Still loving you virage psg

Still Loving You

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Meilleur joueur du match contre Dortmund : Kurzawa. Voila comment s’écrit l’histoire du PSG. À coups de phrases terribles et ridicules. Ce soir, Paris a joué comme Ipswich ou Leeds. Des longs ballons balancés devant, prières creuses, bouteilles
dans UNE MER DE MEDIOCRITÉ.

Je ne vais pas ici chialer comme une lyonnaise ou maudire les Dieux du sport comme tous les Parisiens footix entendus tout à l’heure dans les médias. Les mêmes qui, avant ce naufrage collectif en terre teutonne, voyaient le PSG vaincre en marchant. Et pariaient déjà sur notre futur adversaire en quart. Les infidèles. Ce soir, nous ne méritions rien d’autre. 19 heures. Le onze titulaire tombe sur RMC Sports. Je n’ose y croire mais les noms défilent sur ma télé. 4-3-3. Pas d’Icardi. Pas de Cavani. Pas de Sarabia. Paredes et Herrera même pas de la fête. Marquinhos au milieu. Mbappé dans l’axe. Gueye présent. Thomas déclare qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas de faire all in. Ach! Il a son petit sourire en coin, notre coach. Je ne l’aime pas ce sourire parce qu’il ne cache que des choses désagréables. Soit une suffisance qui n’a pas lieu d’être. Soit un aveuglement coupable. Passons.

J’envoie des textos angoissés. Je reçois des réponses amusées. En gros, j’exagère, je ne fais pas confiance, je cède à la peur. Ok. On joue en 4-2-4 depuis des mois et là, au moment de plonger dans le match le plus important de notre année, bim !, Thomas fait machine arrière. Il se planque en prétextant que certains joueurs sont à court de forme. Bla-bla-bla. Il pète de trouille oui! Je prie pour que sa frilosité n’atteigne pas nos joueurs. Je crains déjà le pire. On ne m’en voudra pas. Chat échaudé… Ça commence. Mal. Sans attendre. On rate nos passes, on recule, on joue les yeux dans le rétro. Devant ? Rien. Absolument rien ! Nous n’avions jamais aussi peu tiré au but dans toute notre histoire en Ligue des champions. C’est ma télé qui me l’apprend. À peine croyable. Sans Navas, on peut rentrer au vestiaire déjà défaits.

Il n’y a pas de milieu. On est 7 à très mal défendre. Neymar, le cheveux court, est ce soir un Samson du pauvre, un peu grassouillet. Il ne transmet jamais, accélère avec le frein à main, et, de toute façon, n’a aucune passe à faire. C’est le grand néant, le vide absolu. C’est absolument le match qu’il ne fallait pas faire et c’est exactement le match que nous faisons. Et contre une équipe de Dortmund privée de plusieurs cadres, plutôt collective mais franchement moyenne. Ce soir, l’arbitre n’a même pas eu besoin de jouer avec nos nerfs. Ce soir, le Var est resté neutre et muet. Ce soir, le soi-disant Mur jaune n’a impressionné personne, on n’a entendu pendant toute la partie que les ultras parisiens. Et ce soir, le meilleur a gagné.

Nous sommes à notre place

Mais y’avait-il une équipe en face ? Navas et Kurzawa. C’est tout. Mbappé a regardé Haaland jouer à sa place au football. Thomas a fait son premier changement à la 75ème. Il n’a à aucun moment remis son schéma de jeu en question. Il a flingué quelques uns de nos joueurs majeurs, qu’ils soient titulaires, sur le banc ou à la maison. Trois de nos artistes risquaient la suspension en cas de carton jaune et, bingo, Meunier et Verratti seront dans les tribunes le 11 mars prochain. Pour préserver Neymar, on lui avait évité Lyon, Dijon, Amiens. C’était évidemment ridicule et on l’a payé cher. Quel boxeur refuserait d’en prendre quelques unes dans la tronche avant son grand combat ? Ce soir, le Brésilien était claqué, sans ressource, impuissant. Tout ça parce qu’on a eu peur de la blessure. Nous sommes des peureux, oui. Nous n’apprenons jamais. Nous sommes à notre place. Nous avons encore gâché. Fait chialer des mômes, frustré des passionnés, craché à la tronche du foot. Encore !

Pourtant, je ne suis même pas triste. À peine déçu. Peut-être parce que nous avons encore une chance de nous qualifier au Parc. Peut-être parce que cette équipe ne mérite pas, plus, ni mes larmes ni mes crises de rage. Ce soir, c’est l’évidence. Paris est son seul ennemi. Et il fait si bien le taf lorsqu’il faut se torpiller… On ne peut pas tout bouleverser mais on peut entreprendre quelques rafraîchissements avant que notre maison ne s’effondre définitivement. Tuchel doit s’incliner. Il a échoué. Oui, sur la pelouse, ce n’est pas lui qui marche, rate et se déchire. D’accord. Mais il doit partir. D’entendre Marquinhos déclarer à la fin du match que Paris a bien géré la première mi-temps !!! De voir nos attaquants ne même pas faire semblant de courir à la perte de balle, de voir ces boulevards offerts par notre défense, de comprendre, le jour où l’on joue notre peau, que tout ce que l’on a fait depuis le mois d’août n’aura servi absolument à rien, c’est simplement intolérable.

Nous ne sommes pas des soldats à l’heure de monter au front. Mais des gamins trop gâtés, des starlettes sous gastro. Ce soir, il n’y avait pas d’envie !!! Putain !!! Pas d’envie !!! C’est inqualifiable ! Est-ce notre destin ? N’en déplaise à Ibra et à tous les néo supporters cons comme des balais, Paris, à une époque, savait affronter l’Histoire les yeux dans les yeux. Sans chiasse ni jambes qui tremblent. Cela ne relève donc pas de la malédiction. C’est donc bel et bien un problème d’hommes. Nos héros d’hier doivent partir maintenant. Silva, Marco pour commencer. Presnel, il faudra lui faire encore confiance parce qu’il est des nôtres… Mais il serait temps aussi qu’il s’y mette vraiment.

Perdre est envisageable

Et donc Thomas. Ce ne sera pas la première fois qu’un Allemand quittera Paris la queue entre les jambes… Il a eu sa chance. Voilà. Il n’y a même pas de rancune ici. Il faut savoir abdiquer parfois. Pour le bien d’un peuple. Parce que s’il y a bien une chose qui fait honneur au PSG, c’est son peuple. Les 3500 qui ont bouffé du bitume pour en être, les milliers d’autres dans leur canapé. Ils existent, ils sont irréductibles, incorruptibles. Ils sont notre foi, notre honneur, notre seule fierté. À l’heure du pognon roi et du cynisme décomplexé, c’est déjà beaucoup. Des milliers d’âmes qui s’accrochent malgré les tempêtes qui se succèdent, inlassablement.

11 mars 2020. Je devais aller voir avec mon ami Paco Morrissey en concert. J’opterai finalement pour PSG-Dortmund. Nous avons encore la chance de nous racheter. Au PARC. C’est presque inespéré après un match si minable. Une victoire, peu importe le score et nous valserons de nouveau avec un quart de finale continental. C’est une promesse qu’il faudra tenir. Perdre est envisageable. Ce n’est pas le problème. Perdre en ayant tout donné, je prends. Mais si nous devions disparaître chez nous sans jouer, sans coeur, sans couilles, un peu comme contre le Real il y a deux ans…

Minuit et quelques. Thomas est en conférence de presse. Il est sec, vexé, presque désagréable. « On ne peut pas dire ce qu’il se serait passé si on avait joué en 4-4-2… » dit-il, en buvant un jus de fruit. Oui Thomas. On ne pourra jamais le savoir, c’est indiscutable. Et quand un journaliste lui demande pourquoi ses joueurs avaient l’air un peu perdus dans ce système, sa réponse me frustre et c’est encore un euphémisme: « ce serait trop long à expliquer. » Achtung, Thomas, achtung ! Une image furtive sur l’équipe télé maintenant : Leo, seul dans le bus, au téléphone. Nos amis journalistes corbeaux, évidemment, fantasment en direct. Leo, là, en train de virer Thomas. Ahahahah. Peut-être. Qui sait ? Peut-être qu’il était en train de se commander une call girl.

Le ridicule n’a jamais tué

On va tout entendre dans les prochains jours. On va re-signer pour trois semaines de battage médiatique. Mission Dortmund, Ah ah ah, that’s the final countdown !!! On avait déjà tout entendu depuis le tirage au sort en décembre. On fera semblant de les écouter, ces prophètes de malheur, et on ne fera en fait qu’une seule chose, en silence, loin du monde : nous prierons pour un grand match des nôtres. Parce qu’il ne nous reste que ça. Le PSG ne ressemble à aucun autre club. Le ridicule n’a jamais tué. Aux armes citoyens ! Sparta !!! Libéréééé, délivréééé, War is on !!! Notre seul moyen de violer la remontada ?

Battre Dortmund en aimant le football de toutes nos forces. Hé, les parieurs abonnés, les footix trop gâtés, les jeunes arrogants, les ennemis qui souhaitent notre chute, sachez une chose : il y a eu, avant Nasser, Mbappé et Ibra, un match contre Madrid, au siècle dernier. Nous l’avons vécu, vraiment, intensément, éternellement pendant que toi, tu n’avais même pas encore trouvé l’adresse des couilles de ton père. Je ne joue pas la carte du « c’était mieux avant ». Non, vraiment pas. Je dis juste que Paris a su être grand, courageux, combattif, chanceux, habité, même merveilleux le temps d’un match crucial, – et je pourrais t’en citer quelques autres, de matchs indélébiles-, et que donc, Paris peut encore le faire. Le 11 mars approche !

NB : Dimanche, nous affrontons Bordeaux. Il faudra gagner et avec la manière. Premier round d’un entraînement décisif. C’est ainsi qu’il faut voir la Ligue 1. C’est ainsi que nous pourfendrons Dortmund ! Le reste n’est que bavardage de comptoir, boulard déplacé et frilosité coupable.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

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