Les Fourberies de Jerem’

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Dans cette œuvre littéraire puissante, vous, lecteurs, découvrirez comment, grâce à la volonté inconnue d’un homme médiéval, Jérémy Ménez existe.

L’homme ouvrit la porte avec un grand respect pour la poignée et lui-même. Il pénétra le lieu obliquement sans se soucier du regard des autres. Une dame vêtue d’une vraie tunique de la bataille de Marignan 1515 lui demanda son nom. Sur quoi, il répondit et personne ne lui prêta attention car il était seul. Au fond de lui-même, il sut, à ce moment-là, que ce qu’il était sur le point de faire allait changer le cours de sa vie. Il s’assit sur le banc de touche pour attendre son tour, dans une grande indifférence vis-à-vis du genre humain.

Son regard projetait une pointe perceptible d’agressivité, comme tous les cons, que ce soit sous Gengis Khan ou François Mitterrand. Mais le halo spirituel vaporisé autour de lui semblait dire qu’il était animé par de vraies valeurs : le genre à tenir la porte aux femmes. On est en 1532 pourtant, personne ne fait ce genre de choses.

Pour arriver jusqu’ici, il lui a fallu six jours. C’est le maçon du village qui lui a parlé de ce lieu tout en « tunant » son cheval, tout en dessalant une morue. Là, des étoiles puissantes se sont allumées dans les yeux de notre homme.

Subitement, sans crier gare, il se mit à courir, balle au pied, vers l’écurie, de manière oblique, sur l’aile droite du terrain. Il avait la bouche entrouverte, les sourcils froncés et l’œil déterminé. Il enfourcha fougueusement son cheval, non sans avoir préalablement fait une balayette au garçon d’écurie. Puis, il partit au grand galop, même si ses oreilles décollées le ralentissaient, laissant dans son sillage une forte incompréhension.

Après un temps d’attente non-déterminé, une porte au fond du salon s’écarta et le maître des lieux apparut, un rasoir à la main. Il lança : « Bijour, souivant ». Notre homme se leva pour le suivre. On le fit asseoir sur un tabouret tournant. Il regarda le maître des lieux avec une joie non dissimulée. Il allait enfin accomplir son destin. L’homme au rasoir passa finement la lame sur chaque coté de la tête du héros. C’était ça : Jérémy Ménez avait une crête.

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