La part de l'ange virage psg

La part de l’Ange

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Entre les anniversaires, les états d’âme, les déclarations calculées, les coupes de cheveux, les coups de pub et bien sûr aussi des exploits retentissants sur le terrain, Neymar et Mbappé occupent tout l’espace médiatique parisien.
Tout juste accorde-t-on un peu d’attention à Mauro Icardi et Angel Di Maria parce que parler des « 4 Fantastiques », ça fait classe. Mais il est plus que temps de rendre sa part de gloire à Angel. Le Fideo n’est l’acolyte de personne. Il n’est le Robin d’aucun Batman, l’apôtre d’aucun Messi(e). Angel est un héros à part entière.

Un héros terriblement ordinaire en dehors du terrain. Il est quasiment absent des médias, à moins qu’on ne lui tende un micro en zone mixte. Auquel cas il se limitera à des réponses bateaux, comme s’il voulait expédier au plus vite cet exercice. Il n’a pas de temps à perdre avec ça. Angel est un mec banal. Vous auriez plus de chances de le croiser chez Décathlon qu’à la Fashion Week. Il est plus barbecue que restaurant gastronomique. Plus binouze que Dom Pérignon. Angel, c’est un mec de vestiaire. Jamais le dernier pour déconner. Angel, c’est aussi ce mec qui persiste à faire le fameux « coeur-avec-les-mains » avec l’enthousiasme d’un gamin. Autant de caractéristiques qui n’ont jamais conduit quiconque à la célébrité. Mais Angel pourrait bien être fan de Christophe Maé et sortir en claquettes-chaussettes, on lui pardonnerait. Car pour ce Clark Kent en claquettes, il y a un Superman en Bleu et Rouge. Un numéro 11 dans le dos vaut largement un S sur la poitrine.

Le Fideo incarne comme personne le chaînon manquant entre le haut niveau et le foot de notre enfance, celui qui s’improvisait sur toute surface pouvant de près ou de loin ressembler à un terrain. Di Maria, le professionnel irréprochable à l’efficacité clinique est indissociable d’Angel, le gamin surdoué qui continue à s’amuser sur tous les terrains qu’il foule. L’Argentin est un affectif. Sa carrière a été faite de hauts et de bas, comme beaucoup d’autres. Et à chaque fois qu’il ne se sent pas bien dans son équipe, son niveau chute drastiquement. Nous avons déjà pu le constater à Paris, sous les ordres d’Unaï Emery. Le technicien espagnol n’arrivait pas à tirer le meilleur de son ailier. Il a fallu l’arrivée de Draxler pour qu’il se sente un peu menacé et qu’il se remette à jouer à son niveau. Puis ce sont Neymar et Mbappé qui sont arrivés, et Angel est retourné sur le banc. Il n’arrivait pas à cacher son mal-être et on pensait alors qu’un départ était inéluctable, ne serait-ce que pour qu’il retrouve le plaisir de jouer au foot.

Quand Di Maria rigole,
les adversaires pleurent.

Mais l’arrivée de Tuchel a tout changé. Le jovial teuton a immédiatement accordé sa confiance à Di Maria. Sans surprise, ses performances sont redevenues bonnes. Puis très bonnes. Puis excellentes. Et enfin, totalement indispensables à la bonne forme du PSG. Lorsque Neymar et Cavani sont blessés, Angel prend ses responsabilités, s’impose comme le créateur indiscutable de l’équipe et tire tout le monde vers le haut. A coups de crochets vengeurs, de petits ponts assassins, de coups francs chirurgicaux et de passes millimétrées, Di Maria est redevenu ce joueur génial que l’on avait presque oublié. Mieux, il est le joueur le plus fiable de l’effectif. Jamais blessé, toujours efficace. Quand Di Maria rigole, les adversaires pleurent.

Des exemples ? Pour ses retrouvailles avec le public d’Old Trafford après un passage très mitigé chez les Red Devils, Angel sort un match énorme et donne des regrets à ce club qui n’a pas su l’apprécier à sa juste valeur. Virevoltant, inarrêtable, il se permet même une petite facétie. Un supporteur anglais excédé par tant d’insolence balle au pied lui balance une bouteille de bière au poteau de corner. Angel la ramasse et fait semblant de la boire. La photo a fait le tour du monde. Autre exemple, PSG – Marseille au Parc le 17 mars 2019. Le talent et la vista de Di Maria viennent de pousser Mandanda à la faute en dehors de sa surface. Le temps que la VAR confirme le carton rouge pour le portier marseillais, Angel a déjà placé le ballon pour le coup-franc à suivre et s’est assis dessus. Il attend tranquillement, sûr de lui. Le pauvre Yoann Pelé remplace Steve Mandanda et prend place dans la cage. Quelques secondes plus tard, il va chercher le ballon au fond du filet sans l’avoir encore touché. Angel exulte. Coeur avec les mains.

Angel Di Maria continue de nous éblouir à chaque match. Sa place au Panthéon Bleu et Rouge ne souffre pas l’ombre d’une contestation. Pourtant, il reste un goût d’inachevé. Après le récital à Manchester, il y a eu l’élimination au Parc. Après la masterclass contre Marseille, une fin de saison honteuse et pénible. Il manque encore un dernier chapitre. L’histoire est trop belle pour ne pas soigner la fin. On attend le prochain épisode avec impatience. Normalement, le super héros triomphe toujours à la fin de la saga.

Angel Di Maria Virage PSG
Flying Angel (c) Virage / Manu Wino

Café Crème et Sombrero

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