Du viagra et vite !

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Qui dit fin d’année, dit heure du bilan de mi-saison.
Et avouons-le, ce dernier n’est pas présentable aux supporters que nous sommes
et ce n’est pas Jérôme Reijasse qui nous contredira. 

C’est peut-être cette époque merdique, de France divisée, de peur entretenue. Où Zemmour , délinquances urbaines et Covid semblent être les seules réalités. C’est peut-être ces nouveaux maillots juste bons à déguiser les touristes, tous hideux, tous symboles de la perte de notre identité, de ce désir écœurant et stupide de vouloir effacer le passé pour mieux rentabiliser le futur. C’est peut-être de devoir depuis quelques temps regarder les matchs du PSG en streaming, avec le décalage temporel qui fait que tes potes abonnés à Prime deviennent tous des prophètes et te spoilent involontairement le film à coups de textos, avec les spams porno ou d’assurance-vie ou de paris sportifs qui te pourrissent la diffusion. C’est peut-être le fait de ne plus aller au Parc et d’être convaincu très intimement que le Parc ne peut plus être pour toi qu’un monument aux morts.

C’est peut-être la lassitude après ces 27 premières rencontres toutes compétitions confondues où, malgré notre première place en championnat, cette qualification en huitièmes de ligue des champions, je n’ai quasiment jamais bandé. C’est peut-être Messi qui n’a pas envie d’être là et qui ne fait même rien pour le cacher et qui a plus raté en trois mois chez nous qu’en mille ans au Barça. C’est peut-être le fait que le PSG qatari est condamné à répéter les mêmes erreurs éternellement parce qu’il ne sait construire que sur du sable, sur ce fantasme débile que le football, c’est forcément 11 stars. C’est peut-être tous ces bons joueurs que Paris transforme en fantômes, Wijnaldum comme dernier exemple assez frappant.  C’est peut-être Mauricio et sa tête de déserteur résigné. C’est peut-être l’absence de Neymar, seul vrai créateur, seul capable d’y aller, même à 4 contre 1.

C’est peut-être ces rumeurs plus qu’insistantes d’une coupe du monde tous les deux ans, de ce pot-de-vin officiel de la FIFA avec ces 17 millions promis aux fédérations qui valideraient ce projet mortifère. C’est peut-être que le football comme pas mal d’autres pratiques trop anciennes pour être honnêtes, risque d’être avalé et digéré et chié dans la grande fosse par ce fléau que les Américains appellent « G.R.E.E.D ». C’est peut-être de voir chaque matin tous ces mômes avec ce masque sur leurs tronches. C’est peut-être de nous voir marcher et jouer au handball sans idée pendant 90 minutes. C’est peut-être tous ces supporters parisiens qui ne jurent que par la LDC. C’est peut-être parce que plus un jeune du centre de formation ne monte en équipe première. C’est peut-être parce que quand Auteuil a fêté son anniv, il n’a pas salué Boulogne.

C’est peut-être parce que le PSG vient de s’offrir un record effrayant avec plus de 115 matchs sans aligner jamais le même onze. C’est peut-être parce que Javier me manquera pour toujours. C’est peut-être parce que je sais que ce qu’il manque au PSG, aucun billet vert, aucun gaz, ne peut l’acheter.  C’est peut-être parce que Jules n’est déjà plus dupe de nos errances coupables. C’est peut-être parce que Verratti joue un match sur douze. C’est peut-être parce que Degorre a encore trempé sa plume dans la merde pour vendre du papier. C’est peut-être parce que certains des nôtres ont déjà condamné Navas. C’est peut-être parce que pour pour la première fois en trente ans, le PSG ne va pas me manquer pendant la trêve hivernale.

Que retiendrons nous de cette équipe ? Éventuellement des trophées. Pas si mal? Oui. Mais quand je repense à Sušić, Raí, Ronnie, Pauleta, Javier pour ne citer qu’eux, ce n’est jamais avec une coupe brandie vers le ciel. Même le soir de la finale contre Saint-Étienne, LE MATCH qui depuis ma province me confirma que ce serait Paris, c’est une passe, un but, un geste pour rien et indélébile qui remonte à la surface. La gloire… c’est bien la gloire. Ça brille. C’est cool. Je prends. Pas de problème.   Mais aux médailles, je préférerai, toujours, l’appartenance. Mon vieux mantra. Et c’est peut-être pour ça SURTOUT que je suis encore là à maudire nos joueurs et à insulter nos ennemis avec la même rage et le même humour plombé qu’autrefois. Parce que sinon, le spectacle est atterrant, souvent. Pas un match référence depuis août. Rien. Des randonneurs. Le néant en tongues.

Alors, si le père Noël pouvait déposer sous notre sapin un soupçon d’esprit collectif, sur le terrain comme en dehors…  joyeuses fêtes peuple parisien. Vaccinés et non vaccinés. PSG4LIFE


Jérôme Reijasse

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