Pourquoi je suis supporter du PSG

par

C’est ma ville et c’est mon club. Certains ont écrit « être nés la même année que PSG« , moi, je suis né un peu avant. Comme dit la pub Nike, c’était la grande année
du foot anglais, celle où Cantona (ce … de Cantona) est né.

J’ai 8 ans quand on est en D1 et 11 ans pour le premier Téléfoot. Avant ça, le foot c’est surtout les équipes en bas de la cité ou dans la cour de récré.
Personne ne lit l’Équipe, personne ne va au stade et le nom des équipes pour nous -à part Saint-Etienne- est un peu vague. Quand on comprend que Paris a une équipe c’est celle-là qu’on aime, forcément ; et le premier nom que l’on scande c’est celui de Mustapha Dahleb. C’est le premier joueur dont je me souviens, c’est le premier qui m’a amené vers Paris, c’est l’idole de nos cités. Mais il m’a fallu très, très longtemps pour aller au Parc voir cette équipe jouer, pour de vrai et j’ai raté Mustapha Dahleb, je ne l’ai jamais vu ce qui, je crois, renforce encore sa présence.

Bon, le Parc, en même temps, c’est loin. Tu dois prendre le 183 à la Mairie de Vitry jusqu’à la Porte de Choisy et après tu peux soit prendre deux PC d’affilée pour aller Porte de Saint Cloud ou bien te lancer dans le métro (ligne 7) jusque Jussieu, changer et là, prendre la 10. Bref, pas simple, surtout pour rentrer. Alors, le Parc, on y va de temps à autre, on n’est pas vraiment assidus.

Par contre, Téléfoot, on n’en rate pas une seconde et les finales de Coupe de France on va les bouffer à la télé. Sainté 82, Nantes 83, les années 80 c’est le vrai début pour moi. J’ai 16 ans quand on prend la Coupe de France, 20 ans quand on est champions, mon club est invincible ! Bats, Pilorget, Luis, Jeannol, Bibard et Safet ! Invincibles je te dis et je te fais cadeau de Rocheteau.

Pourquoi je suis supporter du PSG Virage
L’ange Dominique (c) Panoramic

Mais on ne va pas se mentir, dans ces années-là, les invincibles, ce sont surtout ceux qu’on croise en tribune Boulogne. Déjà, on se faisait mettre à l’amende à République, à Pasteur, à Bonsergent, aux Puces, sur Saint-Michel ou au Gibus mais en plus, on revoyait les mêmes têtes dans cette tribune. Alors, on allait ailleurs. Je ne savais même pas que le meilleur était encore à venir.

Gravelaine, Guérin, le Guen, Raí, Valdo, Fournier, Weah, Bravo, Ginola, Lama, Roche, Ricardo, Kombouaré, Colleter et Francis Llacer ! Tu veux préférer qui dans cette liste à part Francis Llacer ? Le mec il est né ici, il a une gnaque de ouf, un physique … étrange mais il est toujours là. Quand ça chauffe ou quand c’est chaud. Je ne lui en veux même pas pour le 3 avril 1995 (en même temps il n’avait rien fait de mal).

Le 5 avril 1995 justement. Je suis au Parc avec un pote pour PSG-Milan AC, il a récupéré des places par la mairie de Bobigny, on est en demi-finale, c’est blindé. Le match est devenu comme un trou noir pour moi. Je sais qu’on a dominé, que l’arbitre aurait dû siffler sur cette putain de faute, que la transversale de Ginola aurait pu tout changer, tout ça je le sais. Mais j’étais en tribune Paris, en hauteur, et ce putain de contre dans les arrêts de jeu, je le vois venir, je sais qu’on va se le prendre ce but de merde avant même que l’action soit engagée. Un espace s’ouvre, les milanais s’engouffrent et Boban finit le tout. Terminé, on rentre. On croyait que et puis … parfois l’histoire se répète, elle a peut-être commencée là ou alors à La Corogne, qui sait.

Pourquoi je suis supporter du PSG Virage
Valdo et Paolo en 1995 (c) Panoramic
Résumé du match PSG vs Milan AC cliquez ICI

Après, on sait tous ce qui va se passer, on va aller au bout mais de l’autre Coupe, celle dont personne n’arrive à prononcer le nom sans reprendre son souffle. La Coupe d’Europe des Clubs vainqueurs de Coupes. D’ailleurs, qui d’autre que nous ? Nous sommes des vainqueurs de Coupes, depuis toujours et pour toujours.

La décennie 2000, pour moi c’est l’enfer. Je crois que tout est dit dès le match de la Corogne au mois de mars 2001. Si tu gagnes, tu passes un tour en Champion’s League. Ça se présente bien, on mène 3-0… C’est aussi la décennie où on voit Semak nous en coller trois au Parc avant d’être recruté puis de repartir l’année d’après. Je vous remets quand même pour le plaisir de la lecture un petit résumé de la décennie :

2000 – 2001 : 9ème du championnat, 1/16 des deux coupes et deuxième tour de Champion’s
2001 – 2002 : 4ème du Championnat, ¼ de Coupe de France, ½ de coupe de la ligue et 1/16 en UEFA
2002 – 2003 : 11ème du Championnat, finaliste Coupe de France, 1/16 coupe de la ligue, 1/16 Uefa
2003 – 2004 : 2ème du championnat, Coupe de France (mais on bat Chateauroux, hein), 1/16 coupe de la ligue
2004 – 2005 : 9ème du championnat, 1/8 de Coupe de France, 18 de Coupe de la Ligue
2005 – 2006 : 9ème du championnat, Coupe de France (peut-être la meilleure), 1/8 coupe de la ligue
2006 – 2007 : 15ème du championnat, ¼ coupe de France, 1/8 coupe de la ligue, 1/8 Uefa
2007 – 2008 : 16ème du championnat, finaliste Coupe de France, Coupe de la Ligue
2008 – 2009 : 6ème du championnat, 1/8 Coupe de France, ½ Coupe de la Ligue, ¼ UEFA

Pourquoi je suis supporter du PSG Virage
L’indécence porte un nom : Vikash (c) Panoramic

Au milieu de cet enfer, il y a 2006. En 2006 j’ai vu Vikash marquer un but d’anthologie contre Marseille en finale de la Coupe de France. Ce n’est pas un but, c’est autre chose. Le gars est petit et chétif, ses cheveux, ce n’est pas humain, ce n’est pas une coupe, ça le recouvre. On pourrait le pousser qu’il sortirait du terrain. Mais là, il est tout seul dans le rond central, personne ne le voit, personne n’a peur de lui. M’Bami lui passe et là, là…

Le gars ne s’arrête pas, il fonce tout droit avant d’envoyer un genre de missile que Barthez regarde passer. En plus, le sponsor de la Coupe cette année-là, c’est “Pitch”, on a donc un vieux maillot bien pourri (on aurait pu croire celui de Bordeaux), floqué Pitch et le gars qui n’a pas marqué une seule fois de la saison allume les marseillais pour le 2-0 ! Ce n’est pas incroyable, c’est indécent. Les marseillais, on les laisse reprendre le train en pleurant. Merci Vikash. Ce but personne, personne n’a jamais pensé que tu puisses le marquer et jamais personne n’avait pensé que tu allais même marquer un but cette année-là.

Mais cette décennie s’achève sur l’année ou, enfin, Mateja Kežman s’en va. Alors, ma femme et moi on se réabonne ! La même année, on récupère Bodmer, Saka Tiéné et Nenê. Et, tu sais quoi ? On ne savait même pas que le meilleur était encore à venir.


Mega

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de