De la Corogne

par

Te revoilà, aux confins de mon intestin, toi qui tenaille et me cisaille, toi qui racle et m’irrite, qui empêche, vipère, le transit salutaire de mon mérite de supporter.
Je voudrais te chier pour t’oublier, te laisser emporter par la chasse d’eau bénite, t’imaginer rapportée prestement au tas que tu mérites, ce tas mélancolique et colère, celui de nos pensées adultères, celles que l’on doit taire, tu sais, celles qui sentent Francis Llacer.

Mais tu es là, comme une vieille peur qui me travaille, comme le malin du fond de mes entrailles, et tu entailles avec entrain la maille de mon coeur, gros en taille comme ton aigreur.

Te voilà donc de retour, ma douleur, tu n’as pas changé. Ton souvenir est dur mais il est doux de te voir revenir car, pour nous, tu es le signe de l’amour pieux, de l’amour preux, de l’amour bleu blanc rouge blanc bleu.

Alors fais-moi guérir enfin de l’ambition, libère-moi du poids de la déraison, soulage-moi de cette relation d’amour feint avec cette ligue de gentlemen extraordinaires, fin ramassis de mercenaires enfin finis, lie ordinaire des gens ultras.

Comme un mauvais scénario hollywoodien, hier nous a rappelé que les vauriens perdent toujours à la fin. Olympien football qui rassemble l’amoureux avisé et l’injurieux emmailloté dans la certitude que les gentils ne connaissent jamais la faim. Mais nous, amoureux humiliés, savons que nous aimons les méchants.
C’en est délicieux d’évidence, on est Parisien en football comme on est vent dans un saule, pleureur un jour, pleureur toujours. Seul Paris sait piétiner comme ça notre amour.

Tradition retrouvée, nous revoilà, nous et nos ballerines. Payons, unis, la redevance de la honte et marchons munis de la défiance dans la défaite qui toujours nous raconte.

Paris, humain, tout le monde te hait enfin. Moi, crétin, je t’aime maintenant comme jamais.

Noé anobli de nullité

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