La Minute Blonde #2

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Suite à la parution de mon premier billet, j’ai attendu avec une légère excitation teintée d’angoisse qu’une avalanche de mails de haters m’ensevelisse – ambiance Ripley dans son nid d’aliens – ce qui m’aurait conforté dans ma vision-cliché du supporter à l’humour limité lorsque l’on s’attaque à son équipe fétiche. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je reçus des messages d’encouragements, voire des compliments et plus étrange encore, des propositions d’une décence toute en subtilité.

J’ai alors réalisé que me remettre à écrire pour Virage pourrait potentiellement être le sésame me permettant de rencontrer un membre (célibataire de préférence) d’un de ces nouveaux groupes de supporters parisiens barbus et à pantalon trop court. Echec cuisant pour le moment, malgré le chantage régulièrement perpétré par notre rédac’ chef, mettant dans la balance un numéro de téléphone contre un nouvel article.

Faire semblant de s’intéresser au PSG permet-il de scorer ?

Nonobstant cette carotte, mon inspiration depuis un an s’était (qa)tarie (chers amis de l’Emirat, promis, c’est la dernière fois) et les idées de papier s’imposaient autant dans mon cerveau que Lucas sur le terrain en début de saison.

Les Parisiens m’avaient pourtant récemment offert plusieurs boulevards. Entre le départ de leur roitelet auto-proclamé qui restera certes une légende, mais plus pour le ridicule de ses punchlines mégalo que pour la qualité de son jeu en Champions League (la seule interrogation qui subsiste concerne le nom de son remplaçant au poste stratégique de comique en chef), les frasques répétées de ce cher Serge (lequel, même s’il joue à droite, est peut-être devenu de gauche depuis qu’il a passé une petite #NuitDebout au poste – cette vanne qu’on m’a aimablement autorisée à utiliser est copyrightée, ce que tu ne saurais ignorer, cher lecteur, puisque tu suis assidûment notre page Facebook)

Ou l’arrivée en fanfare de Ben Arfa, d’ores et déjà gratifié d’une petite ritournelle éponyme estampillée « rap » – guillemets de rigueur – tout droit issue de l’imagination apparemment florissante, elle, d’un certain Canardo (Google, cette mine d’or m’indique qu’il s’agirait du frère de La Fouine, CQFD).
Cela devrait sûrement ravir le nouveau totem Hatem, lui qui a eu tendance à se prendre pour 2Pac par le passé.

Mon deal avec Virage étant pour le moment forfait, je me suis donc, dans un but à visée purement journalistique, posé la question existentielle suivante : faire semblant de s’intéresser au PSG permet-il de scorer ?

Le premier papier susmentionné m’ayant permis de participer (mais seulement en tant qu’alibi blond à boobs, ne nous hidjabons pas la face) à un déjeuner-interview avec le formidable (mais bien trop maqué pour être un sujet à étudier) Julien Cazarre, décuplant mon admiration pour le garçon mais réduisant par là même à néant toute velléité de ma part d’un jour quitter la robe pour me lancer dans le stand-up comme certains de mes con(frère)s, je me suis rapidement aperçue que balancer ces deux informations de manière détachée (« Et sinon j’écris pour un webzine consacré au PSG » juste avant « Ah et par ce biais j’ai rencontré Julien Cazarre ») à une target potentielle sur Bumble et consorts faisait régulièrement son petit effet.

Balancer sur le PSG permet certes de choper mais sans garantie sur la durée

A partir de ce constat, deux solutions : ou bien les supporters du PSG sont une communauté statistiquement très représentée sur les applis de rencontre par géolocalisation ou alors je match(e) systématiquement avec des mecs appartenant à cette catégorie, ce qui dans les deux cas ne pouvait que faciliter l’étude sociologique que je comptais mener.

Une fois les candidats ferrés, une autre difficulté n’a pas manqué de se présenter : était-il concrètement possible d’aller au-delà de la première rencontre avec un fan hardcore quand tu es une complète ignorante de la galaxie Al-Khelaïfi ? Voici un challenge que je ne pouvais que relever, en me limitant, histoire de ne pas compromettre toutes mes soirées, à deux spécimens: un infiltré soumis à un devoir de réserve sur lequel il s’est régulièrement assis (pour me faire plaisir j’imagine) et un « c’était mieux avant ». J’avais par ailleurs placé la barre (transversale) à la seule hauteur importante à mes yeux : tu n’es pas hilarant, tu restes sur le banc.

Comme je le craignais, mes interlocuteurs se sont rapidement aperçus que malgré mon amour certain du ballon, je ne tenais pas les prolongations quand il s’agissait de deviser sur le fameux pénalty raté de Marco Simone (« Mais enfin voyons, tu sais bien, celui où il a glissé comme une sombre bouse lors de sa deuxième saison au club, attends, je te montre la vidéo avant de commander la prochaine tournée »), car contrairement à l’autre contributrice de ces pages numériques qui est une vraie spécialiste de la question, je ne suis qu’une imposture bidon.

Lorsque l’un des deux m’a par exemple demandé avec un clin d’œil se voulant complice si à mon avis Mickaël Madar n’aurait pas mieux fait de bosser chez l’As du Fallafel ou si Dely Valdés aurait ses papiers en 2016 (attention, joke inside), j’avoue que j’ai été aussi atterrée qu’en écoutant les soliloques d’Ibra à la télé…

Moralité : balancer sur le PSG permet certes de choper mais sans garantie sur la durée. Par rapport aux deux exemples précédents (des garçons au demeurant charmants), il s’agissait d’un problème bien plus général de compatibilité…

Ce nouveau billet étant enfin rédigé, je ne désespère pas de trouver à présent grâce à Virage chaussure (à crampons?) à mon pied. De là à prénommer notre future descendance Jean-Kévin (à part le taux d’alcoolémie forcément délirant de son père lorsqu’il s’est présenté à l’état civil, je ne vois pas d’autre explication à cette aberration), il n’y a qu’un petit-pont que non, je ne franchirai pas.

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