Jay Jay Okocha Virage PSG

#ASK Jay-Jay Okocha

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Vous lui avez posé vos questions via Internet et les réseaux sociaux,
Jay-Jay Okocha
y répond. Un grand merci à lui.

Bonjour Jay-Jay, quel est votre plus beau but avec Paris ?
Le numéro 1, je dirais celui que je marque à Bordeaux, pour mon 1er match. J’étais sur le banc, je n’avais pas fini ma préparation à cause de la Coupe du monde. Il reste un quart d’heure je crois, le coach (Alain Giresse) me fait entrer et je marque ce but (08.08.1998). Je savais que je pouvais avoir une grosse frappe. Je rentre sur le terrain (75’), je reçois la balle, je me sens bien, je dribble, et quand je vois cette opportunité, je décide de tenter ma chance (77’, des 25 mètres, ndlr). Je suis le ballon des yeux, je vois que le gardien est battu. Ce soir-là reste spécial pour moi. J’avais envie de bien faire, et de bien me présenter.

Quel est le top 3 de vos buts avec le PSG ?
En 2è je me rappelle d’un autre but face à Bordeaux, au Parc des Princes. Je marque depuis un angle difficile, sur un côté (le long de la ligne de touche, ndlr), je reprends la balle en demi-volée et elle finit dans le but. C’est un bon souvenir. Et cette fois, on a gagné (12.09.1999). En numéro 3, c’est plus difficile de se souvenir. (Il réfléchit). Je crois que c’est à Metz, je mets un but sur une passe de Lionel Létizi (frappe des 30 mètres, 9.12.2001, ndlr)

A quel âge avez-vous créé vos feintes et vos dribbles si uniques ?
Je pense quand j’étais jeune dans la rue, car il n’y avait pas de restriction. On tentait, on essayait. Tout était possible avec un ballon. C’est la liberté. Mes dribbles, je les fais depuis que je suis tout petit, vraiment petit. Tu veux juste t’amuser, tu tentes des gestes, tu essaies. Mais la 1ère fois que j’ai réussi à le faire lors d’un match, j’avais 20 ans. C’était en Allemagne, je jouais à Francfort. Face au Bayern Munich. Je rêvais, j’espérais pouvoir reproduire ces dribbles lors de matches officiels et la 1ère fois est arrivée ce jour-là.

Quel sentiment éprouvez-vous lorsque que cela vous réussit ?
C’est toujours un bon feeling quand tu créées quelque chose. Je me sens heureux. Il y a une forme de liberté, de joie. Faire plaisir aux gens, c’est un bon sentiment. Le foot pour moi c’est ça. Le football, c’est d’abord s’amuser, donner du plaisir. Pour moi, c’est plus facile de le faire en match. Tu rencontres différentes équipes, adversaires, contrairement à tes coéquipiers qui te voient tous les jours (sourires). Je travaillais à l’entraînement mais j’ai toujours préféré m’exprimer lors des matches.

En Ligue 1, quel était l’adversaire le plus coriace (club / joueur) ?
Honnêtement, c’est difficile pour moi à dire car j’ai toujours cru avant tout dans mon habileté. Je me suis toujours focalisé sur mon jeu, mon match. Je ne fais pas attention au reste.

Etes-vous surpris de voir votre ancien coéquipier Mauricio Pochettino (2001-2002) entraîner le PSG ?
Non. J’ai de très très bons souvenirs de Mauricio comme coéquipier. Quand il est arrivé dans le vestiaire, il a tout de suite montré des signes de leader. C’était naturel. Il essayait de mettre les gens dans le bon “mood“. Il avait ces qualités de leadership, il était simplement fait pour devenir un entraîneur.

Avez-vous un souvenir particulier, une anecdote autour d’un PSG-OM ?
Je ne peux pas répondre un match. Ce que je veux dire, c’est que dans ces matches-là, ce qui m’a le plus marqué, ce sont les supporters, l’atmosphère au Parc. C’était différent de tout le reste. La préparation, tout le monde qui parlait avant le match. La pression tout le temps. J’ai un souvenir intact, même si j’ai plus perdu que gagné face à l’OM.

Jay Jay Okocha Virage PSG
© Icon Sport

Comment étaient vos relations avec les supporters ? Avec le recul, changeriez-vous des choses ?
J’avais une très bonne relation. J’ai ressenti leur soutien dès que je suis arrivé. Ca te pousse à donner toujours le meilleur de toi-même. Ce que j’aimerais changer ? C’est gagner ensemble un trophée.

Que ressentez-vous après avoir réalisé l’un des gestes dont vous avez le secret ?
Je me sens comme “satisfait“ car c’est comme une validation que tu as fait un bon travail. Aussi la satisfaction de voir la réaction des supporters.

Ce sentiment vous manque-t-il ? Avez-vous ressenti des émotions similaires depuis l’arrêt de votre carrière (2008) ?
Aujourd’hui, je ne peux pas dire que ça me manque. Si cela a été plus facile pour moi de m’adapter, c’est qu’avant d’arrêter, j’avais déjà commencé à m’investir dans le business. Mais ce qui manque le plus, c’est le vestiaire.

Vous souvenez-vous d’un Nantes-PSG gagné 4-0 en infériorité numérique  ?
Oui, je m’en souviens. On joue à 10 pendant la moitié du match et je crois que dans ces moments on a encore plus envie de montrer sa solidarité. Pierre Ducrocq a eu un carton rouge. On s’est battus pour lui (Nantes 0-4 PSG, 03.10.1999).

Et votre feinte préférée face à Konjic ?
Oui. C’était face à Monaco au Parc des Princes (PSG 1-0 Monaco, 20.09.1998)

Quel est le meilleur sentiment intérieur pour vous : marquer ou dribbler ?
Je préfère marquer.

Quel était votre meilleur poste ? 10 ? 8 ?
Sans hésiter, j’ai toujours préféré jouer en 10. Je jouais parfois en 8 cela dépendait surtout de l’adversaire, pour s’adapter.

Qui sont vos numéros 10 favoris ?
Pour moi le meilleur c’est Maradona. Je dis ça car je l’ai vu jouer. Certains vont dire Pelé mais moi je ne l’ai pas vu jouer.

En dehors du foot, qu’aimiez-vous faire à Paris ?
J’aimais faire du shopping et aussi la cuisine française. J’aime beaucoup la cuisine française. Je me rappelle, la 1ère fois que je suis allé dans un restaurant à Paris, j’ai goûté du foie gras. C’était la 1ère fois, j’ai découvert et j’ai aimé.

Quel est votre Top 3 des joueurs avec qui vous avez joué ?
C’est très difficile cette question… Il y a trop de joueurs… Je dirais Ronaldinho, Youri Djorkaeff et Kanu.

Comment était votre relation avec Ronaldinho ? Etes-vous toujours en contact ?
Oui. On est restés amis. Jouer avec lui est l’une des choses les plus fantastiques qui me soit arrivée dans ma carrière. On s’est tout de suite compris. On a un peu le même “background“, le même chemin. J’ai commencé le football dans la rue. Lui aussi. On s’est bien entendus. On a la même vision du football, de la vie. J’aurais aimé jouer plus longtemps avec lui.

Jay Jay Okocha Virage PSG
© Panoramic

Pourquoi avez-vous quitté Paris ? Le regrettez-vous ?
Je voulais rester. Luis Fernandez était là et c’était compliqué pour moi. Il est arrivé avec ses idées, ses joueurs. C’était devenu difficile pour moi. Je suis parti en Angleterre.

Aviez-vous un modèle, une source d’inspiration ?
Mon frère aîné, Emmanuel. Il a aussi été footballeur. Il a joué pour le Nigéria. Mon modèle, c’est lui.

Si vous n’aviez pas été footballeur, qu’auriez-vous fait ?
Je ne sais pas, pour être honnête (sourires). Peut-être dans le business. Je ne me suis jamais posé cette question. Le football allait être une partie centrale dans ma vie. Je n’ai jamais pensé faire autre chose. Mon père était footballeur.

Jouez-vous encore au foot ?
Oui. Le football, c’est toute ma vie (sourires). Chez moi au Nigéria je joue pour le plaisir. J’aime aussi participer à des matches à vocation caritative.

Que vous inspire un joueur comme Neymar ?
C’est un joueur de classe mondiale. Tout ce qu’il fait, on dirait que c’est facile… Je l’aime beaucoup.

Si vous avez le choix, vous jouez avec “votre“ PSG des années 2000 (1998-2002) ou celui d’aujourd’hui ?
Je m’excuse auprès de mes anciens coéquipiers (sourires) mais ma réponse est dans l’équipe actuelle. Cela veut dire aussi que j’aurais soulevé des trophées avec Paris. Ne rien avoir gagné avec ce club est l’un de mes grands regrets.

Message pour les supporters : Merci à vous les supporters pour l’amour que vous m’avez donné et que vous me montrez encore aujourd’hui. Merci pour m’avoir si bien accueilli et « Ici c’est Paris ! » (en français)

Jay Jay Okocha Virage PSG
© Panoramic

Emilie Pilet

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