Le billet dur de J.R.

par

Premier match de la saison, premières réactions à chaud de Jérôme Reijasse, entre hargne et espoir…

Sans souffrance, pas de plaisir.
Les rires des bobos athées résonnent déjà.

Pourtant, pas besoin d’avoir fréquenté les églises de France pour savoir que sans souffrance, la victoire est molle, les trophées creux, les souvenirs fragiles.

L’armoire Ikéa a traversé la Manche pour briller dans un championnat à la réputation grandement usurpée, diffusé désormais par SFR. Logique. Zlatan a préféré le spectacle à la Ligue des Champions, il a compris, enfin, quelle était sa vraie place.
Mascotte musclée, marionnette virile, homme sandwich qui préfère encore piétiner les faibles que d’affronter les forts. Les légendes ne s’écrivent jamais ainsi. Zlatan restera ce qu’il a toujours été. Un Pokemon pour enfants mal dégrossis. Un godzilla de foire.

Il va redécouvrir la sueur qui ne garantit rien

Que les choses soient bien claires : ces mots durs à l’encontre du monstre suédois ne doivent rien à un quelconque chagrin amoureux, comme pour tous ces ultras napolitains qui décorent les poubelles de leur ville avec le maillot d’Higuain.
Je ne lapide pas Zlatan parce qu’il a quitté Paris. Je le maudis parce qu’il y est venu. Il incarne, plus que n’importe qui d’autre, le fossoyeur. Celui qui a enterré mon passé.

Mais son départ du PSG a ravivé en moi quelque chose que je croyais mort. Sans lui, sans ses statistiques gargantuesques, mon Club va réapprendre la peur, l’incertitude, la baston à la loyale. Il va redécouvrir la sueur qui ne garantit rien, les tranchées, le vide.

Hatem Ben Arfa… À une époque, il aurait été accueilli au Parc par des sifflets moqueurs, voire plus. Quelques chants idiots et drôles seraient descendus des tribunes, simplement pour lui rappeler son passé sudiste. L’apprentissage aurait été un peu douloureux, il aurait permis à l’ancien protégé d’Aulas de cravacher, de se dépasser, de se faire aimer.

Hatem arrive avec ses quelques kilos en trop. En 9 contre Bastia, il a pratiquement tout foiré, il n’était pas là, en tout cas pas là où il aurait fallu. Il était lent, passait quand il fallait tirer et inversement. Bref, il ressemblait déjà à un joueur du PSG d’avant, quand les tribunes vibraient et la pelouse bégayait. J’ai aimé cette sensation, entre déception, fébrilité et curiosité. Je l’avais oubliée.

Il y a aussi ces nouveaux venus, le Belge Meunier (dormira-t-il ?). Krychowiak, un ex de Reims passé par Séville. On nous le vend incontournable. Mais pour l’instant, seule sa femme (ou ex, on ne sait plus) a convaincu. Affoleuse de braguettes, elle est belle. J’ai eu beau chercher sur le net, après 200 photos, rien à lui reprocher. Impeccable ! Grzegorz, lui, va devoir s’employer pour être adopté. Blaise tremble sur le banc. Le scénario n’est pas déjà écrit. Il me convient, il pourrait même m’exciter…

Emery n’aura pas besoin de tout avaler

Il y a nos jeunes qui risquent cette année de jouer, un peu. Un peu plus. 3-5-2 parti avec ses 22 millions et ses errements grammaticaux, l’heure semble être à l’audace, à l’avenir. Aux couilles ? Je me souviens des gamins sous Le Guen, Sakho capitaine un jour de défaite, les promesses estivales du côté de Londres envolées en à peine un mois de ligue 1. Les Chantôme, Arnaud, Ngog, Digard, Sankharé, etc, etc… Toute cette jeunesse gonflée et sacrifiée. Tous ces espoirs citrouilles. Et j’en tremble encore.

Finalement, Aurier a peut-être dit la vérité. Avec son langage à lui. Emery n’aura pas besoin de tout avaler. Il va pouvoir choisir, construire, tenter, imposer. Aréola dans les cages, on est nombreux à valider l’idée. Le Prince va-t-il céder ? Va-t-il préférer maintenir le Teuton funambule ?

Oui, cette année, de la souffrance, du mystère, de la jungle à débroussailler à la machette.
Et puis…
Et puis notre héros est de retour. Les blessures on l’espère sépia. Le positionnement idéal. Javier est là. Toujours avec nous. Comme on l’aurait aimé à l’époque ! Jusqu’à se le faire tatouer. Et il est là. Aujourd’hui.

Cette nouvelle saison dans l’enfer tiède de la Ligue 1 s’annonce donc indécise. Malgré les commentaires des journalistes qui voient déjà Paris tout écraser. Les faux culs. David Berger vendredi soir qui a passé toute la retransmission (en tout cas jusqu’au but de Kurzawa) à répéter que le PSG était décevant, qu’un match nul relèverait de la contre-performance… Ils savent que cette année, ce ne sera pas la même. Un combat plus âpre. Mais ils s’accrochent aux records, au pognon, au Qatar, aux lumières… À leurs petites habitudes de bourgeois paresseux. Les ânes.

Cette année, Paris finira peut-être avec des points d’avance, des coupes nationales, des fulgurances européennes même. Peut-être.
Cette année, Paris va souffrir.
C’était inespéré.

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