L’identité PSG

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Je pars d’un constat : cela fait quelques années qu’au niveau européen,
l’équipe 1ère n’y arrive pas
. Est-ce que quelque part, il n’y a pas un manque d’identité. Est-ce que cela peut venir de ça ? C’est une réflexion, je me pose la question.

J’ai envie de parler de l’identité PSG, particulièrement au niveau de la formation. Le centre de formation, c’est là où doit battre le cœur du PSG. Il y a quand même depuis quelque temps des garçons qui apparaissent au plus haut niveau : Alphonse Areola, Presnel Kimpembe en équipe de France, champions du monde. C’est magnifique. Pour moi, Presnel Kimpembe a tout pour être un titulaire indiscutable à Paris, au même titre que l’est Kylian Mbappe.

Maintenant, quand on regarde la formation. Autant l’équipe professionnelle domine la Ligue 1, autant chez les jeunes, ce n’est pas le cas*. Il y a quelque chose qui m’interpelle. Au niveau des éducateurs, il y en a très peu qui ont joué au PSG. Est-ce une volonté du club ? Sûrement. Depuis cet été, il y a Thiago Motta, qui fait ses classes avec les U19. A court terme, il sera amené à diriger une équipe 1ère d’un grand club. C’est un grand entraîneur en devenir.

Hormis Thiago Motta, c’est peut-être un peu vintage de dire ça mais : l’amour du maillot, est-ce ça veut toujours dire quelque chose ?

L'identité PSG Pilorget Virage PSG
Thiago Maestro (c) Panoramic

Je ne sais pas comment cela se passe, mais quand je vois l’organigramme de la formation, je me dis : où sont les anciens joueurs ? Il y a eu Jean-Luc Vasseur qui était resté des années (2002-2011), Antoine Kombouaré, Laurent Fournier avec la CFA… Il n’y a pas, comme on le voit dans la plupart des grands clubs, beaucoup d’anciens pros qui sont à la tête des équipes de jeunes. Ils contribuent à animer l’esprit club.

Attention, je ne dis pas mettre des anciens pour mettre des anciens. Le critère n°1, c’est la compétence. Mais je me dis qu’à un moment, cette identité club, elle doit s’inculquer, se transmettre dès le plus jeune âge. C’est peut-être ce petit supplément d’âme en plus, qui préservera, renforcera l’identité PSG, qui n’y est peut-être plus vraiment, ou plus comme avant.

Quand je dis formation, je ne parle pas uniquement de la CFA, je parle des U15, U17, U19… Une identité, cela ne se crée pas en un an. Aujourd’hui, un jeune au PSG : à 17, 18 ans, il doit être prêt à jouer en équipe 1ère. Il doit avoir appris à gagner. Son envie de gagner des titres avec le club, elle doit être plus forte que tout. Avoir le club dans la peau, cela transcende. Si 3-4 jeunes du centre de formation arrivent chez les pros avec cette rage, ce dynamisme. S’ils ont quelque chose dans le cœur, cette envie en plus… C’est bénéfique pour tout le groupe.

Je ne dis pas que le PSG gagnera la Ligue des Champions uniquement grâce à son approche de la formation, mais le PSG, c’est un tout. La formation, les supporters, les joueurs, les éducateurs, les bénévoles… Toutes ces choses mises bout à bout, c’est, peut-être, ce qui pourrait faire basculer Paris du bon côté.

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J.M. Pilorget, 4ème à droite, debout. PSG 1975. (c) Panoramic

Gagner la C1, ce n’est pas qu’une question d’argent. Ce n’est pas non plus un problème de coach puisqu’on a vécu des scénarios identiques, avec des coaches différents. Le souci est ailleurs. La formation ? Certains vous diront que ce n’est pas une priorité. Un détail ? On sait que dans le football, cela se joue sur des détails. La formation, c’est plus qu’un détail. C’est un état d’esprit. Un esprit club. C’est l’identité PSG.

Je suis né à Paris, j’ai rejoint le PSG en 1974 à l’âge de 16 ans, c’était le tout début du centre de formation, rien à voir avec aujourd’hui (sourires). On était formés sur le tas, on était logés au foyer des immigrés d’Achères. J’ai un super souvenir de mon 1er éducateur au PSG, l’entraîneur de la réserve. Il m’a énormément apporté en très peu de temps. Jean-Louis Léonetti. Un ancien joueur du PSG, un mec hyper atypique, qui m’a transmis plein de messages d’une façon qu’il ne peut même pas imaginer. « Aies confiance en toi », « N’aies peur de rien », « Ce n’est pas parce que tu es jeune que tu ne peux pas percer ». Il avait perçu en moi une forte personnalité, il m’a dit « montre- la » dans le sens affirme toi, pas dans le sens de prendre la grosse tête. Son message, c’était : humilité et caractère. A 17 ans, on m’a lancé avec les professionnels (PSG-Reims), ensuite je ne suis plus ressorti de l’équipe. Jean-Louis, merci à toi.

Résumé du match contre Reims le 21 décembre 1975

*L’équipe réserve joue actuellement le maintien en National 2


Jean-Marc Pilorget
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