Chagrin d’amour

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Chagrin d’amour. Les paroles de la chanson culte des années 80 de Ken et Valli résonnent en moi comme une prophétie de comptoir insolente et douloureuse :
« J’suis tout seul, tout seul, tout seul… Pendant qu’Boulogne se désespère…
J’ai d’quoi m’remplir un dernier verre »

J’aurais préféré Auteuil mais la coïncidence est déjà savoureuse.
Chagrin d’amour. Oui j’aimais Neymar d’un amour fou. Parce que j’aime le Brésil et tous les brésiliens qui sont venus danser sur notre pelouse et parce que je n’ai pas vu autant de talent en rouge et bleu depuis Ronnie.
Mais depuis peu mon cœur saigne. « Seul sur le lit dans mes draps bleus froissés. C’est l’insomnie, sommeil cassé. »

Il saigne par la violence des mots dits par Ney le maudit. Maudit par les supporters qui veulent son départ après des paroles blessantes, inacceptables, maudit par le football lui même qui, à coups de blessures, donne l’impression de ne plus vouloir de lui sur un terrain. Il est en train, d’un coup d’un seul, de perdre son jeu, sa tête et sa dignité. « Une blonde platine sirote sa fine. Elle m’dit « champagne ? » je l’accompagne… Elle m’dit « cinquante ? » j’lui dis « ça m’tente ».

Bien sûr je ne le juge pas, l’homme je ne le connais pas, je fréquente juste le joueur à distance et j’avoue que quand il touche la balle. « Je perds la tête et mes cigarettes sont toutes fumées dans le cendrier. C’est plein d’Kleenex et d’bouteilles vides ». C’est jouissif !

Chagrin d’amour, certes mais j’aime avant tout mon club, ma ville, mes couleurs, l’amour fou n’est rien face à l’engagement d’une vie. Alors si il doit partir et bien qu’il parte, mais au fond de moi je ne souhaite pas que le sol se dérobe sous ses Mercurials. Mon club c’est mon socle, je lui souhaite charitablement de trouver une base solide. « Sous mes pieds, y a la terre (Sous tes pieds, y a l’enfer… chacun fait, fait, fait c’qui lui plaît, plaît, plaît) ».

Chagrin d’amour. Ok mais jusqu’au coup d’envoi du premier match sans lui. Après c’est fini. Et si c’est avec lui alors je l’aimerai à nouveau d’un amour fou sans plus jamais avoir peur de le perdre. Voilà. « … Et vous êtes rentré comment ? Dans ma voiture. Ah, et y avait toujours l’même air à la radio » :

« ALLEZ PARIS, ALLEZ PARIS, OÙ TU ES NOUS SOMMES LÀ, TU NE SERAS JAMAIS SEUL CAR NOUS DEUX C’EST POUR LA VIE. »


Niro

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