Barcelone doit payer

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Rien n’est oublié du 8 mars 2017.
Cette date a marqué l’histoire du club parisien du sceau de l’humiliation.
Alors mercredi, pour un huitième de finale retour que certains présentent volontiers comme un possible remake, le Paris Saint-Germain doit saisir l’occasion.
Il faut présenter la note. ET BARCELONE DEVRA PAYER.

Avant ce nouveau PSG – Barca, la Remontada est sur toutes les lèvres, bien sûr. Comment en vouloir aux médias : l’histoire est tellement dingue ! D’ailleurs, quand on y repense, elle n’aurait jamais dû se produire. C’est la fameuse stat de L’Équipe : en Ligue des Champions, quand vous aviez battu un adversaire 4 à 0 chez vous à l’aller, il était IM-POS-SIBLE de se faire éliminer ensuite. Mais impossible n’est pas Français, et encore moins Parisien, alors il a fallu faire place à l’inéluctable tragédie. Vous connaissez le film par cœur : flash-back sur les titres d’une presse qui joue à se faire peur, et qui instille le poison du doute. Gros plans sur l’arbitrage délirant, et spoil : il coûtera à Aytekin sa carrière internationale. Au ralenti, avec musique badante, le but de Cavani, le twist qui au lieu de plier le game crée les conditions de l’exploit catalan. Double retournement de situation. Et enfin, le long plan séquence, le tunnel des arrêts de jeu. Pas une passe réussie par les Rouge et Bleu en dehors des engagements après chaque but encaissé, alors travelling vers le banc de touche et l’impuissance du coach, puis on prend de la hauteur, sans cligner des yeux et là, de loin, c’est le bloc qui recule, se recroqueville, ne bouge plus… la panique des joueurs. La sidération des supporters. Le couperet. Et… Coupez.

Sauf que c’était pas du cinéma.

Le Paris Saint-Germain ne pouvait pas se faire éliminer comme ça. Il n’en avait pas le droit, il n’en avait même pas la possibilité : comment encaisser trois buts après la 88ème dans la vraie vie ? Pourtant…

Alors quand les planètes ont commencé à s’aligner de nouveau cette année, ça a bruissé en salles de rédaction. PSG – Barcelone au tirage. Tiens, tiens… Gros match aller du PSG, qui l’emporte en marquant à quatre reprises. Bis repetita. Des petites questions anodines ou presque : mais au fait, Paris joue-t-il si bien que cela ? D’ailleurs, dispose-t-il de tant de ressources que cela ? Des joueurs blessés. Un coach qui n’a pas le temps de poser son style. Un groupe bancal, aux recrutements pas toujours à la hauteur des espérances. Et là-bas, Barcelone qui se met à gagner, à renverser des situations, comme par hasard. Allez, avouez, tout y est ! La tentation est trop forte, le fruit trop appétissant : il faut saisir l’occasion, et nous le vendre ce remake : L’impossible remontada, épisode 2 (Mès que oune revanche). Certains s’en agacent : les médias français pourraient a minima éviter de savonner la planche. D’autres en tremblent : et si les consultants avaient raison ? Diallo, lui, hausse les épaules : on le fait ch… avec cette remontada. Alors, qui a raison ? Qui a tord ?

Mais qu’importe ! La seule vérité à affronter c’est que la Remontada existe. Ça fait quatre ans qu’elle pèse sur notre club, qu’elle nous pourrit la vie. « Remontada » c’est le dernier argument des meutes de supporters des clubs que l’on humilie à longueur de saison. Le point Godwin des fans du FC Procuration. On peut les battre neuf fois sur dix, Remontada. On empile les trophées comme d’autres les candidats saoudiens au rachat de leur club ? Remontada. À tous les coups l’on perd. Alors maintenant, il faut achever cette histoire.

La Remontada, c’est la victoire ignominieuse d’un club que le Paris SG a dominé sur le terrain, mais qu’un faisceau d’aides extérieures a maintenu sous respiration artificielle contre toute logique sportive, toute justice, toute morale. Ce club, c’est le Barca. Cette Remontada elle nous a coûté davantage que n’importe quel autre match de l’histoire parisienne. Quatre années à ronger notre frein, 1463 jours à encaisser en fermant nos gueules. Les joueurs ont passé. Les coaches aussi. Mais les supporters eux, sont toujours là. Alors désolé Diallo mais non, la Remontada on ne va pas te laisser la balayer d’un revers de main. Ça te fait chier qu’on t’en parle depuis décembre ? Très bien. Ça nous fait chier qu’on nous en parle depuis le 8 mars 2017. Ça nous humilie. Ça nous tue.

Alors il va falloir prendre sur soi, et assumer. Se servir de tout ça et garder la tête bien froide. Ce huitième de finale, c’est l’heure des comptes. Le Paris Saint Germain va présenter la note, et se faire rembourser.

Le match aller, le 4-1 du Camp Nou n’était rien. Les battre chez eux ne compte pas. Ou plutôt cela ne comptera que si on engrange le reste de l’addition au match retour. Autant vous dire que la facture étant salée, on aurait bien du mal à comprendre que Diallo se contente de bougonner sur le pré. Chaque contact entre deux joueurs, sera un acompte à verser en positif : il faut que les Catalans payent. Pas question de se laisser marcher dessus une fois. Il va falloir les marquer, physiquement. Chaque ballon récupéré, c’est un encaissement. Que les joueurs parisiens s’arrachent, et les arrachent s’il le faut. Chaque passe réussie, chaque minute nous rapprochant de la victoire, chaque but qu’on leur inscrira, c’est une dette qui se comble. Et vu le niveau abyssal du déficit, il va falloir que tous nos joueurs passent dans les rangs barcelonais, pour animer la collecte.

Ce PSG-là ne devra pas jouer pour prendre du plaisir. Il s’agit de régler les comptes, une bonne fois pour toutes. Le beau jeu, ce sera pour une autre fois. La construction de l’occupation du plan de terrain et toutes ces conneries, on va les laisser aux consultants et autres vendeurs de paris en ligne. Il va falloir gagner. Battre Barcelone. Les contrôler. Les étouffer. Ne pas leur laisser le moindre espoir, pas une seconde. Jusqu’à les voir quitter la pelouse tête basse, impuissants, surclassés. Que le monde du foot soit bien convaincu : nous sommes meilleurs que les Catalans. Nous méritons de les battre. Comme nous le méritions.

Cela ne nous rendra pas la victoire de 2017. Cela n’effacera pas les regrets et les larmes. Rien ne comblera la souffrance de l’injustice. Mais au moins, cela restaurera notre dignité. Une seule solution mercredi, un seul chemin : la victoire. Totale. Et que Barcelone paye.


Arno P-E

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