Portrait

Un an au Club !
Christian Wörns | 1998-1999

Un joueur allemand en France est souvent un gage de réussite,
les recruteurs du PSG ne l’ont pas compris à l’époque.


Christian Wörns fut l’un des défenseurs les plus talentueux d’Allemagne, malgré un palmarès pas très fourni (une Coupe d’Allemagne en 1993 avec le Bayer Leverkusen, un Trophée des Champions en 1998 avec le PSG et un titre de  champion d’Allemagne en 2002 avec le Borussia Dortmund), il compte quand même 66 sélections avec la Mannschaft. Mais surtout il fut le premier joueur allemand à signer à Paris.

Né le 10 mai 1972 à Mannheim, formé au SV Waldhof Mannheim comme Jürgen Kohler et les frères Förster. Il ne connaîtra que trois clubs.

Deutschland über alles !

Il rejoint le PSG en 1998 afin de remplacer Bruno N’Gotty en partance pour le Milan AC. C’est Ricardo et Michel Denisot qui le recrutent en février, les deux hommes savent qu’ils font une super affaire. Ils ne recrutent pas seulement un défenseur, mais un leader, quelqu’un qui va s’investir, apporter de la confiance, de l’expérience, de l’intelligence de jeu et surtout une nouvelle stature à la défense.

Grosses périodes de turbulences

C’est un vrai défenseur allemand, très physique, rarement pris en défaut, en résumé ce type est solide, jamais blessé, froid et déterminé.
Il sera associé durant la saison à Alain Goma et Éric Rabesandratana. À un an près, ça aurait été Paul Le Guen, Bruno N’Gotty et Alain Roche, une autre allure n’est-ce pas ?

Alors qu’il avait signé pour trois ans, Wörns ne restera qu’un an au club, et pour cause, en cette année 1998 qui apporta tant au football français, le PSG entre dans une de ces grosses périodes de turbulences comme ce club sait se les créer.
Durant son année au club il connaitra trois entraîneurs et deux présidents. Il va évoluer dans un cocktail explosif en football fait d’égos surdimensionnés, de romantisme et d’incompétence.

Oui, le PSG est un club exotique et Wörns ne le découvre qu’après son arrivée.
Six mois avant, il prend des cours de français avec sa femme. Preuve qu’il prend son intégration très au sérieux et pour beaucoup un gage d’implication. Malgré cela il ne réussira jamais à se faire comprendre par ses coéquipiers.

Le baiser de la mort

Charles Biétry le nouveau président, a à peine pris ses fonctions, qu’il veut à tout prix s’en séparer pour une histoire d’audit et de masse salariale.
Avec un effectif renouvelé à 90%, les prétentions de salaire de Simone et l’achat d’Okocha, le PSG est en pleine révolution financière.
La saison n’a pas encore commencé que Biétry doit imposer sa présidence et montrer ses qualités de gestionnaire. La proposition de transfert du FC Liverpool arrive à point.
Arrivé sans indemnité de transfert du Bayer Leverkusen, l’international allemand est un des gros salaires du club. Mais a une valeur certaine sur le marché des transferts.

Si le président arrive à s’en débarrasser il récupérera de l’argent, aura un gros salaire de moins et calmera la pression quotidienne que lui met Simone. Déjà que l’arrivée d’Okocha lui fait de l’ombre, alors un obscur défenseur allemand payé au prix d’or, c’en est trop pour l’italien.
Mais Christian est une forte tête et une parole est une parole. Il refuse.

Le PSG sort d’une saison compliquée, le club doit absolument se refaire. Alain Giresse est un coach sans expérience à ce niveau, ce qu’il admet. Il sait qu’il a un effectif de très bon niveau, mais malheureusement il n’arrivera jamais à s’imposer. Malgré les magouilles extra-sportives il fera confiance à Wörns. Giresse est le seul au club à avoir une expérience des joueurs allemands et surtout Christian est le seul défenseur de qualité internationale dont il dispose.

Après un premier match de championnat quelconque à Bordeaux, où c’est surtout Jay Jay Okocha qui entre de plein fouet dans la légende du club, Wörns effectue mi-août son premier match au Parc contre Bastia associé à Alain Goma.

À cette occasion il fait taire toute rumeur de transfert. Il inscrit son premier but en trainant un peu par hasard dans la surface bastiaise (un but à l’allemande on pourrait dire…).

Le réalisme allemand face à Bastia

Démotivé dès le départ, il ne s’impliquera jamais au PSG, il sera titulaire toute la saison malgré la valse d’entraineurs mais ne sera jamais le grand leader de défense ni de vestiaire qu’il aurait du être.

Il n’aura entretenu que des relations professionnelles avec ses coéquipiers, l’ambiance du vestiaire étant délétère il n’y aura jamais vraiment de moment de sérénité durant cette saison.

Toujours le frein à main

Comme le raconte Jean-Philippe Bouchard dans « Le Roman noir du PSG »« Il suffisait que Simone s’absente trois jours pour que Lama décide d’en faire autant pour aller soutenir une cause humanitaire et que Christian Wörns parte régulièrement en tournées publicitaires pour une marque d’équipement sportif. Qui n’était bien sur pas la même que celui du club ». Ambiance !

Toute la saison il aura toujours le frein à main, il jouait à 50%, une saison de repos post-Mondial. Il jouera pratiquement tous les matchs sous les trois entraineurs, même s’il paraissait s’ennuyer sur le terrain. Les grossières fautes tactiques et techniques des ses confrères de défense le laissait souvent sans réaction, à la fin c’en était  trop.

Un regard à faire fondre la ligne Maginot

La saison d’après, il rejoint le Borussia Dortmund qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de sa carrière en 2008. Il fut le capitaine emblématique et adulé de cette équipe. En 2002, l’année du titre sous les ordres de Matthias Sammer, il perd la finale de la coupe UEFA contre Feyenoord Rotterdam 3 buts à 2. Il jouera 240 matches avec Dortmund pour 14 buts en 9 saisons, entre 1999 et 2008.

Resté pour éviter l’humiliation

Sa carrière internationale s’est poursuivie sans encombre. Quand il arrive à Paris, il est titulaire de l’équipe nationale. Malgré une expulsion et une défaite en quart de finale contre la Croatie c’est un cadre de la Mannschaft. Rarement blessé, il rate quand même la Coupe du monde 2002 en Asie pour une blessure au genou. Il y revient jusqu’en 2006 où il connaîtra une fin de carrière peu diplomatique après avoir dit tout haut ce qu’il pensait de Jürgen Klinsmann. Son éviction par SMS, juste avant la grande compétition à domicile, fit grand bruit en Allemagne. La suite lui donna un peu raison, même si on parlera encore de lui après la demi-finale perdue. Mais pour lui ce fut la fin.

Selon moi, Christian Wörns savait dès le départ qu’il ne resterait qu’un an, comme c’est une forte tête il est resté pour éviter l’humiliation, et montrer qu’on ne faisait pas ce que l’on voulait de lui. Dès novembre 98, il annonçait lui même sont retour en Allemagne. La rumeur le voyait même au Bayern. Il a fait le job pour montrer sa valeur et est reparti pour l’Allemagne comme il est venu.

Le Bayern aura tout fait pour le faire venir, Nichts !

Christian Wörns arrête sa carrière à 36 ans. Il est désormais l’entraîneur des U17 de Schalke 04, le club formateur de Julian Draxler. Il est toutefois considéré comme l’un des meilleurs Allemands à avoir évolué en Ligue 1 après Jürgen Klinsmann, Rudi Völler, Oliver Bierhoff et Andreas Kopke.

Curieusement, il garde un bon souvenir de Paris. Vous me direz que c’est n’est pas étonnant, c’est un allemand. Et les allemands ont toujours aimé Paris.

Sélections / Buts : 66 / 0
Arrive de : Bayer Leverkusen
Part pour : Borussia Dortmund
Achat : 0FF
Matchs avec le PSG / Buts : 32 / 2
Revente : 44M FF

Oh! mon Javier

Le Parc des Princes n’est certes pas la Bombonera, enfin surtout depuis quelques années, mais il y règne souvent un doux parfum albiceleste. Il existe une véritable histoire d’amour entre le Paris Saint-Germain et les argentins. Cette relation a toujours été fusionnelle, et elle le restera. Alors que les tifos PQ reviennent fleurir un de nos Virages, sur le pré vert, un ange venu d’outre atlantique nous enchante. Parfois. Rarement. Trop rarement.


Un Ange peut en cacher un autre. Ils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Malgré ses longues absences, il illumine à chacune de ses apparitions notre Ville Lumière. Son intermittence n’en est que plus douloureuse. Elle contribue à alimenter notre passion, commune à tous les vrais amoureux du Paris SG, et réciproque, nous n’en doutons pas. Sa place est et restera unique dans notre cœur. Peu importe ce qu’il adviendra. Elle m’a donné envie de vous compter cette ode au Football ! Ode au Paris SG ! Ode à Javier Pastore !


Arrivé le 6 août 2011 avec grand fracas et grâce à la force de persuasion du carnet du Cheikh, le timide natif de Cordoba, du haut de ses 22 ans, n’avait pourtant rien demandé, mis à part le plus gros salaire de Ligue 1, une broutille qu’il a facilement obtenue. Il était tranquille sur son île italienne, loin des sirènes médiatiques mais proche des Vélines siciliennes. Du côté de Paris, notre petit Léo savait repérer et recruter les talents en leur vantant la magie parisienne. Les 42 millions d’euros de son transfert, record à l’époque dans le championnat de France, pesèrent fortement sur l’intégration du jeune argentin. Hasard ou coup de génie du champion du monde brésilien, l’ami Salvatore Sirigu fit le même voyage de la Sicile à nostra casa parigina…

Un mois plus tard. 11 septembre 2011. Le jour n’est pas à la fête. Au Parc des Princes, le Paris SG a du mal à s’imposer face à une modeste équipe de la pointe du Finistère. C’est contre ce club, le plus à l’ouest de France, situé à 5382 kilomètres de Ground Zéro, que Javier Pastore va célébrer son premier but officiel sous ses nouvelles couleurs. Après une belle percée de Jérémy Menez, Javier s’oriente le ballon de l’intérieur du pied gauche avant d’effectuer un petit tir piqué du droit qui laisse planter dans le gazon trois défenseurs bretons et atterrit non loin de la lucarne droite du portier brestois. Néné, Mathieu Bodmer, Kevin Gameiro, Blaise Matuidi, Diego Lugano, Mevlut Erding entre autres vinrent remercier l’artiste pour sa première offrande au peuple Rouge et Bleu. Paris – Brest, 1 – 0. Javier a régalé.

Une semaine plus tard. 18 septembre 2011. Les hommes d’Antoine Kombouaré se déplacent à Annecy pour affronter Evian, Thonon et Gaillard. Juste avant la mi-temps, Jérémy Ménez, une nouvelle fois, sert Javier Pastore, à quelques mètres de la surface de réparation et dos au but. Rien d’insurmontable pour le phénomène. Il contrôle tranquillement, se retourne sans perdre la balle des pieds, protège son ballon de la semelle, puis il accélère laissant sur place trois défenseurs, avant finalement d’ajuster le gardien d’une frappe croisée qui va finir dans le petit filet opposé. Les parisiens repartiront de Haute-Savoie avec un nul 2 – 2. La France découvre Javier Pastore et comprend vite qu’il pourrait menait le Paris SG en haute altitude…

L’attitude est sobre et éclatante à la fois

Une semaine plus tard, encore. 24 septembre 2011. A Montpellier, Javier Pastore s’offre son premier doublé. Alors que le Paris SG mène déjà 1 – 0, juste avant la mi-temps, Siaka Tiéné d’un centre lointain de la gauche trouve Javier à droite de la surface de réparation. Celui-ci a le temps de voir le ballon arriver. Il se place idéalement, le corps en équilibre. Les mouvements de ses jambes sont parfaits. Le coup de pied est limpide, il coupe la trajectoire du ballon avec force et détermination, le ballon propulsé vers le sol, rebondissant. La reprise de volé est imparable, le ballon part dans le petit filet opposé. Le geste est idéal, l’instant est pur, l’attitude est sobre et éclatante à la fois. 55 minutes plus tard, alors que le match est bientôt terminé, Siaka Tiéné, encore lui, dégage le ballon en direction du but opposé pour s’extirper du pressing montpelliérain. Le très inspiré portier local, Geoffrey Jourdren, sort de sa surface et ne pouvant l’attraper avec les mains … il se fait lober par le ballon. Javier ayant anticipé l’incompétence du gardien, et malgré une tentative de celui-ci d’un plongeon arrière inespéré, Pastore arrive à récupérer le ballon juste avant qu’il ne sorte du terrain afin de le propulser d’un tir croisé et millimétré du pied droit dans le but vide, avec un rebond sur le poteau opposé. Montpellier – Paris SG, 0 – 3.

Javier éclabousse de son talent des héraultais, futurs Champions de France, qui prennent l’eau à la Mosson, pour ce qui sera leur seule défaite à domicile de la saison.
Le Football n’est pas seulement une religion. C’est aussi un art. Le berger Javier en est un de ses plus illustres esthètes contemporains. Les artistes ont une vie précaire. Ils restent longtemps méconnus, puis un jour ils se retrouvent tout en haut et parfois, du jour au lendemain, ils retombent dans l’anonymat. L’artiste Javier Pastore n’échappe pas à la règle.

« El Flaco », le maigre, a la santé fragile. Il serait donc humain ? Sa vision du jeu extralucide, ses éclairs instantanés, son aisance technique si fluide, si naturelle, ses inspirations soudaines, ses chevauchées fantastiques, sa classe intrinsèque… nous auraient presque fait croire qu’il était extraterrestre. L’Argentine a cette qualité là. Elle sait générer des footballeurs extraordinaires dont le talent surnaturel engendre les passions les plus folles et provoque des orgasmes footballistiques aussi répétés qu’inattendus. Joyeuse Saint-Valentin.

Il est un ballet à lui tout seul

Sur un terrain, lorsque vous regardez évoluer Javier Pastore, il ne s’agit pas uniquement de Football. Il est un ballet à lui tout seul. Du Parc des Princes à l’Opéra, il n’y a qu’un pas. Son jeu est une danse improvisée. Ses déplacements, ses mouvements, ses gestes forment une véritable chorégraphie. Des moments de grâce. La palette de l’artiste est complète. Ses talonnades, ses extérieurs du pied, ses contrôles, ses passes en profondeur, ses crochets intérieurs ou extérieurs du pied, ses changements de rythme, ses petit-ponts, ses changements de direction, ses grands-ponts, ses râteaux, ses reprises de volée, ses maintiens de la boule de cuir avec la semelle, ses tirs du coup de pied, en général petit filet opposé, vous l’aurez remarqué, ses passes dans le dos à la Ronaldinho, ses dribbles fous dans la surface, ses louches, ses lobs, un mélange des genres qui n’a de cesse d’enrichir l’œuvre du génie de passes décisives et de buts à chacune de ses apparitions.

Javier Pastore est un créateur. Son rôle principal dans son équipe est de mener le jeu. Il s’exécute à merveille. Une de ses plus grandes qualités sur le terrain est son altruisme. Incroyable passeur, il n’a quasiment pas d’égal pour placer ses coéquipiers dans les meilleures positions et conditions pour marquer des buts. Il a l’art et la manière de trouver les espaces, en diagonale, en profondeur, en remise immédiate. Il n’est pas uniquement cela. Joueur complet, il est aussi un incroyable buteur.

17 avril 2013. Javier Pastore adore le Parc des Sports d’Annecy et il le prouve. A la 8ème minute de ce quart de finale de Coupe de France, l’épicé David Beckham adresse depuis le rond central une magnifique ouverture sur l’aile droite à Christophe Jallet. Celui-ci contrôle et effectue un centre tendu à Javier Pastore sur la ligne des 16 mètres. C’est alors que le génie prend forme. L’impossible devient possible. Deux touches de balle qui deviennent une œuvre d’art. D’un contrôle orienté du droit Javier se lève le ballon. Alors que celui-ci monte dans les airs, Javier se positionne en épousant sa trajectoire, comme s’il ne faisait qu’un avec la sphère, laquelle retombe sur son pied gauche. Javier parfaitement en équilibre reprend le ballon d’une reprise de volée ultra puissante qui vient se loger en plein centre du but, passant juste au dessus des gants du gardien impuissant et heurtant la barre transversale avant de finir au fond du filet. Javier « Magique » Pastore.

Onze jours plus tard. 28 avril 2013. Les parisiens reviennent affronter les savoyards en championnat. Décalé cette fois par Jérémy Menez, nous retrouvons Christophe Jallet à la passe avec un décalage en une touche de balle à raz de terre dans la course d’un Javier qui depuis l’aile droite de la surface de réparation envoi le ballon d’un tir de l’intérieur du pied droit directement dans le petit filet opposé. Evian Thonon Gaillard – Paris SG, 0 – 1. Paris repart avec les 3 points. Javier Pastore se rapproche de son premier titre de Champion de France, offrant aux Qataris un bon retour sur investissement.

Paris n’a pas attendu les princes du désert pour avoir la fibre ciel et blanche ! Les couleurs rappellent le Vieux-Port, mais celles-ci sont sud-américaines ! Le pionnier et pas des moindres, une légende diront certains, assurément un des plus grands joueurs de l’histoire du club, sa première vraie star, un ange tombé du ciel, « El Goleador » Carlos Bianchi. Meilleur joueur du Championnat, il marqua pour sa première saison à Paris 37 buts en 38 matchs. Son total fut de 71 buts en 80 matchs. Il joua lors de la saison 1977/1978 avec un autre argentin, lui aussi originaire de Cordoba, comme Javier, le défenseur Ramon Heredia. Celui-ci, perturbé par plusieurs blessures, ne joua que quelques matchs avant que son contrat ne soit résilié, pour retard à son retour de congés à la trêve hivernale !

Carlos « El Goleador » Bianchi

Le joueur cielo et blanco suivant à venir au Paris SG est lui aussi originaire de Cordoba et a également joué pour le Club Atlético Huracan, comme Javier, il s’agit du Champion du monde 1978 Osvaldo Ardiles. Il ne resta à Paris que quelques mois…

Aujourd’hui bien connu des téléspectateurs français pour ses envolées lyriques et son chauvinisme toque, Omar Da Fonseca ne resta à Paris qu’une seule saison durant laquelle il ne brilla guère, bien qu’il remporta le premier titre de Champion de France du Paris St-Germain Football Club en 1986. En 1987 arriva le milieu de terrain Gabriel Calderon. Ce coéquipier de Diego Maradona en sélection et de Safet Sušić au Paris SG y jouera avec brio trois saisons jusqu’à l’été 1990. Il quitta Paris après 113 matchs joués et une finale de Coupe du Monde perdue contre l’Allemagne au Stadio Olimpico de Rome.

En janvier 2001, Luis Fernandez fit venir un défenseur central de Barcelone, là où il était adulé, à l’Espanyol. Mauricio Pochettino fut capitaine de l’équipe parisienne lors de sa dernière saison au club. Un de ses compatriotes le rejoindra à l’été 2001, autre recrue défensive de Luis. Les 132 matchs acharnés de Gaby à Paris en feront une idole du Parc des Princes. Ils lancèrent aussi sa carrière en Europe et en sélection. Après 3 saisons Porte de St-Cloud, son transfert à Manchester United le propulsa encore plus haut, jusqu’au Real Madrid, avant de revenir en France, dans un club aux couleurs ciel et blanche. Pas sud-américaine celles-là… Le Football est parfois douloureux. Son parcours à Paris aura notamment été marqué par une excellente saison 2003 – 2004 à la fin de laquelle les hommes de Coach Vahid finiront héroïquement seconds du classement.

Gaby Heinze, avant…

Un des hommes forts de ce périple n’était autre que l’imbattable Juan Pablo Sorin. Arrivé tout droit de Barcelone, version Camp Nou, son style capillaire fit chavirer les parisiennes mais aussi les défenseurs adverses puisqu’il resta invaincu avec le maillot Rouge et Bleu sur 26 matchs disputés. Un autre coéquipier de Mauricio et Gabriel ne fit qu’un bref passage au PSG. Arrivé pourtant meilleur buteur du Championnat argentin en 2001 avec River Plate, Martin Cardetti ne resta qu’un an, avec 8 buts en 26 matchs. Autre petit génie du ballon rond, les 1 mètre 64 de Marcelo Gallardo ne brillèrent pas beaucoup au Parc des Princes sur la saison 2007 – 2008 et quelques 28 matchs joués.

Le roi et son prince ont fait le show

Javier Pastore est le joueur argentin qui a joué le plus de match sous nos couleurs capitales. Le deuxième n’est autre qu’El Pocho, son ex-coéquipier Ezequiel Lavezzi. Ses 161 matchs, ses 35 buts et ses innombrables pitreries auront contribué aux succès sportifs de l’ère qatarie. Porté en triomphe par ses coéquipiers, il s’envola en janvier 2016 pour le bien nommé Hebei China Fortune Football Club. Les pétrodollars princiers ont inversé les flux migratoires et les parcours de carrière. L’aller Paris – Manchester – Madrid effectué par Heinze, Angel Di Maria a réalisé le voyage retour avec un billet d’entrée à plus de 60 millions d’Euros. Après plus de deux saisons à déborder sur l’aile parisienne, le vainqueur de la Ligue des Champions avec la Maison Blanche en 2014 et finaliste de la Coupe du Monde la même année avec la maison ciel et blanche au côté d’Ezequiel Lavezzi, El Angelito, amateur de joli cœur, n’a pas encore totalement réussi à faire craquer le public parisien et à marquer l’histoire de notre club, malgré plus de 70 matchs et plus de 20 buts déjà inscrits.

La relève vient à peine d’arriver, personne ne sait jusqu’à quel sommet elle nous mènera, ni si à l’inverse elle sera un flop comme certains de ses prédécesseurs. La pépite Giovanni Lo Celso semble belle à polir. Son style est plein de promesses… il nous rappelle celui d’un jeune arrivé au Paris SG à 22 ans avec 117 matchs professionnels au compteur, dont 85 à Palerme entre 2009 et 2011. Depuis, celui-ci a joué plus de 200 matchs, a marqué 38 buts et a remporté 10 titres dont 4 de Champions de France. Giovanni a donc encore du travail pour arriver à la hauteur de ce Javier Matias Pastore.

7 mars 2015. Le Paris SG reçoit le RC Lens. Javier Pastore souhaita la bienvenue aux Ch’tis à sa manière. A la 82ème minute, alors qu’ils mènent déjà 3 buts à 1, les joueurs parisiens comme a leur habitude font tourner tranquillement le ballon au milieu de terrain. Adrien Rabiot, David Luiz, Blaise Matuidi, David Luiz, Blaise Matuidi, Zlatan Ibrahimović, Javier Pastore, avancée de Javier Pastore, accélération de Javier Pastore, une – deux avec Zlatan Ibrahimović, qui voyant son appel en profondeur dans la surface le ressert d’une louche millimétrée lobant deux défenseurs lensois, le ballon retombant comme par magie sur le pied droit de Javier, qui d’une reprise de volée parfaite dont il a le secret, logea le ballon d’une frappe puissante dans le petit filet opposé ne laissant aucune chance au gardien. Paris SG – RC Lens, 4 – 1, le roi et son prince ont fait le show, les Sangs et Or ont fait grise mine.

L’artiste Javier n’est pas superficiel

Les légendes ne sont pas celles qui s’auto-proclament. Elles le deviennent au regard du public, qui doit en être le seul juge. Les yeux sont humides. Le souffle est coupé. La foule se lève par amour. L’émotion la soulève. Elle ne se contente pas d’applaudir par obligation. Les frissons envahissent les travées. Les voix sont chevrotantes. La partition n’est certes pas toujours parfaite, n’en déplaise aux aigris versatiles qui ne savent pas apprécier le phénomène à sa juste valeur, mais le ressenti est unique. L’élégance artistique ne peut être systématique. Elle se doit d’être improvisée. Son éloquence balle au pied doit suffire à son expression, sans rajouter une omniprésence médiatique qui n’a d’intérêt que d’assurer une présence marketing futile. L’artiste Javier n’est pas superficiel. Il est beau. Cela est suffisant.

10 avril 2013. Javier Pastore aurait pu faire son entrée définitive dans la cour des Grands. Les 96000 spectateurs du Camp Nou furent témoins de la scène suivante, qui aurait pu être son avènement. Une – deux dans le rond central avec le roi de Suède, qui lui remit en profondeur entre deux défenseurs Blaugrana. Il s’avance dans la surface, peut servir le fantasque Lavezzi sur la droite, mais il fixe Victor Valdés et l’ajuste d’un tir du gauche à bout portant. Le gardien catalan plongeant trop tôt sur sa droite ne peut que dévier légèrement la frappe qui finit dans son petit filet opposé. 1 – 0 pour Paris à la 50ème minute de jeu. La voie royale vers les demi-finales de la Ligue des Champions s’entrouvre. Le N°27 parisien est alors aux portes du Paradis. Son paradis. Notre paradis. Ses coéquipiers viennent le congratuler, sur la voie du 7ème ciel… alors que les joueurs du Barça attendent la tête basse, dans le rond central, que les ogres parisiens reprennent position. Mais la messe n’est pas encore dite. Le N°10 barcelonais, blessé, part alors s’échauffer. Seule une intervention divine peut sauver ceux qui se prennent pour Mas que Un Club, emblème de la Catalogne toute entière et symbole indépendantiste. Ne pouvant lutter contre les cieux, Paris succombe 20 minutes plus tard lorsque le libérateur catalo-argentin, sur un de ses seuls ballons, amène la balle d’égalisation à Pedro sur une accélération fulgurante. On ne reverra plus la Pulga du match.

L’histoire en est ainsi. Elle est parfois très cruelle. Sans pitié. Javier Pastore aurait dû sortir grandi de ce quart de finale retour de Ligue des Champions. Rêvons plus grand, avec une victoire finale dans la compétition et quelques éclats par-ci par là, il aurait même pu prétendre à un éventuel Ballon d’Or… mais c’est bien le quintuple détenteur de ce trophée doré, sur une demi jambe, qui fut encore, comme toujours, décisif.

Par la grâce de Javier comme des plots

Un an après. 3 avril 2014. Quart de finale aller de la Ligue des Champions. 92ème minute. Paris mène 2 – 1 et s’apprête à se déplacer à Stamford Bridge avec un matelas très mince. Une touche sur le côté droit de l’attaque parisienne, à proximité du poteau de corner. Christophe Jallet sert Javier Pastore qui lui fait l’appel à travers la masse des joueurs londoniens. Contrôle du droit impeccable. Protection du ballon, son corps mis en opposition, quasiment à l’arrêt, empêchant les défenseurs de s’en saisir. Conduite de balle, crochet intérieur du droit, puis extérieur, un vrai slalom à travers trois défenseurs, rendus par la grâce de Javier comme des plots, bien vivants mais impuissants… Tout le monde le pense perdu lorsqu’un défenseur se jette pour le tacler, le ballon arrivant alors au niveau de la ligne de but, entre la surface de réparation et la ligne de touche. C’est alors que Javier posa la semelle sur la boule de cuir tout en s’orientant vers le but. A un défenseur qui osa l’approcher il lui fit un double contact éclair, droite-gauche, le pulvérisant sur place. Il rentra alors dans la surface de réparation, en s’excentrant un peu. La ligne s’éloigna, mais le défenseur revint à la charge en l’agrippant par derrière… El Flaco ne se laissa pas faire, il garda son avance et ce maintint en équilibre. Alors que deux nouveaux défenseurs se présentèrent devant lui et que ses coéquipiers eurent du mal à se démarquer, arrivant proche du coin de la ligne des 5 mètres 50, il décocha un tir à ras de terre légèrement rebondissant en direction du premier poteau. Le gardien Petr Čech tenta un plongeon par réflexe, mais lorsqu’il toucha le sol, le ballon était déjà au fond des filets, Javier Pastore célébrant le 3ème but parisien. Le Parc explosa. Un but d’un extraterrestre qui fit le tour du monde. La qualification pouvait être entrevue. Au retour, le scénario fut contraire. Deux buts improbables vinrent refroidir les ambitions parisiennes. Triste réalité.

Un an d’écart. Deux quarts de finale. Deux buts de Javier Pastore qui auraient pu le consacrer au Panthéon du Football. Le sort en a voulu autrement. Deux éliminations. Deux buts entrés direct en première page des annales mais qui ne firent qu’amuser la galerie, celle d’un public reconnaissant, mais pas celle qui compte au bout du compte, sans trophée, que des paillettes éphémères, des étoiles dans les yeux, mais filantes, vers le néant d’un plaisir instantané et périssable, et non vers un podium au mois de juin, celui qui remet la coupe aux grandes oreilles, celle qui permet de laisser son nom à la postérité dans les livres d’Histoire, avec un grand H. Mais Javier Pastore ne sera qu’un joueur de belles histoires, avec un petit h…

C’est pour ça qu’on l’aime, notre Javier. Pastore est humain, avec donc un petit h. Pastore est fragile. Pastore est une exception dans un monde banal. Il ne sera jamais Diego Maradona, ou Messi. Javier Pastore est le Paris St-Germain. Cela nous suffit. Javier ne peut pas laisser indifférent. Certains adorateurs ont même créé un courant pour le vénérer, « Le Pastorisme ». San Javier a désormais ses apôtres. Et ses détracteurs, évidemment. Tout le monde n’est pas adepte d’un football romantique.

Une destinée à la parisienne

Javier Pastore est l’incarnation du football argentin et le riche successeur de tous ces immenses joueurs albicelestes passés par le Camp des Loge. Il en est peut être aussi le meilleur footballeur. Ce joueur au romantisme mélancolique incarne à lui tout seul l’Histoire du Paris SG. Il est celui que les puristes et les vrais amoureux du club ne peuvent qu’aduler, et celui que les Qatarix sifflent pour une passe ratée. Javier Pastore fait fi de ces ignares. Il transpire le Football, celui qui doit avoir un N°10 dans le dos mais que certains se sont entêtés à faire jouer sur l’aile, celui qui pourrait faire gagner la Ligue des Champions au Paris Saint-Germain, un Ballon d’Or en puissance, mais qui ne les gagnera certainement jamais, du moins pas avec Paris, car il ne jouera probablement jamais de Finale de C1 avec ce maillot qu’il a déjà porté plus de 200 fois alors que certains ont l’impression qu’il n’a jamais joué. Ainsi est l’histoire de Javier. D’une banalité romantique. Une destinée à la parisienne.

Il faut dire que les détracteurs ont des arguments. L’envers du Javier est propice aux moqueries. On le dit avoir un moral fragile. Il est toujours blessé, et ça c’est suspect. El Flaco, c’est celui qui se brise, celui qui est instable psychologiquement. Ses longues absences répétées en font un joueur aujourd’hui critiqué. Les observateurs, journalistes et supporters se demandent s’il pourra un jour réellement rejouer au football, de façon pérenne. Son physique le lâche sans arrêt. Son psychique n’est pas celui d’un champion. Etre une telle pépite et ne pas pouvoir exploiter tout son potentiel, c’est un gâchis pour le Paris St-Germain, un gâchis pour nous, supporters, et un gâchis pour lui-même… Un gâchis pour le Football.

Le Pastoriste que je suis est persuadé d’une chose : Javier ne fait pas encore parti du passé. Il fut le premier gros transfert des qataris et il est toujours là. Il est devenu une Star malgré lui à son arrivée. Il a encaissé toutes les attaques, le plus souvent infondées. Certes difficilement, mais il a survécu aux flashs. Certains diront que ses absences sont la preuve du contraire. Mais il est toujours là. Dès son transfert à Paris tout le monde a voulu le modeler dans le star-system à crampons, mais il est une des recrues qataries qui correspond le moins à ce moule. Pourtant, il est toujours là. Ces derniers temps rarement sur le terrain, d’accord, mais toujours là.

Opposé, le petit filet, évidemment

A chaque période de mercato, les mêmes rumeurs reviennent avec insistance, envoyant notre Javier ici ou là, surtout à la Juve. Très inquiétante, cette triste perspective sera peut être un jour réalité, la famille Pastore étant originaire de la banlieue turinoise. La Vieille-Dame noire et blanche drague l’étalon rouge et bleu. Prions pour que cet incroyable talent choisisse de rester en couleurs. Je ne suis pas croyant, mon seul dieu est un objet sphérique en cuir de 70 cm de diamètre. Je suis néanmoins prêt à aller brûler un cierge à la grotte de Lourdes si on me garantit le succès, un miraculeux retour de Javier dans le 11 titulaires du PSG pour les six prochaines saisons.

13 mars 2016. Le Paris St-Germain mène déjà 1 à 0 à Troyes. 17ème minute. Pressing parisien dans le rond central, le ballon arrive jusqu’à Zlatan Ibrahimović, dos au but. Il voit Javier lui faire un appel, il le lui transmet dans sa course d’une belle talonnade. D’un contrôle orienté du droit qui se transforme en petit-pont Javier humilie le dernier défenseur, puis il évite le tacle de la dernière chance d’un second troyen, ce qui le déséquilibre à peine. Il garde son sang froid en s’approchant du but par de brèves touches de balle. Le gardien ne peut que s’allonger sous la pression, se retrouvant au sol les deux jambes en l’aire alors que Javier l’ajuste d’un tir piqué qui atterrit dans le petit filet. Opposé, le petit filet, évidemment. Troyes – PSG, 0 – 9. Nous ne sommes qu’à la mi-mars. Il reste encore 8 journées. Le Paris Saint-Germain et Javier Pastore sont déjà champions de France, pour la 4ème fois d’affilé. Champion mon Javier !

Certains amateurs d’Alfred de Musset vous diront « Aimer est le grand point, qu’importe la maîtresse ? Qu’importe El Flaco, pourvu qu’on ait l’ivresse. » Ceux-là n’auront vraiment rien compris. Ne pas apprécier Javier Pastore revient à ne pas reconnaitre le génie, et par raccourci, ne pas aimer le Football, ni le Paris Saint-Germain.

Une amoureuse du Paris Saint-Germain à qui je demandais dernièrement son avis sur Javier Pastore me répondit avec simplicité et efficacité : « J’aime le football, donc j’aime Pastore, c’est logique. » Effectivement, cela ne souffre d’aucune contestation. Comme une évidence, elle ajouta : « Tout paraît simple avec lui. On dirait que tous les espaces se libèrent quand il a la balle au pied. » Tel Moïse ouvrant la Mer Rouge d’un simple geste du bras pour laisser son peuple s’échapper d’Egypte, Javier Pastore guide et libère son équipe d’un simple geste du pied. J’ose cette analogie. Elle est audacieuse, mais elle me plait. Sacré Javier !

Ici c’est Paris. Ici c’est l’Argentine. Ici c’est Javier Pastore.
Je conclurai avec ce célèbre chant des supporters argentins, pour lequel je vais donc adapter quelque peu les paroles…

“Ole, Ole, Ole,
Ole, Ole, Ole, Ola,
Ole, Ole, Ole,
Cada dia te quiero más.
Soy un fan de Pastore.
Es un sentimiento.
No puedo parar.
Ole, Ole, Ole,… »

*L’illustration principale du sujet est une oeuvre originale signée Tom Pougin a.k.a Piano Mugshot
Retrouvez ses travaux sur son compte Instagram en cliquant ici.
Vous pouvez également devenir les heureux propriétaires de ses créations en cliquant ici.

Un an au club ! Carlos Bueno | 2005-2006

Le Paris Saint-Germain a le chic pour attirer des joueurs hors norme
et se mettre dans des situations délicates.

Le 19 juillet 2005, dix jours avant le début du Championnat, le Paris Saint-Germain fait signer deux internationaux uruguayens qui sont annoncés (refrain bien connu) comme des futures stars sud-américaines. Carlos Eber Bueno Suarez dit « El Loco » (le fou), encore un, 25 ans à l’époque et Cristian Rodriguez dit « El Cebolla » (l’oignon), 19 ans.

Notre ami Carlos est un vrai crack formé au Club Atlético Peñarol, le club le plus populaire d’Uruguay.
Premier match en équipe première à 19 ans, 73 buts pour 135 matchs en six saisons. Deux fois champion d’Uruguay (1999 et 2003), meilleur buteur du championnat en 2003 avec 24 buts. Et oui, un beau CV !

Pour Alain Roche c’est l’affaire du siècle

Pour Alain Roche c’est l’affaire du siècle, Carlos et son coéquipier Rodriguez sont en conflit ouvert avec leur club et arrivent donc à Paris comme agents libres.

Le PSG prend le risque de les faire signer car il ne débourse aucune indemnité de transfert au Peñarol, grâce à une faille juridique dans la législation uruguayenne.
L’opportunité est trop belle, même s’il y a grand risque que cela se termine devant les tribunaux.

Le samedi 27 août 2005 au Parc des Princes, Carlos Bueno fait ses débuts en Ligue 1 contre l’OGC Nice. Remplaçant, il entre à la place de Bonaventure Kalou à la 76ème. A ce moment du match le score est de un partout, but de Pauleta en 1ère mi-temps et un csc de Rozehnal à la 73ème.
Après douze minutes de Bueno totalement transparent, Bagayoko plante pour Nice, le PSG finit à 10 et c’est le début de la fin pour Fournier l’entraineur.

Exclus de La Céleste pour avoir trahi Peñarol

Après cette triste soirée nous ne reverrons Carlos sur les terrains que deux mois plus tard, car cinq jours après le match de Nice, la FIFA interdit à Carlos Bueno et à Cristian Rodriguez de jouer avec Paris. Finalement le 28 octobre, la commission des litiges de la FIFA les autorisera à jouer sans que le club parisien ne paye d’indemnités de transfert. Le PSG versera seulement une indemnité de formation de 500 000 € au Peñarol pour Cristian Rodriguez.
Bonne nouvelle pour Paris, mais pour les joueurs le calvaire continue. Ils sont exclus de La Céleste (l’équipe nationale) pour avoir trahi Peñarol un monument national et leur pays.

Il y avait l'aigle des Açores et l'aigle de Peñarol.
Il y avait l’aigle des Açores et l’aigle de Peñarol.

De retour en Championnat, il ne disputera que 12 matchs avec le PSG et ne sera jamais titulaire. Il est vrai qu’il avait un sérieux concurrent en attaque en la personne de Pedro Miguel Pauleta, qui finira meilleur buteur cette année-là.

Sans jouer la finale, il réussira quand même à allonger son palmarès avec un titre de prestige. Une Coupe de France que le PSG de Rothen et de Dhorasoo gagnera contre l’OM. « El Loco » aura réussi à marquer deux buts dans cette compétition, un contre l’US Vermelles (DH) en 32ème de finale et l’autre contre Lyon-La Duchère (CFA) en 8ème.

Il ne faut pas qu’il s’imagine que cet exploit
suffit pour que sa saison soit une réussite

Après une fin de saison à disputer de rares fins de match en remplacement de Pauleta au delà de la 80ème, il sera prêté au Sporting Club du Portugal où il ne fera parler de lui qu’une seule fois en inscrivant quatre buts en 20 minutes en février 2007 face au CD Nacional. Ce rabat-joie de Paulo Bento, l’entraîneur de l’époque, refroidit vite les esprits en interview d’après match : « Il ne faut pas qu’il s’imagine que cet exploit suffit pour que sa saison soit une réussite ». Ça calme !

Son contrat sera définitivement résilié par Paul Le Guen, nouveau coach du PSG, qui ne souhaitait pas ce retour de prêt dans son effectif.

Retour en AmSud, Carlos Bueno a toujours la côte là-bas. Sa suspension de l’équipe nationale a été une chance pour lui, car il n’a pas connu l’élimination humiliante en barrage contre l’Australie pour le mondial 2006. Même après avoir ciré le banc en Europe, il est quand même rappelé avec La Celeste, et il marque. Il réussit à se faire remarquer par Boca Junior qui est à la recherche d’un attaquant qui ne lui coûte rien.

En six mois il déçoit tout le monde, il n’est pas dans le coup et pète les plombs à plusieurs reprises sur le terrain. En dehors c’est le bazar, son fait d’arme : une nuit en garde à vue après avoir frappé un adolescent en boîte de nuit. Au revoir l’Argentine !

Sorties, bagarres, hygiène de vie déplorable

Début 2008 une autre opportunité lui est offerte, un retour en Uruguay dans son « club de cœur », le Peñarol Montevideo lui est proposé après des excuses publiques. Il signe pour six mois, et retrouve le chemin des filets, 13 buts et un titre de mi-saison.

Un petit côté Rocky Balboa céleste
Un petit côté Rocky Balboa céleste

Comme prévu les vieux démons le rattrapent rapidement « El Traidor » (le traître, le surnom qu’il traine depuis son aventure parisienne). Sorties nocturnes, bagarres, hygiène de vie déplorable, la totale.

La suite fut faite de hauts et de bas, partout où il passe il marque des buts, Real Sociedad « 12 buts en 33 matchs », « 15 matchs et 7 buts » avec l’Universidad Chile, « 23 buts en 45 matchs » au Querétaro FC au Mexique et « 6 buts en 15 matchs » à San Lorenzo en Argentine. Mais ça finit souvent mal, l’extra sportif ruine toujours ses efforts du terrain.

Un tour du monde des clubs

Avec un peu plus de discipline et une meilleure vision du football moderne, Carlos Bueno aurait pu réussir en Europe. C’était un véritable talent, arrivé trop tard dans le foot. Il n’a pas su s’adapter au jeu européen, plus tactique et à une concurrence nettement plus sévère qu’en Amérique du sud.
Il est arrivé au PSG à une époque de transition du foot moderne, il n’a pas su attraper le bon wagon ni soigner sa communication malgré les opportunités qui s’offraient à lui.

Dix ans après le PSG, Carlos a accompli un tour du monde des clubs en signant dans 11 clubs différents. À 35 ans, un tacle monstrueux aurait du mettre un terme à sa carrière. Mars 2015, San Martin de San Juan vs. Boca Junior, fin de match,  Agustin Orion le gardien de Boca fait une sortie kamikaze lors d’un face à face décisif avec Carlos Bueno. Résultat, fracture tibia-péroné à la jambe droite. Malgré cela, Carlos réussit à revenir au football et à signer dans deux clubs argentins où il passe six mois en tout.

Le gardien de Boca semble apprécier la Kalinka
Le gardien de Boca semble apprécier la Kalinka

En attendant une fin de carrière qui sera sûrement houleuse, il joue encore, au Liverpool Fútbol Club, un petit club de Montevideo.

Sélections – Buts : 38 -20
Arrive de : Club Atlético Peñarol
Part pour : Sporting Clube de Portugal
Achat : 0
Matchs avec le PSG – Buts : 16 – 2
Revente : 0

Igor Yanovski

Rappelez-vous, Lecteurs, ces paroles « chantées » par une certaine Wallen : « Il y a ceux qui disent oui et ceux qui disent non. Moi, j’ai dit non, etc. » Quel courage !
Outre le fait de sortir de son oubli cette casserole engagée à textes pseudo-conscients, dont on ne peut décemment pas dire qu’elle chantait, ces paroles pointent étrangement vers le PSG 1999-2000.

Ah, une bien belle équipe !, emmenée par un entraineur charismatique, Philippe Bergeroo, et un président inoubliable, Laurent Perpère, devenu, après son passage chez nous, Senior Partner chez Brunswick. Oui, une bien belle équipe, et, dans un coin, taciturne, replié sur son côté gauche, un homme peu compréhensible avec deux pieds non-fonctionnels. Mais, qui est-ce ?

Lecteurs, avant de tuer le suspense, prenons de la hauteur. Considérons, s’il vous plaît, avec gravité, le destin tragique de l’individu post-occidental : disparaître dans une explosion nucléaire nord-coréenne, Big Mac en bouche, au moment de liker une vidéo de singe buvant du whisky. Finalement, pour une large majorité, il s’agirait d’une conclusion tolérable et même logique, à l’image de leurs existences de moutons bêlants. Mais pour une poignée, les maquisards, les punks, les refuzniks, c’est… niet !

Oui, il s’élance au ralenti, atteignant
tout de suite sa vitesse de pointe

Dans ce PSG 1999-2000, un homme, à sa manière et sans en avoir pleinement conscience, je vous l’accorde, s’est élevé contre la routine abrutissante du destin. Il faut dire que très vite plus personne n’a attendu de lui quoi que ce soit sur le plan footballistique. Et, cet homme courageux, pour manifester son refus, pour se rappeler au bon souvenir de tous, pour dire « je suis là », a lobé le gardien de Bastia, lors d’une soirée printanière.

Les coiffeurs étaient au chômage dans les 90's
Les coiffeurs étaient au chômage dans les 90’s

Ce footballeur, bien qu’il fût probablement un des pires latéraux gauche de l’histoire, au moins depuis l’époque de Gengis Khan, disputant cet honneur à Jean-Hugues Ateba et Siaka Tiene, a décidé un jour de marquer, de dire non. Ce faisant, il a hissé le PSG à la deuxième place du championnat. Cet homme venu du froid, dont on dira qu’il avait non pas les pieds carrés mais congelés, s’appelle Igor Yanovski.

Son but à l’extérieur lors de la 32e journée du Championnat le 30 avril 2000 contre Bastia (1-2) a sauvé le PSG. Son but nous mène vers la victoire face à une équipe qui cette année-là n’a perdu qu’un match à domicile, et qui n’en avait d’ailleurs perdu aucun depuis deux ans. Au finish, le PSG a eu deux points d’avance sur l’OL, qui, lui, avait perdu à Furiani.
Son acte de bravoure, alors ? Voici.

Sur une passe de Kaba Diawara (c’est dire comme elle commence bien cette action !), Yanovski s’élance, tonsure paille, fendant l’air corse au ralenti. Oui, il s’élance au ralenti, atteignant tout de suite sa vitesse de pointe. Un contrôle relatif d’abord qui augure le pire et ferait passer Mamadou Sakho pour un Brésilien. Puis, une foulée, deux foulées. On le penserait sur le point de s’écrouler, de laisser tomber, subitement conscient : il aurait pu être tellement autre chose que ça, seul, face à lui-même, en short, poursuivi par des Corses.

Igor "La Faucille"
Igor « La Faucille »

Lui revient son enfance en Ossétie du Nord lorsque, pour survivre, il confectionnait des pièges à hérisson et distillait sa propre vodka à base de vernis automobile. C’est fini, ça. Tout à sa tâche, à la russe, visage inexpressif, il navigue à vue dans le brouillard de son football, tâchant de se rappeler quoi faire lorsque l’on part au but. En effet, on ne peut pas dire que ça lui arrive souvent ni que ce soit sa spécialité.

Il court donc, alors qu’il est rattrapé par toute la défense bastiaise ; lapin handicapé galopant à toute patte, priant pour n’être pas pris dans les phares d’un camion conduit par un individu fortement alcoolisé, comme on en trouve sur les routes de Russie… Cours Igor, cours ! Alors, il déplace le plus vigoureusement possible les deux poteaux qui lui servent de jambes. Encore quelques foulées.

Il revoit Ivan Drago, l’idole de sa jeunesse, écrasant la tronche d’Apollo Creed

Le gardien bastiais s’avance, imprudemment dira-t-on, compte tenu de la suite des événements. Vite, une idée ! Quelque chose se passe en Igor : son esprit ouvre en même temps tous les tiroirs de sa mémoire. Il revoit Ivan Drago, l’idole de sa jeunesse, écrasant la tronche d’Apollo Creed à coup de poings et, en même temps, le petit cul sympa de sa camarade de classe en 4e, Natouchka Tartarovich, illustration parfaite de la grâce dansant le lac des Cygnes dans un tutu trop serré. Il comprend ! Brutalité et finesse… En un quart de milliseconde, il trouve la solution et là, Mesdames, Messieurs, c’est simple : Jogo Bonito… Football champagne… Igor pique le ballon !

Celui-là s’envole miraculeusement. Le temps se suspend. La main gantée du portier corse cherche l’opposition. Trop haute la balle. Seule une bombe agricole lancée depuis les tribunes pourrait dévier son destin. Mais non, le ballon franchit l’obstacle tel un orque à Aqualand passant dans un cerceau. Il est au bord de la rupture. Il amorce sa descente, étonné. Il voudrait applaudir. Il est là, il est le témoin…

Yanovski comprend alors qu’il a marqué. Sa course décrit un arc de cercle qui le dirige vers le banc de touche pour les salutations obligatoires. A ce moment-là, une chose incongrue et terrifiante se produit : un sourire apparait sur son visage. C’est un événement rare et finalement on ne s’en plaint pas, parce que ça fait flipper. On est entre Jack Nicholson en Joker, Freddy griffes de la nuit et Marine Le Pen… Une vraie salade russe. Des Corses s’évanouissent.

Pendant ce temps-là, on s’embrasse, on se tape dans la main, on est content d’avoir marqué, etc. Puis, le match reprend, la parenthèse s’achève : balle au centre. Igor Yanovski retourne sur le flanc gauche du terrain. Il a dit non, une seule et unique fois, puis terminera, quelques années plus tard, sa carrière en D2, à Châteauroux.

Collé, Jesé ?

Arrivé du Real Madrid avec, comme principal atout, un coup de rein à faire pâlir d’envie le chanteur des îles Philippe Lavil, l’attaquant espagnol avait tout pour devenir le tube de l’été au PSG. Trois mois plus tard, un constat s’impose :
Jesé passera-t-il l’hiver ?

Mine de rien, Jesé a de la chance. Une sacrée chance. Elle s’appelle Hatem Ben Harfa. Pas une journée de championnat sans que le cas de l’attaquant français ne fasse débat. N’alimente la réflexion. Ne mette Unai Emery sur le gril. Jouera ? Jouera pas ? La réponse n’est jamais définitive, varie selon l’humeur, laissant tout le loisir à Jesé de fréquenter aisément l’infirmerie (l’appendicite, ce mal du siècle) ou le banc de touche. Dans l’indifférence quasi générale. Pourtant, plus que l’errance (passagère ?) de Ben Arfa, celle de Jesé a de quoi inquiéter.

25 millions d’euros pour jouer les utilités. Pire, pour être la doublure de doublure de Jean-Kevin Augustin et Jonathan Ikoné, lui qui ambitionnait au départ, de concurrencer Edinson Cavani le mal-aimé, le Claude François uruguayen branché sur courant alternatif. « Je ne suis le remplaçant de personne » lâchait début septembre l’ex-madrilène, un rien confiant. Deux mois plus tard, difficile de lui donner tort, lui qui ne rentre quasiment plus dans les plans d’Emery. Remplaçant de personne, effectivement.

Une imposture qui dure

Manque de rythme, pas assez percutant… Les griefs à l’encontre de Jesé sont nombreux. A 23 ans, ils font tâche. Lui, l’ancien espoir du Real qui a poussé à 14 ans les portes de la Maison Blanche, surclassé chez les jeunes, avant de performer -par intermittence- aux côtés de Cristiano Ronaldo et Karim Benzema. La trouvaille était belle pour un PSG en manque de numéro 9 après le départ d’Ibrahimovic. Problème, Jesé n’est pas un attaquant de pointe. Et c’est peut-être là, le début de l’imposture. Qui dure. A l’image de sa rentrée face à Rennes (4-0) lors de la 12e journée de Ligue 1. Contrôle raté, frappe dévissée, appels excentrés… La complète, livrée en 45 minutes.

Alors certes, statistiquement, Jesé a touché cinq fois plus de ballons que Cavani, qu’il a remplacé à la mi-temps. Mais son apport dans le jeu, et les solutions qu’il propose, n’ont trompé personne : l’Espagnol a beau avoir tenu plus jeune la pointe de l’attaque de la Castilla, le temps et les schémas tactiques ont fait de lui un ailier, un joueur qui renifle les lignes, dans un effectif parisien qui n’en manque pas. Et qui recherche surtout, de la profondeur. La parfaite erreur de casting, en somme.

« Il progresse, il faut être patient ». On pourrait croire qu’Unai Emery aime parler de lui à la troisième personne. C’est pourtant Jesé qu’il cajole avec ses mots « soupline ». Car oui, malgré les évidences, le technicien espagnol reste pragmatique avant tout. Il sait qu’il va devoir compter sur sa recrue achetée à prix d’or. Cavani blessé (pour combien de temps ? Mystère), Jesé redevient une option. Jusqu’à quand ? Les jours du natif de Las Palmas semblent désormais comptés. Il ne fait guère de doute que le PSG planche déjà sur le mercato hivernal, avec l’idée de recruter aux avant-postes. La piste Carlos Bacca, évoquée cet été, semble se dessiner à nouveau. Ancien joueur d’Emery au FC Séville, en délicatesse au Milan AC… Le Colombien possède, a priori, le profil idéal : celui d’un buteur à la relance, sans trop d’exigence. Pour l’indigence, il y a déjà Jesé.

jese
Leca Ka Dansé

L’énigme Nicolas Ouédec

Dans cette promenade onirique, truffée de grossières références psychanalytiques, vous, Lecteurs, comprendrez enfin les raisons profondes de l’inefficacité de Nicolas Ouédec lors de son passage au PSG, ainsi que les ressorts cachés de sa reconversion dans le négoce de viande en Asie du Sud-Est.

Vous n’apprendrez rien cependant sur celle qu’il amorcera plus tard dans l’hôtellerie d’entrée de gamme en banlieue nantaise. L’enfer est pavé de bonnes intentions et de babtous fragiles.

Toujours le même cauchemar la veille d’un match. D’abord, prisonnier de l’Océan Pacifique, il tente d’asséner une droite à un dauphin très offensif. Mais ses poings sont inefficaces comme une frappe de James Debbah. Puis, brusquement, dans une forte charge émotionnelle, c’est un portrait de Dominique Casagrande qui l’assaille posant avec Séverine Ferrer et un labrador consécutif.

Patrice Loko en met, lui, même aux Bois

A ce point-là, souvent, notre homme se redresse, suant, paralysé par la peur. Parfois, il étouffe quelques sanglots, à bout de nerfs. Mais pourquoi ne marque-t-il pas ? Il se lève pour faire quelques pas vers la cuisine. Le contact glacé de ses pieds sur le carrelage Leroy Merlin rend un caractère tangible à son existence. Mais pourquoi donc n’arrive-t-il pas à marquer un but ? Patrice Loko en met, lui, même aux Bois.

Invariablement, lorsqu’il se rendort, le cauchemar reprend. A toutes jambes, il prend l’axe. Il court plus vite que son opposant direct et depuis très très longtemps parvient à prendre quelqu’un de vitesse. Seul face au but, il réceptionne le ballon d’un contrôle parfait. Le rêve semble reprendre le dessus. Au moment de frapper, de retrouver le geste du buteur, oh oui, de revivre la sensation du matador à l’instant d’enfoncer sa banderille dans le corps puissant du taureau, il lève la tête pour prendre l’information comme on dit désormais. Là, dans les cages, allongé tel l’Odalisque d’Ingres, Bernard Lama roule un douze feuilles. En même temps, tombée du ciel, c’est la voix de Lio qui chante « Mon ami Pierrot » sur le rythme de « We are the Champions ».

Peu affecté par ce fait de jeu et sans attendre la décision de l’arbitre, notre homme frappe à deux mètres du but vide. Mais le ballon dévie sa trajectoire de manière constructiviste. Il s’écrase impassiblement sur les panneaux publicitaires, étranger au destin de Nicolas Ouédec. Encore raté. Cependant, dans la tribune, des Chinois applaudissent. Ils portent des visières et l’encouragent en scandant :  » Niwulaï Wudé, Niwulaï Wudé,… »

Des Chinois, s’interroge-t-il. Son visage in-tranquille affiche un rictus d’incompréhension. Sa tête tourne de gauche à droite sur l’oreiller en simulant le signe du refus. Pour lui, « chinois » est associé à « lieu de restauration rapide au glutamate avec choix restreint entre formules à bas coût. »

Il pense à ses années à Nantes,
aux plages de Barcelone

Après les encouragements, le public sinisé se restaure de plats végétariens que leur sert Oumar Dieng, particulièrement seyant dans un tablier de cuisine Louis Vuitton.

Puis, notre homme prend conscience de la présence de vaches bretonnes paissant la pelouse du Parc, issues de l’agriculture biologique et dont les déjections favorisent les algues vertes. Il perçoit furtivement dans l’ombre de ces sages ruminants une belle hampe enroulée dans des tranches de carpaccio.

Il est 5h30 lorsque son cauchemar prend fin. Fourbu comme après des prolongations et terrorisé, il trouve mystérieusement son entrecuisse durci. Il pense à ses années à Nantes, aux plages de Barcelone, à l’équipe de France. Autant de certitudes, de réponses, mais UNE question demeure : pourquoi des Chinois ? Au fond de lui, il sait : il faut aller là-bas pour le savoir.

La Team du parloir

La récente condamnation de Serge Aurier est une excellente occasion de se souvenir de l’historique judiciaire des joueurs ayant porté le maillot parisien. Il y aurait même de quoi monter une équipe qui aurait de la gueule.
Revue d’effectif.

bernardBernard Lama (Gardien)
Aussi improbable que cela puisse paraître, ce bon vieux Bernard s’est un jour fait choper pour avoir fumé du cannabis… Ou plutôt, soyons précis, il a été, en avril 1997, « suspecté d’avoir inhalé du cannabis » lors d’un contrôle au tour d’un match de l’Equipe de France contre les Pays-Bas (coïncidence sans doute). Même s’il n’a eu affaire sur ce coup qu’à la commission de contrôle dopage de la FFF, le gardien a plongé (humour) et écopé de 5 mois de suspension (dont 2 ferme).

 

 

francisFrancis Llacer (Défenseur)
En 2003, Francis Llacer est condamné pour escroquerie suite à une sombre histoire l’opposant au PSG. Essayons de résumer. Début 2002, Llacer a quelques soucis d’argent, il doit un total de 270.000€ à diverses sociétés (en gros des cautions pour des potes et plusieurs ardoises et impayés). Ces créanciers s’impatientent et obtiennent une saisie sur salaire. C’est donc désormais au club de payer les dettes du joueur avec ses salaires à venir. Jusqu’ici tout va bien.
Sauf que les deux parties signent apparemment un protocole d’accord dispensant le PSG de finalement payer quoi que ce soit. Or ce document est considéré par la justice comme « un faux grossier bourré de fautes d’orthographe et de syntaxe, avec un vocabulaire digne de la petite école » dont chacun se renvoie bien sûr la paternité de la contrefaçon. Llacer accuse le PSG de n’avoir pas payé ses créanciers avec les salaires qu’il n’a pas perçus et ce dernier accuse Llacer d’avoir malgré tout voulu toucher l’intégralité de son salaire. « Cisco » soupçonne même son club d’avoir volontairement placé les fautes dans le document pour lui faire porter le chapeau !
Pour arranger les choses, Laurent Perpère envoie le 24 décembre 2002 un beau cadeau de Noël au joueur : une belle lettre de licenciement. Pourtant il reste dans l’effectif pour éviter un clash avec l’entraîneur (Luis Fernandez à l’époque) dont il est un des fidèles soldats. Février 2013, le PSG est condamné à payer les créanciers, fait appel (suspensif) mais prélève quand même chaque mois 95% du salaire de notre pauvre Francis qui entretemps avoue être l’auteur du faux (mais à la demande du club !). Il se retrouve donc condamné pour faux et usage de faux à 10 mois de prison avec sursis et 1.000€ d’amende. Du coup, le PSG saisit l’occasion pour enfoncer le clou et le licencie pour faute grave (pour une fois pas sur un terrain…).
Epilogue et rebondissement final en 2011, le PSG est condamné en appel au civil pour licenciement abusif (pour vice de procédure, Llacer restant condamné au pénal).
Bilan à l’arrivée pour Llacer, 440.000€ de dommages et intérêts arrachés au club,
de quoi largement rembourser les dettes du départ !

 

edwynGodwin Okpara (Défenseur)
La star de l’équipe, malheureusement suspendue pour les prochains matches… En effet, l’ancien international nigérian est derrière les barreaux depuis 2007 pour une affaire plutôt sordide. Le couple Okpara adopte en 2000 la jeune Tina mais en fait rapidement sa domestique, soumettant cette mineure « à des conditions de travail et d’hébergement contraires à la dignité humaine » selon le Tribunal. Pire, en février 2005, madame Okpara surprend son mari en plein ébat sexuel avec la jeune fille (15 au moment des faits). Régulièrement trompé par ce dernier, elle se venge sur sa fille adoptive. Elle la torture, lui rase la tête, lui écrase une cigarette sur la joue et lui fait subir des sévices sexuels d’une rare cruauté.
Madame est condamnée en 2007 à 15 ans de réclusion criminelle pour « viol et actes de torture et de barbarie », Monsieur prend 13 ans (ramenés à 10 en appel) pour viols « aggravés sur mineure par un ascendant » répétés entre 2002 et 2005.

 

serge2Serge Aurier (Défenseur)
Le capitaine de l’équipe. A peine l’affaire Periscope, sa suspension et ses performances contre Manchester City dans le rétroviseur, Serge Aurier se dit qu’il vaudrait mieux désormais faire profil bas. Pour se faire oublier, il se rend dans la soirée du 30 mai 2016 dans une boîte de nuit des Champs Elysées (après tout ce sont les vacances, autant en profiter). Vers 6 heures du matin, la BAC qui patrouille dans le quartier pour voir si ils ne peuvent pas tomber sur des types un peu éméchés qui sortent de boîte, croise une Porsche Cayenne avec à son bord Serge Aurier et quelques amis, un peu éméchés, qui sortent de boîte. Plutôt que d’aller boire un dernier verre ensemble, tout ce petit monde préfère les embrouilles. Version Aurier : on n’a rien fait, on n’avait pas bu, ils m’ont sauté dessus et m’ont frappé, regardez je suis blessé au front et à la lèvre. Version BAC : il nous a pris de haut sur le mode « vous savez pas qui je suis », il nous a insulté, puis m’a bousculé et donné un coup de coude, on porte plainte pour violences.
Sur ce malentendu, l’ivoirien est placé en garde à vue et passe la nuit et la matinée au poste.
Lors du jugement le 26 septembre dernier, cette fiotte de juge décide de croire la version de la BAC (en plus, elle s’étonne que sur les deux pièces d’identité présentées par Aurier apparaissent deux villes de naissance différentes). Déjà condamné à 3 mois avec sursis pour récidive de conduite sans permis le 23 mai 2016 (soit une semaine avant l’altercation, profil bas toujours), Aurier prend cette fois deux mois ferme (et 2.100€ de dommages et intérêts à verser au policier frappé).
Il a fait appel. Match retour à venir donc. A suivre.

 

sammySammy Traoré (Défenseur)
Le jeudi 30 avril 2015, Sammy Traoré comparait devant le tribunal de Saint-Maur pour coups et blessures sur un ami fidèle, son chien. Les voisins racontent comment le joueur portait de « violents coups de pied à la tête et au ventre » à son chien dans la rue pour le faire avancer et parlent de « flaque de sang sur le bitume ». L’ex-international malien a pourtant des explications : « J’ai déjà tapé mon chien. Mais il y a deux poids, deux mesures. C’est un gros chien. S’il fait une bêtise, je lui mets une claque, parfois un coup de pied. Mais comme quand on gronde un enfant. Ça ne fait pas de moi quelqu’un de violent. ». Peu convaincu, le juge condamne Traoré à 2.000 euros d’amende. Son (gros) american stafforshire de 3 ans lui est retiré et confié à l’association de défense des droits des animaux qui s’était constituée partie civile au procès.

 

younousseYounousse Sankhare (Milieu de terrain)
Le 25 janvier 2010, dans la nuit du dimanche au lundi, une patrouille de police de Saint Germain en Laye repère un jeune homme « de type africain » qui tourne autour d’une voiture. Alertés par ce comportement suspect, ils interviennent immédiatement et procèdent à un contrôle d’identité. Younousse Sankharé, jeune joueur du PSG (20 ans alors), ne comprend pas, proteste et cherche à s’y soustraire. Ce refus d’obtempérer entraîne, c’est bien normal, le placement en garde à vue de l’individu. Interrogé plus tard sur ses intentions, le prévenu explique aux policiers que si il s’intéressait tant à ce véhicule, c’est parce que c’était le sien…
Il sera relâché « à la mi-journée » avec un « rappel à la loi ».

 

momoMomo Sissoko (Milieu de terrain)
C’est en mai 2012, rue de Rivoli, en plein cœur de la capitale, qu’est venu le tour de Mohamed Sissoko de rejouer ce grand classique : le contrôle routier qui dérape.
Faut dire qu’il cherche aussi Momo. Il a un gros 4×4 et en plus il téléphone au volant. Heureusement il a bien un permis de conduire à présenter, tout va bien. Malheureusement, c’est un permis britannique auquel les policiers trouvent de « nombreux défauts ». Faute de permis français valable, ils lui proposent de le suivre au poste. Momo tente alors de négocier en les traitant de « keufs de merde ». Peu sensibles à ses talents de diplomate,
les keufs en question lui passent les menottes. Direction le commissariat. Garde à vue.
Après quelques heures, Momo est libre et prévient en quittant le commissariat : « Vous allez entendre parler de moi ! ». Rentré chez lui, il met sa menace à exécution et tweete :
« Simple contrôle de routine qui ne gâchera pas mes vacances, je pars demain ! Bonne soirée à tous ! »

 

johnnyJérome Rothen (Milieu de terrain)
Saison 2007-2008, Jérôme Rothen affiche la meilleure stat de toute la Ligue 1 dans la catégorie… excès de vitesse. C’est vrai qu’il les aime beaucoup ces petites pointes de vitesse qu’il s’autorise sur l’A13 avec sa belle Porsche 997. Heureusement d’ailleurs que les gendarmes sont présents, ce 4 février 2008, à hauteur de Bourg-Auchard (Eure) pour homologuer son record sinon personne ne le croirait quand il dit que son allemande peut taper les 232 km/h en fin de ligne droite.
C’est sûr qu’après c’est moins pratique pour rentrer quand on n’a plus ni bagnole ni permis. Et puis aller tous les jours au Camp des Loges en transport en commun ça devient vite une tannée.
Devant le tribunal de police de Pont-Audemer, son avocat réussit à convaincre le juge que son client regrette son comportement au volant ce jour-là et n’insiste pas sur le fait que « Johnny » est quand même plutôt fier de son score. Il s’en est tire avec 1.500€ d’amende et 5 mois de retrait de permis qu’il a donc pu récupérer pour les vacances, ouf.

 

stephaneStéphane Sessegnon (Milieu de terrain)
Mercredi 5 novembre 2008, gros coup de chance pour l’ex-international béninois qui, vers 22h30, rentre tranquillement à son domicile de Feucherolles (Yvelines) : contrôle routier. Jackpot en soufflant dans l’alcootest : « taux d’alcoolémie supérieur à la limite autorisée », puis bonus en présentant son permis : « ah non Monsieur, un permis béninois n’est pas valable sur le sol français… ». Total des gains : une nuit en cellule de dégrisement à la brigade de Noisy-Le-Roy et 400€ d’amende.

 

 

patricePatrice Loko (Attaquant)
20 juillet 1995. Paris. A quelques heures d’un départ pour Oslo avec l’Equipe de France ; Patrice Loko s’octroie une virée en boîte pour oublier quelques soucis familiaux. Le lendemain matin, il ratera l’avion à cause d’une mise en examen pour « dégradations volontaires, rébellions, outrages, exhibitions sexuelles, violences et voies de fait ».
Reprenons dans l’ordre. Il est 3h du matin, Loko arrive devant l’établissement qu’il a choisi mais n’arrive pas à se garer, il bloque la rue. Arrive alors une patrouille de police qui va lui demander de bouger son véhicule. Le joueur s’énerve un peu, c’est classique. Moins classique, il se met à défoncer à coups de pied son Opel et la BM garée juste à côté (dégradations volontaires). Peu enthousiaste à l’idée de suivre les policiers jusqu’au commissariat du XVIème arrondissement, il essaie plusieurs fois de se faire la malle (rébellions). Suite à un petit malaise, il est transféré à l’Hôtel Dieu. Sur place, il ne manque pas de partager le fond de sa pensée avec les médecins qui l’examine (outrages) avant de leur cracher dessus (violences et voies de fait). Finalement placé en garde à vue et du coup forcément un peu stressé, il décide de se masturber devant la policière présente tout en l’encourageant à venir en profiter (exhibitions sexuelles).
Le nouvel attaquant du PSG ne semble pourtant sous l’emprise ni de drogue, ni d’alcool, ce qui est encore plus flippant. Pour finir, Loko (le bien nommé…) passe la nuit à l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Il en ressort sous contrôle judiciaire avec obligation de « suivre une psychothérapie et d’en justifier ».
La 10ème chambre du tribunal correctionnel de Paris privilégiant le « coup de folie » d’un Loko qui n’aura cesse de se repentir sera très clément et ne donnera pas suite aux huit mois de prison avec sursis
et à l’amende substantielle requis par le procureur.
Les 22.000 francs de dommages et intérêts qu’il versera à ses victimes seront sa seule peine.

 

hervinHervin Ongenda (Attaquant)
La même semaine que Serge Aurier, en février dernier, le jeune Ongenda est chopé pour conduite sans permis (comme Mamadou Sakho en son temps) et passe quelques heures en garde à vue, bienvenue au club. Encore un peu vert pour concurrencer ses aînés, il est rapidement remis en liberté, mais la police mise beaucoup sur ce jeune joueur très prometteur.

Les Fourberies de Jerem’

Dans cette œuvre littéraire puissante, vous, lecteurs, découvrirez comment, grâce à la volonté inconnue d’un homme médiéval, Jérémy Ménez existe.

L’homme ouvrit la porte avec un grand respect pour la poignée et lui-même. Il pénétra le lieu obliquement sans se soucier du regard des autres. Une dame vêtue d’une vraie tunique de la bataille de Marignan 1515 lui demanda son nom. Sur quoi, il répondit et personne ne lui prêta attention car il était seul. Au fond de lui-même, il sut, à ce moment-là, que ce qu’il était sur le point de faire allait changer le cours de sa vie. Il s’assit sur le banc de touche pour attendre son tour, dans une grande indifférence vis-à-vis du genre humain.

Son regard projetait une pointe perceptible d’agressivité, comme tous les cons, que ce soit sous Gengis Khan ou François Mitterrand. Mais le halo spirituel vaporisé autour de lui semblait dire qu’il était animé par de vraies valeurs : le genre à tenir la porte aux femmes. On est en 1532 pourtant, personne ne fait ce genre de choses.

Pour arriver jusqu’ici, il lui a fallu six jours. C’est le maçon du village qui lui a parlé de ce lieu tout en « tunant » son cheval, tout en dessalant une morue. Là, des étoiles puissantes se sont allumées dans les yeux de notre homme.

Subitement, sans crier gare, il se mit à courir, balle au pied, vers l’écurie, de manière oblique, sur l’aile droite du terrain. Il avait la bouche entrouverte, les sourcils froncés et l’œil déterminé. Il enfourcha fougueusement son cheval, non sans avoir préalablement fait une balayette au garçon d’écurie. Puis, il partit au grand galop, même si ses oreilles décollées le ralentissaient, laissant dans son sillage une forte incompréhension.

Après un temps d’attente non-déterminé, une porte au fond du salon s’écarta et le maître des lieux apparut, un rasoir à la main. Il lança : « Bijour, souivant ». Notre homme se leva pour le suivre. On le fit asseoir sur un tabouret tournant. Il regarda le maître des lieux avec une joie non dissimulée. Il allait enfin accomplir son destin. L’homme au rasoir passa finement la lame sur chaque coté de la tête du héros. C’était ça : Jérémy Ménez avait une crête.

The Dirty Eleven

Les bienheureux qui ont découvert le Paris Saint Germain durant la décennie en cours ne tiqueront sans doute pas à la lecture des noms suivants, exceptés quelques uns toujours d’actualité, savant mélange de vice, d’agressivité, de talent ou tout simplement de troubles de la coordination rédhibitoires au plus haut niveau… Aux autres, je présente: le XI des poètes, avec évidemment une défense à 5, parce qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser Déhu.

jeromealonzo

Jerome Alonzo
Fantasque, atchypique comme on dit dans le Sud, Alonzo est resté dans l’imaginaire collectif parisien comme un gardien avec la baraka, à défaut du talent à l’état pur. Durant la campagne 2003/2004 sous la houlette de coach Vahid, il est le gardien n*1 du PSG, joue 34 matches et se fait héroïquement exclure à Nice pour ne pas totalement hypothéquer les chances de victoire d’une équipe menée 1/0 au moment de sa sortie. Deux buts dans les 10 dernières minutes permettent à Paris de repartir en braqueurs comblés de la Côte d’Azur.

apoulaedel

Apoula Edel
Gardien remplaçant : dans la logique parisienne actuelle d’avoir des n*1 bis sur le banc, et surtout au vu de la longue tradition de grands gardiens à Parc des Princes, impossible de ne pas doubler ce poste avec le plus gros point d’interrogation de la télé couleur… Etait-il Azéri ou Camerounais? né en 1987 ou dix ans plus tôt? S’appelait-il en réalité Ambroise? bref, avec ce lot de questions sportivement secondaires sur les épaules, l’incroyable Apoula Edel aura tout de même joué la bagatelle de 70 matches, dont une partie en tant que titulaire suite à l’affreuse de blessure de Greg Coupet à l’automne 2009. Il marque le public parisien de son style imprévisible, capable d’un arrêt de luxe suivi dans la même minute d’un auto petit pont qui fait csc. Plus généralement proche de la boulette que de l’arrêt réflexe, il aura traumatisé une génération entière de supporters, qui ne pensaient plus jamais se relever après ça.

talaelkarkouri

Talal El Karkouri
« Et le match n’aurait pu se terminer sans un ultime saucissonage de la part du défenseur marocain,
un véritable attentat qui lui vaut une expulsion directe à la 92ème minute ».
Je me souviens encore de ce commentaire de l’Equipe comme si c’était hier…
Plus globalement, Talal fut un défenseur de métier, comprendre dans cet euphémisme delicat un gros bourrin, même s’il n’était pas exclu qu’il marque de temps en temps de la tête sur un service en or de Ronnie, ou d’une frappe toute droite et pas très fine sur coup franc, généralement contrée par le mur. Aligné en défense centrale ou carrément sur un côté, ce qui n‘était pas vraiment pour mettre en évidence sa polyvalence mais bien le vide abyssal des projets de jeu de l’époque. Pendant un temps proche du Real Madrid (un peu comme Yannick Boli par la suite),
on voit surtout où ils ont tous les deux terminé.

francisllacer

Francis Llacer
l’homme des basses besognes, le porte-flingues de Luis, un peu comme Nadine Morano autrefois pour Nicolas Sarkozy…
Un physique qui ne le prédestinait pas à un quelconque sport, et pourtant, Cisco, à force de travail, a su se hisser au Panthéon des terreurs du championnat, de ceux qui faisaient disjoncter leurs adversaires en évoquant le souvenir d’une nuit avec leur maman ou plus prosaïquement, un bon tacle calibre .42, hauteur genou++.
Parmi les très rares à ne pas s’offusquer de recevoir un carton moins de 90 secondes après leur entrée sur la pelouse (Yohan Cabaye likes). Parmi les très rares également à avoir été licencié par le club pour tentative d’escroquerie.

samitraore

Sammy Traore
La tour de contrôle, le phare breton dans la nuit, l’antenne relais du Parc des Princes… Sammy c’est un peu la personnification sur le terrain des années les plus noires de Paris pendant l’ère Colony Capital.
Une carcasse quasi incompatible avec le football de haut niveau, d’ailleurs celui-ci lui en a bien tenu rigueur.
Ses faits de gloire majeurs durant son contrat avec le PSG furent une chevauchée de facilement 20 mètres ballon au pied sans le perdre, et la fin extrêmement attendue de celui-ci à l’été 2011. Hors du terrain, sa fiche Wikipedia fut piratée pour mettre en exergue son amour immodéré de la nourriture rapide turque, et il choisit d’esquiver une audience au tribunal pour maltraitance sur son chien. Tout un symbole.

helder

Helder (Marino)
Comment expliquer à des gosses de 12 ans qui font les guetteurs pour 30 balles par jour que c’est mal, quand on a vu dans un passé récent des mastodontes lents comme une bétonneuse pleine prendre un salaire mensuel à 6 chiffres pour se faire humilier par des joueurs de la moitié de leur poids?
Le gentil géant portugais, pourtant international à plus de 30 reprises, hante l’arrière-garde parisienne lors de la campagne 2004/05. A sa décharge, ses collègues en défense se nomment Pichot, Ateba, Badiane, Pierre-Fanfan…
Helder aurait parait-il été shortlisté pour le premier épisode de Fast and Furious avant que les producteurs ne le recalent parce qu’ils n’arrivaient pas à l’installer dans l’habitacle de la voiture.

lugano

Diego Lugano
Jamais je n’ai vu une telle chute de tension au niveau professionnel, tous sports confondus… Adulé en Turquie jusqu’à son départ pour la France, intraitable avec la sélection uruguayenne dont il était le capitaine charismatique, et avec laquelle il venait de gagner la Copa America, Diego décida quasi instantanément après son arrivée à Paris de prendre sa retraite en disant fuck le foot, après tout j’en ai chié depuis l’âge de 10 ans, j’ai bien mérité des vacances. Des placements incohérents que David Luiz n’aurait pas reniés, une tête de Rocco Siffredi un jour où il n’a qu’une scène à tourner, une concurrence faite de Z. Camara, Bisevac, Alex et le jeune Mamad’ Sakho qui n’aurait pas dû lui causer de tels tourments. Et pourtant, devenu très vite la tête de Turc des arbitres de Ligue 1 (sans doute son passage à Fenerbahçe), le pauvre Diego finit après une douzaine de matches sur l’arrière banquette d’Ancelotti fraichement arrivé, pour ne jamais plus jouer un match lors de sa deuxième et ultime demi-saison saison au club.

loiccana

Lorik Cana
Formé dans ses jeunes années aux postes d’attaque, le jeune aspirant doit rapidement se rendre compte que cette position sur le terrain ne lui permettrait jamais de maginifier ses velléités terroristes entrevues très tôt. A la différence de certains membres de sa famille qui pouvaient aller à une réunion armés d’un stylo, voire d’un gros pétard, le petit Lorik n’a que ses crampons pour se défendre sur le terrain, artifice dont il use avec la prestance des jeunes loups défensifs.
Après une saison quasi titulaire dans l’entrejeu parisien à 4500€ bruts par mois il décide d’aller monnayer ses talents chez le rival marseillais, avant d’être adoubé par tout un peuple, ses talents de casseur patenté désormais reconnus à l’échelle continentale. Figure sur la liste interminable des ex-parisiens ayant scoré contre Paris avec leur nouvelle équipe.
Sauf que quand ça fait perdre 1/0 au Vélodrome, ça pique.

motta

Thiago Motta
Un Dunga croisé avec un Gattuso, ça ne peut être que douloureux. Parmi les premiers gros transfets de l’ère QSI, l’autre Thiago s’est construit une solide réputation de feinteur/truqueur/chouineur/râleur/dangereux énergumène (rayer la mention inutile). A la différence du reste de ce XI de légende, lui a une vraie vision du foot, qu’on pourrait presque nommer en bon père de famille, à savoir qu’il faut parfois tirer les oreilles du petit ou lui coller un taquet derrière la tête pour qu’il comprenne que c’est papa qui commande. Particulièrement à l’aise dans le jeu court, à croire que personne ne lui a jamais expliqué quelle superficie fait un terrain de foot, notre compère italo/brésilien s’est assagi avec le temps et une pointe de vitesse déclinante, pour devenir parfois un joueur lisse, disparaissant du radar des directeurs de jeu, ne prenant pas de carton pendant plusieurs matches consécutifs. Mais ça c’était sous les ordres d’une fiotte, parions qu’avec son nouvel entraîneur, le vrai Motta renaîtra de ses cendres, pourvu qu’il joue encore régulièrement.

aliounetoure

Alioune 2Pac Touré
Frère siamois du regretté rappeur américain, Alioune fait partie de ces transferts improbables, lorsque Paris achetait des seconds couteaux à Nantes dans l’espoir de redorer une attaque défaillante depuis trop longtemps.
Arrivé dans la capitale avec pas moins de deux buts marqués en une cinquantaine de matches pro, Touré Alioune fit maintes fois vibrer le Parc par ses appels déroutants, ses courses supersoniques avec et surtout sans ballon, et plus généralement une incapacité chronique à la foutre au fond. Durant ses années parisiennes, il reçut malgré tout le plus beau des compliments de la part de Luis Fernandez: « Alioune, c’est une Ferrari sans volant ».

corridon

Charles-Edouard Coridon
Son but de scorpion contre je ne sais plus qui ne fit sans doute que modérément le tour du monde à une époque où tout le monde n’était pas connecté h24 sur les internets, cela reste malgré un de ses rares faits de gloire dans la mesure où le reste du temps, Charly ne fut qu’un intermittent du spectacle assez pénible à regarder jouer. Capable du pire comme du pas mieux, supposé numéro 10 gaulé comme un défenseur central de League One et affublé de surcroît d’une capillarité extravagante, ce joueur avait clairement tout pour divertir.
Ou faire rire, si l’époque n’avait été aussi peu propice à l’enchantement.

nicolasouedec

Nicolas Ouedec
Au lendemain de la Coupe du monde organisée et remportée par la France, le grand Charles Biétry, éphémère président du PSG, nous gratifie d’un de ses compatriotes bretons pour mener l’attaque parisienne post-Denisot. Décrit comme redoutable, élégant, habile des deux pieds, et de la tête, l’ex Nantais et Barcelonais (oui Monsieur, de l’Espanyol) repart pourtant de Paris aussi vite que son président, après avoir pété la stat’ la plus dégueulasse de tous les temps: zéro but marqué, toutes compétitions nationales confondues (les mauvaises langues diront qu’il a marqué un but en C3).

Un an au club ! | Leonardo 1996-1997

Ils ne sont restés qu’un an, et ils ont marqué le club. D’autres sont restés plus longtemps et on les a oubliés. Par leur immense talent
ou par leur médiocrité abyssale ils ont créé l’identité du PSG.

Un an, c’est très court avec Šurjak, Weah, Leonardo, Vikash Dhorasoo, Kees Kist, Djorkaeff ou Sorin. Mais ça peut être aussi très long avec Edmilson, Geraldo, Goma, Dalmat, Da Fonseca, Everton, Digard, Hellebuyck, Landrin, Ardiles ou Ouédec.
Pour d’autres comme Marcelo Gallardo ou Martin Cardetti on ne sait pas…

Qu’ils aient fait rêver, pleurer ou rire, ils ressemblent tous au PSG.

………………………………………………………………………………………………

C’est un champion du monde brésilien de 26 ans qui débarque au PSG pour la saison 1996-1997.

Pour 17 millions de francs, le PSG s’offre un latéral gauche dans la plus pure tradition brésilienne.

Il arrive en tant que milieu de terrain offensif, poste auquel il a évolué au Japon, pour remplacer Youri Djorkaëff parti à l’Inter Milan. Il portera le n°7, numéro dévolu à l’époque aux ailiers droits.

Opportuniste ou intelligent ?
On ne sait jamais avec Leonardo

C’est un joueur de classe mondiale, même s’il arrive d’un championnat japonais d’un niveau assez faible où il a brillé sous les ordres de Zico. Un CV de rêve pour les amoureux du football. Formé à Flamengo, débuts à 17 ans, champion du Brésil et vainqueur de la coupe nationale après trois saisons. Transfert dans un autre club mythique du Brésil, le São Paulo FC où il remporte une deuxième fois le championnat brésilien, la Copa Libertadores et la Coupe Intercontinental. Son parcours au São Paulo FC est entrecoupé d’un premier départ en Europe au FC Valence où il passe inaperçu durant deux saisons.

Un retour intelligent (ou opportuniste, c’est comme on veut) au Brésil au São Paulo FC de Tele Santana et de Raí lui permet de revenir vers la lumière et en sélection pour la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis. Au grand dam de Roberto Carlos qui s’y voyait déjà.

joie-leo-raiIl devient champion du monde avec d’immenses joueurs autour de lui, Taffarel, Cafú, Dunga, Raí, Ronaldo, Bebeto et Romário pour ne citer qu’eux. Il s’y fera remarquer aussi. Le monde découvre alors un très bon contre-attaquant et un défenseur dur sur l’homme. Un peu rugueux car, nous le savons, le gars Leo est un sanguin. Durant ce Mondial il se fait expulser en huitième de finale contre les USA pour une agression qui valut trois mois d’hôpital à Tab Ramos et quatre matchs de suspension à Leo. Branco et ses chaussures de plomb le remercient encore.

Leonardo est un joueur et un homme extrêmement talentueux et intelligent sur le terrain comme dans la vie. Opportuniste ou intelligent ? On ne sait jamais avec Leonardo. On va dire les deux : cette arrivée en France, à ce moment de sa carrière, est une excellente affaire pour lui.
Il n’a pas beaucoup le choix, son exil au Japon l’écarte encore de la sélection et des top clubs européens.

L’année de son arrivée, le PSG, vainqueur de la Coupe des Coupes (un titre qu’aucun club français n’aura plus jamais), n’est plus un club inconnu dans le monde du football.
C’est le début pour Paris d’une montée en puissance européenne. Luis Fernandez est parti, Djorkaëff aussi, mais les tauliers Lama, Raí, Roche, N’Gotty, Le Guen sont toujours là ainsi qu’un jeune avec un immense talent : Nicolas Anelka.
L’équipe est dirigée par un duo d’anciennes figures du club : Ricardo et Bats.

Pour notre ami Leo c’est une superbe opportunité, une équipe qui parle à tout le monde, des brésiliens, et un champion du monde comme lui avec qui il s’entend à merveille. Un championnat moins exigeant que le Calcio, la Ligua ou le Championnat d’Angleterre et surtout le prochain Mondial qui doit se dérouler en France. Donc comme par hasard Paris est sa destination. Une bonne occasion de relancer sa carrière à moindre risque.

Avec Sirigu, Leonardo est peut-être l’adaptation la plus rapide de tous les joueurs étrangers de l’histoire du PSG. En quelques mois il parle un français impeccable et savoureux qui régale les journalistes, à l’inverse d’un Ricardo ou d’un Raí qui sont là depuis plus longtemps.
C’est le genre de joueur dont le style de jeu influe sur le caractère ou l’inverse. Leonardo a la classe balle au pied et en dehors du terrain.
Caractère impulsif, il a une énorme confiance en lui et dans son jeu. Ce mélange l’amène parfois à prendre des décisions surprenantes et à une maladresse qu’il assumera toujours.

Technique irréprochable, jeu physique, leader immédiat sur le terrain
et dans les vestiaires

Pour le jeu, premier match, premier but à Strasbourg. Premier match au Parc, passe décisive pour Loko et mise en valeur à la brésilienne.
Jusqu’à la trêve, Leo régale et marque des buts (12 matchs, 7 buts en championnat).

Technique irréprochable, jeu physique, leader immédiat sur le terrain et dans les vestiaires. Grosse entente avec ses coéquipiers, passes décisives, amortis de la poitrine, petits ponts, coups du sombréro, transversales millimétrées et petit jeu au laser, tout y passe. Il rend fous ses adversaires et le public du Parc. Leo a la classe, et il aime ça.

leonardo-au-psgLa reprise du championnat est beaucoup plus laborieuse pour lui, il joue sur ses acquis. L’hiver en France, après des vacances au Brésil, et des éliminations en Coupes sapent sa motivation.
Mais Leonardo est un joueur de gala et le PSG est toujours en course pour une deuxième finale de Coupe des Coupes. En cette seconde partie de saison c’est en coupe d’Europe qu’il se fait le plus remarquer, qu’il revient en sélection et qu’il devient une priorité pour quelques grosses écuries européennes.

Garder le trophée à Paris le sublime. Leonardo a vraiment été énorme durant cette campagne européenne et a marqué tous les matchs de son empreinte. Le FC Vaduz, Galatasaray, l’AEK Athènes et le grand FC Liverpool s’en souviennent encore. Sublime, oui, on peut dire qu’il a été sublime durant cette compétition. Seul le FC Barcelone brisera l’élan de Leo et Raí.

Il réalise un match plein en finale, l’équipe ne démérite pas. Score final seulement 1-0, sur un penalty de Ronaldo à la 36eme. Mais épaulé par Laurent Fournier, Didier Domi, Jérôme Leroy, Vincent Guérin, Benoit Cauet, Patrice Loko, Jimmy Algerino, Dely Valdés et Cyrille Pouget, le PSG et Leonardo ne pouvaient pas faire le poids face à Ronaldo, Luis Figo, Victor Baia, Fernando Couto, Popescu, Amor, Luis Enrique, Pep Guardiola, Pizzi, Ivan de la Pena et Stoichkov.

Des propositions de grands clubs, une grosse ambition et l’arrivée de Marco Simone avec un gros transfert scellent son départ du PSG pour l’AC Milan.
Il quitte le club après un match historique en barrage retour de la Coupe d’Europe des Clubs Champions contre le Steaua Bucarest le 27 août 1997. Après avoir perdu 3-0 sur tapis vert au match aller, le PSG doit absolument gagner au Parc avec 4 buts d’écart.

« Leo reste avec nous ! » titre l’Equipe le lendemain. Leonardo a été exceptionnel contre les roumains, 4 passes décisives pour une victoire 5-0. Ce dernier match à Paris sera aussi son chef d’oeuvre.

À Milan, on peut dire que Leonardo se trouve enfin chez lui, dans la ville comme au club. Champion d’Italie, finaliste de la Coupe du Monde 98, il devient quelqu’un d’important à l’AC Milan et dans le football. Il y obtient même un passeport italien.
Durant ces quatre ans en Italie il joue une fois, en 2000, en match officiel contre le PSG, en Ligue des Champions, où il marque un but contre son ancien club à San Siro.
Il garde des relations très fortes avec Paris, grâce aux matchs amicaux réguliers entre le Milan et le PSG et à une association caritative créée avec Raí.

En 2001 débute une tournée d’adieu qui le mène de São Paulo à Flamengo et s’achève en 2003 à l’AC Milan à l’âge de 33 ans.

Il se reconvertit tout de suite en Directeur Technique de l’AC Milan jusqu’an 2009, période où le démon de l’opérationnel le reprend.
Sa première année d’entraîneur est très mitigée pour un club de l’envergure du Milan et de son exigent président Silvio Berlusconi. Pas de titre, une vision du jeu et un management un peu obscurs.
L’année d’après, il passe à l’ennemi d’en face. Leonardo reprend en cours de route l’Inter de Benitez encore à la dérive. Il réussit à amener l’équipe à la deuxième place du Calcio et à gagner la Coupe d’Italie.
Tout le monde le voit repartir en campagne avec l’Inter la saison suivante, mais surprise, notre ami Leo part dans une aventure encore plus médiatique : le PSG de QSI.

leonardo-psgLeonardo fut une très bonne recrue pour le PSG, un des « One Year Shot » du club. Mais à l’image de sa carrière de joueur, d’entraîneur et de dirigeant il n’a pas donné tout ce que son talent aurait pu apporter. Caractère impulsif, trop calculateur, ayant un goût trop prononcé pour l’intrigue et la politique, il laissa partout où il passa un sentiment d’inachevé.
Il laissa toutefois un excellent souvenir au club parisien, ce qui lui servit lors de son premier retour à Paris.

Aujourd’hui des rumeurs italiennes, brésiliennes et françaises l’envoient dans des fonctions toujours plus surprenantes. Une chose est sûre, Leonardo va encore nous surprendre.

Sélections (Buts) : 55 (7)
Arrivé de : ASHIMA ANTLERS
Part pour : AC MILAN
Achat : 17 millions de Francs
Matchs avec le PSG (Buts) : 41 (9)
Revente : 68 millions de Francs