Où sont les femmes ?

par

10 millions de téléspectateurs en moyenne pour les matchs de
l’équipe de France
de soccer. Voire un peu plus même.
Chauvinisme ? Probablement un peu. Patriotisme ? Soyons sérieux !
Énième miracle du marketing sociétal ? Évidemment.


On a vendu aux gens le Minitel, la sociale démocratie, Zaz ou le champion’s project. Alors, le foot féminin, hein. En pleine ère #MeToo, à l’heure où, pour soi-disant toujours plus de liberté, on développe des trésors sécuritaires et castrateurs, des millions de Français s’extasient, communient, adhérent à ces passes gourdes, à ces tactiques néandertaliennes, à ces tirs mous du genou. Quel ennui !

Il ne s’agit même pas de comparer aux garçons. Il s’agit de FOOTBALL ! À longueur de journées, j’entends des gens, dans ma vie ou ma télé, prier pour plus d’égalité. Et bien en voilà ! Si je devais objectivement « noter » cette coupe du monde, je parlerai de CFA, d’abnégation naïve. J’ai vu trois matchs de poule indigents la plupart du temps. Offensivement si pauvres ! Le match contre le Brésil était plus acceptable mais grâce à son scénario plus qu’à sa beauté et son intensité. C’est pauvre, pauvre, tellement pauvre. Les américaines font vraiment le job, elles. J’ose à peine évoquer ici la beauté de l’une d’elles… J’ose à peine me souvenir de mon hilarité, seul, sur mon canapé, quand ce journaliste commenta un choc entre deux joueuses avec un sublime « elle s’est pris un bon tampon » ou un truc du genre. Pas les moyens de m’offrir un avocat. Rires.

Vikash monte au créneau pour l’égalité des salaires dans le foot. Schiappa ironise et menace le foot en souriant et en direct. Le sociétal permet surtout de dissimuler la pauvreté, oui, j’insiste, de la compétition. J’ai recroisé ces dernières semaines un nombre de Footix. Comme sortis des bois. Quel plaisir ! Discuter avec un couillon qui est à fond derrière les bleues et qui n’a jamais un mot à dire sur le… Jeu. Pas grave. On s’en fout du jeu, on s’en fout de la technique, hé, on s’en fout des supporters. Dois je parler encore du Var ? Non hein. Plus la peine. La messe est dite. Ceux qui ont vu Terminator 2 ont compris. Nous sommes foutus. Bientôt, plus de blagues, plus de drague, plus de foot. À la place, du bonheur et de la propreté, un air sain et des parcs d’attraction partout. Et donc du soccer…

Pour être complètement honnête, ce que je vois de la CAN et de la Copa America ne m’enchante guère non plus. Tout le monde est cramé. « T’as qu’à zapper, gros porc d’aigri phallocrate ! » m’opposeront les plus aimables. Je leur répondrais que ma ligue 1 est morte pour un mois encore. Et que comme tout bon intoxiqué, au cœur de l’été, tu peux même te mater un bon Sedan-Almeria sur RTL9 à 23 heures. Parce qu’il n’y a rien d’autre ! Bref, le Trophée des Champions, cette farce d’introduction, est pour moi une oasis impossible à l’heure qu’il est. Presque un mirage, oui.

Heureusement, Paname reste Paris. Feuilletons à tous les étages ! Viol et blessure, Rabiot et glaviot, Leo et mercato, Griezmann vs Neymar, etc, etc, etc… Il faut que tout ça reprenne. Et vite ! En attendant le 5081ème épisode de notre saga PSG, j’ai accompagné mon fils à trois journées de sélection. Pour le Red Star de Montreuil. Je le jure madame le juge, je ne l’ai pas forcé ! Je ne veux pas faire de mon fils le prochain Mbappé. Pastore, à la rigueur… Non ! Jules m’a juste dit, un jour où nous rentrions de l’école en discutant de la possibilité d’être avalé par un trou noir : « papa, je veux jouer au foot, vraiment ! C’est pas un caprice. » Les yeux dans les yeux. Il ne mentait pas. Ces trois après-midi, il faudrait que je les écrive. Un jour. Ce que j’ai alors ressenti…

Au delà du cliché du daron qui regarde son fils s’entraîner. Il est timide sur le terrain, mon fils. Il court beaucoup. Il se place déjà pas si mal. Il fait la passe (à cet âge là, 7 ans et demi, c’est déjà presque miraculeux…). Il a peur des contacts. « Petit PD » hurleraient les spécialistes. « Petit Pastore » rétorquerais-je. Je lui ai appris l’appartenance. Les enfants n’aiment que gagner. Les éternels gagneurs deviennent souvent des parfaits trous du cul une fois adultes. Il faut lui apprendre l’art de la chute. Il grimace encore quand il perd contre ses potes, en club ou sur la console. Il pleure parfois. Mais il s’en sort déjà aussi par une vanne, contre son équipe, lui-même ou son père. Important, le sens de la vanne pour un supporter.

S’il devient une star du ballon, il me l’a juré : « papa, je ne jouerai qu’au PSG. » Je lui ai expliqué que je l’aimerai, même sans le foot. Banquier, voilà la seule profession que je lui ai interdit ! Il m’a pris le bras :  » je sais papa je sais, t’inquiète… » J’aime mon fils et j’aime Paris. La semaine dernière, j’ai interviewé David Hallyday dans un hôtel du sud parisien. Un hôtel où est descendu quelques jours plus tard un certain Leonardo. Je ne peux qu’y voir un signe. Rires. Et dimanche, ma femme filme mon interview de Georges Lang dans son studio à RTL, Jules ayant suivi le mouvement pour des raisons bassement économiques. Et nous croisons fortuitement dans les couloirs Éric Silvestro, que Jules et moi voyons régulièrement sur l’équipe télé. Nous entamons une discussion sur Monaco (il est né et a grandi là-bas), sur la coupe du monde féminine. Nous, comprendre Silvestro, moi et… Jules. Il a commencé à jouer à FIFA la semaine dernière. Je n’ai qu’une manette. Nous faisons donc chacun une mi-temps. Marseille, Barcelone et MU reste notre trois victimes préférées. Je lui ai promis de récupérer une seconde manette pour qu’on puisse se mettre des branlées. Je ne l’ai pas dit comme ça… Pas Exactement comme ça. On s’est tapé dans la main.

Alors, Neymar ? Ça mouille les flipettes ! Tempête force 5 à l’horizon ahahahah… Nous verrons bien. Je ne sais plus qui croire et finalement je m’en moque désormais. En revanche, je ne veux pas entendre des phrases telles que « Neymar faut qu’il parte ». Comme si on parlait juste du petit pénible d’enfant gâté mercenaire qu’il est ! Hé, Neymar, c’est LE foot. Alpha, Oméga et tuti quanti ! Ho ! Neymar ça doit rester. GÉNIE !!! Vos gueules ! Il y avait déjà à l’époque au Parc des déçus de Ronaldinho. Ahahah. J’entends qu’il risque d’encore se blesser, de foutre la merde dans le vestiaire, blabla. Oui, peut-être on s’en branle ! NEYMAR NON MAIS ALLO QUOI ! On me dit que presque étrangement, son départ pourrait permettre au PSG d’enfin décrocher le Graal. N’en jetez plus ! La France, peut-être seul pays au monde où le départ de Neymar sera fêté… Pfff. Si jamais il devait nous re-crucifier un jour avec le maillot catalan, il y aurait presque comme l’expression d’une justice absolue. Et vous savez, tous, que Paris est capable de ça. On le sait, tous. Ce serait abyssal ! Méta historique, post apocalyptique, néo vortex !

En attendant, je dois avouer que notre maillot third, si j’en avais encore quelque chose à foutre d’acheter un maillot, est un piège à nostalgique magnifique. Bel ouvrage, vraiment. Herrera, charabia (rires), on parle de Pogba, Coutinho, Coulibaly, Umtiti, Dembélé. L’été est fou. L’été est toujours fou. Tiens, j’ai également appris que Stephane Guy serait un fan parisien. On comprend alors mieux sa légendaire déontologie. En guise de conclusion, cette étude découverte sur le net aujourd’hui : les branlettes régulières diminuent sérieusement les risques de cancer de la prostate. Alors, messieurs, branlons nous pour repousser la mort ! Et si cette étude ne ment pas, marseille va doubler Jeanne Calment… Ahahahah. Ce n’est pas une saison de merde qu’ils se préparent à vivre mais une décennie. Minimum. Il ne va vraiment plus leur rester comme trophée que de nous battre. J’ai hâte.

« Travail professionnalisme et passion », non, ce n’est pas le slogan d’une future dictature bobo pas cool mais les premiers mots d’Herrera sous notre maillot. Un soldat. Un mec de tranchée. Il le faudrait. Parce que c’est évidemment ce qui nous manque le plus. Bon, c’est aussi le nouveau discours de Nasser. Moins de paillettes plus de discipline. Mouais. Plus que 32 jours je crois. « I’m waiting for my man… »


Jérôme Reijasse

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de