Zavatt, Capo des Boulogne Boys

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ZAVATT est considéré comme l’un des meilleurs capos ayant officié au sein des BOULOGNE BOYS.  Ce groupe emblématique de la tribune Boulogne, créé en 1985,
a souffert d’une réputation parfois sulfureuse et en même temps fantasmée par beaucoup. Respecté dans le monde ultra, craint par le grand public et les medias, souvent incompris, il nous semblait donc intéressant de revenir sur leur l’histoire.
Et qui de mieux que l’un de ses plus grands porte-voix pour en parler.
Retour sur 20 ans de PASSION ULTRA.


Zavatt Virage Boulogne Boys PSG

Pourquoi es-tu devenu supporter du PSG ?

Je le suis devenu à mon insu. Je ne m’intéressais pas trop au foot quand j’étais petit. C’est venu en grandissant. Un jour mon beau père, avec qui je vivais depuis l’âge de 2-3 ans et qui était un grand fan de foot, m’a emmené voir un match au Parc. Et comme pour beaucoup ça été hyper marquant. C’était un PSG vs Matra Racing. On était en tribune latérale et ça s’est soldé par un partout. (Ndlr : 8 avril 1988). Il y a eu deux faits marquants ce soir là. Déjà une charge à l’extérieur du Parc. J’ai vu des mecs courir. Je ne sais pas qui chargeait qui honnêtement. J’avais eu peur évidemment. J’avais 9 ans. Le deuxième événement ce sont les supporters en tribune. Côté Boulogne il y avait ceux du PSG et côté Auteuil c’était ceux du Matra. j’ai passé mon temps à regarder la tribune Boulogne. Plus que le match. Quand le Matra a marqué, j’ai vu des gens se lever autour de moi et je ne comprenais pas. Si je venais au Parc des Princes c’était pour supporter le PSG. La question ne se posait pas. J’ai ressenti une forme de colère et je m’en souviens très bien. Pourquoi étaient-ils pour l’autre équipe ? Et puis il y avait aussi Joël Bats dans les buts parisiens. Quand j’ai commencé le foot je voulais être gardien, je voulais être Joël Bats.

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Tu as continué ensuite à aller au match avec ton beau-père ?

Zavatt dans ses cages (c) Collection personnelle

Oui et vers mes 12-13 ans je le saoulais de plus en plus pour aller au Parc. Et pour avoir des places les plus proches possibles des supporters de Boulogne Bleu pour être au plus près de l’ambiance. Je me souviens que j’allais au Parc avec des rouleaux de PQ dans mon sac. Je voulais faire mes petits tifos. Ça a continué comme ça jusqu’à ce que je puisse y aller tout seul.

C’était à partir de quand ?

Quand j’étais au collège. J’en avais marre d’écouter les matchs à la radio chez moi. J’habitais à côté d’Enghien-les-Bains, j’avais dans les 14 ans. Ce n’était pas facile pour aller au stade car il fallait aller jusqu’à Gare du Nord. Quand on rentrait du match il ne fallait pas rater le dernier train, puis il fallait remonter à pied. Parfois j’y suis allé avec mon petit scooter. Un jour je me suis décidé à aller en virage. Pas forcément à Boulogne ou Auteuil car Auteuil existait à ce moment-là. Pour être transparent, j’avais une petite appréhension pour aller à Boulogne. Avec la notoriété, ce qui s’était passé… J’osais pas trop.

Donc mon premier match en virage s’est passé à Auteuil. Mais mon premier match à Boulogne c’est PSG vs Arsenal. (Ndlr : 29 mars 1994).

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Et sur ce match, je reste persuadé, et c’est sûrement un fantasme personnel lié au choc, que j’ai vu un anglais mort. A côté de la station Total. Et j’ai toujours pensé, et ce n’est sans doute pas vrai, que ça a été caché. J’ai vu une fight monumentale. Ça partait de partout. J’ai eu peur. J’ai vu cet anglais à terre en train de se faire lyncher, mais vraiment lyncher. Et puis il y a une voiture qui est arrivée et qui a stoppé au feu rouge. 3-4 mecs en sont sortis, chaussures coquées, et ils l’ont fini alors qu’il ne bougeait plus. Je me rappelle de sa tête qui était frappée dans tous les sens par ces mecs, déformée comme une poupée de chiffon… Si ce brave homme est encore vivant, il doit son salut au mec de la station service qui est sorti avec un flingue et qui a tiré en l’air… voilà… Et là je dois me diriger vers Boulogne. Je croise un CRS et je lui demande si c’est dangereux d’aller en tribune. Et là il me dit « Non c’est bon ne t’inquiète pas ». Je me rappelle l’entrée dans la tribune, la peur au ventre mélangée à de l’excitation, le béton du Parc qui tremble, je monte les escaliers et je me retrouve par hasard dans le bloc des Boulogne Boys. Ça reste un sentiment dingue. Ce jour-là je suis piquousé. A partir de ce moment je vais régulièrement au stade sans le dire à mes parents. Et je fais quelques déplacements à Strasbourg ou Caen, pas trop loin, en train avec des mecs plus âgés, que j’avais rencontrés.

Certains anciens t’ont pris sous leur aile ?

Pas au début. Mais à un moment, avec des potes du collège, on a commencé à aller ensemble au Parc. Sauf que eux allaient à Auteuil. Quand j’ai donc commencé à m’investir, ça a commencé à Auteuil. Un soir je me suis retrouvé au niveau des tambours dans le bloc des Lutece Falco. Et je sens que je n’accroche pas. Pas à cause des gars du groupe qui étaient super sympas et dont l’état d’esprit et le délire me parlaient vraiment, mais car personne ne veut vraiment m’intégrer. Pendant une demi-saison je navigue entre Auteuil et Boulogne. Et c’est à Boulogne où l’on a commencé à me donner quelques petites responsabilités. Je me sentais hyper fier de distribuer les tracts d’avant match « La voix des Boys », d’aller vendre le fanzine. Je me rendais utile, j’aimais ça, et là j’ai démarré. Je prends ma première carte des Boulogne Boys en 1996. Je fais pas mal de déplacements avec le groupe et notamment pour la finale de Coupe des Coupes à Bruxelles. Sur ce déplacement c’était une très grosse organisation. Il y avait près de 150 bus affrétés. Je suis parti dans ceux des Boys qui en avaient déjà une dizaine à eux tous seuls. Juste pour les encartés ! C’était un moment important car j’étais Boys, dans le car numéro 1 avec le noyau dur.

(c) Collection personnelle

T’es pas au fond du car mais devant, le fond ce sera pour quelques années après. J’ai sympathisé avec des gars, j’ai fait des rencontres. La preuve en est c’est que certaines de ces personnes que j’ai rencontrés sur ces déplacements sont toujours mes amis. On part en vacances ensemble, on est témoins de mariage les uns des autres. Ça marque une vie. Puis j’ai commencé à prendre de l’importance dans le groupe juste après Bruxelles. C’est là que je prends le méga officiellement. Sur la saison 1996-1997 pour les petits matchs lorsque personne n’a envie de le faire. La première fois c’était un PSG vs Nice tout pourri où il n’y avait pas d’ambiance. Le Capo pose le méga car il est saoulé. Je le prends, je me balade dans la tribune avec, je fais le con, je me sens à l’aise, les gens se marrent et l’ambiance part. Et là on me dit de le refaire occasionnellement. La saison suivante je le prends définitivement et je ne le quitte plus jusqu’en 2005. 8 ans, tous les matchs sauf quand je suis interdit de stade.

Et ce surnom Zavatt, il vient d’où ?

On en revient à cette fameuse finale de Bruxelles. Quand on est parti je portais juste un t-shirt et une veste Boulogne Boys. Je me suis fait chier dessus par un énorme pigeon. Cela m’aura porté bonheur du coup… J’ai dû enlever ma veste et la laisser dans le car. On s’est baladé en ville et j’avais du coup plutôt froid. On est passé devant un magasin de souvenirs… Sur ce genre de déplacement, avec l’effervescence et l’adrénaline, ça nous arrivait de nous servir un petit peu… C’était du libre service. J’ai attrapé un blouson avec une tête de clown dessus. Et quand on faisait les cons dans le bus au retour il y en a un qui, en me voyant faire des pirouettes, m’a dit « Putain Zavatta arrête de faire des conneries »… Zavatta est devenu Zavatt… Tout simplement.

Tu t’intéressais à l’époque au mouvement ultra en Europe, notamment en Italie ou en Angleterre ?

Contrairement à d’autres dans le groupe j’étais plus intéressé par la culture anglaise. Le pub, le rock, les chants profonds à texte faisant souvent référence à l’histoire d’une ville, d’un club, d’une région. Des vrais chants avec de fortes significations. J’étais à la croisée des chemins entre la culture anglaise qui me fascinait, et la culture italienne, plus pour les tifos et la gestuelle. Du coup aux Boys j’étais à ma place car il y avait vraiment ce mix.

Comment définirais-tu les Boys dans le mouvement ultra ?

Pour moi en une phrase, c’est le premier vrai groupe ultra français avec le CU84 (Ndlr : Commando Ultra 84, groupe de supporters de l’Olympique de Marseille, fondé en 1984, qui occupe la partie basse du Virage Sud du Vélodrome). C’est le groupe ultra par excellence. Qui a pris naissance dans une tribune qui n’était pas ultra. Mais qui a voulu animer une tribune qui l’était de façon anglaise, en l’orchestrant différemment avec des bâches, des tifos et des gestuelles. Et de leur naissance jusqu’à leur disparition, ils ont gardé un cap, une vision du supporterisme et en ont rarement dévié. Il y a eu des hauts et des bas, le groupe a failli disparaitre plusieurs fois. Quand je suis arrivé avec toute une nouvelle vague de jeunes qui s’est vu intégrée par plusieurs anciens qui ne voulaient pas laisser tomber le groupe, ça a été une période clé. Je pense que, tous ensemble on a sauvé le groupe à ce moment là.

Pourquoi sauver ?

Ceux qui géraient le groupe avaient déjà un certain âge, près de 40 ans pour certains, dans un Parc des Princes pas très garni à l’époque. Et Boulogne était plus connu pour le côté Boulogne que pour le côté Boulogne Boys. Il y a eu des amalgames qui m’énervent encore aujourd’hui. Il y a eu le PSG vs Metz avec les 150 fumis, des procès, des condamnations, des règlements de compte, un des gars du bureau qui s’était barré avec la caisse. Plus personne ne voulait gérer le groupe. Heureusement qu’il y a eu cette relève et plusieurs anciens aux commandes (mais encore jeunes comparés à ceux qui ont arrêté) qui a voulu faire évoluer le groupe et nous ont tous vite et bien intégrés. Mais la culture de ce groupe est restée la même. En plus d’être capo j’ai été vice-président de l’association. J’ai aussi participé à la rédaction de « Clameur » le fanzine du groupe, pas tout seul bien-sûr. Higgins, L’ancien vice-président du groupe en était vraiment le rédacteur en chef. Il avait aussi géré le site web des Boys où tu pouvais notamment retrouver les compte-rendus de match.

(c) Merry Moraux

Quels sont tes meilleurs souvenirs d’ambiance dans le Kop ?

Déjà mon premier match face à Arsenal bien-sûr. Et le fameux match contre le Real Madrid en 1993. Ça reste un souvenir extraordinaire. On ne pouvait même pas maîtriser l’ambiance. A peine le capo marmonnait dans le méga que le Kop prenait feu. Ça chantait tellement fort que ça te résonnait dans les oreilles. J’avais les oreilles qui sifflaient, en saturation ! Mais en fait je me rends compte et me souviens que pour ce match j’étais allé à Auteuil n’ayant pas eu de place à Boulogne. Mais ce soir-là c’était leu feu partout. De façon un peu plus récente il y a aussi eu PSG vs Bucarest (Ndlr : 27 aout 1997). Je suis au méga, ou plutôt à la sono, sur ce match et beaucoup de gens m’ont envié. J’ai été avec le micro pendant 4 heures. On a commencé une heure et demie avant le match et je n’avais jamais ressenti une telle ferveur. A peine je lançais quelque chose dans le micro que les 6.000 personnes de la tribune reprenaient à l’unisson avec une puissance vocale que je n’avais jamais entendue. On a chanté fort comme jamais. Le Kop était plein, Auteuil aussi, deux heures avant le match. Je n’ai plus eu de voix pendant une semaine et quand je suis rentré chez moi, mes oreilles sifflaient tellement que je n’entendais plus rien. Impossible de dormir cette nuit-là, entre l’excitation qui ne retombait pas, le fait de ressasser toutes ces images incroyables, sans oublier ce bourdonnement interminable dans mes tympans. En tant que capo, ce match-là, celui contre le Steaua, celui contre Liverpool en 97, et celui où on prive Marseille du titre en 99 ou celui de 2008 où on évite la relégation, ça reste mes plus beaux souvenirs. Pour te dire à quel point la passion peut te rendre maboule… Le PSG vs. Liverpool de 97 (Ndlr : 10 avril 1997), j’ai 19 ans, je suis au ski. Le match est un jeudi soir. Je ski jusqu’à midi, je monte au Parc en caisse, je suis au méga avec les anciens capo, « on vient on gagne et on s’en va », 3-0, je reprends la bagnole, j’arrive à 6H du mat, à 9H suis sur les pistes… On avait la santé.

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Tu as été à Anfield aussi ?

Oui. Un de mes plus beaux souvenirs de déplacement. L’avant-match extraordinaire avec l’accueil des anglais. La fight qu’il y a eu aussi… Et l’ambiance dans le stade. On se qualifie en perdant 2-0. Anfield était chaud bouillant. On a dû vivre une des plus belles ambiances à Anfield tout en se qualifiant. On gagnait sur tous les tableaux.

Pour revenir sur l’histoire de la tribune Boulogne, étiez-vous le seul groupe revendiqué ultra ?

Oui. Après il y avait aussi les Rangers et les Gavroches. Mais si on doit faire une échelle de l’ultra, les Boys étaient à 10 là où les Gavroches ou les Rangers étaient à 6. En fait ils cochaient certaines cases du mouvement ultra, mais aussi de la mouvance « Indep’ ». Ils étaient à cheval entre les deux. Car dans les « indep’s », il y avait de tout. Ils étaient vraiment au centre de toutes les mouvances dans la tribune. Pour le reste de la tribune, entre les indeps et les hools, la majorité d’entre eux étaient de vrais amoureux du club. Alors certains aimaient se taper mais ils ne venaient pas pour ça au stade. Ils étaient vraiment amoureux de leurs couleurs. Ils ne chantaient pas forcément et ne faisaient pas de tifo car ils avaient cette culture anglaise, mais je les respectais vraiment pour cet amour. En tout cas certains de nos tifos réalisés sur toute la tribune nécessitaient qu’ils acceptent de lever les feuilles ou de tendre les voiles et cela se passait régulièrement dans de bonnes conditions.

Tes tifos préférés en K.O.B (Ndlr : Kop Of Boulogne) ?

Question difficile. Allez il y en a 3. Déjà celui pour les 15 ans des Boys. Puis des 20 ans des Boys car il y a eu énormément d’animations différentes tout au long du match (avant-match, mi-temps, pendant le match…) Et celui contre Metz avec l’Arc de Triomphe. On avait d’ailleurs ressorti la voile pour un PSG vs Marseille uniquement en cas de victoire. C’était en 2002. Avec une banderole qui l’accompagnait « L’heure du triomphe a sonné » et avec le drapeau français qui s’agitait en dessous. Ça n’avait rien à voir avec la réputation de Boulogne et les interprétations qui en ont été faites, ou ce que l’on avait pu entendremais c’était le vrai symbole de l’Arc de Triomphe avec son grand drapeau qui flotte en dessous lors des moments clés de notre histoire et des commémorations. Celui de la République. On a mis 8 mois à préparer ce tifo. Tout a été peint à la main et c’est la première fois qu’un groupe du Parc utilisait le toit et des cordes pour tendre à la verticale une voile faite maison.

(c) Panoramic

C’était difficile d’animer toute la tribune pour toi ?

Oui car à la base le K.O.B  n’est pas une tribune ultra à proprement parler. Les Boys étaient respectés mais pas par tout le monde. Pour faire l’unanimité, il fallait avoir un discours intelligent et adapté à tout le monde. Le fait que j’avais un vrai respect pour la tribune Boulogne m’a aidé car ça se ressentait. Des « indeps », des Rangers ou des Gavroches me l’ont dit : « Quand tu prends le méga tu n’es pas considéré comme un Boys, mais comme un ultra de la tribune Boulogne ». Ça s’est bien passé. Il m’est même arrivé de me déplacer dans la tribune lors des soirées où l’ambiance était compliquée, de ne pas rester au centre du noyau Boys pour me coller aux autres groupes. Alors oui j’ai aussi pris des noms d’oiseaux, on m’a mal regardé, on m’a insulté, mais je suis resté debout et j’ai continué. Ma plus grande satisfaction était de mettre l’ambiance dans toute la tribune. Mon groupe c’était les Boys mais l’important ce n’était pas que ce soit uniquement les Boys qui mettent l’ambiance. Il fallait une tribune en fusion.

Comment vivais-tu les critiques faites à l’encontre des Boulogne Boys ?

Je les comprenais. Il y a eu des quiproquos, des malentendus, le jeu des medias. Le point de départ, c’est que dans le nom du groupe il y avait Boulogne. Du coup les gens qui voyaient ça de loin confondaient Boulogne Boys et Kop de Boulogne. Dès lors qu’il y avait des prises de position, des mouvements ou comportements dans cette tribune c’était directement associé aux Boys. Moi je savais ce que faisait le groupe, sa philosophie, je vivais avec. Je dis pas que 100% des gens du groupe étaient parfaits. Mais à minima je savais que la totalité des messages officiels du groupe correspondait à mes valeurs. Le groupe était apolitique et nous le rappelions régulièrement. Le milieu ultra le savait et le sait encore. Alors ce n’était pas simple tous les jours mais ce qui me blessait c’est que certains n’ont jamais compris que si les Boys n’avaient pas été là, seul le côté radicalisé de la tribune aurait pu prendre le dessus. C’était à cette époque-là plus facile de quitter le K.O.B que de rester et de se battre pour cette ligne directrice et la maintenir.

Il est vrai que vous étiez parfois ceux qui étaient les plus emmerdés par les supporters les plus violents du K.O.B ?

C’est vrai. On pouvait se faire emmerder par certains « indeps » mais en même temps il ne fallait pas toucher aux Boys. C’est là où c’était paradoxal. On était les casse-couilles de la tribune car par moments on était trop dans notre délire ultra. On voulait faire le spectacle en tribune. Les « indeps » par définition ne veulent pas qu’un mec, un capo, vienne leur donner des ordres et je le comprends. Ils veulent supporter comme ils ont envie. Ça je le respecte, c’est dans la culture anglaise. Or, les ultras c’était Auteuil, alors cela arrivait qu’une infime partie nous fasse comprendre que le mega et les tabours c’était en face. Mais notre tribune c’était Boulogne et ce Bloc B3 bleu. Mais oui, cela n’était pas tout le temps facile et il y a eu des moments de tension, voire de menaces avec certains. Mais il fallait soit faire avec, soit quitter la tribune…

Comment tu vivais l’essor du Virage Auteuil ?

Je l’ai très bien vécu, au contraire. En même temps, quand je suis devenu actif aux Boys, Auteuil était déjà bien en place et avait quand même acquis sa réputation de tribune Ultra. Ça m’a motivé à faire encore plus pour mon groupe, car il y avait forcément une petite forme de compétition. Et comme dans toute compétition, tu veux faire mieux que l’autre. Donc cela ne pouvait qu’être bénéfique pour tout le mouvement ultra parisien. C’est ce que je pensais en tout cas. Il y avait quand même un respect mutuel à l’époque, notamment avec les Lutece Falco mais pas que. Egalement avec certains groupes, et les Tigris toute première génération, il y a eu plus qu’une entente, certes éphémère, mais quand même. Lors des déplacements, il y avait des rapprochements, des soirées en commun entre certains des deux groupes. Je me souviens d’un dep’ à Guingamp où les Lutece et les Boys étaient ensemble. Il y avait des potes des deux côtés. Aldo des Lutece était pote avec des Boys. Pas de soucis. Alors oui il y a eu des moqueries, de la jalousie car le club a aidé financièrement et a poussé pour monter le Virage Auteuil. Certains considéraient qu’Auteuil n’existait pas avant, quand le stade était en grande partie vide, qu’ils n’avaient pas été là dans les galères, qu’ils étaient nés pendant l’ère Canal+, une ère favorable. Sauf que 10 ans après leur création ils étaient parfaitement légitimes, autant que nous. Tout a un début, chacun a eu le droit de s’exprimer. Franchement. Et les Boys ont connu leur deuxième essor un peu grâce à ça, à la fin des années 90. On a atteint près de 1000 personnes encartées aux Boys. Peu de groupes ont atteint ce chiffre. Ça nous a rendu encore plus forts.

PSG vs ASSE 2000/2001 (c) Collection personnelle

Vous répondiez aux chants d’Auteuil ?

Ce n’est pas qu’on répondait, mais le fameux échange « Allez Paris » entre les deux tribunes, il vient de nous. Je crois que c’était lors d’un PSG vs Marseille. A l’époque on n’a pas les technologies d’aujourd’hui. On n’a pas les téléphones ni les Talkies. Avant le match je vais voir Gilles alias MacMega (Ndlr : Capo des Lutece Falco) et je lui dis « Ecoute je voudrais qu’on essaye un truc. Le chant Allez Paris, Paris est magique, j’aimerais qu’on se le réponde. Si tu me le permets, j’aimerais le lancer vu que j’en suis à l’initiative ». Gilles a été d’accord tout de suite. On a choisi un moment dans le match. On a trouvé un signal où on agitait un drapeau, où il me répondait avec un autre drapeau pour me dire qu’il avait compris. On faisait tribune morte, silence, et là on a enchainé le truc. Ça a marché du premier coup. Une jouissance. Le stade qui applaudit, les tribunes qui applaudissent… A chaque fois je retourne au Parc et que je l’entends… Ça me fait un truc. J’en parle même à mes filles. Ça me rend nostalgique. Mais il y a un truc qui est resté, il y a une âme qui est là, malgré tout ce qui s’est passé après. Ça a marqué les consciences. Mais tu sais quoi, je rêve d’un truc. Peut être que je ne le ferai jamais. Un jour j’irai à Boulogne, j’irai au milieu du petit groupe que je vois en train d’essayer de se monter. Je leur dirai « Ok les gars c’est pas mal ce que vous faites mais maintenant on va le faire bien. Je vais vous montrer. » Je prends 10 min. de mon temps et j’essaie. Je me remets debout sur une barrière, tant que toute la tribune n’est pas debout il ne se passera rien, je ne lâcherai rien et là on lance un chant, juste un. Si le chant part, c’est bon je peux m’en aller. Mais bon, cela reste un rêve je pense…

Revenons sur la légende des Boulogne Boys. Raconte-nous l’histoire du vol de bâche des Bordelais qui est considéré comme mythique dans le monde ultra français.

Il y a une vraie genèse à cette histoire. Tout commence sur un match de Coupe de France bien pourri en semaine à Pau. Une dizaine de Boys, même pas, descendent. A la fin du match, le bureau des Boys retourne à la voiture avec la bâche, et là, guet-apens… Ils se retrouvent face une bonne dizaine d’Ultras Marine (Ndlr : groupe ultra de Bordeaux) armés. Et ils se font lynchés. Nicolas, le président des Boys, qu’on appelait Nicochef, en faisait partie. Il était non violent, n’était pas un haineux, un vrai ultra à qui le groupe doit beaucoup. Pas un leader dans l’âme, mais avec une volonté de sauver le groupe à l’époque. Utilisant l’art de l’organisation et de la gestion d’une entité juridique. Ce qui imposait le fait d’avoir de fortes responsabilités. Bref une crème et une des personnes les plus importantes que le groupe ait connu. Les Boys c’était toute sa vie. Malgré la violence de l’attaque, il n’a pas voulu lâcher la bâche. Il a fini par céder au bout d’un moment. Doudou, qui était dans le bureau des Boys et qui était l’artiste qui dessinait nos tifos en faisait aussi partie. C’est à ce moment-là que les Ultras Marines sont devenus la haine des Boys, bien avant tout autre groupe de tout autre club.

Lors du match contre Bordeaux au Parc des Princes qui a suivi cet incident, on attendait tous que les bordelais sortent la bâche. On avait tout préparé pour les attaquer avant le match, pour attaquer le parcage, les bus, mais ils n’ont jamais eu les couilles de la sortir. Par contre ils ont sorti une bâche avec écrit dessus « Les Boys on les vole, les Girls on les viole ». Ce qui m’a rendu complètement dingue. Ce jour-là j’ai pété un câble en tribune. A posteriori je ne me reconnaissais plus. A l’époque, j’avais des proches actives aux Girls. Messieurs les bordelais, ce soir là, ça n’est pas passé. Pour la première fois de ma vie je suis devenu violent. Il n’y avait plus rien d’autre qui comptait que de me venger. J’ai laissé mon cerveau dans le vestiaire. C’était plus qu’un bout de tissu. On s’était fait agresser, humilier, insulter et surtout dans des conditions contraires aux règles et respect du mouvement Ultra. Trop facile et sans aucun honneur !

Lors du déplacement suivant à Bordeaux, c’est le match où Jay-Jay Okocha met son but de dingue (Ndlr : 8 août 1998). Mais c’est le premier match de la saison. On voulait absolument monter une opération là-bas mais vas-y pour mobiliser les troupes en plein été. Alors on a pris le listing des adhérents. Il n’y avait pas les réseaux sociaux à l’époque. On les a tous appelés un à un méthodiquement pour leur demander de descendre à Bordeaux. On a fini par réunir une quarantaine de Boys avec comme mission : récupérer la bâche. C’était ambitieux. Mais on avait réussi à récupérer l’adresse du photographe des Ultras Marine. Je ne sais plus comment. Il avait pris lui-même une photo de notre bâche. On se dit que c’est peut être lui qui a la bâche. On part à Bordeaux la veille. Malheureusement des « indeps » étaient arrivés avant nous la veille et avaient retourné Bordeaux. Ils avaient été dans le pub des bordelais où ça a dégénéré. Du coup la ville était en état de siège. Ça a compliqué notre plan, mais le ton était déjà donné. Quand bien même on se dirige à l’adresse indiquée… Et c’était une caserne de pompiers ! C’était un pompier putain ! Autant te dire que c’était mort. Lendemain jour de match. On traîne dans Bordeaux.

Parcage Boys à Bordeaux (c) Collection personnelle

Et là on est au Mac Do. Les bordelais nous envoient des lapins. Pour ceux qui ne connaissent pas cette technique bordelaise, ça consiste à envoyer des mecs qui viennent te chauffer. On est une cinquantaine de gars et on les repère. Ils nous chauffent avec leur look d’Ultras Marine ! Nous, plus de cerveau, on se jette dans la gueule du loup. On les course, on part de la Place de la Victoire, puis dans des petites rues qui mènent à leur local. Ils sont une trentaine armés de barres de fer devant leur local. J’ai encore l’image du match au Parc. Ça chauffe, ni une, ni deux on charge. Et pourtant encore une fois je ne suis pas quelqu’un de violent. Sauf que là c’est un contexte particulier.

La porte du local s’ouvre et là ils sont une petite centaine ! Demi-tour, ils nous chargent. Les troupes s’arrêtent et le leader des Ultras Marine s’avance. Je m’avance. Il était bien plus balaise et violent que moi. Et il me dit « Zavatt c’est toi et moi ». Je lui dis « OK, mais si je te défonce tu rends la bâche. Et même si tu me bats, je te promets tu vas quand même prendre des coups ». Je n’étais plus moi-même. A ce moment là, ces enculés de bordelais, et il n’y a pas d’autres mots, ont fait le tour en petit groupe par derrière, car on était sur un croisement. Ils voulaient me prendre à revers et m’emmener dans leur local. A ce moment là, des Boys ont vu la manœuvre. C’est reparti en baston. Et vu le nombre on s’est barré et on s’est quand même bien fait bouger et certains ont pris pas mal de coups. C’était tôt le matin. L’après midi, tous les parisiens se sont réunis Place de la Victoire. Cette fois-ci on était à nombre égal. C’est reparti en bagarre, et là les bordelais se sont faits défoncer. Mais on n’a jamais récupéré la bâche.

Maintenant le bouquet final. On savait qu’on ne récupérerait jamais notre bâche. Donc il fallait qu’on leur fasse la même chose mais en les humiliant. Sans leur faire un coup de pute même si on a essayé notamment à Auxerre lors d’un déplacement des girondins. On était une cinquantaine de Boys mais ils se sont bien défendus et on n’a pas réussi à choper la bâche principale, juste quelques bâches de sections. Ils ont compris là qu’on ne lâcherait pas. Jamais. Dès qu’ils étaient à portée de distance de Paris ils faisaient très très attention. Sauf qu’ils ne se doutaient pas qu’on le ferait chez nous, au nez et à la barbe de tout le monde.

On a organisé un petit commando. A peine une dizaine de gars. Personne n’était au courant à part cette équipe et le bureau des Boys. Il fallait qu’on soit discret. On a préparé notre plan qui consistait à pouvoir descendre dans la fosse de la tribune F (Ndlr : ancienne tribune des visiteurs) lors du match au Parc face aux Girondins. On devait prendre leur bâche et repartir comme si de rien n’était. Et c’est ce qui s’est passé. Sauf que ça s’est déroulé encore mieux que prévu car on a pu déployer la bâche volée en tribune Boulogne en leur montrant nos culs, alors qu’ils la cherchaient encore. Ce qui est important de souligner c’est que les bordelais sont encore persuadés aujourd’hui qu’on a agi avec la complicité du club et de la sécurité, ce qui est complètement faux !

(c) Collection personnelle

Voici comment ça s’est passé car j’ai fait partie du commando. On devait passer par les coursives du Parc pour rejoindre la tribune F. Pour cela il fallait pouvoir ouvrir les portes qui séparaient Boulogne de la Présidentielle. Ces portes étaient aimantées et cadenassées avec de grosses chaînes. Comme on avait accès au Parc la semaine pour préparer les tifos, on a pété les chaines en question. On les a remplacées la veille de la rencontre par des nouvelles qu’on avait achetées et pour lesquelles on avait les clés. On a mis de la graisse sur les aimants car les jours de non match elles n’étaient pas aimantées. Et surtout on a pris contact avec les leaders des Tigris et des Lutece Falco, qui se trouvaient placés au Parc le plus près de la tribune visiteur. On ne leur a pas dit le but de la manoeuvre.

Mais le jour du match on leur a demandé qu’au moment où ils verraient un drapeau spécifique agité dans le bloc Boys à la mi-temps, il fallait qu’ils chauffent les bordelais et qu’ils leur balancent des trucs sur la gueule. C’était une diversion. Ils leur ont envoyé des bombes à eau, ils sont montés sur les grilles pour les chauffer, sans violence pour que la Police n’intervienne pas. Donc à la mi-temps, on est calmement et discrètement passé dans la tribune présidentielle malgré la résistance de cette porte que l’on a vite refermée pour éviter que trop de personnes qui nous avaient vus nous suivent et fassent échouer l’opération.

Petite anecdote, on est passé devant la buvette où on a vu les RG (Ndlr : Renseignements généraux de la Police) en train de prendre un café, mais ils ne nous ont pas vus. On est arrivé et on a descendu la tribune E pour longer la tribune F. On a forcé le passage avec les stadiers qui nous demandaient nos billets. On était en chemise et casquette pour ne pas se faire repérer. Les Boys en tribune nous ont repérés et ont agité le fameux drapeau au bon moment. Auteuil a donc joué le jeu et là je me suis dis : il faut y aller. Fallait pas trop réfléchir, même si le moment de réflexion avant de sauter m’a paru une éternité. J’y vais, j’y vais pas. J’ai le cœur qui bat à 10.000. On a vu que les bordelais étaient accaparés par Auteuil. On est trois ou quatre à avoir sauté dans la fosse. Un jeune Boys et un mec des Cigognes (Ndlr : groupe indépendant de Boulogne) qui n’était pas prévu dans le plan mais qui avait flairé le coup ! Je me suis retrouvé dans la fosse. J’ai vu la bâche au-dessus de moi et je l’ai décrochée avec le mec en tirant un grand coup dessus et elle est vite venue car elle était juste scotchée. On a aussi essayé d’aller prendre celle des Devils un peu plus loin, mais on commençait à être repérés et les gars la tenaient mieux.

Le plan était que les 2, 3 personnes qui sautaient dans la fosse tirent la bâche et les autres au-dessus du muret devaient la prendre et la rouler. Tout s’est déroulé comme prévu sans que personne ne voit rien. Sauf que les bordelais nous ont finalement repéré dans la fosse. Ils nous ont balancé tout un tas de trucs mais personne des leurs n’est descendu sinon c’était le carnage. Je pense que dans l’adrénaline et comme ils n’étaient pas chez eux ils n’ont pas osé descendre. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi ils n’ont pas sauté. Tant mieux pour nous. Du coup je pars en courant et je me retrouve au pied de la corbeille présidentielle. Tout au bout ! Et je vois enfin une main qui se tend bien plus en arrière, c’était un jeune Boys qui devait justement me remonter. Dans un moment comme ça, on perd vite tous ses repères et tout va très vite. On se barre, on repasse par les coursives, on repasse devant les RG qui étaient toujours à leur café, car tout ça s’est passé en 5 min.

On décide de sortir du stade par la tribune présidentielle. On revient à Boulogne. Les stadiers ne voulaient pas nous faire passer. On était 4. Pas de problème, je peux te dire qu’on est passé. On revient dans la tribune, et quand les gars nous ont vu revenir, car ils avaient vu ce qui s’était passé… un truc de maboule ! Explosion de joie. Sauf qu’on ne savait pas où était le mec qui avait la bâche avec lui. Finalement il arrive. Je crois qu’il s’appelait Matthieu. C’était un petit jeune. Je le vois avec son manteau avec une énorme boule. Il me regarde en souriant et me fait un signe de la tête. Enorme jouissance.

Zavatt Boulogne Boys Virage PSG
La bâche des UM87 dans le bloc des Boys. Zavatt est positionné au dessus du L. (c) Collection personnelle

On attend que le match reprenne et on déploie leur bâche sur le parapet à l’envers. Avec une rangée de Boulogne Boys cul nu assis dessus… Avec tout le Virage qui se met à chanter, avec Auteuil « Et elle est où, Et elle est où la bâche Ultra ». Auteuil répond « A Boulogne, à Boulogne, à Boulogne… ». Le lendemain on a appelé le local des Ultras Marine en se faisant passer pour la Police. On leur a dit « Police du 16ème arrondissement de Paris, je crois qu’on a récupéré quelque-chose qui vous appartient ». C’était une fille au téléphone et on l’entend hurler « Christophe ! Christophe, ils ont récupéré la bâche ! ». Le type répond et on lui dit « Bonjour c’est le teinturier du quartier qui nous l’a rendu, ce sont les Boulogne Boys qui lui ont confié, il l’a nettoyé à sec, et vous pouvez vous la mettre dans le cul ». Petit chambrage…

Déplacement d’après à Bordeaux. On avait décidé de rentrer avec la bâche et de la brûler dans leur stade. On a réussi à la rentrer. A la mi-temps on sort la leur, on craque une rangée de fumis et on met le feu à la bâche. De source sûre et véridique on a vu des gens du bureau des Ultras Marine pleurer en voyant ce que nous faisions.

Mais ça ne s’arrête pas encore là. Déplacement suivant, on avait donc volé et brûlé la bâche. Mais on s’était pas mis sur la gueule. Les bordelais c’était vraiment devenu notre ennemi et là il pouvait y avoir de la violence. On est parti la veille du match, de Paris dans un double bus accordéon de 100 places. On avait sélectionné ceux qui monteraient dans le bus. Et on avait prévenu personne d’autres. Ceux qui étaient là savaient pourquoi ils partaient. Ce n’était pas forcément des violents de nature mais ils étaient déterminés. Pas d’enfants, pas ou peu de femmes. On a chauffé le bus toute la nuit, pendant les 8 heures de route. Et au matin, à l’arrivée, c’était des chiens enragés ! On a garé le bus, on est parti à pied au stade Lescure.

On savait que les Ultras Marine arrivaient le matin au stade pour préparer leurs tifos à une entrée précise. On était tous disséminés autour de stade par groupe de 3-4. Certains faisaient la garde. On les a vu arriver. Ils étaient une cinquantaine. Et là il y a eu une vraie bonne fight qui a du durer une ou deux minutes. Et je peux te dire que c’est long. C’est parti très haut et j’ai eu peur qu’il y ait un dérapage. A un moment donné j’ai dit stop, on les laisse, on s’en va. Il y avait des mecs à terre parmi lesquels le leader des Ultras Marine dont je vous ai parlé tout à l’heure. Je pense que j’ai fait un transfert et que j’ai vu l’image de cet anglais avant PSG vs Arsenal. J’ai eu peur pour lui et je me suis interposé, je l’ai relevé. Ils sont rentrés dans le stade, ils ont fermé les portes et on est parti. Certains parmi les Boys m’ont reproché d’avoir arrêté le truc mais j’ai eu peur du drame.

Tu assumes à 100% tout ce qui s’est passé ?

Oui. Tout ceci fait partie du monde ultra. Même si ce n’est pas la finalité du mouvement. Mais ça peut arriver dans des circonstances précises. Tu vois, quand aujourd’hui je vais à Marseille, je discute avec les marseillais, on se chambre, on se marre. Bon je ne vais pas au local du CU84, je ne suis pas idiot mais ça se passe bien. Par contre les bordelais, c’était parenthèse « violence ».

Zavvat Boulogne Boys Virage PSG

NB : L’interview a été réalisée avec le concours de Fred Ramel


Benjamin Navet
Xavier Chevalier

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