parmi nous, c’est donc à toi qu’il incombe la tâche de nous faire oublier Laurent Blanc aka le sudiste,
aka touillette, aka « j’crois que bon ».

(c) Christian Gavelle
(c) Christian Gavelle

C’est avec curiosité que j’accueille ta nomination à la tête du plus grand club du monde (et je pèse mes mots). Tu arrives auréolé de tes trois victoires en Europa League qui pour être honnête n’impressionnent personne ici, car oui : ici tu es à Paris, et tu vas découvrir notre niveau d’exigence.

Pour nous cette pâle C3 n’est qu’un ramassis d’équipes de crèves la dalle et de repêchés incapables de briguer la victoire finale en C1, la fameuse coupe aux grandes oreilles. Nous ce qu’on veut c’est la soulever un jour notre Champions’ League (car oui elle est à nous, et tôt ou tard il faudra bien que l’Europe l’admette). Nasser ne dépense pas chaque année le PIB de la Belgique pour empiler les Europa League, tu impressionnais peut-être au pays du chorizo et du dopage mais ici c’est Paris, tu es Parisien Unai, et tu vas découvrir que nous ne laissons rien passer, que nous ne pardonnons rien.

On n’a pas le temps, on n’aime personne et personne ne nous aime

Blanc est l’entraineur le plus titré de notre histoire et pourtant nous sommes peu à le regretter, Ibra est persuadé d’être reparti en légende (Dieu sait si je l’ai aimé pourtant) mais il n’est autre qu’un joueur de Manchester désormais, nos légendes s’appellent Dalheb, Rai, Pauleta ou encore Diané.

Tout ce que tu feras en France sera la moindre des choses, tu ne pourras nous épater qu’à partir du mois de mars et le tableau final de la Champions’ League. Avant sache qu’on ne te pardonnera rien, sache qu’au moindre match nul tu prendras cher et tes « il nous faut du temps », « ce groupe a un potentiel fantastique », tu pouvais les servir dans tes bars à tapas mais pas ici, ici c’est Paris.

On n’a pas le temps, on n’aime personne et personne ne nous aime. On veut des titres, des buts, du beau jeu, on veut rêver, on veut t’aduler, on veut que tu refasses de Cavani la machine de guerre qu’il était, que tu fasses de Javier le plus grand joueur du monde (qu’il est déjà dans mon cœur).

Nous voulons tout,
rien de plus, rien de moins

(c) Christian Gavelle
(c) Christian Gavelle

Ici on veut marcher sur la gueule des autres, mais avec poésie. Le sudiste a mis longtemps à dire « nous » en parlant du PSG. Si tu considères toi aussi qu’il te faut du temps avant de dire « nous », tu ne seras rien d’autre qu’un entraineur de passage ici. Luis dit encore « nous » ou « mon club » (ne t’avise pas de me demander qui est Luis, tu vas discrètement sur Wikipédia pendant que je te parle, tu te documentes quoi). Nous t’accueillons avec tout le respect que tu mérites, à toi désormais de gagner notre confiance, de gagner notre amour. Si l’histoire est belle, tu laisseras alors une trace magnifique dans notre club, dans notre cœur, dans notre sang.

Nous attendons de toi la Champions’ League Unai, rien de plus, rien de moins. Mais nous voulons aussi de la magie, des moments de fulgurance, de la beauté, des larmes, de l’arythmie cardiaque, nous voulons tout, rien de plus, rien de moins.

Pour que tu saisisses un peu mieux ce que nous attendons de toi je vais te laisser méditer une citation de mon frère Rouge et Bleu Tioums Dolor (bon, ok, là tu serais en droit de me demander qui c’est) qui résume assez bien ce que nous sommes : « je préfère perdre avec Javier que de gagner avec Valbuena. »  Voilà, débrouille-toi avec ça. Le plus dur commence pour toi Unai, mais sache que lorsque nous aimons, nous aimons vraiment. Tu es dans la plus belle ville du monde, dans le plus grand club du monde, savoure et donne tout.

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