Humeur

Ça vient de Marseille #2

Ca va les gars, vous n’avez pas trop d’air, les vacances se passent bien ? Vous voulez que je vous amène un petit Pastis ? Surtout ne forcez pas trop et pensez bien à vous reposer un maximum, parce dans quelques jours va démarrer quelque chose que vous attendez depuis longtemps et que vous n’échangeriez contre rien au monde.

Alors, vous voyez ce que je veux dire, attention…oui, vous le savez très bien, allez-y… et ben oui pardi, bien évidemment, dans quelques jours démarre notre incroyable, notre fantastique, notre époustouflante Ligue 1 !
Et oui Mesdames, Messieurs, carrément !! Le 12 août, the famous French league, the top of the top, enviée par l’Europe entière, suivie même depuis les Etats-Unis, lance sa saison 2016/2017 !!

Et attention, pas n’importe où aux Etats-Unis, à Los Angeles Môssieur, là où on tourne les films et tout et tout, #onesttropdesrestas#Hollywood !
Maintenant, avec Star Wars et les Avengers, si tu ne connais pas « The Fucking French League », t’es un tocard !

Et tout ça grâce à qui, je vous le donne en mille, grâce au Paris-Saint Germain et toutes ses stars bien sûr, « The PI-S-GI » comme on dit aux States.
Non mais sans déconner les gars, faut arrêtez et revenir un peu sur terre là !
Vous gagnez une compétition sans réelle concurrence depuis 4 ans et vous allez faire les malins de l’autre côté de la planète ! Remarque qu’au moins, si jamais vous gagnez le tournoi (comme vous l’aviez fait l’an dernier je crois), ça vous donnera l’impression de pouvoir gagner une compétition internationale, c’est déjà ça.

Cavani, ce sera lui l’emblème de la phase 2

Et oui, parce qu’à l’image des films Marvel, le PSG rentre dans une nouvelle phase, la phase 2, donc il va falloir faire rentrer des nouveaux super-héros dans l’équipe, car le leader, le capitaine, la pierre angulaire de la phase 1 est partie « comme une légende » rejoindre une autre équipe de super-héros.
Et oui, Zlatan Ibrahimovic est parti à Manchester United et maintenant, on se rend compte que ça ne va pas être si simple d’attirer un top player mondial pour être le nouvel emblème du PSG, même avec un chéquier sans limite.

Messi ? Accroché à son Barça même dans la tempête, Neymar ? Pas intéressé, Suarez ? Pareil que Miguel, Ronaldo ? C’est déjà l’emblème du Real, devenir l’emblème du PSG serait une régression dans sa tête, mais dans 2 ans peut-être, pourquoi pas…
Alors il reste qui ? Higuain ? Il part à la Juve, Pogba ? Ce sera MU avec votre « légende », Cavani ? Ah non pardon, Cavani il est déjà au PSG.
Et ben voilà, Cavani bien sûr, ce sera lui l’emblème de la phase 2 !!

Pourtant je vous sens un peu dubitatifs, j’ai l’impression que vous n’y croyez pas, un peu comme pour Lucas…, en même temps, je vous comprends, vous le voyez jouez depuis trois ans et vous vous dites qu’il ne pourra pas assumer le poste de 9 tout seul, qu’il est un peu grillé en fait.
Non pas qu’il soit mauvais, « bien au contraire » comme dirait Didier Deschamps, Cavani reste un joueur de classe internationale, c’est sûr et certain.
Mais ces trois ans passés au PSG à jouer dans l’ombre de Zlatan, à évoluer à un poste qui n’était pas le sien, ça n’a pas été facile pour lui et du coup vous n’êtes pas complètement sereins. En fait il aurait fallu l’acheter cette année pour bien faire.
Et s’il se blesse surtout, vous jouer avec qui en 9, Augustin ? Ongenda ? Bien sûr que non, il vous faut absolument un autre attaquant de pointe expérimenté qui puisse supporter la pression d’un quart de finale ou vous êtes à 1-1 à une demi-heure de la fin du match retour après un 2-2 à l’aller au Parc et surtout qui soit capable de vous faire basculer en demi.

Alors oui, je vois déjà les parisiens en vacances nous expliquer que le petit Augustin c’est de la balle atomique, qu’il a marqué six buts au championnat d’Europe U19, qu’il va à 2000 à l’heure…
Bien sûr qu’il est bon, personne ne dit le contraire, on n’est pas aveugle, on a tous vu son premier but en finale des U19, d’ailleurs faites gaffe qu’il vous fasse pas une « Coman » bis, ça ferait pas sérieux quand même. Mais le problème n’est pas là, on ne peut pas faire supporter à un gamin de 19 ans ce type de pression, il vous faut un autre 9 expérimenté, genre un crack à 80 millions d’Euros.

Alors pour l’instant vous nous faites un recrutement à la Lyonnaise, des très bons joueurs, utiles à l’effectif, pas trop cher, Meunier à 7 Millions d’euros, propre, Krychowiak pour 26 Millions, ok, le petit Lo Celso pour l’avenir (14 M€ tout de même).
Et puis il y a Ben Arfa, l’inclassable Ben Arfa, parfois sublime et l’égal des plus grands, mais tellement imprévisible dans ses performances, même si depuis l’an dernier à Nice ce terrible défaut a semblé s’estomper, reste plus qu’à savoir lequel vous aurez.

Un mec qui arrive à gagner la ligue Europa avec les remplaçants

Quoi qu’il en soit, on ne retrouve pas la folie des mercatos des années précédentes, avec ces dizaines de millions dépensés et ces arrivées prestigieuses, il manque quelque chose et tout le monde sait bien que ce n’est pas l’argent.
Qui sait, peut-être que le PSG nous prépare une surprise et qu’au moment où vous lirez ces quelques lignes, Ronaldo défilera en Bus sur les Champs Elysée, ce qui serait un comble quand même, mais je n’y crois pas trop.

Alors il y a cet entraineur, Unai Emery, qui a réussi à gagner 3 fois la Ligue Europa avec Kevin Gameiro en pointe.
Du coup, les dirigeants du PSG se sont dit que si un mec arrive à gagner la ligue Europa avec les remplaçants, si on lui donne les titulaires, il pourra peut-être gagner la Ligue des Champions !
Ma foi, pourquoi pas, qui sait ? C’est peut-être lui la trouvaille, faut voir.
Mais quoi qu’il en soit les gars, va falloir vous sortir les doigts cette année, parce que les Qataris, je ne crois pas qu’ils mettent autant d’argent pour battre le record des quarts de finales d’affilés.

Imaginez-vous en mars 2017, après une défaite contre la Juventus en quart de finale :

« Sport : Le PSG vient encore de battre son propre record en réalisant un 5ème quart de finale perdu d’affilé, performance à la fois triste et unique. L’entraineur, Unai Emery, a préféré se projeter sur la demi-finale de coupe de France contre Nancy, « un match d’une importance capitale » a-t-il dit, plutôt que d’accabler ses joueurs. »

Vous la voyez l’histoire ? Donc là faut plus rigoler les gars, parce que la vérité c’est qu’il y a urgence et vous le savez très bien, vous devez ABSOLUMENT atteindre les demi-finales, voir gagner la ligue des Champions si vous ne voulez pas passer pour des guignols !
N’oubliez pas non plus que vous êtes la seule équipe au monde avec un Etat derrière vous, un Etat !!

Mais nous, c’est la phase finale qu’on est en train d’atteindre

Vous n’avez absolument aucune limite financière, l’Europe entière le sait.
D’ailleurs, cette richesse absolue, fait unique dans l’histoire du football, vous permet de vous offrir tout ce que vous voulez, certes, mais en même temps vous oblige à gagner toutes les compétitions dans lesquelles vous participez y compris la ligue des Champions, mais le problème c’est que là, vous n’êtes plus tout seul, il y a le Barça, il y a Chelsea, il y a Manchester City et encore je ne parle que de ceux qui vous ont éliminé…
Et c’est là qu’on en revient au principal problème du PSG, vous êtes trop seuls en France, nos compétitions nationales n’ont plus d’enjeux pour vous car il y a un trop grand écart avec le reste de la concurrence.

Alors vous respectez les compétitions, il n’y a rien à dire, ça fait deux ans que vous gagnez les quatre titres, mais au bout d’un moment faut reconnaitre qu’on s’emmerde un peu.
L’an dernier, vous aviez un budget de 500M d’euros quand votre poursuivant immédiat (Monaco) émergeait à moitié moins (250 M€).
Ensuite c’était Lyon avec 140 M€, soit un peu plus du quart de votre budget et après c’était l’OM avec 120 M€, soit moins du quart de votre budget !!

Et encore, ça c’était avant l’opération « Tout doit disparaitre » mise en place par Vincent Labrune depuis l’été dernier, car entre parenthèses, si vous êtes en train de changer de phase, nous aussi en quelque sorte, mais nous, c’est la phase finale qu’on est en train d’atteindre.
Tous les jours on attend la fumée blanche du nouveau repreneur, mais pour l’instant on s’attend surtout à passer une saison de merde avec une équipe qui va devoir se battre pour finir 8ème, mais ça, c’est une autre histoire, parenthèse refermée.

Alors du coup, il faut se mettre à la place des Ronaldo et autres Messi, ils n’ont pas envie de venir jouer dans un championnat sans concurrence où ils vont devoir se taper des PSG-Guingamp ou encore des Nancy-PSG par -10°, et ce n’est pas une question de salaire car même si vous les payez 25M€ par an, ils s’en foutent, ils sont blindés.
Même le Classico que les medias nous vendent comme le match de l’année et qui se doit donc d’être une sorte de vitrine à l’international pour notre Championnat ne rime plus à rien.

Imaginez en l’état actuel des choses une équipe de l’OM qui se présenterait avec Rabillard et le petit frère de Batshuayi devant, le petit Porsan-Clemente et le jeune Khaoui arrivé de Tours cette année au milieu et la paire Rekik-Doria en charnière centrale, Waouh !! L’Europe va être aux taquets !!

Non, il faut vraiment pour l’intérêt de tout le monde trouver quelques nouveaux investisseurs, j’irais même jusqu’à dire que c’est sur ça que devraient se concentrer les Qataris en priorité, comme ça la ligue 1 s’en trouverait renforcée, la compétition serait plus dure à gagner pour le PSG et vous seriez mieux préparés à affronter vos homologues en quart de finale de C1.

Alors qu’est-ce qu’on doit vous souhaiter pour cette saison, bonne chance pour un nouveau quadruplé ? Même pas puisque vous n’avez plus besoin de chance pour ça, ah oui je sais, bonne chance pour atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions, parce que là par contre il va vous en falloir un peu.

Pourquoi Paris ne gagnera ni la Ligue des Champions ni… la Ligue 1

Les gars, soyons honnêtes : on avait envie que ça bouge.

Laurent Blanc, malgré son bilan plus que correct et son glorieux passé de joueur, n’a jamais totalement convaincu les fans. La faute à une gestion particulière de l’équipe première, à un charisme aux abonnés absents, à une relation bizarre et tendue avec les médias. La faute surtout à quelques choix de coaching sur lesquels on préfèrera ne pas revenir (Man City, l’aller, le retour, toussa toussa).

Ibra, qu’on adore/déteste, qui aura planté plus que Pedro Miguel, qui a fait don à la France de sa spectaculaire maîtrise du show et de la punchline, n’était finalement pas homme à ramener une Ligue des Champions dans sa besace. On le savait, on avait fait semblant de l’oublier. On avait pourtant bien observé ses passages à la Juve, à l’Inter et au Barça. On se disait qu’il fallait qu’il poursuive ailleurs mais on n’osait pas trop le dire.

On avait envie que ça bouge et figurez-vous que ça a bougé ! 

Exit Blanc et Ibra (et Van Der machin, il était temps), welcome Emery et Ben Arfa.
Emery ? Le gars qui gagne l’Europa League tous les ans avec Séville et qui transforme le cuivre en or (Bacca, Gameiro, Banega).
Ben Arfa ? Le diamant brut de la Ligue 1, le talent à l’état pur, le môme turbulent devenu sage (même pas de vague quand il apprend qu’il ne va pas à l’Euro, chapeau) et qui signe enfin dans le club de ses rêves. Plus Meunier, le grand belge vu à l’Euro et qu’on nous annonce au top. Plus Krychowiak (on dit Krikoviak ou Krichoviak au fait ?), le milieu harceleur polonais qui revient en France après sa pige dans l’équipe d’Emery en Espagne.

Limogé dès le mois de novembre après un bilan tout pourri

Alors, contents ? Un peu oui (on voulait que ça pulse, que des jeunes confirmés se pointent, qu’un entraîneur winner débarque).

Mais en fait non.

Le gars Emery n’a jamais gagné un Championnat et ne connaît pas, ou si peu, la Champions League (rien de bien croustillant avec Valence, des phases de groupe bof et un ou deux 1/8ème de finale avec Séville). On nous vante ses méthodes, les joueurs sont ravis, le type est bardé d’ambition, sa 1ère conf’ de presse a été super, il prône un pressing fou, une récup’ de balle intensive et une transmission expresse vers l’attaque. Bla-bla-bla…

Mais savez-vous que lors de son unique expérience hors d’Espagne (Spartak Moscou), Unai a été limogé dès le mois de novembre après un bilan tout pourri ?

Savez-vous qu’il doit son aura sévillane à l’immense Directeur sportif Monchi ? Un homme doué pour les transferts et les castings d’exception, un temps annoncé au PSG mais qui ne viendra pas.

Doit-on faire confiance à Cavani ?

Emery est formidable pour un bon club ambitieux dans sa zone de confort espagnole, sûrement pas pour être à la tête d’un club qui prétend tout gagner en France et en Europe. Dire qu’on n’a pas été capable de retenir Carletto, grrrrr.

Le gars Atem maintenant. Ben Arfa, le joueur, est un génie. Un génie…qui dérape super souvent. Ok Nice l’an passé et son comportement exemplaire. Mais avant ? Et maintenant, dans un vestiaire international plein de stars ? Pas de doute sur sa conduite de balle, un peu plus sur sa conduite tout court.

Et puis, doit-on faire confiance à Cavani ? Si le mec a des offres, pas sûr qu’il reste, ravi qu’il serait de pénaliser un club qui ne lui faisait pas de cadeau quand le suédois à catogan était là. On ferait quoi s’il partait ? On prendrait papy Van Persie ?

Et Aurier ? Nan rien…

Et Marquinhos ? On lui dit qu’il est bon et qu’il va jouer à côté de Thiago Silva toute la saison ou on le jette dans les bras du Barça ?

Et Motta qui va désormais à 2 à l’heure, qui va avoir 40 ans et qui prend 1 carton toutes les 20 minutes ?

Sinon, ceux qui ont capté le job de Pat Kluivert sont priés d’expliquer le truc aux copains.

Le Qatar et le foot, de l’argent fou et des idées floues ? On devrait leur expliquer que Marco Verratti ne pourra pas tout gagner tout seul.

Pendant ce temps-là, tranquillou bilou, le club du Président Aulas (le meilleur patron de club en France, le plus agaçant aussi) trace sa route et semble revenu pour jouer les 1ers rôles en Ligue 1. Si l’OL garde ses meilleurs joueurs, on peut avoir peur. L’équipe fait bloc et ne la ramène pas, ça bosse dans un environnement nickel avec un nouveau stade de grand.

Sur la scène européenne, le train des transferts est déjà lancé à vive allure mais n’a semble-t-il pas pas prévu de passer par Paris. Bayern, Juve, Barça, Man City, Man U : tous ont dégainé du lourd et c’est pas fini.

Pire, pour ceux qui ont eu envie de passer à autre chose et de (re)gagner rapidement, on a sorti le carnet de chèques pour attirer un énorme coach (pas pour en virer un…, enfin on s’est compris). Guardiola va à Manchester (les bleus), Ancelotti à Munich, Mou à Manchester (les rouges, qui ne joueront pas la C1, mais visiblement l’arrogant portugais préfère l’Europa League à Paris), Conte va à Chelsea (certes, ils ne joueront pas non plus la C1 mais on les y reverra fissa vu le profil du coach rital).

En gros, pas gagnée cette histoire.

Ici, c’est Perdu ?

La Minute Blonde #2

Suite à la parution de mon premier billet, j’ai attendu avec une légère excitation teintée d’angoisse qu’une avalanche de mails de haters m’ensevelisse – ambiance Ripley dans son nid d’aliens – ce qui m’aurait conforté dans ma vision-cliché du supporter à l’humour limité lorsque l’on s’attaque à son équipe fétiche. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reçus des messages d’encouragements, voire des compliments et plus étrange encore, des propositions d’une décence toute en subtilité.

J’ai alors réalisé que me remettre à écrire pour Virage pourrait potentiellement être le sésame me permettant de rencontrer un membre (célibataire de préférence) d’un de ces nouveaux groupes de supporters parisiens barbus et à pantalon trop court. Echec cuisant pour le moment, malgré le chantage régulièrement perpétré par notre rédac’ chef, mettant dans la balance un numéro de téléphone contre un nouvel article.

Faire semblant de s’intéresser au PSG permet-il de scorer ?

Nonobstant cette carotte, mon inspiration depuis un an s’était (qa)tarie (chers amis de l’Emirat, promis, c’est la dernière fois) et les idées de papier s’imposaient autant dans mon cerveau que Lucas sur le terrain en début de saison.

Les Parisiens m’avaient pourtant récemment offert plusieurs boulevards. Entre le départ de leur roitelet auto-proclamé qui restera certes une légende, mais plus pour le ridicule de ses punchlines mégalo que pour la qualité de son jeu en Champions League (la seule interrogation qui subsiste concerne le nom de son remplaçant au poste stratégique de comique en chef), les frasques répétées de ce cher Serge (lequel, même s’il joue à droite, est peut-être devenu de gauche depuis qu’il a passé une petite #NuitDebout au poste – cette vanne qu’on m’a aimablement autorisée à utiliser est copyrightée, ce que tu ne saurais ignorer, cher lecteur, puisque tu suis assidûment notre page Facebook)

Ou l’arrivée en fanfare de Ben Arfa, d’ores et déjà gratifié d’une petite ritournelle éponyme estampillée « rap » – guillemets de rigueur – tout droit issue de l’imagination apparemment florissante, elle, d’un certain Canardo (Google, cette mine d’or m’indique qu’il s’agirait du frère de La Fouine, CQFD).
Cela devrait sûrement ravir le nouveau totem Hatem, lui qui a eu tendance à se prendre pour 2Pac par le passé.

Mon deal avec Virage étant pour le moment forfait, je me suis donc, dans un but à visée purement journalistique, posé la question existentielle suivante : faire semblant de s’intéresser au PSG permet-il de scorer ?

Le premier papier susmentionné m’ayant permis de participer (mais seulement en tant qu’alibi blond à boobs, ne nous hidjabons pas la face) à un déjeuner-interview avec le formidable (mais bien trop maqué pour être un sujet à étudier) Julien Cazarre, décuplant mon admiration pour le garçon mais réduisant par là même à néant toute velléité de ma part d’un jour quitter la robe pour me lancer dans le stand-up comme certains de mes con(frère)s, je me suis rapidement aperçue que balancer ces deux informations de manière détachée (« Et sinon j’écris pour un webzine consacré au PSG » juste avant « Ah et par ce biais j’ai rencontré Julien Cazarre ») à une target potentielle sur Bumble et consorts faisait régulièrement son petit effet.

Balancer sur le PSG permet certes de choper mais sans garantie sur la durée

A partir de ce constat, deux solutions : ou bien les supporters du PSG sont une communauté statistiquement très représentée sur les applis de rencontre par géolocalisation ou alors je match(e) systématiquement avec des mecs appartenant à cette catégorie, ce qui dans les deux cas ne pouvait que faciliter l’étude sociologique que je comptais mener.

Une fois les candidats ferrés, une autre difficulté n’a pas manqué de se présenter : était-il concrètement possible d’aller au-delà de la première rencontre avec un fan hardcore quand tu es une complète ignorante de la galaxie Al-Khelaïfi ? Voici un challenge que je ne pouvais que relever, en me limitant, histoire de ne pas compromettre toutes mes soirées, à deux spécimens: un infiltré soumis à un devoir de réserve sur lequel il s’est régulièrement assis (pour me faire plaisir j’imagine) et un « c’était mieux avant ». J’avais par ailleurs placé la barre (transversale) à la seule hauteur importante à mes yeux : tu n’es pas hilarant, tu restes sur le banc.

Comme je le craignais, mes interlocuteurs se sont rapidement aperçus que malgré mon amour certain du ballon, je ne tenais pas les prolongations quand il s’agissait de deviser sur le fameux pénalty raté de Marco Simone (« Mais enfin voyons, tu sais bien, celui où il a glissé comme une sombre bouse lors de sa deuxième saison au club, attends, je te montre la vidéo avant de commander la prochaine tournée »), car contrairement à l’autre contributrice de ces pages numériques qui est une vraie spécialiste de la question, je ne suis qu’une imposture bidon.

Lorsque l’un des deux m’a par exemple demandé avec un clin d’œil se voulant complice si à mon avis Mickaël Madar n’aurait pas mieux fait de bosser chez l’As du Fallafel ou si Dely Valdés aurait ses papiers en 2016 (attention, joke inside), j’avoue que j’ai été aussi atterrée qu’en écoutant les soliloques d’Ibra à la télé…

Moralité : balancer sur le PSG permet certes de choper mais sans garantie sur la durée. Par rapport aux deux exemples précédents (des garçons au demeurant charmants), il s’agissait d’un problème bien plus général de compatibilité…

Ce nouveau billet étant enfin rédigé, je ne désespère pas de trouver à présent grâce à Virage chaussure (à crampons?) à mon pied. De là à prénommer notre future descendance Jean-Kévin (à part le taux d’alcoolémie forcément délirant de son père lorsqu’il s’est présenté à l’état civil, je ne vois pas d’autre explication à cette aberration), il n’y a qu’un petit-pont que non, je ne franchirai pas.

Une rentrée bien

Pas si grave illustrationAlors nous y voilà. En plein cœur d’un été pas si estival, où le prix d’une vie humaine n’est décidément pas grand chose, celle de Paul Pogba vaut à peu près 120 millions d’euros. Donc. Alors qu’après son euro mitigé on aurait pu l’échanger contre une Clio d’occasion.

Mais voilà, le cœur des investisseurs milliardaires a ses raisons que la raison populaire ignore de plus en plus. L’essentiel n’est-il pas que les stades soient pleins de mignons supporters, eux-mêmes plein de bière, qu’ils viennent vidanger tous les deux ans sur leurs homologues russes pour fêter les vacances ? Et si l’Euro des anglais aura été tout sauf une promenade (cette blague est en instance de validation par Monseigneur Estrosi), on reste ébahis par la ferveur et l’envie, la fraternité et la jovialité qu’islandais et gallois, irlandais du nord et rouquins du sud auront montré à la face du football mondial.

Manchester, patrie des musiciens célèbres
et de têtes de cons finies

A l’heure où les starlettes des grosses machines européennes ne semblent plus supporter la pression (contrairement à leurs supporters), ces ‘’petites’’ nations auront éclairci une compétition bien terne, où même le roi Ronaldo a préféré sortir sur une civière au cas où les français brisent le mur portugais. Mais en bons spécialistes de la discipline (je parle de mur, pas de football), les lusitaniens, à l’envie, ont enfin offert le sacre à leur mannequin vedette, en proposant le minimum syndical, celui qui fit les belles heures de la grande Italie ou de la rigolote Grèce. Le foot est ainsi fait, Gignac aussi, et l’on aura beau blâmer les poteaux, c’est bien le Bayern qui fut champion en 76 !

C’est donc à Manchester, patrie de musiciens célèbres et des têtes de cons finies (les frères Gallagher font partie des 2 catégories, mais supportent City), que vient d’atterrir Zlatan, ex-idole parisienne, philosophe et animateur télé imparable, et dont le départ devrait rendre nos journées de championnats aussi ternes qu’avant son arrivée. Et si l’on sait à peu près qui sera premier du Tour De France dès le départ, on ne sait jamais qui sera deuxième du championnat de France et ça, c’est toujours vachement excitant. Parce que là, vu le niveau foufou des transferts, on va peut-être s’abonner au Úrvalsdeild karla í knattspyrnu, cette fameuse ligue islandaise virevoltante, pour s’éviter des Lorient-Toulouse mortifères. Ou se mettre au foot féminin. Tant qu’à se gratter les couilles en mangeant des chips…

En l’honneur de ces moins que rien
j’ai appelé mon fils Patricio

Un Manchester United qui devrait respirer la rigolade donc, avec Ibra devant, Pogba qui vaut plus que lui, au milieu, et Mourinho sur la touche. Au niveau des punchlines on devrait tutoyer des sommets que Cantona appréciera. Même s’il n’y a qu’un King…
Pendant que ses ex camarades lyonnais se préchauffent en Turquie, et c’est pas peu dire, Hatem Ben Arfa a fait un choix géographique judicieux en quittant Nice au bon moment. La vraie nouvelle star française aura fort à faire dans son nouveau club exigeant, alors qu’elle aurait pu aller briller en Chine, en Inde ou en Sibérie pour ‘’mettre sa famille à l’abri’’ et revenir dans un an, la queue entre les jambes, finir sa carrière à Sochaux. Chapeau l’artiste.

Reste plus qu’à convaincre Deschamps, qui va se faire les dents jusqu’en 2018 avec un réservoir de joueurs incroyables, dont le plus cher du monde, mais qui n’ont pas réussi à battre le Portugal en finale ! En l’honneur de ces moins que rien, j’ai appelé mon fils Patricio. On se passera du patriotisme en ces temps compliqués pour nos élites et leur vision périmée de la cité et de leurs concitoyens. Espérons qu’ils emportent avec eux une tablette pour lire Virage, La Politique pour les Nuls (en 6 volumes) et quelques poètes pour retrouver un peu de jugeote et de dignité afin d’adoucir leur été.

A défaut de culture, espérons que le notre sera sauvé par quelques Pokemon, des transferts magiques et un bronzage impeccable en attendant la reprise. Si c’est tout ce qu’il nous reste pour rêver, alors, tout ça n’est Pas Si Grave.

Lettre à Unai

Cher Unai, tout d’abord bienvenu parmi nous, c’est donc à toi qu’il incombe la tâche de nous faire oublier Laurent Blanc aka le sudiste,
aka touillette, aka « j’crois que bon ».

(c) Christian Gavelle
(c) Christian Gavelle

C’est avec curiosité que j’accueille ta nomination à la tête du plus grand club du monde (et je pèse mes mots). Tu arrives auréolé de tes trois victoires en Europa League qui pour être honnête n’impressionnent personne ici, car oui : ici tu es à Paris, et tu vas découvrir notre niveau d’exigence.

Pour nous cette pâle C3 n’est qu’un ramassis d’équipes de crèves la dalle et de repêchés incapables de briguer la victoire finale en C1, la fameuse coupe aux grandes oreilles. Nous ce qu’on veut c’est la soulever un jour notre Champions’ League (car oui elle est à nous, et tôt ou tard il faudra bien que l’Europe l’admette). Nasser ne dépense pas chaque année le PIB de la Belgique pour empiler les Europa League, tu impressionnais peut-être au pays du chorizo et du dopage mais ici c’est Paris, tu es Parisien Unai, et tu vas découvrir que nous ne laissons rien passer, que nous ne pardonnons rien.

On n’a pas le temps, on n’aime personne et personne ne nous aime

Blanc est l’entraineur le plus titré de notre histoire et pourtant nous sommes peu à le regretter, Ibra est persuadé d’être reparti en légende (Dieu sait si je l’ai aimé pourtant) mais il n’est autre qu’un joueur de Manchester désormais, nos légendes s’appellent Dalheb, Rai, Pauleta ou encore Diané.

Tout ce que tu feras en France sera la moindre des choses, tu ne pourras nous épater qu’à partir du mois de mars et le tableau final de la Champions’ League. Avant sache qu’on ne te pardonnera rien, sache qu’au moindre match nul tu prendras cher et tes « il nous faut du temps », « ce groupe a un potentiel fantastique », tu pouvais les servir dans tes bars à tapas mais pas ici, ici c’est Paris.

On n’a pas le temps, on n’aime personne et personne ne nous aime. On veut des titres, des buts, du beau jeu, on veut rêver, on veut t’aduler, on veut que tu refasses de Cavani la machine de guerre qu’il était, que tu fasses de Javier le plus grand joueur du monde (qu’il est déjà dans mon cœur).

Nous voulons tout,
rien de plus, rien de moins

(c) Christian Gavelle
(c) Christian Gavelle

Ici on veut marcher sur la gueule des autres, mais avec poésie. Le sudiste a mis longtemps à dire « nous » en parlant du PSG. Si tu considères toi aussi qu’il te faut du temps avant de dire « nous », tu ne seras rien d’autre qu’un entraineur de passage ici. Luis dit encore « nous » ou « mon club » (ne t’avise pas de me demander qui est Luis, tu vas discrètement sur Wikipédia pendant que je te parle, tu te documentes quoi). Nous t’accueillons avec tout le respect que tu mérites, à toi désormais de gagner notre confiance, de gagner notre amour. Si l’histoire est belle, tu laisseras alors une trace magnifique dans notre club, dans notre cœur, dans notre sang.

Nous attendons de toi la Champions’ League Unai, rien de plus, rien de moins. Mais nous voulons aussi de la magie, des moments de fulgurance, de la beauté, des larmes, de l’arythmie cardiaque, nous voulons tout, rien de plus, rien de moins.

Pour que tu saisisses un peu mieux ce que nous attendons de toi je vais te laisser méditer une citation de mon frère Rouge et Bleu Tioums Dolor (bon, ok, là tu serais en droit de me demander qui c’est) qui résume assez bien ce que nous sommes : « je préfère perdre avec Javier que de gagner avec Valbuena. »  Voilà, débrouille-toi avec ça. Le plus dur commence pour toi Unai, mais sache que lorsque nous aimons, nous aimons vraiment. Tu es dans la plus belle ville du monde, dans le plus grand club du monde, savoure et donne tout.

Le billet dur de J.R.

Zlatan.
Certains l’adorent, d’autres le détestent. J.R. fait partie de la deuxième catégorie. Et il nous explique pourquoi. Âmes sensibles s’abstenir.

Il a violé tous les records, démonté toutes les statistiques, affolé tous les compteurs.
Avant lui, qui ?
Personne. Sauf peut-être Mickey.

Il venait d’un pays où les suicides sont fréquents et où les meubles se montent à domicile. Un pays à la langue atroce et aux neiges mordantes.

L’arrogance d’un grand frère
qui aurait trop redoublé

Son nez, son chignon, son regard presque louche, sa taille de géant et ses pieds péniches ont séduit les enfants, les familles, les médias, les puceaux, ceux de la dernière heure.
Un héros sans pouvoir, un super sans plomb.

zlatan arbitreIl a conquis un territoire qui était sans défense. Il a écrasé les faibles et les forts l’ont éteint.
La ligue des champions n’a encore pas voulu de lui.
La ligue 1 a aimé le haïr, elle l’a adoubé, oubliant qu’ici, les rois, on les préfère sans tête.
Ses mots étaient parfois drôles, jamais en français. Il roulait les R comme il pliait les défenses. Il provoquait les instances et ses ennemis avec l’arrogance d’un grand frère qui aurait trop redoublé.

Il a marqué, beaucoup, certains buts resteront, oui.
Il va être difficile de le remplacer. Le Qatar aime l’efficacité plus que l’histoire et il est aujourd’hui bien embarrassé. Trouver un nouveau robot capable d’exciter les touristes nippons comme Philippe Doucet ne sera pas chose aisée. Ce n’est pas notre problème.
C’est un problème de riches.

Des amis m’accusent de mauvaise foi. Ils ont raison. Et la mauvaise foi reste une foi.
J’espère que les anciens, que tous ceux qui ne vont plus au Parc et qui aiment Paris depuis leur canapé ont accueilli la nouvelle de son départ avec une joie sauvage. Avec une lueur dans les yeux.

Il a dit tout ce qu’il ne fallait pas dire. Il a nié Susic, Rai, Pauleta, Kombouaré, Luis, Ronnie, Mendy, Diané, Boulogne, Auteuil et tous les autres. Il a ricané devant les tombes. Nos tombes. Il a cru qu’un mercenaire n’avait pas d’odeur.

J’avais écrit, à son arrivée, un texte terrible sur lui. Et tous les mots sont encore à leur place. Légitimes.

Je pense à Pastore. Il va enfin pouvoir régner

A la dixième minute, le match s’est arrêté et ils t’ont applaudi. J’ai même aperçu les larmes de Marco. Les larmes de tous ces gens en tribunes. Ils ne te déclaraient pas leur amour, non, ils commençaient déjà à craindre l’après. À redouter la défaite, à entrevoir le passé, notre passé. Et ils n’en voulaient pas, pour rien au monde. Dans leurs petits coeurs mal irrigués, ils rêvaient de Ronaldo, de Neymar, de Messi. Lewandowski, trop banal ! Ils veulent du lourd, du gras, du rentable. Ils en sont là. Les enfants gâtés, les flipettes, les endormis. Les groupies.

Tu ne me manqueras pas. Même si le Qatar foire son recrutement. Même si la Ligue 1 redevient quelque chose de plus âpre. Je pense à Pastore. Il va enfin pouvoir régner.

Zlatan-Ibrahimovic-but-lorientJe pense également à ta fin de carrière. Je prie pour que tu signes finalement de l’autre côté de l’Atlantique. Là-bas, tu seras enfin vraiment chez toi : la démesure, le pragmatisme, la sauvagerie, l’argent roi, Hollywood, le divertissement comme seul horizon. Tu pourras encore exhiber tes enfants blonds et quitter la pelouse comme si de rien n’était. On fera peut-être un film sur toi. Et une attraction à Disneyland. Et un sandwich chez MacDo. Et tout ce que tu voudras.

Le Qatar souhaite baptiser une tribune du Parc à ton nom. Pourquoi pas, tant qu’on y est, le Parc Ibra?

Tu t’en fous de toute façon.
Tu es venu en roi, tu repars en légende, as-tu tweeté comme un homme de ton époque.

C’est quoi, une légende ? Le dictionnaire dit: “Récit à caractère merveilleux où les faits historiques sont transformés par l’imagination populaire ou l’invention poétique”.
Tu as vulgarisé l’exploit, piétiné les racines, insulté la mémoire, banalisé le talent. Chimère ikea, propagande libérale, monstre pas gentil.

Si un jour, ta statue trône devant le Parc, il n’y aura pas que les pigeons pour la salir.
Tu incarnes celui qui a enfoncé le clou, celui qui a validé la mort du football populaire. Ton peuple n’en est pas un. Ton royaume non plus. Ta légende est un crédit à taux variable.

Casse-toi Ibra et sans te retourner.
Pas de chant pour toi. Pas de tifo.
Juste le silence.
Mon fils grandira loin de toi.
Le plus beau cadeau que tu pouvais lui faire.

Je vais lui raconter Safet, je vais lui apprendre les chants anciens, je vais l’initier à l’appartenance. Il saura.
Et toi, tu n’auras jamais existé.

(Merci au Gri-Gri International : www.legrigriinternational.com)

Le billet dur de J.R.

Mauvaise foi. Un supporter sans elle n’est rien.

Je suis encore abonné. Chaque mois, 64 euros disparaissent de mon compte. Et je ne vais plus au Parc. Une première depuis 17 ans.
J’ai d’abord été triste, haineux, envieux, dégoûté, frustré. L’euphémisme est doux. Aujourd’hui, le PSG, le vôtre, le leur, c’est à la télé. Avec Paco, parfois avec Ronan. À la télé.

Terminé la ligne 9 de bout en bout, en lisant le Parisien ou un roman d’un écrivain mort. Terminé le coeur qui menace d’exploser avant de franchir les portiques de sécurité.

Terminé les larmes retenues quand les virages chantaient, l’hiver, alors que notre équipe humiliait encore une fois le football.

Et je vends mes tickets sur Viagogo. En attendant le mois de juin pour mettre un terme à mon abonnement. Le Qatar, Sarkozy et le libéralisme ont fait de moi un petit commerçant, un aigri, un célibataire.

Il faut savoir quitter la table quand l’amour est desservi

Voilà. La fin d’une grande histoire d’amour. Une femme pour la nuit, PSG pour la vie…

J’y ai cru à cette blague. J’avais gardé cette naïveté d’enfant, cette magie inébranlable, indiscutable: quoiqu’il arrive, le PSG, ce serait pour toujours, au Parc, seul ou avec quelques amis triés sur le volet. Rires.

Maintenant, je subis les commentaires navrants et orientés de Sauzée, de Dugarry, de tous les autres chaque week-end (seul Di Meco, qu’on ne peut suspecter d’être pro parisien, reste à peu près digne dans ses analyses). Bien sûr, quand le PSG gagne, je sautille encore de joie.

Et quand il perd, je serre encore les poings. Mais c’est comme si ce n’était plus vraiment moi qui vivait la chose. Je suis un drogué en phase de décrochage. Les plus purs ne sont jamais revenus au Parc après l’humiliation des placements aléatoires et des hausses de tarifs à gerber. Ils ont compris que c’était fini.

Pour calmer les méchants supporters, augmentons les prix ! C’est connu: le peuple est un salaud qui n’aspire qu’à la violence brune, qu’au chaos ! Les nantis, eux, se comportent bien, ils arrivent à l’heure, font la queue sans sourciller, payent sans broncher, applaudissent quand le speaker le demande… Ils consomment et ferment leur gueule. Sont-ils plus fréquentables pour autant ? Quand j’aperçois depuis mon poste la tribune VIP ou les gros plans sur cette foule touriste, un doute m’envahit pourtant…

sieges

“Il faut savoir quitter la table quand l’amour est desservi” chantait Aznavour.

Oui. Malgré les stars, malgré les titres qui tombent comme des corps soumis, le PSG ne m’appartient plus. Ma schizophrénie, elle, grandit à chaque nouveau match. Serai-je heureux si l’équipe (avant, j’aurais écrit nous) gagnait la ligue des Champions ? Même pas sûr. Ce serait presque normal. Prévu.

Et cela n’aurait donc plus du tout la même saveur. La souffrance est allée voir ailleurs. Ne reste que le spectacle (et encore, cette année…). Les tifos, les choeurs fiévreux, les âmes brûlantes, plus besoin.

Suis-je le seul à les regretter ? Suis-je le dernier à maudire l’hypocrisie totale qui a accompagné l’éradication de la ferveur ?

Et qu’on ne me dégaine plus jamais les deux cadavres parisiens (Julien Quemener et Yann Lorence) pour justifier la politique de nettoyage! Ce serait donc la décence et la morale qui auraient vidé les tribunes de ses inconditionnels ? Ah bon ? “Mais Jérôme, il y a eu des morts, c’est grave !”, combien de fois ai-je pris en pleine face cette remarque débile ? Et les morts de Karachi, on peut en parler ? Et ceux du sang contaminé, de l’amiante, du diesel, des bombes larguées depuis nos sémillants Rafale ?

Que la morale aille se faire foutre, elle n’est là que pour servir les intérêts supérieurs.

Pastore, on ne l’a pas payé assez cher

La seule chose qui me pousse vraiment à encore supporter le club?

Pastore.

Une évidence.

Oui, celui que tout le monde a noyé d’insultes pendant deux ans avant de l’applaudir.

Voilà le public du Parc aujourd’hui ! À genoux devant Ibra et prêt à brûler Pastore à la première passe loupée. Ah ah ah. “Pastore, on ne l’a pas payé assez cher”, voilà ma nouvelle devise. C’est un ange, un fantôme formidable, un loser flamboyant, un mec à l’ancienne, qui choisit ses fulgurances. Qui joue au foot, comme dans la cour d’école, quand le cynisme n’avait pas encore tout baisé.

Mauvaise foi. Un supporter sans elle n’est rien.

Et la mauvaise foi reste une foi.

N’en déplaise à celui qui occupe désormais ma place en K Bleu Bas et à tous les autres.

Une fille au Parc

Cet article aurait pu s’intituler « Les femmes et le football au XXIème siècle ; analyses et perspectives d’une question sociologique aux stéréotypes ancrés ».

Mais Virage aurait très clairement perdu trop de lecteurs.

Ayant refusé de poser en bikini bleu et rouge sur la photo de profil, et comme nous sommes en 2016, l’option lister les mots-clés afin d’achalander le lecteur s’imposait.

PSG / FILLES / BIÈRES / FILLES / PSG / PSG / FILLES / BIÈRES…

Le cadre est là. T’as dans l’idée de parler de ta relation – en tant que personne de sexe féminin – au foot. Au PSG.

Un vrai sujet bordel !

Qu’avant ça t’aurait bien faire rire d’imaginer écrire cet article.

Et puis qu’un jour tu réalises que t’as des drapeaux du PSG dans tes WC…

Mais pourquoi ?

Parce que plus d’une fois, tu as préféré t’affaler dans un canapé un dimanche après-midi chez ton meilleur ami à regarder un match de foot. Autour d’une bière bien sûr et en répondant « Ouais non… chui crevée… » à celui qui te proposait d’aller à une brocante rue des Martyrs au soleil.

Parce que ledit meilleur ami, abonné au Parc depuis quelques années maintenant, menace régulièrement de te coller un sticker PSG sur ton scooter.

Parce que depuis toujours à Noël, aux anniversaires et autres fêtes familiales, ça parlait foot. Un père dont la page d’accueil d’ordinateur est Eurosport, qui t’envoie des mails avec des liens vers les Cahiers du Football, qui suit tous les championnats européens et qui en période de Coupe du Monde (…et d’Euro. Et oui maman… c’est tous les deux ans. Ça ne sert à rien de dire « Encore ? ». Ça revient toujours) vit devant la télévision, même lors d’un Pologne-Tanzanie. Et tu passes sur sa jeunesse à aller après les cours au Camp des Loges assister aux entraînements.

Et deux frères. Un frère traumatisé par Makélélé (sic) et un autre qui ne jure que par les Verts (3 ans d’études d’ingénieur à Saint-é option bières par -10° l’hiver ça vous transforme un étudiant). Rien que par sa présence à table, ta mère est la femme de 55 ans la plus calée en L1 de toutes ses copines réunies. Voire du quartier.

Parce que ton mec est le genre de mec qui t’envoie un sms disant « Tu peux m’envoyer les résultats du tirage ? Je capte mal, putain de SNCF ». Alors que tu lui as envoyé juste avant « Ça va ? Bon courage pour le train ». Et qu’en plus, tu ne vois pas de quel « tirage » il s’agit.

Mais quand un jour à 5h du matin, dans une forme optimale bien sûr et en semaine sinon ce n’est pas drôle, il te dit « attend il faut absolument que je te montre un truc ». Et que le « truc » c’est regarder et commenter pendant 30mn des extraits de match sur Youtube, tu comprends bien pourquoi il a mis l’emphase sur absolument. Et l’expression On refait le match prend tout son sens.

Orgasme collectif

Parce qu’une de tes copines, fille d’entraineur de foot (passé par le PSG of course) et spécialiste du championnat africain (sic), embarque L’Equipe à chaque fois que l’on va à la salle de sport et commente les résultats (et les performances de Pastore) dans les vestiaires sous l’œil étonné des vieilles anorexiques qui vont au yoga (celles à qui on ne parle pas donc).

J’étais cernée. Aucun moyen d’en réchapper.

Et puis un PSG-Montpellier. Folie mondiale au Parc. Champions (Ouais. Encore. Merci de vous y habituer, ce n’est pas près de changer). Drapeaux, feux d’artifice, chansons d’insultes. Emportée par la foule quoi. Orgasme collectif.

Le revirement. Le changement. L’épiphanie.

Tu suis les matchs, tu suis le championnat, tu suis le classement. 

Putain vous êtes les filles idéales !

Progressivement, mais tout de même.

Et arrive le jour où t’y vas avec la copine, celle du dessus, comme ça… Toutes les deux. Entre filles. Parce que la fin de championnat est dingue, et qu’il faut absolument repasser devant ces connards de lyonnais. Parce que Thiago Motta est encore blessé et qu’on espère (enfin elle surtout. Allez savoir…) que Matuidi va être titulaire. Putain ça va être chaud.

Et là tu réalises quelque chose. Qu’au bar d’avant-match (celui où tu bois les bières que tu ne peux plus boire à l’intérieur maintenant), il n’y a que des mecs en terrasse. Pas une fille (la vieille ivre seule à sa table ne compte pas, faut pas déconner). Que les mecs te regardent étrangement en se demandant ce que tu fais là, alors même que tous arborent écharpes ou maillots. Et que toi, en veste et talons, on dirait clairement que tu t’es perdue. Ils sont intrigués. N’osent même pas t’aborder (alors qu’on est bonnasses, faut pas déconner (bis)).

Et puis ce moment magique où ils réalisent que « Nan mais sans déc les filles vous allez au Parc ? ». Le regard du loup dans un Tex Avery. Ouais mec. On y va.

Deux réactions possibles.

Le mec qui se dit qu’il a rencontré les filles idéales et qui te le dit « Putain vous êtes les filles idéales ! » (Tout en ayant les yeux écarquillés et avançant sa chaise vers toi). Qui te teste un peu sur les joueurs, mais qui arrête très vite quand il voit que tu lui donnes une composition logique avec arguments à la clé et prenant en considération la blessure de David Luiz. Donc là le mec veut t’épouser. Tout de suite. Maintenant.

Et le mec qui avec un air triste et las te dit « putain ma copine, elle, elle n’aime pas le foot. Je l’ai emmenée une fois. Plus jamais. Maintenant elle change de sujet ou me fait la gueule quand j’en parle ». Le mec dégouté. Mais qui continue tout de même à te parler, alors même que ça lui fait mal.

Et puis, au Parc, tu réalises qu’en te retournant bien de tous les côtés (et en ayant mis tes lunettes), ben tu ne vois pas trop de filles autour de toi. T’essaye de compter. Pas facile. A la louche tu dis « ho allez… 15% ? ». Mais bon. Tu bosses pas pour l’INSEE et t’as une myopie oculaire non des moindres…

Au-delà de l’avantage de pouvoir facilement accéder aux WC à la mi-temps, tu en viens à t’assimiler à une sorte de minorité visible intrigante. Et c’est assez plaisant.

 Le PSG est girl-friendly.

Seul bémol ; la rose qu’on te remet à l’entrée des tribunes le jour de la journée de la femme. Bon bah non. Fallait pas.

 Voilà, aujourd’hui, je chope l’Equipe dans les bars (j’ai téléchargé l’application, ne le dites surtout pas à mon meilleur ami), je fais des Lotos foot avec des potes dans des cafés, je me surprends à dire des phrases comme « Nan mais je te jure… Sans Verratti et Rabiot on est rien » ou « putain c’est bon pour le goalaverage quand même ». Je suis dégoutée quand Zlatan prend 4 matchs de suspension. Je refuse d’aller à Lyon et Marseille en déplacement professionnel. Je dis « on ».

 Venez les filles. Vous allez voir, c’est bien.

La petite boutique des superstitions et des médicaments anti-douleurs

Un artiste afro-américain célèbre et néanmoins aveugle a déclaré un jour au détour d’un refrain : « When you believe in things you don’t understand, then you suffer, Superstition ain’t the way. » A titre personnel je ne suis pas d’accord avec le point de vue (enfin presque) de ce bon vieux Stevie.

Alors peut être que je suis un peu masochiste, c’est sans doute un début d’explication, mais il y a d’autres raisons assez évidentes selon moi.

Vous pouvez retourner supporter le Real de Madrid ou le Barça

Et là tout de suite, vous vous demandez où je veux en venir. C’est bien normal.
Avant toute chose passons un contrat entre nous : si vous ne comprenez pas la suite de ces propos, c’est que nous ne partageons pas les mêmes valeurs et vous pouvez retourner supporter le Real de Madrid ou le Barça parce que, comme vous le dites si bien :

« Tu comprends, moi ce que j’aime dans le football c’est surtout le beau jeu, et pourquoi tu supportes une seule équipe, et pourquoi le PSG en plus ? C’est nul, ils jouent mal… »

Ma réponse : Mais parce que je souffre ducon !
Parce que chaque match est un moment difficile à passer, parce qu’à chaque passe ratée de Javier Pastore, chaque passement de jambe inutile de Lucas, chaque discussion de Marco Verratti qui découle inévitablement sur un carton jaune, chaque contrôle dans les tribunes d’Edinson, je peste, je manque d’envoyer ma télécommande dans la télé, de résilier mon abonnement beIN Sports…

Parce que je refuse tout simplement la défaite de MON club. Que chaque match perdu est un week-end foutu. Et soyons clair, ça ne s’est jamais arrangé, aujourd’hui comme hier, que ce soit avec Fred Dehu ou Thiago Silva au même poste, c’est pareil.

Nés pour souffrir

Voilà, « Then You Suffer ». Là dessus on est d’accord.
Mais « Ain’t The Way », là non. Pas d’accord.
Pas d’accord, parce que le sel du supporter c’est la souffrance, c’est cette attente interminable du but, du coup de sifflet final qui te fait serrer les points de rage et de soulagement, du trophée tant espéré.

Qu’être supporter c’est avant tout de la frustration, de l’attente, et puis tout à coup une lumière qui s’allume, une action qui finit au fond après une belle danse (un Tango avec Javier Pastore au hasard), comme une belle histoire d’amour, dont la fin n’est pas toujours jolie jolie. C’est ça l’amour, c’est ça le football, c’est ça la vie !
Il y a je crois un groupe de supporters historiques bastiais dont la devise est « Nati per soffre ». Nés pour souffrir. Voilà. Parfait, court efficace et tellement lucide. Visionnaire même…

Alors comment palier à cette affreuse souffrance hebdomadaire, voir bi-hebdomadaire, Champions League et coupes obligent ?
Il existe une solution : la croyance, la superstition à laquelle on se rattache comme un dirigeant à ses stock-options.

Une espèce de rituel qui te permet de tenir le coup. Car comme tout le monde le sait, là où il y a des peuples qui souffrent, il y a des religions, des évangiles utiles et pratiques pour guérir l’agneau perdu.

Alors bien sûr on parle souvent des ces footballeurs qui portent toujours le même slip, ou de l’anecdote, que je trouve assez croustillante, de ce gardien argentin, Sergio Goycochea, qui pissait sur la pelouse à proximité de sa surface juste avant chaque séance de pénos.

Mais il existe d’autres alternatives.
Pour ma part, il y a bien sûr l’écharpe porte bonheur, celle qui ne me quitte jamais au Parc.
Mais lorsque les matchs ne se déroulent pas dans le plus beau stade de France, que dis-je du monde, comment faire ?

Quand on est comme un con dans son salon, devant son écran plat, à flipper… seul (ta meuf ayant décidé intelligemment de quitter le champ de bataille pour 90 min.).
C’est dans ces moments de solitude que tu inventes des trucs fous pour éviter de souffrir et encore souffrir, et par finir de te persuader que c’est la solution…

La Routine

De mon côté, étant incapable de tenir tout un match commenté de surcroit par l’infatigable Grégoire Margotton associé à cet anti-Parisien notoire qu’est Christophe Dugarry, qui a eu la chance d’être champion du monde par hasard (mauvaise foi gratuite et salvatrice), j’ai mis en place une petite routine qui permet de faire baisser mon niveau cardiaque à peu près efficacement.

Un peu comme un golfeur qui reproduit toujours les mêmes gestes avant de jouer sa balle et réussir le coup parfait. Etant entendu que cette routine portera forcément bonheur…

Voilà la chose :
1/ J’éteins la télé, mais je garde la télécommande à portée de main
2/ Je branche mon téléphone sur l’appli du club (et uniquement celle du PSG, sinon ça porte malheur) et sur le live report du match
3/ J’ouvre la fenêtre…

Croire c’est aussi oublier

La phase N°3 n’étant pas du tout destinée à me jeter dans le vide en cas de défaite, mais tout simplement car j’ai des voisins également supporters qui à chaque but hurlent allègrement, aspergeant tout le quartier de leurs cris de joie ou de rancoeur…

De fait, je suis immédiatement informé de chaque action… et là, si et seulement si je devine une bonne nouvelle je regarde immédiatement mon téléphone, je vérifie qu’on a bien ouvert le score… Et j’allume ma télé pour voir le ralenti du but.
Et tout ça pendant 90 min.
GENIAL.

Je vous conseille de faire de même… On atteint un niveau de romantisme multimédia ultime. On réussit l’incroyable exploit de réunir 3 outils de communication en même temps. Une expérience à 360° comme disent les experts en communication.
Et il parait que ça marche… je ne me souviens pas avoir vécu de défaite ainsi, enfin si c’était le cas je l’ai déjà oublié, on ne se souvient que des bonnes choses.
Croire, c’est aussi oublier.

Post Scriptum : Autre avantage de cette pratique, on peut aussi choisir de regarder un autre match en même temps sur sa télé, en se tapant par exemple un bon derby milanais Inter vs. A.C., et du coup de se rappeler que Jeremy Menez, notre enfant prodige du 9.4., ne méritait pas de partir comme ça de son club de coeur… JM7, JP27 même combat. Love and Haters United.

Traitement de texte

« Des sifflets comme ça ? Nous ne comprenons pas ce que les gens veulent »

Au sortir d’un match parfaitement insipide contre le Stade Rennais, Ibrahimovic, «dépité», s’irritait des sifflets descendus à plusieurs reprises des tribunes du Parc des Princes. Il clamait son incompréhension dans un agacement à peine voilé. The « Boss » Zlatan, relativement constant dans sa suffisance tout au long de la rencontre, parlait visiblement au nom de tout ou partie de l’équipe. « Nous ne comprenons pas ce que les gens veulent ».

Tentons une explication

Sifflet (n.m.) Fait de siffler pour signifier son mécontentement en public.

Le public, c’est nous (les gens), et c’est tout simple, nous sifflons parce que nous ne sommes pas contents. Ce que nous (les gens) voulons, c’est de venir au stade non pas pour vous siffler mais pour vous applaudir. Vous « avez gagné » ? C’est parfaitement indiscutable. Vous avez « fait un très bon match » ? C’est tout à fait contestable. Le spectacle fut certes, après une demi-heure d’un ennui consternant, rehaussé du plus beau but de la saison parisienne, le temps de réussir enfin à accomplir dix passes consécutives. Mais avant, Zlatan? Et ensuite, Ibra? Rien… Nada… Någonting…

Vous teniez pourtant, dans votre dépit, un élément de réponse: « Que l’on gagne ou que l’on perde, les gens sifflent ». C’est bien le signe que nous (les gens) sifflons non pas pour le résultat mais plus essentiellement pour la manière. Lorsque Pastore, faute de concentration, offre un « caviar » (nous y reviendrons) à Doucouré, nous pourrions signifier notre mécontentement en public.

Lorsque Lavezzi l’imite un peu plus tard, nous pourrions encore siffler. Lorsque Rabiot, voulant trouver Marquinhos d’une magistrale ouverture, ne trouve que le ramasseur de balles, nous devrions siffler. Et lorsque Cavani, constant dans son insuffisance, reprend du genou gauche un centre venu de la droite, si nous ne sifflons pas, c’est parce que nous ne pouvons pas siffler : nous sommes en train de nous marrer…

Non, Ibra, ce n’est pas que nous soyons soudainement devenus des enfants gâtés, que nous ayons pris « l’habitude de manger du caviar » avant que vous, les stars, arriviez … Non. Du caviar, nous n’en avions pas avant (à condition de refuser de classer Rai ou Pauleta dans la catégorie œuf d’esturgeon). Précisément, ce qui nous rend mécontents, c’est quand le caviar a un goût d’œufs de lump, justement parce qu’ils ne sont qu’un succédané du caviar.

Laurent Blanc semblait lui avoir compris :

« tout le monde n’est pas au même niveau physique et mental pour pouvoir faire des grands matches avec du grand spectacle comme les gens (encore nous !) veulent voir au Parc des Princes »

Si vous ne comprenez pas, demandez-lui. Lui, Lolo, il semble comprendre ce que les gens veulent.

Et si vous ne comprenez pas « succédané », n’hésitez pas. Je peux vous expliquer.

Une prochaine fois…