Préparation H

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Tout allait bien et soudain… Du jour au lendemain, le football est devenu cette chose suspecte, nauséabonde, dangereuse. Le football est officiellement HOMOPHOBE.
Plus précisément, les supporters sont homophobes. Partout, à chaque match.
C’est en tout cas la Ligue et le gouvernement qui le disent, en boucles.
Relayés par des médias pourtant épuisés par le feuilleton estival Neymar.
Une histoire sans queue ni tête. Un enfumage de plus

Je n’aurais pas voulu croiser Stephane Guy aux heures les plus sombres de l’histoire de notre si beau pays. Nice-om, un mois d’août du nouveau millénaire. Sieur Turpin, choqué par des tifos et chants homophobes, plus probablement pressé d’obéir à la nouvelle trouvaille débile et faux-cul de la bien-pensance organisée et à notre ministre des sports (une fan de l’om, peut-être d’ailleurs ce qui l’incite à déclarer publiquement qu’au vélodrome, elle n’a jamais entendu de chants homophobes, tout comme sa copine Schiappa…) décide d’interrompre le match, avant de prier les équipes de rejoindre les vestiaires. Dix minutes avant de reprendre. La mascarade répétitive, l’hypocrisie en direct, le gimmick sociétal navrant. Lamentable et tellement contemporain…

Après l’infâme Var et son œil de Moscou à géométrie variable, place donc aux interruptions pour tifos et (ou) chants homophobes. Même et surtout si ces manifestations populaires n’ont absolument rien d’homophobe. Un exemple ? « La ligue, la ligue, on t’encule ! ». Homophobe ? La ligue, c’est du féminin non ? J’aimerais comprendre : Ceux qui enculent leurs femmes sont-ils des homophobes ? Ou bien la ligue est elle un homme ? Voilà où on en est et c’est évidemment risible et pathétique. Toutes les banderoles et les chants qui ont provoqué ces arrêts de matchs n’ont pas été conçus pour humilier et insulter la communauté homosexuelle. Tout le monde le sait.

Ce sont des vannes, des provocations absurdes et drôles, des pavés dans une marre croupie. Ce sont avant tout des doigts d’honneur à la ligue et à sa politique anti populaire, qui méprise depuis des années les supporters et ceux qui aiment le foot sans condition ! Cette politique scélérate qui rêve de stades sans prolos, sans racailles, sans testostérone, qui rêve d’un monde où le divertissement rentable aurait tout digéré, même et surtout la réalité. Cette politique qui voit des fascistes, des homophobes, des infréquentables partout. Cette politique qui, quand elle a besoin d’accélérer les mesures libérales, se trouve toujours un nouveau combat sociétal pour endormir les masses… Same old dirty song…

Les ultras lyonnais n’ont vraiment pas manqué de lucidité quand deux de leurs banderoles ont demandé à notre ministre des sports si elle évoquerait avec ses amis qataris les problèmes d’homophobie en 2022. Ah ah ah. À votre avis ? Ils ne veulent taper que sur le peuple. Et donc, Stéphane Guy, en direct, menacerait presque : il parle de match perdu sur tapis vert, d’éradiquer la bêtise dans les stades, il demande au consultant du jour (Sauzée ? Carrière ? Me souviens plus) de se taire pour qu’on puisse bien entendre les « marseille marseille on t’encule ».

Touche-t-il une prime à chaque flag, notre ami commentateur ? Rêve-t-il vraiment à une société pure, heureuse, sans trublions ni provocateurs ? Ignore t’il qu’un monde parfait est une utopie qui n’appartient qu’aux dictateurs les plus fous ? Il s’en fout Stéphane Guy, il adhère très confortablement à son époque. Vu que le football semble être la dernière de ses préoccupations (il en parle tellement mal, les rares fois où il en parle), le clown dépositaire du football circus a choisi de se grimer en flic, en moraliste, en balance zélée. Quand il ne passe pas son temps à prier pour une défaite du PSG.

Il y a deux ans, pendant un dîner avec quelques amis tous supporters du Paris, j’avais déchiré le futur en disant qu’un jour, on interdirait dans les stades les « oh hisse enculé » sur les dégagements de gardiens et les « Marseille Marseille on t’encule ». Mes amis m’avaient ri au nez, accusé une nouvelle fois mes tendances paranoïaques. Je ne pouvais pas les blâmer et je n’avais pas insisté. Aujourd’hui, non, je ne fanfaronne pas. À ce rythme là, Minority Report va vite devenir lui aussi un documentaire. On y est. Quand le mot liberté commence à être dégainé aussi régulièrement, on peut se préparer au pire.

Parce que si l’on écoute bien tous ces courageux Français qui souhaitent éradiquer l’homophobie, on comprend que c’est au nom de la liberté qu’ils menacent, sanctionnent, montrent du doigt. Ils veulent tellement supprimer les injustices, même si elles n’existent pas, qu’ils sont prêts à tout. Vraiment à tout et ils ne le savent même pas encore. Ils sont tellement bons, justes, engagés qu’ils ne voient pas que leur cœur a déjà changé. Ils veulent nettoyer le monde. Ils m’effraient et me débectent.

Suite à ces interruptions de match et à cette cacophonie médiatique et politique, j’ai décidé d’appeler un pote homo pour avoir son avis là-dessus. C’est quand même lui et ses camarades de sodomie qui sont directement concernés, hein ? Étrangement, il s’est montré bien moins autoritaire et intolérant qu’au hasard, Olivier Rouyer. « Thomas, tu en penses quoi de tout ça ? ». Lui : « Oh tu sais. Pour moi, le foot commence dans les douches alors… ». Voilà. Une vanne pour répondre à la connerie téléguidée. L’humour, ultime marqueur de l’intelligence.

Et puis, cette volonté de mettre en avant les communautés est une invention américaine et je ne suis pas américain. La France, c’est 60 et quelques millions de Français. Qu’ils s’enculent ou pas, qu’ils prient ou pas, qu’ils votent ou pas, ce n’est pas mon problème. Un connard dont je tairais le nom dit dans ma télé qu’il va falloir, pour éradiquer cette galopante homophobie dans les tribunes, inciter les gens à… Dénoncer les fauteurs de troubles. Beau. C’est par où la kommandantur, bitte sehr ?

Et le football va encore servir de laboratoire du vide… C’est assez désespérant en fait. Et ridicule. Et, oui, vraiment flippant. Hier, un pote m’envoie une vidéo répugnante montrant, à Strasbourg, un jeune homme en train d’en enculer un autre en pleine rue. À une station de tramway. Ma réaction n’a rien d’homophobe, je le jure monsieur le juge. Et peut-être que ces deux individus étaient des supporters locaux, après tout. Désireux de faire progresser les mentalités… Je serais notre ministre des sports, je la diffuserais dans tous les stades avant chaque rencontre. Histoire d’éduquer les masses et d’assainir les débats. Chiche ?

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Jérôme Reijasse

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