Ce sentiment d’inconnu

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Mystérieux, énigmatique, inédit, nouveau, étranger, inexplicable, inaccessible,
ce devait être sans doute le moteur de la motivation de Christophe Colomb en 1492 lorsqu’il parti à la conquête de territoires jusqu’ici inexplorés.
Et c’est un peu l’état dans lequel se trouve une grande partie
des supporters du PSG en ce début de saison.

Nous sommes champions d’Europe. L’écrire n’est pas prétentieux, c’est factuel, c’est une réalité à laquelle nous nous sommes presque habitués. Et pourtant elle est bien à nous cette coupe tant convoitée. Je ne pensais pas assister à ça de mon vivant. Et pourtant. J’avais promis que je me ferai tatouer le Parc des Princes si un jour la Champions League était nôtre. J’ai été obligé de tenir ma promesse, avec délectation, CON ALEGRIA pour reprendre les mots d’encouragements de Luis Enrique, un soir de Liverpool / Paris Saint-Germain.

J’avais également envisagé d’arrêter VIRAGE si mon club de coeur rentrait au Panthéon des grands d’Europe. Quelle idée saugrenue, surtout que ce sacre est advenu l’année des 10 ans du site. Quel symbole. Sous la vindicte de la rédaction, il m’a été Impossible de tenir cette promesse-là.

Maintenant que c’est fait, comment envisager la suite. Comment gérer ce sentiment d’inconnu. Il est probable que l’effectif parisien ne soit pas dans le même état d’esprit que nous, supporters. Ils n’ont pas eu le temps pour ça. Après une saison exceptionnelle mais éreintante, ils ont repris illico le chemin de l’entrainement et des matchs à répétition. Luis Enrique va devoir changer sans doute sa façon de manager et de motiver les troupes, car ce n’est plus la même histoire qu’il s’agit d’écrire à présent. Nous ne sommes plus le vilain petit canard d’Europe, le club dont les media de tous bords aiment à se moquer. LA FAMEUSE REMONTADA qui nous collait aux crampons est devenue un souvenir poussiéreux à ranger dans le grenier de Mr Aytekin. Nous sommes devenus l’espace d’une saison, la référence. Avec un jeu offensif et un pressing qui a fait l’admiration de tous les spécialistes.

Impossible de reproduire une telle masterclass

Ne nous mentons pas, il sera impossible de reproduire une telle masterclass. Ou alors Lucho est un génie absolu. Ce que je nous souhaite évidemment. Mais le football est un sport cruel, ingrat et parfois impénétrable. Il suffit de voir le match aller-retour de la saison dernière entre l’Inter et le Barça, qui fut à n’en pas douter l’une des plus belles double confrontations de ces10 dernières années, pour constater qu’un scénario dans le football ne s’écrit pas à l’avance.

La suite donc. Face à l’Atalanta, nous étions tous en train de nous dire qu’il était agréable d’aborder ce match sans la pression habituelle. Avec un sans faute jusqu’alors en championnat. Sentiment honteux que nous avions du mal à analyser et à assumer avouons-le. Une certaine légèreté nous habitait, une forme d’auto-suffisance un peu dangereuse. Je remercie l’Olympique de Marseille de nous avoir remis dans le droit chemin. 14 ans qu’ils attendaient ça. C’est long, très long. Et ça arrive probablement au meilleur des moments pour le PSG. Il nous replonge dans la réalité, celle d’une équipe rincée qui va devoir gérer une nouvelle saison avec son lot de blessures, de hauts et de bas. Cette défaite en terre phocéenne nous oblige, en tant que supporters, à remettre le bleu de chauffe et à ne pas tomber dans une arrogance qui ne nous ressemble pas. Être supporter du PSG c’est aimé souffrir. C’est le sel de notre histoire et de notre condition. Insolent et vantard oui, car nous sommes encore jeunes. Mais nous ne sommes pas madrilènes. On leur laisse la vanité d’un club centenaire capable de boycotter le ballon d’or.

Place donc à cette nouvelle quête, qui quoiqu’il arrive sera belle, car elle sera à la fois insolite et excitante. Avec un nouveau statut et une équipe à peine remaniée, qui va devoir prouver. Déjà en championnat avec des clubs qui veulent faire chuter la capitale et mettre fin à son règne.

Puis avec ce match à Barcelone qui s’annonce palpitant et très compliqué.

Après tout, on a attendu 55 ans, on peut vieillir tranquille et serein.


Xavier Chevalier

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