En toute bonne foi

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Un supporter d’une autre équipe que la nôtre, explique pourquoi et comment Paris restera toujours Paris, cette équipe détestée…

Attention retenez votre souffle je vous propose une plongée dans les méandres de l’esprit du supporter Bastiais que je suis. L’objectif de cette plongée en eau pas très profonde étant de tenter d’expliquer pourquoi le supporter Bastiais n’aime pas le PSG.

Tout d’abord re-situons le débat. Au panthéon bastiais des clubs honnis, comme dans le championnat de France de Ligue 1 d’ailleurs, le PSG n’occupe pas la première place mais il y fait tout de même bonne figure. En somme à nos yeux vous êtes qualifié pour la C1 des clubs en mousse.

La question que vous êtes en droit de vous poser est donc pourquoi tant d’amertume et d’inimitié envers vous ?

La première des raisons est qu’avant toute chose un supporter parisien est un parisien. Qu’il soit de souche de cœur ou d’adoption ne fait pas une grande différence. Et le Parisien comme vous le savez pour en côtoyer à longueur d’année est insupportable à la ville comme à la campagne. Je ne m’étendrais pas là-dessus tellement les exemples foisonnent.

Cependant pour pacifier nos rapports je me permettrais juste un petit conseil à destination du supporter du PSG décidé à aller passer ses vacances en Corse. L’automobiliste Corse ne goûte guère qu’on le klaxonne alors qu’il discute avec un ami piéton et ce même s’il bloque la circulation (c’est encore plus vrai si tu as gardé ton écusson PSG au rétroviseur). Oui il pourrait se garer mais il ne le fera pas et klaxonner n’y changera rien.

Le parisien est insupportable, à la ville comme à la campagne

Deuxièmement vous êtes trop ouvert. Pour nous il y a une différence entre une maison accueillante et une maison ouverte aux quatre vents. Pour étayer mon propos je citerais Arno, le chanteur Belge, qui voulant complimenter le pays de Voltaire d’avoir découvert Jacques Brel a dit « La France est ouverte comme une vielle péripatéticienne ».

En fait il n’a pas dit péripatéticienne mais le mot qu’il a employé commençait par la même lettre. Ami cruciverbiste à vos crayons !

Et bien le PSG c’est pareil. Un fond d’investissement américain veut acheter le club et bien : Welcome ! C’est un fonds Qatari qu’à cela ne tienne du moment qu’ils viennent avec du pognon. Chez nous quelqu’un qui se vend même très cher est une prostituée (ce n’est toujours pas le mot employé par ce cher Arno).

Une autre pierre d’achoppement entre nous et pas la moindre est que malgré l’afflux massif d’écrivains de talent à Paris au travers des siècles vous ne savez toujours pas rédiger une banderole qui ait un peu d’envergure. Quand à Bastia on parle géopolitique (« Le Qatar finance le PSG et le terrorisme ») vous vous contentez de parler cinéma (« … Bienvenue chez les Ch’ti »). Vu de Bastia on ne peut qu’y voir qu’un manque flagrant d’ambition littéraire.

Mais ce qu’on déteste le plus c’est votre coté bon élève, bien policé que tout le monde aime bien. Pierre Menès qui joue l’impartial mais à du mal à cacher la tendresse que vous lui inspirez, l’inénarrable président de la ligue qui présente ses excuses à  Nasser pour un arbitrage qui n’a pas été au petits oignons,… Entre nous soit dit le même homme à moustache s’était fait porter pâle pour nous remettre notre titre de champion de ligue 2 à Furiani.

Et là tu te dis avec tout ça on n’est même pas le club le plus détesté par les Bastiais. Et bien non et je vais même dire mieux. Finalement on vous aime bien. On vous aime bien parce que depuis toujours vous savez nous faire rire.

Depuis toujours, vous savez nous faire rire

1978 : Borelli condamné pour la double billetterie aux Parc des Princes. Une rigolade de premier ordre. Incroyable ! Même les marseillais s’était pas fait choper.
2000 : L’achat d’Anelka 5 fois le prix que vous l’aviez vendu peu de temps auparavant. Tellement drôle que j’en ai encore des crampes.

Et le meilleur pour la fin :
Pour chauffer le public lorsque les joueurs rentrent sur le terrain une chanson de Phil Collins qui hurle à qui veut l’entendre que sa femme ne l’aime pas.  Là je dis chapeau bas. Je dis ça c’est Paris !

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