Humeur

Le C.R. Schizo de tonton Rabiot

C’est peu dire que je suis contrarié.
Certes, ces fins de matches là vous font dire qu’un nul 2-2 contre le grand rival, après avoir joué un football digne des heures les plus sombres de notre histoire, a comme une saveur de victoire.


Mais cette mentalité de gagne-petit ne colle plus à notre effectif qualitativement pléthorique, et au talent théoriquement capable de fermer le vieux port (encore qu’il devrait déjà l’être, pour des raisons sanitaires évidentes).
N’empêche, quelle fin de match de dingue…

Et puis merde, Rabiot Jacob étant une digne illustration de la schizophrénie, mix improbable entre un rabbin à papillotes et la réincarnation de Louis XIV, fervent catholique, il n’en faut pas plus pour que nous examinions nos glorieux guerriers sous l’angle double, Dr Rabiot, Mr Jacob.

AVERTISSEMENT : les commentaires qui vont suivre sont peut-être empreints d’une certaine mauvaise foi.

Si les aigles ne pouvaient pas voler, nul doute qu’ils seraient dotés d’une plus grande détente que celle exercée par notre gardien lors du premier but marseillais. Alphonse fait preuve d’une lenteur à se coucher digne d’une paroissienne de Saint-Nicolas-du- Chardonnet.

Tu l’as vue cette sortie à la 88ème minute devant cette buse de Bouna Sarr ? Tu l’as vue l’autorité dans ce geste et la rapidité d’exécution pour empêcher le but du KO ? Tu crois qu’on serait revenu sans Saint Alphonse ? Tu la vois la courbe de progression constante de celui qu’on a voulu reléguer au placard ?
Que ce match, et tous les précédents ouvrent enfin les yeux de ceux qui espéraient ardemment la venue de Pepe Reina (PEPE REINA PUTAIN !) à la fin du mercato estival en panic buy. Vive Alphonse.


Meunier, tu sors, ton ailier, ton ailier, est trop fort (air connu). Une capacité à se faire déborder avec autant de facilité que la baignoire d’un enfant de 6 ans qui ferait couler son premier bain, et une inoffensivité rarement observée. Ce soir, ThomMils était au grenier, cantonné aux taches défensives.

Et heureusement que le belge était là, parce que s’il avait fallu s’en remettre à la vivacité de Dani Alves, 34 printemps, pour contrer la vitesse d’Ocampos, il y aurait eu trois fois plus de débordements. Et puis si on a coutume de dire que les qualités offensives de Meunier sont inversement proportionnelles à ses performances défensives, je recommande le visionnage des quelques tacles bien sentis qui ont certes causé des corners, mais ont évité bien pire…


On ne sait même plus où donner de la tête quand il s’agit de fustiger la Kurz. Erreurs de placement défensif, check. Centres ratés, check. Débordements prévisibles et appels dans le vide, check. Désertion du couloir en phase défensives, double check. Une fois encore, l’arrière gauche parisien nous a rappelé que ce qui nous manque le plus, c’est un successeur à Maxwell, pas à Thiago Motta.

La définition de la combattivité. On peut lui reprocher mille carences techniques, et pourtant il s’est donné comme jamais, se jetant certes, mais montrant ainsi que si un joueur parisien était fier de ses couleurs ce soir-là, c’était bien lui. Et puis il est plus difficile de réussir des choses quand chacun de ses appels sont systématiquement ignorés par ses coéquipiers.


Invisible tout le match, et particulièrement sur les phases arrêtées offensives. Pas vu, pas pris.

Rappelle moi le propre du défenseur ? Ne pas se faire voir, et opérer en douce. Juste une question : tu l’as vu Mitroglouglou sur le front de l’attaque marseillaise ? Jamais.


Ah il est beau le capitaine courage, l’équipe se fait victimiser pendant les trois quarts du match, et il est en train de se cacher derrière sa position de libéro. Pas foutu de s’imposer sur les corners, mais capable de se faire griller la politesse par Thauvin, qui lui est passé devant plus facilement qu’un Schumacher des grands jours.

Forcément, pour éteindre une flamme olympique grecque, il faut au moins être deux. La coalition brésilienne a donc frappé fort pour empêcher Kostas d’exister et de nous planter un but de renard. Notre arrière garde n’a pas tremblé, la sérénité demeure leur marque de fabrique.


« Le grand avantage de Motta, c’est son jeu en une touche ». Où était-il hier ? Motta a fait plus de touches que moi quand j’ouvre mon appli Tinder, et on ne craint pas de le dire, hier soir, papy Motta a clairement fait son âge. Il y a deux ans, il aurait commis la bonne faute de pute pour empêcher Luiz Gustavo de tirer. Et quand on voit l’exclusion de Neymar, on se dit que le vice n’était pas du bon côté…

Toutes nos sorties de balle, toutes nos attaques rapides partaient de son pied magique. Motta c’est le joueur qui t’énerve en phase défensive et t’émerveille en phase offensive. Son plus grand exploit ? Toujours le même : terminer le match sans carton rouge.


Rendez-moi mon génie Verratti, par pitié ! Hier soir, j’ai bien vu un homme lui ressemblant vaguement se trémousser sur le terrain, mais quelle apathie profonde dans ses choix, ses relances ! Et surtout quel manque de combattivité. Le premier but ? Il est pour lui, il doit sortir au-devant de Luiz Gustavo. Le deuxième but ? Devinez qui est au marquage de Thauvin et le laisse tranquillement partir dans le dos de la défense ? Bingo, c’est Marco !

Non, le Gufetto n’est pas mort. Il a toujours ce petit déhanché, ce petit dribble devant la surface qui écœure ses vis-à vis. Hier soir, alors que nous étions menés, il trouve encore le moyen de ressortir le ballon proprement à l’aide d’un petit pont pour relancer toute l’équipe. Oui, il y a un PSG avec, et un PSG sans Verratti. Laisse lui le temps de revenir de blessure, et tu le verras au sommet de sa forme, humilier n’importe quel milieu de n’importe quel grand d’Europe que nous éliminerons en Ligue des Champions.


« Je suis le Roi, je fais ce qu’il me plait ». Quelques temps après avoir prononcé cette phrase, Scar mourra dévoré par les hyènes, pour avoir trop longtemps négligé son petit peuple, et péché par orgueil. Prends garde à toi Adrien, ta nonchalance et ta désinvolture ne pourront pas te mener bien loin sur les sentiers de la gloire. Tu risques au contraire de te casser les dents par manque d’implication, ou par facilité. Hier soir, c’était criant, comme sur ce deuxième but sur lequel tu penses pouvoir aisément maîtriser le débordement d’Njie. Tu lui est dix fois supérieur techniquement. Devine quoi ? C’est à l’envie qu’il t’a passé et a pu adresser son centre.

Si les sceptiques diront que Blaise nous manque, son successeur s’est bien manifesté à plusieurs reprises hier soir. Pour récupérer les ballons, Adrien est allé au charbon. Il a fait parler sa qualité de percussion et a plusieurs fois transpercé les lignes. Surtout, il délivre la passe décisive qu’il faut à Neymar pour l’égalisation. Petit Adrien deviendra grand. Très grand.


« Avant moi, il n’y avait rien ». Cette phrase n’est pas issue de la bible, mais de la bouche de Zlatan Ibrahimović, qui a plusieurs fois fait l’erreur de se croire supérieur au club. Hier soir, Neymar a esquissé les prémices d’une attitude semblable, en se laissant aller à des dribbles inutiles, péchant par excès d’orgueil, et sombrant dans la facilité. Il en a été plusieurs fois sanctionné, tant par les interventions défensives adverses que par ses propres passes imprécises. Et puis finalement, il a voulu montrer qu’il était au-dessus des lois, en se faisant justice lui-même. Résultat : une exclusion stupide, sans doute deux matches de suspension, une fin de match à dix, et un résultat nul. Alors que si le Ney consentait à jouer plus simple, à servir ses partenaires idéalement placés plutôt qu’à partir dans une litanie de dribbles, le football s’en porterait beaucoup mieux.

Faites le test chez vous : Demandez à un copain de vous suivre pendant une heure et demi et de vous mettre des petits coups dans les tibias à chaque pas que vous faites. On verra si après une heure vous n’aurez pas envie de mettre un petit coup d’épaule à cet ami indélicat. Mention spéciale et Oscar du meilleur acteur à Ocampos, qui s’écroule en se tenant la tête après un contact de l’épaule contre le torse, alors qu’il avait lui-même crocheté la jambe de Neymar sur un arrêt de jeu. Il faudra tout de même retenir que le brésilien fut, dans ce match, l’égalisateur dans une partie qui commençait bien mal. Neymar est rentré dans l’histoire du PSG, et des PSG-OM.


Rendez-nous Fabrice Pancrate ! Au moins pour voir un joueur courir tout droit et s’empaler dans le panneau publicitaire, on payait moins cher à l’époque ! Un match innommable, au cours duquel son seul fait d’arme aura été de se prendre un jaune pour contestation après avoir serré le bras de l’arbitre. Après avoir fait la misère à David Alaba, il échoue face à Jordan Amavi. J’entends d’ici les marseillais : « OH PUTAING CONG, AMAVI AU BAYERNEUH L’AN PROCHAING ! ». Tristesse. Non content de son match dégueulasse, il s’illustre ensuite en zone mixte, réclamant que les arbitres se mettent au niveau. Je ne vois pas pourquoi il dit ça. Ils se sont mis au sien ce soir.

Ouais, ouais, on pourra toujours cracher sur notre plus beau joyau, il n’empêche que chacune de ses accélérations nous donne des frissons. Et puis vous l’avez vue la main ? Si l’arbitre assistant ne sert à rien, autant l’assumer hein ! Tout ça pour nous éviter un nouveau penaltygate…


La consigne est pourtant simple : Cavani ne devrait recevoir le ballon qu’une fois en situation de frappe, et uniquement s’il peut ne frapper qu’en une touche. Au-delà, il commence à réfléchir et, à chaque contrôle, essaie de résoudre un problème de physique quantique. Pas étonnant qu’il ne soit pas foutu de réussir un dribble voire une passe dans le tempo. Ses partisans diront qu’il a beaucoup donné dans le repli défensif… Si c’est pour tout rater dès qu’on s’approche du but, merci beaucoup ! Il profite de la sortie prématurée de Neymar pour résoudre la question des coups-francs… Enfin, jusqu’au retour du Ney.

Edinson, c’est notre mal-aimé à nous. On lui demande d’attaquer, tout en étant sur un côté, d’abattre le boulot de 12 milieux et en plus de planter à chaque occasion. Inhumain. Si son positionnement sur un côté reste un mystère, il a rempli la tâche avec abnégation. Et surtout, il a montré, une fois encore, sa grinta dans les moments délicats. Sans lui, on serait repartis la queue entre les jambes du Vélodrome, et on aurait laissé la joie de la soirée aux marseillais. Un vrai parisien, ce n’est pas seulement celui qui marque un but. Ce n’est même pas celui qui nous fait gagner les matches. Un vrai parisien, c’est celui qui fait changer la frustration de camp. Tu es un vrai parisien, Edi.


Entre positif et négatif, choisissez votre position, moi je n’y arrive toujours pas.

Amour sans humeur

Je me remettais à comprendre le football quand on m’a prouvé,
dans le infarctus-time, que je l’aimais. À nouveau.

Cavani m’a offert le souvenir dément de Jerem’ Clément contre Sainté, un jour d’avril 2008. J’ai à nouveau le goût de mon club dans la bouche et je pourrais en pleurer.
J’en aurais pleuré à l’époque déjà, mais comme beaucoup de riches, les millions d’aujourd’hui m’ont rendu impassible. Car oui je suis un emmerdeur, un vrai. Un peine-à-jouir qui voudrait vivre éternellement avec l’amour de sa vie la flamme des premiers instants, même après neuf, dix ou vingt ans. Je traite Paris par dessus la jambe depuis des mois, et Paris m’a puni en me privant de jouissance.

Ce soir Paris a changé. Paris m’a raconté un maillot et l’uruguayen m’a raconté la grinta à l’argentine tellement rare depuis que Javier est à l’infirmerie, Di Maria à l’asile d’aliénés, le coeur brisé avec les doigts ; et sur le thème du chagrin je préfère ne même pas aborder Pocho.
Paris m’honore à nouveau. Bien sûr, on s’ennuiera encore – gosses de riches que nous sommes tous. Mais je porterai jusqu’au printemps le souvenir rassurant d’un clasico joué entre hommes comme un vrai match de football plutôt que comme une partie de golf entre millionnaires sur un green exemplaire. Mention très spéciale au petit bâtard qui agite ses majeurs plus vite que Mbappé ses jambes tout en montrant à Neymar ce que Marseille n’avait, pour une fois, certainement pas à envier à Barcelone : un public, un vrai, un public d’enculés, bien sûr, mais des enculés pleins de panache.

Curieusement, un feu d’artifice crépite près de la tour Effeil, ce soir. il est minuit passé d’une minute et je me demanderais presque si Paris fêterait Paris. Si seulement j’étais romantique.
Je constate que l’amour de ma vie sait encore me surprendre. Combien de fois ai-je balancé des bouteilles de rage mal contenue à travers chez-moi ? Combien de fois ai-je haï la sécheresse des maillots parisiens ? Pour rester dans la sueur, Cavani m’a fait plus vibrer en une fois ce soir qu’en les cent quarante et quelques autres fois précédentes.
J’ai même guéri de Neymar grâce à Cavani, ô divine ironie des coups de pied arrêtés. Junior a non seulement goûté à sa propre méthode – les marseillais n’ont rien à lui envier de ses talents de comédien – mais a aussi montré qu’il avait la rage, la bonne. Il a choisi son match, comme tous les brésiliens du PSG qui attendent Marseille pour nous montrer qu’ils nous aiment, comme Vainsyl Armand avant lui – souvenir de Fiorèse, les pieds dans les genoux plutôt que les cheveux sur la joue mais tout de même. Neymar a su briller par l’esprit plutôt que par les pieds, il a montré qu’il commençait à comprendre le vrai football, celui qui répond aux tribunes plutôt qu’aux journalistes. N’en jetté-je plus, je perds mon français et ma haine grâce à l’OM. L’ennui fait place nette.

J’aime Paris comme j’aime un frère. Il arrive qu’on s’oublie, il arrive qu’on se fâche, il arrive même qu’on se trahisse mais lorsqu’on a fait bouillir toute la rancoeur, il ne reste que les souvenirs éternels, le bonheur de communier comme si rien ne s’était jamais passé. Je vais y aller franchement et dire même, que j’aime l’hargneux OM. Oui, ce soir – ce soir seulement, enculés – l’OM m’a fait comprendre que rien ne compte plus que l’amour déraisonné. Paris a rythmé ma vie, à mon gré ou à mon insu. Il a fait battre mon coeur tant de fois que je me devais de lui demander pardon, car j’ai péché d’orgueil. Et je crois, maintenant, je crois en Paris car Paris peut y croire.
Oui, Paris peut croire à redevenir un vrai club, bientôt. Un club qui compte, et pas seulement un club qui gagne.
Je ne suis qu’un gosse de riche trop sûr de comprendre l’amour, mais l’amour ne récompense que ceux qui s’entêtent.
Paris, pardon. Paris, je t’aime. Ce seul match nul vaut toutes les victoires contre tous les Barça.

Noé à nouveau naïf

PS : Un malheureux concours de circonstance m’a privé de la moindre compagnie, même hostile, pour assister au miracle intime de ce soir. N’importe quel parisien, n’importe quel amoureux de football même, a déjà vécu ce moment de solitude terrible, rendue seulement parfaite par son Paris.
J’étais seul avec ma ferveur, seul avec mon PSG. Seul à bouillir de joie dans mon increvable bulle bleue-blanche-rouge-blanche-bleue.

De l’importance des gros nichons

Junior au coeur d’or mon cul. Pour moi, il est déjà mort.
Fort, il l’est sans effort. Mais dans le Mordor européen,
je choisirai encore Madar comme Frodon à anneau doré.

Son maillot s’épile avec « JR », ça lui donne un air, il gère sa marque, marque son sport de son empreinte qui pue. Prêtant son corps pour de l’argent, il couche sans prendre de douche entre deux passes. Mais à trop sortir couvert, il n’enfantera rien de plus que l’autre suédois. Doigt qui pue après le cul qui gratte, on s’y attendait pourtant à cette arnaque.

Il n’est avec nous que pour être seul, seul sur le toit. De toi et moi, les couilles il s’en bat. Tête nucléaire, il avait besoin d’un missile bien docile auquel se visser. Ce qui l’anime c’est la prime. Il frime, les autres triment. Pauvre pantomime de brésilien, produit fini de dribbles pour rien, il finira oublié avec les autres ballons d’or. Ici on aime le PSG, pas les déjà-arrivés.

C’est Edinson qu’on veut mettre au froid ?

Se ranger du côté de son bourreau, surtout si tôt, c’est une attitude de collabo.
Tes plongeons qui pigeonnent l’arbitre, je ne cherche même pas à piger. Calderwood peut aller pointer, plus besoin de lui quand le mouton peroxydé vient directement nous la brouter. Que tu fasses l’amour à la pelouse sans cesse, passe encore ; on a déjà eu Pocho, on ne va pas jouer les vierges effarouchées.

Mais ce qui m’a écoeuré, petite ballerine sans grâce, c’est ton jeté de pied, par derrière, sur notre marocain gracile, prince-marquis, héritier de Talal en centrale. Par derrière et entre brésiliens, ça ressemble à ce qui se passe pas si loin du Parc, entre deux lacs, les mercredi soirs après l’heure des matchs. L’enculé pourtant, c’est bien toi.

Les trois prochains mots font mal comme un premier compagnon de cellule : Barton avait raison. À moitié au moins ; Silva n’est pas en surpoids mais bien un ladyboy servile. Capitaine sans burne, il écoute les mères maquerelles. Le gang des culés à têtes de noeud vient faire sa loi, Thiago en perd sa foi et c’est Edinson qu’on veut mettre au froid ?

Le seul homme qui a perdu debout

Alors oui, bien-sûr, je crierai ton nom à chacun de tes contrôles ; oui, j’invoquerai Dieu à chacun de tes buts ; oui, je jouirai à chacune de tes passes géniales, Junior à la con, car je le sais bien, j’aime ce jeu.
Mais sache donc que tu ne seras pour toujours qu’une poupée gonflable, illusion de l’amour avec réservoir pour ceux que guette le désespoir d’aimer à nouveau un jour.

Cavani n’a pas tes boucles d’oreille, mais il a au moins le mérite de faire le ménage.
Je choisirai cent fois un raccroc d’Edi à ta fausse cacedédi pour Matuidi. Je choisirai cent fois les célébrations pourries du Matador à ton putain de ballon d’or.
Je choisirai toujours le seul homme qui a perdu debout, le 8 mars, à celui qui a gagné en se couchant.

Cavanoé

P.S. : Les vrais parisiens n’aiment pas les danseuses. En vrai, on préfère les gros Nênê.

Clash Back

Nous sommes le 19 septembre 2017. L’Equipe, ce quotidien sportif soit disant sérieux, a décidé de se transformer en rapporteur de cour d’école en publiant une première page à peine racoleuse. On y voit Neymar et Cavani, se toisant, le regard noir, avec comme titre LE CLASH.


On imagine très bien qu’il est question ici de cette histoire de penalty que Junior a voulu tirer à la place du Matador et que ce dernier a raté, ou plutôt que le gardien de l’OL a détourné sur la barre d’une superbe parade. Bref une banale histoire d’égo entre deux GRANDS joueurs comme on en voit tous les jours dans les GRANDS clubs, n’en déplaise à la France d’en bas.

Alors si l’Equipe est un journal récidiviste en la matière, cela ne nous empêche pas de constater une fois de plus l’incroyable manque d’originalité de ces braves gens, pour ne pas dire leur mauvaise foi intellectuelle. On en viendrait presque à être blasé tellement c’est la routine. Sans doute que ça fera vendre du papier, obligatoirement.
Mais pourquoi tant de facilité. D’autant qu’il y a un vrai exercice de style à tenter avec un titre pareil. Alors Virage va essayer de se lancer dans cet exercice périlleux façon freestyle.

Ça a toujours accouché de chefs d’oeuvre

Le Clash, vous vous souvenez ? C’était surtout un album de remixs du duo Denisien Suprême Nique Ta Mère. Un sympathique groupe de rap qui, si il effrayait la bourgeoise il y a 25 ans, apparait aujourd’hui comme une valeur sûre de la chanson française. La France, ce pays décidément toujours en retard.

Et justement en terme de clash, l’actualité c’est aussi le Suprême qui se reforme. Back dans les bacs pour les 20 ans de l’album Suprême NTM et pour une tournée des stades en mode « j’ai la taxe d’habitation et la taxe foncière à payer en décembre ». On ne leur en voudra pas trop vu que, même à 50 piges, ils feront bien mieux que la moitié des rappeurs français d’aujourd’hui, et tout ça sans vocodeur.

Vous le voyez arriver le parallèle ?
Joey Starr serait-il notre Neymar Jr et Kool Shen notre Edinson Cavani ?
Pas impossible. Joey a toujours eu une grande gueule et Kool un côté « chacun chez soi et les moutons seront bien gardés ».

Pour aller encore plus loin, la rivalité entre deux caractères opposés, ça a toujours accouché de chefs d’oeuvre.
Des exemples ? Il y en a plein : McCartney et Lennon, Jagger et Richards, Noel et Liam Gallagher, Ice Cube et Eazy E, Booba et le reste du monde, Jul et sa conscience…
Alors pourquoi ça ne s’appliquerait pas au football qui collectionne les têtes de noeuds et les caractères de merde ? Et si ce clash était bon signe pour le PSG ?

Paris sous les bombes

Mais revenons aux traits de caractère commun avec NTM si vous le voulez bien.
Lorsque Edi refuse de donner le ballon à Junior, il espère que le message est clairTouche pas à ma musique semble-t-il indiquer à la starlette brésilienne. Alors y’a des odeurs de soufre ou pas ? La réponse est non. D’une part car c’est lui qui tire tous les pénos depuis un an. D’autre part y’a pas débat vu ses stats en la matière. Et puis il est encore là, prêt à foutre le souk et tout le monde est cor-daPreuve en est : qui revient défendre et dégager le ballon de la tête devant Depay juste après la frappe lyonnaise sur la barre ? C’est Kool Cav’, pas Joey Junior. Comme si le Matador demandait à tout le monde Qui paiera les dégâts ?

Et qui marque le premier but parisien d’une superbe talonnade ? Libérant ainsi tout un stade qui acclame son héros et sa traditionnelle célébration j’appuie sur la gâchette ? Edi qui vise juste bien sur.

Alors quelle gratitude de la part de Neymar ? De la part du Staff ? A priori c’est Antero qui va régler le problème entre les deux étalons. Tant mieux si Nasser reste pour une fois à sa place. Les moutons seront bien gardés on vous dit. Car tout n’est pas si facile, tout ne tient qu’à un fil.

Allez Pose ton Gun Edi. Respire Junior. L’Equipe et tous ces charognards qui veulent la peau de notre crew n’ont qu’un refrain en tête : qu’est ce qu’on attend pour foutre le feu. Ne leurs donnez pas de munitions. L’argent pourrit les gens sans doute, mais vous êtes au dessus de tout ça car Paris est sous les bombes médiatiques. Je vous propose de retourner vers votre Benz et de vous serrer la main dans le parking du Parc pour que ça sonne funk. Pas l’moment d’abandonner, faut tout donner afin de changer les donnés, It’s underground o’clock, le glock va détonner.

Le monde de demain vous appartient les gars, même si ça emmerde l’ancien régime, l’Axe Bavarois-madrileno-catalan. Et la vieille France aussi.

Boom Bang.

C’est la rentrée !

Qui dit rentrée des classes dit changement de classe donc de petits camarades. Et ben là cette année c’est compliqué.


Il y a celui qui vient de l’étranger, le petit Junior, qui est assez cool parce qu’il capte déjà tout mais il prend pas mal de place à être au premier rang et à être si pote avec le Proviseur, M. Nasser. Mais bon on l’aime bien avec les copains et tout le monde voulait qu’il vienne jouer chez nous. Et puis il habite en banlieue dans une maison avec une piscine ; tout le monde espère être invité un mercredi après-midi.

Il y a le grand Kylian qui vient d’un rocher dans le Sud de la France, qui a sauté 3 classes et qui est en passe de devenir le chouchou (il est même en top tweet avec #BienvenueKylian) d’après certains.

Le moment magique des fournitures

Il y a également Blaise qui est parti à la fin de l’été en Erasmus en Italie (j’étais secrètement amoureuse de lui. Je suis sure qu’il reviendra) et que le prof principal M. Emery a vite remplacé par Adrien. Il parait qu’ils n’ont même pas eu le temps de lui organiser une fête. Bref c’est compliqué, ils ne parlent pas tous la même langue et le prof principal il n’est pas toujours très clair…

Heureusement y’a le moment magique des fournitures de rentrée où on te donne ton nouveau matériel et surtout les nouveaux joggings pour le sport (parce que les cahiers petits formats grand carreaux 56 pages protège-cahier verts, ben c’est moins drole). Et là le dirlo leur a donné les nouveaux maillots, il parait que c’était trop chouette. A la récrée ils ont bien frimé les garçons en se prenant en photo dans la cour et en se postant partout sur instagram.

On veut gagner les interclasses d’abord

Au final tout le monde est content de retourner travailler et de revoir les copains, les profs, les vestiaires… (sauf ceux des autres écoles qui sont dég car on a plus d’argent que tout le monde et qui crient au scandale). Même la grande rectrice académique régionale, Mme Valérie, à qui on a dit de dire qu’elle était contente d’avoir les nouveaux, et ben elle a dit qu’elle était contente qu’ils soient là les nouveaux. Parce qu’on sait bien qu’ils ont toujours envie de gagner les garçons.

Ben nous aussi en fait (même si on a perdu Amand’ qui est partie chez les quenelles) et on ne veut pas uniquement être celles qui vengent les garçons comme au printemps dernier.
Nous aussi on a des chouettes maillots. Nous aussi on peut Juste le Faire.
Parce que nous aussi on veut gagner les interclasses d’abord.

Elise, Déléguée de classe des filles (d’à côté)

Pas Si Grave

Il se pourrait bien qu’on s’en foot !
Ce titre ayant été refusé par l’Equipe, même en plein été, je me permets de le réutiliser ici où l’on n’est moins regardant sur l’exigence humoristique des chroniqueurs que sur leur talent journalistique,
leur précision historique et leur amour viscéral du PSG.


D’aucuns rétorqueront alors que je ne remplis quasiment aucun de ces critères, et je leur répondrais bien volontiers, avec la verve qui a fait ma réputation dans les soirées Loto de Pouilly-en-Auxois : « oui, c’est vrai, mais je ne suis pas payé non plus ! »
« Contrairement à certains joueurs qui le sont beaucoup trop ! », criait encore ce matin au PMU ce client mélenchoniste contre les millionnaires et l’argent sale dans le championnat de France, alors que cet autre client frontiste, semblait plutôt « pour le blanchiment généralisé, enfin j’me comprends ! ». D’où l’intérêt d’éviter les PMU de bon matin.

Goûter à l’ivresse de la Coupe de La ligue

A l’heure estivale où le parisien se réchauffe aux incendies corses, l’excitation est à son comble après quelques semaines intenables sans match de ballon rond quotidien à la télévision. Le championnat Conforama reprend enfin, l’homme regagnant son salon Ikea et la ménagère sa cuisine Mobalpa pour une nouvelle année normale. Ou presque. Parce qu’avec l’arrivée de Neymar dans la capitale, les fans du club de Daniel Hechter ont mouillé leurs boxers Pull In comme des jouvencelles à la sortie d’un concert des One Direction. Le PIB du Brésil est donc quasiment à Boulogne, où les amateurs de passes seront plus que jamais comblés.

De mémoire de supporter, nous avions rarement vécu de telles émotions depuis le prêt de Fabrice Pancrate à Sochaux. Le chouchou des kids et des coiffeurs pourra enfin goûter à l’ivresse de la Coupe de La ligue, à la pelouse d’Amiens et aux interviews de Christian Jeanpierre dans Téléfoot. Une évolution de carrière bienvenue avant la Coupe du Monde 2018. Dire que l’on attend désormais les 8e de finale de la Ligue des Champions Mastercard contre Barcelone est un euphémisme.

Partis muscler leurs CV en Turquie

Du coup on ne parle plus de Mbappé, de Monaco et de la concurrence, le prodige barcelonais éclipsant d’un trait l’intérêt pour les derniers bons joueurs de ligue 1, les plus ambitieux étant partis muscler leurs CV en Turquie, championnat aussi imprévisible que son président despote. Puisse-t-il ne pas tomber sur une nouvelle sextape de Valbuena… Et comme on dit chez eux « Kulübümüze transferi için görüşmeleri sürdürdüğümüz, Bahçelievler Medical Park’ta sağlık kontrolünden geçti ». Ou à peu près. Et dans ce milieu où les stars d’aujourd’hui sont les SDF d’après-demain (Remember Emmanuel Rivière, Sanogo, Freddy Adu, Belhanda, Alliadière, Le Tallec ou Marvin Martin…), rappelons-nous que Coman et Martial, malgré leurs millions, ont été balayés par Mbappé et Dembélé aussi rapidement que l’Equipe de France féminine en compétition officielle.

Même Manu Macron, notre Neymar à nous, s’essouffle un peu après sa présentation triomphale sur les Champs, mais continue ses roulades et ses petits ponts envers les plus riches (Neymar Sénior pourra dormir tranquille sur sa nouvelle prime paternelle à la signature !) dans un gouvernement tout feu tout flamme, récemment sponsorisé par Durex (les lubrifiants, pas les préservatifs…). A l’instar des Qataris, il faudra donc serrer les fesses pendant 5 ans, en espérant avoir quelques résultats au bout. Mais maintenant que les Jeux Olympiques sont acquis (ben surtout aux parisiens !), l’été peut se terminer sereinement, les Coréens du Nord attaquer l’Alaska, les ours blancs disparaitre du globe, le peuple de France est enfin comblé et l’AJ Auxerre sera championne de Ligue 2 Domino’s Pizza.

Alors tout ça n’est Pas Si Grave.

Oh! Ville Lumière

Oh Ville Lumière, tu brilles de mille feux. La Tour Eiffel est en émoi. Le peuple parisien rêve éveillé. Il rêve plus grand.


On lui avait promis. Une nouvelle étoile vient éblouir le Parc des Princes. La perle rare. Le King de Santos. Le futur meilleur joueur du monde. Le diamant jaune a trouvé son nouvel écrin.
Un transfert plein d’or, pour le futur ballon d’or. Titre promis, quand il aura accompli notre unique objectif, le Champions League Project. Demain, le Messi et le Crist se retireront. Les papis font de la résistance, mais personne n’est dupe, tout le monde le sait, l’avenir est à lui. Demain, l’avenir est à nous.

La nouvelle triplette de notre belle ville, après tout juste quelques semaines de gestation, a accouché du fils prodige, héritier de Raí, héritier de Ronaldinho… Nasser, Antero, Maxwell, chapeau bas. Je n’évoquerai pas les sommes engagées, ni le montage réalisé. Je laisse cela aux économistes, ou aux rageux. Je parlerai plutôt de votre vision, et de votre culot. Ces infâmes catalans, non content d’avoir usurpé une remontada historique, ont voulu pousser l’humiliation en achetant notre petit hibou, San Marco Verratti. Il est loin le temps où Ronnie filait à la catalane pour quelques dizaines de millions d’Euros… Qu’ils se contentent de Lucas Digne. En réponse, le Cheick va faire péter la clause libératoire, cette muraille créée pour justement ne jamais être atteinte.

Acteur principal de l’impensable

Que les indignés descendent dans la rue. Le temps n’est plus au fair-play. Le buzz du business est le roi du mercato. Les réseaux s’affolent. Les téléphones chauffent. Le marketing mercantile n’a plus de limite. Les rumeurs les plus folles sont souvent les plus infondées. On a envie d’y croire, mais on n’ose pas. On a l’habitude. Trop de désillusion. Trop de déception. Parfois, la magie prend forme. L’illusion devient consécration.

Il a été celui qui aura permis la remontada. Son coup franc chirurgical en lucarne a redonné l’espoir. Sans lui rien n’aurait été possible. Ses réactions violentes sur le terrain, notamment avec son pote Marquinhos, et son état d’esprit hargneux auront été les seuls sursauts d’une équipe blaugrana aux abois. Il a été décisif, l’acteur principal de l’impensable. Voir le bourreau rejoindre sa victime quelques mois plus tard est aussi incroyable. Une impression d’irréalité, qui ne sera estompée que le jour où nous le verrons fouler la pelouse sacrée du Parc en Rouge et Bleu.

Une seule issue sera acceptée

Je dois vous l’avouer, je suis perdu. J’exècre le football capitaliste de nos temps modernes. Je ne supporte pas de voir ce que sont devenues les tribunes du Parc. J’ai détesté l’attitude du numéro 11 barcelonais le 8 mars dernier. Mais putain quel pied ! L’instant est jouissif. J’attends avec impatience notre prochaine visite au Camp Nou. J’attends avec impatience de voir des maillots du Barça au Vélodrome. J’attends avec impatience le 26 mai 2018, à Kiev.

Le football est un éternel recommencement. Les paillettes de juillet ne se transforment pas toujours en triomphe de mai. Juillet 2017 est la plus belle promesse que nous n’avons jamais eu. Nul doute possible, l’équipe de départ est la plus brillante qu’il nous ait été donné d’admirer. Une seule issue sera acceptée. La gloire suprême sera notre unique dessein. Toute autre destinée sera un échec.

La Ville Lumière n’a jamais porté son étincelle sur le toit de l’Europe. Sa flamme serait alors éternelle. Elle n’est pour l’instant qu’un feu de paille. Le Parc des Princes doit devenir son brasier. Que la pépite nous embrase.
Oh Ville Lumière, sens la chaleur, de notre coeur…

Neymar Vellous

Neymar, c’est aujourd’hui. C’est l’époque. À lui tout seul. Neymar, c’est la preuve que nous sommes morts, que rien de tout ça n’existe vraiment. Comme dans un livre de K. Dick.

C’est un spectacle vertigineux, démentiel, ridicule. C’est l’argent qui gagne, encore. Entendez-vous son rire, lointain et intouchable ? Les millions valsent sur nos cadavres. Neymar à Paris. C’est une phrase qu’il est possible de prononcer mille fois sans qu’elle ne veule encore rien dire. Un mantra débile, une formule magique d’enfant déjà blasé parce que trop gâté. Un autocollant sur le pare-choc arrière d’un corbillard américain. C’est la preuve que la réalité a démissionné. Les supporters sont des zombies. Je ne parle pas de tous les autres. Les normaux, les détachés, les Sans Équipe Fixe. Le supporter que je suis est un putain de zombie. Neymar au PSG.

Je n’ai pas lu la presse sportive pendant la semaine passée en Vendée, là où les plages sont belles parce que désertes. Il n’est évidemment plus jamais question de financer le quotidien apatride depuis la trahison catalane. Même en vacances, quand le manque de football devient presque intolérable. Là-bas, maisonnette charmante, sans téléviseur. No foot, no tv… Des gens se suicident pour moins que ça. Pas de radio, je n’écoute pas la radio. Pourtant, Neymar est là, partout, tout le temps. Neymar, c’est de Gaulle, c’est l’Histoire ! Neymar, Neymar, Neymar.

Le gâteau sur la cerise

Mon amie me demande s’il va venir. Ou pas.
Je lui dis oui, je lui dis non, je lui dis peut-être, je ne sais pas.
Je pensais que j’y pensais. Mais non en fait. Pas tant que ça.
Le gâteau sur la cerise. Neymar.
222 millions.
Un trophée de plus pour le PSG.

“C’est de l’argent sale” disent-ils. Il n’y en a pas de propre. Et ce n’est pas le mien.
Et je m’en tape. 438 millions. 679 millions. Cent milliards de scarabées.
Ça ne veut plus rien dire vu que nous sommes morts.
Ce n’est pas le problème.
Il n’y a pas de débat.
On ne discute pas.
Neymar au Parc.
Neymar avec mon maillot sur mon écran.
Neymar sifflé à domicile après quatre premiers mois cauchemardesques. Par les mêmes qui priaient pour que Cavani parte, que Javier soit prêté (Dieu ne s’échange pas) et qui ont certainement acheté cet immonde maillot jaune pour parader sur les autoroutes estivales…
Et Neymar à la Raí : Il les fait taire, tous. Pour toujours.

Neymar est là. Zlatan s’efface

Le but sublime de Neymar contre Toulouse ou Madrid ou City, en boucle sur les réseaux phocéens, le Vieux Port comme hypnotisé, atomisé par ce geste que personne n’oubliera jamais. Et qui sera notre légende. Rien qu’à nous. Et à celle du football, peut-être…
Neymar, le pote de Lucas.

Neymar, ne m’en veux pas si longtemps encore, Ronnie reste ma star.
Tu viens et tu effaces, presque, ce jour maudit où tes ex-camarades pleureuses nous ont volé nos dents du bonheur brésiliennes. Il me faudra du temps mais tu es un enfant teigneux, combatif, tu divises et tu marques.Le PSG n’attendait que toi. Ici, c’est Paris, ici, c’est chez toi.

Neymar est là. Zlatan s’efface. Il fallait ça. C’est bien.
J’entends ceux qui jalousent déjà, qui crient au scandale financier, au grand n’importe quoi. Je me délecte de tous ces cris d’impuissance, de toutes ces crises de nerf à peine dissimulées. Que va titrer le canard anti parisien le jour de la signature, que va dire Aulas quand ses droits télé vont grimper en flèche, quelle mauvaise foi de caniveau dégaineront les sudistes pour oublier Payet, Garcia et leur champions’s project digne de Colony Capital (en replay actuellement, un épisode de Faîtes Entrer l’Accusé tout à fait délicieux sur l’affaire om/va, comme ça, en passant…) ?

Qu’il envoie ses meilleurs avocats

Ils sont baisés. Tous.
Ils le savent et je le sais.
Le PSG était mort. Son mercato risible. Et puis, Alvès. Et puis…
Valère Germain va zozoter avec brio pour huit millions d’euros en Ligue 1 et en Europa League.
Neymar va écrire une autre histoire.
La seule qui compte.
La nôtre.

Aujourd’hui, trophée des champions à Tanger. À quelques heures de ce match délocalisé de foire, sur la toile, le président de la ligue espagnole menace. Le PSG ne respecterait pas, avec ce transfert d’apocalypse, le fairplay financier. Qu’il aille au tribunal. Qu’il envoie ses meilleurs avocats. Voilà ce que sont les barcelonais : des pleureuses, des riches qui ne supportent pas quand d’autres riches les niquent à leur propre jeu.
Remontada. Néologisme à vomir que j’entends partout.
6-1 ? Oui, je m’en souviens.
PSG 222 000 000 Barcelone 0
Il faudra plus qu’un match retour et un arbitre complaisant pour se qualifier, ennemis catalans.

Et si MBappé avait la bonne idée de signer chez Zidane, votre été déjà plombé commencera à ressembler à un cauchemar valable.
Je ne vous souhaite rien d’autre.
En attendant Neymar.
Un mercenaire, un gamin capricieux aux exigences effrayantes, une tête de gondole, une star, tout ce que vous voulez.
Un footballeur parfois également. Que Borelli aurait couvé comme un fils.
“Se queda” ?
No lo creo, Gerard, no lo creo…

Ode à la prolifération

Si l’Europe était un “théâtre d’opérations” comme on dit hypocritement de nos jours, l’UEFA serait l’ONU chargée de la mise en oeuvre et du respect des traités, le Real Madrid serait les Etats-Unis, et le FC Barcelone l’URSS. Manchester United serait évidemment la couronne britannique, autrefois surpuissante et vivant aujourd’hui dans le souvenir de son illustre passé, tandis que le PSG serait la France à la recherche d’un nouvel équilibre, cherchant sa voie et tentant de faire entendre sa voix dans le concert des nations modernes.


Ainsi l’instance dirigeante serait dans son rôle en encourageant tout le monde à s’embrasser parce que la guerre c’est pas bien, mais en même temps les USA préfèrent quand les règles sont faites par eux tout en n’ayant aucune intention de les respecter.

L’URSS de son côté se contenterait de répondre à la menace hégémonique en consolidant à son tour la force de frappe la plus puissante et dangereuse qui soit, juste pour faire chier les américains (et aussi parce qu’ils voient le monde différemment).

La Grande-Bretagne, avec son flegme caractéristique, ayant fait sienne la doctrine de ne faire que répondre à une éventuelle attaque, aurait décidé de vendre sa capacité nucléaire au grand frère américain, devenant de facto inoffensive.

Un équilibre de la terreur

Et la France dans tout ça ?

Dans cet environnement hautement volatile, dans une course à l’armement sans cesse renouvelée, les super-puissances européennes ont instauré un équilibre de la terreur qu’elles pensent être les seules à pouvoir nourrir, leur assurant une position prépondérante sur le cours du football moderne.

Avec le “fair play financier” de nos amis suisses de l’UEFA, il y eut bien récemment une tentative de limiter la prolifération des arsenaux nucléaires, comprendre une volonté de la part de ceux ayant déjà la plus grosse part du gâteau de ne pas faire croquer les nouveaux venus, financés à coup de petro ou gazodollars illimités, et à ce titre pas du tout réglo.

L’Allemagne, simple pays de transit des plus grosses ogives mondiales, et son représentant le Bayern Munich, ont bien tenté leur chance, en se retranchant derrière l’argument selon lequel leurs efforts scientifiques n’aspiraient qu’à servir des intérêts civils, et non belliqueux. Dortmund appréciera.

En quelque sorte la troisième voie

Le jeune club parisien lui, doté d’ambitions élevées malgré un retard économique et sportif certain sur ses concurrents, ressemblant fort à celui de la recherche nucléaire française dans les années 60, a décidé de se doter d’un formidable levier diplomatique. De Gaulle ne plaidait-il pas que la bombe atomique donnerait à la France “un accès direct à la table des supergrands” ?

Il y a trois manières d’acquérir le feu nucléaire : en le créant (Léo Messi à Barcelone), en le braquant à un abruti de club qui trouvait qu’un Ballon d’or c’était suffisant et qu’il valait mieux encaisser un gros chèque en échange de sa capacité de frappe (C. Ronaldo de Man. Utd au Real), ou en profitant du démantèlement programmé d’un empire vieillissant pour aller piocher dans son arsenal mal sécurisé.

L’arrivée de Neymar au Paris Saint Germain serait en quelque sorte la troisième voie prônée par le Général de Gaulle. « Ni le vieux libéralisme, ni le communisme écrasant. Autre chose. Quoi ? Et bien, quelque chose de simple, de digne et de pratique, qui est l’association. C’est une vieille idée française ».

Un formidable outil de propagande

Cette signature obéirait à une double logique : en plus d’effacer la défaite de 1940, en l’occurence celle du Camp Nou en mars dernier, et de dépouiller d’une partie de leurs armes mal acquises nos bourreaux de l’époque, la captation de ce missile balistique longue portée ferait entrer le PSG au conseil de sécurité du foot européen, dans le Gotha qui se refusait à lui jusque-là.

Au-delà de la simple dissuasion, Neymar au PSG serait un formidable outil de propagande, destiné à renforcer l’aura de son nouveau club, et permettant à celui-ci une diffusion massive de son idéologie sportive à travers le monde. Une manifestation éclatante de sa doctrine de non-alignement.

Pour détailler un peu les ressorts émotionnels liés à ce possible “plus gros transfert de tous les temps, bras d’honneur au club catalan inclus”, permettez moi de souligner la nature des relations entre les deux clubs, telles que moi, supporter parisien, et donc à ce titre fatalement impartial et de bonne foi, les vis et ai vécues ces dernières années.

The North Remembers

Le FC Barcelone, c’est ce club de baltringues qui nous aura arnaqué Ronaldinho pour à peine plus que ce qu’ils ont payé depuis pour le transfert de Lucas Digne (et le plaisir de l’un n’enlève rien à la démangeaison au postérieur qui m’avait tourmenté de longues semaines cet été-là). Alors ok, on a récupéré chez eux le classissime Sherrer Maxwell depuis, mais je me demande toujours dans quelle mesure il est arrivé à l’époque pour combler un manque à son poste, ou parce que c’était le BFF de Zlatan. Mon plaisir et ma vengeance seront en revanche absolus lorsqu’il se confirmera que c’est Maxwell qui aura emporté la décision du joueur de rejoindre Paris.

Pour en revenir à Iñho, je n’ai jamais aimé le Barça, bien qu’il y ait brillé de longues saisons, et qu’une équipe hégémonique se soit graduellement constituée autour de lui et dans le sillage de son génie. Pas plus que je n’ai réussi à aimer le Real, même lorsque Zidane y officiait et réinventait les critères de la beauté dans le football.

Prendre Neymar au PSG me ferait penser à Arya Stark au début de la nouvelle saison de GoT : “The North remembers”.

Dans le rang des puissances intermédiaires

Non, Paris n’a pas oublié. Ni le pénalty un peu mytho de Ronaldo (le vrai) en 1997, abîmant la stature de héros de Bruno Ngotty acquise la saison précédente, et donnant la coupe à Barcelone (car oui, il était une époque où malgré ses stars, le Barca jouait la C3). Ni les matches nuls de raccroc en poules de LdC plus récemment. Ni les danseuses qui tombent comme des feuilles dès qu’un match ne va pas totalement dans leur sens. Ni leur influence sur les arbitres. Et surtout pas les tentatives répétées à chaque mercato de captation de Marco Verratti, notre bombe H à nous, depuis que le monde entier connait son talent.

Voyons donc le transfert de Neymar comme le coup fatal porté à une bête malade (finances, choix sportifs, départ de ses cadres, …), ou l’épisode le plus chaud d’une guerre froide qui ne dit pas son nom. Une nouvelle crise des missiles, mais sans Fidel Castro ni JFK.

A l’inverse d’une tête nucléaire, un Messi comme un Iniesta ne sont pas éternels. Et lorsque les cartouches se feront plus rares, et que la FIFA arrêtera d’acter des transferts durant des périodes d’interdiction (cf. Suarez), ou d’en valider d’autres malgré des montages financiers super douteux (cf. Neymar justement), le FC Barcelone aura à envisager de retourner dans le rang des puissances intermédiaires. Le foot étant par essence cyclique, et son marché plus ouvert que celui de l’atome, peut-être que le club Blaugrana devra se résoudre à s’abriter sous le parapluie d’une autre puissance, sous peine d’être détruit par ses voisins. D’ici là, Paris aura largement développé sa zone d’influence, et mis en place sa stratégie d’endiguement.

Oui, une troisième voie est possible, puisse Neymar en être le guide parisien. La liberté n’a pas de prix…

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Neymar, c’est grave docteur ?

C’est le sujet N°1 du moment. Neymar, viendra, viendra pas ?
Incroyable jeu de cache à cache à coup de millions.
C’est bien beau toutes ces rumeurs, ça excite la sphère mediatico-sportive, mais pendant ce temps là, il y en a qui souffrent.

Un peu d’étymologie pour commencer voulez-vous ?
Au douzième siècle le verbe rêver n’existe pas.
On préfère parler de « délire sous l’emprise d’une maladie ». C’est dire à quel point on n’était pas très romantique au moyen-âge. De toute façon le football n’existait pas non plus.

Alors si supporter le PSG est une maladie, rêver de Neymar sous nos couleurs est forcément un délire. Un délire à plus de 220 millions d’euros, ça fait cher la consultation chez le spécialiste.
Et pourtant, la salle d’attente du docteur Antero affiche complet ces derniers temps.

Non mais Neymar ?
De mémoire de supporter, peu sont les cas de figure similaires dans la capitale.
Tout au plus l’arrivée de Ronnie, le retour de Nico, la signature de Jay-Jay ou encore du Z et de O Monstro la même année. Avant eux, il y eu bien-sûr les Dahleb, Sušić ou Bianchi… Mais cette fois-ci, on a vraiment quitté la stratosphère.

Neymar. Sérieusement ?
Ca fait presque une semaine que la fusée interstellaire a été lancée.
Reste à savoir quand elle va atterrir. Pendant ce temps là, le Barça se chie dans le froc, ou alors se fout bien de notre gueule. Mais plus les heures s’écoulent, plus on s’oriente vers la première option. En même temps, ils l’ont bien cherché. Les mecs nous ont mis l’Archouma devant toute l’Europe pour deux décennies au moins, voire plusieurs générations. Alors si on peut, ne serait-ce que niquer le film d’intro de PES 2018 dont le teaser promotionnel se sert de la Remontada, ce sera une petite victoire de geek certes, mais une victoire quand même.

Neymar, pince-moi, je rêve.
Imagine le casse-tête pornographique pour Unai. Draxler, Di Maria, Cavani, Pastore, Lo Celso, Lucas (qui sait), Ben Arfa (qui saura, qui saura, qui sauraaaaaa) et donc Neymar. Où sont passés nos Christian, Cardetti, Aloisio et Vampeta d’antan. Mais où sont passées les Gazelles… car là c’est du lourd, une attaque aussi rapide et imprévisible qu’une percée teutonne dans la ligne Maginot. Rien que de citer ces quelques noms me donne l’impression d’avoir pris trois cachetons de MDMA au petit dej’. Mais attention à la Redescentada. C’est toujours le même problème avec la drogue dure, on a beau connaitre les effets secondaires, on y retourne toujours. Car on le sait. Mercato à Paris est souvent synonyme de désillusion. Et si cette fois-ci, c’était de la bonne ? Et si le crack arrivait enfin à bon port.

Neymar, tu déconnes ?
Et puis ce maillot jaune qu’on devinait plus cet été sur les épaules de Chris Froome ? Est-ce que tu crois que Nasser avait prévu le coup ? Parce que certes, il y a eu 30 joueurs Auriverde au PSG depuis 1970, mais on dirait bien que Papa a voulu faire plaisir à sa nouvelle étoile et à son bodyguard a.k.a Dani Alves la faucheuse. Tu peux continuer à gueuler en disant qu’une fois de plus, on ne respecte pas les couleurs historiques du club. Mais rappelle-toi le maillot Louis Vuitton sur Pedro Miguel. Dégueulasse non ? Alors que le jaune, ça sied à tout le monde, même à Layvin Kurzawa qui, en matière de bon goût vestimentaire, n’en est plus à une connerie près.

Neymar, à la folie.
Alors voilà. Il n’a pas signé, on n’a que des bruits de couloir, on fait confiance à des journalistes-tweetos-espingouins dont on ne connaissait pas l’existence il y a encore 3 jours. On n’a jamais autant utilisé le site Reverso pour essayer de traduire toutes les unes de la presse sportive ibérique. On en viendrait presque à regretter d’avoir fait allemand première langue et d’avoir écouté ses parents, tout ça pour retaper la seconde comme un looser. On n’en peut plus, on veut que ça finisse et que ça sorte. On a l’impression d’être coincé sur la cuvette des chiottes parce qu’on n’a pas retrouvé la boîte de dragées Fuca dans la pharmacie. Bref on attend. Et on sert les fesses. C’est grave docteur ?

Et dire que finalement, on va signer Alexis Sanchez. Et avoue-le, tu trouveras ça normal. Limite décevant.