Dominique Bathenay fait partie de la légende du football. Pour commencer c’est lui qu’on voit mettre une praline monumentale sous le maillot des verts à Liverpool dans le générique de téléfoot de la fin des 70’s. Les anciens s’en souviennent.
Ensuite, et à la surprise générale, car il signe au PSG en 1978 et en devient le capitaine indiscutable durant 7 saisons. Homme taiseux et discret, il a accepté de répondre à Gregory Protche qui est un fan de la première heure du « Hollandais ».
Depuis Gregory n’est pas redescendu sur terre. Jugez plutôt.
Difficile d’inventer ça : Dominique Bathenay a donné rendez-vous à Xavier, pour notre interview, au Starbuck du centre commercial de Belle-Epine. Un des hauts lieux de mon adolescence, à cause de sa salle de jeux. (N’était-ce pas à Belle-Epine qu’en guise de premier film au ciné, ma tante Christine m’avait emmené voir La carapate ? Dedans, en tout cas, il y a un « inspecteur Rocheteau », car quand son nom fut prononcé dans le film, la salle, je m’en souviens très bien, a autant applaudi que ri et fini par fredonner quelques secondes l’Allez les Verts de Monty. Je me souviens aussi d’avoir été très fier de pouvoir alors communier avec tous ces adultes).
Accès depuis Savigny par le 285 B. Une fois, ma mère et mon beau-père, à la Cafétéria Flunch, à cause de moi, se sont disputés sévèrement. Il était question de rupture. J’avais un peu peur, mais j’étais surtout assez satisfait. Pourvu que ma mère tienne bon. On l’a quitté là et sommes allés attendre, sous la pluie, bien sûr, le 285 B pour rentrer chez nous sans lui. Elle pleurait silencieusement. Je l’embrassais en lui disant qu’elle avait bien fait. Au bout de cinq minutes, j’ai reconnu la Ford escort de mon beau-père qui roulait vers nous. Merde. Raté. Elle va lui céder. Mais nous rentrerons au sec et au chaud dans sa voiture.
Il a beau avoir été refait à neuf, avec verrière, restaus pour employés à ticket-restaus et tout le toutim, il est quand même bien angoissant, ce centre commercial en cours de mall-isation. Idéal pour une scène dans un roman de Houellebecq du début du siècle. Du parking à perte de vue autour. Coincé entre Orly, Choisy-Le-Roi et Rungis. Sur la commune de Thiais, surtout célèbre pour son cimetière (me semble que dans Voyage au bout de la nuit et/ou Mort à crédit, il en est question, comme d’un lieu où on allait se promener et respirer un air moins pollué que celui du Paris des galeries marchandes éclairées au gaz du début du XXème siècle).
C’est vraiment un héros, Bathenay, il s’en fout complètement de ce que nous pourrions penser.
Normalement, l’ancien Parisien, c’est aux Princes ou dans un rade de Saint-Germain-en-Laye qu’on le passe à la question. Un café en vue dans le 8ème. Le sommet restant, pour Xavier, Sammy Traoré nous accueillant dans son pittoresque et haut en couleurs PMU-QG de quartier.
Mais Sammy, c’est un zoulou, un banlieusard.
Dominique Bathenay est né dans l’Ain en 1954, a grandi en Ardèche et fréquenté très tôt le centre de formation de l’ASSE, dont il fît la fierté. Au milieu des années 70, il est aussi indispensable aux multiples champions de France Verts qu’aux renaissants Bleus de Platini, dans un rôle assez moderne de 6 qui se projette. Très athlétique (1m80 pour 80kgs), capable d’évoluer à n’importe quel poste, bon technicien, gaucher, il est doté d’une frappe lourde et puissante qui lui a permis de marquer plusieurs but de légende, dont un resté inscrit dans toutes les mémoires à Anfield Road (on le voyait dans le générique de Téléfoot).
Dominique Bathenay a été donc plusieurs fois champion de France et vainqueur de la coupe avec l’ASSE. Blessé et incomplètement remis en 1978, le sélectionneur Hidalgo l’emmène quand même. Vingt ans après la mythique troisième place en Suède, et comme en 1966 (en 1962, 1970 et 1974, on a regardé la Coupe à la télé), la France est éliminée au premier tour, victime d’un sort qui au tirage l’a placée dans la poule d’un favori, l’Italie, et du pays organisateur, l’Argentine.
En 1978, surtout, à la surprise générale, Bathenay, un des sénateurs verts quitte le Forez et son statut pour signer dans un club-barnum, présidé (depuis l’affaire de la double billetterie et la chute du couturier Daniel Hechter, notre premier président) par le fantasque et pittoresque Francis « J’embrasse la pelouse du Parc » Borelli : Paris Saint-Germain. Capitaine dès son premier match, et peu à peu descendu en libéro, sous son mandat, nous gagnons nos deux premiers trophées, les coupes de France de 1982 et 1983 – il est toujours co-recordman du nombre de victoire, avec, entre autres, Alain Roche…mais Marco Verratti devrait rejoindre le club bientôt.
En 1985, il signe à Sète et ne fera pas partie de l’effectif qui remporte le premier titre de champion de notre histoire, en 1986.
Ensuite, il a entraîné un peu partout sur le globe, été adjoint de Bruno Metsu.
Depuis peu, il est officiellement retraité.
Pile à l’heure, le Hollandais – ainsi que l’appelait le sorcier roumain Stefan Kovacs -, le Vert aux yeux bleus, le taiseux à frappe de sourd, en jean’s et blouson passe-partout, nous rejoint. Poignée de main franche. A partir de là, comme toujours, à cause de l’émotion, je ne me souviens plus de grand chose (heureusement qu’on enregistre). Je suis avec mon premier joueur préféré, un des dédicataires de mon livre, et qui plus est : dans le centre commercial où j’ai perdu tant de fric et de temps à m’acharner sur le flipper Hulk. Merci Xavier et Virage. Je n’ai pas réussi beaucoup de choses dans ma vie – comme mes idoles, j’ai beaucoup de déchet. Mais à cet instant précis, je la trouve super réussie, ma vie.
Alors que Xavier teste la prise de son de son téléphone et expose en deux mots à Bathenay le projet éditorial de Virage, le bénévolat de ses rédacteurs, je rédige une dédicace dans mon livre (« Quand la France était Dominique Rocheteau, moi j’étais Dominique Bathenay. ») La filme. Puis filme Dominique Bathenay pendant que je lui remets le livre et qu’il la découvre.
Moi, j’ai déjà beaucoup plus qu’il ne me faut : Dominique avait entendu parler de mon livre.
Xavier me fait signe qu’on est bon pour le son.
Originaire de l’Ain, qu’est-ce qui était le plus évident pour vous : L’OL ou l’ASSE ?
Bon, à 5-6 ans, j’ai quitté l’Ain pour l’Ardèche. Mais, comme supporter… j’étais supporter de rien. Du petit club où je jouais ! Mais l’équipe phare alors, c’était Saint-Etienne, pas Lyon. Même si Lyon avait de grands joueurs.
Est-ce qu’à 14-15 ans vous jouiez déjà demi défensif et est-ce que vous aviez un modèle à ce poste ?
J’étais plutôt attaquant. Quand j’étais petit, j’étais attaquant et gardien de buts. On pouvait passer d’avant-centre en pupilles à goal en minîmes – U10, U 12. J’ai toujours aimé jouer à tous les postes. J’ai aimé aussi jouer au rugby. Le joueur que je préférais, c’était Beckenbauer.
Qui était entre le 6 et le 5…
Voilà. En 1966, il jouait milieu. C’était un joueur élégant et technique. Un des joueurs que je préférais.
Pourtant, juste avant de tirer sur la barre en finale dela coupe d’Europe des clubs champions, en 1976, à Glasgow, vous l’avez dribblé…
Ça n’empêche rien (rires). Le respect n’empêche pas le jeu.
Respecter son adversaire, c’est parfois le dribbler… parlez en à Neymar ! (rires). Quand vous arrivez à Saint-Etienne, qui est la vedette de l’équipe ?
Il y en avait beaucoup.
Mais pour vous… ?
Quand je suis arrivé, il y avait Salif Keita. Il était encore là. Il y avait de bons joueurs, Georges Beretta, qui était en équipe de France, il y avait Jean-Michel Larqué, qui était un peu plus jeune… Robert Herbin. Il y avait Albert Batteux, quand même, comme entraîneur. Mais Salif Keita, c’était Le joueur différent.
Comment viviez-vous la starification de l’autre Dominique, Rocheteau ?
Très bien. Dominique était à part. Il est resté longtemps célibataire, il avait les cheveux longs et bouclés, il avait ce jeu d’attaquant un peu atypique alors. Il n’y avait aucun problème lié à la starification de Rocheteau avec les autres joueurs.
Vous étiez deux taiseux…
Ouais. On a même vécu… non, pas vécu (rires), mais partagé la même chambre à Saint-Etienne, au centre de formation. On ne se disait pas grand chose (rires). C’était bonjour, bonsoir, tiens, tes parents ont rappelé, il faut que tu les rappelles… J’exagère mais c’était un petit peu ça.
C’est quoi, une forme de caractère, de timidité ?
Oui, je pense. Nous, on était plutôt taiseux.
Avant la coupe du monde 1978, en Agentine, vous êtes titulaire en équipe de France, mais blessé. Vous ne jouez pas le premier match, contre l’Italie (défaite 1-2). J’avais alors 8 ans et c’était difficile pour moi de comprendre toutes les logiques qui agissaient… Vous étiez vraiment blessé ?
Oui. J’ai dû me blesser en février. Je suis resté six semaines plâtré. Le temps que tout se remette en place, que tout revienne, Michel Hidalgo m’emmène en Argentine. Après pour le match contre l’Italie, il fait un choix différent. Peut-être que je n’étais pas au top non plus.
Quand on apprend, a posteriori, qu’un joueur a joué blessé, on se demande toujours qui a pris la décision, le coach, en le sachant ou en l’ignorant, est-ce que le joueur a caché…
Non, mais moi j’étais rétabli. Mais je n’étais pas revenu au top. Après le premier match, il fait d’autres choix (ndlr : Bathenay joue contre l’Argentine : 1-2 aussi).
Vous pensiez que vous auriez dû jouer contre l’Italie ?
Tous les joueurs pensent qu’ils doivent jouer. Moi le premier. Après, les entraîneurs font des choix.
En tout cas, contre l’Argentine, vous avez joué.
Oui, peut-être qu’il a voulu rééquilibrer. Moi, j’étais heureux de jouer, bien sûr.
Quand vous êtes parti à la coupe du monde, vous aviez déjà signé à Paris ?
Oui, je crois.
J’ai retourné tout internet, je n’ai jamais trouvé pourquoi vous signez à Paris ?
Pourquoi à cette époque, alors que vous étiez au top à Sainté ? Platini va finir par logiquement arriver à l’ASSE…
Oh, il n’y avait rien de logique (rires). A Saint-Etienne, plusieurs joueurs sont partis en 1978. On était parmi les premiers contrats à temps et on arrivait en fin de contrat. Après, il y a eu des discussions… Et comme toujours, celui qui est déjà dans la maison, on pense qu’il est bien gentil et va rester à sa place… « Sois bien content de ce qu’on te donne. »
Même après Anfield… ?
Mais oui, mais… Saint-Etienne, il y a eu une période où ils ont commencé à gagner beaucoup d’argent. Les premières diffusions télé, le marketing commençait. C’était peut-être le premier vrai club pro, mais on arrivait en fin de contrat… maintenant, on discute. On n’est plus les petits garçons qu’on était à 18 ans, quand on signait nos premiers contrats. Et puis on a toujours aussi envie de voir ailleurs, et puis Paris, c’est Paris.
Même si PSG, ce n’était pas grand chose à l’époque…
Oui. Mais c’est Paris ! C’est pas grand chose, mais on sent que… voilà. Il allait y avoir Hechter, ensuite Borelli… Il y avait eu Jean-Michel Larqué qui avait signé. Il faisait le forcing pour que je vienne.
Larqué a fait le forcing pour que vous signiez à Paris ?
Oui. J’avais d’autres propositions, mais par rapport à Paris… C’était une nouvelle aventure, un nouveau départ. A Paris, il y avait de bons joueurs. Dahleb. Baratelli, qui arrivait en même temps que moi. Paris continuait de bâtir une équipe.
C’est dans l’actualité et il est milieu de terrain comme vous… quel regard vous portez sur Rabiot ?
C’est compliqué… Je crois qu’il y a beaucoup d’impatience, d’inconscience aussi. Je n’ai pas tous les tenants et aboutissants, mais il a 23 ans, il a joué six fois en équipe de France. Il a joué à Paris, a été prêté à Toulouse… ça a toujours été compliqué, Rabiot ! Bon, il veut partir. Mais il a mal géré tout ça, je trouve.
Il se retrouve détesté un peu par tout le monde…
Oui… Il était aimé par les Parisiens. Bon, en équipe de France, ça se passe mal, le public commence un peu à le…
Ouais, mais ça, ça pouvait aller aux supporters parisiens. On a l’habitude ! (rires)
Il finit par se faire détester par son club… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais, comment dire : Rabiot, c’est pas Neymar !
Pour revenir à votre signature à Paris. Est-ce qu’on vous a tenu un discours qui vous a vraiment plu ? Et qui ?
Bon, déjà, il y avait Jean-Michel Larqué. Il y avait Francis Borelli ! Il venait de récupérer les rênes. Il était charmeur. Et puis : c’est Paris.
Et le Parc aussi ? Vous y aviez gagné des finales de coupe…
Oui, oui, le Parc aussi. Mais ce n’est pas le stade que je préférais.
Ah…
Ah moi, j’adorais Nice, le stade du Ray. Mais ils ne m’ont jamais contacté.
Je sais qu’à l’époque, les transferts à l’étranger étaient rares, mais est-ce que des clubs étrangers vous ont contacté ?
Barcelone, avant ma blessure, s’était un peu intéressé à moi.
Le Barcelone de Cruyff…
Et de Neeskens.
Vous avez lu le bouquin de Larios ?
Non.
Ce qu’il raconte sur le dopage à Saint-Etienne… ?
Après, c’est toujours pareil : qu’est-ce que le dopage ? De quoi il veut parler ? Il parle de lui ? Tous ces trucs à polémiques, ça sert à rien… ça sert à rien. On a toujours l’impression que ces choses-là sont organisées… alors que rien n’est organisé. Il y avait moins de contrôles et moins de produits interdits. Parler de ça, ça ne sert à rien. Bon, lui, si ça lui permet quelques rentrées… Après, on l’a dit aussi pour les Hollandais. On l’a dit aussi des Allemands.
Et des Espagnols, il n’y a pas si longtemps…
Mais oui. Maintenant si prendre des vitamines à l’époque, faire une cure de vitamines, c’était se doper, alors oui.
Il y a une chose qui revient souvent au sujet de PSG, c’est son amateurisme. Ancelotti, dans son livre, raconte qu’en 2011, en arrivant au camp des Loges, il a été estomaqué par le fait qu’il n’y avait même pas un réfectoire où faire manger ses joueurs ensemble… En 1978, arrivant de l’ASSE, premier vrai club pro, structuré, compétitif, vous n’avez pas pensé que vous n’aviez pas signé au bon endroit ?
Si ! (rires) C’était le jour et la nuit, entre les deux installations, il y avait des années lumière entre l’organisation de Saint-Etienne et Paris. J’ai ramené mes affaires à nettoyer à la maison, ma femme m’a dit « C’est quoi ça ? » Il n’y avait pas de casiers, pas de sauna, y’avait rien. Je me souviens d’Ardilès qui arrive, champion du monde quand même, les mains dans les poches… t’as pas amené tes affaires, elles sont où ? – Je ne sais pas… Personne ne s’était occupé de lui. Nous, à Sainté, on était pris en charge. Quelqu’un s’occupait des affaires, des chaussures, on avait le sauna, un kiné et un docteur à temps plein, des baignoires thalasso, des terrains synthétiques… On était les premiers à faire les déplacements en avion. A Paris, il n’y avait rien. Si, il y avait une équipe, des joueurs, et des bons mecs. Heureusement, parce que sinon…
Vous pensez qu’ils faisaient attention à ça, au bon état d’esprit, au côté famille ? Parce que Borelli dégageait un peu cette image… peut-être qu’il recrutait les joueurs en fonction de ça aussi, du feeling ?
Il aimait beaucoup recevoir. Connaître les familles des joueurs, les enfants, les femmes. C’était un charmeur, vraiment. Quand on entrait dans son bureau pour discuter contrat, en sortant on demandait combien je vous dois pour jouer chez vous ?! (rires) Mais plein d’attentions vis à vis des familles, se souvenant des anniversaires. Il aimait les joueurs, il aimait le jeu – il venait même des fois s’entraîner un peu avec nous. Il appelait tous les joueurs du championnat pour qu’ils signent à Paris ! (rires) C’est quelqu’un que j’aimais beaucoup.
C’est vrai qu’on n’imagine pas Nasser mettre des nike pour aller s’entraîner avec les joueurs… Quoi qu’il soit assez proche des joueurs…
Oui, mais c’est surtout de son entraîneur qu’il faut être proche. Il ne faut pas être plus près des joueurs que de son entraîneur. Les joueurs ont tendance à squeezer le coach.
On n’imagine pas non plus Neymar passant par Tuchel pour parler à Nasser…
Ouais, mais si Nasser lui répond, va d’abord voir ton coach, pour les question de foot, vois avec ton entraîneur…
Borelli intervenait dans les compositions ou les schémas tactiques ?
Je ne sais pas. Il aimait le jeu, en discuter. Pour un entraîneur, le patron, c’est le président, alors il est normal d’échanger.
Quand j’étais gosse, pour tout le monde, parce que c’était le club de la capitale, Paris, c’étaient « les riches ». Vous, vu de l’intérieur, vous subissiez l’amateurisme…
Paris engageait des joueurs, on parlait des contrats. Simplement parce qu’ils bâtissaient une équipe. Mais c’était Paris, donc… Vu de province, on monte à la capitale, pour jouer dans le club des riches.
Les Stéphanois ne vous en ont pas voulu d’être parti ?
Non. Je ne sais pas. Faudrait leur demander, mais je ne pense pas. On me dit plutôt merci, là-bas, dans les rues.
Sous le maillot parisien, en déplacement, vous sentiez la rivalité Paris/Province ?
Ça a toujours un petit peu existé. On était « les Parisiens », quoi. Mais, par rapport aux périodes suivantes, ça restait bon enfant.
C’est à cause de Beckenbauer que de demi vous glissez en libéro ?
Non. A Sainté, j’avais joué à presque tous les postes déjà. Ailier gauche, latéral, stoppeur… Mais j’étais un défenseur assez offensif.
Vous avez récupéré le brassard en arrivant ?
Non, Mustapha Dahleb le portait. C’était un superbe joueur. Je ne sais pas comment ça s’est fait, mais je l’ai eu.
C’est pas vous qui avez demandé à être capitaine ?
Ah non, non. Je pense qu’auprès des joueurs, même si j’étais jeune, mon passé, mon expérience me servaient. J’avais peut-être aussi un caractère qui faisait que les gens venaient facilement vers moi. Être capitaine, c’est être là quand ça ne va pas bien. Faire le lien entre les joueurs, l’entraîneur et le club. Être solide, même si des fois on n’est pas très bon, être solide mentalement.
Des entraîneurs que vous avez connus à Paris, qui vous laisse le souvenir le plus fort, Peyroche ?
Georges, oui… c’était quelqu’un de sympa, proche des joueurs. Au niveau tactique, Vasović.
C’était presque un Hollandais, il avait joué à l’Ajax…
Oui, j’aimais beaucoup. Tous les entraîneurs vous apportent quelque chose… Donc, Georges, oui, il a quand même réussi des choses à Paris…
Bien que maltraité… ?
Bien que critiqué, discuté. Mais je pense qu’il n’a jamais été lâché par les joueurs.
Luis Fernandez a raconté que lorsqu’il a commencé à jouer en équipe pro à Paris, quand il rentrait aux vestiaires, après le match, les anciens comme vous, comme Sušić et Dahleb, lui jetaient leurs chaussures à nettoyer… vrai ou pas vrai ?
C’est exagéré.
Attention, il faut contextualiser : Luis ne dit pas ça contre ces anciens, il le dit pour expliquer pourquoi lui, élevé par les anciens à la dure, avait du mal à comprendre les jeunes stars des années 2000, les Anelka, Ronaldinho…qui ne commençaient peut-être pas en baissant les yeux.
Oui, je pense pas que Luis ait souvent baissé les yeux (rires). Je pense que c’est exagéré, mais c’est vrai que quand on est jeune et qu’on arrive dans une équipe, il y a des piliers… vers lesquels aussi on se tourne quand ça va moins bien. A Saint-Etienne, nous les jeunes, on s’en remettait à Beretta, Larqué… on ne voulait pas être responsables. Les jeunes, à l’époque, ben, quand on arrivait, on tapait à la porte du vestiaire, on entrait et s’asseyait quand on nous le disait.
Alain Roche nous avait dit ça aussi, pour son arrivée à Bordeaux…
C’est aussi un jeu entre les anciens et les nouveaux. Il y en a avec qui on le fait plus qu’avec d’autres aussi… C’est un rite de passage. Il y en a partout.
Restons sur Luis. Quand vous l’avez vu débuter, vous avez senti que ce serait un bon… ?
Oui…non… il y avait pas mal de jeunes, Lemoult, Pilorget, Morin… Oui, on sentait qu’il y avait un potentiel chez lui, d’envie, d’enthousiasme.
Il ne vous faisait pas un peu ch… à discuter tout le temps, avec les arbitres, etc.
Un petit peu, un petit peu… à toujours vouloir tout faire. Il se dispersait quand même pas mal.
Quand vous quittez Paris, en 1985, c’est pour les mêmes raisons qu’à Saint-Etienne, fin de contrat ?
Fin de contrat, oui. Et puis, j’avais de petits soucis avec l’entraîneur du moment.
Leduc ?
Non, Leduc, c’était bien.
Avec Coste ?
Oui, avec Coste.
Ah, ça me fait plaisir, je n’aimais Christian Coste ! (rires)
Ça ne s’est pas très bien passé, il n’a pas été très correct avec moi. C’est la vie, rien de tragique. C’était peut-être aussi la fin d’un cycle.
Vous avez évolué à Paris avec Alvès, Ardiles, Dahleb, Šurjak, Sušić… lequel vous a fait la plus forte impression ?
Ils sont très différents. Ardilès, très bon joueur, très collectif. Alvès, bon, il n’a pas beaucoup joué. C’est dommage, il aurait apporté énormément.
Il était vraiment très fort ?
Très très fort. Šurjak… on disait yougoslave à l’époque, mais lui, il était tout sauf yougoslave ! Il faisait tout. Super joueur. Très bon camarade. Beaucoup d’ambiance.
On connaît de vieux supporters parisiens, pour qui le premier grand c’est lui.
Il n’a fait qu’une année !
Celle du premier trophée…
C’est vrai. Il était tellement apprécié que quand il est parti, nous les joueurs, nous lui avons fait un cadeau. Parce qu’il nous avait apporté énormément. Très très bon joueur. Il communiquait une joie de vivre, une bonne humeur. Safet, avec tout son talent…
Vous l’avez joué le vilain match contre Videoton ?
Ouais.
Qu’est-ce que vous pensez de Safet contre Videoton, qui coûte un ou deux buts à PSG ? (rires)
Je ne me rappelle pas trop… c’est pas un grand souvenir, hein. Safet, c’était vraiment beaucoup de talents…
Vous sembliez presque l’opposer à Šurjak en termes d’état d’esprit…
Pas en état d’esprit, en caractère. Safet, c’était pas un rigolo, rigolo. Pour le dérider, c’était compliqué. Mais sans que ça ne pose de problème, entendons-nous. Mais très grand joueur.
Dès que vous l’avez vu, vous l’avez pensé ?
Oui. Ça se sent. On le connaissait quand même un peu. Ça se voit. Il fait partie des grands joueurs du PSG.
Quels rapports aviez-vous, personnellement, avec les supporters, ceux qui venaient au Parc, au camp des Loges ?
Ça se passait bien. C’était bon enfant. Surtout, les premières années, les gens allaient au Parc, ils ne savaient pas qui allait gagner, mais ils allaient voir des buts. On ne savait pas de quel côté, mais bon. Il y avait toujours du spectacle. Une équipe qui se formait. Un public qui se formait. Parce que, avant, les Parisiens étaient plutôt supporters de Saint-Etienne.
Chaque année, il y avait plusieurs matches que vous jouiez au Parc mais en fait à l’extérieur, vu que les supporters adverses étaient plus nombreux…
Oui. Avec les Bretons, les Stéphanois. C’était toujours bon enfant. Au camp des Loges, il y avait une proximité qui ne peut plus exister.
Vous avez connu les premiers supporters organisés, les premiers ultras… notamment à Boulogne. Vous le sentiez sur le terrain ?
Non.
On évoquait le côté délirant de Borelli. Dans le vestiaire, comment vous vivez le fait que PSG soit capable de faire signer Niederbacher plutôt qu’Elkjaer Larsen, surtout après l’Euro 84 de Larsen ?
Oui, oui… dans tous les clubs, il y a des choses qui se font, et…
On ne sait pas pourquoi ?
Ah si, on sait pourquoi : on se trompe. Il n’était peut-être pas fait pour jouer à Paris, mais c’était un bon joueur ! Elégant, beau joueur, comme les aimait Borelli. Dans tous les clubs, il y a des erreurs de recrutement.
Nous, comme supporters, on a toujours l’impression d’être les seuls à faire n’importe quoi…
C’est Paris. Beaucoup de journalistes sont ici, mais aucun n’est parisien. En province, ils sont supporters de leur équipe. A Paris, non. On est plutôt critiques.
Et ça n’a pas changé !
Et ça n’a pas changé.
Il y a eu une époque où Canal +, propriétaire du club, payait les Guignols qui nous dégueulaient dessus tous les soirs.
Voilà… c’est plus compliqué de jouer à Paris qu’en province. A Paris, toujours sous les feux de l’actualité et des journalistes, il faut toujours être bon. Tandis qu’en province, moins maintenant, tu faisais un bon match, tu en avais pour deux mois. A Paris, à chaque match, il fallait être bon.
Vous l’avez senti dès votre arrivée ?
Oui, oui.
Vous vous y étiez préparé, à être costaud, au regard du contexte ?
Quand j’arrive à Paris, j’arrive avec mon statut. On me regarde. Est-ce que je suis moins bon, est-ce que ceci… on a l’impression qu’il faut tout faire. C’est une erreur d’ailleurs. On attend de nous qu’on joue à tous les postes… Il faut être un peu costaud. Après, ben, on joue et on n’y pense plus. On a des coéquipiers, un entraîneur.
Sur toute votre carrière, quelles relations avez-vous eues avec la presse ?
Je pense de bons rapports et des rapports francs. C’était moins compliqué, tous les journalistes, on les connaissait. J’ai entraîné à l’étranger. Il y a des journalistes qui ont commenté sur TV5 Monde. Si les joueurs avaient entendu la moitié de ce qu’ils disaient d’eux, ils les auraient mis au placard. Dont un, qui s’appelle Riolo… J’écoutais. Il n’était pas encore trop connu. Bon, c’était un aparté. Une fois, à Saint-Etienne, j’ai dit que le public était bête et méchant. Un journaliste a repris. Ils s’en prenaient toujours à Patrick Revelli. Ils m’en ont un peu voulu. Le public en veut à certains joueurs, mais les journalistes parfois aussi. A un moment, Pastore, c’était le meilleur, puis après, c’était le pire. Pareil pour Verratti, Cavani… c’est comme ça.
Depuis 1985, globalement, vous suivez plus les résultats de Saint-Etienne ou de PSG ?
Que dire…je regarde d’abord Saint-Etienne, parce que je connais encore beaucoup de monde là-bas.
Vous préférez le PSG Canal + des années 90 ou celui des Qataris depuis 2011 ?
C’est compliqué de faire des comparaisons. J’étais plus proche des années Canal, parce que je connaissais les joueurs, dont certains avaient commencé quand je finissais. Maintenant, je ne connais pratiquement plus personne, enfin, je ne connais plus personne.
PSG, le club, vous contacte des fois, pour des rassemblements, des choses comme ça ?
Ça s’est fait l’année dernière. 3 ou 4 fois, on m’a invité.
C’est une chose que nous nous disons souvent : incroyable que des joueurs comme Dahleb, Sušić, n’aient pas plus de reconnaissance, d’existence dans l’histoire du club. Avec eux, vous êtes les premières vraies vedettes du Parc. Je mets de côté les Dogliani, Djorkaeff… ça commence avec vous.
Oui. Ça démarre là parce que les médias ont commencé à être un peu plus présents.
Les premiers trophées…
C’est vrai.
La sortie de Zlatan, sur l’histoire du club. Ça vous a fait quoi ?
Bon, lui, il peut le dire. Il s’en fout. Mais qui parle de lui aujourd’hui ? On parle de Neymar, de Mbappé… C’est le club, l’institution qui aurait du lui dire, même si c’est Ibrahimović, il y a eu du monde avant toi, il y a un club avant toi, il y a eu de grands joueurs avant toi… des Ballon d’or, hein. Ronaldinho, Weah… des gens qui ont gagné la coupe du monde, la coupe d’Europe… Lui, c’est un provocateur, mais le club aurait du réagir. Il faut de l’argent pour construire un grand club européen, mais ils doivent aussi construire l’histoire.
Vous étiez au courant que Borelli avait essayé, avec force, de faire venir Platini à Paris ?
Bien sûr.
Il vous sollicitait pour faire venir Platini ?
Bien sûr. Mais on n’a pas réussi à la convaincre. (rires) Mais comme joueur, on pouvait le comprendre, d’origine italienne, jouer à la Juventus…
Vous vous souvenez du PSG-Juve de 1983 au Parc ?
Bien sûr.
Dans mon livre, il y a plus de vingt pages sur la première mi-temps et en particulier Sušić dans cette première mi-temps… vous vous souvenez de lui ce jour-là ?
Non, pas vraiment. J’étais dans le match et je n’ai pas une très grande mémoire du détail des matches que j’ai joués. Je pense que je me suis blessé ce jour-là.
Et que votre pote Platini s’est fait siffler au Parc…
C’est très français, ça. Je ne demande pas qu’on adule nos joueurs, mais un peu de respect pour ceux qui ont apporté.
Vous pensez que Platini a été à un moment le meilleur joueur du monde ?
Oui. Je l’ai connu en espoirs. Il faisait tout mieux que les autres. Il sentait mieux, il voyait plus vite, il allait plus loin. Après, d’autres joueurs ont d’autres qualités.
On m’a dit que dans les années 70, Henri Michel et Jean-Marc Guillou étaient de fabuleux techniciens…
Henri Michel, un très grand joueur. Jean-Marc, techniquement, était plus restreint. Henri était juste en-dessous de Platini. Il avait de l’influence, une stature, il voyait bien le jeu, pouvait jouer court, long, indifféremment.
On a vu récemment circuler sur les réseaux sociaux une photo de Jean-Marc Guillou, dans les années 70, avec le survêtement de la sélection, signant des autographes avec une clope au bec ! Beaucoup de joueurs fumaient ?
Beaucoup, je ne sais pas, mais on fumait, ouais. Il y en a encore qui fument.
Verratti…
A Sainté, on était quatre à fumer. Oswaldo Piazza, Patrick Revelli, Robert Herbin et moi.
Piazza et vous, les deux poumons, les deux qui couraient le plus !?
Oui. C’est pas bien, c’est pas bon pour la santé, tout ce qu’on veut. Il n’y a pas si longtemps, on fumait partout, dans les bus, les avions… mais c’est compliqué pour les joueurs aujourd’hui, ils sont traqués, filmés tout le temps. Quand on me demande comment j’aurais fait si j’avais joué aujourd’hui… je me dis, quelle vie.
Vous aviez un peu de temps à côté pour le reste de la vie…
On avait une vie normale. On pouvait sortir, aller en boîte, au restaurant. Maintenant, c’est compliqué pour les joueurs. Alors quand ils veulent sortir, ils prennent l’avion, ils vont à Londres. Sinon, une photo, elle va sur les réseaux sociaux, etc. Même sur le terrain, ils se mettent la main devant la bouche pour se parler. Et, en même temps, ils l’ont un peu voulu, ils sont allés vers les people. Et les people sont venus à eux. Donc maintenant ils sont des people. Ce qui n’était pas le cas il y a trente ans. On était des sportifs.
Ben, déjà, physiquement, de look, etc, dans vos générations, vous n’étiez pas des beaux gosses… Vous aviez des têtes d’homme, de papa, eux, ce sont des gravures.
Ils soignent leur image. Faut qu’on les remarque. Leur image a une valeur. Maintenant, ça fait partie de leur métier. Les médias font partie de leur métier. Nous, en gros, on démarrait avec les médias.
Quel joueur parisien actuel vous plaît ?
On va parler de Neymar. C’est une autre planète. Pour une équipe, pour un club, Cavani, c’est de l’or. J’aime bien Marquinhos. Tous les Parisiens sont de très bons joueurs. Verratti, Thiago Silva… Mais Neymar… Il est à la même table que les Messi etc.
Les Brésiliens auraient-ils trouvé leur nouveau Pelé ?
Ça fait un moment qu’ils le disent… Lui, il avait besoin de… Peut-être qu’il est en train de franchir un palier. Il est en train de grandir.
Il est devenu le patron…
Absolument. Il est devenu « un homme », avec des responsabilités, des choses qu’il ne doit plus faire… mais, c’est un talent monstre. Si les autres sont bons, c’est parce qu’il est bon. Les autres apportent beaucoup, lui, il apporte le plus. Il fait les différences et les décalages.
On peut vraiment bien jouer avec un type qu’on n’aime pas humainement ?
On peut apprécier le joueur sans aimer l’homme. Je sais, les supporters voudraient toujours que ce soit un peu le monde des Bisounours, une équipe de copains…
Pour ça qu’on est triste quand un s’en va…
Ouais… L’important, c’est de ne pas se priver de talent. Voyez Dembélé à Barcelone, il est en retard, il fait des conneries, mais ils le font jouer, parce qu’il a du talent et qu’on ne se prive pas de talent. Vous savez, je joue le dimanche matin, on est une bande de copains, mais on ne va pas gagner la coupe d’Europe…
Vous jouez où ?
(Rires) Non, je ne joue plus. Je joue un peu en urban foot, avec mon fils. Il m’a appelé d’ailleurs, pour jouer ce soir, mais comme c’est les fêtes, je ne veux pas me blesser.
A la base, vous n’êtes pas parisien, vous avez joué dans le grand Saint-Etienne… pourquoi êtes-vous resté en région parisienne ?
Ah, c’est une question, ça… je suis revenu, au départ, pour m’occuper du club de Choisy-le-Roi. Tout en travaillant dans une entreprise. Après Paris, j’étais à Sète. J’ai entraîné à Reims, en Tunisie… J’ai eu une proposition pour entrer dans une société. Je me suis posé pendant dix ans près de Paris. Et puis je suis resté. J’aime beaucoup Paris. Je suis reparti encore ensuite dans divers endroits du monde, mais j’ai toujours gardé mon pied-à-terre à Paris. J’adore Paris.
Vous faites quoi aujourd’hui ?
Rien ! (rires) Je voyage. Je m’occupe de mes enfants, de mes petits-enfants, je fais du golf… j’essaie de bien vivre ma retraite.
Pour conclure, est-ce qu’il y a un match avec PSG qui vous a plus marqué que les autres ?
La première finale victorieuse en coupe de France, oui.
Vous avez eu peur lorsque les supporters parisiens ont envahi la pelouse ce jour-là ?
Non. Même les Stéphanois n’ont pas eu peur. C’était bon enfant.
Pour certains, c’est l’acte de naissance du public parisien cet envahissement…
Oui, peut-être… Cette victoire-là, personnellement… ça faisait quatre ans que j’étais à Paris, on n’avait rien gagné. Même si on commençait à se retrouver dans les cinq premiers. J’avais galéré. A Saint-Etienne, j’avais démarré et j’avais gagné tout de suite. Doublé, finale de coupe d’Europe… Là, c’était plus difficile. Alors celle-là, je l’ai appréciée. Beaucoup.
(Après, ça, Xavier a gentiment fait les deux photos que je voulais absolument. Une où je pose à côté de Dominique Bathenay. Une autre où il pose avec mon livre. Ce faisant, j’en profitais pour lui poser ma question bête préférée) Pelé ou Maradona ?
Maradona.
Parce qu’il est gaucher comme vous !
Non, non, pas seulement ! (rires)
On a évoqué ensuite quelques-uns des exploits du Pibe de oro. Sa coupe du monde 1986, gagnée à lui tout seul ou presque, comme Platini remporta quasiment seul l’Euro 84… Les jongles de Diego à la mi-temps des matches pro, quand il était mouflet, si impressionnants, si extraordinaires que quand les équipes revenaient disputer la deuxième période, le public réclamait le retour du petit jongleur…
Vous savez, j’avais des amis qui avaient une affaire d’hôtellerie à Cuba. Un jour, ils m’ont dit que Maradona était chez eux. J’y suis allé. On nous a présenté. Il a compris que j’avais été footballeur. Alors, il m’a proposé un tennis-ballon ! Dans un garage, il a installé lui-même deux chaises, puis lié deux manches à balai, qu’il a posés sur les chaises… ça faisait un filet. Et on a fait une partie de tennis-ballon ! C’était incroyable. Un autre jour, on a fait un petit match, 4 contre 4. Il était insensé. Magique. Fabuleux à voir. Et même là, il ne voulait pas perdre.
Retranscription : G.P. (d’où les interventions parfois à la première personne)
Crédits photos (c) Panoramic