Mille Sabords

par

Céline – Yann Moix.
Michael Jackson – Christine and the Queens.
Talleyrand – Manuel Valls.
Casimir – Mouloud Achour.
Eugène Saccomano – Stéphane Guy.
Mesdames, Messieurs, c’est désormais irréfutable : Nous déclinons.


En cette époque médiocre et fière de sa propre chute, pourtant, un mince espoir subsiste. Si vous faites silence, vous pourrez peut-être même entendre son souffle, un soir de victoire en terre niçoise. Oui, le PSG est la seule entité sur cette planète à refuser l’évidence de la décadence. Le PSG, celui sur la pelouse hein ! Les tribunes du Parc ayant, dans leur grande majorité, épousé malheureusement et cordialement la médiocrité contemporaine citée plus haut.

Le PSG se bonifie avec le temps. Vendredi soir, nous avons donc fait mentir la fatalité. Pendant 45 minutes, sans notre acronyme offensif inventé par nos chers médias toujours avides de raccourcis débiles, – la MCN, pfff-, après une coupure internationale toujours anesthésiante, juste avant un match qualificatif ou presque en Europe, Paris a honoré le football et Angel, sur son second but, comment dire… Ça vaudrait presque Pauleta sur Barthez au Parc. Sur une passe de Meunier, invisible avant et après ce geste splendide. Dans ce maillot nostalgique (un marseillais aurait écrit vintage…) vraiment réussi.

Le romantisme est un paillasson

Diallo a été sérieux, sobre et serein. Navas impeccable. Paredes a indiqué qu’un jour, peut-être, j’y crois, son vice de mentaliste et ses frappes lointaines permettraient au PSG de scruter le grand horizon sans rougir. J’ai aimé certains de ses regards et quelques uns de ses sourires ce soir. Qu’il n’adressait qu’à lui même. Il se congratulait intérieurement après avoir cassé une ligne ou interrompu une tentative ennemie. Herrera même combat. Discret, travailleur, malin et paternaliste comme il faut avec notre latéral belge dépassé par le niveau depuis de trop longs mois désormais. Silva, bon, il y en a encore, sérieusement, pour douter de son sens de la défense ? Encore un couillon pour le traiter de pleurnichard ? Comme Motta, quand il ne sera plus là, on mesurera le vide. Oui, même toi, le néo supporter trop gâté et trop dans l’éjaculation précoce pour reconnaître les vrais soldats.

Tiens, en passant, croisé un plouc la semaine dernière, encore un, qui n’aimait pas Maradona parce qu’il avait… Triché en marquant de la main… Les tribunes sont aujourd’hui emplies de parieurs, d’accro de la stat, enfants monstrueux de betclic et de Philippe Doucet. Pour eux, le romantisme est un paillasson. Une perte de temps. Bref. Ce vendredi soir, on a bifflé l’adversaire dis-je par texto à Paco. J’ai une petite pensée pour Spi, un ami nicois qu’une obligation professionnelle a empêché de voir son équipe sombrer avant de subir une fureur arbitrale assez incroyable. Spi, n’aie aucun regret. Vous n’avez pas existé en première et en seconde, même si j’ai personnellement craint une égalisation alors que les miens balbutiaient quelques instants leur football (comme d’hab, on mène et on se relâche.

Paris est un bateau pirate

Et puis, Thomas a quand même drôlement coaché ce soir, non ? Kurzawa putain…), nous aurions fini par l’emporter. Vos deux expulsions coup sur coup sont un peu absurdes mais pas tant que ça non plus. Cyprien aurait pu voir rouge dès son tacle dégueulasse sur Sarabia. Et la claque, elle est là. Paredes en profite. Normal. L’arbitre oublie un penalty sur Choupo (encore très combattif et méritant). Presnel manque de se faire péter genou-tibia à la fin. Non, pas de scandale à Nice. Le plus fort a gagné. Marqui a fait une entrée pas top top comme dirait notre Teuton filiforme, Icardi a attendu la 92ème pour la mettre, kylian a marqué en faisant, un peu, encore, sa poker face.

Et Paris repart vainqueur. Et Paris joue au football. Et Paris, oui, oui et oui, ne veut pas adhérer à son époque. Il est capable de tout. Paris échappe aux prévisions, aux envoûtements. Nous déclinons, l’Humanité décline. Si vous croisez un optimiste aujourd’hui, c’est soit un trader, soit un nantais. Paris, lui, reste cette chose insaisissable, paradoxale, adorable et pathétique. À peu près tout ce que l’époque redoute. Paris est un bateau pirate. Larguons les amarres. Oublions Stéphane Guy et tous les autres. Tsunami, vague scélérate, île au trésor ou déserte, requin ou sirène, le PSG est notre aventure loin du monde. On ne coule pas ici ! On craque des fumis rigolards et on en redemande. Vivement le 27.


Jérôme Reijasse

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