Foot Thérapie, puisqu’on aime le foot

par

Plutôt que de faire une énième interview promotionnelle,
on a demandé à Ianis Periac de nous écrire un texte pour nous expliquer dans le fond pourquoi il a écrit « FOOT THERAPIE » qui sort ces jours-ci en librairie. 

J’aime le foot parce que je n’ai jamais eu le choix. Coincé entre mon père et Moussa, j’ai 4 ans quand je commence à sillonner les terrains d’Ile de France, le dimanche matin. Ils perdent souvent 11-3 mais jurent qu’ils auraient dû gagner 5-2. Moi je m’évade. Les yeux fermés, je ne pense qu’aux déboulés de Bravo et aux centres au troisième poteau de Cisco, à la finesse de Raí et à la puissance de Mister George que je retrouverai le soir devant ma télé. J’aime le foot parce que je suis né au bon moment au bon endroit, c’est tout. Le maillot bleu et rouge, le Liptonic floqué sur le torse, la tête de Kombouaré et le style de Valdo. J’aime le foot mais je crois que je suis avant tout un inconditionnel du PSG, c’est ce que me disent le plus profond de mes tripes. 

Et puis les années passent, la barbe pousse et je deviens journaliste sportif, comme ils disent. Parler ballon, côtoyer mes idoles et être payé pour ça, j’en ai rêvé toute mon enfance, c’est arrivé un peu par hasard. Je devrais être heureux, non ? Et pourtant, je le sens bien, quelque chose s’est cassé en moi. Petit à petit la passion et la joie se sont envolées. Comme tous mes collègues, je chasse le clic de 9 à 6, c’est le boss qui nous demande ça. Il nous parle de chiffres toute la semaine sans vraiment savoir ce qu’est un contrôle orienté. Il nous dit de mettre des mots clés aux bons endroits, d’être de bons exécutants. PSG, Transfert, Zlatan, Transfert, PSG, relayer les rumeurs – toutes les rumeurs, quelles qu’elles soient – pour quelques vues, pour un peu de buzz, pour quelques sous… En vérité, je crois que je me dégoute.  

Alors, il faut partir. Vite et loin, si possible. Quitter cette routine, retrouver les émotions qui m’animaient, gamin, quand j’imaginais ma vie d’adulte. Les étoiles dans les yeux, le coeur qui s’emballe pour un rien. À la rédac, on m’a souvent dit que je n’aimais pas le foot, j’aurais pu me battre pour ça. Maintenant, je réalise qu’ils avaient peut-être raison. Ce sont surtout les gens qui aiment le foot que j’aime. Profondément même. Les stades. L’ambiance des bars. La folie qui va avec. Le Parc. Voilà ce que je dois retrouver. Coûte que coûte. Vaille que vaille. 

Trois slips et un maillot au fond du coffre de ma Clio 3, mon bagage est prêt. Moi aussi. C’est décidé, je pars labourer le monde pour soigner mon âme. Ville après ville, derby après derby, je veux me mêler aux supporters. Essorer chaque goute d’amour qu’ils ont pour leur club et les comparer aux miennes. Retrouver de l’entrain en alliant deux de mes passions : le football et les voyages. Elles sont si complémentaires à mes yeux tant les hontes d’un supporter de Colo-Colo au Chili, les mots bannis d’un Brugeois ou les insultes choisies à Tirana pour faire dégoupiller un adversaire, m’en disent plus sur la culture d’un pays que les banalités d’un guide touristique. Et plus sur moi-même que les banalités d’un psy. 

Le vent me portera. Il me mènera à Istanbul pour voir le Derby le plus chaud de la planète puis à Belgrade pour un des plus violents. En Albanie, en Argentine, au Portugal, en Allemagne, en Uruguay… Puisque j’aime le foot, il restera toujours à mes côtés. Un fanion du PSG par-ci, un maillot de Pastore par-là, un match à la télé et puis les stades. Tous les stades. Les beaux. Les flambants neufs. Les vétustes. Ceux qui explosent et ceux qui implosent. Je les aime tellement. C’est toujours la même chose d’aller dans un stade et pourtant c’est toujours si différent. J’aime encore plus le foot depuis que ce n’est plus mon métier mais mon compagnon de route préféré. Celui qui me permet de prendre le pouls de chaque ville visitée et d’en frôler la moindre particularité au plus près du réel.

Ma théorie était simple. Puisque j’aime le foot c’est à lui de m’aider à soigner mes maux. Ceux d’un trentenaire comme un autre, fan du PSG, de culture urbaine et de voyages. Effrayé par la vie mais à la recherche du bonheur. De tout ça est né un livre qui parle de foot. Mais pas seulement…


FOOT THÉRAPIE (Editions Braquage)

Textes IANIS PERIAC / Illustrations SAMY GLENISSON

Déjà Disponible.

Pour le commander cliquez ICI

 

 

 


 

Laisser un commentaire

Découvrez les articles de