Une rentrée bien

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Pas si grave illustrationAlors nous y voilà. En plein cœur d’un été pas si estival, où le prix d’une vie humaine n’est décidément pas grand chose, celle de Paul Pogba vaut à peu près 120 millions d’euros. Donc. Alors qu’après son euro mitigé on aurait pu l’échanger contre une Clio d’occasion.

Mais voilà, le cœur des investisseurs milliardaires a ses raisons que la raison populaire ignore de plus en plus. L’essentiel n’est-il pas que les stades soient pleins de mignons supporters, eux-mêmes plein de bière, qu’ils viennent vidanger tous les deux ans sur leurs homologues russes pour fêter les vacances ? Et si l’Euro des anglais aura été tout sauf une promenade (cette blague est en instance de validation par Monseigneur Estrosi), on reste ébahis par la ferveur et l’envie, la fraternité et la jovialité qu’islandais et gallois, irlandais du nord et rouquins du sud auront montré à la face du football mondial.

Manchester, patrie des musiciens célèbres
et de têtes de cons finies

A l’heure où les starlettes des grosses machines européennes ne semblent plus supporter la pression (contrairement à leurs supporters), ces ‘’petites’’ nations auront éclairci une compétition bien terne, où même le roi Ronaldo a préféré sortir sur une civière au cas où les français brisent le mur portugais. Mais en bons spécialistes de la discipline (je parle de mur, pas de football), les lusitaniens, à l’envie, ont enfin offert le sacre à leur mannequin vedette, en proposant le minimum syndical, celui qui fit les belles heures de la grande Italie ou de la rigolote Grèce. Le foot est ainsi fait, Gignac aussi, et l’on aura beau blâmer les poteaux, c’est bien le Bayern qui fut champion en 76 !

C’est donc à Manchester, patrie de musiciens célèbres et des têtes de cons finies (les frères Gallagher font partie des 2 catégories, mais supportent City), que vient d’atterrir Zlatan, ex-idole parisienne, philosophe et animateur télé imparable, et dont le départ devrait rendre nos journées de championnats aussi ternes qu’avant son arrivée. Et si l’on sait à peu près qui sera premier du Tour De France dès le départ, on ne sait jamais qui sera deuxième du championnat de France et ça, c’est toujours vachement excitant. Parce que là, vu le niveau foufou des transferts, on va peut-être s’abonner au Úrvalsdeild karla í knattspyrnu, cette fameuse ligue islandaise virevoltante, pour s’éviter des Lorient-Toulouse mortifères. Ou se mettre au foot féminin. Tant qu’à se gratter les couilles en mangeant des chips…

En l’honneur de ces moins que rien
j’ai appelé mon fils Patricio

Un Manchester United qui devrait respirer la rigolade donc, avec Ibra devant, Pogba qui vaut plus que lui, au milieu, et Mourinho sur la touche. Au niveau des punchlines on devrait tutoyer des sommets que Cantona appréciera. Même s’il n’y a qu’un King…
Pendant que ses ex camarades lyonnais se préchauffent en Turquie, et c’est pas peu dire, Hatem Ben Arfa a fait un choix géographique judicieux en quittant Nice au bon moment. La vraie nouvelle star française aura fort à faire dans son nouveau club exigeant, alors qu’elle aurait pu aller briller en Chine, en Inde ou en Sibérie pour ‘’mettre sa famille à l’abri’’ et revenir dans un an, la queue entre les jambes, finir sa carrière à Sochaux. Chapeau l’artiste.

Reste plus qu’à convaincre Deschamps, qui va se faire les dents jusqu’en 2018 avec un réservoir de joueurs incroyables, dont le plus cher du monde, mais qui n’ont pas réussi à battre le Portugal en finale ! En l’honneur de ces moins que rien, j’ai appelé mon fils Patricio. On se passera du patriotisme en ces temps compliqués pour nos élites et leur vision périmée de la cité et de leurs concitoyens. Espérons qu’ils emportent avec eux une tablette pour lire Virage, La Politique pour les Nuls (en 6 volumes) et quelques poètes pour retrouver un peu de jugeote et de dignité afin d’adoucir leur été.

A défaut de culture, espérons que le notre sera sauvé par quelques Pokemon, des transferts magiques et un bronzage impeccable en attendant la reprise. Si c’est tout ce qu’il nous reste pour rêver, alors, tout ça n’est Pas Si Grave.

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