Mon premier match

par

C’est après réception d’un mail en provenance de notre bien aimé redac’chef
ayant pour objet « FAIS PETER L’ARTICLE SUR TON PREMIER MATCH ! »
que je me décidais enfin à fouiller loin dans mes souvenirs…


En effet, c’est par cette phrase pleine de poésie et de tendresse bordel, telle une supplique digne du petit Prince (Non pas Daniel Bravo, mais l’autre avec le renard – mais pas des surfaces) que je replongeais dans mon enfance, à peine sorti de mon parc à jouets. Et non encore celui des Princes. Suivez un peu…
On a tous une première fois. La mienne est tellement ancienne que je ne m’en souviens plus…

On est fin des 70’s, et à 3 ans j’ai tellement tanné mes parents pour accompagner mon frère (de sept ans mon ainé) et mon père au Parc, qu’ils ont fini par céder… De la même manière qu’ils ont craqué la même année, pour ma première au cinéma, un jour de décembre 1977. Là, par contre je m’en souviens vachement bien, c’était Bernard et Bianca. Et les crocodiles de la méchante Médusa m’ont traumatisé, mais je m’éloigne du sujet… Enfin, comme quoi emmener son enfant à 3 ans au ciné ou au Parc des Princes, au mieux ça ne sert à rien, ou au pire ça traumatise…

Alors plutôt que de m’étendre sur ce match, accélérons un peu les choses.
A l’époque la France est verte, et quand Paris joue Saint-Etienne au Parc, le Parc est vert… Personnellement, je suis encore bien-sur trop petit pour me dire vraiment supporter d’un club… Les diffusions à la TV sont réservées à l’équipe de France et à quelques matchs de coupes d’Europe…
Via mon frère, je connais et j’aime bien Saint-Etienne comme tout le monde, et le PSG. Je connais Bastia et son épopée, trop jeune pour suivre la coupe du monde de 1978, je sais juste que les hollandais étaient beaux et auraient du gagner, et que les argentins ont triché…

Mais je m’égare encore, et revenons à nos moutons (non rien à voir avec le petit Prince), et rentrons à Paris comme chantait Jane. Nous y reviendrons.

Pour certains qui sont nés la même année que le PSG, on peut être fan de Dominique Bathenay, pour d’autres, comme chez nous dans la famille, c’est Dominique Rocheteau.
Or en 1980, l’ange vert décide de quitter le Forez pour venir jouer dans le club de la capitale !

Pour ma part, malgré plusieurs matchs au Parc, je ne suis pas vraiment un supporter assidu vu mon jeune âge, et je n’ai pas encore 8 ans quand la finale de la Coupe de France 1982 fera de moi à jamais un supporter parisien.

Mon premier match Virage PSG
L’ange Rouge et Bleu (c) Panoramic

Mes parents recevaient de la famille ce soir là. Il fait bon en ce soir de juin, tout le monde est dans le jardin. Sauf mon frère qui est devant la TV dans le salon. Jour de finale et jour au combien historique. Au début du match, j’avoue innocemment avoir une légère préférence pour Platini et les verts. Sacrilège ! Mon frère m’explique alors, qu’il est à 100 % pour le PSG, qu’il faut que Paris gagne la Coupe !

Je vous passe le scénario dingue de ce match, l’égalisation de Rocheteau à la dernière seconde, le président qui embrasse la pelouse, le terrain envahi, la séance de tirs aux buts, Pilorget qui transforme le dernier, Bathenay qui brandit la coupe… Notre coupe. La plus belle.
Comment ne pas tomber amoureux du PSG après une finale comme celle là ? Impossible. « car nous deux c’est pour la vie ».
Le geste du président Borelli fera énormément parler. Francis Borelli le passionné, un homme qui aime tellement ce club, que cet amour et cette passion sera communicative pour moi et pour beaucoup de supporters.
Oui ce match et ses acteurs sont pour moi tout ce que représente le PSG.

Mais j’entends déjà notre redac’chef préféré pester : « Ok mais moi je veux un match ou t’étais au Parc et pas devant la TV… »

Bon OK, j’accélère, après cette première coupe, Je m’intéresse alors logiquement à la coupe du monde en Espagne qui arrive rapidement, la France bien sur, l’Algérie de Dahleb, la Yougoslavie de Šurjak (je ne connais pas encore un certain Safet Sušić…), et même le brésil avec ce maillot mythique….
A 7 ans j’ai vécu Séville… Je savais déjà que plus jamais un match de foot ne pourrait être aussi fort émotionnellement… Mais je m’éloigne encore du sujet et Schumacher est bien plus cruel que Médusa et ses crocodiles réunis.

Mon premier match Virage PSG
José Do Brazil (c) Panoramic

Ma vie de jeune supporter continua avec du caviar et la finale de 1983. Le but de Zaramba, celui de José Touré, puis l’exploit de Sušić et la course de Toko après le troisième but avec Rocheteau derrière qui court pour le féliciter, encore une photo qui deviendra historique….

Mais j’imagine déjà notre vénéré redac’chef me demander : « Et t’étais au Parc contre Nantes ? » Ah non…

Bon OK, pour ne pas finir hors sujet, et même si ce n’est pas le premier, il sera un peu plus original. Je vais vous parler d’un autre match qui m’a marqué, et dont personne ne se souvient je pense, il s’agit du PSG vs. Lens du 10 aout 1983.
Pourquoi ce match ? Il représente bien ce qu’était le Parc et le PSG de mon enfance, et il est pour moi tellement représentatif du PSG de cette époque. Du spectacle, des buts, de la folie, des émotions, de la passion…

A Paris au mois d’août comme chantait Charles, c’était match au Parc dans ma famille ! Le match a lieu un mercredi. Peu importe, ce sont les grandes vacances ! L’affiche du jour, les redoutables sang et or qui ont fini 4ème du précédent championnat.
Leur attaque menée par un ancien de la maison, François Brisson, et un futur, Monsieur Xu.

Côté parisien, dans les buts Baratelli sur la fin (c’est ce que je pense à l’époque. C’est cruel un enfant).
L’éternel Tanasi (j’avais l’impression qu’il était là tous les ans depuis toujours et pour toujours. D’ailleurs je me demande s’il ne serait pas encore là ?)
Le futur recordman Pilorget, et la défense se complète avec deux anciens verts qui, à mon sens, n’étaient plus verts depuis longtemps, Bathenay et la décevante recrue Janvion (cruel on vous dit).
Au milieu on a Couriol, Luis, que le Parc adore, même si moi je lui préfère Lemoult (cruel ou un peu con en fait ?)
Le meilleur pour la fin, bien-sur, avec la crème de la crème, Dahleb, Sušić et notre idole Rocheteau.

Mon premier match Virage PSG
Mr Xu, alias Daniel Xuereb ici avec Lens contre Paris (c) Panoramic

On arrive 1 heure avant le début du match, comme toujours, Auteuil rouge comme presque toujours, il fait lourd, on se désaltère avec les bouteilles d’eau et de soda qu’on a emportés dans nos sacs.
Le parfum des matchs de début de saison, période ou tous les rêves sont permis…
A notre gauche, on fait tourner les flasques à whisky, à notre droite ça discute sévère. Un gars raconte qu’il a chez lui le maillot qu’a porté Pelé le jour de la finale de 1970. Le mec y croit vraiment…
Ça sent l’herbe fraîche, la bière, la sueur, ça jure, ça boit, ça fume, ça rit, ça chambre, bref ça pue le foot.

On mange nos sandwichs préparés par la maman. Chips et cacahouètes pendant que la sono crache comme à chaque match « je l’aime à mourir  » de Cabrel . Mais pourquoi ? Pourquoi toujours cette chanson pendant des années avant les matchs ? Si quelqu’un connait la réponse, merci de nous le dire… presque 40 ans que cette question me ronge…

Résumé du match, cliquez ICI

Le match en lui-même ? Que dire ? Mes souvenirs se sont effacés, je me souviens juste d’un beau match, serré et du terrible orage qui s’est abattu sur le Parc, rendant le terrain à la limite du praticable.

A Paris au mois d’août, la gadoue, la gadoue… Jane si tu nous lis…
Et surtout au milieu de cet enfer aquatique, tel un chevalier dans l’orage, Dominique Rocheteau nous ouvre les portes de la victoire avec un deuxième but ! Le Parc exulte ! La soirée bascule dans une ambiance irréelle, des trombes d’eau se déversent sur la pelouse et sur nous, un dernier but de Zaramba clôt le score. Trois buts à zéro, la coupe est pleine… (un peu d’humour, et sans banderole…)

Rocheteau a marqué, le PSG a gagné, on est trempé, on peut rentrer. Vivement le prochain match !


J.J. Buteau

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