Serge, cet enfant prodigue

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La France n’est pas un pays de foot.
Il suffit de voir ces supporters des bleus reprendre le cri de guerre des Islandais durant l’Euro (en oubliant au passage que les lyonnais le pratiquent depuis des années) pour s’en convaincre.
Même pas capable de créer sa propre identité, réduit à piquer le chant des autres, après leur avoir marché dessus en quart de finale… Bref, puisqu’on parle d’identité, j’aimerais revenir sur un mal récurrent à Paris.

Le « supporter » parisien a-t-il un problème avec les joueurs issus de la région parisienne ?
Des exemples ? J’en ai plein : Anelka, Rothen, Menez, Rabiot, Madar… Combien de sifflets, d’impatience, d’intolérance venant des tribunes…

Même le Barça a voulu nous le piquer notre Serge, pour aider son Gérard.

sergePrenons un cas concret. Serge Aurier.
Serge, le profil parfait. Issu des cités de Sevran, parti comme les autres s’aguerrir en province, finit par revenir au bercail avec une réputation de bon gars de vestiaire mais surtout de putain de latéral droit, dur sur l’homme et ultra offensif. Même le Barça a voulu nous le piquer notre Serge, pour aider son Gérard.

Tout pour nous faire rêver. Enfin un mec qui va réconcilier le parc avec le football des quartiers.
Des débuts en fanfare, des tacles, des buts, de la punchline, de l’attitude…

Et puis, un coup de Périscope et le bateau prend l’eau.
Le lynchage médiatique, les phrases déplacées des gardiens du temple, les menaces d’emprisonnement (sans déconner ?), les poncifs sur les footballeurs, les huées, le racisme ordinaire, la routine.

On oublie une fois de plus qu’être footballeur professionnel ce n’est pas une excuse en soit pour faire n’importe quoi, mais ça rime souvent avec jeunesse, insouciance et maladresse. Et pas forcément avec cité.

Antoine « Grizou » Griezmann, la nouvelle coqueluche nationale, l’attaquant trop cool et tout propre des bleus a lui aussi fauté. Souvenez vous. 2012, accompagné de M’Vila, Mavinga, Niang et Ben Yedder, il se paie un taxi entre le Havre et Paris pour une virée en boite de nuit sur les Champs-Elysées, en plein stage de l’équipe de France Espoir.
Noël le Graët déclare à l’époque : « La cohérence de certains joueurs est vraiment incompatible avec le très haut niveau. » Pas faux. Antoine a été sanctionné. Le message est passé, et plus personne ne se souvient de cet épisode lorsqu’il marque le deuxième but contre l’Allemagne en demi de l’Euro. Amnésie collective. Sport national.

Un mec du 93 capable
de nous faire oublier Bernard Mendy ?

Alors Serge n’a-t-il pas droit lui aussi à une seconde chance (voir une seconde et demi) ? Encore plus car il est des nôtres.

serge 2Le PSG ne l’a pas abandonné au plus offrant, a protégé son enfant tout en le punissant. N’a t-il pas eu raison ? Car finalement c’est quoi le rôle d’un club, que ce soit au plus au niveau comme en amateur ? C’est faire office d’encadrant, d’éducateur, de balise. Encore plus quand on gère des gamins déjà millionnaires.

Serge malgré ce prénom digne d’un chanteur de charme à rouflaquette est encore jeune (23 ans).
Il en a encore dans le short pour devenir notre plus grand latéral droit des 10 prochaines années. Un mec du 93 capable de nous faire oublier Bernard Mendy ? Le pari est lancé. En tout cas Papa Nasser semble y croire.

Et finalement ce qu’a raconté Serge devant sa caméra sous marin n’était pas si loin de ce que pensaient beaucoup au sein de l’effectif rouge et bleu.
Qu’est ce qu’on constate aujourd’hui ? Laurent Blanc est parti, Zlatan est parti, Salvatore va partir. En plus d’être prodigue, le jeune semble visionnaire. A lui de jouer maintenant, sous les hourras du parc.

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