Souvenirs

En léger différé #2

Voici la suite des récits de Karim dans le Parc d’avant.
Celui de Colony. 13 décembre 2009, PSG contre Saint-Etienne
dans un Parc à l’ambiance glaciale…

Il a fait très froid ce dimanche d’hiver avec St Etienne… « Les Verts », sans Gomis leur panthère noire enfuie chez « l’ennemi », à Lyon. Le 17ème, contre nous, le 11ème brinquebalant… Je ne peux pas te parler des banderoles d’avant le match. Il a fallu que je coure, j’allais rater le début. Pourtant, au sol j’ai ramassé un tract de la Brigade Paris (BP) « Tifo bande » sur toute la tribune. Des Vikings, en passant par les Hoolicool, jusqu’à la BP… Les bandes seront enroulées à nos pieds, il suffira de les passer à son voisin. En oubliant pas de bien les tendre et surtout – pour une bonne animation – de bien prendre garde à tous le faire en même temps. Voilà.

Virage Auteuil Paris
Grosse équipe de physios à l’entrée du club

Mais ça n’est pas tout, le tract précise aussi que « la vermine n’est pas ici en terre conquise » car pour 27 affrontements, on les domine : 17 victoires, 9 nuls et une défaite. Sur le terrain ce fut encore une fois bien bizarre. Nous avons très bien joué pendant 39 minutes. Le temps de marquer trois fois, et pilonner « la vermine » de têtes, de tirs, de reprises et de plein d’autres choses encore. Pleuvèrent, les buts. Peguy d’abord, à la 11ème ! Puis Sessegnon, 13ème ! Et en enfin la tête de Melvut le Turc, à la 39ème !

Kombouaré l’avait bien dit dans le JDD. « Un début de match de folie ! »
Mais alors après… on aurait dit une nuit avec une fille dont on a plus envie et qui reste dormir. Quel ennui ! Et qu’est ce qu’ils sont mauvais à St Etienne. Aucune réaction, aucun orgueil. Ils alignent pas une passe, savent pas communiquer, sont lents, prévisibles… Alors imagine… Impossible d’allumer la télé, ou de faire semblant de dormir…. coincé dans le froid à attendre demain avec cette fille chiante. Quel calvaire.
Pour nous réchauffer, les supporters stéphanois ont bien essayer de nous montrer leurs seins. Explosant des fusées pour faire sortir les CRS… Mais rien à faire on avait plus envie.

Blaise Matuidi Virage Paris
Blaise jeune et vert

Dans les tribunes, il y a eu plusieurs sujets. La pub qui court sur tout le long du terrain pour les T90 Laser III… « Voici le moment où tu peux changer le cours d’un match. Que fais-tu ? Tu hésites ? Tu attends un toucher de balle pour donner une chance au défenseur de te prendre la balle ? Ou tu frappes tout de suite, persuadé que tu vas le mettre en pleine lucarne ? Les nouvelles chaussures T90 Laser III ont été conçues pour un finisseur à la frappe mortelle, qui fait confiance à son instinct et à son exécution parfaite… » C’est ce qu’ils disent sur le site. Elles sont noires et vertes. Sur le terrain trois de nos joueurs les portent. Puis Paranormal Activities. Qui ne fait pas peur. Mais qui fait peur si on a 14 ans…

Puis quoi d’autre dans ce long froid… Giuily s’est échauffé à la mi-temps pendant le challenge Orange. Il était aussi petit que les petits. Il est rentré en milieu de seconde… Rien de plus. La « Golden barre », personne encore pour gagner la Suzuki. Ils ont ajouté un bruit maintenant. Quand tu rates la barre, y’a Woody Woodpeker qui ricane… Plus le mec qui commente au micro comme au supermarché. C’est vraiment la fête foraine la mi-temps. On a causé de l’état de le pelouse… que si Johnny meurt, la pelouse sera contente. Ce genre de choses… J’oublais.

Peguy Luyindula Virage Paris
Oh Peguy sue !

Mais Armand a bien joué… Il semblait en forme. Il a fait deux, trois passes… Auteuil a allumé des fumigènes… Beaucoup… Aprés le match, Leproux va s’énerver. Un fumigène = 10 milles euros. Ce soir peut être 200 milles euros… Et des sanctions planent déjà sur le club, bientôt un match à huis clos. Boulogne soutient : « Le Parc est a nous, Colony on s’en fout... » Ou chante. Un bout de Marseillaise. Ou « O ville lumière« . Ou d’autres trucs…

Le froid toujours et tout le monde avec des capuches. Tiger Woods a trompé sa femme, parait que sa carrière est brisée… Quelques-uns de nos joueurs ont les gants qui portent son nom… J’ai les mêmes aussi… En plus avec les capuches, on s’entend pas… Obligé de regarder alors…
Notre goal, Apoula, fait un amorti, enchaine un jongle et un dégagement, la foule le plébiscite !

Ludo Giuly Virage Paris
Ludo et Goliath

Giuily rentre. Le stade scande ERDING ! ERDING ! ERDING ! Maurice rentre pour Sessegnon. Le stade applaudit un peu. Chantome rentre pour Peguy… Le stade ne dit trop rien…
Deux minutes de temps additionnel.
Sur Yahoo sport, ils ont achevé le résumé comme ça : « C’EST FINI ! Le PSG s’impose 3-0 face à des Verts apathiques, remonte à la 10ème place et revient à trois points des places européennes. Ultra-dominateurs en première période, les Parisiens se sont contentés de gérer en seconde. De son côté, Saint-Etienne continue de s’enfoncer au classement et flirte toujours dangereusement avec la zone rouge. »

C’est L’équipe du Dimanche… Par mail, Jérome dit « Je veux que notre monstre EDEL baise Nathalie Ianeta. » Mercredi, Paris joue contre Lens. Faire attention aux petits du challenge Orange.

Réédition de l’article paru le 15 décembre 2009 et avec l’aimable autorisation du Gri Gri International
Photos (c) Panoramic


Karim Boukercha

En léger différé

28 novembre 2009, PSG contre Auxerre. Karim y était. À l’époque il prenait des notes et des photos pendant les matchs. Il a accepté de vous faire revivre ce petit bout (pas très) glorieux de notre époque pré-QSI.

On a gagné. Pas mérité, mais on a gagné. 1-0, but de Clément quand plus personne n’attendait rien. Auxerre a pas très bien joué non plus. Et personne n’avait l’air de trop suivre le match. Un peu avant la rencontre, Auteuil a déployé deux banderoles. La première destinée à Colony Capital, qui voudrait racheter le Parc pour cinquante ans et le rebaptiser du nom qu’il voudrait, comme pour le stade d’Arsenal, l’Emirate Stadium… « Le Parc n’est pas une prostituée »… et la seconde pour nos joueurs, « Pas d’envie, pas de couilles, pas de talent, pas de jeu. Humilié au Vélodrome, vous avez souillés nos couleurs. REAGISSEZ ».

Y’a eu aussi l’éphémère (et poétique) « Colonik ta mère », mais tellement fine et illisible qu’on aurait cru qu’elle était écrite au stylo bic. Boulogne, eux, ont mis l’énorme JULIEN, lettres blanche au rouleau sur une longue toile noire..
De la première mi-temps pas grand chose à dire. Pas de jeu. Peu d’envie (plus qu’à Marseille), mais toujours pas de talent. Il s’est tellement rien passé que je peine à me souvenir.

À la mi temps, au challenge Orange (partir de trente mètres et marquer un but au gardien adverse), les Gobelins ont battu le Paris Football Club, 6 – 5. Mais le coeur du stade a penché pour les perdants car à 5 – 5, le dernier gamin du PFC a tenté un ciseau retourné (raté) alors que les Gobelins eux ont marqué et gagné « normalement ». Jérôme (*) a fait remarquer qu’on avait jamais vu de finale de ce trophée. Qui gagne quoi, quand et comment ? Personne sait… Un immense trou noir ce challenge Orange… À la Golden barre (trois supporters choisis par tirage au sort doivent toucher la barre transversale de 40 mètres), personne n’a gagné la Suzuki. Les mecs tiraient du pointu et ont passé leur temps à glisser, c’était dégoûtant à mater…

Neymar et Alves… Avant.

Pour la seconde mi temps… eh bien… Limite personne s’en souvient. Toujours pas de jeu. Restait à pas s’humilier… Les gens ont pas mal insulté Sessegnon. Makelelé peine vraiment à contrôler ses ballons… Armand… Peggy…. les autres… Jusqu’à ce qu’on marque ! Après avoir fait sortir Giuly pour faire rentrer Maurice. (Pas Florian hein, non un jeune. Noir. Comme tous nos jeunes). Et basculer en 4-3-3, qui nous réussit toujours mieux apparemment. C’est Sessegnon qui, malgré le fait qu’on l’ait insulté, a bien voulu faire un bon décalage pour Ceara, aka « le meilleur centreur du monde », pour finir par une tête de « Chien fou Clément » !

Le début de la fête, tu penses bien. Pas dans le jeu non, mais dans les tribunes, quand l’arbitre a sifflé un penalty contre nous pour une faute de Sakho à la limite de la surface (traduire dedans)… annulé instantanément par l’arbitre de touche. Alors les gens ont pu chanter ensemble, « Paysans, paysannnnns, paysannnnns !!! Oh Payyyysans ! ». Et Auxerre n’arrivait toujours à rien faire. À les voir courir partout comme ça, on ne pouvait s’empêcher de penser à tout le début de match, où ils trainaient pour aller chercher la balle, perdaient du temps, tombaient, miaulaient…

A l’hôpital… A l’hôpital…

Puis comme avec Paris, une bonne nouvelle est toujours suivie d’un fait divers, Coupet s’est fracturé la jambe juste sous nos yeux pour nous montrer à quel point il était maintenant des nôtres. Tout seul, pour récupérer une balle « perdue – dégagée » par « Gros cul – Armand« . (dixit mon voisin de stade). À la panique des joueurs, on a tout de suite su que c’était grave. Sakho ne pouvait regarder… Tous les autres gesticulaient. Seul Benoit Pedretti a été capable d’aller voir l’arbitre pour lui montrer que l’heure tournait… « L’os de Gregory Coupet est sorti de sa chaussette » (Sylvain Armand), et Benoit Pedretti en est à parler du temps qui passe. C’est pour ça que, comme Louis Nicollin, tout le stade, tel un seul homme, l’a puni en lui chantant longuement « Pedretti est une salope, Pedretti est une salope! ».
(Alors qu’on aurait pu lui chanter « Progéria ! Progeria ! Progéria ! Oh progéria ! »)

Benoît la caffeteuse

Pendant ce temps au bord du terrain, 200 kilos de cheesburger sautillent et font vibrer la pelouse en attendant de rentrer en jeu. Il s’agit de notre arme secrète… le gardien au deux sélections dans l’équipe nationale d’Arménie. Le mystérieux Camerounais Apoula Edel ! Une de nos plus belles trouvailles, adopté instantanément l’an dernier par les supporters, tous bords confondus…
Dix secondes plus tard un énorme bruit sourd retentit. C’est les gigantesques mains gantées d’Apoula Edel qui viennent de repousser le ballon en provenance du coin de corner…
Il reste quelques minutes a jouer… « Progéria ! Progeria ! Progéria ! Oh progéria ! »

Paris a gagné contre Auxerre un à zéro.

Big Beast Apoula

* Jérôme Reijasse, auteur de Parc (L’oeil D’Horus)

Réédition de l’article paru le 1er décembre 2009 et avec l’aimable autorisation du Gri Gri International
Photos Tribune (c) Karim Boukercha / Match PSG-AJA (c) Panoramic


Karim Boukercha

Collection PSG

On continue notre série consacrée aux passionnés collectionneurs du PSG.
Au tour de Nicolas, qui s’est constitué un trésor avec une collection incroyable
de places de match, dont certaines totalement improbables. Voici sa sélection.


Quelques mots pour commencer

Je vais au Parc depuis depuis 1986, où mon père m’a emmené voir un PSG/ASSE.
Je me souviens que je me faisais engueuler car je ne regardais pas le match mais le Kop…
Mon père gardait ce petit réflexe de souvenir avec les billets de match où nous allions et les mettait dans un tiroir.

Puis naturellement je me suis abonné tant à Boulogne qu’à Auteuil, et j’ai aussi fait des déplacements seul.
Alors j’ai commencé à regrouper les billets, et la collection s’est agrandie.
Je possède actuellement plus de 1800 billets de matchs différents du PSG.
Cette collection m’a permis de rentrer en contact avec énormément de personnes partout en France et même en Europe.
Cette collection essaie de retransmettre un infime morceau du match, matérialisé par le sésame d’entrée.
Trouver des billets qui trainent dans des tiroirs, des greniers, c’est aussi la satisfaction de compléter une collection retraçant modestement l’histoire de nos couleurs.

Ma collection est visible sur Facebook (cliquez ici)
Je suis bien-sur preneur de tout contact pour récupérer des billets de notre club afin de rassembler ses souvenirs sous une forme différente.

Sa sélection

Match opposant le PSG à METZ, le 13/08/1974. C’est le billet le plus ancien de ma collection.

Match opposant le PSG en coupe d’Europe aux Belges de Waterschei le 16/03/1983 avec un déplacement très massif des fans parisiens, une date importante.

Match particulier contre l’AJ Auxerre lors du tournoi indoor qu’organisait le Paris SG à Bercy. Tournoi qui rencontrait un fort succès a l’époque.

Match contre le Bayern Leverkusen dans le cadre du fameux tournoi de Paris qui a perduré pendant de longue années. Ce billet édité est particulier car le tournoi a été annulé au dernier moment au Parc des Princes. Ce match amical s’est finalement tenu à saint Ouen, véritable collector.

Déplacement du PSG à Istanbul en 1996, ces billets sont extrêmement difficiles à récupérer dans un pays ou peu de supporters parisiens s’aventuraient. On notera la faute sur le nom de notre club…

L’incontournable sésame pour rentrer dans le stade du roi Baudouin  lors de la victoire en Coupe des Vainqueurs de Coupes contre le Rapid de Vienne.

Match de coupe Intertoto en 2001  avec un déplacement exotique loin de Paris en République de Crimée.

Match organisé contre l’équipe de France police et mis en place par le ministre de l’époque et fan du PSG Nicolas Sarkozy. Match non joué suite aux incidents dramatiques aux abords du Parc. Billet introuvable.

Premier des match du PSG lors de ses tournées aux USA en 2010, grosse difficulté à retrouver ce genre de pièce.

Petit clin d’œil pour ce billet et la plus grosse victoire chez notre meilleur ennemi en 2017 !

Match de coupe de France contre les amateurs de Cote Chaude, match joué à Saint Etienne, avec une victoire 10 à 0 !

Match contre le Partizan de Belgrade lors du tournoi indoor à Bercy.


Xavier Chevalier

Le premier des derniers

2023. La Ligue 1 est pliée. Nantes, avec douze points d’avance à six journées de la fin, peut dormir tranquille. Le titre est pour les Canaris. Les experts exultent, les spécialistes applaudissent, les footix ravivent une nostalgie rance et tellement française. On parle de Loko, Touré, Suaudeau, même de Landreau, aujourd’hui directeur sportif du club de Loire-Atlantique.

Nantes vient au Parc le coeur léger. Une défaite ne ferait que retarder, un peu, l’échéance. Valdemar Kita prend la pose avec diverses célébrités. Son bronzage toujours plus orange permet à ses dents immaculées de briller sans complexe. Et puis, contre un Paris moribond, un Paris très Paris, le danger ne guette pas vraiment. Une routine. La messe est déjà dite.

Les Parisiens ont fait leur le ventre mou du classement depuis plusieurs années désormais. Les Qataris partis vers d’autres cieux, l’argent et les touristes de tribunes avec, l’équipe de la capitale a dû réapprendre à souffrir pour souffrir, à perdre pour exister encore. Ce soir, le PSG ne peut pas l’emporter. Ou alors, comme Strasbourg, en 2017, quand la bande à Neymar avait chuté en Alsace en refusant de jouer. L’exploit est possible parce que le football accepte l’exploit. C’est tout et ce n’est pas grand chose. David et Goliath…

Il sera le premier à rester. Pour la vie.

Avec l’une des pires attaques du championnat et une défense offerte, Paris ressemble à une victime idéale. Dans un Parc blindé de supporters agressifs (les coeurs brisés se moquent bien de l’objectivité et du fair-play), où les chants nantais sont systématiquement avalés, on assiste à un match fermé, où les Parisiens vendent chèrement leur peau. Sirigu parvient même à arrêter deux pénalties, généreux cadeaux d’un arbitrage partial qui ne se cache même plus. Hoarau, qui a rechaussé les crampons avec Gameiro (remplacé à la 75ème par Jean Kevin Augustin), pour tenter de sauver son Club de coeur de la relégation en 2020, rate deux occasions énormes mais aucun sifflet ne vient le sanctionner. Dans la tourmente, les coeurs parisiens ont toujours préféré l’ironie ou l’appartenance au suicide collectif.

Et puis, alors que le score est toujours vierge, à la 87ème minute, un homme, un seul, va bouleverser l’évidence et écraser les certitudes. Parti du milieu du terrain, il dribble, efface, vole, une plume le mec, arrive aux 18 mètres, s’arrête pour éviter un méchant tacle nantais, crochète encore avant de déposer le ballon en pleine lucarne, sans forcer, comme si la gravité n’avait jamais figurer dans le moindre dictionnaire. 1-0. Un silence de cathédrale et puis un séisme de magnitude 9. 45 000 âmes déchirent le voile de l’amertume et chantent avec des larmes et de la fierté dans la voix: “Pastore, Pastore, Pastore, il n’y a qu’un seul Pastore et c’est ici, à Paris !”. Il salue la tribune Boulogne, sourit comme un enfant, se retourne vers sa famille, il ne voudrait être nulle part ailleurs. Il est chez lui, il l’avait dit: “Je serai le dernier à partir.” Il avait menti. Il sera le premier à rester. Pour la vie.

Il n’est pas parisien. Il est Paris.

La partie est terminée. Paris a gagné, pour rien. Les Nantais l’ont mauvaise. Pascal Praud, l’entraineur, ne décolère pas en conférence de presse, il parle de faute professionnelle, préfère évoquer les deux pénos manqués que cette fulgurance divine argentine. L’Équipe met 6 à Javier Pastore, considérant “qu’une action de génie ne suffit pas à oublier les nombreuses passes ratées du milieu parisien…”.

Les supporters, eux, refusent de quitter le stade et chantent encore, pour les étoiles, pour ceux qui ne sont plus, pour cet homme qui a fait mentir la réalité en choisissant le coeur plutôt que les billets. Le romantisme aujourd’hui est une tare, quelque chose de presque inavouable. Une perte de temps. Javier Pastore se moque de ces contingences. On le disait fragile, sur courant alternatif, surestimé. On avait, au début, parlé surtout du montant de son transfert, on avait critiqué, souvent, ses absences répétées pour mollet capricieux, muscles aléatoires, mental boiteux.
Javier Pastore n’est pas parisien. Il est Paris.

 La poésie avant le rendement

Il a peut-être un peu grossi. Ses cheveux, noirs, luisants, ont un peu poussé et recouvrent sa nuque. Le regard, lui, est resté le même. Le regard d’un gamin qui, peu importe l’état de la pelouse, sait qu’il n’a qu’une mission : Aller là-bas, en face, aller là-bas et casser les lignes, pour la beauté du geste et rien d’autre. Pour le jeu. “Le plus beau but était une passe” écrivait Michéa. Voilà. Voilà tout Javier. La poésie avant le rendement, le ciel avant la terre, l’absolu avant les statistiques.

Il aurait pu signer à l’Inter, à Manchester (le bleu ou le rouge), à la Juve, au Bayern, à Madrid, partout. Mais non. Il n’a jamais dit pourquoi. Ce n’était pas nécessaire. Les plus fanatiques prétendent que le Parc des Princes a été construit pour lui et que, certains soirs d’hiver, si l’on tend bien l’oreille, on peut entendre le vent murmurer son nom, au détour d’une avenue abandonnée.

Javier Pastore est notre Histoire

Dahleb, Sušić, Ronnie, Pauleta, Cavani et Pastore. Les cinq premiers sont aujourd’hui des souvenirs, des statues, des tatouages. Javier, lui, respire encore, il s’échauffe encore, il se met au vert encore, il aime la balle, encore. On n’oubliera jamais ses chorégraphies solitaires, ses buts nonchalants, ses visions hallucinées, ses passes sniper, shrapnels de velours, ses ratés délicieux, ses sourires et cette voix d’une douceur de vertige.

2017. Javier ne partira pas. Ni cet hiver ni l’été prochain, jamais ! Tous ceux qui répètent qu’il est un poids financier, un espoir déçu et déchu, un fantasme pour idéalistes sont des ânes. Voire pire (connards, trous du cul, rabats-joie, traîtres, jaloux, baltringues, pragmatiques foireux, faites votre choix).

Javier Pastore est notre Histoire, toute notre histoire. On allume la Tour Eiffel pour Neymar ! Quelques milliers d’ampoules qui clignotent, en appuyant sur un petit bouton. Une kermesse de riches en somme. Javier, lui, a illuminé nos coeurs. A fait reculer les ténèbres. Avec lui, l’éternité pointe au chômage. Il ne nous manquera pas parce qu’il sera toujours là. Là où aucun agent, aucun président, aucun journaliste, aucune censure, ne parviendra à tuer la passion. Notre passion.


Jérôme Reijasse

One Two Three Viva Cavani

Tu n’aimes pas l’avion, tu le détestes même.
Tu aimes ta femme et ton fils, tu les adores même.

Et donc, tu cèdes. Et tu te retrouves à Marrakech, au coeur de la Medina,
en plein mois d’octobre, un lendemain d’égalisation miraculeuse
du GRAND CAVANI chez les sudistes.

Il fait chaud, le soleil dévore tes derniers neurones, ceux qui ont survécu à la trouille du vol d’à peine trois heures entre Paris, la Capitale du monde, et le Maroc, le pays du ballon d’or contrarié nancéien Youssouf Hadji, aussi celui de Marquinhos, d’après Julien Cazarre… Tu titubes et tu baves devant les douaniers locaux, le cachet que tu as avalé juste avant le décollage n’ayant pas tout à fait terminé sa course dans ton corps meurtri.

Alors que tu déambules dans ces ruelles d’un autre temps, t’attendant à croiser Indiana Jones derrière chaque tapis, chaque vélomoteur (là-bas, ils pullulent et roulent sans jamais freiner), tu te dis que l’attente ne va finalement pas être si longue que ça jusqu’à vendredi, date du PSG-Nice. Tout ici permet l’évasion, efface cette temporalité détestable que nous nous imposons à longueur d’années pour simplement raquer le trésor public.

Paris a écrasé certaines frontières

Ce match-là, tu ne le verras ni au Parc ni devant ta télé. Tu avais déjà assisté à certaines prestations des tiens depuis New York, Londres, Lisbonne et Barcelone. Là, c’est donc à Marrakech que tu prieras pour que la bande à Emery gratte trois points face aux Aiglons. À chaque appel du muezzin, même et surtout celui de 5h du mat, tu te dis que le PSG va gagner, que ton équipe va être grande. Et que Nice va vaciller, encore.

D’entrée, tu comprends que Paris a écrasé certaines frontières. Avant, à l’étranger, tu voyais surtout des maillots espagnols et anglais. Là, toujours mais aussi le nôtre (enfin, celui des Qataris, sans berceau et aux couleurs mutantes). À gauche, à droite, devant, derrière, partout, du sportswear PSG, des logos PSG en plâtre, des serviettes de bain PSG, du PSG à toutes les sauces et pour toutes les bourses. Mon fils, récemment inscrit au Red Star Montreuil, louche devant la panoplie Neymar jaune, maillot + short. Je refuse, par principe. Je me suis juré que plus JAMAIS je n’achèterai du merchandising PSG depuis que notre logo a été violé. Je suis fidèle. Je suis borné. Je suis incorruptible.

J’aurais même préféré Jallet

Mon fils me supplie du regard. Il ne fait même pas vraiment un caprice. Il se voit déjà dans cette ignoble tenue fluo. Je tente de lui expliquer la valeur du symbole, le sens de notre Histoire, la fidélité et l’honneur… Je craque. Faux cul comme tous les chevaliers qui piétinent leur serment, je laisse ma femme payer l’addition et me console en me disant qu’après tout, ces dix euros (environ 110 dirhams) n’iront pas dans les poches de nos Qataris chéris mais uniquement dans celle du faussaire qui a fabriqué cette contre-façon avec, je l’admets, un certain talent. Mon fils parade désormais au milieu de la foule marocaine, un énorme 10 dans le dos. Il est fier.

En 48 heures, des vendeurs insistants m’appellent à trois reprises Barthez. Ils pointent du doigt mon crâne rasé et ricanent comme des enfants. Je ne montre pas que ça m’agace. J’aurais même préféré Jallet. Barthez putain !

Avant tout ça, il y a Cavani

Un vieil homme charmant nous conduit dans les montagnes de l’Atlas. Nous devons aller admirer une cascade réputée. En chemin, nous passons devant une gigantesque pancarte vantant les mérites de la PSG Academy. J’en profite pour lui avouer mon amour pour le Club. Lui m’apprend qu’il s’occupe de Laurent blanc et d’Antoine Kombouaré dès qu’ils viennent à Marrakech, essentiellement pour taquiner la balle de golf. Il me décrit un Laurent Blanc sympathique et près de ses sous, qui lui avait quand même offert quatre tickets pour, si je me souviens bien, le trophée des champions que Paris avait joué là-bas il y a quelques années de cela. Il me parle de Neymar, de Mbappé, je lui dis qu’avant tout ça, il y a Cavani, bien sûr. Et Pastore. Il me regarde sans répondre, il n’a pas envie de me contredire. Un vieil homme charmant, oui.

Vendredi. J’y suis. Ayant accepté de suivre ma femme dans toutes ses visites touristiques, je lui demande de sacrifier sa soirée pour assister au match en ma compagnie. Elle accepte, bien sûr.

Nous retrouvons Karim, ami cher et supporter du PSG (même si la distance et les nouveaux enjeux économiques l’ont un peu éloigné de la passion brute), dans un bar en sous-sol situé dans le quartier moderne de Guéliz, fréquenté par la jeunesse de Marrakech un peu plus aisée que celle de la Medina. Il y a des tables de billard, des jeux vidéo, de la nourriture américaine, des photos de jazzmen et des maillots pas dédicacés de Diego Costa ou James Rodriguez au mur. Karim est ici chez lui. Il déplace les canapés pour que l’écran géant qui va bientôt nous offrir le match soit à la meilleure des distances, il demande aux joueurs de billard d’aller exercer leur talent un peu plus loin, bref, ici c’est Paris ! Ça va commencer.

J’en chiale à l’intérieur

À l’écran, Didier Domi s’est mué en consultant pour Bein. Des chiffres apparaissent, des statistiques, maladie contemporaine internationale. Je revois les buts contre l’om. Je trépigne. Ça y est ! En quelques minutes, je comprends que la messe est dite. En arabe. Paris enfonce Nice et Cavani s’envole. Mon fils exulte sur chaque but et la voix de Paganelli à la mi-temps est sans attendre recouverte par celle du traducteur. Quel bonheur de ne pas avoir à encaisser les saloperies anti-parisiennes récurrentes de Stéphane Guy et de ses sbires. J’imagine, au coup de sifflet final, qu’il s’inquiète des ratés de Mbappé. Je me dis que le PSG, c’est encore mieux sans ses détracteurs médiatiques.

J’avale un cheeseburger et voit Dante finir le travail en grimaçant. Nous rentrons à pied au riad de Karim, sublime demeure comme tombée d’un paradis oublié. La nuit nous enlace. Sur le net, tard, je découvre cette anecdote formidable de Cavani après la remontada. Quand il a inscrit sur les murs du vestiaire parisien ce simple mot : humilité. J’en chiale à l’intérieur. Je m’incline. Demain, avion, retour en France. Demain, nouveau cachet pour étouffer la peur. Demain, Marrakech ne sera plus qu’un souvenir mirage, un songe rouge. Indélébile. Comme Cavani. Comme Paris.

Blaise Majesté

Paris c’est petit, trop petit pour toi mon gars,
Mamadou l’a dit, t’es trop soin pour nous reunoi,
Tu m’as pas tout dit, t’es plus à l’aise, t’as le blues,
Je te comprends Blaisou, le vrai malaise est là,
L’amour du blason avant tout, mais ils sont guez,
Paris-Merguez, mal blaisé, blindé façon seiz’,
Et à l’heure du Brésil, on bâtit tout en glaise.
Dans un blizzard de blé, tu ne seras plus à l’aise,
Ne les laisse pas te la fourrer à la Ménèz,
À te foutre sur le banc, sur le flanc, tout blasé,
Les vrais amoureux, ici, sont toujours blousés.

Par trois fois, tu l’appelleras Blaisou, mon gars.

L’ablation du Blaise me brise, m’en voilà rabelaisien,
Sous le Blitz brésilien, je reste black-blanc-Blaise,
Les plus grands blazes du foot-business ne pèsent rien,
C’est l’odeur du pèze qui les rend si balaises,
Tu ne seras pas aux fraises, et toujours parisien,
Si tu choisis, grand prince, l’exil au Lexomil.
Ils blêmiront alors, voyant ton baluchon,
Chaud comme la braise, je doute que ça leur plaise,
Quand ils comprendront alors qu’ils touchent le fond,
Réduits à la comédie musicale à chaises,
Où les niaiseux se reposent en baisant notre nom.

Alors fais-toi Blaise là-bas,
Ici, on t’oubliera pas.

La Crème Catalane

C’était en 2003, j’étais en vacances dans le sud de la Catalogne, le Barça tout puissant venait de recruter Ronaldinho, de nous arracher notre idole, notre amoureux, nos espérances, sans penser une seule seconde à notre douleur.

Ce n’était pas des petits maillots blaugrana floqués du nom du fétiche aux dents divines qui étaient accrochés partout le long des boutiques à touristes mais bien ma dépouille, pendue face au soleil torride et mal intentionné de ce petit port ennemi. Je contemplais ce spectacle maudit assis à la table d’un restaurant empestant l’huile d’olive bon marché. En cuisine Ils avaient pris mon cœur pour en faire de la pâte à croquetas. Je les imaginais malaxant avec un petit sourire arrogant la farce de mes espoirs déchus en essayant de viser l’assiette avec de petits crachats réguliers pour dégager à dessein le petit bout de pipas qui se coince toujours sur les lèvres.

Le serveur, sale, en extase venait de me servir ce plat infâme, immangeable vous l’imaginez. D’ailleurs, 15 ans plus tard je ne l’ai toujours pas digéré. Car oui j’ai tout mangé, tout avalé, la farce et les quolibets, sans rien dire, pour leur jeter à la gueule fièrement mon amour de Paris, un amour mange-monde qui se moque de leur torture paysanne. Je me suis juré de me venger de ce moment en débordant d’amour pour mon Club. Ce jour là un proverbe populaire s’est fait homme mais je ne le savais pas encore. « La vengeance est un plat qui se mange froid ». Ce n’est finalement pas un adage mais une prophétie.

Elle se réalise aujourd’hui, j’en tremble. Je réalise le chemin parcouru et je chante. Ne les regardons pas pleurer, ni se débattre, faisons leur bouffer jusqu’a la dernière miette cette recette des Dieux, délectons-nous de ce mets spécial, une pincée de leurs larmes, une larme de leur suffisance perdue, d’un zeste de #neymarada – la vengeance est aussi une justice sauvage – le tout saupoudré de la souffrance des sudistes. Quel régal ! Mettons nous à table et ripaillons ensemble mes frères ! Dégustons ce plat froid qui réchauffe nos cœurs. Barcelona, mès que un club sandwich !

Pourquoi je suis supporter du PSG


Ma passion pour le PSG, je l’ai chantée, je l’ai hurlée, je l’ai pleurée mais je ne l’avais encore jamais écrite ! Qui sait, peut être qu’un jour je la peindrai…


Bon allez c’est parti, allons fouiller dans cette mémoire de poisson rouge. Rouge et bleu bien sûr !
Le Paris Saint Germain, je l’aime pour l’équipe, pour le Parc des Princes, Pour Paris, et pour Pierre Ducrocq !


Commençons par le Parc des Princes. Pfff.. Le Parc quoi !
Quand je viens au Parc, j’arrive toujours par le côté Boulogne, rue Reinach.
Voir apparaitre les grandes arrêtes du Parc, depuis 20 ans, ça me file toujours autant la gaule !
Ma première fois au Parc, c’était en 1996. Je me souviens de la seconde précise où j’ai posé le pied sur la dernière marche qui menait à ma tribune. Cette seconde où j’ai basculé dans cette cathédrale à ciel ouvert. Une cathédrale dans laquelle on peut chanter faux pourvu qu’on chante fort. Une cathédrale dans laquelle il n’y a que des frères et 11 élus.

Le plus beau stade de France

Bref ce premier rencard avec le Parc, c’est un vertige de ouf et en même temps une chaleur incroyable. Comme un gros câlin coincé entre Rabesandratana et Mario Yepes. Oui ça pique un peu…

On dit que la première impression est souvent la bonne. Pour le coup, cette première impression ne s’est jamais démentie.
Pourtant en 20 ans, on ne va pas se mentir, je n’ai pas vu que des 4-0 contre Barcelone…
Mais en toute objectivité, le Parc, notre Parc, c’est non seulement le plus beau stade de France mais aussi sans doute l’un des beaux stades du monde.

The Church

J’ai promené ma voix de casserole dans pas mal de stades en Europe et ailleurs mais je n’ai jamais retrouvé ça. Je ne serais pas surpris d’apprendre que le Parc a été construit par des gens qui aimaient vraiment le foot. Pour avoir fait à peu près toutes les lettres de l’alphabet, c’est hallucinant à quel point aucune place n’est pourrie au Parc.
Et l’acoustique ? Quand les virages poussent, on se croirait à la salle Pleyel ! ça doit être un kif tellement énorme pour les joueurs de jouer sur cette pelouse.

Une collection d’ambassadeurs magnifiques

Les joueurs justement.
En 20 ans, j’en ai vu un quelques uns pour qui notre beau maillot était trop grand mais heureusement j’ai aussi en mémoire une collection d’ambassadeurs magnifiques.
J’ai tripé sur les dribbles et le toucher de balle de velours de Jay Jay.
Je me suis prosterné devant la classe de Raí.
J’ai rêvé de partir à la guerre avec Gabi Heinze. Le mec avait tout. Le talent, le physique, le mental et même une belle gueule ! J’aurais bien aimé l’avoir au Camp Nou, lui…
J’ai jubilé devant le talent de Marco Simone, même s’il méritait aussi quelques pieds au cul.

La jeunesse au pouvoir

J’ai vu Ronaldinho faire l’amour à 11 joueurs devant 60.000 personnes. Mais je pourrai dire que j’ai vu jouer Ronnie jouer en vrai tout simplement. Des moments tellement rares. Dans tous les sens du terme d’ailleurs. N’est ce pas Luis ?!!
J’ai vu un aigle des Açores qui aimait son maillot autant que moi !
J’ai admiré la vision du jeu et l’étonnante maturité d’Arteta.
J’ai été admiratif du jeu de tête défensif de Captain Déhu. Le mec prenait tous, tous, tous les ballons !
J’ai halluciné sur le jeu de tête offensif de Madar. Ok, le pauvre n’avait pas grand chose d’autre.
J’ai vu un chat guyanais jouer gardien de but. Quel régal c’était de voir jouer ce mec quand j’y repense.

Un putain de joueur de club !

Et puis j’ai applaudi et vénéré, n’ayons pas peur des mots, la hargne et l’esprit club d’un certain numéro 23, Monsieur Pierre Ducrocq. J’aurais du mal à vous expliquer pourquoi mais j’ai tout de suite adoré ce joueur.
On avait presque le même âge alors peut être que je me suis identifié. Pierrot, c’était un milieu défensif. Un vrai bosseur, dur sur l’homme, qui ne lâchait rien. Un putain de joueur de club !

Le rêve de tout un chacun

Mais ce n’était pas juste un joueur de l’ombre. Il avait du talent. Si mes souvenirs sont bons, il a même été sélectionné à l’époque des sélections A’.
Mais c’était aussi et surtout l’enfant du club. A cette époque, j’avais l’impression qu’aucun autre joueur ne méritait autant le maillot rouge et bleu que lui. C’est l’époque de ce face à face légendaire avec la danseuse italienne du Vieux Port, cette salope de Ravanelli.
Malheureusement il a éclos pendant les années où le club n’était pas au mieux et il n’a pas eu la carrière qu’il méritait…

Paris a enfin l’équipe qu’elle mérite

Ma passion pour le PSG est aussi intimement liée à ma passion pour Paris, ville lumière.
Je n’ai pas attendu l’arrivée des qataris pour aimer le PSG mais faut reconnaitre que Paris a enfin l’équipe qu’elle mérite. Une équipe élégante, vaillante, fière, multiculturelle, qui varie le panache et la bravoure, les paillettes et le bleu de chauffe.

On dit que les parisiens sont râleurs ? C’est vrai et c’est pour ça que Verratti est notre chouchou.
On dit que les parisiens sont fiers ? C’est pas faux, et c’est pour ça qu’on kiffait Ibra.
On n’a pas non plus que des défauts. Les parisiens ont prouvé il y a 2 ans, au moment des attentats, qu’ils étaient aussi formidablement solidaires. C’est pour ça qu’on scande « Cavani » dans les tribunes. Mais quel bonhomme sur un terrain ce mec ! Tout le contraire du numéro 9 égoïste.

Et puis Paris c’est la ville de la mode. Depuis toujours, on a le plus beau maillot du championnat. J’aime le PSG comme j’aime Paris. J’ai grandi avec lui et je l’aime depuis si longtemps que j’ai l’impression que je lui pardonnerai toujours ses petites erreurs. Même s’il y en a une qui me reste un peu en travers…

C’est l’âge d’or du 4-4-2

Bon allez maintenant je vous raconte un de mes plus grands souvenirs de match.
Nous sommes le 24 octobre 2000. Phase de poule de la Ligue des Champions. (NDLR : PSG-Rosenborg)
Pour se remettre dans le contexte, c’est l’âge d’or du 4-4-2 et l’avènement des milieux défensifs dans un nouveau rôle. Les fameux pistons comme on les appelait. Vous savez, les 6 et 8 qui devenaient des numéros 10 à tout faire. En théorie, le jeu moderne de l’époque devait partir des milieux défensifs. Ils étaient donc sensés être capables de défendre, relayer, mener, transmettre, attaquer, marquer.

Et allez savoir comment, à ce moment-là, nous venons de recruter, à mes yeux, 2 des meilleurs joueurs au monde à ce poste : Stéphane Dalmat et Peter Luccin. La puissance de l’un et la finesse de l’autre. Une doublette que tous les clubs auraient dû vouloir nous racheter à prix d’or !
Ces 2 mecs symbolisent à eux seuls tous les mystères des carrières ratées dans le football. Quand tu vois le talent qu’ils ont en 2000 et le parcours qu’ils ont eu ensuite… Tristesse.

Saint Pierre

Bref ce jour là, c’est un match de poule mais couperet.
Et dans notre équipe, nous avons Anelka, Laurent Robert, Dalmat et Luccin, Christian mais nous avons aussi Algerino, Rabesandratana, Mendy, Distin
Et les mecs nous sortent un match de galactiques, bien aidés par les remplaçants Ducrocq et Laurent Leroy qui marque avec une merveille de balle piquée.
Un score fleuve comme on en a rarement vu dans cette compétition. 7-2 !!!
Le Parc était dans une euphorie dingue. Tout le monde riait nerveusement. Faut dire qu’on n’était pas vraiment habitués…
Ce match reste gravé dans ma mémoire parce que j’y ai vécu une joie démente, une de mes premières très grandes émotions au Parc et que j’avais rarement été aussi fier de mon équipe. On avait un groupe composé de stars naissantes et de voisins de palier mais ça marchait.

Aujourd’hui, Le Parc a changé, l’équipe a changé mais ici, ce sera toujours Paris.
Et tant que je pourrai aller poser mon derche dans les tribunes du Parc, le PSG pourra compter sur mon indéfectible voix de casserole ! Allez Paris ! Allez PSG !

Oh! Parisiens, Allez Allez…

« Écoutez chanter, écoutez chanter, écoutez chanter les Parisiens,
et surtout ne dites rien !! PSG allez, PSG allez, PSG allez allez allez, PSG allez allez. »


Pas de karaoké pour les initiés. Que les profanes fassent silence. Et qu’ils profitent. Puis suivent le rythme. Les chœurs s’époumonent. Les cœurs s’emballent. « Chanter pour Paris, oui c’est ça la vie !!! » Devant votre écran, je vous entends déjà fredonner… alors lâcher tout !! « P.A.R.I.S. Paris. Paris. Paris… »

« Let’s Go, [Clap, clap clap clap clap], Let’s Go [Clap, clap clap clap clap] Let’s Go !!! »
« Qui sommes-nous ? Les gens veulent le savoir ! Qui sommes-nous ? Nous sommes supporters du PSG, rien ne pourra nous arrêter, Rouge et Bleu les couleurs de notre cœur, Allez Paris gagne pour nous les ultras, lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo lo… ». Qui sommes nous ? Et Pourquoi ? Beaucoup aimerait le savoir. « Oh mamma mamma mamma, oh mamma mamma mamma, sais-tu, pourquoi, mon cœur bat Rouge et Bleu ? J’ai vu jouer Paris, j ai vu gagner Paris, et c’est, pourquoi, mon cœur bat Rouge et Bleu !! » Ce chant nous provient des napolitains, fervents croyants et fans de Maradona. Ceux là n’ont en revanche jamais chanté Aristide Bruant et n’ont jamais croisé Nini Peau d’Chien à la Bastille. « Au Parc des Princes, on aime bien le PSG, ils sont si forts et si sportifs, on aime bien… Qui ça ? Le PSG ! Ou ça ? Au Parc des Princes… ».

Nous sommes tes soldats, ta fidèle armée

Une histoire d’amour, assurément. Une fidélité à toute épreuve, éperdument. « Oui c’est toi l’amour de ma vie, tu es mon amour infini, partout où tu iras, je serai toujours là, car mon cœur ne bat que pour toi Paris !! » Une histoire d’une vie, évidemment. Et les Beach Boys chantaient Sloop John B… « Depuis de longues années, on marche à tes cotés, c’est du Rouge et du Bleu qui coulent dans nos veines, alors pour toujours, jusqu’au dernier jour, PSG, nous sommes tes soldats, ta fidèle armée, oho, oho, ohooooo, ohooooo… ». Partout, tout le temps, par tous les temps. « Allez Paris, toujours Paris, où tu es, nous sommes là, tu ne seras jamais seul, car nous deux c’est pour la vie. » Et plus.

« Allez, allez, Allez le Paris SG, Lo lolololo lo lolololo lo lolololo lo lo, Allez, allez, Allez le Paris SG, Lo lolololo lo lolololo lo lolololo lo lo… »

Il fut un temps, alors que certains au Virage Auteuil s’essayaient aux mélanges « Boire de la rebiés, fumer des tarpés, chanter pour Paris, oui c’est ça la vie !! », d’autres au Kop de Boulogne marquaient leur territoire en reprenant The Pogues et leur Dirty Old Town… « Supporter du Paris Saint-Germain, une chope de bière, toujours à la main, reste debout, défend ses gradins, en Rouge et Bleu, il n’a peur de rien. »
Irish spirit. Scottish Anthem. Parisian Mood. « Ô Ville Lumière, sens la chaleur, de notre cœur, vois-tu notre ferveur, quand nous marchons près de toi, dans cette quête, chasser l’ennemi, enfin pour que nos couleurs, brillent encore. » Ô Fleur d’Écosse… des envies d’indépendance, et de révolution.

Celle-ci nous provient d’Italie. Bella Ciao, Bella Ciao, Bella Ciao… « Oh Parisiens, oh Parisiens, oh Parisiens allez allez, oh Parisiens, allez, oh Parisiens [clap clap] allez allez [clap clap] oh Parisiens, allez allez, lo lo lo looo, lo lo lo looo, lo lo lo, lo lo lo, lo, lo, lo, lo, Oh Parisiens [clap clap] allez allez [clap clap] Oh Parisiens, allez allez. » Une fierté, une appartenance. « Si t’es fier d’être Parisien frappe dans tes mains [clap clap clap] Si t’es fier d’être Parisien frappe dans tes mains [clap clap clap] Si t’es fier d’être Parisien, si t’es fier d’être Parisien, si t’es fier d’être Parisien frappe dans tes mains, [clap clap clap] Si t’es fier du PSG, frappe dans tes mains [clap clap clap] Si t’es fier du PSG, frappe dans tes mains [clap clap clap] Si t’es fier du PSG, si t’es fier du PSG, si t’es fier du PSG frappe dans tes mains, [clap clap clap] Paris, [clap clap clap] Paris [clap clap clap] Paris [clap clap clap] Paris !! »

Ensemble nous somme invincibles…

Un dévouement, une soumission. « Nous sommes les Parisiens [clap, clap, clap, clap] Et nous chantons en chœur [clap, clap, clap, clap] Nous sommes les Parisiens [clap, clap, clap, clap] Fidèles à nous couleurs, lo lo lo lo looooo, lo lo lo lo lo loooo, lo lo lo lo lo looooo, lo lo lo lo lo loooo, Nous sommes le Parisiens… »

« Allez Paris, allez [Clap clap clap clap clap], Allez Paris, allez [Clap clap clap clap clap], Allez Paris, allez ».

Mon pays, c’est Paris !! « Ensemble nous sommes invincibles, unis par la même passion, de notre virage terrible, s’élèvent en chœur nos chansons, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez, en Rouge et Bleu allez. » Notre stade, notre patrie. « Nous n’irons jamais à Saint-Denis, c’est au Parc que l’histoire s’écrit, nous sommes Rouge et Bleu pour la vie, notre amour s’appelle Paris, en Rouge et Bleu allez… » Un Virage, notre chienlit. « Allez Paris SG, vous êtes notre fierté, vous allez enflammer, ce stade de légende, et du Virage Auteuil, s’élèvera en chœur, d’une voix phénoménale, cette chanson capitale, La, la, la, la, la la, la, la, la, la, la la… » De Milord à Padam, la môme Piaf savait exprimer ses émotions. Nos émotions. « Paname Paname Paname, lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo, Paname Paname Paname, lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo » plus vite, plus vite « Paname Paname Paname, lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo, Paname Paname Paname… »

Georges Brassens, dans son genre, n’était pas mal non plus. Sa chanson La Mauvaise Réputation aurait pu être écrite pour des supporters tellement ses paroles en sont une proche description. La version parisienne est plus soft : « Un seul club dans notre coeur, Paris SG c’est notre honneur. Partout où il va, nous le suivons. Rien n’arrêtera notre passion. Nous sommes les ultras de la capitale, et notre ferveur est inébranlable, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG, Allez Paris, Paris SG ». Des garçons de mauvaises réputations, mais à la fidélité infaillible. Encore. Toujours. « Et on supporte Paris, seulement Paris SG, dans le malheur ou dans la gloire, fidèles à nos couleurs. » Il parait que l’union fait la force. Cet adage, pas toujours vérifié, fut un temps chanté haut et fort. « Debout sur la tribune tous ensemble on va chanter, c’est ce soir tous unis que le virage va crier, PSG allez, PSG allez, lo lo lo lo looo lo lo lo lo… »

Elle est surtout puérile et folklorique

Union et force, Yannick Noah y connait quelque chose, n’en déplaise à Luis. « Oba kaka bona ! Boya tata yéyé ! Boya tata yo ! Boya tata yéhé ! Yéyéyé yéyéyé yéyéyé yéyéyééééé. Si vous voulez gagner, jouez comme des guerriers, faîtes les trembler, soyez sans pitié ! Yéyéyé, yéyéyé, yéyéyé, yéyéyé… ». Le Stade du Roi Baudoin, ex Heysel, a tremblé. « Ce soir, nous allons chanter, la victoire, la victoire, ce soir, nous allons chanter la victoire du PSG ohé. Ça c’est Paris !! ». Certains la raillent ou la dénigrent, mais ils ont bien tort !! « Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? Et elle est où, et elle est où, et elle est où la Coupe d’Europe ? A Paris à Paris à Paris, à Paris à Paris à Paris, à Paris à Paris à Paris, oh, à Paris !!! ». Ce soir du 8 mai 1996, comme beaucoup d’autres, les supporters de la Capitale ont pu s’enorgueillir en chantant à tue-tête « On vient, on gagne, et on s’en va !! »

« PSG PSG PSG, PSG PSG PSG, PSG PSG PSG, oh PSG.
PSG PSG PSG, PSG PSG PSG, PSG PSG PSG, oh PSG !! »

L’échange suivant résonne régulièrement dans les travées du Parc, comme un message adressé aux marseillais : « Nous nous sommes du PSG, c’est notre plus grande fierté, Marseille c’est des e—–s, c’est leur plus grande qualité, quand notre équipe va marquer, tout le stade va s’enflammer, du virage va s’élever, la chanson du PSG… La, la, la la la la la La, la, la la la la la. La la, la la, la la la la la La, la, la la la la la. Nous sommes l’armée du PSG, rien ne pourra nous arrêter, Et l’OM c’est des –, les Ultras des e—–s, tous ensemble pour la victoire il faut chanter. La, la, la la la la la La, la, la la la la la… « 

La grande qualité des marseillais est souvent saluée par les fans parisiens. Cet ennemi que l’on adore détester. Il y est question de Bonne Mère, de Canebière, de passage par derrière, de ville en flamme, d’hémophilie, de danser la samba, de tricher, d’égouts, de boue, de rats, d’hissez haut, de blaireaux, de couilles à pendre, de prostitution, de filiation, … Certains esprits limités se contentent malheureusement de chanter ses chants simplets au premier degré. Mais si la provocation est parfois insultante, elle est surtout puérile et folklorique. Chacun lâche comme il peut ses instincts primaires. « Qui ne saute pas est marseillais ! Hé ! Qui ne saute pas est marseillais ! Hé !! ».

C’était comme une lecture aléatoire

Quand les « Paysans, paysans, paysans » veulent chambrer les gars de la Capitale, ils s’amusent à ronronner un « On entend plus chanter les parisiens, on entend plus chanter les parisiens… ». Mais « Ici c’est Paris, Ici c’est Paris,… » et quoi qu’il arrive, chaque personne étant déjà venue une fois dans l’antre parisienne a déjà tremblé de plaisir en écoutant solennellement l’échange suivant, d’un virage à l’autre: « Allez Paris ! Allez Paris ! Paris est magique ! Paris est magique ! Allez Paris, allez PSG ! Allez Paris, allez PSG ! Allez Paris ! Allez Paris ! Auteuil est magique ! Boulogne est magique ! Allez Auteuil, allez PSG ! Allez Boulogne, allez PSG ! lo lo lo lo lo lo lo, lo lo lo lo lo, lo lo lo lo lo lo lo, lo lo lo lo lo lo. Allez Paris, Allez Paris SG !! Allez Paris, Allez Paris SG !!! » Instant nostalgie. Que celui qui n’a jamais eu la chair de poule en chantant ou en écoutant cette vibrante réciprocité lève la main. Pour les autres, alors enflammez-vous en entonnant un « Paris Saint-Germain, tout le virage avec toi, Paris Saint-Germain, tout le virage avec toi Paris Saint-Germain, tout le virage avec toi Paris Saint-Germain, tout le virage avec toi, ohé !! Paris Saint-Germain… »

« Allez allez, le PSG allez, ne jamais rien lâcher, toujours encourager, le PSG allez ». Avenue de la Fidélité. Une vertu non usurpée. « Pour Paris Saint-Germain, je ferai n’importe quoi, pour Paris, Saint-Germain, lo lo lo lo, lo lo lo lo, lo lo lo lo, pour Paris, Saint-Germain. » Sans peur, mais avec beaucoup de reproches !! « Et Rouge et Bleu Paris SG, allez allez allez, et tous ensemble on va chanter, allez allez allez, Allez Paris, allez Paris, allez Paris Paris Paris, Allez Paris, allez Paris, allez Paris Paris Paris. Eeeeetttt Rouge et Bleu Paris SG, allez allez allez… » Cela ne doit pas se faire sans certaines contreparties. Les joueurs aussi ont des devoirs!!  » Allez Paris allez, Allez Paris SG, Tu es notre fierté Pour nous tu dois gagner ».

Un match au Parc des Princes, c’était comme une lecture aléatoire de Spotify, playlist Ultra !! Quelques morceaux de musique classique. Aïda de Verdi, en agitant son écharpe, « Lo lo, lo lo lo lo, lo lo, lo lo lo lo, lo lo, lo lo lo lo lo, lo lo lo, lo lo lo, lo lo… », ou La Lettre à Élise de Ludwig van Beethoven, « Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez ! Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez ! Lo, lolo lolo, lolo lolo, lolo lolo, Allez Paris Saint-Germain, allez ! Allez, allez ! Allez, allez. ». Plus pop, le disque d’or Can’t Take My Eyes Off You a sa simple adaptation. « Paris Saint-Germain, lo lo lo lo lo lo lo lo lo, Paris Saint-Germain, lo lo lo lo lo lo lo lo lo Paris Saint-Germain, lo lo lo lo lo lo lo lo lo. »

On reprend son souffle,
on réajuste son écharpe

D’aucun serait surpris de voir les Village People au Parc des Princes !! Et pourtant, chant de légende… Go West, Go Paris SG… « Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain, Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain ! » Plus fort, plus fort « Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain, Allez Paris Saint-Germain, allez Paris Saint-Germain ! ». Le rock des Sixties et des Seventies ont le vent en poupe au Parc des Princes, là ou des monstres de la musique française et mondiale se sont produits. Le sous-marin jaune des Beatles n’y a jamais jeté l’ancre. Le sous-marin Rouge et Bleu, oui !! « Allez Paris, Allez allez allez, Allez allez allez, Allez allez allez… Allez Paris, Allez allez allez, Allez allez allez, Allez allez allez, Allez Paris, Allez allez allez, Allez allez allez, Allez allez allez,… »

Tout aussi populaire, mais d’origine plus franchouillard, l’échange de gestuelles entre Auteuil bas et Auteuil haut nous vient tout droit des Bronzés. Vous êtes prêts ? « La, la, la, la, la, la, la, la – La, la, la, la, la, la – La, la, la, la, la, la, la, la – La, la, la, la, la, la – La, la, la, la, la, la, la, la – La, la, la, la, la, la…. ». Question gestuelle, le Horto Magiko du Panathinaïkos est une référence. Ramené de notre dép’ à Athènes le 14 février 2007, il a de suite été adopté par le Virage (sans conserver les paroles prévues, lesquelles ne furent jamais assimilées, il faut tout de même le préciser !!!) Allez, tout le monde les bras en l’air… les bras en l’air… toute la tribune, les bras en l’air… la vague peut débuter « Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris Paris SG, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris Paris SG, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris Paris SG, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris, Allez Paris Paris SG… »

Le plus simple est parfois le plus efficace. « Allez Paris SG, ohé ! Allez Paris SG, oho oh ! Allez Paris SG, allez Paris SG, allez Paris SG, oho oh ! ». D’autres sont plus physiques. Retournez-vous, prenez vous par l’épaule, et c’est parti… « Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po. Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po, Po po lo po po,… «  On se retourne, et on ne lâche rien. « Allez Paris, allez Paris S-G, Allez Paris, allez Paris S-G, Allez Paris, allez Paris S-G !! » On reprend son souffle, on réajuste son écharpe, on enlève son tee-shirt, si ce n’est déjà fait…

« Lo, lo lo, lo lo lo lo lo lo lo, lo lo lo lo, lo lo lo lo, lo lo lo lo lo lo lo lo, P – S – G , … »

« Capitaine Raí, tu n’es pas, de notre galaxie, mais du fond de la nuit, Capitaine Raí, La, la la la la la la la, la la la la la la la, Capitaine Raí !! ». Hier, certains chantaient en l’honneur de ce grand capitaine, « C’est le plus beau des magiciens, c’est le plus grand des techniciens, c’est le plus beau des Brésiliens, c’est le plus grand des Parisiens. Raí, Raí », aujourd’hui, c’est un petit génie transalpin qui profite du même air « Italien et Parisien, le talent d’un magicien, Marco Verratti. » Des joueurs extraordinaires, au Parc des Princes, ce n’est pas nouveau. « Qu’un seul Joël Bats, il n’y a qu’un seul Joël Bats », aujourd’hui lyonnais, mais auparavant gardien de notre temple…

Son remplaçant eut aussi droit à sa chanson. « Il est libre Bernard, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler !! ». Un de ses défenseurs eut droit à un hommage capillaire, un soir de blonditude !! « Oh Alain Roche, j’aime tes cheveux, oh Alain Roche, j’aime tes cheveux. » Et comme il était mon joueur préféré, voici un second hommage !! « N’oublie jamais, ce grand joueur, au si grand cœur, cet immense défenseur qui ne craint pas la peur, Magique Alain Roche, magique Alain Roche, Oh oh oh … » Son meilleur ami de l’époque, notre Magnifico, avait sa bâche à Auteuil, à côté de celle des Lutece Falco, ainsi que son chant. « David est magnifique, enflamme tout Paris, il va de ville en ville, transmettre son génie. David est magnifique… ». L’histoire continue, 20 ans après… « Cavani il va marquer, Cavani il va marquer » et immanquablement « Cavani il a marqué, Cavani il a marqué !! » « Allez Paris SG, Allez Paris SG…

Il fut un temps, de doux rêveurs chantaient sans trop y croire que « Nous serons Champions de France, car nous sommes les plus forts, nous serons Champions de France, face aux enfants du Vieux Ports… Marseille, Marseille, on t’e—-e !!! » Depuis, les qataris sont arrivés et les titres se sont enchainés. Hier, de ce virage orienté Porte de St-Cloud, résonnaient de puissants et impériaux « Kop Of Boulogne, Kop Of Boulogne, Kop Of Boulogne… » De trop longues années plus tard, un soir de 4ème sacre consécutif, les nouveaux résidents aléatoires de cette tribune lancèrent à la face de leur Président interloqué un « Liberté pour les Ultras, Liberté pour les Ultras, Liberté pour les Ultras !! »

Les chants font partie du patrimoine

La saison suivante, l’interloqué fut retors, offrant des Ultras retrouvés au peuple quémandeur. Labellisé sous l’appellation d’origine contrôlée Collectif Ultras Paris, ces néo-locataires du Virage Auteuil ont offert à leur Président passionné un nouveau chant, le fruit de six années de contestations hors Parc des Princes et hors parcage. « Paris S-G, tous ensemble on chantera, cet amour qu’on a pour toi, qui ne cessera jamais. Après tant d’années, de galère et de combat, Oh pour toi Paris S-G, on va se casser la voix, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh, Oh oh oh oh. Paris S-G, tous ensemble on chantera… »

Tout comme le nom, le logo, les couleurs, le palmarès, les joueurs, … , les chants font partie du patrimoine d’un club, de l’identité d’un stade, de ses tribunes, de leurs supporters. Il est important de les renouveler, pour aller de l’avant. Il est surtout primordial de ne pas les oublier. Il faut les préserver. Il faut les dépoussiérer de temps en temps. Il faut leur faire prendre l’air. Il faut les chanter. Pour Paris.

« Et tout le virage chante, et tout le virage chante, PARISIEN ! PARISIEN !
Et tout le virage chante, et tout le virage chante, PARISIEN ! PARISIEN ! »

Pourquoi je suis supporter du PSG

Je vais vous parler de ma relation intime avec notre club du Paris Saint-Germain. Cet exercice est loin d’être évident et beaucoup ont du s’y casser les dents. A vrai dire j’ai l’impression d’écrire une lettre d’amour à ma meuf… Putain de pression.

Le foot et le PSG ont toujours fait partie de ma vie. Je n’ai pas souvenir de moi gamin sans un ballon, sans matchs et sans le PSG. C’est d’ailleurs assez hallucinant. En y repensant, j’ai vraiment le sentiment que mon enfance a été bercée par ça. Mon grand frère jouait au PSG dans les sections de jeunes quand je commençais à peine le foot à 6 ans.
C’était mon modèle. Une référence. J’allais le voir jouer au Camp des Loges sur les terrains rouges où il enfilait but sur but. On côtoyait les pros qui s’entrainaient juste derrière.

Ce club et son camp d’entraînement étaient un vrai club familial. Des infrastructures toutes pourries, une buvette dégueulasse et des p’tits vieux amoureux du club qui trainaient là, histoire de passer le temps. A cette époque, on avait une équipe de folie. Une vraie Dream Team. Tout me faisait kiffer. Les maillots, les dégaines des mecs, leur classe. Ils avaient tous un truc.

Le casting était parfait. Aujourd’hui avec le recul je me demande encore comment on a pu avoir autant de joueurs de ce talent là dans un même 11. Des vrais bons gars en plus. Un mélange de stars étrangères et des meilleurs français des 90s. Juste l’évocation de leurs noms me donne encore la chair de poule. Weah, Valdo, Raí, Ricardo, Ginola, Lama, Guérin, Roche, Kombouaré, Le Guen…

La fameuse Dream Team
La fameuse Dream Team

A cette époque j’allais très peu au Parc. J’ai vécu toutes les victoires devant mon poste à sauter sur le canapé, a crier, à chanter, à pleurer. C’était bon putain !
Du titre du PSG, en passant par l’épopée européenne et ces matchs d’anthologie contre Liverpool, Anderlecht, le Bayern, le Real, le Barça ou contre cette putain de Juve, jusqu’à la victoire en Coupe des Coupes à Bruxelles. Parenthèse. Merci Euro PSG de nous avoir laissé une trace de tout ça ! Sur ces années-là je n’ai dû faire que quelques matchs au Parc et pas forcément les meilleurs mais j’avais chopé le virus. L’effervescence autour du Parc, les lumières du stade, l’ambiance dans les tribunes avec ses chants, tifos, fumis, etc…

On n’a plus jamais lâché nos cartes

On a donc commencé avec mon frangin à mettre la pression à notre père pour choper un abonnement. On est à l’aube de la saison 96-97, premier abonnement en tribune Boulogne. J’ai 11 ans, mon frère 15. On n’a plus jamais lâché nos cartes. Mon père n’y connaissait rien, donc on a atterri à Boulogne où on payait une misère. C’est donc en R2 entouré des fafs qui faisaient pour nous partie du décor que l’on a vibré sur les actions de Raí, Léo and co et que l’on a vraiment pété un câble sur PSG-Steaua. C’est mon premier gros souvenir de stade. J’étais un gamin mais ce jour là j’ai pris un coup de poing dans la gueule. J’étais en transe. Du jamais vu. Une communion et un bruit pareil de l’échauffement aux adieux de Léo, magique ! Je crois que sur le chemin du retour du Parc, il n’y a pas eu un mot échangé entre nous dans la voiture. On était sonnés. A partir de ce match, je suis retourné au stade pour y retrouver ces sensations.

Capitaine chez les jeunes du PSG
Capitaine chez les jeunes du PSG

Ma passion a vite tourné au fanatisme. J’étais accro. Cette saison-là, je rejoins aussi le PSG en jeunes. Porter ce maillot, défendre les couleurs de mon club était une vraie fierté. On s’entraînait et on croisait les joueurs qu’on admirait. Le rêve. Jusqu’à mes 18 ans, j’ai donc passé 3/4 de mon temps à courir derrière un ballon avec le maillot du PSG sur le dos ou debout dans des gradins avec une écharpe du PSG. De Boulogne à Auteuil, des Boys aux Lutèces. Après avoir vu les plus beaux matchs derrière ma TV, je pense que j’ai vécu les plus grosses ambiances du Parc en tribune. Les tifos, les chants, l’insurrection des tribunes contre la direction, les tapes avec les marseillais, la magnifique diversion d’Auteuil pour que les gars de Boulogne arrache la bâche des Ultras Marine de Bordeaux…

90 minutes à pousser
pour que Bordeaux marque

Bref, des souvenirs c’est pas ce qui manque. En choisir un, ça serait renoncer aux autres. Je préfère donc vous citer en vrac et instinctivement des buts ou actions qui m’ont marqué. Le but de Simone contre l’OM, les adieux de Raí, le lob de Youri, la feinte d’Okocha sur Blondeau, les tacles de cette catin de Heinze, le retour d’Anelka, les chevauchées de Ronnie, les buts de Pedro, la crinière de Yepes, la frappe de Clément contre Sainté… Sans oublier les chèvres…. Et ouais, on en a eu aussi des mecs qui nous ont rendu fous ! Edmilson, James Debbah, Talal, Papus Camara, Sammy Traoré, Coridon, Potillon, Pichot, Adailton !

Ah la la, ce bon vieux Adailton avec son appareil dégueulasse et ses chtars sur la gueule. Il n’a rien trouvé de mieux que de faire le match de sa vie contre Bordeaux au Parc. Ce con putain ! Ce match putain ! Quel kiff ! 90 minutes à pousser pour que Bordeaux marque. Adailton envoie le ballon au fond des filets et on le pourrit comme jamais. Il n’a rien compris. Sur le terrain quelques-uns joue à l’envers. Ducrocq, que j’adorais, fait un match catastrophique. Je crois que s’il avait eu un bon pied il se serait offert une petite frappe enroulée dans ses cages !
Ce but de Feindouno restera à jamais comme un grand moment ! Explosion de joie, fou rire, jubilation ! Ché Marseille Ché !

Une défense pas très "collé serré" de Francis et Rabé face à Pascal Feindouno
Une défense pas très « collé serré » de Francis et Rabé face à Pascal Feindouno

D’autres petites anecdotes me viennent en parlant de nos amis Marseillais. Comme vous l’avez compris j’étais un irréductible des tribunes. Hors de question pour moi d’accepter les convocations du club pour être ramasseur de balles ou d’aller dans la zone réservée aux joueurs de la section amateur du club. Je préférais 1.000 fois être debout et chanter avec mon frère, mes potes et mon daron.

J’aurais pu rentrer sur
le terrain pour le dégommer

Saison 99-00, je joue avec mon meilleur pote au PSG, il me chauffe pour être ramasseur de balles avec lui. Ne me demandez pas comment ni pourquoi mais il est supporter de l’OM. On se positionne donc autour du terrain. Je suis derrière Porato, dos à la tribune Boulogne. Je l’ai insulté de tous les noms pendant l’échauffement. N’importe quoi. Un mongolien. Je le haïssais. J’aurais pu rentrer sur le terrain pour le dégommer. Bref. Marseille marque par cette putain de Ravanelli. Il court vers les tribunes en direction de mon pote qui sort un appareil jetable de sa poche pour le prendre en photo à 2 cm de sa gueule. Ca m’a rendu fou ! Tout le reste du match je l’ai passé à faire des grands gestes au Kop pour qu’ils poussent encore plus fort. Défaite 0-2, j’ai passé la fin du match à éviter les fumis lancés sur la pelouse.

Fabrizio "Penna Bianca" et sa légendaire célébration de but en aveugle
Fabrizio « Penna Bianca » et sa légendaire célébration de but en aveugle

Depuis le plan Leproux, je ne vais plus au Parc. Il fallait prendre des décisions fortes mais je suis assez dégouté de ce qui a été fait. Y retourner est une vraie torture. On a réalisé avec mon pote Will le documentaire « PARC »* pour témoigner de tout ça. Du lien fort qui existe entre les supporters et le club. Du contre-pouvoir que l’on avait et de l’influence que le Parc avait sur l’équipe et ses adversaires.
Aujourd’hui, il n’y a plus grand chose de populaire, plus de tifo, plus de banderole, moins de chants et d’identité. C’est dommage. On le regrette tous. Malgré tout je reste un grand supporter du PSG. Ce club je l’ai dans la peau.

Pour terminer sur ce que j’ai commencé c’est comme si ma meuf m’avait trompé mais que je l’aimais toujours. Peut être qu’un jour je lui pardonnerai et que j’emmènerai mon gosse au Parc pour vibrer de nouveau.

Rouge et bleu pour toujours. Fluck Tupac Neg March y Tour.

*Documentaire « PARC », pour plus d’infos cliquez ici