Jérôme Rothen

par et

Le lendemain d’un PSG-Barça. 4-0. Le soleil brille. Direction Meudon. Là où repose pour l’éternité le plus grand écrivain de France. Là où Jérôme Rothen a donné rendez-vous à Virage pour raconter son PSG. 


Jérôme Rothen. Le Parisien. Le banlieusard. Le mec qui aurait presque pu jouer dans les Sex Pistols. Le gamin qui allait avec son daron voir Sušić. Le blondinet parfois arrogant, aux approches capillaires pas toujours judicieuses, qui creusait son couloir gauche et qui centrait comme d’autres respirent. Jérôme Rothen, aujourd’hui consultant, rigolard et sans pitié. Le regard de beau gosse toujours là, prompt, on imagine, à liquéfier les demoiselles pas farouches. Un supporter n’oublie rien. On n’a donc pas oublié que Rothen a tout donné pour le PSG, même sa carrière. Qu’il a parfois été frustrant, voire irritant. On le revoit collé à sa ligne les mains sur les hanches, essoufflé. On n’oublie pas sa rage quand Paris gagnait. Quand le PSG ne lâchait rien, même en pleine tempête. Il aurait pu terminer au Parc plutôt qu’en Corse et à Caen, son club formateur. On aurait adoré ça. L’histoire est ainsi faite : capricieuse et toujours cabossée. Mais si l’on creuse où il faut, si l’on entend bien les mots qu’il choisit de prononcer, Rothen a le coeur parisien, l’âme parisienne, la vanne parisienne. Il est des nôtres. Pour toujours.


Virage : Jérôme, quelles sont pour vous les principales différences entre votre PSG, pas si lointain, et celui d’aujourd’hui ?

Jérôme Rothen : La différence ? Déjà, il y a l’aspect financier. Tu as l’impression aujourd’hui que c’est no limit. Quand tu as le poids financier pour ramener des grands joueurs, ça change tout. Paris a besoin, comme tous les grands clubs français et étrangers, d’avoir des internationaux, des joueurs renommés. Il n’y a que le côté financier qui les attire…

Virage : D’un autre côté, avant le Qatar, on se prenait déjà dans la tronche le fameux “PSG, club de riches”. Pauleta, Rothen, déjà à l’époque, ils signaient à Paris, ni à Lyon ou à…

Jérôme Rothen : Pour parler de moi, je suis venu parce que j’avais un attachement particulier avec Paris. Parce que si je vois l’aspect financier au début, je ne vais pas à Paris. Ouais, je vais à l’étranger ou même à Lyon, qui était plus riche que le PSG à l’époque. Ah oui ! À Lyon, j’aurais eu un meilleur salaire, pas du simple au double mais… Mais moi, j’estime qu’à un certain niveau de salaire, au bout d’un moment, je ne vois plus la différence…

Virage : On voit peu de joueurs capables de sortir de telles phrases !

Jérôme Rothen : Ouais. On me l’a reproché au départ. Les gens qui étaient là pour me conseiller, très clairement, me disaient: “Ne va pas au PSG ! Tu es un malade, autant financièrement que sportivement !”. Je leur ai dit que sportivement, le club grandissait. Parce que le club était en Champions League quand je suis arrivé. Il avait fini deuxième du championnat. Tu te disais que le club était en train de se restructurer, par rapport à des années plus compliquées. Et puis il y avait Canal. Ils mettaient de l’argent, bon, pas comme les Qataris, eux, c’est une autre dimension, mais à l’époque, ils mettaient quand même beaucoup d’argent. Et ça, certaines personnes l’ont oublié. Le problème, c’est que moi, j’ai connu la transition avec la vente du club à Colony, et là, ça a été un gros souci… Parce que là, pour de bon, Colony n’investissait plus du tout ! Ils ne faisaient que des coups, enfin, ils essayaient de faire des coups… Ils t’ont acheté des joueurs surquotés, des Everton, des Souza, un Mateja Kezman alors que l’entraîneur n’en voulait pas, il n’y avait que des trucs comme ça, ça changeait tous les ans de président, d’entraîneur. Le club n’était plus du tout structuré. Et quand tu commences à tomber de ce côté-là… Je peux te dire que même les joueurs… L’ effectif changeait tout le temps ! Nous, on s’accrochait. Je dis nous parce que je n’étais pas le seul. Pauleta aussi s’est accroché. On était les deux à s’accrocher parce qu’on aimait le club. Sinon, on aurait pu aller voir ailleurs. Parce que bien sûr qu’il y avait des propositions…

Le bon vieux temps

Virage : Et après tout ça, après les dernières années très difficiles, après l’affaire du tract froissé…

Jérôme Rothen : Qu’est ce que je n’avais pas fait (rires) !

Virage : Après tout ça, vous n’avez jamais regretté d’être resté, de ne pas avoir tenté votre chance ailleurs ?

Jérôme Rothen : Non, je n’ai jamais regretté. Et pour moi, le regret, ça aurait été de faire une carrière sans jouer au PSG. Après, c’est toujours pareil. Quand tu y es… Tu pars avec des objectifs. Alors, moi, porter le maillot du PSG, me revoir tout gamin dans la tribune à Auteuil, forcément, t’as énormément de frissons. Même quand je t’en parle, j’ai encore des frissons. Après, quand tu arrives à Paris, la première année pour moi a été compliquée. Il y a la Champions League et je me pète la cheville. Alors que je n’avais jamais eu de blessures ! J’ai cinq mois d’arrêt, avec deux opérations. Et donc, ma première année, elle est gâchée, faut pas se leurrer. Même si je reviens au mois de février, on est éliminé de la Champions League, éliminé de l’Europa League… On passe de potentiellement qualifié sur le dernier match contre Moscou à complètement éliminé.

Virage : C’est l’année où Semak nous en met trois…

Jérôme Rothen : Ouais, c’est ça. Moi, je suis blessé, je suis en tribunes et il suffisait qu’on gagne pour se qualifier… Pour te dire qu’à cette époque, on avait encore les moyens parce que Vahid avait eu un coup de foudre pour Semak avec son triplé et il veut qu’on l’achète. Et à l’arrivée, ils font quand même l’effort de l’acheter, les dirigeants. Ça aurait été avec Colony, ils t’auraient dit : “En cours de saison, surtout pas, on n’achète pas !”

Virage : Colony, ils auraient acheté Semouk, un joueur tchétchène inconnu (rires)…

Jérôme Rothen : Ouais, voilà, il est génial celui-là (rires) ! Ce que je veux te dire, c’est que, malgré la blessure, je reviens bien cette année-là, je retrouve même l’équipe de France au mois de juin. L’année d’après, tu es excité, tu te dis que tu vas bien te préparer, ce qui a été le cas. On démarre super bien l’année avec Laurent Fournier, on en met 4 à Metz, le premier match à domicile, stade plein au mois de juillet, ce qui était rare…

C’est toujours les mêmes gestes, d’abord le pied gauche, toujours…

Virage : Avec Kalou qui plante…

Jérôme Rothen : Kalou en met un et fait deux passes décisives, moi, je marque aussi et je fais deux passes décisives. C’était magnifique. Ça démarrait bien. Et puis, tous les matchs à domicile à cette époque-là, on gagnait. On avait du mal à l’extérieur parce qu’on manquait peut-être de caractère et parce qu’on se faisait rentrer dans le chou mais on avait une équipe quand même bien structurée. Mais au mois de décembre, ils te virent Laurent Fournier alors qu’on est troisième à deux points du premier ou un truc dans le genre. Et c’est le Lyon de la grande époque et t’es encore dans le coup… Mais tu fais un match nul à Ajaccio, le dernier match avant la trêve. Et derrière, pendant les vacances, on apprend par un message, par un sms, que Laurent Fournier est remplacé par Guy Lacombe…

Virage : Pourquoi ils l’ont viré ?

Jérôme Rothen : À l’époque, tu avais à chaque poste, sur la fameuse colonne vertébrale, des internationaux. Il y avait des joueurs clé à ce moment-là. Tu avais Pauleta, Vikash Dhorasoo, Yepès, c’était une équipe assez solide. Et s’ils te virent Fournier, c’est parce qu’il y en a trois de cette colonne vertébrale qui vont se plaindre à la direction des séances d’entraînement de Laurent Fournier, qui étaient un peu trop ludiques à leur goût. Ils estimaient que ça manquait de professionnalisme, que c’était pour ça qu’on avait du mal à préparer les matchs à l’extérieur et qu’on n’était pas performants… Et les dirigeants ont profité de ça pour virer Fournier. Sans consulter les autres joueurs, comme moi. Franchement, Lolo, il représentait le club, il avait mis en place une équipe cohérente. Et si tu te souviens bien, les matchs au Parc, franchement, c’était assez agréable. Et puis, en plus, on gagnait. Mais donc, ils te ramènent Guy Lacombe, un entraîneur à poigne. Mais il y a une vraie incertitude: Est-ce qu’il va réussir dans un grand club ? Parce que Lacombe, il a toujours réussi dans des petits clubs. Et à l’arrivée, ça a été un échec, catastrophique ! Bref, moi, je suis venu à Paris pour gagner des titres. Là, cette année-là, on gagne la coupe de France. Contre Marseille. Pour moi, premier titre avec le PSG, en battant Marseille, avec un match exceptionnel, la communion avec les supporters, je me dis que l’année prochaine, on vise le titre. Et les dirigeants vont dans mon sens. Ils voulaient ramener un attaquant pour jouer avec Pauleta, ils étaient sur Almeida et d’autres. On va renforcer au milieu de terrain, dans l’axe, derrière. Tu te dis : “Bon, là, on va avoir une équipe solide”. Et puis, finalement, tu ne vois pas trop arriver de nouveaux mecs, ils prennent des joueurs de Ligue 1, des bons joueurs, sauf qu’entre jouer à Lille, malgré tout le respect que j’ai pour les Lillois ou d’autres clubs comme ça, et jouer au PSG et jouer les premiers rôles, il y a une grosse différence. Faut être plus fort que les autres. Et à l’arrivée, ils n’investissent pas assez d’argent pour recruter et donc, tu galères. Et là, c’est un peu le début de la descente aux enfers… Jusqu’à la course au maintien.

Virage : Et en même temps, Jérôme, pour moi, un vrai supporter se reconnaît plus dans la défaite que dans la victoire et cette année 2008 où le PSG échappe à la relégation de justesse, je ne l’oublierai jamais, jamais. Ce but de Diané miraculeux à Sochaux, cette défaite 0-3 à Caen qui nous enfonce, je n’oublierai jamais…

Jérôme Rothen : Le déplacement à Caen, je m’en souviens encore. J’étais suspendu ce jour-là. Mais je vais avec le groupe parce qu’on galère. On prend 3-0, je te raconte pas le retour. On arrive sur le parking, les voitures des joueurs saccagées. La Porsche d’Armand défoncée (rires). Il a fallu que ça tombe sur Armand, le mec qui relativisait tout ! Sur le coup, on ne rigole pas. Après, tu en rigoles, bien sûr. Tu sais que tu ne peux pas t’engueuler avec Sylvain Armand ? Mais moi, j’ai quand même réussi. Après un match où l’on perd, il est là, dans les vestiaires à dire : “Les mecs, c’est pas grave, y’a des choses plus importantes…”. Là, je me lève: “Putain, tu vas la fermer ta gueule! On arrête pas de perdre, c’est grave !” Bon, il a fallu que ça tombe sur lui, la voiture…

Ils viennent d’apprendre que Guy Lacombe était limogé.

Quand tu joues le maintien, quand tu te sauves à la dernière journée à Sochaux, que t’es au fond, et que tu reviens, à la rentrée, et que tu vois les mecs de Colony te dire qu’ils vont recruter et qu’ils recrutent Giuly, Hoarau, Makélélé… Ils voulaient aussi Thuram mais Thuram a un problème au coeur… Bref, c’est quand même des mecs vieillissants qu’ils te prennent et un attaquant qui vient du Havre… Moi, je vais les voir, je leur dis : “C’est bien, ça commence à ressembler à quelque chose mais il nous manque du monde encore…”. C’était la première année de Villeneuve. Il me dit : “sois patient, cette année, on va déjà remettre le PSG où il faut et l’année d’après, on va encore réinvestir.” Ok. Moi, j’avais 31 ans, je m’accroche, ça fait quatre ans que je suis au club, c’est le moment quoi ! Tu démarres l’année, tu es bien structuré, on est mieux. On est assez haut dans le tableau, on est bien et on joue encore la coupe d’Europe avec la fameuse élimination contre Kiev avec Landreau qui se déchire. Cette année-là, il nous en avait fait… Je me souviens d’un match, on est au mois de mars, on joue contre Marseille, à domicile et c’est là que j’ai pété un câble. On joue Marseille à domicile. Lyon joue à 17 heures le samedi. Nous, on est au vert. On regarde le match et on voit Lyon se faire accrocher à domicile contre Sochaux. Ca veut dire que si, le lendemain, le dimanche soir, on gagne contre Marseille, on est premier. Et les dirigeants, ceux de Colony, je te jure, le matin du match, viennent et te tiennent un discours sur les primes : “Les gars, faudrait qu’on revoit nos barèmes de primes parce que si on ne finit pas premier, avec ce qu’on a mis en place, on perd de l’argent…”. Ils nous demandent donc de faire un effort. C’est quoi ce discours hallucinant un jour de match, contre Marseille ? Ça te met pas dans une… Je te dis pas que c’est à cause de ça qu’on a perdu le soir. Mais ça n’a pas aidé. Si t’as des vrais dirigeants qui ont des couilles, et qui te disent: “Ce soir, si vous gagnez, c’est X3 parce que vous êtes premiers !”, je peux te dire qu’ils auraient fait bander tout le monde. Mais ils ont fait le contraire!

Virage : ça, c’est typique du PSG. Perdre LE match qui t’aurait permis de passer devant. Ces matchs-là, on les perdait à chaque fois, à chaque fois !

Jérôme Rothen : Je suis d’accord avec toi. Mais pourquoi ? Parce que déjà, il manquait d’expérience sur le terrain, dans le groupe. Il manquait des Internationaux, les seuls à savoir gérer la pression. Et quand à Paris, tu n’en as que deux, trois ou quatre, c’est insuffisant. À Paris, tu regardes toutes les générations qui ont gagné, il y a huit internationaux minimum. Voire les onze ! Ce n’était pas notre cas. On s’est écroulé sur ce match là et la fin de saison a été catastrophique. Moi, comme d’autres, on n’a peut-être pas été au niveau. Certainement. Tu peux être premier en mars et tu finis quatrième ou cinquième. Et les dirigeants, sans me prévenir, décident de débarquer Le Guen en avril pour prendre Kombouaré. Putain, j’estime que Pedro et moi, on doit être mis au courant en premier ! Tu es en cours de saison, tu as encore un truc à jouer quand même ! Une place en Champions League !!! C’est par la presse qu’on l’apprend ! Tu prends un coup là. Et Bazin, vu que c’est sorti dans la presse alors que ça devait pas sortir, vient le jour même au Camp des Loges, nous dire : “Il y a des choses qui sont sorties dans la presse, je ne vais pas démentir mais j’aurais préféré que vous soyez au courant avant.” Tu imagines l’ambiance… À l’époque, je réagis sur RMC. Je dis que je suis encore une fois déçu par les dirigeants, que c’est du foutage de gueule. Bazin entend le truc et veut me prendre à part. Je te raconte pas. Écoute comment ça s’est passé: On s’enferme dans une salle. Il commence à me dire : “T’as pas à dire ça!”, très ferme. Là, je me lève et je lui dis : “Vous vous foutez de ma gueule ! Sans déconner ! Peut-être que j’ai mon caractère, que je ne suis pas facile à gérer, peu importe ! Là, c’est du foutage de gueule. Je vais vous dire : Je vais finir l’année mais s’il n’y a pas de changements à plein de niveaux l’année prochaine, vous ne comptez pas sur moi. Parce que je me suis accroché, j’ai refusé des offres d’autres clubs !!!” Il me dit en gros de fermer ma gueule. On finit l’année sur un nul au Parc contre Monaco et malheureusement ça nous nique la place en Europa League. Juste avant ce dernier match, il y a eu une réunion entre Alain Roche et certains groupes de supporters. Et Alain Roche, c’est en tout cas ce qu’on m’a dit, tient un discours comme quoi des joueurs auraient lâché. Et il sort certains noms. Dont le mien. Moi, je peux être bon ou pas bon mais je ne lâche jamais rien mais bon… Et donc, contre Monaco, il y a des joueurs qui sont pris en grippe, dont moi. Le lendemain, jubilé Pauleta. Dès que je touchais le ballon, je me faisais huer. Ouais, ça fait mal parce que tu te dis qu’on peut critiquer mes performances sur le terrain. Cette année-là, en plus, je ne fais pas ma meilleure année. Mais je n’ai jamais triché. Et là, je le prends en pleine gueule. Ce jour-là, il y a Alain Roche qui joue face à moi. Et lui aussi se fait défoncer, siffler dès qu’il touche le ballon. C’est bien tendu. Je dis à Pedro que je préfère sortir à la mi-temps pour pas gâcher son truc. Et le lendemain, je fais un article dans l’Équipe. On est en vacances. Là, j’ai fracassé Bazin, fracassé Roche, en disant que mon départ était devenu une obligation. Malgré mes deux ans de contrat restants. Et que les dirigeants savaient pourquoi je devais partir. Donc, sanction financière. Mise à pied. Ils me font la misère. Ils ont même pas été classe en me disant : “Voilà, tu as une offre de Shalke à trois millions, c’est bon.” Ils ont dit oui et après ils demandent six, Shalke n’a pas compris et a laissé tomber. Le dernier jour, ils acceptent que je parte aux Glasgow Rangers, j’étais un peu réticent, c’était un prêt avec option d’achat. Donc j’y vais quand même parce que je n’ai pas le choix. Au bout de six mois, les Rangers sont en galère, problèmes financiers, ils revendent ou nous laissent partir. Et là, ça a été le début du cauchemar avec le PSG.

Jérôme chez les Gers

Je vais en Turquie pour finir l’année. Puis je reviens. J’ai une discussion avec Antoine Kombouaré. Moi, je dis : “Il me reste un an de contrat, comment on fait ? Vous m’avez mis dans la merde en refusant Shalke. Je sais très bien que je ne rentre pas dans vos plans, comment on fait ?”. Ils me refont la misère, ils ne veulent pas me payer une partie de mon année. Une partie seulement ! Je ne réclamais même pas l’année complète. 31 août, forcément, vu qu’ils ne veulent pas me payer, je ne peux pas me mettre d’accord avec d’autres clubs. Et là, je m’en souviendrai toute ma vie, c’est le début de la fin : Le 1er septembre… Kombouaré m’avait dit que si au 31 août, j’étais encore là et que je n’avais pas trouvé de solution, « T’es sous contrat pro, tu reviens avec l’effectif. Pour t’entraîner ». Ok. Et le 1er septembre, entraînement au Parc des Princes, tu viens ». J’avais les boules de ne pas avoir trouvé de solution mais je viens. J’arrive dans le vestiaire et tu as l’entraîneur adjoint qui me dit qu’Antoine veut me voir mais là-haut avec les dirigeants. Je me dis que ça ne sent pas bon… T’as Leproux, Kombouaré. Je les écoute. Ils me demandent ce que je veux pour la résiliation. “Vous vous foutez de ma gueule ?” Pourquoi le 1er septembre ? Parce que si je résilie le 1er, je ne peux plus signer dans un club avant le mercato d’hiver. Donc j’ai quatre mois à attendre. “Et pourquoi je n’ai pas résilié hier alors ?” Je n’ai donc pas voulu résilier, je suis resté. J’ai passé deux mois avec la CFA. J’avais la tête à l’envers, c’était terrible. Avec la CFA… Je ne jouais pas, je m’entraînais, je prenais mon salaire. Vu que je suis amoureux du foot, que je voulais jouer, je suis allé les voir au mois de novembre et je leur ai dit de me faire une proposition et de me résilier. Et j’ai résilié. Voilà comment ça s’est passé. À cause de ces dirigeants. Avec les Qataris, ça ne se serait pas passé comme ça. Et le pire dans tout ça, c’est que quand les Qataris ont repris un an après, moi, je signe à Bastia. Et le premier match que je vais voir au Parc, je tombe sur Nasser et les dirigeants qui me demandent pourquoi je suis parti. T’as forcément les boules. À un an près, j’aurais peut-être pu finir à Paris…

Virage : Quand Zlatan dit qu’avant lui, il n’y avait rien, vous vous êtes senti visé ?

Jérôme Rothen : Ouais. D’autres, peut-être pas mais moi, oui. Zlatan, sportivement, il n’y a pas de problème. C’est un grand joueur. Maintenant, tu te dois d’avoir un minimum de respect. Et ce respect, il l’a eu dans tous les clubs où il est passé. Et il ne l’a pas eu au PSG. Et moi, ça me dérange. Le problème, c’est que quand il arrive, il doit y avoir quelqu’un au club qui lui dit qu’il va devenir une idole ici, que la France a besoin de joueurs comme lui, tu le flattes un peu, mais qui lui apprenne aussi ce qu’est le PSG. Son histoire. Et si tu ne lui dis pas à sa première connerie médiatique: “Attention à ce que tu dis parce que tu vas vexer les anciens”, et si tu ne lui dis rien la deuxième fois, la troisième fois, le mec, il va continuer. Il est adoré, c’est une idole ! Mais ce que Zlatan n’a pas calculé, c’est qu’il n’avait jamais été adulé comme ça dans tous les autres pays où il avait joué. Il a été respecté parce que c’est un grand joueur mais jamais adulé comme il l’a été ici.

Virage : Pourquoi avoir choisi de porter le numéro 25 ? C’était celui que tu portais déjà à Caen. C’est une affaire de superstition ?

Jérôme Rothen : Déjà, il y a de ça. Quand tu débutes, t’es jeune, on te file un numéro et tu n’as pas vraiment le choix. Moi, on me donne le 25. Et la première année, je débute en pro, ça se passe bien. Quand je vais à Troyes, le 25 est libre. En général, le 25, c’est plus facile à avoir que le 10 (rires). Et je m’aperçois aussi qu’il y a un rapport particulier avec ce numéro. Dans ma vie, il s’est toujours passé quelque chose un 25. C’est fou ! C’est évidemment de la superstition. Mais je sais qu’il se passe souvent des choses le 25 ! Mon grand-père était né en 1925. Ma mère est née un 25 septembre. Ma soeur un 25 juin. La première fois que j’ai appris que ma femme était enceinte, c’était un 25. Ma première sélection en équipe de France, je l’apprends un 25 mars. Et si en équipe de France, je n’avais pas le 25, c’est parce que ça s’arrête à 23…

Les Vikings, saison 1

Virage : Que ce soit Rabiot qui porte le 25 aujourd’hui, ça vous fait un truc ou pas du tout ?

Jérôme Rothen : J’en ai déjà parlé avec lui…

Virage : Rabiot connaît Rothen ?

Jérôme Rothen : Il a plutôt intérêt (rires) ! Non, lui, il connaît les générations d’avant. Il a été formé à Paris. Il a un gros attachement au PSG. Et puis c’est quand même quelqu’un qui a la tête sur les épaules. Je pense qu’il ne fait pas semblant. En tout cas, moi, ça me plaît que ce soit lui. Parce qu’il représente le club. Et c’est toujours sympa de se dire que moi, j’ai joué environ six ans avec ce 25 et que derrière, c’est le petit jeune qui le met. Un petit jeune aujourd’hui un peu moins jeune et surtout très bon. C’est bien.

Virage : Et cet attachement aux chaussures Lotto. Pourquoi Lotto et pas Nike ou Adidas comme tous les autres quasiment ?

Jérôme Rothen : Là, faut pas se leurrer. Moi, j’étais le numéro 1 Lotto en France. Quand j’ai débuté ma carrière, je jouais en Adidas. Mais jamais avec le bleu marseillais (rires). Après, c’est encore une histoire de superstition. T’es bien avec ces chaussures-là, ce modèle-là, tu gardes ce modèle-là. Je voulais jouer avec des chaussures blanches, parce que je trouvais que ça donnait bien et que ça me portait chance. Ah ouais, moi, j’étais très superstitieux. Aujourd’hui encore (rires). Je fais mon année à Monaco et ce fameux 25 mars, première sélection en équipe de France. Juste avant cette sélection, je dis à Adidas que je n’ai plus que deux paires de mon modèle d’avance. Refaites-moi des chaussures. Et là, le mec d’Adidas me dit qu’ils ne fabriquent plus ce modèle. “Mais si tu veux, je t’envoie des noires”. “Non, je veux des blanches !”. C’étaient des Predator à l’époque. Je pète un câble, je ne me vois pas finir ma saison avec juste deux paires de chaussures ! Ce n’est pas possible ! Et je refuse donc de jouer avec des noires. Quinze jours plus tard, première sélection en équipe de France. Je suis alors en renégociation de contrat avec Adidas. Et on n’arrivait pas à trouver d’accord. J’arrive au Château pour le rassemblement. Là, j’ai une proposition de contrat qui n’avait rien à voir avec ce qu’ils me proposaient quinze jours plus tôt. Ok, la sélection a dû jouer mais ils auraient pu anticiper ! S’ils croient en moi, ils anticipent, hein ? Ils prennent le risque. Là, le contrat est multiplié par cinq ! Il y a plein de joueurs qui auraient juste trouvé ça génial mais moi, je fais l’inverse. Je me dis qu’ils se foutent de ma gueule. Je vais voir le mec d’Adidas. Et je descends dans le vestiaire et ça, c’est le pire. Je vois quatre paires du modèle que je voulais deux semaines avant. Soi-disant qu’ils ne le fabriquaient plus… Je prends les chaussures et je ne dis rien. Je rentre à Monaco et j’appelle mon agent. Je lui dis que je vais appeler le mec de Lotto, avec qui j’étais à Troyes. Je vais lui demander ce qu’il pense, je vais lui dire qu’Adidas se fout de ma gueule. Je ne veux pas être un joueur parmi tant d’autres, être cinquante chez Adidas, moi, je m’en bats les couilles. J’appelle donc le mec de Lotto. Le mec est évidemment intéressé mais me dit qu’il doit d’abord appeler le grand patron en Italie. Et le patron accepte de faire un effort. Je n’ai pas dit : “Adidas me donne ça, donnez moi ça !”. Non. Juste “faîtes moi une proposition”. Et une semaine après, on a signé et j’ai résilié avec Adidas. Ils étaient surpris. J’ai signé trois ans avec Lotto et on a continué comme ça. Et j’ai bien fait parce que ça m’a porté chance.

Virage : Si une petite fée apparaissait là, tout de suite et vous donnait le choix entre gagner la Ligue des Champions avec Monaco ou un titre de Champion de France avec Paris, que feriez-vous ?

Jérôme Rothen : Ah, c’est dur ça… Non, en fait, c’est compliqué de répondre à cette question parce que forcément, les deux me tiennent à coeur. Après, je ne vais pas te cacher qu’un titre de champion avec le PSG, j’en ai rêvé tout gamin. Il n’y a rien de plus beau que d’être tout en haut d’un championnat. Parce que c’est dur, parce que c’est sur toute une année. En même temps, la ligue des champions, c’est se confronter aux meilleurs, à des clubs étrangers qui ont beaucoup plus de moyens…

Virage : Perdre cette finale contre Porto, ce n’était pas encore plus rageant. Perdre contre le Barça ou le Real mais Porto…

Jérôme Rothen : Franchement, tu veux que je te dise, je pense que tu as raison. Et je pense que si ça avait été contre le Milan AC, on n’aurait pas été favori. Quand on joue le Real, t’avais l’impression qu’on était des enfants et qu’on allait se faire démonter. Et le mec de l’Équipe, après notre défaite 4-2 là-bas, à Madrid, alors qu’on mène 1-0 à la mi-temps, il écrit en gros que le match retour, ça sert à rien de le jouer. Mais on fait l’exploit. Et donc, derrière, il nous suce (rires).

JR25 et Pedro Mendes

Virage : Et si vous gagnez la finale contre Porto, vous allez quand même à Paris ?

Jérôme Rothen : Oui parce que c’est déjà acté. À l’époque, en gros, j’ai une offre de la Juve, une offre de Barcelone et une autre de Chelsea. Et Paris. Et moi, dans ma tête, fin avril, c’est clair, je veux aller à Paris. Déjà, j’ai les boules que Monaco ne m’ait rien proposé. À moi et aux autres joueurs offensifs, c’est pour ça qu’on est tous partis. Ça a été très très mal géré. Moi, t’imagines, à l’époque, j’avais mon contrat quand je suis arrivé de Troyes, à Monaco. J’avais pas renégocié depuis deux ans et demi ! Et donc, quand je sais que le PSG entre dans la danse, je dis à mon agent que je veux aller à Paris. Vahid ou pas Vahid, je veux y aller ! C’est chez moi, je veux y aller. Je prends cette décision-là. La première discussion que j’ai avec Paris, si je ne suis pas amoureux du club, je ne viens pas. Alain Roche m’appelle. C’est mythique ! Et quand je vois qu’Alain Roche sortces jours-ci un bouquin, un dictionnaire, où il met que Rothen, c’est un caractériel, difficile à gérer pour les entraîneurs, pour les présidents… Bref, il m’appelle ce jour-là. Je l’ai vu jouer mais je ne le connais pas personnellement. Et donc, Alain Roche le directeur sportif m’appelle. La première phrase qu’il me dit : “Je t’appelle parce qu’on m’a dit de t’appeler…” Véridique! Je te jure que je n’invente rien. Il poursuit : “Je pense que financièrement, on ne peut pas lutter avec les clubs qui te veulent. Nous, on est intéressé mais je ne me fais pas d’illusions…” T’imagines !!! “Un joueur de foot reste un joueur de foot mais Vahid veut, le président veut, Canal veut et donc, je t’appelle, je fais mon job et je garderai contact avec ton agent…” Voilà comment ça se passe. Je raccroche et je dis à mon agent : “ Mais il est hallucinant Alain Roche !!!” Après, il y a l’histoire sur le montant du transfert. Monaco est ok à dix. J’ai leur parole. Paris propose d’abord huit, puis neuf pour finalement s’aligner à dix, je savais que Paris pouvait même aller jusqu’à douze, Graille, le président de l’époque, me l’avait dit. Et là, Deschamps refuse. Moi, je suis à l’Euro au Portugal, à deux jours du match contre la Croatie. J’appelle direct Deschamps. Lui rappelle qu’ils avaient donné leur parole. Graille me rappelle pour me calmer. Au final, ça s’est fait à onze avec des bonus. Alors qu’au départ, ça devait se faire à dix. Je te raconte pas qui s’en est mis plein les poches au passage… T’as compris… Bon, le principal, c’est que ça s’est fait au final mais le discours d’Alain Roche, c’était juste hallucinant ! Et maintenant, il me traite de caractériel… Après, il vaut mieux avoir des mecs qui prennent des risques et qui portent leurs couilles sur un terrain que des mecs qui ne disent jamais rien. Surtout dans un club comme Paris.

Combat de consultants

Virage : Tu étais abonné au Parc plus jeune ?

Jérôme Rothen : J’étais abonné à Auteuil, avec mon père. Le premier match que j’ai fait, j’avais quatre ans, c’était la finale de la Coupe contre Saint-Étienne, en 1982. J’ai plein de flashs qui me reviennent quand j’y pense. Quand je vois Safet Sušić jouer… Les derbys contre le Matra Racing… Moi, j’étais dans le 92 et il faut savoir que le Matra offrait des places mais moi, je ne voulais pas supporter le Matra ! Je me souviens de Christian Perez, Joël Bats, son dernier match quand il lance ses gants dans le virage et que je ne suis pas loin de les récupérer, plein de flashs comme ça. Il y a aussi la finale en Coupe de France contre Nantes, celle où l’on gagne, avec Ginola…

Virage : Et donc, ton premier match avec le maillot du PSG au Parc, tu avais les larmes aux yeux ? Ou tu étais plus dans la préparation sportive ?

Jérôme Rothen : Non, non, c’était énorme ! Tu veux que je te dise, ça va même plus loin que ça. La première fois que je mets le maillot du PSG, on est en stage à Aix les Bains, on joue Grenoble, il me semble, un match de préparation. Je n’avais repris que depuis une semaine, avec l’Euro. Les autres avaient repris depuis trois semaines déjà. Et Vahid me demande si je veux jouer. “Bien sûr que je veux jouer !!!” Je ne suis pas prêt, je rentre une mi-temps. Mais ce jour-là, je m’en souviens, comme si c’était hier. Et pourtant, c’était un stade de campagne mais c’était vraiment particulier. Il y avait aussi eu ce match à Evry-Bondoufle contre la Juve, avec plein de supporters parisiens. Les premières fois, c’est énorme. Marquer au Parc ? C’était contre Nice. Alors là… Quand je reviens de blessure, je marque mon premier but contre Nice, du côté Auteuil. J’aurais pu faire quatre fois le tour du terrain (rires). On m’a souvent reproché de rester à la fin des matchs, d’aller saluer le public, on me traitait de suce-boules. Mais je ne me forçais pas. C’était pas du tout calculé. Même après une victoire à l’arrache, un pauvre 2-1 à l’arrache, je prenais un kif énorme à faire le tour du Parc, à entendre les supporters chanter mon nom.

Virage : Quel est pour vous votre plus beau match sous les couleurs parisiennes en tant que joueur ?

Jérôme Rothen : Il y a eu quelque chose de particulier avec cette finale de coupe de France contre Marseille au Stade de France. Ce match-là, il y avait une ambiance exceptionnelle, il restera gravé dans ma mémoire, j’ai pris mes enfants avec moi sur le terrain, avec tout le virage rempli, j’ai pris le micro du Stade de France, “Qui ne saute pas est marseillais !”, moi qui gueule à Vikash de ne pas frapper au but et lui qui la met au fond, c’était incroyable ! Mais mon plus beau match, c’est encore contre Marseille au Vélodrome. Quand on gagne 4-2 en championnat en octobre 2009 je crois. Je marque sur coup franc, je donne le premier but à Guillaume Hoarau et je donne aussi le dernier. Franchement, gagner au Vélodrome, avec Paris, marquer…

Virage : On les entend les insultes là-bas, pendant le match ?

Jérôme Rothen : Ah je te rassure, on les entend les insultes. Et les boulons, je les ai sentis aussi (rires). J’ai tout pris sur la tronche là-bas… Je jouais toujours avec un t-shirt Ici C’est Paris sous mon maillot. Et là, ce soir-là, je leur ai montré aux ultras marseillais, à toute la tribune, j’étais fier ! Les mecs bavaient, ils voulaient casser le stade. Incroyable. Tu vois, ça, c’est des souvenirs !

Le rêve de tout homme au Vélodrome

Virage : Pourquoi, lors de la finale contre Lens, celle de la fameuse banderole, vous ne tirez pas le pénalty ?

Jérôme Rothen : Si tu te souviens de l’image, moi, je vais pour récupérer le ballon. J’en avais tiré quatre cette année-là, dont un à Marseille, un à Lyon. Bernard Mendy est remplaçant ce jour-là. Et il rentre. Et puis ce pénalty. Déjà, il est limite, le péno…

Virage : Il n’y est pas. Ce qui en fait le plus beau pénalty au monde…

Jérôme Rothen : Ouais, il n’y a rien et il y a pénalty (rires). Je vois Bernard aller récupérer le ballon. Je pensais qu’il allait me le donner. Et il me dit : “Non, non, non, je le sens.” “Mais Bernard, qu’est ce que tu fais ? Donne moi le ballon!” Et lui: “Non, non, laisse, s’il te plaît !”. Le seul truc qu’il ne faut pas pour tirer un pénalty, c’est de se chopper avant. Donc, moi, je me recule, il a pris le ballon. Et je me retourne, je m’en souviens encore et là, je vois Camara et Armand dans le rond central, qui me demandent ce que je fais. Je leur dis que c’est finalement Bernard qui va le tirer. Et eux: “Non, non !!!” (rires). Et en plus, Bernard le tire d’une façon ! Mais il les tirait bien Bernard, les pénos. Et à l’arrivée, on gagne. Voilà. Bernard, c’est un bon mec et un vrai amoureux du PSG. Si t’as que des mecs comme Bernard, tu ne joues peut-être pas le titre tous les ans mais tu ne joues jamais le maintien.

Virage : Elle est vraie cette anecdote géniale de Jérôme Rothen qui, dans l’avion du retour après le match contre Sochaux où Paris évite la relégation de justesse en 2008, entonne “Les Corons” pour se moquer de Lens, qui, lui descend en L2 ?

Jérôme Rothen : (rires) Bien sûr mais je n’étais pas le seul à chanter, faut pas croire (rires) !

Virage : Ultime question Jérôme. Si vous deviez choisir entre le PSG de la tête de Kombouaré ou celui d’aujourd’hui ?

Jérôme Rothen : Celui d’avant, tous les jours ! Tous les jours par rapport à une chose très simple : l’ambiance qu’il y avait dans ce stade. Avant, c’était hallucinant !

Et aujourd’hui, c’est effrayant, terrible, vertigineux. Paris a sombré en Espagne. Et les paroles de Jérôme Rothen résonnent avec encore plus de douleur. Trois semaines après cet entretien et une victoire splendide au Parc. Pas de doute, avec ou sans Rothen, avec ou sans Emery, Paris reste Paris : Une machine imprévisible, capable de tout et même du pire. Une seule chose compte désormais: Confier l’équipe et notre destin à un seul homme. Son nom est Pastore. Javier Pastore.

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