MANCHESTER UNITED – PSG : LES NOTES

par

Navas Virage PSGNavas 10

Il ne peut rien sur le but mancunien. Pris à contre-pied, il se contente, probablement désespéré, de regarder la balle taquiner nos filets. À part ça, comme d’hab : rassurant, appliqué, concentré, fédérateur et jamais à la ramasse. L’Histoire retiendra que si Cavani dépose le ballon sur sa transversale en seconde, c’est surtout parce que Navas lui aurait demandé de ne pas marquer (ce but nous aurait assurément plombés) et qu’Edi, grand seigneur, aurait accepté sans la moindre hésitation. La classe intégrale ! Sur l’action lunaire de Martial, autre tactique de notre portier costaricain, qui a furtivement sorti sa teub, troublant l’attaquant des Reds et l’empêchant de nous crucifier. Navas est un patron, notre Hannibal à nous. Il adore qu’un plan se déroule (presque) sans accro.

Diallo 10

Latéral gauche inattendu, volontaire et désordonné, il a alterné lucidité salvatrice et n’importe quoi vertigineux. Sorte d’hybride entre Layvin et Kurzawa, mi figue mi raisin, son apport offensif n’empêchera pas de dormir Bernat. Mais il a vaillamment combattu et, comme tous ses coéquipiers, a été bon les 20 premières minutes avant une nouvelle fois d’honorer la panique et les actions brouillonnes et pas franchement rassurantes. Il sort envahi par les crampes, prive Di Maria, qui s’apprêtait à rejoindre ses camarades de miracle, des 600 dernières secondes d’une rencontre globalement irrespirable (le Covid, de la gnognote à côté !), pour laisser sa place à Gueye.

Kimpembe 10

J’ai adoré ce gros plan en fin de match, quand on l’a vu aboyer comme un taulier pour rappeler ses coéquipiers à leur devoir défensif et sacrificiel. Rien à signaler. Il n’a même pas claqué une mimine dans sa surface !

Marquinhos 10

Thomas l’a très certainement compris ce soir : Marquinhos est avant tout un attaquant. Le titulariser à la place de Kean dès le prochain match ? Notre Teuton qui a l’art de sauver ses miches chaque semaine que Dieu fait, en serait presque capable.  Marqui a failli marquer une première fois, sa balle flirtant avec la transversale british. Avant de délivrer tout le peuple parisien et de lui éviter une vague d’AVC et de suicides. Marqui a lancé la révolte et les autres l’ont suivi. Défensivement, je n’ai rien à lui reprocher. S’il a commis des erreurs, je les ai déjà oubliées et je m’en tape comme de la dernière coupe de Payet, ce poulpe rasta crevé qu’il a affiché contre l’Olympiakos mardi. Marqui est un capitaine qui n’usurpe rien.

Florenzi 10

Peut-être le stress d’une soirée guillotine mais à chaque fois que son visage s’est imposé à l’écran, j’ai vu Pichot avec une barbe naissante… on ne me fera pas changer d’avis : je suis convaincu que s’il ne se jette pas devant David (Martial), l’ex Monégasque la met au fond. Quelques centres pas si dégueu. Sérieux et ne s’est jamais planqué.

Danilo 10

Sans cette victoire qui prouve que Dieu existe, je l’aurais peut-être détesté. Il travaille, il gratte, il bouche, il donne beaucoup mais sa technique reste tout de même aléatoire, voire parfois flippante. Oui, je le trouve incertain, oui, j’ai l’impression ici et là que le ballon lui brûle les pieds. Son CSC est plus maladroit que véritablement honteux. Il doit être soulagé de ne pas être finalement celui qui nous a enterrés.

Verratti 10

Impeccable une moitié de première mi-temps, il est là et ça change beaucoup de choses, c’est indéniable, il est indispensable à l’équipe, son physique délicat et son manque de compétition lui interdisent d’être notre déclencheur crucial pendant 90 minutes. C’est très frustrant. Du gâchis. Le PSG parviendra t-il à lui remettre dans les jambes deux mi-temps pleines sur la durée ? Il le faut, je dirais même que c’est un chantier primordial. En seconde, avant de rejoindre le banc, il n’a jamais été nul mais a disparu un tantinet de la vraie circulation, celle qui amène des buts. Aurait pu marquer sur un tir pas si foireux. Déclenche rapidement un coup franc mais rate son coup. Marco le sait : c’est maintenant qu’il doit enfin devenir celui que nous avons toujours désiré qu’il soit: le cœur vibrant de notre jeu. Prend encore un jaune sur un hors jeu mancunien que l’arbitre (FDP) a préféré ignorer.

Paredes 10

Faut-il vraiment revenir sur le Coup-de-Boule Gate ? Certes, notre clébard argentin en rajoute un chouïa. Pas plus haut que le verre… à peine. Mais le geste de Fred mérite un rouge. L’arbitre se déplace pour voir l’écran de la Var. Écran qu’il regarde à peine avant de dégainer un simple jaune. Plus tard, Paredes prend un jaune sur un tacle viril et irréprochable alors que Fred se paye sa cheville avec une joie à peine cachée. Coup franc pour Manchester. Notre sociopathe de la pampa n’a pourtant pas craqué et a joué un rôle assez ingrat sans rechigner mais sans étincelles non plus. Homme de l’ombre.

Kean 10

Vraiment transparent mais a l’intelligence d’esprit de s’écarter au dernier moment pour laisser Neymar ouvrir le score en tout début de rencontre. Pas mieux.

Mbappe 10

Kyky est investi sur deux des trois buts. Son accélération de reptile sur le premier est impeccable et vraiment décisive. Sa passe pour Rafinha sur le troisième tout aussi judicieuse. Il a encore raté des choses qu’il faudra mettre au Real s’il veut collectionner les Ballons d’or… mais son incapacité récurrente à ne plus marquer dans les matchs qui comptent commence à ressembler à un rappel à l’ordre : Kyky, faut s’y remettre ! Arrêter de ne penser qu’aux statistiques, et rejouer comme quand, presque pré pubère, tu enchantais Monaco avec tes buts puissants et limpides et tes sourires et tes déclarations cool. Redescends mec ! Tu tires la tronche comme un actionnaire d’Apple au moment de mettre son bulletin Biden dans l’urne ! Kiffe, gamin. Et ça va revenir. Et la prochaine fois, plutôt que de frôler le poteau droit et de rater le 3-1, passe là à Neymar. He knows !

Neymar 10+1

But magnifique dans un angle pas impossible mais pas pépère non plus. Après, il est moyen, comme tout le monde. Il s’agace un peu mais a déjà son sourire d’enfoiré, celui qui indique qu’il a senti que, ce soir, il pouvait encore le faire. Provoque encore une fois une multitude de coups francs. Est épuisé, ça saute aux yeux. Et il est là pour pousser cette balle au fond. Et il est là pour harceler les adversaires avec ses feintes de petit con. Encore et encore et encore. Et il est décisif dans le money Time. Le peu de foot à Paris, c’est lui. N’en déplaise à ceux qui ne l’aimeront jamais. Sans Neymar, nous ne sommes rien footbalistiquement. C’est peut-être une force bancale, un frein à un vrai collectif. Peut-être. Mais un jour, quand la rancune suite à son envie de revoir sa Catalogne se sera dissipée, nous pourrons tous dire aux petits branleurs qui auront pris la relève: «  on a vu jouer Neymar à Paris. »


Tuchel 10

Les spécialistes dans ma télé disent sérieusement que son coaching a été intelligent et utile. Ah bon ? Moi, je sais que quand j’ai appris que Bakker et Kehrer, alors que nous devions absolument marquer pour sauver notre peau, seraient les entrants, j’ai eu envie de chialer, j’ai déchiré mon polo, privé mon fils de Switch pendant 6 ans, fumé 25 clopes d’un coup ! Quand Kehrer offre ce corner évitable, je crois que je l’ai sincèrement maudit. Bref, Herr Tuchel gagne et il gagne bien plus qu’une qualification très bien embarquée et 3 points. Il a déjà mis la pression à ses enfants en shorts en disant qu’il ne fallait surtout pas croire que c’était fait. Il veut aller en huitièmes pour faire un gros doigt à tous ses détracteurs, j’imagine Leo en tête. Il a peut-être vexé Angel en ne le titularisant pas. Pas grave. Angel a du mal. En dehors de sa première mi-temps contre Leipzig, il pioche Angel. Et quand Angel pioche, il est invisible. Et donc inutile. Qu’il boude. Qu’il récupère. Il reviendra. Thomas a eu chaud aux fesses. Chaque nouvelle victoire le confirme dans ses choix, qu’il est d’ailleurs le seul à comprendre. Ce soir, ça tourne plus que bien et nous ne pouvons le lui reprocher.

NB : Messieurs, entre nous, nous avons surtout vu deux équipes moyennes. Notre hold-up est celui d’une succursale du crédit agricole quelque part dans le Loiret. Le scénario a rendu cette partie diablement haletante. Et c’est déjà merveilleux. Merci à vous. Mais pas de boulard, pas d’enflammade. Nous respirons encore ! Il ne s’agirait pas de tout gâcher. Car cela aussi nous savons le faire… une dernière pensée pour Marseille et Rennes, qui passent dès décembre en mode PlayStation. PSG4LIFE. VAYA CON DIOS DIEGO.


Jérôme Reijasse

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de