Ce soir

par

Mille tragédies pourront nous frapper encore, cette victoire contre le Real de Madrid, personne ne pourra jamais nous l’enlever. Nous avons été bons, beaux, agressifs, inspirés, solidaires, impitoyables, collectifs, courageux.
Nous portions enfin un joli maillot… Nous avons gagné !


Ce n’était qu’un match de poule tempère Xavier alors que Zidane n’a pas encore rejoint la salle de presse. Xavier a peur peut-être qu’une trop grande joie ce soir nous pousse à dérailler de nouveau. Il exorcise, Xavier. Il connait notre grande et tragique et absurde Histoire. Il a raison mais cette grande joie, pour moi en tout cas, n’a, même pas une seule seconde, flirté avec notre futur. À aucun moment, je ne me suis projeté. J’ai préféré suivre l’injonction de Jean Cécé, reçue par texto alors que je regardais déjà en boucles les trois buts : « IL FAUT JOUIR. »

Oui, ce soir, il faut jouir. Embrasser cette douce nuit parfaite. (L’enterrement de la coupe de la ligue, cerise sur mon gâteau européen…). Il y a des jours comme ça. Ils sont rares. Petits saphirs qui déchirent les voiles de nos vies de supporters abonnés au presque irrémédiable. Ce soir, notre trouille atavique, nos tronches de merdes de laitiers, notre anti pressing, ils ne sont pas venus. Restés au vestiaire.

Ce soir, nous avons retrouvé quelques sapeurs, quelques chiens de guerre. Gueye, Sarabia, et tous les autres. Meunier ressemblait au Meunier d’autrefois. Bernat deux passes décisives et encore important quand l’Europe se pointe, Di Maria le fantôme de Strasbourg et le prince du Parc, même Icardi sur le premier pion. Navas voit ses ex ne jamais cadrer du match ! Le Real qui ne cadre pas, c’est Rocco qui ne bande pas. C’est de la science fiction. Ce soir, l’arbitrage a été juste. Simplement juste. Le Var également. MAIS ÇA N’EXISTE PAS !!!

Oui, jouissons parce que ce soir, tout était réuni, absolument tout. Je pense à Grégory Schneider, le curé de Libération qui prophétisait hier un échec parisien. Il était définitif : C’était perdu d’avance !!! Ce soir, je vais pardonner. À lui et à tous les autres qui croisaient les doigts devant leur télé pour voir Madrid manger le PSG. Et ils ont vu, tous, du putain de foot. Livré à la maison par Paname les jalouses, les aigris, les ennemis ! Ahahahah.

Ce soir, c’est tout de suite, maintenant, pour toujours. Ça nous appartient. Ce genre de trophée ne s’achète ni avec du pétrole ni avec de la corruption. On a vu un film ce soir, en Technicolor : Les Onze Salopards. Ou les Onze Mercenaires. Un truc à la fois épique et émouvant. Avec de vrais héros et de la bravoure. Un scénario impeccable. On a vu une équipe. On a entendu non stop les ultras chanter. On a vu tellement de choses que mes yeux me brûlent. « C’était un petit Real, sans Ramos, sans Modrić !!! » hurlent déjà les opposants qui, après n’avoir parlé que de ça ces derniers jours, semblent soudain avoir oublié que ce soir, le petit Real affrontait un immense Paris sans… Cavani, Neymar, Mbappé.

Ahahah ! Le Real gagnera peut-être la Ligue des Champions. Et Paris tombera peut-être encore dès les huitièmes. Et nanani et nananère. IL FAUT JOUIR. Ce soir, je suis fier. Et je vous dis merci Messieurs. Thomas a tenté une sorte de All In. Marqui plus haut, Presnel revient à peine, Herrera sur le banc. J’étais franchement inquiet. Je le sens fatigué notre Teuton à visions. Ce soir, oui, il a misé. Heavy. Et il a gagné. Alleluia ! Nous avons, TOUS, ce soir, gagné. Le joli souvenir. C’était le 18 septembre 2019 putain.

NB : Je viens d’avoir une idée folle : Messieurs, et si vous jouiez tous vos matchs comme ça ? Non ? Pas poss ? … Vous avez peut être raison finalement. Banalisez la jouissance et elle en crève.


Jérôme Reijasse

Une réflexion au sujet de « Ce soir »

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de