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« Des sifflets comme ça ? Nous ne comprenons pas ce que les gens veulent »

Au sortir d’un match parfaitement insipide contre le Stade Rennais, Ibrahimovic, «dépité», s’irritait des sifflets descendus à plusieurs reprises des tribunes du Parc des Princes. Il clamait son incompréhension dans un agacement à peine voilé. The « Boss » Zlatan, relativement constant dans sa suffisance tout au long de la rencontre, parlait visiblement au nom de tout ou partie de l’équipe. « Nous ne comprenons pas ce que les gens veulent ».

Tentons une explication

Sifflet (n.m.) Fait de siffler pour signifier son mécontentement en public.

Le public, c’est nous (les gens), et c’est tout simple, nous sifflons parce que nous ne sommes pas contents. Ce que nous (les gens) voulons, c’est de venir au stade non pas pour vous siffler mais pour vous applaudir. Vous « avez gagné » ? C’est parfaitement indiscutable. Vous avez « fait un très bon match » ? C’est tout à fait contestable. Le spectacle fut certes, après une demi-heure d’un ennui consternant, rehaussé du plus beau but de la saison parisienne, le temps de réussir enfin à accomplir dix passes consécutives. Mais avant, Zlatan? Et ensuite, Ibra? Rien… Nada… Någonting…

Vous teniez pourtant, dans votre dépit, un élément de réponse: « Que l’on gagne ou que l’on perde, les gens sifflent ». C’est bien le signe que nous (les gens) sifflons non pas pour le résultat mais plus essentiellement pour la manière. Lorsque Pastore, faute de concentration, offre un « caviar » (nous y reviendrons) à Doucouré, nous pourrions signifier notre mécontentement en public.

Lorsque Lavezzi l’imite un peu plus tard, nous pourrions encore siffler. Lorsque Rabiot, voulant trouver Marquinhos d’une magistrale ouverture, ne trouve que le ramasseur de balles, nous devrions siffler. Et lorsque Cavani, constant dans son insuffisance, reprend du genou gauche un centre venu de la droite, si nous ne sifflons pas, c’est parce que nous ne pouvons pas siffler : nous sommes en train de nous marrer…

Non, Ibra, ce n’est pas que nous soyons soudainement devenus des enfants gâtés, que nous ayons pris « l’habitude de manger du caviar » avant que vous, les stars, arriviez … Non. Du caviar, nous n’en avions pas avant (à condition de refuser de classer Rai ou Pauleta dans la catégorie œuf d’esturgeon). Précisément, ce qui nous rend mécontents, c’est quand le caviar a un goût d’œufs de lump, justement parce qu’ils ne sont qu’un succédané du caviar.

Laurent Blanc semblait lui avoir compris :

« tout le monde n’est pas au même niveau physique et mental pour pouvoir faire des grands matches avec du grand spectacle comme les gens (encore nous !) veulent voir au Parc des Princes »

Si vous ne comprenez pas, demandez-lui. Lui, Lolo, il semble comprendre ce que les gens veulent.

Et si vous ne comprenez pas « succédané », n’hésitez pas. Je peux vous expliquer.

Une prochaine fois…

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