Un an au club ! | Leonardo 1996-1997

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Ils ne sont restés qu’un an, et ils ont marqué le club. D’autres sont restés plus longtemps et on les a oubliés. Par leur immense talent
ou par leur médiocrité abyssale ils ont créé l’identité du PSG.

Un an, c’est très court avec Šurjak, Weah, Leonardo, Vikash Dhorasoo, Kees Kist, Djorkaeff ou Sorin. Mais ça peut être aussi très long avec Edmilson, Geraldo, Goma, Dalmat, Da Fonseca, Everton, Digard, Hellebuyck, Landrin, Ardiles ou Ouédec.
Pour d’autres comme Marcelo Gallardo ou Martin Cardetti on ne sait pas…

Qu’ils aient fait rêver, pleurer ou rire, ils ressemblent tous au PSG.

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C’est un champion du monde brésilien de 26 ans qui débarque au PSG pour la saison 1996-1997.

Pour 17 millions de francs, le PSG s’offre un latéral gauche dans la plus pure tradition brésilienne.

Il arrive en tant que milieu de terrain offensif, poste auquel il a évolué au Japon, pour remplacer Youri Djorkaëff parti à l’Inter Milan. Il portera le n°7, numéro dévolu à l’époque aux ailiers droits.

Opportuniste ou intelligent ?
On ne sait jamais avec Leonardo

C’est un joueur de classe mondiale, même s’il arrive d’un championnat japonais d’un niveau assez faible où il a brillé sous les ordres de Zico. Un CV de rêve pour les amoureux du football. Formé à Flamengo, débuts à 17 ans, champion du Brésil et vainqueur de la coupe nationale après trois saisons. Transfert dans un autre club mythique du Brésil, le São Paulo FC où il remporte une deuxième fois le championnat brésilien, la Copa Libertadores et la Coupe Intercontinental. Son parcours au São Paulo FC est entrecoupé d’un premier départ en Europe au FC Valence où il passe inaperçu durant deux saisons.

Un retour intelligent (ou opportuniste, c’est comme on veut) au Brésil au São Paulo FC de Tele Santana et de Raí lui permet de revenir vers la lumière et en sélection pour la Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis. Au grand dam de Roberto Carlos qui s’y voyait déjà.

joie-leo-raiIl devient champion du monde avec d’immenses joueurs autour de lui, Taffarel, Cafú, Dunga, Raí, Ronaldo, Bebeto et Romário pour ne citer qu’eux. Il s’y fera remarquer aussi. Le monde découvre alors un très bon contre-attaquant et un défenseur dur sur l’homme. Un peu rugueux car, nous le savons, le gars Leo est un sanguin. Durant ce Mondial il se fait expulser en huitième de finale contre les USA pour une agression qui valut trois mois d’hôpital à Tab Ramos et quatre matchs de suspension à Leo. Branco et ses chaussures de plomb le remercient encore.

Leonardo est un joueur et un homme extrêmement talentueux et intelligent sur le terrain comme dans la vie. Opportuniste ou intelligent ? On ne sait jamais avec Leonardo. On va dire les deux : cette arrivée en France, à ce moment de sa carrière, est une excellente affaire pour lui.
Il n’a pas beaucoup le choix, son exil au Japon l’écarte encore de la sélection et des top clubs européens.

L’année de son arrivée, le PSG, vainqueur de la Coupe des Coupes (un titre qu’aucun club français n’aura plus jamais), n’est plus un club inconnu dans le monde du football.
C’est le début pour Paris d’une montée en puissance européenne. Luis Fernandez est parti, Djorkaëff aussi, mais les tauliers Lama, Raí, Roche, N’Gotty, Le Guen sont toujours là ainsi qu’un jeune avec un immense talent : Nicolas Anelka.
L’équipe est dirigée par un duo d’anciennes figures du club : Ricardo et Bats.

Pour notre ami Leo c’est une superbe opportunité, une équipe qui parle à tout le monde, des brésiliens, et un champion du monde comme lui avec qui il s’entend à merveille. Un championnat moins exigeant que le Calcio, la Ligua ou le Championnat d’Angleterre et surtout le prochain Mondial qui doit se dérouler en France. Donc comme par hasard Paris est sa destination. Une bonne occasion de relancer sa carrière à moindre risque.

Avec Sirigu, Leonardo est peut-être l’adaptation la plus rapide de tous les joueurs étrangers de l’histoire du PSG. En quelques mois il parle un français impeccable et savoureux qui régale les journalistes, à l’inverse d’un Ricardo ou d’un Raí qui sont là depuis plus longtemps.
C’est le genre de joueur dont le style de jeu influe sur le caractère ou l’inverse. Leonardo a la classe balle au pied et en dehors du terrain.
Caractère impulsif, il a une énorme confiance en lui et dans son jeu. Ce mélange l’amène parfois à prendre des décisions surprenantes et à une maladresse qu’il assumera toujours.

Technique irréprochable, jeu physique, leader immédiat sur le terrain
et dans les vestiaires

Pour le jeu, premier match, premier but à Strasbourg. Premier match au Parc, passe décisive pour Loko et mise en valeur à la brésilienne.
Jusqu’à la trêve, Leo régale et marque des buts (12 matchs, 7 buts en championnat).

Technique irréprochable, jeu physique, leader immédiat sur le terrain et dans les vestiaires. Grosse entente avec ses coéquipiers, passes décisives, amortis de la poitrine, petits ponts, coups du sombréro, transversales millimétrées et petit jeu au laser, tout y passe. Il rend fous ses adversaires et le public du Parc. Leo a la classe, et il aime ça.

leonardo-au-psgLa reprise du championnat est beaucoup plus laborieuse pour lui, il joue sur ses acquis. L’hiver en France, après des vacances au Brésil, et des éliminations en Coupes sapent sa motivation.
Mais Leonardo est un joueur de gala et le PSG est toujours en course pour une deuxième finale de Coupe des Coupes. En cette seconde partie de saison c’est en coupe d’Europe qu’il se fait le plus remarquer, qu’il revient en sélection et qu’il devient une priorité pour quelques grosses écuries européennes.

Garder le trophée à Paris le sublime. Leonardo a vraiment été énorme durant cette campagne européenne et a marqué tous les matchs de son empreinte. Le FC Vaduz, Galatasaray, l’AEK Athènes et le grand FC Liverpool s’en souviennent encore. Sublime, oui, on peut dire qu’il a été sublime durant cette compétition. Seul le FC Barcelone brisera l’élan de Leo et Raí.

Il réalise un match plein en finale, l’équipe ne démérite pas. Score final seulement 1-0, sur un penalty de Ronaldo à la 36eme. Mais épaulé par Laurent Fournier, Didier Domi, Jérôme Leroy, Vincent Guérin, Benoit Cauet, Patrice Loko, Jimmy Algerino, Dely Valdés et Cyrille Pouget, le PSG et Leonardo ne pouvaient pas faire le poids face à Ronaldo, Luis Figo, Victor Baia, Fernando Couto, Popescu, Amor, Luis Enrique, Pep Guardiola, Pizzi, Ivan de la Pena et Stoichkov.

Des propositions de grands clubs, une grosse ambition et l’arrivée de Marco Simone avec un gros transfert scellent son départ du PSG pour l’AC Milan.
Il quitte le club après un match historique en barrage retour de la Coupe d’Europe des Clubs Champions contre le Steaua Bucarest le 27 août 1997. Après avoir perdu 3-0 sur tapis vert au match aller, le PSG doit absolument gagner au Parc avec 4 buts d’écart.

« Leo reste avec nous ! » titre l’Equipe le lendemain. Leonardo a été exceptionnel contre les roumains, 4 passes décisives pour une victoire 5-0. Ce dernier match à Paris sera aussi son chef d’oeuvre.

À Milan, on peut dire que Leonardo se trouve enfin chez lui, dans la ville comme au club. Champion d’Italie, finaliste de la Coupe du Monde 98, il devient quelqu’un d’important à l’AC Milan et dans le football. Il y obtient même un passeport italien.
Durant ces quatre ans en Italie il joue une fois, en 2000, en match officiel contre le PSG, en Ligue des Champions, où il marque un but contre son ancien club à San Siro.
Il garde des relations très fortes avec Paris, grâce aux matchs amicaux réguliers entre le Milan et le PSG et à une association caritative créée avec Raí.

En 2001 débute une tournée d’adieu qui le mène de São Paulo à Flamengo et s’achève en 2003 à l’AC Milan à l’âge de 33 ans.

Il se reconvertit tout de suite en Directeur Technique de l’AC Milan jusqu’an 2009, période où le démon de l’opérationnel le reprend.
Sa première année d’entraîneur est très mitigée pour un club de l’envergure du Milan et de son exigent président Silvio Berlusconi. Pas de titre, une vision du jeu et un management un peu obscurs.
L’année d’après, il passe à l’ennemi d’en face. Leonardo reprend en cours de route l’Inter de Benitez encore à la dérive. Il réussit à amener l’équipe à la deuxième place du Calcio et à gagner la Coupe d’Italie.
Tout le monde le voit repartir en campagne avec l’Inter la saison suivante, mais surprise, notre ami Leo part dans une aventure encore plus médiatique : le PSG de QSI.

leonardo-psgLeonardo fut une très bonne recrue pour le PSG, un des « One Year Shot » du club. Mais à l’image de sa carrière de joueur, d’entraîneur et de dirigeant il n’a pas donné tout ce que son talent aurait pu apporter. Caractère impulsif, trop calculateur, ayant un goût trop prononcé pour l’intrigue et la politique, il laissa partout où il passa un sentiment d’inachevé.
Il laissa toutefois un excellent souvenir au club parisien, ce qui lui servit lors de son premier retour à Paris.

Aujourd’hui des rumeurs italiennes, brésiliennes et françaises l’envoient dans des fonctions toujours plus surprenantes. Une chose est sûre, Leonardo va encore nous surprendre.

Sélections (Buts) : 55 (7)
Arrivé de : ASHIMA ANTLERS
Part pour : AC MILAN
Achat : 17 millions de Francs
Matchs avec le PSG (Buts) : 41 (9)
Revente : 68 millions de Francs

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