Collé, Jesé ?

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Arrivé du Real Madrid avec, comme principal atout, un coup de rein à faire pâlir d’envie le chanteur des îles Philippe Lavil, l’attaquant espagnol avait tout pour devenir le tube de l’été au PSG. Trois mois plus tard, un constat s’impose :
Jesé passera-t-il l’hiver ?

Mine de rien, Jesé a de la chance. Une sacrée chance. Elle s’appelle Hatem Ben Harfa. Pas une journée de championnat sans que le cas de l’attaquant français ne fasse débat. N’alimente la réflexion. Ne mette Unai Emery sur le gril. Jouera ? Jouera pas ? La réponse n’est jamais définitive, varie selon l’humeur, laissant tout le loisir à Jesé de fréquenter aisément l’infirmerie (l’appendicite, ce mal du siècle) ou le banc de touche. Dans l’indifférence quasi générale. Pourtant, plus que l’errance (passagère ?) de Ben Arfa, celle de Jesé a de quoi inquiéter.

25 millions d’euros pour jouer les utilités. Pire, pour être la doublure de doublure de Jean-Kevin Augustin et Jonathan Ikoné, lui qui ambitionnait au départ, de concurrencer Edinson Cavani le mal-aimé, le Claude François uruguayen branché sur courant alternatif. « Je ne suis le remplaçant de personne » lâchait début septembre l’ex-madrilène, un rien confiant. Deux mois plus tard, difficile de lui donner tort, lui qui ne rentre quasiment plus dans les plans d’Emery. Remplaçant de personne, effectivement.

Une imposture qui dure

Manque de rythme, pas assez percutant… Les griefs à l’encontre de Jesé sont nombreux. A 23 ans, ils font tâche. Lui, l’ancien espoir du Real qui a poussé à 14 ans les portes de la Maison Blanche, surclassé chez les jeunes, avant de performer -par intermittence- aux côtés de Cristiano Ronaldo et Karim Benzema. La trouvaille était belle pour un PSG en manque de numéro 9 après le départ d’Ibrahimovic. Problème, Jesé n’est pas un attaquant de pointe. Et c’est peut-être là, le début de l’imposture. Qui dure. A l’image de sa rentrée face à Rennes (4-0) lors de la 12e journée de Ligue 1. Contrôle raté, frappe dévissée, appels excentrés… La complète, livrée en 45 minutes.

Alors certes, statistiquement, Jesé a touché cinq fois plus de ballons que Cavani, qu’il a remplacé à la mi-temps. Mais son apport dans le jeu, et les solutions qu’il propose, n’ont trompé personne : l’Espagnol a beau avoir tenu plus jeune la pointe de l’attaque de la Castilla, le temps et les schémas tactiques ont fait de lui un ailier, un joueur qui renifle les lignes, dans un effectif parisien qui n’en manque pas. Et qui recherche surtout, de la profondeur. La parfaite erreur de casting, en somme.

« Il progresse, il faut être patient ». On pourrait croire qu’Unai Emery aime parler de lui à la troisième personne. C’est pourtant Jesé qu’il cajole avec ses mots « soupline ». Car oui, malgré les évidences, le technicien espagnol reste pragmatique avant tout. Il sait qu’il va devoir compter sur sa recrue achetée à prix d’or. Cavani blessé (pour combien de temps ? Mystère), Jesé redevient une option. Jusqu’à quand ? Les jours du natif de Las Palmas semblent désormais comptés. Il ne fait guère de doute que le PSG planche déjà sur le mercato hivernal, avec l’idée de recruter aux avant-postes. La piste Carlos Bacca, évoquée cet été, semble se dessiner à nouveau. Ancien joueur d’Emery au FC Séville, en délicatesse au Milan AC… Le Colombien possède, a priori, le profil idéal : celui d’un buteur à la relance, sans trop d’exigence. Pour l’indigence, il y a déjà Jesé.

jese
Leca Ka Dansé

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