Dans des journées qui ne ressemblent pas aux autres,
dans des instants comme celui-là, il est parfois utile de puiser au fond des choses pour prendre conscience de l’importance du moment.
Aujourd’hui nous sommes confrontés à notre destin.
Aujourd’hui l’histoire s’écrit avec un grand H, et pas celui de Hatem hélas.
Aujourd’hui, et plus que l’année dernière, nous sommes à la croisée des chemins.
Car nous avons investi l’Europe dans tous les sens du terme. Financièrement déjà mais aussi parce que nos joueurs, notre club et nos supporters se sentent investis d’une mission.
Une mission presque sacrée.
Une mission pour exister, pour écrire le nom de Paris sur la carte de l’UEFA.
Pour imposer une évidence.
Nous sommes là, nous sommes près. Devant la planète entière.
Quoiqu’il advienne.
Personne ne connait l’issue de ce match. Quoique.
Tout le monde espère l’exploit.
Tout le monde sait que les madrilènes passeront le match à se rouler par terre.
Tout le monde se doute que l’arbitre aura du mal à être impartial.
Pourquoi ? Parce qu’il aura Ramos et Ronaldo sur le dos tout le match.
Les Zorro et Bernardo des temps modernes.
Tout le monde sait qu’un probable penalty douteux peut nous renvoyer à nos chères, très chères études.
Oui un truc dégueulasse, injuste, cousu du fil blanc du maillot du Real.
Un truc qui ressemble à ce qu’on appelle le réalisme, l’expérience, le cynisme.
Bref tout ce qui ne nous ressemble pas. Non.
Qui suis-je pour écrire ces lignes ?
Un simple supporter.
Un lambda au milieu du Parc.
Un garçon qui a besoin d’un exutoire pour faire passer sa passion et ses émotions.
Un exutoire qui s’appelle Virage.
Un site qu’il a monté avec d’autres ami(e)s tout aussi passionnés par ce club et ces couleurs.
Une aventure collective qui grandit à chaque match, à chaque exploit, à chaque désillusion.
Et aujourd’hui, cet exutoire prend tout son sens.
Je ne sais pas pourquoi, mais en ce mardi 6 mars 2018, je me dis que ce site mérite encore plus d’exister.
Car je peux vous écrire. A toutes et à tous.
Parce que j’ai l’impression que l’on se comprend même si on ne se connait pas.
Vous dire qu’on va peut être le faire, allez on va le faire !
Et vous rappeler aussi la base, ma base.
Que nous sommes parisiens.
Que la France du football ne nous détestent pas, en fait elle nous envie.
Elle nous a toujours envié.
Parce qu’on est beau.
Parce qu’on est jeune.
Parce qu’on est riche.
Parce qu’on est impatient.
Parce qu’on est insolent.
Parce qu’on a toujours eu des joueurs qui donnent envie.
Parce que notre stade est unique.
Que son acoustique et son architecture font saliver tous les vrais amoureux du football.
Parce qu’on sait aussi perdre comme personne d’autres.
Parce que notre destin de looser devra s’arrêter un jour, comme pour toutes les grandes équipes.
Il nous envient parce que tout ça nous appartient.
Et qu’ils ne l’auront jamais.
Ils nous regarderont à la télé.
Ils prieront pour nous voir encore chuter.
Ils prépareront déjà leurs papiers ou leurs vannes fatiguées pour leurs réseaux sociaux.
Nous, nous serons au stade, en tout cas pour les chanceux qui y sont abonnés ou invités.
Nous chanterons, nous pousserons, nous invoquerons tous les Dieux, nous transpirerons, nous exulterons.
Pour nos joueurs, pour tous les supporters absents des tribunes, pour notre club, pour notre autre famille.
Nous pleurerons peut être aussi. De joie ou de rage.
Mais nous serons à notre vraie place.
Celle des supporters.
Des amoureux de l’impossible.
Des utopistes d’un soir.
Car nous sommes les parisiens.
Car nous sommes Paris.
Car nous sommes le PSG tout autant que ses joueurs, que son staff.
Car nous sommes enragés.
Car nous sommes turbulents.
Mais nous sommes unis.
Nous ne sommes qu’un.
Le jour de gloire est arrivé.
L’histoire nous appartient.
Allez Paris.