Le PSG a fait de moi une photocopieuse. J’écris le même texte depuis toujours.
Et je l’écris encore. Parce que je tremble et parce que, homme de peu de foi,
j’ai déjà anticipé notre chute européenne de mercredi.
Je le confesse : Je ne peux plus jouer la carte de l’espoir, ce refuge d’imbéciles, je sais ce que je vois dans ma télé et je n’ai pas oublié notre Histoire et la cruauté de ses montagnes russes. Je ne suis plus dupe. Je sais. Paris était pourtant presque sexy. Nous avions flirté même parfois avec le spectre d’un collectif conquérant efficace. Ce qui, quand on regarde notre effectif devrait être un préalable et non pas un souhait fataliste. Bref.
Le PSG jouait alors au football, le passage en 4-2-4 offrant la liberté à nos quatre excités de l’offensive, qui démontaient les filets adverses avec une régularité monstrueuse. Il semblait que nous étions une équipe. Qui jouait haut, pressait haut, défendait dur et juste. Ensemble. J’avais le sentiment que nous avions installé un milieu conséquent, en tout cas crédible. L’ai-je rêvé cette équipe ? Je vous le demande! Suis je le seul à m’arracher à chaque match les cheveux que je n’ai plus ? Cela ressemble à un truc de K Dick. Réalité parallèle.
Quelques mois plus tard, parce que nous perdons miraculeusement (1-2, presque un hold-up !!!) en Allemagne, catastrophe, tout a disparu. Plus rien n’existe !!! On pensait que Leo était notre Leonidas beau gosse, qu’avec lui, L’INSTITUTION (rires) pouvait espérer rêver plus grand, tranquille, sereine et consolidée. Doublé d’Haaland, caca culotte et tout est avalé, dévoré même, par le trou noir de l’absurde ??? Du presque tout au presque rien en 90 minutes. Encore ! Que nous est il arrivé ? Comment sommes nous passés du PSG prometteur et joueur au PSG illisible, apeuré, individualiste ? Au Neymar grassouillet et sans accélération, au gloubiboulga de Tuchel, au boulard olympique de Mbappé (30 buts et 17 passes décisives tcc l’enfoiré !!!).
Nous nous réfugions derrière cette affaire de malédiction parisienne, de cimetière indien profané, nous ruminons la remontada comme les Verts chantent leur rengaine baloche débile. Nous sommes des ploucs du malheur. Il n’y a rien de wagnérien, de shakespearien dans nos échecs successifs continentaux. Il y a de la farce, du foutage de gueule, du n’importe quoi, de la vanité, de la flipette, des caleçons souillés, des maillots soldés. On pourra recruter Guardiola et les Avengers, il faudra un jour d’abord jouer au football pour vaincre et viser l’horizon.
J’ai honnêtement beau me retourner le crâne depuis deux semaines, -et si je pars du principe que Paris est unique en son genre-, je me dis que Leo doit trouver en urgence le Yannick Noah des année 2020, c’est notre seule planche de salut. Si j’oublie Kurzawa et deux autres protagonistes dont je préfère taire le nom, nos joueurs savent, peuvent jouer au foot, c’est entendu ? Si je compare notre effectif à celui de nos collègues de joutes européennes, on n’a pas vraiment à rougir ? Ça va, y’a pire, non ? Et tout pourtant semble déréglé, comme en train de s’effacer sous nos yeux dès que la vraie grande bataille approche.
Les Spartiates parisiens se transforment systématiquement en Fraggle (des marionnettes rigolotes, troglodytes et un peu neuneu, pour les plus jeunes) quand grondent les tambours ennemis au loin. Impossible. Et donc, trouver LE coach mental pour nos gogols boulardisés ! Pour nos traumatisés des grands soirs ! Il y a quelques pistes, vos propositions sont évidemment les bienvenues. Gérard Depardieu me plairait bien mais il y a le risque que Neymar picole encore plus et se pointe au Parc avec les mêmes nichons que Payet. Risqué. Teddy Riner. Il leur en imposerait. Mais Mbappé le traiterait peut-être de loser après sa première défaite en 3897 combats et mille médailles d’or et Teddy, susceptible, s’excuserait platement après lui avoir brisé un tibia. Non. Quelqu’un d’autre ! Qui est notre Yannick 5G ? Qui va être capable d’ensorceller nos rabats joie millionnaires ? Sammy Traoré, Booba, Messmer, Cyril Hanouna, Veronique et Davina, Thor, Mike Horn, Clara Morgane, Casimir ? Qui ?
Petit bonus : mercredi, il se peut que le Parc sonne creux en mode huis clos… N’en jetez plus putain ! Et j’écris ça un soir de branlée en terre lyonnaise. 5-1, triplé du golgoth de Bondy, Marcello qui laisse deux reins sur deux de ses crochets, lyon qui aurait mérité mieux et qui crie à l’injustice en chialant, comme d’hab’. Une soirée délicieuse.
Ouais. J’écris ça un soir de fête. Finale de coupe de France. Mais je sais le match que j’ai vu. Je sais quels joueurs Thomas a aligné, changé. Je sais que nous avons été très inquiétants en première et faciles en seconde parce que Lyon s’est écroulé après le penalty et que Garcia a coaché frileuse. Nous devions répéter nos gammes les quelques matchs entre les deux Dortmund et nous pataugeons, illisibles, dans un jeu primaire fait de passes latérales répétitives, inutiles et jamais cassantes, de longs ballons écossais, de positionnements défensifs discutables, de joueurs trimballés du banc à la pelouse comme on jette les dés, ivre mort, à 5h du mat dans un bar, quitte ou double !
Paris gagnera peut-être mercredi prochain. Et je serai le premier, même si le match a été encore plus dégueulasse que les 45 premières minutes de ce soir, a hurlé ma joie et mon soulagement. Les joueurs ont fait de nous des schizophrènes, des naufragés, des superstitieux. Des damnés ?
PSG4LIFE