Deux matchs par an

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Il en est du PSG comme des grands boxeurs :
taper pendant des mois sur des tocards
pour se frotter au meilleur sur quelques rounds.


Quand on y réfléchit, PSG est quand même dans une situation difficile : gagner tout ce qu’il doit gagner en se frisant les moustaches pour préparer ce qu’il rêve de gagner en suant sang et eau. Rarement voire jamais une équipe a, à ce point, dominé un championnat national (je parle des 5 grands pas de Malmö qui domine le championnat de Suède dans les années 70 ou les années 2010… et encore).

L’exploit de Monaco en 2017 est presque comparable au titre de Leicester l’année précédente en Angleterre.

Coupe de France, Coupe de la Ligue, Trophées des Champions, Championnat de France, c’est comme si Usain Bolt courrait les interclubs en Yvelines : sur une jambe avec des Caterpillars, il gagnerait.

Les matchs de poules de Ligues des Champions ? On remplace les interclubs par le championnat d’Océanie et on enlève les Caterpillars mais ça change pas grand-chose.

A vaincre sans péril….

Donc il restera les fameux 2 matchs (ou 4 ou 6 ou 7) pour lesquels les Qataris défouraillent leurs pétro-dollars depuis 6 ans. Qu’il font subir au PSG une cure de gonflette qui fait tendre la peau au risque de la rupture si on arrête le traitement.

La fameuse malédiction des 8ème commence à tourner à l’obsession. L’obsession d’atteindre en réalité la seule chose que l’on vise. On achète Neymar et MBappé comme on achète du Roderer si on veut séduire une bourgeoise : une volonté = quelque chose à acheter pour la satisfaire.

Donc PSG est condamné à jouer sa saison sur 2 matchs tous les ans…

Mais comment fait-on vivre un club avec 2 matchs par an, comment fait-on vibrer des supporters avec uniquement 2 matchs à enjeu à se mettre sous la dent ? En les faisant vibrer aux arabesques de MBappé et Neymar et aux coups de boutoirs de Cavani ? autant organiser des entrainements payants au Camp des Loges.

Quel saveur a une saison si seuls 2 matchs ont du goût ?

Même ceux qui n’aiment pas le PSG ne trouvent plus grand chose à dire, l’histoire de ce club miraculé et sorti de nulle part ne mérite pas ca.

Quand on est trop fort, on est trop chiant et l’ADN du PSG ce n’est pas d’être chiant, c’est de souffrir, de suer, de se faire insulter, de se faire aimer, de perdre et de savourer chaque victoire comme si c’était la dernière.

Comment se faire insulter, se faire aimer, souffrir avec une équipe pareille….. ? Et avec 2 vrais matchs par an …

Si l’impatience des qataris (« je me suis coupé, va m’acheter une clinique » disait Coluche) n’a d’égale que le déluge de dollars qu’ils balancent, la seule question qui vaille, c’est « quand partiront-ils ? »

Quand PSG retrouvera-t-il son âme ? quand les supporters retrouveront les frissons de venir au Parc pour aider leur équipe à chercher la victoire et pas uniquement assister à une passe à dix ou une entrainement ? quand la défaite fera t-elle ressortir ces effluves tristes mais addictives auxquelles tout supporter du parc doit se shooter un minimum tous les ans ? le sport n’existe pas si il n’est pas incertain.

Le football est politique, il n’est pas géopolitique et à confondre cela nos amis du golfe risque, même si ils gagnent la Ligue des Champions de devenir aquoiboniste.

Chaque supporter et chaque « ennemi » du PSG ne scrute que cela : 2022, quand les Qataris en auront fini de leur lubie footballistique, se barreront ils aussi vite qu’ils sont venus, laisseront-il un champ de ruine et une diaspora de milliardaires ? Si c’est le cas, c’est probable. Fort probable que les fantômes de Reinaldo, Kezman ou autres Everton reviennent hanter les travées du Parc.

Mais le pire n’est jamais sûr et Reinaldo et Kezman ont aussi eu comme semblables Safet S. et Carlos B.

Alors bien sûr quand il vont partir, ce sera peut-être terrible mais putain….qu’est-ce que ce sera bon en fait !!!

Crédit photo (c) Panoramic


Olioud

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