Champi8ns Atmosphère ?

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C’est une impression bizarre qui plane sur nous en ce moment.
Bien sûr nous sommes aux lendemains d’une finale de coupe de France perdue face aux Rennais, avec un scénario particulièrement propice
à nous pourrir une humeur déjà bien maussade.


Cette compétition a une place particulière dans l’histoire du PSG, avec cette coupe dont nous sommes le plus grand collectionneur. Elle aurait pu donner du baume au cœur au peuple rouge et bleu mais finalement ce n’est pas le sujet. Les divers « experts » ne manqueront pas d’analyser le bilan du PSG et surtout de déverser tout leur fiel retenu jusqu’à présent.

Le sujet, c’est les supporters. Blasés, submergés par la morosité, honteux, trahis, humiliés, déconcertés… Il faudrait peut être réfléchir à un néologisme, tant il paraît difficile de trouver l’adjectif qui convient.
Une chose est sûre, nous avons été empêchés !
Empêchés de fêter le titre de Champions dignement. Ou plutôt normalement, au Parc avec nos ultras !

Revenons presque 3 semaines en arrière, après l’obtention d’un huitième titre de Champions de France. Une habitude qui pourrait laisser de marbre une partie des supporters obnubilée par la Ligue des Champions. Une très bonne habitude pour les plus passionnés d’entre nous qui n’occultent pas la régularité et le travail nécessaire pour obtenir ce titre là, ou pour les coupes, même celle aux grandes oreilles qui reste plus aléatoire. Le championnat c’est la base, le pain quotidien ! Ce qui nous nourrit là où une LDC vient juste flatter les papilles.

Nous avons été Champions sans jouer puisque le dauphin lillois a fait match nul, hypothéquant ses chances de continuer à rêver d’un titre qu’ils n’auraient pas eu de toute façon.
Pourtant s’il y a eu quelque chose de bizarre dans l’atmosphère, à l’approche du match contre l’AS Monaco censé entériner ce nouveau sacre, ce fut le manque d’enthousiasme.

Bien sûr il y a la Ligue des Champions et la faible concurrence au niveau national (et sûrement une multitude d’autres raisons) qui pourraient expliquer cet état de fait, après de longs débats qui ne mettraient personne d’accord.
Par contre il y a un point qui ne souffre aucun débat et qui mérite d’être expliqué : la fête au Parc a été gâchée.
C’est pourquoi je fais délibérément l’impasse sur « l’ambiance générale », pour me concentrer sur celle du Parc pour le match du titre.

On ne peut pas présumer de ce qu’aurait fait le CUP s’il avait été présent. Une chose est certaine : nous n’aurions pas eu ce silence sinistre mais un stade en vie. Il faut quand même rendre hommage aux quelques supporters de la tribune Boulogne qui ont donné de la voix.
Mais le fait est que le cœur du Parc des Princes était absent, et quel que soit le contexte, il paraît impossible de fêter un titre dignement sans ce cœur…

J’en viens donc à l’explication de ce billet : le huis clos de La Tribune Auteuil bleu. Cette tribune étant fermée suite à l’utilisation de fumigènes en son sein.
Tribune dans laquelle réside une très grande partie des groupes qui constituent le CUP, puisqu’on y trouve de gauche à droite LCC, LPA, les Nautecia et les Parias Cohortis. La K-Soce Team étant, quant à elle, située en tribune Auteuil rouge, et bien que n’étant pas visée par le huis clos, elle était, par solidarité et cohérence, absente aussi ce soir-là.

C’est une sanction décidée par la commission de discipline de la LFP. Celle-ci est indépendante de la LFP. Il est donc important de bien différencier les deux.
En effet, ce n’est pas la LFP qui décide et choisit ce type de mesure. Il y a bien-sûr de nombreux exemples qui permettent de questionner l’influence que peuvent avoir certains dirigeants de la Ligue sur cette commission. Mais ça ne remet pas en cause ce qu’est cette commission de discipline

Les règlements de la commission sont disponibles ici

Ce qui est le plus inquiétant, c’est la personnalité de son président, dont l’impartialité et le respect des procédures sont remises en cause par une interview accordée au quotidien l’Equipe. (NDLR : article du 21 novembre 2017 – cliquez ici)

À la lecture de celle-ci, on est en droit de se demander si le PSG (avec quelques autres clubs) n’est pas spécifiquement visé…
Un traitement particulier rendu possible par la liberté que prend la commission avec les règlements de la LFP.
La commission est habilitée à sanctionner les clubs, et ne peut en aucun cas le faire à l’encontre des supporters, en particulier les groupes organisés. Le constat est que de plus en plus de huis clos partiels visent des parties de stade correspondant à des groupes bien précis. Une situation ambiguë dont la principale conséquence est la multiplication de ces mesures (auxquelles s’ajoutent les fermetures de tribune « visiteurs »).

Sans remettre en cause le fait de sanctionner l’utilisation des fumigènes qui est interdite par la loi, il est indéniable que l’image qu’elle donne est déplorable et contraire à ce que devrait être un match de foot : une fête.
En imposant une telle mesure, la commission de discipline de la LFP sort de son rôle. Elle s’octroie un pouvoir de pression inacceptable sur certains clubs et leurs supporters.
La LFP donne une très mauvaise image et exacerbe les tensions avec les supporters. Cela nuit au dialogue et aux travaux qu’elle met en place avec eux, du fait de la confusion existante avec sa commission de discipline.

Les mesures collectives se substituent aux poursuites individuelles, sanctionnant une majorité de supporters qui ne se sont rendus coupables d‘aucune faute. Dans le cas présent, on parle de milliers d’abonnés du virage Auteuil sanctionnés pour quelques dizaines de fumigènes. La question de l’efficacité de ces mesures ne se pose plus, car après des années d’application, l’utilisation de fumigènes, ou tout autre engin pyrotechnique, n’a pas été endiguée. Il est utile de préciser que la définition des engins pyrotechniques par la LFP, englobe un « gloubiboulga » de choses qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : fumigènes, bombes agricoles, cierges incandescents… C’est donc inopérant et contre productif.

Le PSG étant un des clubs les plus visés…
L’association Nationale des supporters, dont les associations parisiennes ADAJIS et CUP sont membres, se battent ensembles afin que cesse cette hérésie. On leur souhaite de réussir rapidement pour que notre prochain titre soit fêté dignement.

Stop aux sanctions collectives, stop aux huis clos.

Photo (c) Panoramic


Ignatius Reilly

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