Humeur

Oh! mon Fumi

Le football populaire part en fumée, aseptisé par les organisateurs de ce bal des hypocrites, soutenus par les moralisateurs complices, tous ceux qui craignant de faire fondre la chantilly sur leurs gâteaux d’anniversaire ont remplacé les bougies par des flammes led. A ceux là, je leur pose la question : la saveur de l’artificiel est-elle la même sans l’odeur de l’artifice ? No Pyro, No Party


Nous sommes à la 47ème minute du match Paris Saint-Germain – Real Madrid, le 6 mars dernier. Les viragistes d’Auteuil craquent deux lignes d’une cinquantaine de fumigènes pour faire monter la température d’une soirée humide et glaciale. L’arbitre interrompt la rencontre pendant près d’une minute alors qu’Angel Di Maria s’apprête à tirer un corner dans la surface de réparation opposée, cassant le rythme et la pression parisienne. La fumée ne gêne pas la visibilité, excepté pendant quelques dizaines de secondes dans le Virage. Aucun engin pyrotechnique n’est lancé sur l’aire de jeu. Quelques minutes plus tard, alors que leur équipe en infériorité numérique vient d’égaliser, redonnant un élan d’espoir dans une rencontre inconsistante, les mêmes fans parisiens célèbrent le but par un nouveau craquage massif. L’homme en noir et jaune, fidèle à ses décisions, décide de ne pas relancer le match tant que les fumis colorent la tribune. Les consignes lui viennent de l’UEFA, laquelle n’aime pas les artificiers. Son choix est clair: pyro, ou party !

Le bal des pompiers

Ce slogan favori des Ultras à travers le monde n’est pas nouveau. La guerre des instances contre les supporters pyromanes est déclarée depuis longtemps, trop longtemps pour avoir prouvé son inefficacité. Avant de lâcher les obus et de cracher du feu, posons-nous cette question cruciale : à quoi servent les fumigènes dans un match de football ? A rien, répondent les spécialistes du ballon rond depuis leur poste de commentateur. C’est dangereux, on peut se brûler. C’est dérangeant, la fumée dégagée empêchant une bonne visibilité du terrain pendant quelques minutes pour les spectateurs et surtout les téléspectateurs assis sur leur canapé douillet. Oui, ils ont raison. En soi, un fumigène ne sert à rien dans le jeu football. Pour certains, c’est un fléau. Pour d’autres, c’est juste anecdotique. En réalité, c’est bien plus que ça. Sa valeur symbolique est inestimable.

Pierre angulaire du folklore des tribunes

Le fumigène est aux supporters ce que le cierge est aux croyants à l’église, un objet sacré, dont les différentes utilisations répondent à plusieurs fonctions. Rite initiatique pour les plus jeunes, il est l’un des principaux emblèmes de la culture Ultra. Il est la pierre angulaire du folklore des tribunes, une tradition qu’essaient de perpétuer les générations actuelles, malgré les interdictions. Il donne des couleurs à la fête, il agrémente l’amusement, il étincelle des travées parfois bien mornes, il fait scintiller les animations d’avant match, il célèbre un but, un match particulier, l’anniversaire d’un groupe. Flamme funèbre, il rend hommage à nos disparus, joueurs, dirigeants et supporters. Il sert parfois de moyen de contestation. Il est le parfait instrument de provocation. Un fumigène, c’est festif, c’est solennel, c’est sulfureux, ca sent le soufre au propre comme au figuré. C’est la quintessence de l’esprit Ultra.

Come On Baby Light My Fire

Les autorités n’aiment pas la fête, quand ce n’est pas elles qui l’organisent. Perdre le contrôle, quelle perspective atroce dans ces stades purifiés de toute aspérité. S’attaquer aux fumigènes est une allégorie, cela revient à s’attaquer aux supporters Ultras, aux supporters actifs, à ceux qui font du bruit et instillent de la couleur dans nos tribunes, à ceux qui ne sont pas dociles, à ceux qui ne restent pas sagement assis. Rares sont ceux qui craquent un fumigène assis sur leur siège. La manœuvre est fourbe. L’hypocrisie des instances pénales et sportives est intéressée. Point de dialogue, qu’une seule réponse donnée, la répression et la sanction. La chasse aux craqueurs est ouverte. Elle est surtout très lucrative. Un slogan de la Ligue de Football Professionnel ou de l’UEFA pourrait être le suivant: « craquez vos fumis, notre caisse se remplit« . Celles des clubs fondent au gré des amendes.

Exprès pour punir leurs dirigeants

En Champions League, l’UEFA sanctionne à hauteur de 500€ par fumigène. L’addition du Paris St-Germain pour le match retour contre le Real Madrid lui a valu la modique somme de 43000€, soit d’après les calculs, une facture pour 86 engins allumés. Une extraordinaire rentrée d’argent sans aucun investissement, un ROI parfait ! Est-ce efficace ? Les fumis cessent-ils ? Non, puisque les clubs sont tributaires de leurs supporters, lesquels ne demandent en général pas leur avis à leur Président avant d’embraser leur tribune, quand ils ne le font pas exprès pour punir leurs dirigeants ! Du côté des instances, le racket organisé est bien rôdé. Les clubs ne sont bien-sûr pas les seuls à prendre cher. Les supporters fautifs sont logiquement sanctionnés. La politique du chiffre peut alors se mettre en place. Les arrestations, parfois arbitraires, remplissent les procès-verbaux d’interdictions administratives ou judiciaires de stade. La Division Nationale de Lutte contre le Hooliganisme légitime ainsi ses actions et son efficacité. Les statistiques sont formelles. Amis adeptes du fumi, vous êtes des hooligans.

Jérôme, ce hooligan

La comparaison est ridicule. L’énoncer est une absurdité. Pourtant, certains osent. Ils se fourvoient, mais la loi est de leur côté. La législation n’a cure des définitions. Quelques mois après le mémorable PSG – Caen du 28 août 1993, la Ministre des Sports Michèle Alliot-Marie promulgua une loi anti-hooligan, dans laquelle les fumigènes trouvèrent bonne place, à l’article 42-8. En 2006, l’article L332-8 du Code du Sport renforça la mesure. Toute personne introduisant – ou tentant d’introduire -, détenant ou faisant usage de fusées ou artifices de toute nature est passible d’une amende de 15000 euros, de trois ans d’emprisonnement et pire encore, de cinq ans d’interdiction de stade. Pourtant, ce soir là, les hooligans parisiens n’utilisèrent aucun fumigène. Cet objet n’est pas dans leurs habitudes. Seule une chaussure fut lancée de leur tribune. L’unique trouble olfactif provint des gaz lacrymogène des CRS. Vingt-cinq ans après, les hooligans ont quasiment tous disparus des tribunes françaises. Les fumigènes, en revanche, font de la résistance.

L’illustration idoine d’un football passionné

La fourberie des puissants a ses rouages qui naviguent des services comptables aux directions marketing. Les plaquettes de communication et autres bandeaux publicitaires des clubs, des médias et même des Ligues font étalage de photos avec des fumigènes. Les premiers à les condamner sont bien souvent les premiers à les utiliser pour leur propre promotion ! Pourquoi ? Cela pourrait paraître contradictoire. Pas du tout, détrompez-vous. Ces images sont festives, esthétique, colorée, c’est l’illustration idoine d’un football passionné et populaire, d’un stade plein de vie, d’une ambiance chaude. Vous l’aurez compris, tous sont finalement d’accord avec les Ultras. Le fumigène, c’est culte.

La fumette, ça date pas d’hier

Son interdiction et la pénalisation sont autant de défis pour les supporters. Ils doivent utiliser les plus fins stratagèmes pour les faire rentrer dans le stade. Ils n’hésitent pas à forcer l’accès à certaines tribunes pour limiter les risques liés à la fouille. Ils utilisent des camouflages pour ne pas se faire repérer lors du craquage. Ils sont obligés de se cacher, puis de jeter très vite le fumi allumé. Autant de menaces pour la sécurité de tous. Les stewards sont sommés d’intervenir, créant des mouvements de foules pour se saisir des artifices ou interpeller les contrevenants, à l’encontre de toute logique sécuritaire. La lutte contre les fumigènes a aussi ses injustices. Des sanctions collectives sont parfois proclamées pour punir les agissements de quelques-uns. Des huis-clos de tribune entière viennent sanctionner de plus en plus l’utilisation de fumigènes faite par une poignée d’individus. Suite à ce PSG – Real Madrid, le club parisien a écopé d’un match à huis clos pour son Virage Auteuil lors de sa prochaine rencontre à domicile en Ligue des Champions, c’est à dire 6000 personnes sanctionnées. Ces mesures sans distinction sonnent comme une triste et alarmante spécialité des mesures anti-supporters…

Un dialogue entre tous les acteurs

A chaque problème existent des solutions. Calculatrices, les instances ont clairement choisi la répression aveugle. Une autre voie pourrait être un dialogue entre tous les acteurs, clubs, ligues, autorités policières et bien évidemment supporters, afin d’installer un débat constructif autour d’une utilisation festive et sécurisée de la pyrotechnie dans les stades. Ce dialogue est une réelle volonté des associations de défense des supporters, bien que certains parmi les plus extrêmes dans la Mentalité Ultra accepteront difficilement cette conciliation et cette acceptation d’une utilisation contrôlée et encadrée. Les autorités le savent bien. Elles en jouent en les interdisant, préférant entretenir la confrontation plutôt qu’instaurer un climat de concertation.

Petit barbecue entre amis

Legalize Fumi ?! Une collaboration intelligente pourrait permettre des résolutions acceptables par tous. Régler le problème en légalisant la fumée des fumis peut sembler un projet ambitieux un brin provocateur. Est-ce réellement impossible ? Les véritables contraintes identifiées sont la chaleur, les éclats et la fumée qui peut être dérangeante pour les voies respiratoires de certaines personnes. Autoriser des fumigènes à la chaleur limitée et à la fumée inoffensive est il inconcevable ? Cela n’empêcherait pas d’interdire les artifices dangereux, fusées éclairantes, feux de Bengale, feux d’artifices, objets détonants parmi lesquels pétards ou bombes agricoles. De même, il est évident que le jet de fumigène doit être interdit et fortement condamner. Il apparaît tout aussi pertinent d’encadrer et d’accompagner une utilisation positive des fumigènes.

Ne tuez pas nos tribunes

En poussant la coopération entre supporters, clubs et instances, on pourrait également concevoir dans le stade et en tribune des zones spécifiques d’utilisation des fumigènes, en totale transparence, avec une communication en amont du match. Des solutions médianes sont ainsi possibles. Faut-il que chacun y mettent de la bonne volonté.
Ne tuez pas nos tribunes en sacrifiant la festivité coutumière sur l’autel de la sécurité outrancière. La passion n’a rien d’artificielle. Les canons à confettis ne suffisent pas à réchauffer les cœurs et à faire monter la température.

Liberté pour les fumis !!


Benjamin Navet

La Haine

Mercredi matin, 8h57. Il pleut sur Montreuil. Un ciel gris écrase tout.
Mon fils me serre fort avant de rejoindre son école.
Il est triste parce que je suis triste.

Son regard dit tout : Mon fils aimerait pouvoir inventer une machine à remonter le temps, pour que le PSG s’offre une nouvelle chance d’y croire. Et que son père relève la tête et desserre les poings.
Rien que pour ça, je hais notre équipe.

IMPARDONNABLE.

C’est le seul mot valable ce matin.
Paris ne fait jamais les choses à moitié. Jamais !
On ne se contente pas de gagner ou de perdre. Il y a toujours quelque chose qui vient se greffer à nos exploits, qu’ils soient positifs ou violemment négatifs. Là, ce n’est pas uniquement une qualification qui s’échappe. C’est le Qatar qui vacille, c’est Unai qui s’en va, c’est le cimetière indien qui revit, c’est Neymar qui convoque son avocat au coup de sifflet final (peut-être même dès la mi-temps…), c’est le début de la fin. Paris fait le pire match au pire des moments. Bien sûr. La remontada, c’était encore autre chose, c’était presque magique. Alignement des planètes incroyable, soirée maudite, c’était autre chose.

Hier, Paris a tout confirmé

Hier soir, Paris avait mal au ventre, les jambes qui tremblent, les nerfs à fleur de peau, la passe lourde, le tir fantôme… Hier, Paris a tout confirmé.
Il était interdit de jouer ce match comme nos joueurs l’ont joué. Nous sommes tombés dans tous les panneaux. Et il n’y a qu’une seule question à poser aujourd’hui: Pourquoi le PSG qatari perd systématiquement tous ses moyens les soirs où il doit écrire l’Histoire ?

Inutile de parler de l’indigence technique, de l’absence d’occasions, de la médiocrité de nos joueurs (Rabiot jouait avec une couche, Marco et Edinson ont craqué comme des pucelles, Angel a fait du Angel quand il est assuré d’être titulaire, Kylian a dribblé beaucoup de promesses…), de la blessure de Neymar. Non. Pas la peine. Il faut simplement répondre à cette question. Ou se taire à jamais.

Les médias vont pouvoir s’en donner à coeur joie. Je valide même le titre de l’Equipe, “Tout ça pour ça”. Moi, j’aurais opté pour “Modrić en Doudoune”… Nos ennemis journalistes vont remuer la merde, ils vont s’enivrer de débats cruels, de prévisions vertigineuses, ils vont pointer du doigt, ricaner en direct… Ils auront raison.

Paris a oublié sa propre devise

Je repense ce matin aux propos de Verratti cet été qui souhaitait un recrutement plus ambitieux… Voilà où nous en sommes en mars 2018. Nos petits garçons ont encore rajeuni. Ils étaient minuscules et perdus sur cette pelouse admirable. Ils ont tout raté, tout trahi. Après la mascarade marketing et les clips ridicules où Joey Starr, Pascal Elbé et quelques autres personnalités opportunistes et de troisième zone ont tenté de nous faire croire que l’union sacrée, c’était maintenant (on ne s’achète pas un public d’ultras comme on achète une star brésilienne), Paris a oublié sa propre devise, Paris a sombré. Et contre un Real tranquille, comme à l’entraînement. Même l’arbitre n’a pas eu besoin d’en faire des tonnes. Nous n’étions pas là. Nous n’étions personne. Nous avons échoué.

Seuls ces nombreux fumis dégainés pendant le match ont réchauffé mon coeur. Josse et Bravo avaient beau trembler devant cette pyrotechnie vandale, craindre les sanctions de l’UEFA, moi, j’ai jubilé parce que ces fumis ont été hier la seule preuve de vie au Parc. Je ne parle pas du tifo géant représentant la coupe aux grandes oreilles… Une arrogance déplacée, presque idiote.

Sincèrement, cette qualification, je n’y croyais pas vraiment. Je nous voyais gagner (ça aussi, ils vont nous le mettre dans la gueule et en boucles encore : première défaite au Parc depuis la mort de Vercingétorix) mais pas passer. Un 3-2 ou un 2-1, un truc dans le genre. Je nous avais imaginés fiers, courageux, déterminés, efficaces. Et nous n’avons rien fait. Nous avons accepté de nous soumettre, d’entrée. Nous avons piétiné le rêve, l’avenir, le football également.

Et si Neymar ? Et si, et si, et si… Non !!! S’il avait été là hier, pas sûr que ce se soit passé différemment. Aux Abonnés absents. Tous! Même les blessés, même le banc. Il n’y avait rien. RIEN !

On endosse la panoplie du bouffon

J’ai beau essayé là, tout de suite, de deviner la suite, de relativiser (le mot dégueulasse), de me dire que cette catastrophe va nous aider à grandir comme il faut, un mal pour un bien, ce genre de mantras à la con qui te permettent de tenir le coup les lendemains de naufrage, je n’y parviens pas. C’est un gâchis total. L’Europe nous attendait au tournant. Et une nouvelle fois, on endosse la panoplie du bouffon. Il y a longtemps, nos dirigeants avaient fait appel à Noah pour motiver les troupes. Qui convoquer aujourd’hui ? Booba ? Pierre-Ambroise Bosse ? Casimir ?

Messieurs les joueurs, n’écoutez pas les mauvaises langues et les esprits corrompus dans les prochains jours. Non, de gagner le championnat et les deux coupes nationales, ça ne sera ni normal, ni un moindre mal. Les vrais supporters s’en contenteront, en attendant le tirage au sort l’été prochain. Ne l’oubliez pas. Vous rêviez de ligue des champions mais vous n’avez pas le niveau alors, contentez vous d’être encore les rois des faibles, acceptez ce trône en carton et défendez le jusqu’à la mort. Acceptez les sifflets du Parc je l’espère dès ce samedi. Acceptez les parce qu’ils seront la preuve de notre amour.

N’écoutez pas les vannes sudistes (il leur fallait au moins cette élimination pour commencer à oublier les deux sodomies récentes au Parc), ne croyez pas Zidane quand il plastronne devant les micros (lui aussi va connaître les délices du Pôle-Emploi quand son équipe tombera en quart ou en demi). Relevez la tête. Achetez vous des burnes. Souffrez comme moi je souffre aujourd’hui. Posez un genou à terre et demandez pardon à mon fils surtout. Sa tristesse est votre honte.

PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

Ici c’est Paris

Dans des journées qui ne ressemblent pas aux autres,
dans des instants comme celui-là, il est parfois utile de puiser au fond des choses pour prendre conscience de l’importance du moment.


Aujourd’hui nous sommes confrontés à notre destin.
Aujourd’hui l’histoire s’écrit avec un grand H, et pas celui de Hatem hélas.
Aujourd’hui, et plus que l’année dernière, nous sommes à la croisée des chemins.
Car nous avons investi l’Europe dans tous les sens du terme. Financièrement déjà mais aussi parce que nos joueurs, notre club et nos supporters se sentent investis d’une mission.
Une mission presque sacrée.
Une mission pour exister, pour écrire le nom de Paris sur la carte de l’UEFA.
Pour imposer une évidence.
Nous sommes là, nous sommes près. Devant la planète entière.
Quoiqu’il advienne.

Personne ne connait l’issue de ce match. Quoique.
Tout le monde espère l’exploit.
Tout le monde sait que les madrilènes passeront le match à se rouler par terre.
Tout le monde se doute que l’arbitre aura du mal à être impartial.
Pourquoi ? Parce qu’il aura Ramos et Ronaldo sur le dos tout le match.
Les Zorro et Bernardo des temps modernes.
Tout le monde sait qu’un probable penalty douteux peut nous renvoyer à nos chères, très chères études.
Oui un truc dégueulasse, injuste, cousu du fil blanc du maillot du Real.
Un truc qui ressemble à ce qu’on appelle le réalisme, l’expérience, le cynisme.
Bref tout ce qui ne nous ressemble pas. Non.

Qui suis-je pour écrire ces lignes ?
Un simple supporter.
Un lambda au milieu du Parc.
Un garçon qui a besoin d’un exutoire pour faire passer sa passion et ses émotions.
Un exutoire qui s’appelle Virage.
Un site qu’il a monté avec d’autres ami(e)s tout aussi passionnés par ce club et ces couleurs.
Une aventure collective qui grandit à chaque match, à chaque exploit, à chaque désillusion.
Et aujourd’hui, cet exutoire prend tout son sens.
Je ne sais pas pourquoi, mais en ce mardi 6 mars 2018, je me dis que ce site mérite encore plus d’exister.
Car je peux vous écrire. A toutes et à tous.
Parce que j’ai l’impression que l’on se comprend même si on ne se connait pas.
Vous dire qu’on va peut être le faire, allez on va le faire !

Et vous rappeler aussi la base, ma base.

Que nous sommes parisiens.
Que la France du football ne nous détestent pas, en fait elle nous envie.
Elle nous a toujours envié.
Parce qu’on est beau.
Parce qu’on est jeune.
Parce qu’on est riche.
Parce qu’on est impatient.
Parce qu’on est insolent.
Parce qu’on a toujours eu des joueurs qui donnent envie.
Parce que notre stade est unique.
Que son acoustique et son architecture font saliver tous les vrais amoureux du football.
Parce qu’on sait aussi perdre comme personne d’autres.
Parce que notre destin de looser devra s’arrêter un jour, comme pour toutes les grandes équipes.

Il nous envient parce que tout ça nous appartient.
Et qu’ils ne l’auront jamais.
Ils nous regarderont à la télé.
Ils prieront pour nous voir encore chuter.
Ils prépareront déjà leurs papiers ou leurs vannes fatiguées pour leurs réseaux sociaux.

Nous, nous serons au stade, en tout cas pour les chanceux qui y sont abonnés ou invités.
Nous chanterons, nous pousserons, nous invoquerons tous les Dieux, nous transpirerons, nous exulterons.
Pour nos joueurs, pour tous les supporters absents des tribunes, pour notre club, pour notre autre famille.
Nous pleurerons peut être aussi. De joie ou de rage.
Mais nous serons à notre vraie place.

Celle des supporters.
Des amoureux de l’impossible.
Des utopistes d’un soir.
Car nous sommes les parisiens.
Car nous sommes Paris.
Car nous sommes le PSG tout autant que ses joueurs, que son staff.
Car nous sommes enragés.
Car nous sommes turbulents.
Mais nous sommes unis.
Nous ne sommes qu’un.
Le jour de gloire est arrivé.
L’histoire nous appartient.

Allez Paris.


Xavier Chevalier

Adios Madrid Y Nada Mas

Basta !! Cher Paris Saint-Germain post 2010, te voilà face à ton histoire. Une défaite 3 – 1, ce score est formidable.
Il te permet de draguer ton passé pour dessiner ton avenir,
le seul possible, celui d’un printemps européen digne de ce nom.


Le parallèle est évident, mais il ne le sera qu’avec une qualification le 6 mars prochain. Mobilisation générale lisons-nous ici et là sur les réseaux sociaux parisiens. Union sacrée proclame le vestiaire. Le succès ne pourra en être autrement. Seul problème, l’ère qatarie n’a jamais renversé de montagne, exceptée une prolongation londonienne victorieuse à dix contre onze. Bien malin celui qui peut donner le résultat de ce Paris SG – Real Puta Madrid, mais une chose est certaine, il sera bien plus qu’un match retour.

Trois victoires consécutives en Europa Ligue, un sacré palmarès qui impose le respect. Il faut être fin tacticien pour sortir vainqueur une fois de cette compétition, alors trois fois consécutivement, l’accident n’est plus une hypothèse. Pourtant, en ce qui me concerne, tu as épuisé quasiment tous tes crédits. N’ayant pas compris ou partagé tes choix, la Remontada m’avait fortement refroidi. On apprend de ses échecs, telle était ma position pour te pardonner. Une fois ça passe, mais deux fois consécutivement, l’excuse des circonstances et des faits de match n’est plus acceptée. Tu n’as pas su tirer la leçon des erreurs de Barcelone, au contraire tu as répété les mêmes fautes ce qui est encore pire !

Unai bon élève

A Madrid tes choix dans la composition de départ et tes (non) remplacements n’ont pas été digne d’un conquérant, et pire, ils n’ont pas été respectueux de tes joueurs. Tu as cramé toutes tes cartes, mais peut être as tu un joker caché. Le match retour est ton match, tes choix seront scrutés, ils seront surtout décisifs. Si tu te trompes, ce sera la fin de ton parcours, quelques rendez-vous nationaux jusqu’en mai et une sortie par la petite, toute petite porte du Camp des Loges, celle du fond, derrière les bosquets d’orties, perdue dans la forêt de Saint-Germain… Si ton équipe se qualifie, il est peu probable que tu puisses prolonger ton échéance, mais mieux vaut sortir par le tapis rouge du Parc des Princes, tu ne crois pas ?

Tu n’as plus le choix, tu dois faire tapis

La date de ce match retour sonne comme un compte à rebours de l’histoire, version tragédie. 8 mars 2017. 7 mars 2001. 6 mars 2018? Unai, je suis sûr que la date ne te parle pas, mais le match, très certainement. 7 mars 2001, une remontada à la sauce espagnole, déjà. Pas la Catalogne. Pas la Castille. La Galice, cette région non loin de ton Pays Basque natale. Une autre similitude, notre entraîneur était français, mais d’origine espagnole, du sud lui, d’Andalousie. Les puristes l’auront reconnu. Luis Fernandez, l’intouchable Luis, héros parisien comme on aime les aduler, et les détester, parfois. Ce soir là, je l’ai détesté. La preuve, je t’en parle encore, 18 ans plus tard !!!

En regardant de près le scénario de ce match et les choix de Luis, tu passerais presque pour un de ses disciples ! Dans ce cinquième match de la deuxième phase de groupe de Ligue des Champions, une victoire nous était indispensable pour espérer une qualification lors du dernier match au Parc des Princes, contre nos amis de Galatasaray. Paris est magique, et après 55 minutes nous menions 0 – 3, Augustine Okocha et Laurent Leroy par deux fois, nos artistes et nos besogneux attaquants avaient fait le taff. C’est alors que Luis adopta la stratégie de l’autruche, celle que tu affectionnes tant, solidifier la défense au détriment des créatifs, des génies de la surface adverse. Mikel Arteta, Ali Benarbia et Augustin Okocha furent progressivement remplacés par Peter Luccin, Eric Rabesandratana et Igor Yanovski. Tu les vois les similitudes ? Tu connais le résultat final, ou sinon tu l’as deviné. L’entraineur galicien fit les paris inverses en faisant entrer deux attaquants… 30 minutes plus tard, Paris avait perdu et était éliminé de la Ligue des Champions, échouant à la porte des quarts de finale…

Unai Dos Tres

Unai, tu n’as plus le choix, tu dois faire tapis. Au bluff, ou avec une quinte flush real, peu importe. Si tu passes ce coup là, tu continues la partie, encore un peu. Si tu échoues, tu sors, définitivement, cette fois sans possibilité de recave, mais éjecté avec perte et fracas, cela ne fait aucun doute. Autour de toi, à la table, tu n’as pas que des amis. Certains de tes adversaires ne sont pas madrilènes. Tu devras néanmoins savoir faire un pacte avec eux, gagnant – gagnant. Ton sursis en dépend. Certains de tes joueurs ne te veulent pas que du bien. Ils savent néanmoins où sont leurs intérêts. A toi de savoir tirer les bonnes cartes, et utiliser les bonnes paires. Je ne parle pas que des figures, tu l’auras compris.

Ta tête est en sursis

L’union sacrée, quelle belle phrase. La communication positive est bien rôdée, on y croirait presque ! Le clan des brésiliens, le clan des déçus d’Emery, le clan des bons soldats, le clan des Titis parisiens, les méandres du vestiaire font pâlir les plus fins observateurs. La seule vérité sera celle du 6 mars au coup de sifflet final. Unai, sur quels joueurs peux-tu compter ? Quelles seront tes cartes maîtresses ? Je te souhaite bon courage !! Peu ont envie de te sauver, tu le sais déjà. Ta tête est en sursis, et beaucoup veulent la voir sauter. Par chance, ils feront tout pour que tu survives encore un peu. L’union sacrée n’est pas une expression vaine, elle a déjà fait ses preuves. Quels seront tes choix pour y arriver ?

Unai Bonaparte

Le poker est aussi un casse-tête. Peux-tu garder Presnel titulaire et remettre Thiago Silva remplaçant ? Rien au match aller ne permet de remettre cela en doute. Tu devras choisir entre le prometteur mais encore fragile Lo Celso et les expérimentés mais en manque de forme Diarra ou Motta… Tu devras faire confiance à Di Maria, Pastore et Draxler, c’est inéluctable. Faute de mieux, tu devras trancher entre Kurzawa et Berchiche. Qui fera ton équipe de départ, toi ou le clan des brésiliens ? Je suis presque certain qu’elle ne sera pas très différente du match aller. Comme à Barcelone, comme à Madrid, comme à La Corogne, l’ultime décision viendra des changements, du fameux coaching. Montre nous que tu as appris du passé.

Unai, tu n’es pas seul à avoir la clé. Tes joueurs ont un double du trousseau. Le chef de la meute doit aussi prendre ses responsabilités. Il l’a fait le 8 mars dernier. Si sa cheville endolorie lui permet de re-itérer et de justifier son transfert. Neymar Junior, ton match allé n’a pas été plus mauvais que CR7, mais tu as deux buts de retard, et le ballon doré s’éloigne. Tu veux être grand !? Tu veux être roi !? Alors soit le leader, technique et psychologique. Pousse tes coéquipiers à se sublimer, et non pas à te servir. Montre leur l’exemple, la voie à suivre, ils te remercieront par la plus belle des récompenses, leur dévouement, leur respect et la qualification. Sois Valdo contre le Real en 1993, sois Capitaine Raí en 1995 contre le Steaua, des scénarios qui me plaisent bien, des brésiliens eux aussi adeptes de la remontada, pas celle qui fait se gosser la France et l’Europe du football, mais celles dont nous sommes fiers à jamais, en pleine page dans les livres d’histoire, n’en déplaisent à Zlatan.

Un manque de respect qui crève les yeux

19 mars 1993, on signe pour le même scénario, évidemment. Une tête de Cavani sur un corner en première mi-temps pour faire la moitié du chemin. Un but d’anthologie sur une reprise de Mbappé à l’heure de jeu, le retard est comblé. Une chevauchée signée Neymar à quelques minutes de la fin, on est à l’abri. Cela est sans compter sur un pointu de Cristiano dans les arrêts de jeu, le prolongeant de trente minutes supplémentaires. A moins que… ne surgissent la tête de Thiago Silva sur cet énième coup franc merveilleusement déposé par Neymar. Vous le savez, je rêve que la différence vienne de Javier, mais Unai, tu as annihilé tous mes espoirs, et je doute de sa présence sur le pré vert à une quelconque seconde de ce match. Pas une seconde de Di Maria à l’aller, comment puis-je espérer que tu fasses rentrer Javier au retour.

La délivrance sera donc offerte par ce défenseur central, absent du match aller. Rappelez moi qui a marqué ce but de la tête le 11 mars 2015 sur la pelouse de Chelsea, à quelques minutes de la fin des prolongations sur un corner tiré par Thiago Motta, pour le seul exploit de l’ère qatarie ? La boucle serait presque bouclée… 19 mars 1993 le match qui fit basculer l’ère Canal Plus. La première qualification pour une demi-finale de Coupe d’Europe. La première d’une série de cinq consécutives, aboutissant à deux finales, dont une victorieuse. Zlatan est parti se coucher, il n’en croit pas ses yeux. Ce 6 mars fera-t-il basculer l’ère QSI ?

Unai Bueno

Unai, je te le concède, tu n’as pas été gâté. Bafoué serait plus exact. Déconsidéré. Un manque de respect qui crève les yeux. Il ne faut jamais se cacher derrière les erreurs d’arbitrage, mais à un certain point, s’agit-il vraiment d’erreurs. Au Camp Nou comme à Bernabeu, il y a peu de doute. L’arbitrage maison est flagrant. Les consignes viennent-elles de Suisse, nul ne pourra le prouver. Que vaut le jouet qatari au logo Tour Eiffel contre les institutions ibériques. Rien du tout. Il faut donc faire avec, considérer la partialité comme acquise. Il faut la surpasser. Il faut la retourner. Il faut l’anéantir. L’impulsion viendra de notre équipe sur le terrain, par son engagement et sa hargne. Thiago Silva ou Marquinhos ne sont pas Thiago Motta, ils ne savent pas intimider l’arbitre. Pour des capitaines c’est dommageable, mais c’est un fait. Alors si Motta n’est pas titulaire, on le sait déjà, le grondement devra venir d’ailleurs. La menace viendra de l’atmosphère. La pression coulera des tribunes, de nos tribunes.

Le peuple de Paris a soif de conquête

Mobilisation générale. Nous le savons tous, nous le souhaitons tous, ici c’est Paris !! La poussée descendra des travées du Parc des Princes. Si vous voulez gagner, jouer comme des guerriers, faites les trembler, soyez sans pitié. Ce match sera la référence, ou la pire désillusion. Real Madrid 1993. Steaua Bucarest 1995. Valdo et Raí n’étaient pas seuls à mener leur équipe vers le sommet. 45000 chœurs parisiens déchainés n’ont rien lâché, des jours avant la rencontre, des heures avant le coup d’envoi, jusqu’à la dernière seconde libératrice. L’atmosphère régnant autour de ce 6 mars est de la même trempe. Le peuple de Paris a soif de conquête. Il est prêt pour le combat. Il ne reste plus qu’à confirmer l’attente, transformer l’essai. Les 4000 fidèles présents dans les rues, le métro et le parcage de Madrid ont donné de la voix. Ils ont montré l’exemple. Pas de retour à Stamford Bridge, sur Las Ramblas ou au fin fond de Manchester, ce choc que le monde entier attend est à la maison, à nous d’en profiter. Le Parc tout entier doit faire basculer le ballon du bon côté, celui d’Unai Emery, de Neymar Junior, de Thiago Silva, d’Alphonse Areola, de Giovani Lo Celso, de Javier Pastore,… On emmerde l’UEFA. On emmerde l’arbitre. On emmerde Madrid. On emmerde le monde. No one like us, but we don’t care…

Si nous échouons, éliminés, le cataclysme est d’ores et déjà annoncé. Si nous passons, ce ne sera qu’une qualification pour un nouveau quart de finale… la route de Kiev est encore longue, mais l’union sacrée, la mobilisation générale, c’est pour maintenant.

Unai Bye Bye ?

#6M #Remontada #ParisEstMagic


Benjamin Navet

Homo Erectus

Le foot moderne, ça brasse du fric, beaucoup de fric. Le PSG n’a eu d’autre choix que de se remettre au niveau de ses objectifs et du train de vie des 8 autres grands d’Europe l’été dernier, pour espérer accrocher un résultat en C1.


Sur le point du pognon, le sport #1 qu’est le foot n’est pas en retard.
Pour preuve, 1 milliard d’€uros claqués sur la zone UEFA pour le mercato d’hiver 2017/2018 en hausse de 36% ! Et la moitié concerne les clubs anglais, soit 545 millions d’€uros. Ben voyons.
Même des défenseurs moyens deviennent des enjeux lourds.

84 millions encaissés par Southampton pour Van Djik le hollandais qu’on pose à Liverpool, et 65 millions d’€uros crédités sur le compte de l’Athletic Bilbao pour la vente d’un dénommé Aymeric Laporte, jamais utilisé pas Deschamps en équipe de France, et qu’on débarque à Manchester City !… Au delà des blah blah « c’est un joueur clé » ou « le club recherchait un profil gnagnagna », il va bien falloir rentabiliser ces achats démesurés, et ce, bien au delà des tacles et des dégagements en touche que ces 2 nous produiront sur les corners en déplacement à Sunderland !

Tout ce pognon pour quel spectacle

Les qualités footbalistiques de Van Djik et Laporte justifient certainement leurs émoluments respectifs. Mais, ils restent des pions au service d’un business, et c’est sur la monnaie qu’ils sont sensés ramener au club qu’ils seront jugés et rien d’autre. Un business qui tape dans la poche de ses clients, de son public, c’est à dire de nous, tous ces cons de supporters que nous sommes et qui acceptent avec servitude un système qui remonte à l’ère du Crétacé si ce n’est plus ! Pour les clubs, pas d’échappatoire possible. Du ROI et vite, sinon direction l’Europa League. Notre seul représentant, le PSG, a payé cher son accession au 8ème de la C1. Mais, le club a intégré les enjeux pour gagner. Espérons cette année que l’alignement de ballons soit enfin le bon.

Mais, tout ce pognon pour quel spectacle ? En vrai ? Et là, on est pas en avance.
On oblige les clubs à jouer avec des règles qui datent de Cro-Magnon, et qui permettent en 2018, de se cogner des 0-0 après 90, voire 120 minutes de jeu, c’’est dément. Avec un calendrier de plus de 60 matchs chaque année pour le PSG et les clubs de l’élite, comment justifier de prolongations souvent stériles et inutiles (outre les 3 coupures publicitaires supplémentaires qu’elles génèrent), et qui contribueront à fatiguer un peu plus les internationaux convoqués en Russie pour la Coupe du Monde.

Alors, la solution, quand un match est verrouillé et que le supporter s’emmerde, on change de tactique, et il faut tout tenter pour arracher un pénalty, sans même avoir à cadrer un tir. On fait donc rentrer la tombeuse. L’objectif c’est les 3 points ou la qualif, pour flatter les ligues, le business, les diffuseurs, mais rarement le jeu.
Jusqu’au bout des arrêts de jeu, on va chercher et trouver le moyen de s’effondrer dans la surface de réparation, en espérant pour tout un peuple, entendre résonner le sifflet. Il s’agira alors de faire briller le buteur récemment arrivé, suite à un virement bancaire dont le nombre de zéro donne le tournis aux smicards.

L’arbitrage, c’est la côte de bœuf crue

A l’inverse, un libéro qui remonte seul le ballon depuis sa zone, et qui sera séché aux abords de la surface adverse, bénéficiera gracieusement d’un coup franc. Cela permettant à la défense qu’il vient de passer majestueusement, de se replacer, de former des murs. C’est grotesque !
Nous savons tous que nos ancêtres ont réussi à maîtriser le feu, en bravant des risques et des dangers terribles, permettant ainsi à l’humanité toute entière de savourer sa côte de bœuf cuite !

L’arbitrage au foot, c’est la côte de bœuf crue, voulue et revendiquée. Bref, c’est la volonté de rester à l’âge de pierre.
Pour preuve, on assiste encore en 2018 à des débats insignifiants sur l’utilisation ou non pendant les matchs, de la vidéo, ou d’outils plus ou moins connectés, qui permettraient une sanction, une décision tranchée et définitive concernant des phases de jeu souvent bien floues pour le jugement d’un homme seul : l’arbitre.

S’attaquer, les crampons en avant, aux gambilles d’un joueur, quitte à lui arracher la rotule et le tibia, démontre un niveau de QI d’une faiblesse abyssale. Et nous sommes contraints devant nos TV, abreuvées de signaux multi opérateurs hors de prix, de regarder l’assassin, gesticuler, supplier l’arbitre de croire que son intention était tout autre et de crier à l’injustice si d’aventure il était sanctionné.

Paniqué et confronté à lui même

Nos fossoyeuses instances du foot préfèrent défendre une appréciation des règles laissées à ce mec seul, paniqué et confronté à lui même. Il en devient le récipiendaire de la célèbre instantanéité du jeu, et se doit d’imposer son autorité et ses décisions, à une meute de garçons coiffeurs pas toujours très bien intentionnés, parfois menaçants et violents. Sachant que chaque coup de sifflet risque d’être contesté et discuté, Bon match !

Pourquoi ne pas changer et adapter les règles, et moderniser l’arbitrage pour protéger les joueurs. Imaginons le Brésil sans Neymar ou la France sans M’Bappé en Russie parce que taclés aux chevilles par un barbare en Coupe de la Ligue, en Coupe de France ou en C1 ?
Défendons enfin le fait que l’erreur d’arbitrage ne fait plus partie du jeu. Et n’en voulons pas aux arbitres. Il existe les moyens de les aider ce qui les protègera également et limitera la violence. Ça s’appelle vivre avec son temps.

Cette volonté idiote de refuser de suivre ce que d’autres fédérations sportives ont accepté, conduit le foot à accorder des buts imaginaires ou à en invalider d’autres parfaitement valables. Et que dire de la simulation que permet de telles positions ? C’est le cancer du foot. Les gamins apprennent à mentir et à tricher sur les terrains. Evidemment, puisqu’ils sont encouragés par les grands qui donnent l’exemple, et puisqu’on permet à l’arbitre de ne pas voir, ou de ne pas vouloir voir, on récolte une génération déjà gangrénée.
Combien de penalties bidons, de hors-jeu – pas hors jeu, ont faussé des classements de championnats, des qualifications en coupe, des finales ?

Quelles sont les valeurs défendues ?

En 2006, quand Zidane corrige Materazzi d’un coup de boule à la poitrine, ce dernier, simulant, se tient le nez !
Tout va bien.
Parce qu’une pleurnicheuse s’écroule en hurlant dans une surface, et ce, sans avoir subi le moindre assaut, croyez le si vous pouvez, mais, plutôt que de le sanctionner, on va le récompenser et désigner le point de pénalty. Chapeau bas.
Quelles sont les valeurs défendues ?

Quand 3, 4, 5 mecs ou plus sont capables bousculer l’homme en noir, à qui on ne donne aucun moyen pour rendre ses décisions incontestables, on est en droit de s’interroger sur les défauts de câblage de la cervelle de certains joueurs, et de voir des arbitres complètement dépassés tenter des low-kicks !
Ce qui nous amène à ne plus nous étonner non plus, des affaires de chantage à la sextape, des insultes envers les entraineurs, des réseaux de prostitution, dont le foot et les clubs se passeraient bien.

Au delà de faire la joie des rubriques faits divers des média, jeter les joueurs en pâture de la sorte maintient le foot à l’époque du Néanderthal.
Ces mêmes média, qui enchérissent des sommes folles pour accéder aux droits de retransmissions TV, sur le dos des supporters serviles que nous sommes.
Un jour, dans une savane, un truc poilu s’est mis debout, sur ses pattes arrières, pour voir plus loin. On l’appelle l’homo erectus. Il a su s’adapter.
Pourtant, l’archaïsme n’est pas forcement là où l’on croit.

Sacrifié par ses gouvernances

L’Equipe du Soir… ou le foot pour les pauvres ?… Pas sûr.

– Tu regardes Réal PSG ?
– Bien sûr, mais sur l’Equipe 21.

Les croque-morts des Fédérations, des Ligues, des diffuseurs, devraient déjà se repentir d’avoir misé sur l’argent immédiat, en générant le manque d’images à une génération biberonnée au foot accessible dans les années 90, et à qui on ferme le robinet d’un coup en lui assénant « maintenant tu payes ! »

Ces acteurs du foot moderne mourront enterrés sous leurs propres pelletées de terre. Ils ont oublié que l’intérêt de la génération qui vient, toute populaire et belle qu’elle est, ne bénéficiera jamais des ressources financières suffisantes pour accéder au foot légalement. La préférence se tournera doucement vers d’autres chapelles plus accueillantes.
Certes, il lui restera quelques techniques frauduleuses pour assister à un match de foot, tout populaire qu’il souhaite rester, mais incapable qu’il est de se réformer. C’est le foot qui en payera le prix, sacrifié par ses gouvernances, avides et séniles et ce triste business.

Il n’y aura aucune image du match sur l’Equipe 21.
La réalisation se bornera à filmer le plateau où Didier Roustan, paré d’une superbe liquette bariolée, reconstituera et analysera en direct et en profondeur n’importe quel coup-franc raté ou débordement avorté, équipé de son fidèle tableau, de ses aimants bleus et rouges et armé de son marqueur..

Constipé par son trop plein de fric

En haut à droite de l’écran, Yoann Riou sera aux commentaires dans l’encadré. Grand spectacle assuré. Tragédien reconnu, il hurle, gesticule, parle vite, agite ses feuilles chiffonnées pleines de Stabilo, puis tombe à genou. Il finira par se jeter physiquement sur sa ou son collègue en vociférant, dés que le PSG parviendra à passer le rond central.

Pour ces soirées de grandes affiches, outre le récurrent Didier Roustan, le casting proposé par Olivier Ménard, est au journalisme sportif ce que la 7ème compagnie est à la comédie !
Chroniqueurs, journalistes, entraîneurs, agents, anciens joueurs, tous aux aguets des dernières rumeurs, le smartphone posé sur la table, à l’instar de Tony Montana qui décale son gun pour négocier 200 kgs de cocaïne pure dans Scarface.

Finalement, ne serait-ce pas là le rempart que cette joyeuse bande, toute privée d’images qu’elle est, a trouvé pour permettre au foot de survivre malgré lui.
Pour l’empêcher de sombrer constipé par son trop plein de fric.
Pour le sortir de son archaïsme à grand renfort d’habillages « à l’américaine » et de « duels ».
Pour permettre à ceux qui l’aime de garder le contact avec lui, malgré le cadenaccio d’images justifié par l’hypocrisie des droits.

Pour tout ceux qui rêvaient de voir Nicolas Sarkozy en prison, eux l’ont fait. C’était à l’occasion de la 2000ème, le 22 janvier dernier. Emission pendant laquelle l’ex Président, venu parler du foot en général et du PSG en particulier, s’est retrouvé derrières les barreaux après avoir reçu un carton rouge incontestable pour bavardage ! Les enregistrements vidéo l’ont confirmé !


DRB

Mobilisation générale

L’arbitre était madrilène, oui.
L’UEFA ne veut pas du PSG, oui.
Unai a déconné, et dans les grandes largeurs, oui (Edinson pour Thomas, WTF ???).
Nos attaquants ont presque tout raté, oui.
Notre vestiaire doit aujourd’hui ressembler à OK Corral, oui.
Nous avons entamé ce match crucial avec les jambes qui tremblent et une gastro carabinée, oui (il suffisait de voir la tronche de nos joueurs pendant l’hymne de la LDC…).
Nous avons encore raté un grand rendez-vous, en ne jouant pas si mal malgré tout, oui.

MAIS IL RESTE UN MATCH RETOUR.
AU PARC.
ARRÊTONS DE CHIALER, ARRÊTONS DE POINTER DU DOIGT L’ARBITRAGE (NOUS NE SOMMES PAS DES LYONNAIS),
ARRÊTONS DE REGARDER NOS POMPES.

Pour écrire l’histoire, il faut accepter de sortir de la tranchée.
SACRIFICE.
Pour retourner l’obséquieux Zizou et sa bande, il faudra se battre, marquer et se battre encore.
À Paris, nous ne retenons jamais les leçons que nous offre l’existence.
C’est regrettable. C’est pathétique. C’est ridicule.
Ce real, comme le barça de l’année dernière, est un petit real.
Et il va probablement nous éliminer.

Va-t-on aller à l’abattoir sans réagir ?
Va-t-on continuer à entretenir ce risible complexe d’infériorité ?
Va-t-on exaucer les voeux secrets de l’UEFA et battre en retraite encore ?
Hé, les mecs, l’heure n’est plus aux « si ».
Le conditionnel peut bien aller crever ailleurs.
L’heure est à la guerre.

Neymar, ton ballon d’or, il passe par un exploit dans trois semaines. Minimum.
Les autres, tous les autres, laissez un peu tranquilles les Dijon, Toulouse ou Bordeaux. Concentrez-vous sur les puissants.
Jouez au football. Vous savez le faire.
Marchez leur dessus. Leur défense est friable, leur arrogance ne tient qu’à un fil (et à un arbitre soumis). Il faudra marquer, oui et nous pouvons le faire.
5-1, ça aurait de la gueule.
Envoyez zidane au pôle-emploi castillan.
Sauvez Unai…

Et puis, n’oubliez pas, avant, il y a deux fois la venue des gonzesses sudistes au Parc.
Faîtes vous les dents sur elles. Fracassez-les comme il faut et vous serez fin prêts pour recevoir Madrid.
Le palmarès, l’expérience, ça ne compte pas.
Plus.
Madrid se voit déjà en quart.
Ils vont prétendre le contraire, sortir la carte de l’humilité moisie devant les micros mais ils nous prennent pour des caves.
Il s’y voient déjà, oui.
Ils comptent sur un énième petit coup de pouce de l’homme en noir : péno généreux, hors jeu oublié, etc…

Êtes-vous simplement des victimes ?
Ne savez vous que tuer les faibles, comme Zlatan ?
La guerre est déclarée, oui.
Il est trop tôt pour la sonnerie aux morts.


Jérôme Reijasse

Et j’entends siffler le Parc.

Des ultras idiots utiles bénévoles (ou pas) zélés ont apparemment déployé une banderole hier soir disant, grosso merdo :
Neymar vrais supporters ne sifflent pas. Unis pour Paris.


Ah ah ah ah ah !
Invention du Qatar : l’ultra qui ne siffle pas.
Un rêve à la Beigbeder en somme.
Hashtag (ça s’écrit comme ça ? Pas trouvé le logo sur mon clavier…) broncaca…
Les caves putain.
Ou les flipettes : ils chialent déjà à l’idée de voir Neymar partir dès cet été. À MADRID !!!
On l’a sifflé, merde, il va se barrer, mais c’est Neymar merde !!!”

Ah ah ah ah ah ah !
Idée de nouvelle banderole pour Neymar pour le match de ce week-end :
“NEYMAR + ULTRAS = AMOUR ÉTERNEL”…
Hé Neymar, mets en six à Madrid et on commence à discuter, toi et moi !
(Si tu peux en mettre aussi 4 au retour, au cas où, tu sais, nous…)
Et arrête le boudin marketing.
Deviens comme nous, un vrai connard.
Un Parisien (je crois que tu en as les qualités. Si seulement, tu osais, vraiment…)
Et tu auras ta chanson.
(Pas la brésilienne toute paresseuse d’actuellement)
Rejoins nous kamarad Neymar.
Ici, c’est Paris.

Et si tu te démerdes pas trop mal, tu resteras dans nos tronches à jamais.
Ces quelques sifflets parce que toi, tu prends le ballon et empêche Cavani de doubler la grande perche Ikea au Parc, ratant ainsi l’occasion d’être déjà, simplement en donnant ce ballon à Edinson, un peu cool, beau, historique ?
Franchement ?
Je pense qu’Edinson mérite mieux que ça pour devenir notre premier sniper.
Un petit péno, pfff…
On s’en branle en somme.
Ces quelques sifflets, c’était juste pour que tu retrouves le truc de la cour d’école.
Tu sais ?
La chambrette.
L’appartenance.
C’est cadeau en fait.
Aimons nous.
Vivants, Neymar, c’est mieux.
Le 14 février, oui, aimons nous !

Et après, on fume une clope et on en discute.


Jérôme Reijasse

La fête est finie

« Un jour, tu t’écrases et t’atterris dans la vraie vie ».
Cet adage signé Orelsan tiré de son dernier opus m’a hanté toute la nuit.
Tu t’écrases donc comme les grosses fesses de Lopes sur le torse fragile
du jeune Kylian, mais surtout comme les illusions du début de saison.


On avait déjà commencé à sentir une mauvaise odeur du côté de Münich et à Marseille, on en a eu la confirmation nauséabonde à Lyon. Le PSG ne sait pas gérer les gros matchs !
Et ça ne date pas d’hier. Depuis l’arrivée de QSI on voit arriver chaque année de nouveaux joueurs, et admettons-le, de plus en plus de virtuoses. Sauf que chaque année c’est le même refrain qui sonne faux. Lorsqu’il est question de sortir une grande partition on accouche d’un tube éphémère, qui ne passera pas l’été, enfin surtout les quarts de finale.

« On était censé changer les choses
Depuis quand les choses nous ont changés ? »

Encore Aurélien qui sonne dans mes oreilles.
Oui on était sensé changer la donne du football français, voir mondiale. La claque du Barça derrière nous on pouvait repartir, de toute façon quand on a touché le fond on n’a plus trop le choix. L’arrivée de Neymar et de Mbappe, quelle promesse, quel espoir, sauf que… non. Malgré cet amas de talents, on est encore une fois rattrapé par notre fébrilité. Sur le papier, on a pourtant une équipe fabuleuse individuellement… à 2, 3 détails près. Et le plus gros d’entre eux ce n’est pas tant l’incapacité à défendre proprement de Layvin ou encore qu’Alphonse aime voir passer les hirondelles.

Non, c’est surtout un problème d’état d’esprit, d’esprit d’équipe même. Mettre un score de division de district à Dijon c’est bien joli, ça fait plaisir (sauf à quelques inqualifiables amnésiques capables de siffler Neymar) mais c’est pas avec ce genre de ballade que tu vas finir N°1 du Top 50. Car si dans les années 80 le trio SAW (Stock, Aitken et Waterman) faisait la loi dans les Charts, qu’est ce qui dit que la MCN va nous ramener un gros disque de platine le 26 mai prochain ? Surtout si l’orchestre derrière eux n’assure pas la bonne rythmique. Oui on a des solistes, ils sont beaux à regarder, mais quand il s’agit de jouer en groupe compact et discipliné lors des soirées de gala, bizarrement ça ne sonne plus aussi juste.

« Quand y’a plus d’musique et t’es tout seul sur la piste
Il faut qu’t’arrêtes de danser. »

Ne me faites pas dire ce que vous espériez lire ici. Premièrement nos joueurs ne sont pas des danseuses. Simplement ils ne sont pas mis dans les meilleures conditions psychologiques. Deuxièmement le chef d’orchestre n’est pas responsable de tout. Ce n’est pas lui qui a forcément écrit la partition. Et puis J’aime bien Unaï, c’est comme ça. J’ai toujours eu un faible pour les maestros qui gesticulent dans tous les sens pendant le concert du nouvel An à Vienne. Alors que devant lui il y a une cinquantaine de gars qui ne l’écoutent même pas mais qui envoient malgré tout la symphonie. Alors imaginez ce que c’est que de gérer cette fanfare infernale qu’est le PSG QSI. Des Divas, des solistes, des esthètes, des taciturnes, des enjoués, des pleureuses, des sensibles, des innocents… Ça relève du miracle si ça la structure est encore en place.

« On était censé rien faire comme les autres
Est-ce que tout l’monde mentait ? »

Ben ouais mon gros. On nous vend du rêve depuis 2011. La guerre des étoiles.
Intrinsèquement tous ces artistes viennent à Paris depuis 7 ans pour de bonnes raisons. Paris c’est déjà la capitale de l’Art. En plus on y mange bien, on y est bien accueilli, les filles sont jolies et accessoirement on est grassement payé pour faire vibrer la foule dans la plus belle enceinte du monde (au bas mot). Mais comme dans la musique, ce qui est beau, léché n’est pas forcément synonyme de résultat. Alors si pour une fois on signait dans notre label autre chose que de la pop aérienne pour s’offrir un bon gros rappeur teigneux, un mec moche, méchant, sale, qui va faire péter tous les scores avec son auto-tune (auto-tâcle ?). Je n’ose imaginer que cet être rare soit Lassana Diarra, mais qui sait ? Finies les trompettes, vive les boîtes à rythme. Et si tout le reste du groupe se mettait au même diapason et commençait à respecter l’institution parisienne et le football en général. Et si, et si, et si…

Bref, il est temps que nos idoles raccordent leur violons, parce que le 14 février, ce sera une autre ritournelle, et elle risque d’être bien hardcore. Si on pouvait s’éviter un remix du Camp Nou, ça nous fera vivre plus longtemps et c’est déjà pas mal. Pensez au trou de la sécu bordel. Pensez à nos familles.

Donc Messieurs du PSG, je vous l’annonce officiellement LA FÊTE EST FINIE !


Xavier Chevalier

Affrontons la réalité

Depuis hier, à 12H17 précisément, une chose est sûre, évidente, et c’est une certitude pour tout le monde… 
LE PARIS SAINT-GERMAIN EST POISSARD.


Finir premier de son groupe pour tirer le double vainqueur du titre : Champion mon frère !
Franck Ribery doit briller de ses milles dents à l’heure qu’il est. Lui et sa clique iront au Besiktas se qualifier tranquillement pour les quarts de finale. Même si l’Allemagne compte une forte communauté turque prête à supporter le club d’Istanbul, je ne suis pas sûr que la Bavière leur ouvre les portes de son stade.

Mais trêve de considérations post-traumatique-historique.
Il suffisait de voir la moue désabusée d’un Jean-Claude Blanc essayant de masquer tant bien que mal son agacement pour comprendre que pour beaucoup, la messe est déjà dite. l’UEFA va se payer une belle affiche et une grosse audience pour les 8ème. Et accessoirement se débarrasser d’un prétendant un peu encombrant, pour lequel elle n’a jamais vraiment montré une sympathie quelconque.

Puisqu’on parle de l’Europe, soyez-en sûr, tout le continent attend la nouvelle gamelle de la bande à Emery. Après le 6-1 catalan, le PSG est devenu le Benny Hill du foot. Sur tous les plateaux TV d’Espagne ou d’Angleterre on se délecte d’avance. On a déjà commencé en étalant les mauvaises statistiques d’Unai face au Real, ou du fait que le chéquier parisien ne suffirait pas pour battre une institution comme la maison blanche. Vaste plaisanterie collective. On rigole en se tapant le bide. Question gros bide, Javier Tebas, le président de la ligue espagnole, va pouvoir en remettre une petit giclée sur le PSG-Bashing, lui qui commençait à s’essouffler.

On a vendu notre âme au diable

Autant vous dire que chez nous, il ne fallait pas espérer mieux. Peu sont ceux qui apportent des signes de soutien. Ah si, finalement Jean Michel Aulas. Ce dernier a appelé Nasser suite au tirage pour lui rappeler que le dernier club français à avoir éliminé le Real, c’était l’Olympique Lyonnais. Tout en précisant qu’il n’avait pas l’effectif du PSG à l’époque. Merci Jean-Michel, une fois de plus, tu es l’ambassadeur de la classe à la française. L’aigreur en plus.

Vous savez quoi ? Ça me donne envie d’y croire. Je doute effectivement qu’on puisse ridiculiser CR7 et consort à Bernabeu, mais au retour on n’aura rien à perdre. L’honneur on l’a déjà perdu au Camp Nou, on a déjà vendu notre âme au diable, on est à la croisée des chemins, on n’a plus de respect pour personne, à commencer par nous mêmes. Cristiano ne vaut pas plus que Memphis ou Valère. De toute façon il n’aura besoin de gagner QUE la Coupe du Monde pour gratter son sixième ballon d’Or.

Fred Hermel, fidèle socios Ch’ti du Real estampillé Radio Bière Foot, juge que le Real sera physiquement au dessus et qu’ils seront préparés comme jamais pour cette double confrontation. Et alors ? Qui ne l’est pas à ce niveau de la compétition. Sauf que le retour il est au Parc, dans notre cathédrale. Je ne vous donnerai pas les statistiques du PSG à domicile en C1, les chiffres je m’en cogne, les chiffres c’est pour Unibet ou les non croyants. Ça sert à rassurer les faibles.

La petite fiancée de la France

De toute façon le seul chiffre qui compte c’est le 27. Parce que c’est un chiffre divin. Pour celui là seulement je peux faire une exception arithmétique. La preuve ici : rappelez vous le fameux soir du 18/03/1993. Le soir de Casque D’Or. Et cette saison on les joue au retour le 06/03/2018. Regardez bien : 1+8+0+3+1+9+9+3 = 34 OK ? A présent : 6+3+2+0+1+8 = 20. Vous suivez toujours ?
Nous avons donc une confrontation entre le passé avec le chiffre 34 et le futur avec le chiffre 20. Hors 3+4 = 7, et 2+0 = 2. La magie des chiffres place cette rencontre sous le signe du 27, le chiffre de l’élu, qui marquera à coup sûr dans un Parc hurlant son nom comme le sauveur. CQFD.

Et puis cette année le maillot du Real ressemble beaucoup trop à celui de l’OM. Doit-on y voir un lien de cause à effet avec Zinedine Zidane ? C’est probable. Zinedine, la petite fiancée de la France, l’homme dont le portrait remplacera celui de Johnny au dessus de toutes les cheminées. Zinedine, sache que si le PSG est le club le plus détesté de l’hexagone (encore une réalité), il va l’être encore plus quand il t’aura sorti de la C1. Car si l’Espagne en 2006 rêvait de te mettre à la retraite, le PSG en 2018 va te mettre au chômage.

Voilà, alors pour paraphraser un célèbre auteur latéral belge (encore vivant lui), j’ai envie de crier « Mais bordel un peu d’optimisme c’est possible ? ». Mais j’ai surtout envie de vous livrer cette très belle citation d’un grand peintre espagnol. « Pour moi, peindre un tableau, c’est engager une action dramatique au cours de laquelle la réalité se trouve déchirée » (Pablo Picasso).

Alors faites nous plaisir Edi, Junior, Kylian, JAVIER… Déchirez-nous le Real. Car l’antonyme de la réalité c’est le fantasme, l’hallucination, le mirage, le rêve. Mais surtout n’en parlez à personne avant. Car Paris n’a jamais été aussi meilleur que dans le rôle de la victime désignée.


Xavier Chevalier

Cantona Comedy Club

Cantona a toujours fait du Cantona.
Comme Pierre Richard, Louis de Funès ou Lenny Kravitz.
On est donc obligé de se positionner face à ce genre de personnage.
Car il ne s’agit que de ça, de personnage.


On aime ou on n’aime pas. On supporte ou on ne supporte pas.
On l’a intégré à notre auto-histoire de France. Pour le meilleur, pour le pire, comme ça en passant ou passionnément. Tous. Les amateurs de football. Et même beaucoup d’autres : du Footix perdu au béotien total. Ma mère connaît Cantona. Cantona est (re)connu.

Un personnage, oui.
C’est toujours embarrassant quand un homme pense qu’il suffit de parler fort et avec un accent chantant et décomplexé pour avoir raison.
N’est pas Pasqua qui veut…

Cantona, ce sont les couilles et le coeur.
Il ne ment pas, puisqu’il pense ce qu’il dit. Il a un soleil humaniste qui le brûle de l’intérieur. C’est (presque) plus fort que lui.
Révolutionnaire, sniper cigale, héros chez les ploucs.
Oui, il y a ces quelques buts (toujours les mêmes), qui existaient déjà en VHS quand Le King a pris sa retraite anticipée.
Beaux, puissants, décomplexés (encore !). Des accidents poétiques.
Il y a le kung fu dans la tronche d’un supporter adverse. Pierre angulaire du mythe. Quand même, si on s’avoue les choses.

Bad boy, Canto, comme disent ses millions d’adeptes nostalgiques.
Bad boy comme le film avec Will Smith. Pas plus.
Ou alors bad boy tout public, Obélix qui aurait percuté Francis Lalanne.
Sa légendaire conférence de presse anglaise à la parabole maritime mérite un bêtisier de Noël sur France 2 à minuit. Les livres d’histoire attendront…

C’est Mister France en fait

Il a fait chanter aux Anglais la Marseillaise, il a fait pousser des drapeaux bleu blanc rouge dans tous les stades de la perfide Albion. Et pourtant, Cantona est un citoyen de l’univers, il trouve que le nom de Deschamps est trop… Français. Et que les méchants Français ne veulent pas de Karim parce qu’il est… Arabe. Musulman. De banlieue. Basané. Algérien. Terroriste ? Oublié un truc ? Il n’en est que là, Canto… Benzema, moi, je n’en veux pas parce que c’est un Lyonnais. Tout simplement.

Cantona n’aime pas l’injustice. Il veut détruire la banque (comme il a raison ! Éric, quand tu auras terminé de vider tous tes comptes, ma boîte aux lettres n’attend que tes enveloppes dodues et libres), sauver les pauvres, punir les Méchants, briser les frontières et offrir à chaque citoyen méritant une paire d’ailes et un exemplaire de son récent bouquin, dédicacé ! C’est Mister France en fait. Manque plus que l’écharpe et les escarpins et Alain Delon (ah non, il a quitté le bordel je crois).

Il me fait penser à moi dans ma petite chambre de petit bourgeois de province, déjà triste, ado, à écouter à fond les Bérurier Noir ou les Sex Pistols. J’écrivais sur mes murs des slogans inventés et évidemment atroces de stupidité. J’étais moi aussi convaincu. Depuis, j’ai vécu. J’ai compris. Cantona, lui, persévère. C’est à ça qu’on reconnaît les Jean Moulin, Robin des Bois et Avengers, l’obstination ! Il a préféré ses parents adoptifs, quand les foules britanniques l’ont enlacé, si je devais faire, comme lui, de la psychologie de comptoir et des métaphores qui n’en sont pas vraiment.

Un solitaire au centre de tout

C’est un post-adolescent au coeur brisé. Un coup de foudre arrosé à l’essence. Il voulait gagner la coupe du monde avec les Bleus. Il l’a vue depuis son canapé.
Il est rancunier. Platini était indiscutable. Voilà ce qui sépare deux hommes. L’un trépigne en ricanant de douleur rentrée, l’autre a marqué à jamais les âmes.
Cantona a brillé en Angleterre, oui. Ce n’est pas suffisant.
Il y a encore cette photo de lui, de dos, en train de dresser le col de son maillot. Un mec dans l’arène. Un solitaire au centre de tout. Un Zlatan en somme. Presque une marque.

Ce texte déborde évidemment d’amour. Cantona n’a pas besoin de moi. Il est fort, les mots ne peuvent l’atteindre. Et puis, il n’aime que les siens, de mots, il s’écoute. Il devrait quand même me lire. Pour comprendre à quel point il peut être prévisible, exaspérant, embarrassant, d’un politiquement correct presque hallucinogène. Décevant.

Je sais, je sais. Je suis un connard.
Je vais aller (re)voir tous les films du Cantona acteur. Et même ses documentaires sur les grandes villes du foot dans le monde, qui étaient souvent très réussis, celui sur Alger était vertigineux. La séquence avec les ultras locaux qui dansent avec des fumigènes était même belle à chialer. Malheureusement, la voix off d’Éric gâchait un peu le plaisir. Voilà. Il s’écoute, il s’aime. Cela suffit-il vraiment à aimer tous les autres?
Oui, je vais m’imposer de (re)voir tous les films du Cantona acteur. Ça m’apprendra à toucher au mythe !

Le lanceur d’alerte est aussi esthète

En attendant, samedi dernier, les canaris au Parc. Ligue 1, celle qu’Éric méprise avec tant de fierté et d’insolence. Il préfère Las Palmas, Levante, Alavès ou Swansea ou… Leeds probablement.
Car le lanceur d’alerte est aussi esthète.

Un jour, il y a longtemps, quand Paris jouait peu et perdait beaucoup et que le Parc était ma maison, j’ai rencontré un acteur pour lui poser quelques questions pour nourrir un documentaire. À la question “Quel est votre principal défaut ?”, que je posais systématiquement, vicieux, aux célébrités que je pouvais croiser dans l’exercice de mes fonctions, me délectant à l’avance de la réponse, il me dit, après de longues secondes de réflexion: “Hum… Trop généreux peut-être…”.

Pierre Richard et Louis de Funès m’ont bercé et jamais ne quitteront mon coeur. Éric, je te laisse Lenny. Je suis sûr que vous avez plein de choses à vous dire. Et une planète à sauver malgré elle…
Sinon, on en parle du beach soccer ?

 

Jérôme Reijasse