Humeur

Enterrons Antero ?

Arrivé l’été dernier au poste de directeur sportif lors du grand Barnum Neymar,
je ne comprends toujours pas à quoi sert Antero Henrique.

L’homme occupe pourtant un poste central dans la politique sportive du club.


Que ceux qui ne s’intéressent qu’à la gestion des transferts s’épargnent la lecture de ce « billet ».
Car c’est ce qui est mis en avant pour évoquer le CV du monsieur, et concrètement c’est tout ce qui ressort de son activité depuis sa prise de fonction.
Et même en se bornant à la seule gestion des transferts, il est difficile de voir clairement où il a imposé sa patte.

Sur le cas du transfert de Neymar par exemple, toute la presse nous a fait découvrir l’existence du fameux Pini Zahavi, personnage incontournable dans l’opération même s’il n’est pas à proprement parlé agent de joueur. D’ailleurs, certains attribuent la nomination de Henrique à ce même Zahavi. Celui-ci aurait imposé son embauche au club…
Quant au transfert de Mbappe il n’apparaît pas non plus comme le grand artisan de ce qui restera le vrai coup de maître de l’été dernier.

Être celui qui structure ce lien

Pour revenir au questionnement initial, la gestion du centre de formation, souvent évoqué dans la presse, ne plaide pas en sa faveur.
Premier constat : le lien entre les titis et l’équipe professionnelle a été inexistant la saison passée et deux gros potentiels se sont résignés à aller chercher ailleurs ce qu’on ne leur offrait pas à Paris. L’entraîneur de l’époque a sûrement une part de responsabilité importante mais il appartient au directeur sportif d’être celui qui structure ce lien.

Il faut dire que l’envie de se débarrasser d’Emery de la part d’Henrique a souvent été évoquée et si cela est vrai, on imagine facilement que la relation n’a pas été simple et s’ajouterait au bilan négatif du bonhomme. Bilan négatif qui se situe bien sur l’organisation mise en place au centre de formation. Ce dernier connaît un turnover important alors que les bons résultats s’enchainent ces dernières années, ce qui lui confère une très bonne place dans le classement des centres en France. Incompréhensible donc.

Certaines langues se sont déliées récemment venant confirmer cette impression.
En espérant que le retour de Bertrand Reuzeau dans un nouveau poste de responsable des directeurs au centre de formation ne va pas complexifier les choses. Mais soyons honnête, ça ressemble à une reprise en main au dépend d’Henrique…

C’est la fin d’une histoire ?

Malgré ça, on pourrait mettre à son crédit la fin de l’hémorragie des départs et la signature de nombreux jeunes cet été dont le très prometteur Yacine Adli, annoncé à tort partant pour Arsenal. Mais à bien y regarder de plus près, on a surtout l’impression que ce faux départ est plus la conséquence d’un vent de panique, que le fruit de négociations planifiées et organisées.

Et même si ce n’est pas avéré à ma connaissance, on entend beaucoup parler du fait que les noms des représentants des joueurs déterminent plus ces choix que la question sportive ou celle de l’intérêt du PSG.
Ce qui pourrait expliquer de nombreux désaccords relayés par les media, entre Antero et la direction. Le traitement de certains dossiers laisse penser que c’est la fin d’une histoire qui à mon avis n’a jamais commencé.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée de Thomas Tuchel avec un profil de Manager, là où Emery était juste un entraîneur, peut nous laisser espérer que la situation va nettement s’améliorer ! Encore faut-il avoir enfin un peu de stabilité.

Crédit photo (c) Panoramic


Ignatius Reilly

Neymar, enfin parisien

On a coutume de dire que dans le football, tout va très vite.
Force est de constater que pour Neymar Jr., ça va encore plus vite que les autres.
Que ce soit dans le jeu ou dans son comportement, difficile de le suivre.
Ce qui en fait un personnage unique, une rock-star, un joueur parfait pour le PSG.

Il y a un an, un siècle, une éternité, Neymar Junior signait au PSG.
Neymar, le rêve impossible devenu réalité. La danseuse étoile enfin dans l’Opéra de Paris.
Une explosion thermonucléaire dans le monde du football moderne. Un gigantesque bras d’honneur orchestré par le Qatar. Une grosse tarte dans la tronche du Barça. Bref un kiff.
Sauf que le conte de fée s’est transformé depuis cet été en Black Swan option galipette.

Neymar et sa Seleção se sont fait sortir en quart du mondial par une Belgique courageuse et un peu chanceuse avouons-le. Mais surtout Neymar a fait du Neymar. Des dribbles, des dribbles, des dribbles et encore des dribbles. Un but aussi, puis un deuxième, et une coupe de cheveux, mais surtout des roulades interminables suite à quelques fauchages souvent sanctionnables. Rien de surprenant pour nous parisiens. On connait la musique. Il a toujours été coutumier du fait. Et pas seulement à Paris.

Neymar ne peux pas demander d’autorisation pour passer un joueur, alors il le dribble, le provoque, c’est son jeu. Les fautes existent, innombrables, comme pour aucun autre. Parfois très dures, d’autres moins… Mais le réflexe est là. C’est du cinéma, certes, mais aussi une auto-défense acquise au cours d’une vie où son style de jeu et son gabarit l’ont toujours plus exposé que les autres à la violence de l’adversaire. Il a fait le choix de rester fidèle à son football quitte à devoir utiliser la simulation comme protection. Beaucoup de joueurs le font, mais comme souvent, chez ce garçon tout se voit plus. Oui, Neymar simule. Quel est le problème ?

La précieuse ridicule version 2018

Sauf que les réseaux sociaux du monde entier ont repris et détourné ces images pour se farcir notre diva en le faisant passer pour un clown. Voir pire. Pour la précieuse ridicule version 2018.

Bizarrement ça choquait moins le microcosme du football lorsqu’il officiait ailleurs qu’à Paris. D’ailleurs dans son précédent club, il y avait compet dans le genre avec son partenaire uruguayen, plongeur et cannibale. Mais on préférait alors parler de la meilleure attaque du monde. Bref.

La bonne nouvelle dans tout ça c’est que pour la première fois de sa vie de footballeur, voir de jeune homme, Neymar est passé du côté obscur de #LAFORCE (elle est pour toi Presnel). Le prodige n’est plus considéré comme l’exemple à suivre. Il est le vilain, le tricheur, la pleureuse, le looser. OUI LE LOOSER.

Fini les campagnes coca cola et brosse à cheveu, fini les gosses trop gras avec le maillot floqué Junior, fini les filles faciles et les WE en hors-bord sur la côte d’Azur avec sa clique de sangsues.
Le mec n’est plus l’homme sandwich idéal. A défaut de gendre.

Notre génie du mal est de retour

Non. Neymar est devenu un connard. Un connard parisien s’il vous plait. Neymar LE CONNARD. C’est tant mieux.
Et si il était enfin l’un des nôtres. Un mec détesté, sifflé, arrogant, provoc’, riche, beau, talentueux. La définition même du parisien. L’ennemi à abattre.

En fait il n’a jamais été aussi parisien que depuis que tout le monde lui crache à la gueule. Je serais pas étonné de le croiser au Café de Flore en terrasse au soleil ou à chiner des livres chez les bouquinistes de la Rive Gauche la saison prochaine. Il emmènera son gosse blondinet voir le guignol du Luxembourg, se fera une petite grille à l’hippodrome de Vincennes le week-end avec ses potes et fêtera le 14 juillet et la C1 au bal des Pompiers de la rue Blanche avec Madame.

Neymar sera sifflé, conspué, dans tous les stades de France et de Navarre, partout. En Europe aussi. Il fera sa rentrée dans un effectif ou certains de ses coéquipiers arboreront l’étoile qui lui était promise. Il devra faire face à un nouveau coach avec qui la cohabitation risque de faire des étincelles. Le terrain est miné, l’avenir est sombre, l’enfer lui est promis. C’est parfait. Car nous le tenons enfin, notre Anakin JR. Celui qui dans le chaos nous emmènera à la consécration suprême. En Mai 2019, à Madrid bien-sûr, car les méchants dignes de ce nom ne savent finir leurs oeuvres qu’en apothéose. Nous l’attendions notre génie du mal. Te voilà enfin chez toi Neymar JR.

Alors préparez les mouchoirs. Avec Kylian et Edinson ils formeront le trio parfait. Les 3 chevaliers de l’apocalypse. Un truc de légende. Le bon, la brute et le truand.

Ce texte a été écrit avec la complicité de Nico Polly – Photo (c) Panoramic


Xavier Chevalier

Le Duc

Pour mon deuxième sujet je reste à contre courant de ce qu’on peut lire ou entendre. S’il y a bien un joueur du PSG FC décrié à l’heure actuelle c’est bien Adrien Rabiot.

À mon avis on est beaucoup trop sévère avec lui (comme avec tous les titis à des degrés différents).
Certes, il y a des raisons objectives d’être critique quand il fait un match moyen, quand il communique mal ou quand il refuse d’être réserviste, mais il faudrait quand même relativiser.
Déjà quel kif d’avoir un tel joueur sorti du centre de formation et supporter du PSG de surcroît !

Alors sur le sujet de l’équipe de France, ou plutôt de la sélection de Deschamps, j’assume ma subjectivité et je le soutiens à 200% !

Il y a quand même des arguments objectifs en sa faveur… Au départ on peut lui reprocher ses prestations en équipe de France mais si on suivait les explications vaseuses de Deschamps et s’il les appliquait,  alors de nombreux joueurs ne seraient pas en sélection. Certains n’ont pratiquement pas joué comme Nzonzi, choisi à la place de Rabiot… 2 matchs en équipe de France et une saison à 27 matchs (plus de 40 pour Rabiot), comment comparer ?!
Mais surtout, on oublie vite qui est DD, ce qui pour des supporters du PSG est quand même un comble !

Car il est évident qu’Adrien n’a pas de problème avec l’équipe de France mais avec DD… Et ce n’est pas le seul.
DD le marseillais qui est de toutes les magouilles depuis l’ère Tapie !
Alors comment peut on être supporter parisien et prendre partie pour ce type ?!

Mais revenons aux explications de DD pour faire une comparaison avec Paul Pogba dont je ne remets pas les qualités de joueur en cause. On ne peut pas dire qu’il sorte d’une saison accomplie en club où il a été écarté quelques temps par Mourinho. En équipe de France, on attend toujours qu’il devienne un titulaire indiscutable car s’il l’est, c’est plus une volonté du sélectionneur qui le lui permet, que ses performances individuelles.

Si on devait appliquer les mêmes reproches de DD à l’encontre de Rabiot, qu’à un Pogba qui est sensé avoir plus d’expérience et plus de responsabilités en ajoutant la question de la nouvelle animation de jeu mise en place récemment (si on peut parler de jeu avec DD), le profil de Rabiot est beaucoup plus intéressant que celui de Pogba !

Avec une sentinelle qui ne participera pas au jeu offensif (ce qui change la donne pour Kanté au passage comme l’a expliqué très bien M. Roustan dernièrement) et la nécessité pour les deux 8 du milieu à 3 de venir parfois apporter des solutions sur les côtés pour ne pas laisser les latéraux s ‘enfermer seuls, la donne à complètement changé !

Là où un Kanté et un Tolisso (je le hais mais soyons honnête) savent le faire, Pogba reste beaucoup plus axial alors que Rabiot est capable d’apporter ces solutions. Il est aussi capable de beaucoup permuter avec les autres milieux comme le demandait le système d’Emery.

C’est pourquoi les déclarations de DD sont bidons. J’espère bien-sûr que Pogba montrera enfin tout le potentiel que les spécialistes nous vendent depuis maintenant un moment mais qu’on attend toujours (pas contre l’Australie mais dans des grands matchs). Et pour DD, les supporters parisiens savent qu’on peut gagner une compétition internationale sans grand entraîneur ;).

Mais revenons à notre préoccupation principale, le PSG.

Adrien a une marge de progression importante et grâce à Emery il a beaucoup progressé offensivement et dans l’impact. Certains pensent le contraire alors que dans les faits il n’est réellement titulaire que depuis cette saison et on lui demande plus offensivement depuis le départ de Matuidi.
Quand on compare à Marco Verratti qui est titulaire depuis bien plus longtemps, il y a plus de sévérité avec Rabiot.

Il y a bien un problème de régularité mais au même âge Marco a fait moins de matchs pour des stats pas vraiment meilleures… pour continuer dans la comparaison, on parle souvent du refus d’Adiren de jouer en 6 (il a très souvent occupé le poste pourtant) mais n’est-ce pas ce que Marco a fait avant lui ?!

Le fil rouge des critiques que subit notre jeune titi, de l’acharnement sur sa Mère dans son rôle d’agent (je serais joueur je l’embaucherais !) ou sur son positionnement, c’est bien les négociations de son contrat.
Si on décortique les négociations de contrat de tous les joueurs du PSG, quelles différences on trouverait ?
Parce qu’il est jeune et issu du centre de formation il doit accepter et ne surtout rien demander ?!
Comme pour Coman à qui on a même pas su proposer ce que d’autres clubs lui offraient ?!

Adrien Rabiot c’est un joueur d’exception, un physique impressionnant, une technique au dessus avec la capacité de se projeter et de casser les lignes adverses. Il est à l’aise dans les redoublements de passes mais aussi lorsqu’il faut proposer des solutions devant. Aujourd’hui très peu de joueurs peuvent le faire.
L’exigence du milieu de terrain moderne suppose de ne plus etre confiné à un rôle de 6 ou de 8. On doit alterner les deux comme le demandent les plus grands entraîneurs à des Kanté, Modric, Alcantara, Gudongan, Dembele… Xavi, Iniesta, Xavi Alonso, Gerrard ou Lampard avaient ouvert la voie avant eux.

Adrien est fait de ce bois, encore brut mais qui ne demande qu’à se bonifier. Et c’est un vrai titi parisien, supporter du PSG et attaché au club. Un jeune joueur qui est titulaire dans une équipe de stars. Il s’implique à titre personnel, en dehors des terrains, dans des actions concernant la famille au sens large. Pour avoir eu l’occasion de discuter avec lui c’est un garçon intelligent et lucide qui doit juste grandir sereinement. Ce garçon a déjà un sacré mental pour encaisser toutes les critiques et rester au PSG.
Alors on devrait tous faire en sorte qu’il reste, et surtout mieux considérer nos titis en général !

PS : je n’ai pas parlé des histoires de chichas (j’ai même lu qu’il serait alcoolique) car pour avoir connu les 90’s, nous avons gagné la coupe des vainqueurs de coupes avec des fumeurs de canabis 😉

PS bis : une grosse pensée aux contestaires qui ont suivi les jeunes à travers la France et surtout aux titis du PSG qui les suivent au quotidien.


Ignatius Reilly

A quoi Nasser

Cela fait un moment que l’apparition du « Virage » dans le paysage numérique des supporters du PSG FC m’a donné envie d’écrire sur notre club.
Mais c’est surtout ma consternation devant l’accumulation de commentaires, thread, tribunes libres, voire de livres à la con qui me font franchir le pas.
Lire autant de personnes expliquer comment gérer le club et gagner la LdC en alignant 3 pauvres arguments, ça peut être drôle un moment puis ça devient lassant, pour ne pas dire agaçant ! Certains s’auto-proclament lanceurs d’alerte,
d’autres nous sortent leur CV de supporter historique…

Et comme moi aussi j’ai un avis sur tout,
je vais juste ici partager mon ressenti, mon humble avis.


Et pour commencer je voudrais évoquer le sujet qui fait consensus : le Président ! Et vous savez quoi ? Je vais le défendre ! Et je n’ai pas l’impression qu’on soit très nombreux à le faire en ce moment.
Je suis toujours étonné qu’on prête à l’actuel Président Nasser tous les pouvoirs et toutes les prérogatives, le plus souvent pour le critiquer ou demander son départ.
Il n’est pas question ici de le dédouaner de ses responsabilités mais plutôt de le replacer dans un ensemble, de contextualiser son rôle.

Si on se penche sur l’organigramme, le fonctionnement du club ne fait pas vraiment de lui un président exécutif. Depuis le début de ce qu’on appellera « l’ère qatarienne » il est épaulé par un directeur général, Jean Claude Blanc et comme dans toute entreprise par un comité de direction. Côté sportif c’était Leonardo qui, comme vous le savez, est parti depuis.

La ligne de conduite paraissait claire

Le Président impulse et arbitre, en s’appuyant sur une structure déjà en place, puisque la plupart des dirigeants étaient déjà au club sous Colony Capital (voire canal plus pour certains). Au départ la ligne de conduite paraissait claire : les nouveaux propriétaires ne voulaient pas tout chambouler et laisser en place une grande partie du comité de direction qui l’était déjà. Celui qui gère réellement le quotidien est le directeur général adjoint. Pour nous supporters, ça a été la fin du dialogue et de la recherche de solution pour un retour des supporters les plus bouillants. Car contrairement à la légende ce n’est pas Leproux qui a mis un terme au dialogue mais M. Blanc (bien-sûr on sait tous que de nombreuses pressions existaient et persistent aujourd’hui).

Pour revenir à la structure dirigeante de ces premières années je pense que le principe était bon mais que le résultat n’est pas bon. On a nié le passé du club, attaqué les symboles, discriminé les supporters, sur-payé les joueurs, négligé les jeunes de la formation, augmenté le prix des places, pas pris une place importante dans les instances etc.
Je suis donc très critique envers la politique menée pendant ces premières années au niveau de la billetterie, du marketing, de la communication, de la sécurité, de l’accueil…

Beaucoup de choses semblent changer

Si je fais ce retour en arrière c’est pour vous faire part de mon étonnement de voir autant de monde tomber sur le président Nasser sans jamais faire le bilan des premières années !
Un bilan un peu grossier mais qui me semble nécessaire pour appréhender les changements en cours depuis environ 2 ans.

Car j’ai plutôt l’impression de constater une reprise en main dont le sujet le plus emblématique est le retour des supporters les plus bouillants (un sujet qui mérite d’être traité) !
Force est de constater que le président s’est impliqué fortement dans ce dossier sans le soutien de l’ensemble du club dont certains dirigeants ont apparement œuvré pour faire échouer le processus. Il a su se montrer ferme vis à vis des autorités, se mettre à dos une partie de la presse et mettre un terme à certaines dérives au sein du club puis faire respecter le PSG vis à vis de la LFP. Depuis plusieurs dirigeants sont partis, le directeur de la sécurité, le directeur de la communication, le directeur sportif…et d’autres moins exposés. Beaucoup de choses semblent changer et ce sujet symbolise selon moi cette évolution.

Il y a donc une restructuration du club et de l’organigramme dont chacun pourra estimer la pertinence mais vous l’aurez compris, pour ma part je m’en réjouis !
Les arrivées d’un nouveau directeur de la communication qui remet petit à petit l’histoire du club et les anciens en avant, un secrétaire général pour étoffer une direction dont on attend qu’elle fasse respecter le club dans les instances et qu’elle professionnalise l’administratif, un directeur sportif et maxwell qui marque la volonté de redonner une ligne directrice au club (je pense qu’il y a une erreur de casting à ce niveau mais qui peut critiquer l’initiative ?), un vrai manager à la tête de l’équipe, au centre de formation (je suis dubitatif sur certains mais on peut penser qu’un Motta est aussi là pour faire le lien avec les pros).

Nous sommes sur la bonne voie

Une deuxième décision symbolique est le non renouvellement de contrat de Zlatan Ibrahimović. On reproche souvent à Nasser sa proximité avec les joueurs et une tendance a tout leur céder mais pourtant il a su mettre un terme à l’aventure Zlatan. Et surtout soyons honnête, comment gérer la première étape du projet autrement qu’en « choyant » les joueurs stars puisqu’au début de l’ère qatarie les joueurs ne se bousculaient pas pour venir. À part le cas particulier de Neymar, on peut dire que les choses ont changé. on peut donc s’attendre à un inversement du rapport de force.

Ajoutons à cela l’évolution des infrastructures avec la rénovation du Parc des Princes, le futur centre d’entraînement. Une augmentation des revenus commerciaux. Et surtout les trophées qui s’accumulent ! Il y aussi le handball et le football féminin qui ont changé de dimension. Les différents gestes de classe envers d’autres clubs contribuent aussi à la bonne image du club (hormis L’OL mais c’est pas pour me déplaire !).
Bien-sûr, je pense comme la plupart d’entre vous qu’il y a beaucoup de chose à régler pour structurer le club mais que nous sommes sur la bonne voie.
Un audit aurait eu lieu, confirmant ainsi ce que je pense être un vrai travail d’amélioration de l’organisation.
Et si on doit continuer dans cette voie ce n’est pas d’un Nasser omnipotent dont nous avons besoin mais de l’adhésion de tous au club. Alors plutôt que de demander son départ je suis partisan d’enjoindre tous les membres du club de travailler à sa réussite !

Nous sommes au début de l’aventure, la structuration de l’organigramme engagée est pour moi le préalable pour gagner la ligue des champions. Alors laissons le temps au président d’aller au bout.
Et pour avoir connue tant de désillusions et de joies, j’aime ces défaites qui donne ce côté romantique à notre club. Notre PSG est tout simplement un club à part, qu’importe les moyens dont il dispose.


Ignatius Reilly

Oh! mon Paris-Saint-Germain

Quelle est la définition d’un grand club ? Évaluons-nous la grandeur d’une institution au gré de son ancienneté, de sa longévité au plus haut niveau, de son palmarès, des différentes disciplines sportives dans lesquelles elle excelle, de ses objectifs à chaque début de saison, de son budget, de l’aura et la renommée des joueurs qui ont porté son maillot, de l’affluence dans son stade, du nombre de ses supporters dans son bassin d’agglomération et de sympathisants dans le monde, de la quantité de maillots qu’elle vend chaque saison, de sa couverture médiatique, de son influence auprès des instances, de la haine qu’elle génère auprès de tous ceux qui ne l’aiment pas, l’indifférence n’étant pas une alternative possible ?
L’explication se trouve à l’évidence être un mélange de tout cela.


Le Paris Saint-Germain est-il un grand club ? La réponse paraît si évidente qu’il ne semble même pas utile de l’étayer. Le Paris Saint-Germain est-il le plus grand club ? A l’échelle française, la réponse est bien sûr positive, et certainement discutable. Au-delà, la réponse est évidemment négative. Sur le plan national, il paraît indéniable que le club de la capitale est aujourd’hui le plus grand. Sur une échelle historique, les arguments contraires sont recevables : il n’a jamais remporté de C1, n’a joué que deux finales européennes et n’a remporté que sept titres de Champions de France. Avec seulement 48 ans d’existence, le palmarès du Paris St-Germain sur la scène nationale comme européenne est toutefois l’un des plus impressionnants. Surtout, malgré des cycles logiques faits de hauts et de bas, il est depuis 1970 en progression vers les sommets. Certains argueront que le club est bien plus vieux que cela, remontant sa création à celle du Stade Saint-Germanois en 1904, mais là est un autre débat, sur lequel je ne souhaite pas, volontairement, m’attarder. Le record de longévité en première division française, sans jamais être redescendu à l’échelon inférieur, est une statistique que je préfère mettre en avant.

Nous ne jouons pas la même partie

L’ambition de ses propriétaires est aujourd’hui de rivaliser avec les plus grands, de se rapprocher des tops clubs européens, donc mondiaux. L’exercice fut réussi, presque avec brio, dans les années 1990 sous l’ère Canal Plus. Seule une finale de Ligue des Champions, et le Graal de la victoire, manqua à l’équation. C’est justement le dessein actuel du club de dépasser ses aînés. Pour cela il a adopté les règles du football moderne, être à la pointe du marketing, pousser les logiques commerciales à l’extrême, ratisser aux quatre coins du monde des sympathisants prêts à débourser des centaines d’Euros, de Dollars ou de Yuans pour montrer leur attachement à leurs nouvelles idoles. Ephémère temporalité. On ne peut pas lui reprocher, l’ascension vers les sommets a ses impératifs auxquels on ne peut échapper. Surtout, cette logique d’expansion est dictée par des intérêts plus grands que ceux d’un petit club de football né d’un appel au peuple parisien sur les ondes radiophoniques en février 1970. L’enjeu n’est plus d’avoir un grand club de football à Paris, mais d’en faire aujourd’hui la plus grande marque sportive mondiale, reine de l’Entertainment planétaire, vitrine glamour d’un émirat du Moyen-Orient, tout petit de par sa superficie, colossale de par sa puissance.

Le raccourci suivant est facile, mais pas totalement infondé. « Le Gang des Chemises roses » a posé il y a 25 ans les premières pierres de ce « soft power » qatari. Leur histoire est commune, n’en déplaisent aux pourfendeurs du Qatari SG. Elle s’appelle le Paris Saint-Germain Football Club. Sa propre existence, peu importe les décennies, pourrait se résumer ainsi : le Paris SG est la parfaite vitrine de Paris, de ses paillettes, de ses lumières et de sa magie, du peuple parisien, dans toutes les strates qui le compose, et de la société parisienne dans tout ce qu’elle comporte comme sphères d’influence.
Le football est une activité physique transformée en industrie économique servant les intérêts des acteurs de l’échiquier géopolitique et des différentes forces qui s’y affrontent. Le jeu football n’est qu’un prétexte parmi d’autres dans ce bal des puissants. Partant de ce postulat, nous, pauvres supporters candides de la première heure, passionnés et romantiques, n’y avons plus notre place, à moins de fermer les yeux et de courber l’échine, de se soumettre sans broncher. La fuite ou la résignation sont nos seules alternatives. Nous ne jouons pas la même partie. D’ailleurs, nous ne jouons pas du tout.

L’un des plus grands clubs du monde ? 

Permettez-moi d’ajouter ma petite touche personnelle à ce débat passionnant en recentrant le propos. Que doivent faire nos amis qataris, puisqu’il s’agit bien de nos amis, pour faire de leur belle vitrine l’un des plus grands clubs du monde ? Ne disons pas le plus grand, restons modeste et crédible. Quelle est l’ultime composante qui fera basculer le grand en grandiose ? Nul n’est besoin de chercher la réponse bien loin. De nombreuses voix s’élèvent parmi les observateurs les plus avertis pour la murmurer aux décideurs parisiens. Eux-mêmes l’ont décelé en implantant les prémices, mais leur gestion hâtive et maladroite n’a pas encore fait balancer le navire du bon côté. Les derniers trop nombreux exemples en date, que nous ne citerons pas, sont plantés là comme des mines en pleins déserts. On se demande comment elles sont arrivées. On aimerait les éviter. Mais on ne peut plus en faire abstraction. Toutefois des chemins parallèles sont toujours envisageables, il suffit d’emprunter la bonne carte afin de revenir sur le bon itinéraire.

L’amoncellement de compétences, sur un terrain comme en dehors, ne suffit pas à gravir tous les sommets. L’exercice en serait trop facile. Quel est ce composant miracle, base de tous les succès, mais que n’arrive pas véritablement à cerner même les plus habiles dirigeants de notre club ? L’ingrédient seul ne suffirait pas, mais bien dosé il sera certainement celui qui fera la différence. La solution apparait presque comme une évidence. Cette force qui permet de voir loin tout en regardant tout près. Les amoureux du Paris Saint-Germain, ceux de 1970, de 1980, de 1990, de 2000 et leur petits frères de 2010, ceux-là doivent être et seront la clé de la réussite.

Think global, Act local

Certains appellent cela la fibre populaire, d’autres l’exposent en parisianisme. Tous s’accordent à dire que cela ne s’achète pas. Au mieux il est possible de la propulser, puis de l’entretenir. Faut-il encore y accorder un minimum de considération, pas en vaines promesses de communication, mais en actes délibérés et avérés. De vagues souvenirs universitaires me reviennent en tête. L’énoncé est limpide : « Think global, Act local ». Le local comme base de l’essor mondial. La base, c’est celle que l’on solidifie avant de poser ses autres cartes. Sans fondation, le château ne peut pas tenir bien longtemps. L’édifice qatari est tout l’inverse. Il consolide les ramifications mais peine à reconstruire les bases qu’il avait lui-même commencées par détruire, prolongeant l’œuvre de son prédécesseur. Les premiers échafaudages ont été implantés, le bâtiment commence à prendre forme, mais attention aux premières fissures démontrant la fragilité de l’ensemble. Le travail de consolidation est à poursuivre. Les fondations doivent être entières.

Seul le peuple Rouge et Bleu réuni, unifié et solidaire apportera cette touche finale que recherche les Qataris depuis leur reprise du club. Ces bâtisseurs de l’ombre ne le feront pas pour l’Emir, le but recherché n’a pas besoin d’être commun. Ils le feront pour eux, pour se sentir exister et ne plus être les spectateurs d’une mascarade diplomatico-capitaliste. Ils le feront par envie, par passion et par amour. Ils le feront parce que le Paris Saint-Germain est pour eux plus qu’un assemblage de stars du ballon rond. Ils le feront parce que le Paris Saint-Germain est tout. Ils le feront parce que le Paris Saint-Germain, c’est eux, aussi, un peu. Ils le feront parce que les dirigeants auront compris que pour être le plus grand, il faut « être », tout simplement.

« Think global – Act Paris Saint-Germain 1970 ».


Benjamin Navet

Gigi à Paris !

« Pas de grande équipe sans grand gardien ».
L’adage est bien connu mais n’en est pas moins vrai.

Les avis divergent parmi les supporters, pourtant il est flagrant pour moi que la priorité cet été doit être de prendre un grand gardien.
Bien sur un milieu et des latéraux doivent aussi être recrutés,
mais pour ce mercato, c’est un gardien qu’il nous faut !


Quand je dis un grand gardien, je parle du genre de gardien qui rassure sa défense, amène une confiance à l’équipe entière et fait peur aux attaquants adverses.
Soyons clair, ni Aréola, ni Trapp n’ont le niveau ne serait-ce déjà que de leur prédécesseur. Le grand Salvatore Sirigu, jeté comme une veille paire de gants usagés que ce soit par le club ou par une partie des supporters…

Les mêmes surement qui disaient qu’il était trop juste pour la LDC, mais qui souhaitent garder Aréola aujourd’hui… Va comprendre…

Voilà une occasion de rêver plus grand

Puisque nous parlons de gardien italien, voilà où je voulais en venir. Je lis ce matin que les médias italiens annoncent que l’immense Gigi Buffon va quitter la Juventus et souhaiterait une expérience à l’étranger. Que parmi les trois pistes citées (Real, Liverpool, PSG), c’est la ville lumière qui serait la piste la plus plausible.

Délire journalistique ou vraie info, peu importe, voilà une occasion de rêver plus grand !

Gigi Buffon au PSG, la voilà l’idée de l’année !!! Une excellente image mondiale, un joueur et un homme respecté par tous les joueurs. Mais surtout un niveau sportif toujours parmi les meilleurs du monde. Si il pouvait venir faire une pige, le temps de préparer la venue d’un Oblack par exemple… tout en gardant un Aréola qui je pense pourrait accepter d’être la doublure, puis le successeur éventuel, d’une légende.

Dino Zoff, champion du monde à 40 ans

Lors du dernier match de Motta au parc, ils ont diffusé sur les écrans des messages de sympathie de plusieurs joueurs que Motta a connu durant sa carrière.
Les anciens parisiens (Zlatan) furent acclamés alors que ceux d’autres clubs furent ignorer (Milito) ou sifflés (les barcelonais).
Le seul joueur qui n’a pas porté le maillot du PSG mais qui a été acclamé par le Parc, ce fut Gigi Buffon… quelle belle image de le voir terminer sa carrière sous le maillot parisien. Et pourquoi ne pas après le voir intégrer le staff technique ?

Certains esprits chagrins, bien français, me parlent de son âge. Mais à 40 ans je vous rappelle, ou vous apprend, que Dino Zoff devenait champion du monde.

Entre un Buffon « gratuit » et un Oblack à 100 M€, avec toujours cette menace du FPF, cela pourrait représenter une belle occasion.

Son capital sympathie est énorme

Que ce soit sportivement, financièrement, ou pour des raisons marketing, Gigi se présente comme la meilleure des solutions.
Sportivement, même si il n’est plus à son sommet il reste un des meilleurs gardiens au monde. Son professionnalisme n’est plus à démontrer et ce serait un tel exemple pour tout l’effectif. Cependant il ne jouerait probablement pas tous les matchs et si Aréola acceptait de rester, ce serait pour lui l’occasion d’apprendre énormément auprès de la légende italienne. Financièrement cela pourrait être doublement avantageux. Buffon est gratuit et si Areola progresse il pourrait devenir le gardien du futur pour le PSG.

Niveau marketing, qui peut se targuer d’avoir une aussi belle image au niveau mondial ? Combien de fois n’ai-je pas entendu et lu la tristesse des gens de voir qu’il ne disputerait pas un dernier mondial ou qu’il ne gagnerait jamais la ligue des champions ? Son capital sympathie est énorme et cela collerait tellement bien à l’image du PSG. Glamour et paillette comme avec Beckham mais le niveau sportif en plus.

Et puis une colonne vertébrale Buffon, Silva, Neymar, Cavani, ça ne vous fait pas rêver vous ?


J.J. Buteau

La république de Neimar

C’est un si grand foutoir, que de vouloir y mettre un quelconque ordre tiendrait du désordre mental. Mais commençons tout de même par Neymar, l’homme-miroir, qui montre à Paris, qui se croyait encore magique, ce qu’il est devenu : un petit club.


Oui, nous sommes redevenus un petit club, résultat de la fornication contre-nature et contre rémunération d’une ville lumière et d’un football éteint. Un clair-obscur difforme comme la flamme dans nos yeux quand nous pensons ligue des champions. Pour les espingouins, c’est la cueillette des champignons, pour nous c’est au mieux une illusion. L’argent est la fortune des pauvres, en football et ailleurs. Le pouvoir, en revanche, ne s’achète qu’avec le coeur, ce coeur qu’on met à l’ouvrage, à surmonter chaque barrage, comme l’a fait Liverpool au creux du mois d’août. Et c’est bien un doute qui m’assaille, quand je pense à Paris soulevant cette coupe atemporelle, dont nous n’avons que les grandes oreilles, celles d’Angel, celles qu’on nous fait avec les doigts sur la photo de classe. Mais il n’est plus question de copains à Paris.
Quoiqu’il prétende toujours se séparer bons amis – Ancelotti et maintenant Emery – Paris n’a en réalité que des ennemis.

À l’époque où le budget Brésil du club plafonnait à quatre millions d’euros, nous apprenions déjà dans la presse et dans la bouche des pas-très-avertis que nous étions un club de riches. Ainsi les qataris ne nous ont-ils rien appris : nous menions bien avant eux une vie d’aristocrate flétri, dont la noblesse attirait toutes les jalousies, et qui laissait fièrement courir le bruit que l’économie de marché ne lui avait pas tout pris.

Pendre au cou la médaille qu’ils méritent

Nous étions nobles alors, nous sommes riches maintenant.
Pauvre richesse, la même que City et Chelsea, une richesse de chéquier plutôt qu’une place de choix sur l’échiquier de l’UEFA. Même Manu, roi des parvenus et qu’on accuse d’être celui des riches, a serré, ému, chaque main des génies en herbier, leur confiant à demi-mot qu’il était convaincu que Paris pouvait être vaincu. Et son OM*, pendant ce temps, de se vanter d’être en passe de dépasser le PSG comme l’imbécile de fin de peloton qui se flatte de surpasser le premier dont le pneu a simplement crevé.

Oui, comme chaque vainqueur de chaque tour de France, Paris est dopé. Mais ce n’est raisonnablement pas à Marseille de donner des leçons de propreté à l’heure où l’UEFA pratique les offres promotionnelles : une coupe d’Europe achetée en 1993, une coupe d’Europe offerte en 2018. La coupe d’Europe remportée trois fois d’affilée par un type que Paris vient de virer, d’ailleurs. Mais laissons à chacun le soin de parvenir sur ce point à ses propres conclusions.
Pour ma part, je suis heureux, sincèrement heureux, tout à fait ravi, absolument enchanté même, de voir Marseille en finale d’Europa League, attendant impatiemment de leur voir pendre au cou la médaille qu’ils méritent.
Et, justement, parlons argent.

Il n’a pas idée d’où il a mis les pieds

Le fils à Véro disait vouloir devenir le Gerrard parisien, pour l’instant il n’est au mieux qu’Adrien, petit parigot qui réclame du rabiot. Flouze, louches, galette, passement de jambes, picaillon, talonnade, thune, aile de pigeon, blé, contrôle poitrine, oseille, frappe en lulu, pognon, double-contact, radis, bel enroulé, fric, farandole de feintes et frusques chics hors terrain, et enfin et surtout instagram. Le vestiaire en bruisse, c’est notre drame, de la vie de football ils ne retiennent que le charme alors qu’on voudrait bien revoir des brésiliens autrement qu’en larmes.

La bigoudée brésilienne de service, qui balaye devant les loges présidentielles avec la grâce d’une danseuse étoile, ne se gêne d’ailleurs pas pour montrer la voie : Paris ne lui dit rien. Comme la grande cheminée – car fumier, fumiste, fumeux, comme vous voudrez – suédoise, il n’a pas idée d’où il a mis les pieds. J’ai d’ailleurs été fier de l’entendre siffler un soir de quadruplé. Rien n’excuse qu’on choisisse les statistiques à l’esprit d’équipe. Et s’il était question de statistiques pour Edi, l’entendre dire « biéne sour, yaime marqua dé boutes, méééé l’immeportante, c’é l’ékip… » nous ferait rire comme nous font toujours sourire ses retours défensifs si sincèrement agressifs.

Marre d’y entendre prier en brésilien

Mais je patauge dans mes propres digressions. Il faut bien sûr laisser une chance à Neymar, et ce même s’il s’est blessé – opportunément, diront les mauvaises langues dont j’aimerais pouvoir dire que je ne fais pas partie – avant le match retour, même s’il a disparu trois mois, même s’il est meilleur au poker qu’à être solidaire de ses partenaires. Le solitaire, il y joue avec brio, pour le collectif, c’est un peu plus poussif. Devons-nous rappeler que le solo n’est vraiment beau qu’au milieu du concert ? Il y a du monde autour, Rrrabiotte n’a pas tort.

Mais revenons à nos moutons qui, comme la touffe de Junior, frisent parfois le ridicule et qui broutent d’ailleurs comme lui le gazon, se couchant toujours plus volontiers face aux puissants ; mais sur ce point passons rapidement car il serait malhonnête de dire que nous avons perdu quand c’est Madrid qui a gagné pour les raisons que Liverpool nous a rappelées plus haut.

Parlons donc plutôt de ce qui point à l’horizon: une génération entière de gamins, habitués des équipes all-star sur playstation et que l’expédient pognon n’effraie pas. Eux n’ont pas peur, veulent s’imposer, et le N’Kunkuklan s’apprête, j’espère, à mettre le feu au milieu de terrain façon feu de joie Mississippien, car comme nous, il en a marre d’y entendre prier en brésilien. Pas besoin de prières, on a notre propre richesse minière ; les qataris ont les millions, on a le filon.

Les coeurs y battent pour Paris

Et voilà peut-être où je voulais en venir – car on ne va pas se mentir, je suis aussi clair que l’urine d’un maillot jaune, c’est à dire pas très – il faut creuser ! Creuser profondément ! Creuser dans notre propre sol et extraire de cette terre sacrée – je m’emballe, comme toujours – nos propres pépites.
Putain ! Unaï a raison ! Sa feinte-faux-foulard – futile devant Ramos – n’enlève rien au plaisir de voir Kyky grandir chez nous, bien au chaud dans son Parc tout acquis. Parce qu’ici, les ballons d’or se déterrent à la Goutte d’Or. Oui ! Mamadou nous manque ! Blaisou itou ! Oui ! Mais Kim est là qui cartonne et qui jouera bientôt sa première coupe du monde comme titulaire – si, si, j’insiste – pour la famille PSG, fière de son gamin à touffe, notre Carragher à nous, notre capitaine de coeur.

C’est donc vers notre bon vieux terroir que nous nous devons et que vous vous devez, vous PSG, de tourner la tête, car il en sort tout l’or du monde. Osez lancer des carrières parisiennes en creusant ces mines franciliennes qui débordent depuis des années sur les ligues européennes – googlez vous-mêmes – au lieu de chercher vos cadors dans les boites de nuit élyséennes.
Notre sous-sol est une putain de mine d’or et les coeurs y battent pour Paris, alors puisez-y ce qui manque à chacun de vos chers printemps européens : ce choeur parisianniste qui saura enfin encadrer vos précieux solistes.

Un peu de chauvinisme dans ce monde de tolérance, bordel !

*Je laisse à la discrétion de chacun la prononciation de ce mot vilain.


Noé Pellissier

Dans la même galère

Force est de constater que le sujet Ultras vs. Institution
est toujours aussi compliqué.

Les années passent, des groupes disparaissent,
d’autres apparaissent en Virage, les dirigeants changent,
mais la problématique reste la même.


Deux mondes s’affrontent. D’un côté les ultras qui défendent une certaines idée du supporterisme : total, passionné, fidèle, turbulent, libre et anti système. De l’autre les institutions au sens large, que ce soit les clubs, les medias, les politiques, l’opinion publique, qui prônent la mesure, le raisonnable, la sécurité, la fête familiale, et le droit de supporter sans chanter.

On est bien placé chez Virage pour apprécier le sujet.
Nous avons publié quelques articles qui évoquent l’ambiance en tribune.
Et souvent, les réactions ont été vives, nous obligeant une fois (et une fois seulement) à nous auto-censurer en supprimant un article pour éviter les débordements inutiles.
Difficile à accepter car Virage est une tribune libre et ça implique de facto la liberté de parole.
Mais on assume et on avance quoiqu’il arrive car ça prouve que nos écrits ont du sens et une utilité, celle d’ouvrir le débat. Un débat qui concerne tout le monde.

Alors pourquoi est-il aussi difficile d’en parler ? Pourquoi les personnes concernées ont autant de mal à communiquer entre elles.

L’ultra, c’est souvent le peuple

Premièrement parce qu’on touche au passionnel, à une sensibilité extrême sur le sujet, à une chapelle intouchable. Celle du KOP.
Les ultras parlent peu, voir pas du tout aux medias. Ne comptez pas trop sur eux pour s’exprimer individuellement. Ce n’est pas dans la mentalité du Mouv’. On fonctionne en groupe, en collectif. Seules les actions perdurent, pas les discours. Les paroles volent et les écrits restent… C’est leur choix et ça se respecte. C’est aussi une façon de se protéger. S’adresser à tout le monde par communiqué de presse ou via les banderoles déployées au Parc. Pour afficher leur mécontentement ou leurs encouragements. Mais pas pour justifier leurs actions. Car trop souvent leurs propos ont été mal perçus, leur mentalité mal acceptée. On les a comparé à des délinquants incontrôlables et sans morale. Du coup ils se méfient. On peut les comprendre. Mais ils s’enferment aussi dans un rôle de défenseur unique du code supporter. Qui fait d’eux les garants exclusifs de la tribune.

Indubitablement l’ambiance vient des groupes installés en virage, mais on ne peut pas négliger les autres abonnés du Parc, moins bruyants et pour beaucoup, tout aussi passionnés par le PSG.

Par ailleurs l’ultra est souvent anti-système. Il s’oppose aux contraintes qu’on veut lui imposer dans le stade. Les fumigènes en sont le parfait exemple. L’évolution du football n’est pas faite non plus pour le rassurer. L’argent, les médias omniprésents, la sécurité autour des joueurs qui les rend inaccessibles, le star-système… On est loin des valeurs populaires que le football est sensé défendre. Car l’ultra, c’est souvent le peuple. Qui paie son abonnement, son nouveau maillot en se saignant tous les mois, qui ne compte pas son temps ni son argent pour préparer les tifos, pour organiser ses déplacements… Et qui du coup a beaucoup de mal à accepter les critiques et les sanctions vu son implication personnelle. « We Are The People » scandent les supporters des Glasgow Rangers. Tout est là.

Tout ce qui sent le soufre attire le public

Daniel Riolo, journaliste de RMC, disait comprendre les supporters lillois qui ont envahi le terrain du stade Pierre Mauroy lors du match LOSC-Montpellier en mars 2018. On leur a promis tellement avec l’arrivée du nouvel actionnaire mais leur club risque aujourd’hui la relégation. Ils en ont juste assez qu’on les prenne pour des idiots.

Sauf que la loi c’est la loi. Le club et les pouvoir-publics sont là pour la faire respecter. Le stade n’est pas une zone de non droit. Et comme ils représentent le pouvoir, l’argent, l’institution en quelque sorte, ça a du mal à passer du côté du KOP. Surtout quand les sanctions tombent, parfois de façon arbitraire (2010, pierre angulaire du problème). Mais comment gérer des milliers de personnes en même temps quand il s’agit de sévir… Je ne crois pas qu’un seul gouvernement français n’ait réussi à gérer une crise populaire sans envoyer la troupe taper au hasard. Ou sans prendre des mesures drastiques et peu appréciées de tous.

Pareil pour les médias qui relaient les infos de façon de plus en plus effrénée, recherchant à tout prix le sensationnel. Les ultras sont du pain béni dans ce cas précis. Tout ce qui sent le soufre attire le public. Surtout quand il a une odeur de fumigène… ou de coupable idéal.

Les puissants contre la masse

Tribune populaire contre pouvoir et media. Un classique absolu. Mais qui en 2018 montre à quel point il y a un fossé qui s’agrandit entre une conception du football finalement assez classique et une autre plus intéressée que jamais, moderne diront certains. Et dans un monde où la communication a pris une place démesurée, on constate avec tristesse qu’on a toujours autant de mal à échanger entre ultras et institutions. Sans doute car il y a une méfiance naturelle qui s’est insidieusement installée entre deux parties que tout oppose sur le papier mais qui doivent tirer dans le même sens. Au final, malgré tous les efforts qui ont été fait, on se retrouve une fois encore dans une situation délicate. Chassé le naturel il revient au galop. A se demander si il existe des solutions car cette lutte est éternelle. Le football n’en est que le reflet. Les puissants contre la masse.

Chez Virage on ne fait pas partie des personnes défaitistes. On aimerait participer à ce débat progressiste, même si on doute qu’on nous en donne l’occasion.
Mais si on laisse faire ainsi, on se dirige possiblement vers une nouvelle impasse. Un nouveau dialogue peut s’installer, où chacun prend ses responsabilités. Alain Roche nous racontait qu’à l’époque où il était joueur des girondins, il avait assisté à des réunions de pré-saison ou les ultras annonçaient aux dirigeants pour quels matchs ils aillaient craquer des fumigènes, afin que tout le monde soit prévenu en amont. Et ces choix étaient validés tous ensemble. Ça parait illusoire aujourd’hui, mais pourquoi pas ?

Bien-sûr il est important qu’il y ait une forme de tolérance des autorités quant à la liberté d’expression en tribune, mais dans la mesure du raisonnable. Car il est impossible que le club sorte grandit de ces tensions persistantes. De même, les ultras doivent pouvoir accepter certains compromis. Oui c’est un « gros mot » mais à bien y réfléchir est-ce qu’on a envie de revivre l’ambiance mortuaire d’après 2010 ? Je ne crois pas, ça ne servirait les intérêts de personne. N’oublions pas que nous sommes tous sur le même bateau, battu par les flots, mais qui ne sombre pas.


Xavier Chevalier

Le blues du Businessman

Au moment d’aborder le mois de mai, ses jours fériés tous les quatre jours et de grève le reste du temps, sa finale de coupe de France un mardi et la dernière ligne droite de Ligue 1 sans grand intérêt puisque déjà acquise, votre dévoué est assis sur une plage à contempler l’immensité de l’océan Atlantique, sans doute à la recherche de la métaphore aquatico-bretonne idoine pour parler une nouvelle fois de son club de cœur. Pas de patate de Pencran par ici, tout au plus quelques dolmens,
de gentils ostréiculteurs et de la flotte à perte de vue.


Le championnat, pour le supporter que je suis, s’est conclu (et de quelle manière !) par un massacre en règle du tenant du titre Monaco, une des plus belles branlées infligées qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années par le club parisien, en son écrin du Parc des Princes.
Ce match à lui seul a résumé de la meilleure manière la saison de Paris, le niveau de la concurrence et celui des spectateurs ayant accès aux gradins du plus beau stade de France.

Entre ceux qui sortent le pire tifo de tous les temps après l’avoir ouverte bien grande face au Real – je précise pour ceux qui débutent dans le foot : 12 fois vainqueur de la coupe aux grandes oreilles. On les aime ou pas, moi je les exècre, mais il faut respecter un peu les autres, ça permet de se regarder dans la glace – les attardés qui s’autorisent à siffler un joueur hors-norme de leur propre équipe au motif que quoi déjà ? Et ceux qui décident de s’abstenir d’encouragements un soir de titre probable, et à plus forte raison alors que les buts pleuvaient, on a été gâtés cette saison en ce qui concerne les affiches.

Il met en lumière la galaxie qui sépare le PSG en Ligue 1 des autres participants, je n’ose même plus dire concurrents. Monaco fut un extraordinaire champion la saison passée, se permettant carrément de narguer Paris jusqu’au bout, en proposant un jeu offensif parmi les plus pointus du continent, et en claquant au passage une demi-finale de LdC après un quart deux ans avant, dédicace à Nasser.
Bref, ils ont marché sur l’eau pendant six mois (l’eau, la Bretagne ça y est je tiens quelque chose).

Manque de bol pour Monaco (mais ouais ! bolée, cidre, ça se confirme), les choix court-termistes de leur direction ont bien rapporté l’équivalent du budget cumulé de tous les clubs de Ligue 2 en indemnités de transfert l’été dernier, mais ont également amputé une nouvelle fois l’équipe-type de plus de la moitié de ses titulaires, et c’est comme ça qu’on finit par se faire rosser comme jamais avec Andréa Raggi en leader de défense 9 mois plus tard.

Pendant ce temps dans la capitale, le club sur lequel aime chier allègrement ce que la France entière compte d’adversaires, théoriciens du foot ou du complot, « journalistes » sportifs, consultants, experts de plateau télé ou de comptoir de PMU, continue d’accumuler les titres, au point que ça en devient indécent. 42 victoires consécutives en coupes nationales, série en cours. 5ème championnat en 6 saisons, il y a comme une forme de constance qui les honore. Certes, « à vaincre sans péril, on évite les ennuis« , disait un centurion romain dans une aventure d’Asterix dont j’ai oublié le titre. Malgré tout, il faut le faire, et quoi qu’en disent les rageux, il y a tout de même un titulaire par ligne cette saison issu du centre de formation, donc les gazodollars ne font pas tout, hein Jean-Michel ?

Les goûts deviennent plus luxueux

Alors pourquoi, me demanderez-vous, cette soupe à la grimace à chaque fin de saison ? Ce n’est pas, je l’espère, la perspective de jouer une nouvelle finale de Coupe de France, la quatrième consécutive, face aux Herbiers, modeste club de National, ce serait irrespectueux.
Pas non plus l’évocation des couleurs des maillots pour l’année prochaine – quoique.

En réalité, nous voici confrontés depuis un passé récent à une telle banalisation de l’exploit match après match que les bouches s’affinent et les goûts deviennent plus luxueux chaque saison. Encore une fois, le niveau pitoyable de la concurrence en France facilite sans doute le travail au long cours, mais arriver à maintenir une telle exigence pour finir le taf dans des matches sans enjeu, comme le dernier en date à Bordeaux par exemple, donne des motifs d’espoir pour la/les prochaines saisons, à condition de rappeler cette exigence à TOUS les joueurs, et d’en remplacer quelques uns (voir liste de courses sur le frigo).

En revanche, l’hystérie autour de la course à la Champions League sert aujourd’hui de raison à de trop nombreux suiveurs du club, certes peu aidés par le comportement de ses propriétaires, qui en plus d’étaler leur impatience à la face du monde, mettent tout en œuvre pour n’assurer aucune continuité dans cette longue entreprise.
La Ligue des Champions est un fardeau trop lourd à porter pour l’enfant précoce qu’est le PSG, capable de massacrer une des institutions du football continental un beau mardi de février, puis de s’écrouler et de couler à pic trois semaines plus tard. C’est l’histoire du gamin à qui on parle déjà bac, école de commerce et job dans la finance alors qu’il est en CE1 et a juste envie de ramasser des coquillages sur la plage.

Cimenter le club et l’aider à grandir

Malgré l’empilade de stars sans cesse renouvelée, et on aura été gâtés cette saison (quoique l’abondance de biens a encore prouvé qu’elle pouvait surtout nuire), on ne pourra malheureusement rien espérer de mieux que des coups d’éclats tant que les fondamentaux d’un club sain et viable continentalement n’auront pas été posés, ou de nouveau posés, si on accepte l’idée que Leonardo avait œuvré dans ce sens, mais n’aura pas pu aller plus loin que replacer Paris sur la carte de l’Europe du foot et nous fournir ses premiers top players/poules de luxes.

Sur les sept dernières saisons, le PSG c’est :
– 5 championnats
– 4 coupes de France
– 5 coupes de la Ligue
pas loin de 70% de victoires, des records à la mini-pelle… et malgré tout 3 entraîneurs (4 si on compte l’ami Kombouaré, victime d’une frappe préventive fin 2011 bien qu’ancienne gloire du club).
Le premier, vainqueur de la Champions League en tant que joueur ET entraîneur, excusez du peu. Le second, de la coupe du monde et d’un Euro, certes en tant que joueur, mais on ne l’appelait pas président pour rien. Et le dernier en date, de trois coupes de la Ligue d’Europe d’affilée.

Alors, au delà d’avoir coaché successivement le PSG, qu’ont en commun Carlo Ancelotti, Jean-Louis Gasset, euh… Laurent Blanc, et Unai Emery ? Ils ont tous été victimes au mieux d’une absence cruelle de leadership de leur employeur – défaut rédhibitoire pour une institution qui se cherche encore une stature malgré son passé glorieux – supposé apporter une vision à long terme, cimenter le club et l’aider à grandir.
Pire, ils ont publiquement été mis en difficulté, quand ce ne fut pas tout simplement désavoués par la présidence du club, plus proche des joueurs et prompte à leur faire des câlins et des gros chèques que de leur rappeler ce qu’on est en droit d’attendre d’un employé à ce niveau de rémunération et de confort.

Le management de transition

Pour rester dans le registre de l’environnement de travail, il manque à l’employeur PSG une politique RH claire, adossée à ce qu’on a coutume désormais d’appeler le management de transition, ou Change Management chez nos amis concepteurs anglo-saxons.
Traduction, la société à décidé d’emmener ses collaborateurs vers un peu plus d’open space et de postes de travail partagés, supposés favoriser les échanges et les synergies. En parallèle, identifier les postes à redynamiser, quitte à proposer un package intéressant à ses titulaires pour permettre ce renouvellement. Ou à licencier économiquement.
Le côté chacun dans son bureau climatisé oversize, avec l’assistante au bout du couloir, et vas-y que je te gratte une augmentation tous les six mois ou alors je fais grève, c’est terminé. D’autant qu’en réalité, le marché du travail étant ce qu’il est, personne n’était garanti de trouver ne serait-ce que les mêmes rèm’ ailleurs, d’où l’absence notable de départs volontaires du PSG ces dernières saisons. En revanche, pour l’ouvrir à la machine à café ou à la cantine, il y a du monde.

De nombreux commentateurs du club n’ont que les mots « fin de cycle » à la bouche, et si c’est parfois un raccourci facile, en l’occurrence il est bien choisi cette saison.

En effet, malgré l’arrivée concomitante l’été dernier de deux des plus gros pétards offensifs mondiaux, confirmé ou imminent, le club ne pourra pas grandir ni atteindre son objectif ultime sans une redéfinition claire de ses méthodes et des règles internes qui doivent être calquées sur celles des plus grands.
Neymar qui se blesse ? ok ça arrive. Mais qu’il finisse sa saison en février et se barre au Brésil parce que l’important c’est la coupe du monde en juin et pas les échéances de son club, ça ne passe pas, on est à la limite de l’abandon de poste. Que ce soit en plus Nasser qui doive prendre un avion jusqu’au Brésil pour aller papoter avec lui, encore moins.
Je passe sur tous les solos balancés dans la presse par machin ou truc, avec cerise sur le gâteau la confirmation.. par des joueurs du départ programmé d’Emery en fin de saison.
Lewandowski à Munich a bien essayé le mois dernier de raconter ses envies d’ailleurs à qui voulait l’écouter, il s’est rapidement fait rattraper par la patrouille, et le board du Bayern lui a rappelé en mots vaguement polis de bien fermer sa bouche.

On a actuellement un club toujours jeune

A Paris, il n’y a pas de structure adéquate pour faire la police, ni de crédibilité à le faire par ses dirigeants, ces derniers étant plus motivés par la transformation du club PSG en une franchise globalisée, au détriment de son esprit initial, et des aspirations de ses supporters historiques, sans doute pas les meilleurs consommateurs, et à ce titre peu intéressants.

Cette redéfinition du club passe selon moi par un changement de gouvernance, l’actuelle n’ayant eu ces dernières années qu’à jouer avec un très gros porte-monnaie, tout en envoyant des signaux déplorables de compromission à des moments où il aurait fallu sévir. Mais bon, plus facile à dire qu’à faire.

Dans les faits, on a actuellement un club toujours jeune, présidé par un amené récent au foot, et de surcroit premier fan de ses joueurs au lieu de simplement être leur patron, qui devrait le leur rappeler lorsque les circonstances l’exigent. Autrement, cela rend le management du club impossible, j’en veux pour preuve l’absence de stabilité/visibilité à tous les échelons, des féminines à la formation, un chantier qui devrait être absolument prioritaire vues les capacités de la région à produire des futurs talents internationaux.

A la merci du premier court-circuitage

À défaut, les ajustements devront se faire via les joueurs, et dans les prérogatives offertes au futur entraîneur, dont on espère qu’il aura les pleins pouvoirs de la part de QSI, plutôt que d’être à la merci du premier court-circuitage par Nasser le pote des joueurs.

Plus jamais d’Auriergate, de double augmentation annuelle d’un joueur ou alors je menace d’aller voir ailleurs, de faux leader en pré-retraite comme Ibrahimovic qui n’était là que pour se faire rincer contre certes quelques (dizaines de) buts mémorables.
Plus d’accidents industriels comme Ben Arfa, ni de diva pleurnicharde à la Di Maria, dont la production globale et l’implication en 3 saisons auront tenu du scandale absolu, à quelques rares occasions près.
Plus de défenseur fragile comme Thiago Silva, qui aura en 6 saisons étalé sa classe parfois, comme sa loose dans les grands rendez-vous, le problème étant qu’elle fut contagieuse en de trop nombreuses occasions.
Place aux jeunes, et encore plus aux inconnus qui ont tout à prouver. Finis les: « tu es le meilleur à ton poste ou presque, joue relax, et prends ton chèque, on t’en demandera pas plus« .
Cruyff ne disait-il pas « si tu choisis le meilleur à chaque poste, tu n’auras pas une bonne équipe mais onze numéros un » ?

Place aux enfants du club et au sang neuf

Ibrahimovic, Sirigu, Matuidi, Maxwell, Lucas partis ou débarqués, Motta qui joue ses dernières minutes ces jours-ci, il ne reste plus que Javier et surtout Thiago Silva à renvoyer en Italie pour que l’horizon se dégage enfin, et que de nouveaux profils émergent.
Verratti, ultime Leonardo boy, est le bienvenu pour faire le lien entre le 11 historique de QSI et la prochaine génération, pourvu que son implication ne puisse être remise en cause. Autrement, la porte est grande ouverte, prends ton vol petit hibou.
Place aux enfants du club, et au sang neuf à même de porter l’équipe vers ses nouveaux défis.

Cela passe par également par plus de lien avec les anciennes générations de joueurs du club, qui doivent prendre leur place soit directement dans l’organigrame (capitaine Raí c’est quand tu veux), ou à défaut dans la conscience collective du PSG, et qu’ils soient plus audibles pour rappeler ses valeurs à un joueur actuel, ses devoirs et obligations sous le maillot rouge et bleu (ou qui tire vers le bordeaux, ou jaune fluo ou bref).
Afin qu’on ne les voie pas simplement pour la pseudo fête en l’honneur de la dernière performance du PSG en coupe d’Europe il y a un quart de siècle, mais qu’ils contribuent à aider la génération actuelle à écrire une nouvelle page de leur histoire commune.

Allez Paris.


Jérome Popineau

Oh! Thomas… Pourquoi ça ?

La blague belge n’aurait du être qu’une broutille. D’une erreur insignifiante, elle devient l’affaire de cette fin de saison, celle montée en épingle dans une actualité vide. Elle est en fait bien plus que ça. Elle est l’illustration parfaite du Paris Saint-Germain d’aujourd’hui, celui où la communication prévaut sur la passion, celui qui veut construire un grand club mais en a oublié son histoire, ne se souciant que de battre des records comme pour mieux effacer son passé.
« Ensemble, on va le faire! »
. D’accord, mais qui est « ensemble »?


Thomas Meunier est le joueur que tous les supporters aimeraient avoir dans leur équipe. Employé modèle, il a toujours le bon mot, la bonne analyse après un match, il accepte son poste de doublure sans broncher ni diviser le vestiaire, il assume ses prestations et n’hésite pas à annoncer en interview que l’équipe a mal joué. Pas de langue de bois, pas d’esbroufe, un profil de footballeur comme on en aimerait plus dans son équipe. La bonne surprise, le bon gars, de bonnes statistiques, une figure qu’on voudrait voir plus souvent sur le terrain, l’avenir de notre flanc droit pour remplacer à terme papi Dani.

Et là, c’est le drame. Un moment d’égarement. Une maladresse. Un tweet presque passé inaperçu mais aux effets ravageurs. Les réseaux sociaux ne sont-ils pas le fléau principal du football moderne ? En attendant la réponse de Serge Aurier, nous allons nous recentrer sur un sujet plus important : un joueur de football peut-il être un amateur de football ? Ma réponse est oui. Un joueur du Paris Saint-Germain peut-il impunément manquer de respect à ses supporters et indirectement à son propre club ? Ma réponse est non. Oui, Thomas Meunier, tu as le droit d’apprécier ce tifo des supporters marseillais et la ferveur des travées de l’Orange Vélodrome en ce soir de demi finale européenne. Le tweeter était malhabile et tu as de suite compris ton erreur en le retirant. Ton refus de t’excuser, ce qui est ton droit, à réveiller les rivalités et les haines les plus vivaces, tu en as payé le prix sur les réseaux et lors de ton entrée sur le terrain contre Guingamp. Sujet clos, pouvions nous croire, mais au Paris SG lorsqu’une brindille étincelle elle se transforme vite en brasier incontrôlable.

Comme-ci tout cela n’existait pas

Ton interview après Amiens – PSG est une bûche qui aurait du rester à la remise. Serais-tu en train de préparer ta sortie ? Si c’est le cas, la porte est ouverte. Si ce n’est pas le cas, la porte peut aussi s’ouvrir, n’hésite pas. Cette question ne m’intéresse déjà plus. Les joueurs passent et les déceptions font partie de notre vie de supporters. J’y perçois une autre vérité dérangeante qui m’interpelle beaucoup plus. Tu es tout seul dans ton navire, lequel est en train de couler. Aucun soutien public du club. Aucune prise de position de tes dirigeants. Comme-ci tout cela n’existait pas. L’origine de ce malentendu n’est pourtant pas à chercher plus loin. Le Paris Saint-Germain ne sait pas comment se comporter avec ses supporters, pas seulement ceux qui chantent dans le Virage, mais aussi tous les autres, ces dizaines de milliers d’âmes pour qui le PSG est tout depuis 48 ans et qui essaient de se persuader que ce Paris SG post 2010 est toujours le même.

La ridicule communication autour du retour contre le Real Madrid, « Ensemble on va le faire », en est la preuve. Bien-sûr que nous le ferons ensemble, mais ce n’est pas un appel au peuple qu’il faut faire. Le peuple sait répondre de lui-même quand il le faut, sans qu’on lui demande. Faut-il juste lui en laisser la possibilité. Les supporters du Paris Saint-Germain ont prouvé depuis sa création qu’ils en étaient une composante indispensable et un soutien infaillible dans les plus belles victoires et les pires difficultés. Certes ce soutien a été cassé un soir de 2010, mais ce ne sont pas les supporters qui ont quitté leur Parc. Ils en ont été chassés. Sortir les rames marketing pour les faire revenir est inutile. C’est au Paris Saint-Germain de respecter son histoire. C’est au Paris Saint-Germain d’inculquer à ses composantes la connaissance de ses origines et de sa légende. Le Paris Saint-Germain n’a pas besoin d’aller chercher l’adhésion de ses supporters. Il doit juste les respecter, et ensemble on le fera, sans autre discours de pacotille.

Il ne faut pas avoir la mémoire sélective

Chaque nouveau joueur, chaque nouveau salarié, jusqu’au plus haut de l’institution, chaque apprenti au centre de formation devrait avoir des cours de « Paris Saint-Germain Football Club » lors de son arrivée au club ! En connaitre la création, son parcours, ses plus grands matchs, ses années aux sommets, ses galères en fond de classement, ses plus illustres joueurs, et aussi l’histoire de ses tribunes, de ses supporters, leurs plus beaux tifos, leurs pires cauchemars. Comment porter un maillot et en défendre les couleurs lorsqu’on croit que Zlatan est le meilleur joueur à avoir foulé la pelouse du Camp des Loges , que la Remontada est l’unique catastrophe sportive, que la victoire au bout de la prolongation à Chelsea est la plus forte émotion, que les plus grands rivaux sont le Real ou le Barça et que les membres du Collectif Ultras Paris sont les seuls supporters du club ?

Le Paris SG d’aujourd’hui ne cesse de battre des records, ne pouvant se contenter de simples victoires dont la facilité apparente laisse un arrière goût un peu fade. Surpasser les traces du passé ne doit pour autant pas les effacer, mais les renforcer. Etre un grand club est dans l’air du temps, mais la grandeur n’est possible qu’en se basant sur ses fondements. Ecrire un avenir pimpant doit être un éloge aux quarante premières années du club. Pour réussir, il ne faut pas avoir la mémoire sélective.

Thomas Meunier, tu ne dois rien à personne ? En es-tu bien sûr ? Je crois au contraire que tu dois beaucoup au Paris Saint-Germain, à son histoire et à tous ses supporters. Dommage que le Paris Saint-Germain lui-même ne t’accompagne pas dans cette démarche…

Ensemble, on peut le faire.


Benjamin Navet