Navas 8
Seul héros du soir, il retarde l’inéluctable à maintes reprises, se fait fourer par une Var très pointilleuse sur le penalty et enfiler par ses collègues de défense aux abonnés absents durant 93 minutes. Si Alphonse est dans les cages, c’est la rouste des grands soirs. Notre portier blonde platine peut s’endormir sans culpabiliser. Il a fait le taf.
Kurzawa 2
Titularisé alors qu’il n’avait pas joué depuis 1792, il a été à l’image de sa barbichette noire : inutile, moche et démodé. Déchet technique abyssal, volonté molle, solitude de couloir permanente, apport offensif proche du néant. Ce qui n’a pas empêché un journaliste de RMC Sports, en début de seconde mi-temps, de lui remettre l’Oscar du meilleur Parisien. À défaut d’être redevenu un véritable joueur, Kurzawa reste ce paradoxe de vertige, cette aventure sans filet perpétuelle. Bakker, qui ne fait rêver personne, après plusieurs matchs sérieux, en tout cas sans fautes majeures, rentre alors que la messe est presque dite. L’art subtil et illisible du turnover de notre Teuton filiforme.
Kimpembé 5
Pas nul. Pas explosif. Pas aidé. Pas vraiment là, comme tous ses petits camarades de déroute continentale. Sans son Marocain préféré, il avait le blues. Peut-être… Les soirs d’échec, on sauve comme on peut les joueurs qui nous sont sympathiques.
Diallo 3
Intermittent du spectacle qui n’a pas fait encore ses heures, il honore plus la précipitation que l’intelligence de jeu. Il est parfois très efficace, voire même burné ( ses deux interventions dans la surface sont à applaudir). Il peut aussi se trouer ou mettre le pied là où il ne faut pas. Pas la sécurité sociale en fait. Le péno, c’est lui, non ? Pas envie de remater ce match atroce. Pas envie de me souvenir.
Florenzi 4
Son premier match sans relief. Sans centre judicieux, sans but salvateur, sans débordement. Quand il est sorti, j’ai cru qu’il allait faire un AVC. Rincé notre Rital méritant et combattif.
Danilo Pereira 6
Avant un sauvetage dans la surface viril et miraculeux et sa sale faute en fin de match que j’ai applaudi des six mains et qui annihile le 118ème contre mancunien, quoi ? Pas grand-chose. Je me permets même cette blague pendant le match : « Danilo pour l’instant, c’est plutôt Dalida ». Mais j’ai senti le potentiel physique et vicelard de l’homme. Avec sa gueule à jouer dans Predator ou n’importe quel film guerrier Golan-Globus, je me dis qu’on a peut-être enfin trouvé notre chef de tranchée. À confirmer cependant. Les promesses à Paris sont aussi souvent des grosses citrouilles.
Herrera 3
La transparence faite homme. Je ne me rappelle même pas l’avoir insulté… Sa grimace de douleur après la bonne béquille d’un Rosbeef conquérant est la seule image que mon cœur blessé gardera. Avant de l’effacer pour toujours. Prestation anecdotique.
Gueye 2
Toujours plus Habib que Marvin (vous l’avez ?), Gueye erre toujours comme une âme en peine, ralentit le jeu, ne gratte rien et la qualité de ses passes ne rapporterait pas un kopeck rue Saint-Denis. Cousin ? Jumeau ? Cœur brisé ? Sa dépression post Covid (pourtant entamée bien avant que le virus ne pointe le bout de son nez de pangolin) n’en finit plus… Il doit vite se reprendre. Sinon, son épitaphe risque de ressembler à ça : « Ci-gît l’homme qui ne brilla qu’une seule fois, contre Madrid ». Du gâchis.
Di Maria 2
la fameuse schizophrénie de notre Argentin adoré a encore frappé. Il y a longtemps, avant TikTok, le PSG lui avait mis Draxler dans les pattes pour l’arracher à sa torpeur. Et le miracle avait eu lieu. Depuis, Angel est possiblement devenu l’un de nos joueurs les plus méritants. Va-t-il falloir dépenser à nouveau quelques pesos cet hiver pour lui redonner l’envie d’avoir envie ? Il a tout raté ce soir et très peu créé. Inutile.
Neymar 4
celui qu’on n’aime pas. Lent, sans idée, seul, poussif. Dans un match qu’il devait illuminer. C’est son travail. Son rôle. La place qu’il s’est auto-attribuée. Napoleon dans le tableau de David. Raté. Il lui reste cinq possibilités de gommer cette soirée très pauvre. Frustrant.
Mbappé 4
Kiki a fait du Kiki. Mais en tirant moins. Et donc, pas de miracle. Aurait pu marquer en début de seconde et relancer notre match. Mais gentleman de Bondy oblige, il a préféré offrir l’égalisation à son pote Martial. Classe !
Les remplaçants ont poursuivi honorablement le travail de fantôme des titulaires. Kean promet peu. Dagba pas beaucoup plus. Rafinha et Sarabia ?
Je devais être aux chiottes…
Tuchel 3
Suicidaire ou en quête d’un licenciement lucratif ? Pile ou face ? Il préfère désormais maudire ses joueurs calmement, assis, sans sourciller ou presque. Il était plus véhément alors qu’il était en béquilles !
Leo(nardo)
Père aimant, il a, comme ses enfants trop gâtés, brillé par son absence et son silence. Il s’est peut-être exprimé après le coup de sifflet final. M’en tape. On est en octobre et l’heure n’est déjà plus aux mots. On a déjà grillé notre joker. Au travail, Messieurs. Et fissa encore !