Pourquoi je suis supporter du PSG

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Je vais vous parler de ma relation intime avec notre club du Paris Saint-Germain. Cet exercice est loin d’être évident et beaucoup ont du s’y casser les dents. A vrai dire j’ai l’impression d’écrire une lettre d’amour à ma meuf… Putain de pression.

Le foot et le PSG ont toujours fait partie de ma vie. Je n’ai pas souvenir de moi gamin sans un ballon, sans matchs et sans le PSG. C’est d’ailleurs assez hallucinant. En y repensant, j’ai vraiment le sentiment que mon enfance a été bercée par ça. Mon grand frère jouait au PSG dans les sections de jeunes quand je commençais à peine le foot à 6 ans.
C’était mon modèle. Une référence. J’allais le voir jouer au Camp des Loges sur les terrains rouges où il enfilait but sur but. On côtoyait les pros qui s’entrainaient juste derrière.

Ce club et son camp d’entraînement étaient un vrai club familial. Des infrastructures toutes pourries, une buvette dégueulasse et des p’tits vieux amoureux du club qui trainaient là, histoire de passer le temps. A cette époque, on avait une équipe de folie. Une vraie Dream Team. Tout me faisait kiffer. Les maillots, les dégaines des mecs, leur classe. Ils avaient tous un truc.

Le casting était parfait. Aujourd’hui avec le recul je me demande encore comment on a pu avoir autant de joueurs de ce talent là dans un même 11. Des vrais bons gars en plus. Un mélange de stars étrangères et des meilleurs français des 90s. Juste l’évocation de leurs noms me donne encore la chair de poule. Weah, Valdo, Raí, Ricardo, Ginola, Lama, Guérin, Roche, Kombouaré, Le Guen…

La fameuse Dream Team
La fameuse Dream Team

A cette époque j’allais très peu au Parc. J’ai vécu toutes les victoires devant mon poste à sauter sur le canapé, a crier, à chanter, à pleurer. C’était bon putain !
Du titre du PSG, en passant par l’épopée européenne et ces matchs d’anthologie contre Liverpool, Anderlecht, le Bayern, le Real, le Barça ou contre cette putain de Juve, jusqu’à la victoire en Coupe des Coupes à Bruxelles. Parenthèse. Merci Euro PSG de nous avoir laissé une trace de tout ça ! Sur ces années-là je n’ai dû faire que quelques matchs au Parc et pas forcément les meilleurs mais j’avais chopé le virus. L’effervescence autour du Parc, les lumières du stade, l’ambiance dans les tribunes avec ses chants, tifos, fumis, etc…

On n’a plus jamais lâché nos cartes

On a donc commencé avec mon frangin à mettre la pression à notre père pour choper un abonnement. On est à l’aube de la saison 96-97, premier abonnement en tribune Boulogne. J’ai 11 ans, mon frère 15. On n’a plus jamais lâché nos cartes. Mon père n’y connaissait rien, donc on a atterri à Boulogne où on payait une misère. C’est donc en R2 entouré des fafs qui faisaient pour nous partie du décor que l’on a vibré sur les actions de Raí, Léo and co et que l’on a vraiment pété un câble sur PSG-Steaua. C’est mon premier gros souvenir de stade. J’étais un gamin mais ce jour là j’ai pris un coup de poing dans la gueule. J’étais en transe. Du jamais vu. Une communion et un bruit pareil de l’échauffement aux adieux de Léo, magique ! Je crois que sur le chemin du retour du Parc, il n’y a pas eu un mot échangé entre nous dans la voiture. On était sonnés. A partir de ce match, je suis retourné au stade pour y retrouver ces sensations.

Capitaine chez les jeunes du PSG
Capitaine chez les jeunes du PSG

Ma passion a vite tourné au fanatisme. J’étais accro. Cette saison-là, je rejoins aussi le PSG en jeunes. Porter ce maillot, défendre les couleurs de mon club était une vraie fierté. On s’entraînait et on croisait les joueurs qu’on admirait. Le rêve. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai donc passé 3/4 de mon temps à courir derrière un ballon avec le maillot du PSG sur le dos ou debout dans des gradins avec une écharpe du PSG. De Boulogne à Auteuil, des Boys aux Lutèces. Après avoir vu les plus beaux matchs derrière ma TV, je pense que j’ai vécu les plus grosses ambiances du Parc en tribune. Les tifos, les chants, l’insurrection des tribunes contre la direction, les tapes avec les marseillais, la magnifique diversion d’Auteuil pour que les gars de Boulogne arrache la bâche des Ultras Marine de Bordeaux…

90 minutes à pousser
pour que Bordeaux marque

Bref, des souvenirs c’est pas ce qui manque. En choisir un, ça serait renoncer aux autres. Je préfère donc vous citer en vrac et instinctivement des buts ou actions qui m’ont marqué. Le but de Simone contre l’OM, les adieux de Raí, le lob de Youri, la feinte d’Okocha sur Blondeau, les tacles de cette catin de Heinze, le retour d’Anelka, les chevauchées de Ronnie, les buts de Pedro, la crinière de Yepes, la frappe de Clément contre Sainté… Sans oublier les chèvres…. Et ouais, on en a eu aussi des mecs qui nous ont rendu fous ! Edmilson, James Debbah, Talal, Papus Camara, Sammy Traoré, Coridon, Potillon, Pichot, Adailton !

Ah la la, ce bon vieux Adailton avec son appareil dégueulasse et ses chtars sur la gueule. Il n’a rien trouvé de mieux que de faire le match de sa vie contre Bordeaux au Parc. Ce con putain ! Ce match putain ! Quel kiff ! 90 minutes à pousser pour que Bordeaux marque. Adailton envoie le ballon au fond des filets et on le pourrit comme jamais. Il n’a rien compris. Sur le terrain quelques-uns joue à l’envers. Ducrocq, que j’adorais, fait un match catastrophique. Je crois que s’il avait eu un bon pied il se serait offert une petite frappe enroulée dans ses cages !
Ce but de Feindouno restera à jamais comme un grand moment ! Explosion de joie, fou rire, jubilation ! Ché Marseille Ché !

Une défense pas très "collé serré" de Francis et Rabé face à Pascal Feindouno
Une défense pas très « collé serré » de Francis et Rabé face à Pascal Feindouno

D’autres petites anecdotes me viennent en parlant de nos amis Marseillais. Comme vous l’avez compris j’étais un irréductible des tribunes. Hors de question pour moi d’accepter les convocations du club pour être ramasseur de balles ou d’aller dans la zone réservée aux joueurs de la section amateur du club. Je préférais 1.000 fois être debout et chanter avec mon frère, mes potes et mon daron.

J’aurais pu rentrer sur
le terrain pour le dégommer

Saison 99-00, je joue avec mon meilleur pote au PSG, il me chauffe pour être ramasseur de balles avec lui. Ne me demandez pas comment ni pourquoi mais il est supporter de l’OM. On se positionne donc autour du terrain. Je suis derrière Porato, dos à la tribune Boulogne. Je l’ai insulté de tous les noms pendant l’échauffement. N’importe quoi. Un mongolien. Je le haïssais. J’aurais pu rentrer sur le terrain pour le dégommer. Bref. Marseille marque par cette putain de Ravanelli. Il court vers les tribunes en direction de mon pote qui sort un appareil jetable de sa poche pour le prendre en photo à 2 cm de sa gueule. Ca m’a rendu fou ! Tout le reste du match je l’ai passé à faire des grands gestes au Kop pour qu’ils poussent encore plus fort. Défaite 0-2, j’ai passé la fin du match à éviter les fumis lancés sur la pelouse.

Fabrizio "Penna Bianca" et sa légendaire célébration de but en aveugle
Fabrizio « Penna Bianca » et sa légendaire célébration de but en aveugle

Depuis le plan Leproux, je ne vais plus au Parc. Il fallait prendre des décisions fortes mais je suis assez dégouté de ce qui a été fait. Y retourner est une vraie torture. On a réalisé avec mon pote Will le documentaire « PARC »* pour témoigner de tout ça. Du lien fort qui existe entre les supporters et le club. Du contre-pouvoir que l’on avait et de l’influence que le Parc avait sur l’équipe et ses adversaires.
Aujourd’hui, il n’y a plus grand chose de populaire, plus de tifo, plus de banderole, moins de chants et d’identité. C’est dommage. On le regrette tous. Malgré tout je reste un grand supporter du PSG. Ce club je l’ai dans la peau.

Pour terminer sur ce que j’ai commencé c’est comme si ma meuf m’avait trompé mais que je l’aimais toujours. Peut être qu’un jour je lui pardonnerai et que j’emmènerai mon gosse au Parc pour vibrer de nouveau.

Rouge et bleu pour toujours. Fluck Tupac Neg March y Tour.

*Documentaire « PARC », pour plus d’infos cliquez ici

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